Mois : mai 2012

  • Coopération militaire Mauritanie-USA : Manœuvres suspectes.

    Quelque chose de louche se trame ces jours-ci au niveau de l’Ambassade des Etats Unis. En effet, les missions de coopération militaire qui offraient formation et assistance aux différents Corps des Forces armées et de sécurité du pays, semblent se dérouler ces temps-ci dans un climat inhabituel. 
    Les responsables de l’Ambassade, qui avaient, depuis le début de cette coopération, engagé des interprètes qualifiés pour cette tâche, auraient décidé, pour des raisons qui restent à élucider, de se passer cette fois-ci complètement de leurs services. 
    Et ce malgré les protestations des instructeurs américains engagés sur le terrain. Pour se donner une raison d’exécuter une telle décision, les représentants de l’Ambassade, qui, depuis le début de ces missions, recrutaient les interprètes à des taux convenus et sur contrat, auraient d’un coup, et sans concertation préalable, imposé un taux de 125 dollars, à prendre ou à laisser.
    Les interprètes, à qui l’Ambassade n’auraient pourtant fait aucun reproche, et qui se seraient toujours acquittés de leur tâche convenablement, touchés au vif, auraient systématiquement refusé l’offre. Mais il se trouve que derrière cette machination se tiennent quelques individus mûs par un calcul visiblement intéressé. 
    Un Marocain en service à l’Ambassade US aurait proposé à l’Officier de liaison de l’Ambassade, qu’il connaît à travers sa femme, de lui fournir le nombre d’interprètes qu’il veut à un taux de 125 dollars par jour. Or, faisant dans la facilité, le fameux Mounir, étranger au pays, serait parti embaûcher de jeunes universitaires, qu’il aurait sous-traités au tarif de 20 dollars (environ 6000Um) par jour, pour se sucrer avec les 105 dollars restants.
    Le résultat de cette transaction obscure : un fiasco. Les fameux interprètes se révèlèrent, au bout du compte, inexpérimentés et incapables d’assurer la tâche. Certains auraient déjà rendu le tablier. Les instructeurs américains seraient en grogne de se voir priver d’interprètes qualifiés et de voir échouer leurs missions sous leurs yeux.
    L’affaire, qui fût conclue en complicité avec les services de l’Ambassade ou alors à leur insu, le fût, en tous cas, sur le dos de l’Ambassade US elle-même, dont les premiers responsables seraient, sans doute, dans l’ignorance totale de cette sous traitance. 
    Sur le dos des Etat-Majors mauritaniens qui voient les secrets militaires livrés indifféremment à des personnes complètement étrangères au domaine. Sur le dos des Officiers instructeurs américains qui regardent les fonds qui leurs sont alloués aller ailleurs que là où ils seraient destinés. Et enfin, sur le dos des jeunes universitaires qui, ayant chacun droit à 36250Um par jour, se font trimer à longueur de journée pour 6000Um, tous risques compris. Affaire à suivre. 
    Mohamed Yahya 
    CRIDEM, 20/05/2012
  • Soutien pour les 39 ans du Front Polisario

    Pour le dernier territoire encore sous domination coloniale en Afrique, la lutte continue. Créé en 1973, le Polisario va célébrer ses 39 ans d’existence et ses soutiens à travers le monde se mobilisent dans cette perspective. 
    En 1973, le 20 mai, des militants sahraouis, pour se débarrasser de l’Espagne, encore puissance coloniale, décidaient à la fois de créer un Front de libération et d’utiliser la lutte armée pour libérer leur territoire. Cette histoire déjà bien ancienne, est toujours présente dans le coeur et la volonté de chaque Sahraoui où qu’il soit et quelque soit son âge, car l’indépendance est encore loin d’être acquise, tant la nouvelle puissance coloniale, le Maroc, ne veut rien céder et impose aux Sahraouis comme à la Communauté internationale son déni du droit. 
    Cette histoire se retrouve en France aussi ! Ainsi deux associations françaises (association culturelle franco-sahraouie et l’Association de la Communauté sahraouie en France) ont organisé à Mantes la Ville, le samedi 12 mai, une soirée culturelle avec musique et débats, qui leur permettra de se souvenir du 20 mai 1973. Soirée organisée comme n’importe quelle activité associative dans une salle municipale, louée auprès de la mairie de Mantes la Ville.
    La communauté d’origine marocaine, nombreuse aussi dans cette banlieue, ne l’a pas entendu ainsi et s’est employée avec l’appui de l’Ambassade du Maroc à empêcher cette soirée. Manifestations, intimidations auprès des élus… comme au Maroc et au Sahara occidental, les Sahraouis n’auraient pas droit à la liberté d’expression ? Les élus de Mantes la Ville et de Mantes la Jolie ne se sont « heureusement » pas laissés intimider et la réunion pourra se tenir !
    De telles pressions sont intolérables !
    Nous souhaitons bien vivement que notre nouveau président, M. François Hollande, dont nous saluons chaleureusement l’élection, prenne toute la mesure de l’urgence du réglement de la question du Sahara occidental et du nécessaire engagement de notre pays pour faire respecter le droit international.
    Pour tous ceux et celles qui veulent soutenir l’initiative des deux associations de Mantes la Ville et profiter d’une belle soirée ce samedi 12 mai : Rendez-vous salle Jacques Brel 21, rue des Merisiers Mantes la Ville à partir de 16h30, au programme concert donné par le groupe de musique Tiris et nombreux débats, en soirée repas traditionnel sahraoui.
    La plate-forme solidarité pour le peuple du Sahara occidental soutient également l’initiative comme l’Association des Amis de la RASD !
    Pambazuka News, 14/05/2012
  • En France, gauche et droite ont exactement la même attitude sur la question sahraouie

    France-Algérie : Vers quel avenir ?

    par Bureau De Bruxelles: M’hammedi Bouzina Med
    La France et l’Algérie ont vécu à la faveur d’élections des changements majeurs ces derniers jours. Logiquement, leurs relations subiront des mutations importantes dans les mois et années à venir. Cela dépendra, aussi, de la volonté des deux parties. 
    Le changement de majorité au pouvoir en France peut-il induire des changements dans la relation de la France avec l’Algérie ? Et d’abord sur quels plans et dans quel sens ? L’interrogation est naturelle et légitime puisque, deux jours après l’arrivée des socialistes au pouvoir en France, voilà sur le devant de l’actualité la question de l’avenir du Sahara Occidental : «Nous prenons note», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français à propos du «retrait de confiance» marocain à l’envoyé spécial du SG de l’Onu au Sahara. Ce serait faire montre de naïveté politique que de croire que le soutien de la France à la proposition du plan d’autonomie pour le Sahara Occidental est propre à la droite française et que la gauche, comme par effet d’opposition idéologique, changera d’attitude sur la question dès qu’elle accède au pouvoir. 
    En réalité, gauche et droite ont exactement la même attitude sur la question sahraouie, c’est-à-dire un appui à la proposition d’autonomie pour le Sahara dans le cadre marocain. Vouloir avoir une autre lecture de la position française que celle du soutien au Maroc traduirait un aveuglement diplomatique, d’autant plus que les dernières résolutions du Conseil de sécurité, notamment la 1979 du 27 avril 2011, prêtent à confusion. Ces résolutions, si elles affirment le «droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et prennent en compte des positions du Polisario», elles répètent leurs soutiens et «félicitations pour les efforts marocains crédibles pour aller de l’avant vers un règlement qui arrangerait toutes les parties». Autrement dit, la proposition marocaine pour une autonomie du Sahara dans le cadre marocain est prise au sérieux par l’Onu et qualifiée de «crédible». Est-ce à dire que la question est définitivement tranchée ? Bien sûr que non, parce que justement, les résolutions du Conseil de sécurité réaffirment, par ailleurs, le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Cela veut dire que l’option «d’indépendance» du Sahara doit être maintenue avec celle de «l’autonomie» dans le bulletin du vote référendaire. 
    Comme on le voit, c’est le contenu même des résolutions du Conseil de sécurité qui laisse leur libre interprétation par les parties concernées. C’est donc cette libre interprétation des dernières résolutions du Conseil de sécurité qui permet à la France officielle, qu’elle soit de gauche ou de droite, d’avoir la même attitude sur la question du Sahara. Et du reste, tous les Etats du monde et leurs diplomaties se réfugient derrière les résolutions de l’Onu, dès qu’il y a opposition sur un dossier qui ne les concerne pas directement. Donc, il ne faut pas s’attendre à un changement d’attitude de la France sur cette question. En revanche, sur les questions bilatérales avec l’Algérie, il est possible d’avoir des convergences politiques. L’un des premiers dossiers sera celui du statut «spécial» accordé à l’immigration algérienne depuis 1974. Rappelons que le gouvernement de Sarkozy avait décidé de remettre en cause ce statut particulier et pour considérer l’immigration algérienne comme toutes les autres. S’il est de la pleine souveraineté d’un Etat de modeler sa politique migratoire, il reste que dans le cas algérien les données sont particulières : nombres d’immigrés, liens historiques et économiques, etc. 
    L’Algérie n’a pas à s’ingérer dans les affaires françaises, en revanche elle garde tout son droit de regard sur ce dossier, tant sa complexité ne peut être balayée par un simple décret gouvernemental français. Ce dossier appellera un autre, celui d’un éventuel «Traité d’amitié» voulu par les présidents Chirac et Bouteflika et remis au placard, dès 2007, par Nicolas Sarkozy. Un Traité d’amitié n’est pas une simple reconnaissance d’une relation particulière ; il constitue le «préambule politique» à tout accord, convention ou loi concernant la relation entre les deux parties. Un «Traité d’amitié» cadre une proximité accrue de coopération et relève sa qualité pour les deux parties. Du reste, la discussion pour un éventuel Traité d’amitié apaisera les positions sur les questions mémorielles et d’histoire commune. Cela acquis, les relations économiques et culturelles prendront un nouvel élan qualitatif, parce que débarrassées des interprétations politiciennes et conjoncturelles des pouvoirs politiques des deux parties. Elles privilégieront la relation entre les peuples au sens noble du terme. 
    Enfin, du côté algérien, il ne faut pas perdre de vue que le pays vient de vivre de nouvelles élections législatives et s’engage, selon la formule, dans une série de réformes politiques. Donc, il est clair qu’il est attendu de l’Algérie une autre conception de la politique nationale et, partant, de sa relation avec ses plus proches partenaires, telle la France. Parce que le changement qualitatif dans la relation franco-algérienne ne peut être que de la seule responsabilité de la France. L’Algérie aspire à une diplomatie plus active et juste et ne saurait se contenter d’un rôle passif. Pour l’heure, attendons le signal pour une nouvelle ère de coopération franco-algérienne que donneront les deux parties dès leur première rencontre officielle. A Alger ou Paris.
  • L’Afrique et ses prétendants

    Soudan, Libye, Mali… démembrement, déstabilisation, dépeçage, pressions de toutes sortes, notre terre africaine aura-t-elle fini un jour de subir la férocité impérialiste ? Il faudra bien, mais rien ne se profile. L’année dernière en Zambie, à la même période, Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat des Etats-Unis, s’est répandue en conseils aux Africains. Cependant que l’OTAN n’en avait pas encore terminé avec la Libye qui n’était pas, de ce fait, concernée par la virée de la conseillère impériale, forte des menaces qu’elle draîne dans son sillage, l’air de rien, a eu des couplets croustillants, dont celui-ci : «Nous ne voulons pas voir un nouveau colonialisme en Afrique. Nous ne voulons pas voir (les investisseurs) saper la bonne gouvernance en Afrique». Et il ne faut pas croire qu’elle s’en est tenue aux euphémismes. Elle a nommément désigné la Chine, qui grignote dangereusement le continent, tout en réduisant la part convoitée par les entreprises et les spéculateurs occidentaux. 
    En termes d’alternative au géant asiatique, la Clinton affirme qu’il y a plus «de leçons à tirer des États-Unis et des démocraties». D’après elle, en substance, l’Afrique doit rester dans le giron de ceux qui l’ont colonisée, plus précisément dans celui de leur parrain, décidé à manifester sa préséance au détriment de ses vassaux. Elle met, tout de même, la forme en ne donnant pas d’ordre évident, en faisant part, simplement, de son «vouloir», sur un ton qui se veut attentionné. On serait sur le point d’y voir une touchante préoccupation, une préoccupation désintéressée et le souci de voir les Africains être «bien gouvernés». Mais elle parle de «leçons à tirer» à des gens qui ont tiré plus de leçons qu’il n’en faut, et pas du tout du «nouveau colonialisme», mais du colonialisme réel et de ses prolongements, toujours en vigueur. 
    Dans l’actualité brûlante, il n’y a qu’à se référer à la Libye qui vient d’être «démocratisée» et qui jouit de la gouvernance certifiée par les «Etats-Unis et les démocraties», sans préjudice du prix qu’elle a dû payer pour ce sublime privilège. Plus bas dans la hiérarchie, le nouveau président français, François Hollande, annonce «mettre fin à la Françafrique», pour peu qu’il en reste assez, depuis que de plus puissants l’ont investie. Il dit aussi qu’il va «traiter d’égal à égal» avec les Africains, pour peu qu’il puisse se permettre de rivaliser avec plus puissants, dans le domaine. Mais il reste très peu crédible, même avec un statut fortement écorné. Lui et son parti ont été de toutes les entreprises néocoloniales, en votant et en soutenant toutes les initiatives guerrières contre les pays qui voulaient justement «traiter d’égal à égal» et qui refusent les «conseils» de la «communauté internationale». De plus, pour ne rien gâcher, le président frais émoulu, n’a pas trouvé mieux que de convoquer Jules Ferry. Celui qui pensait tout haut que «les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures». Il aurait pu s’en passer, car maintenant que c’est fait, il lui sera difficile de justifier son peu de perspicacité sur la question. Parler de l’école n’oblige pas de risquer de jeter le doute sur son idéologie profonde. A moins qu’il soit possible d’arriver à la tête de l’une des nations les plus cultivées du monde et de traîner des tares aussi profondes, en matière de subtilité, soi-même et son armée de conseillers et de collaborateurs. 
    B. G. 
    Le Jour d’Algérie, 20/05/2012
  • Justice et gendarmerie, administrations les plus corrompues (ONG marocaine)

    La Justice, la gendarmerie, la santé et l’habitat seraient en tête des administrations marocaines les plus corrompues, d’après un rapport de l’ONG Transparency Maroc. Au cours des quatre premiers mois de l’année en cours, les centres d’Assistance Juridique Anti-Corruption (CAJAC) de Transparency Maroc ont reçu 381 plaintes pour corruption, dont une majorité concernait des institutions de l’Etat. 
    D’après un rapport rendu public la semaine dernière par Transparency Maroc, le CAJAC de Rabat a réceptionné 306 plaintes, dont 53 sont actuellement examinées, 33 à Fès et 42 à Nador, entre le 1er janvier et le 30 avril 2012. Ces centres chargés de trier et d’étudier ces plaintes, révèlent que la corruption est tellement ancrée dans certaines administrations, que les Marocains se sont fait à l’idée de ne pas la combattre. 
    Dans le baromètre mondial de corruption publié par Transparency International pour l’année 2010, la justice et la police étaient déjà les institutions les plus corrompues du Maroc.
  • Blocage diplomatique entre le Maroc et les Nations unies (RFI)

    Par RFI, 19 mai 2012
    Contrairement à ce qui était prévu, l’émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental ne se rendra pas dans la région dans les jours qui viennent. C’est ce qu’a indiqué le porte-parole de l’ONU, alors que le Maroc a retiré sa confiance à Christopher Ross, jeudi 17 mai. 
    Rabat n’a pas apprécié la publication d’un rapport très critique envers les autorités marocaines, accusées d’entraver le travail des Casques bleus au Sahara occidental. Le Maroc estime que cette région fait partie du territoire national, mais le mouvement indépendantiste du Polisario réclame un référendum sur l’autodétermination du Sahara occidental. 
    La France, allié traditionnel du Maroc, souhaite que ce différend se règle rapidement. Mais pour Mohamed Sidati, le représentant du Front Polisario à la Commission européenne, le gouvernement français ne doit pas interférer avec le travail des Nations unies.
  • Soutien unanime autour de l’ambassadeur Ross

    Le Secrétaire général de l’ONU a «pleinement confiance» en son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross. 
    Cette déclaration faite jeudi dernier à l’APS par le porte-parole du chef de l’ONU, Martin Nesirky, intervient quelques heures seulement après que le Maroc a annoncé sa décision de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross. 
    A la question de savoir quelle était la réaction de l’Onu, jeudi, le porteparole de Ban Ki-Moon a répondu : «Nous avons pris connaissance de cette information. Le secrétaire général (de l’Onu) a pleinement confiance en Christopher Ross et si j’ai d’autres commentaires, je vous le ferai savoir». 
    Même son de cloche de l’Algérie, qui a qualifié d’inlassable l’effort du diplomate américain, et du Front Polisario et le gouvernement de la République sahraouie qui « estiment infondée et arbitraire la décision du Maroc de retirer sa confiance à l´Envoyé personnel du Secrétaire général de l´ONU, Christopher Ross, dans la poursuite de la mission qui lui a été confiée par le Secrétaire général de l’ONU et le Conseil de sécurité pour la recherche d´une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental garantissant le droit du peuple sahraoui à l´autodétermination », selon un communiqué du ministère sahraoui de l’information. 
    En conséquence, a-t-il poursuivi, «cette décision, aussi grave qu’injustifiée, est un nouveau défi intolérable et inadmissible du Maroc à la communauté internationale, au Secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité qui, dans sa résolution 2044 du 24 avril dernier, a considéré le statu quo inacceptable et, a réaffirmé son soutien à l’envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et à l’action qu’il mène pour faciliter les négociations entre les parties». 
    Et la question sahraouie semble réussir un vrai coup diplomatique particulièrement en France depuis la venue des socialistes au pouvoir.» La France «appelle à un règlement rapide du différend» qui oppose Rabat à l’émissaire de l’ONU Christopher Ross, a déclaré, hier vendredi, le ministère français des Affaires étrangères. Cela voudrait-il dire que Paris trouve du mal à aller au-delà de « prendre note » de la position marocaine envers l’envoyé spécial onusien ? 
    L’Espagne et la Russie font aussi partie du dénommé Clud des Amis du Sahara Occidental. Jusqu’à présent, Moscou et Madrid ne se sont pas prononcés sur la décision marocaine. 
  • Fouad Ali El Himma devant la dépouille de Warda à Alger

    Le conseiller et ami d’enfance du roi Mohamed VI du Maroc, Fouad el Himma, s’est recueilli samedi à Alger devant la dépouille de la cantatrice du monde arabe Warda, au côté du ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci, a constaté un journaliste de l’AFP. 
    Les deux hommes, sont arrivés entourés de strictes mesures de sécurité et se sont recueillis un moment devant le cercueil gardé par des femmes de la protection civile, avant que le haut responsable marocain ne signe le registre de condoléances. Tous deux se sont refusés à toute déclaration. 
    La présence de M. Himma à Alger survient deux jours après le retrait du Maroc envers l’émissaire de l’Onu pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, lui reprochant des décisions « partiales et déséquilibrées » sur le conflit. Alger, soutien du Front Polisario qui réclame l’autodétermination sinon l’indépendance de cet ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975, avait répondu le jour même qu’elle « soutenait » la mission de M. Ross. 
    Alger et Rabat ont un différend très lourd sur cette question qui a empoisonné l’Union du Maghreb Arabe (UMA), forte de trois autres pays – Libye, Mauritanie et Tunisie. Les deux parties se sont toutefois déclarées récemment déterminées à relancer cette union. 
    Ennaharonline, 19/05/2012
  • Ouest Tribune : A quoi joue le Maroc ?

    Par Sofiane T.
    Alors que les négociations avec le Polisario peinaient à avancer, voilà qu’un événement vient corser davantage la situation: contre toute attente, le Maroc a décidé de retirer sa confiance à l’émissaire de l’ONU au Sahara occidental M. Christopher Ross. 
    Le Maroc accuse l’émissaire de l’ONU de mener un travail «partial et déséquilibré». «Les comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations au Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance à l’émissaire de l’ONU au Sahara occidental» a indiqué jeudi un communiqué du gouvernement marocain cité par l’AFP. 
    «M. Ross s’est éloigné du mandat qui lui a été confié par le secrétaire général de l’ONU en sa qualité de facilitateur et qui consiste à aider les parties à parvenir à une solution politique», a ensuite déclaré à l’AFP le ministre délégué marocain aux Affaires étrangères Youssef Amrani. 
    Cette décision marocaine intervient quelques semaines après un rapport de l’ONU qui épingle le Maroc sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. Elle intervient également à la veille d’une visite prévue de Christopher Ross dans la région. Dans une déclaration reprise par plusieurs agences de presse, le porte parole des affaires étrangères, M. Amar Belani, a indiqué que «l’Algérie a toujours soutenu les efforts inlassables menés par l’Ambassadeur Christopher Ross pour accompagner les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, dans la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». 
    Le Sahara Occidental est confronté à «des défis réels» que cette étude aborde de manière «lucide» et «courageuse», a-t-il ajouté. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki Moon, a réaffirmé avoir «toute confiance en Christopher Ross», selon le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky. 
    Pour sa part, le Polisario estime «infondée et arbitraire» la décision du Maroc de retirer sa confiance à M. Ross «dans la poursuite de (sa) mission pour la recherche d´une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination», a déclaré le ministère sahraoui de l’Information, selon des propos repris par l’APS. 
    «Cette décision, aussi grave qu’injustifiée, est un nouveau défi intolérable et inadmissible du Maroc à la communauté internationale, au Secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité qui, dans sa résolution 2044 du 24 avril dernier, a considéré le statu quo inacceptable et a réaffirmé son soutien à M. Ross, et à l’action qu’il mène pour faciliter les négociations entre les parties», a ajouté le Polisario. 
    Tout en réitérant sa disponibilité à poursuivre le travail avec Christopher Ross, le Polisario estime que «le Maroc veut s’arroger, sans vergogne, le droit de dicter au Secrétaire général de l’ONU le contenu de ses rapports au Conseil de sécurité et de décider de la conduite que doit suivre» M. Ross. 
    «Rabat veut, par la même, tout faire pour réduire à néant la crédibilité et la neutralité opérationnelles de la Minurso, tel que décrié dans le dernier rapport du Secrétaire général». Visiblement contrariée, la France, alliée du Maroc, par la voix du porte parole des affaires étrangères, M.Bernard Valero, a appelé à un règlement rapide du «différend» qui oppose Rabat à l’émissaire de l’ONU. 
    «La France a pris note de la déclaration du Maroc, qui a décidé de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross», a indiqué lors d’un point de presse Bernard Valero cité par l’AFP. «La recherche d’un règlement rapide de ce développement doit tenir compte des préoccupations légitimes de toutes les parties», a-t-il ajouté. 
    Comme toujours la France n’a pas dissimulé son penchant pour les thèses marocaines. «La France réitère son appui au plan d’autonomie marocain, qui est la seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d’une solution dans le cadre des Nations Unies», a conclu le porte-parole. 
    Avec ce désaveu marocain, les pourparlers risquent d’être plombés et la perspective d’une solution devient aléatoire. 
    Ouest Tribune, 19/05/2012
  • Le Maroc retire sa confiance à Christopher Ross

    Djamel Boukrine
    Horizons, 18/05/2012


    Le Maroc retire sa confiance à Christopher Ross, l’émissaire spécial, depuis janvier 2009, pour le Sahara Occidental du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. unilatéralement. Raison évoquée ? « Les comportements contrastés de M. Ross ».
    L’ONU laissera-t-elle le Maroc faire comme en 2004 quand il a « limogé » James Baker qui a fait de la question du référendum d’autodétermination une option incontournable après une période transitoire d’autonomie de cinq ans maximum. Selon Rabat, l’Américain s’est écarté des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations dans le Conseil de sécurité. Comment ? Quand ? Le Royaume chérifien ne l’explique pas. Raisons réelles ? Elles seraient au moins deux. La première, la décision annoncée en mars dernier par Christopher Ross de se rendre « à la mi-mai » dans la région « y compris dans le territoire du Sahara occidental » où il veut « étendre le contrôle de la Minurso » et le respect des droits de l’Homme. La seconde, le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU. Attribué par Rabat à l’Américain, ce document dénonce, pour la première fois depuis 1975, les agissements marocains et rappelle la mission basique de la Minurso : préparation du référendum d’autodétermination. Et pour corser le tout, ce document met en avant les tentatives de Rabat d’isoler les Sahraouis, d’empêcher le libre mouvement de la Mission de l’ONU au Sahara occidental et d’espionner les communications confidentielles de la mission onusienne. 
    Selon ce rapport, la Minurso n’est en mesure « ni d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance, d’observation et de liaison liées au maintien de la paix, ni d’endiguer, de sa propre autorité, l’érosion de ses capacités de mettre en œuvre son mandat ». Ni, poursuit-il, plus loin, de garder son « principe de neutralité » qu’elle a perdu depuis « de nombreuses années ». Le Maroc, qui a été sommé, le 24 avril dernier, par les « quinze » d’« améliorer la situation des droits de l’Homme » au Sahara qu’il occupe, en mettant en place des « mesures crédibles, n’est pas à son premier caprice en 2012. Il a refusé, le mois dernier, l’officier allemand qui devait remplacer l’actuel chef de la Minurso, Abdelaziz Hani. 
    Le Polisario estime « infondée et arbitraire » la décision du Maroc. « C’est un nouveau défi intolérable et inadmissible du Maroc à la communauté internationale, au Secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité qui, dans sa résolution 2044 du 24 avril dernier, a considéré le statu quo inacceptable », poursuit le mouvement sahraoui, soupçonnant le Maroc de vouloir « s’arroger, sans vergogne, le droit de dicter au Secrétaire général de l’ONU le contenu de ses rapports au Conseil de sécurité et de décider de la conduite que doit suivre » M. Ross. L’Algérie renouvelle son soutien aux efforts « inlassables » menés par l’Américain pour résoudre le dernier conflit colonial en Afrique. 
    Les Etats- Unis, qui appuient « une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable » à ce conflit du Sahara occidental, soutiennent leur diplomate. Grande inconnue, la France. François Hollande qui n’est pas un habitué de la résidence royale Mamounia (Marrakech) comme Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, va-t-il s’aligner sur ces prédécesseurs ou osera-t-il qualifier comme l’a fait son parti la présence marocaine au Sahara occidental d’« occupation » ? Les partisans du respect des droits de l’Homme souhaitent au moins une neutralité de Paris. Mohamed VI et Saad Edine El Otmani, qui ont tenté, mais en vain de dénicher à Washington, New York et Paris « qui pourrait dissuader » Ross de se rendre au Sahara Occidental et de chercher à élargir les missions de la Mission, veulent remplacer l’Américain par un Européen, si possible un Espagnol ou Français.