Mois : mai 2012

  • Le Maroc met Washington dans l’embarras en désavouant l’émissaire de l’ONU au Sahara Occidental

    Il sera difficile aux Etats-Unis de désavouer leur
    émissaire au Sahara Occidental, Christopher Ross
    PAR NEJMA RONDELEUX 
    Maghreb Emergent, 20/05/2012
    La position américaine sera déterminante pour relancer le processus de paix au Sahara Occidental, après la décision du Maroc de retirer sa confiance à l’émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental, l’américain Christopher Ross. Le Maroc accuse M. Ross, qui insiste sur les Droits de l’Homme et veut se rendre en visite au Sahara Occidental, de dépasser son mandat, ce que conteste le Front Polisario, alors que Ban Ki-Moon a conforté le diplomate américain, en lui renouvelant sa confiance.
    Le conflit du Sahara occidental est de nouveau dans l’impasse. Les réserves émises par le Maroc envers l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ont bloqué le processus de paix. Rabat, qui a décidé de retirer sa confiance à l’émissaire de l’ONU, reproche à M. Ross d’avoir mené un travail « partial et déséquilibré », et d’avoir adopté « des comportements contrastés s’écartant des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations au Conseil de sécurité », en référence à la publication d’un rapport des Nations unies en avril sur cette zone conflictuelle.
    Le ministre délégué marocain aux Affaires étrangères, Youssef Amrani, est allé dans le même sens, affirmant que « M. Ross s’est éloigné du mandat qui lui a été confié par le secrétaire général de l’ONU, en sa qualité de facilitateur, et qui consiste à aider les parties à parvenir à une solution politique ».
    En réponse, le ministère sahraoui de l’information a jugé, vendredi 18 mai, « infondée » et « arbitraire » la décision de Rabat . Le Front Polisario estime « infondée et arbitraire la décision du Maroc de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du Secrétaire général de l´ONU, Christopher Ross, dans la poursuite de la mission qui lui a été confiée par le Secrétaire général de l’ONU et le Conseil de sécurité pour la recherche d´une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination”.
    Ban Ki-Moon conforte Christopher Ross
    Le secrétaire général de l’ONU , M. Ban Ki-Moon, a aussitôt réagi à la décision marocaine en réitérant « toute sa confiance envers son émissaire » , l’Américain Christopher Ross, chargé depuis 2009 de trouver une issue au conflit, selon le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky.
    Paris a de son côté appelé, vendredi 18 mai, « à un règlement rapide du différend, qui tienne compte des préoccupations légitimes de toutes les parties ». Par la voix de son porte-parole Bernard Valero, le Quai d’Orsay a toutefois « réitéré l’appui de son pays au plan d’autonomie marocain », qui est « la seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations ».
    Pays observateur, avec la Mauritanie, dans les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, l’Algérie apporte son soutien à Christopher Ross. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a rendu hommage aux « efforts inlassables menés par l’Ambassadeur Christopher Ross pour accompagner les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, dans la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
    Les conclusions du rapport critiqué par le Maroc
    Le rapport de l’ONU sur le Sahara avait abouti à l’adoption par le Conseil de sécurité le 24 avril d’une résolution prolongeant d’un an le mandat de la MINURSO, tout en demandant au Maroc « d’améliorer la situation des droits de l’homme » dans ce territoire, qu’il occupe depuis 1975.
    Le ministre marocain des affaires étrangères, Saad Dine Othmani, avait rencontré Ban Ki-moon la semaine dernière pour lui faire part des « préoccupations » de Rabat à propos de ce rapport très critique envers les autorités marocaines, accusées de compliquer le travail des Casques bleus de la Mission de l’ONU au Sahara occidental (MINURSO).
    Pour Rabat, «Christopher Ross a dépassé ses prérogatives (…) Il s’est ingéré de façon flagrante dans un conflit où il est censé faire preuve de neutralité », a déclaré un officiel marocain cité par l’AFP. Selon cet officiel, qui dénonce les positions « acharnées » de M. Ross sur les questions des droits de l’homme, l’émissaire américain aurait voulu « étendre le contrôle de la MINURSO sur différentes parties du Sahara ».
    M. Ross a notamment contribué à organiser des rencontres cycliques entre le Maroc et le front Polisario à Manhassat, près de New-York. Les derniers pourparlers informels entre les deux parties, en mars, n’ont apporté aucun progrès sur le fond. Le diplomate avait annoncé qu’il se rendrait dans la région à la mi-mai, « y compris pour une visite étendue au territoire du Sahara occidental », la première du genre en tant qu’émissaire de l’ONU. Une telle visite, que redoute le Maroc, en raison des débordements auxquels elle pourrait donner lieu, paraît désormais compromise.
    Le Maroc propose toujours une autonomie avancée sous souveraineté marocaine. Le Front Polisario, lui, réclame l’indépendance du Sahara Occidental. Ces positions n’ont guère évolué au fil des rencontres organisées par M. Ross. Les deux parties attendent désormais la position de l’administration américaine, pour conforter son diplomate, ou pour le désavouer. Jusque-là, la secrétaire d’Etat Hilary Clinton avait affiché des positions proches des thèses marocaines.
  • Amr Moussa a empoché 5 millions de dollars de la Ligue arabe

    L’ancien secrétaire général de la Ligue arabe et, par ailleurs, candidat à la présidentielle égyptienne, Amr Moussa, a confirmé, dans une interview parue au journal arabophone algérien El Khabar, avoir touché une prime de cinq millions de dollars, avant de quitter son poste. Cette information pose la double question du rôle joué par ce diplomate dans le renversement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de la gestion des deniers de cette institution financée par les Etats membres – donc par le contribuable – y compris l’Algérie. On se souvient que, lors des bombardements de l’Otan en Libye, Amr Moussa, qui avait déjà l’œil rivé sur le fauteuil de Moubarak, avait déclaré, contre toute attente, que «ce qui s’est passé en Libye diffère du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne» et que «ce que nous voulons, c’est la protection des civils et pas le bombardement d’autres civils». Cette sortie inattendue de celui qui avait fait des pieds et des mains pour donner une couverture juridique internationale à ce qui s’apparente à un acte de vengeance des rois du Qatar et de l’Arabie Saoudite contre le tonitruant guide libyen avait fait l’effet d’une bombe qu’il fallait vite désamorcer. Quelques jours plus tard, le même Amr Moussa revient sur ses déclarations en affirmant que ses propos avaient été «mal interprétés». «Nous sommes engagés envers la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU, nous n’avons pas d’objection à cette décision, surtout qu’elle n’appelle pas à une invasion du territoire libyen», avait-il rectifié, dans une sorte de mise au point dictée. Connu pour son opportunisme, Amr Moussa s’est démarqué du pouvoir de Moubarak mais avec un minimum de casse. C’est ainsi qu’il se verra coopté à la tête de l’organisation arabe après qu’il fut ministre des Affaires étrangères. En fin calculateur, Moussa est sorti indemne de sa position de mi-opposant mi-pouvoir, sa carrière internationale s’étant déroulée sans heurt jusqu’au bout et la rue égyptienne révoltée ne lui reprochant pas ses accointances passées avec l’ancien régime.
    Lina S.
  • Sahara Occidental : Un colonialisme royal

    Le roi du Maroc se fâche avec l’ONU ! Ce jeudi 17, le Maroc a retiré sa confiance à l’émissaire des Nations unies au Sahara occidental, Christopher Ross. Ban Ki-moon dénonce cette manip, mettant en cause ce Maroc qui fait tout pour bloquer la situation, laissant s’éterniser ce conflit depuis 1970… En réalité, la question est simple : Le Maroc veut annexer ce territoire, et utilise le temps, la force armée et la puissance de l’argent pour modifier la structure de la population.

    Retour sur ce conflit grave, et qui pèse sur tout le monde arabe.

    L’histoire ancienne
    512px-Number_1_in_green_rounded_square_svg.pngL’Espagne était présente au Sahara Occidental depuis le XIX° Siècle, mais elle contrôlait alors essentiellement les places commerciales.
    Après la Deuxième Guerre Mondiale, l’occupation a été totale : le Sahara Occidental est devenu une province espagnole, placée sous l’autorité d’un gouverneur doté de tous les pouvoirs étatiques.
    L’un des legs de cette histoire est le caractère artificiel des frontières, tracées en ligne droite sans tenir des réalités géographiques ou socio-économiques.
    La décolonisation
    imagesCAF50TLC.jpgLa question du Sahara occidental s’inscrit dans le grand mouvement de décolonisation. Depuis 1945, l’ONU a accueilli plus de 80 nations nées de la décolonisation.
    L’acte juridique de référence est la résolution 1514 du 14 décembre 1960 de l’Assemblée Générale de l’ONU, dite « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés ».
    Le fondement juridique résulte de la Charte des Nations Unies, à savoir l’article 1, paragraphe 2, définissant comme l’un des buts des Nations Unies de  « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ».
    La résolution 1514 pose ainsi les principes généraux, qui sont opératoires pour le Sahara Occidental :  
    1. La sujétion des peuples à une subjugation, à une domination et à une exploitation étrangères  constitue un déni des droits fondamentaux de l’homme, est contraire à la Charte des Nations Unies et compromet la cause de la paix et de la coopération mondiales.
    2. Tous les peuples ont le droit de libre détermination; en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel.
    3. Le manque de préparation dans les domaines politique, économique ou social ou dans celui de l’enseignement ne doit jamais être pris comme prétexte pour retarder l’indépendance.
    L’indépendance du Maroc en 1956 et la revendication sur le Sahara Occidental
    560PX-~1.PNGLe Maroc est devenu indépendant de la France en 1956.
    Il a alors revendiqué de libérer le Sahara Occidental de l’occupant espagnol, considérant cette province comme marocaine. Le Maroc a multiplié les démarches en ce sens auprès de l’ONU.
    L’ONU a listé les territoires non autonomes (TNA), et le Sahara Occidental a été répertorié comme en 1963.
    L’Espagne n’a pu ignorer ce mouvement général et en 1966, elle a pris position en faveur de la décolonisation du Sahara occidental.  
    La même année, l’AG ONU a adopté sa première résolution sur le territoire sahraoui, posant clairement la nécessité du référendum et invitant l’Espagne, puissance occupante :
    « à arrêter le plus tôt possible, en conformité avec les aspirations de la population autochtone du Sahara espagnol et en consultation avec les Gouvernements marocain et mauritanien et toute autre partie intéressée, les modalités de l’organisation d’un référendum qui sera tenu sous les auspices de l’organisation des Nations Unies afin de permettre à la population autochtone du territoire d’exercer librement son droit à l’autodétermination … »
    En réalité, nous en sommes rester là : un référendum d’autodétermination.
    L’avis de la Cour Internationale de Justice de 1975
    4-points--writing-hardship-letter-for-loan-modification.jpgLa tension est montée entre l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie… et le Front Polisario, mouvement regroupant les nationalistes sahraouis, créé en 1973.
    Les positions des uns et des autres reposant toutes sur des revendications de souveraineté, l’AG de l’ONU a choisi de  saisir la Cour Internationale de Justice pour recueillir un avis consultatif.
    La CIJ a rendu son avis en 1975, concluant, que s’il y avait eu des liens précoloniaux entre le Maroc et certaines tribus dans le territoire du Sahara Occidental, sur certains points avec la Mauritanie, ces liens étaient très insuffisants pour établir une souveraineté autre que celle du peuple sahraoui. Pour la Cour, les données de fait ne remettent rien en cause de l’application de la résolution 1514 (XV) sur la décolonisation et en particulier « l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire.»
    Pour la CIJ, le processus de décolonisation du Sahara Occidental doit se poursuivre « sans que le Maroc ne puisse évoquer une remise en cause de son intégrité territoriale ».
    La manip’ d’Hassan II et la « Marche Verte »
    imagesCAO63KR2.jpgAlors que l’avis était extrêmement clair, condamnant les prétentions du Maroc, le roi Hassan II a soutenu une interprétation ouvertement contraire, concluant qu’il revenait au Maroc « d’occuper son territoire », et il a donné le signal de la grande « Marche Verte », marquant la prise de possession du territoire.
    Le Conseil de Sécurité a immédiatement réagi par sa résolution 377/1975 du 22 octobre 1975. Visant l’article 34 de la Charte, relatif aux menaces sur la paix internationales, a alors réaffirmé les principes de la résolution 1514 (XV) de l’AG ONU, ce qui revient à condamner l’action du Maroc, et toute forme d’annexion par la force armée.
    Le Maroc passant outre, ont suivi deux résolutions 379 du 3 novembre 1975 et 380 du 6 novembre 1975, et dans cette dernière le Conseil de sécurité dénonce clairement une occupation étrangère injustifiée, demandant au Maroc « de retirer immédiatement du territoire du Sahara Occidental tous les participants de la marche ».
    Toutefois, cette marche a été sur le terrain une réussite et elle a conduit l’Espagne à rejoindre le point de vue marocain, pour conclure un accord à Madrid, le 14 novembre 1975. En application de cet accord, l´Espagne s´est retirée du territoire en 1976, au profit de l’administration marocaine. L’ONU a toujours refusé de reconnaitre la moindre valeur à cet accord, dès lors que ni l’Espagne ni le Maroc ne peuvent faire valoir de souveraineté sur le Sahara Occidental.
    Le conflit armé (1975/1979) et la construction du mur en 1980
    6mois.jpgImmédiatement, a éclaté un conflit armé entre le Maroc, la Mauritanie et le Front Polisario, soutenu par l´Algérie. Affaiblie sur le terrain, la Mauritanie en 1979 a renoncé à toute prétention.
    L’AG ONU a défini le Maroc comme puissance occupante.
    Résolution 34/38 du 21 novembre 1979
    L’Assemblée générale
    (…)
     1. Réaffirme le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément à la Charte de l’Organisation des Nations Unies, à la Charte de l’Organisation de l’Unité Africaine et aux objectifs de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale, ainsi que la légitimité de la lutte qu’il mène pour obtenir la jouissance de ce droit comme le prévoient les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies et de l’Organisation de l’Unité Africaine ;
    5. Déplore vivement l’aggravation de la situation découlant de la persistance de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc et l’extension de cette occupation au territoire récemment évacué par la Mauritanie.
    Au cours des années 1980, le Maroc a érigé un mur de défense qui découpe le territoire en deux, les trois quarts Ouest étant placés sous occupation marocaine et le quart Est restant sous le contrôle du Front Polisario. Plus de 150 000 Sahraouis ont dû fuir et des camps ont été édifiés dans le Sud-ouest algérien (Tindouf).
    La procédure de négociation de l’ONU depuis 1988
    7.gifEn lien avec l’OUA, le Secrétaire général des Nations Unies est parvenu à établir un plan de règlement, accepté par le Maroc et le Front Polisario en 1988.
    Le Conseil de Sécurité a approuvé ce plan en 1990 et a créé la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINORSO) en 1991.
    Le Plan de règlement reposait sur un cessez-le-feu et une période transitoire permettant l’organisation du référendum d’autodétermination sous le contrôle de l’ONU, avec une option entre l’indépendance ou l’intégration au Maroc. Le cessez-le feu a été globalement respecté après le déploiement de la MINURSO en septembre 1991, mais l’organisation du référendum est restée en plan, malgré une relance des négociations en 2007.
    En janvier 2009, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a nommé Christopher Ross comme Envoyé personnel au Sahara occidental.
    Aucun pays n’accrédite le coup de force du Maroc
    8ball1.jpgAucun pays du monde n’a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
    Tous les actes émanant des Nations Unies se référent à la décolonisation de tout le territoire du Sahara occidental, et spécialement les résolutions du Conseil de sécurité approuvant le Plan de paix de 1991, les accords de Houston de 1997, le « Plan Baker II » de 2003 et encore la dernière résolution de l’OG ONU de 2011.
    Le Maroc s’est retiré de l’Union Africaine après l’entrée des représentants de la République Arabe Sahraouie Démocratique.
    Tout projet de coopération politique dans le grand Maghreb est bloqué par cette question.
    L’annexion par la transformation de l’identité du territoire
    imagesCA3ULRX3.jpgLe Maroc n’a jamais remis en cause sa volonté affichée d’annexer le Sahara occidental. C’est une donnée jugée essentielle pour le Royaume. Cette politique a été engagée sous Hassan II, avec une répression brutale, et elle se poursuit sur des bases inchangées.
    Le régime marocain joue sur le temps pour modifier l’identité du territoire et discréditer le Front Polisario, représentant du peuple sahraoui.  
    Le régime marocain a aboli la frontière entre les territoires du Maroc et du Sahara occidental et a créé en 1997 une administration par  province dont le but est de détruire les structurations locales de la société.
    Le Roi Mohammed VI a créé des structures publiques idoines : le Conseil du Sud, l’Agence pour la Promotion et le Développement Economique et Social des Provinces du Sud du Royaume (APDS) et le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes (CORCAS).
    Sur place, sont lancés de grands plans reposant sur des équipements structurants et des régimes d’exonérations fiscales pour les investisseurs.
    Le Maroc encourage la venue de Marocains, le but étant de modifier l’identité sahraouie.  
    L’exploitation économique
    imagesCAJ7O8B6.jpgPour le Maroc, le Sahara Occidental est un secteur économique privilégié, et il ne s’en cache pas. L’économie du Sahara Occidental présente pour le Maroc trois volets principaux : l’exploitation du sous-sol – qu’il s’agisse du phosphate ou des  possibles gisements pétroliers et gaziers –, la pêche et l’agriculture.
    Le sous-sol du Sahara Occidental est riche en minerais : fer, titane, manganèse, uranium et surtout phosphate, sans doute l’une des réserves les plus importantes du monde. La documentation fait état d’une exploitation par le gouvernement marocain pour 3 millions de tonnes par an, avec des profits considérables.  Il est acquis qu’il existe d’importantes réserves de pétrole et de gaz au large des côtes, dans la zone de contrôle dépendant du territoire.
    Le Sahara Occidental possède des eaux très poissonneuses, avec des espèces recherchées, et cette richesse halieutique a suscité la convoitise des armateurs européens, voyant la une possibilité de compenser la diminution des ressources dans l’Union européenne, les droits de pêche accordés trouvant des contreparties financières versées au Maroc.
    Le Sahara Occidental est en totalité en milieu désertique, mais le Maroc y a développé une agriculture très rentable reposant sur d’importants investissements et l’extraction d’eau de bassins non renouvelables situés en profondeur. La production agricole des exploitations a augmenté de 2800% entre 2002 et 2009. Le nombre de personnes travaillant dans l’agriculture dans cette région est appelé à tripler d’ici à 2020.
    La responsabilité de l’Union européenne
    11.pngL’Union Européenne est le premier marché pour les exportations du Maroc. Elle est aussi le premier investisseur extérieur du Royaume. Dans le même temps, le Maroc contribue à la sécurité d’approvisionnement de l’énergie de l’UE en tant que pays de transit pour le gaz algérien et exportateur d’électricité vers l’Espagne.
    L’Union Européenne et le Maroc ont signé un accord d’association entré en vigueur en 2000, et qui vient de connaitre une extension en février 2012.
    S’agissant du territoire du Maroc, l’accord est critiquable en ce qu’il encourage les exportations, alors qu’il faudrait renforcer les structures agricoles sur place, dans le cadre des grands projets onusiens d’agriculture nourricière. L’Europe investit au Maroc et cherche un retour sur investissement, et que la société réelle se débrouille…
    Mais surtout, cet accord a été conclu sans réserves vis-à-vis du Sahara Occidental, avec une magnifique hypocrisie : les Etats européens ne reconnaissent pas la souveraineté du Maric sur le Sahara Occidental,… mais lui accorde une souveraineté économique, et participent ainsi directement à la politique d’annexion. Le Front Polisario a fait connaitre son désaccord auprès de l’ONU, mais l’Union Européenne ne s’arrête pas à ça…
    Un seul point est à souligner. Le Maroc est la puissance administrante du Sahara Occidental, reconnue comme telle par l’ONU, et à ce titre c’est à lui de prouver qu’il administre le territoire dans l’intérêt de ses habitants, selon  l’article 73 de la Chartre. Le Maroc s’est toujours refusé, malgré les demandes insistantes de l’ONU, à rendre compte de son administration. Ce refus devrait suffire à l’Union européenne pour suspendre ses accords.    
    *   *   *
    Ci-dessous quelques photos du mur construit après la Marche Verte… Ce mur est totalement illégal car il a été édifié sur un territoire pour lequel le Maroc n’a pas de souveraineté, et il a pour a but l’annexion des territoires par la force armée et la puissance économique.

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  • Sommet du G8 à camp David se penche sur les problèmes du Sahel : Entre paroles et actes

    La question du paiement des rançons exigées par les groupes terroristes pour la libération des otages, et le renforcement des efforts contre le trafic illégal d’armes dans la région du Sahel a été abordée au Sommet du G8 qui s’est clos, samedi à Camp David (Maryland -Etats-Unis).
    Des appels et des engagements ont été exprimés lors de cette rencontre qui a réuni les pays les plus industrialisés de la planète. Un appel important : Le G8 appelle à lutter contre le paiement de rançons exigées par les groupes terroristes pour la libération des otages. Un autre appel : Il concerne le renforcement des efforts contre le trafic illégal d’armes dans la région du Sahel. Une condamnation : les dirigeants du G8 ont condamné la criminalité transnationale organisée et le terrorisme sous toutes ses formes. Enfin un engagement : les pays du G8 s’engagent à renforcer leur coopération pour lutter contre les menaces de terrorisme et les groupes terroristes, dont Al-Qaïda, ses organisations affiliées et ses partisans, ainsi que la criminalité transnationale organisée, y compris les individus et les groupes qui se livrent au trafic et à la production de drogues, ont-ils soutenu. Entre les appels et les engagements, une exigence : le G8 a souligné qu’il était essentiel de renforcer les efforts pour supprimer le trafic illicite d’armes dans la région du Sahel, en particulier les systèmes portatifs de défense aérienne (Manpad) qui prolifèrent dans la région. Et pour revenir à l’essentiel de la question, les dirigeants de ce groupe des pays les plus industrialisés ont préconisé l’impérativité de la lutte contre le financement du terrorisme, y compris les enlèvements contre rançon, et de l’élimination de tout soutien aux organisations terroristes et aux réseaux criminels. Une incitation pour résoudre les problèmes créés par le terrorisme. Les dirigeants des pays membres de l’Otan ont exhorté les Etats à développer les capacités nécessaires, y compris en matière de gouvernance, de l’éducation et des systèmes de justice pénale, afin de traiter, de réduire et de saper les menaces terroristes et criminelles. Un satisfécit : Le G8 a aussi souligné le rôle central de l’Organisation des Nations unies et a salué le Forum mondial contre le terrorisme (GCTF), qui a été créé en septembre dernier à New York par 30 pays fondateurs dont l’Algérie. Pour clore cette série d’appels, de recommandations et d’exigences, le G8 a réaffirmé la nécessité de renforcer la mise en œuvre du régime de sanctions prévu par l’ONU contre Al-Qaida, et des Conventions des Nations unies sur la lutte contre la drogue et la criminalité transnationale organisée. Sur le plan théorique, les discours développés vont dans le sens des souhaits exprimés par tous les Etats du monde qui font face aux menaces terroristes. Sur le plan des engagements, il est tout aussi heureux que tous les Etats du monde s’engagent à lutter contre cette hydre qui ne connaît pas de frontières. Il reste que leur concrétisation sur le terrain obéit à de nombreux paramètres. Peu d’Etats respectent leurs engagements. Exemple : le paiement des rançons. Tous les Etats souscrivent à l’idée qu’il ne faut pas payer de rançons aux terroristes. Peu d’Etats pour des considérations internes, surtout politiques, refusent les exigences exprimées par les terroristes. Des millions d’euros finissent par remplir le trésor des groupes armés, notamment ceux opérant dans la région du Sahel. Le coup d’Etat du 22 mars au Mali a profité à divers groupes armés (islamistes, rebelles Touareg, criminels) qui ont pris le contrôle du nord du pays.L’un d’eux, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a réclamé le paiement d’une rançon d’un total de 45 millions d’euros et la libération de prisonniers en Algérie et en Mauritanie en échange de la libération de 9 otages, sept Algériens, une Italienne et une Espagnole. Les enlèvements de ressortissants occidentaux sont privilégiés car ils permettent une couverture médiatique exceptionnelle et une meilleure visibilité, et sont une source de revenus considérables (estimés à 70 millions de dollars depuis 2006). Ce faisant, AQMI a pu acquérir des quantités significatives d’armes et engranger des sommes colossales. Les risques d’instabilité ont considérablement augmenté avec la prolifération d’armes consécutive à la chute du régime de Kadhafi. Ces armes pillées dans les arsenaux libyens et le retour de mercenaires expérimentés ont renforcé les capacités d’AQMI, la violence des trafics illicites et le risque d’insurrection dans les pays du Sahel. Bien plus, il existe des indices d’une collaboration entre AQMI et Boko Haram. L’instabilité régionale y est désormais présente. Les théories avancées par les Etats de la région et extra-régionaux, les organisations internationales peuvent être efficaces dans le volet sécuritaire s’il y avait une réelle «volonté» politique des uns et des autres de combattre le terrorisme dans la région du Sahel. A ce volet sécuritaire, il y a tout une région à promouvoir et à développer pour soustraire les populations de ces régions aux offres attractives qui leurs sont faites par les groupes armés pour rejoindre leur rangs. C’est ce défi que les Etats de la région sont appelés à relever avec l’aide justement des pays du G8 pour stabiliser la zone du Sahel.
    Par : Sadek Belhocine
    Le Midi Libre, 21/05/2012
  • Sarkozy en villégiature à Marrakech

    Nicolas Sarkozy accompagné de son épouse Carla Bruni est arrivé à Marrakech pour une visite privée. Il devrait y séjourner jusqu’au 31 mai… «Carla et son époux vont souffler un peu, réfléchir à leur avenir, mais aussi redécouvrir un autre rythme, sur un autre mode», souligne une source proche de l’ex- Première dame de France. Carla Bruni-Sarkozy devrait également profiter de ce repos pour finaliser son prochain album, dont la sortie est annoncée pour l’automne prochain. «Je vais m’occuper de ma fille», aurait confié l’ex-président à ses intimes. Selon un ami, il va prendre «trois mois de vacances» et préparer sa nouvelle vie professionnelle. L’ex-couple présidentiel et leur petite Giulia devraient se mettre au vert dans leur villa de maître de Marrakech «acquise» fin 2011. À l’époque, la presse marocaine avait fait état d’une information, sans en livrer la source, qui laissait entendre que Nicolas Sarkozy avait reçu cette maison en cadeau. «Un superbe palais faisant partie du projet immobilier de luxe Amelkis à Marrakech, aurait été offert à un célèbre chef d’État européen», rapportait l’hebdomadaire El- Ousboue. Ce «cadeau», entouré du plus grand secret, avait ainsi été dévoilé par des anonymes, mettant dans l’embarras de généreux donateurs, affirmait l’hebdomadaire marocain. El-Ousboue indiquait que c’est un riche homme d’affaires des Émirats arabes unis qui avait offert cette luxueuse demeure à un «chef d’État européen, à l’occasion de la naissance récente de son bébé». La villa de près de 700 m2, construite dans une enclave VIP et ouvrant de plein pied sur l’un des plus beaux golfs de la ville, serait similaire à celle que s’étaient fait construire en 2004, sur le même site, Jean-Louis Borloo, ex-ministre de Sarkozy et son épouse, la journaliste de télévision Béatrice Schonberg. Elle fait partie d’un projet du groupe émirati Emaar (un temps associé au roi du Maroc sur le projet) où les demeures de ce standing sont commercialisées à partir de 700 000 euros. Carla Bruni-Sarkozy l’avait probablement visité en décembre dernier dans la plus grande discrétion. On le sait, depuis quelques années, Marrakech est devenue l’un des lieux de résidence préférée des célébrités françaises.
    M. B.
    Le Courrier d’Algérie, 21/05/2012
  • Pressions marocaines sur la nouvelle majorité française : Un coup d’éclat qui cache mal le désarroi de Rabat

    Faut-il assimiler le retrait de confiance du Maroc à l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, à une tempête dans un verre d’eau ; la diplomatie marocaine nous ayant habitués à des coups d’éclat, sans lendemain ? Car, ce retrait de confiance était quelque peu attendu dans la mesure où Christopher Ross, un diplomate chevronné, excellent connaisseur du dossier et d’une très grande intégrité n’est pas de ces diplomates qui risquaient de succomber aux charmes de la Mamounia, ni aux prébendes que Rabat distribue, généreusement, pour que l’on adhère à ses thèses. Ainsi, en a-t-il été, selon les révélations du journaliste français Jean-Pierre Tuquoi d’un ambassadeur de France aux Nations unies, Jean Mérimée, qui reçut pour services rendus de Hassan II un terrain à bâtir et autres gratifications.
    Pour revenir au retrait de confiance marocain, il était quelque peu prévisible. Dans la mesure où le Maroc avait commencé par se retirer de l’OUA en 1984, puis à geler, unilatéralement, sa participation aux institutions de l’UMA, dix ans plus tard, et à douter de la démarche de Baker qu’il avait soupçonné de favoriser les Sahraouis, alors qu’il avait soumis un plan de paix dûment approuvé par les Marocains et signé, solennellement, à Houston. Baker avait fini par jeter l’éponge lorsqu’il avait compris que les Marocains le menaient en bateau. Ross est, lui aussi, l’objet d’une même démarche qui permet au Maroc de gagner du temps dans le vain espoir de venir à bout de la résistance des Sahraouis et de la mobilisation constante de la communauté internationale pour ce qui est du droit à l’autodétermination. Il est vrai que jusqu’alors le Maroc bénéficiât de l’appui inconditionnel de la France, grâce à l’activité d’un puissant lobby et à des relations d’intérêt mercantile, tissées avec la Droite française et le ministre marocain des Affaires étrangères a exercé un lobbying indécent auprès du ministre sortant, Alain Juppé, qui n’a jamais caché son appui au Maroc, pour qu’il transmette apparemment une consigne au sujet du maintien de la position partiale de la France dans le dossier sahraoui. Cette position est d’autant plus vitale pour Rabat, isolé diplomatiquement quoi qu’en dise sa propagande, que Paris, membre permanent du Conseil de sécurité, fait systématiquement de l’obstruction en faveur des thèses marocaines. Cette position va-t-elle changer avec l’élection de Français Hollande, l’un des rares politiques français à échapper au puissant lobbying marocain en France ? Il faut rappeler que Rabat avait tout misé sur Dominique Strauss- Kahn, qui a passé son enfance à Agadir et qui se considère chez lui dans son luxueux Ryad de Marrakech, la palmeraie, où actuellement Nicolas Sarkozy continue à cuver sa défaite. Le Maroc avait, aussi, séduit Martine Aubry et Ségolène Royal, dont l’une des proches s’est trouvée rapidement propulsée auprès de François Hollande pour devenir ministre et porte-parole. Avec l’arrivée annoncée de Ségolène Royal au Perchoir de l’Assemblée nationale française, en cas de majorité socialiste aux législatives, le Maroc fera tout pour effacer la prise de position éclatante de Jean-Marc Ayrault, l’actuel Premier ministre, alors chef du groupe socialiste et condamnant sans ambages, en 2011, l’occupation du Sahara occidental par le Maroc. Au Sénat, le royaume alaouite peut se targuer d’une petite victoire puisqu’il a réussi a entraîner, il y a peu, un groupe de sénateurs français, dont la française, d’origine algérienne, Bariza Khiari, à El-Ayoun et dans les territoires sahraouis occupés. Ainsi et pour ce qui est du coup d’éclat de Rabat, qui masque mal un désarroi de la diplomatie marocaine, car l’on voit mal Hollande continuer en la matière les prises de position de Sarkozy en faveur du Maroc, dictées par ses amis du CAC 40 et le puissant lobby sioniste qui veille aux intérêts du Maroc, Paris «a pris note de la déclaration du Maroc» et appelle à un «règlement rapide du différend, qui tienne compte des préoccupations légitimes de toutes les parties, et rappelle son soutien à la recherche d’une solution politique à la question du Sahara occidental, sous l’égide des Nations unies, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité». Or, précisément, toutes les résolutions de L’ONU, sans exception, réaffirment le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, et il ne saurait être remplacé par la solution bancale de l’autonomie, qui ne vise qu’à avaliser l’occupation illégale d’un territoire sur lequel le Maroc n’a aucun droit. En réalité, la démarche marocaine a deux objectifs : tester la continuité de la position française, en cherchant à tester la réactivité du nouveau gouvernement français, voire mettre devant le fait accompli Paris, avant le baptême du feu diplomatique de François Hollande et de son MAE, Laurent Fabius, au G8. Les Marocains doivent également mesurer qu’ils perdent en Sarkozy un soutien inconditionnel à leurs thèses sur le Sahara occidental, surtout que cela intervient à peine quelques mois après la défaite de leurs amis socialistes espagnols. Enfin, ils ne peuvent pas beaucoup compter sur leurs soutiens américains car l’Amérique est en pleine campagne électorale et dans ces circonstances, les lobbyistes s’effacent au profit de l’Administration sur les questions de politique étrangère. Le Département d’État est, par ailleurs, plutôt en phase avec Christopher Ross. Mais il est difficile d’envisager la poursuite des efforts de Ross dans ces conditions, car dans les traditions onusiennes, quand l’une des parties récuse un représentant de l’ONU, il est inconvenant de négocier son maintien, car il ne jouit plus de la confiance et, en conséquence, de la coopération du Maroc. Selon Abdelaziz Rahabi, ancien ministre et ambassadeur d’Algérie à Madrid, la «persistance du statu quo profite au Maroc qui veut pousser les Sahraouis à recourir à l’option militaire pour les rendre responsables de l’instabilité dans la région après avoir essayé de les impliquer dans le terrorisme. Ces actions visent à fragiliser davantage l’Algérie en ouvrant un autre front militaire à ses frontières après la Libye et le Mali. C’est en grande partie pour cela que je pense que cette opération contre Ross n’est envisagée que comme un facteur déclenchant d’une autre stratégie inavouée». D’après lui, «Le gouvernement marocain, dans sa configuration actuelle, ne gère pas le volet politique des relations algéro-marocaines, car celles-ci relèvent du domaine réservé du Palais. (…) «La coopération va plutôt s’intensifier, à mon sens, car de bonnes relations entre les deux pays favorisent la mise en place des mesures de confiance nécessaires entre deux pays voisins. La question du Sahara occidental reste, avant tout, une question de décolonisation dans laquelle toute la communauté a une responsabilité, à commencer par l’ONU, car ce territoire est toujours sous son administration.»
    Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie, 21/05/2012
  • Pourquoi la France bloque la paix au Sahara Occidental?

    Mais qu’est-ce qu’on s’en fiche du Sahara occidental? nan mais sérieux, c’est tellement plus important d’allumer les mèches à distance sur le sort des kabyles en algérie, des « laïcs » en tunisie etc que de chercher à régler cette situation qui touche aux droits humains les plus fondamentaux!!!!!

    C’est nous, oui nous, la France, qui contribuons clairement à bloquer la situation (voir le Monde du 22/1/2012 )? pourquoi? raisons économiques? deal(s) avec sa majesté? sur quoi? complicité sur d’autres dossiers internationaux (Palestine…)? vacances de pacha de DSK, BHL, Sarko…? Même les islamistes marocains ont eu le privilège d’avoir été épargnés par nos médias (ils ont eu le bénéfice d’être qualifiés de « modérés » avec bienveillance, alors que Enahda bien plus « modéré » en a pris plein la gueule!). Bref, tout ça pour dire que nous avons des intérêts avec le Maroc qu’il faudra un jour mettre à plat pour assainir la situation, dans l’intérêt des Marocains. Tout simplement parce que ces intérêts (contre un regard et un traitement bienveillants) ne permettent pas à la population marocaine de s’épanouir pleinement dans la dignité et jettent un voile sur les conditions inadmissibles dans lesquelles vivent les Sahraouis.

    Peut-être que Najat Vallaud-Belkacem permettra de remettre un peu d’ordre dans tout ça… c’est quoi déjà des rapports avec M6? 

    Tiens, un mur, une occupation, ça me rappelle (hors comparaison) un autre mur, et Brita. 

    Précisions quand même que si Hassan était un gros c…, M6 a fait des avancées considérables pour son pays, sur bien des points, et notamment sur la question des droits humains. Les marocains respirent avec lui, ils vivent, revivent. S’il est logique et s’il continue dans sa progression, il ne pourra éternellement fermer les yeux sur la question du Sahara occidental







    Par « révolté », 21/05/2012


    20minutes.fr

  • Sahara occidental, changement ou illusion ?

    Par Hamid Ali Bouacida
    Le Courrier d’Algérie, 21/05/2012
    Ya-t-il une nouvelle approche du sempiternel problème du Sahara occidental avec la nouvelle mandature française ? Il faut juste noter que ce pays colonisé par le Maroc a toujours été naturellement assimilé au royaume du Maroc par les différents présidents français qui se sont succédé à ce jour et Sarkozy fut sans doute le plus acharné à soutenir le jeune souverain avec lequel il entretenait des liens qui outrepassaient le simple protocole. L’ex-Président français possède une somptueuse résidence de 700 m3 à Marrakech, cadeau d’un prince émirati à l’occasion de la naissance de sa fille. La demeure est située dans un quartier strictement réservé au gratin parisien du spectacle et du showbiz ainsi qu’à des personnalités politiques de droite et leurs affiliés dont Bernard Henry Lévy et Dominique Strauss-Kahn. On comprend dès lors que les Sahraouis, considérés comme une peuplade de bédouins, n’ont jamais été la préoccupation du gouvernement français dont la feuille de route était de ménager le roi. Avec l’arrivée de François Hollande, les observateurs ont tous été unanimes à prévoir un changement notable dans les relations francomarocaines, notamment quand on considère la position tranchée du Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui déclara que «c’était un problème de colonisation». Sauf que cette profession de foi incombe au maire de Nantes qu’il fut et non au chef de gouvernement qu’il est devenu. L’un n’engage que l’élu peu comptable de la politique étrangère et l’autre est quand même dépositaire d’une «voix autorisée» qui impliquerait toute la France. D’où l’extrême difficulté de faire la moindre prévision sur ce que sera la relation entre les deux pays concernant cet épineux problème du Sahara occidental. C’est qu’entre les belles déclarations empreintes d’humanisme et la raison d’État, le choix est vite fait. Les intérêts économiques français sont trop importants pour être sacrifiés à une cause de décolonisation selon les préceptes dont se targuent les socialistes. À l’évidence, le nouveau président et son équipe n’iront pas jusqu’à se fourvoyer en faisant de Marrakech la ville de leurs résidences secondaires, mais il ne faut pas trop se faire d’illusions sur l’aboutissement d’un problème de colonisation déjà vieux de quatre décennies. À moins que le rapport de force n’évolue avec la position de l’ONU et de l’éviction de son émissaire, Christopher Ross, par le roi. Ce qui n’est pas sûr, connaissant les hésitations du «machin».
  • UPYD soutient l’Envoyé Spécial Chritopher Ross face aux attaques marocaines

    Face à la décision du gouvernement du Maroc de retirer sa confiance dans l’envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara occidental, le diplomate américain Christopher Ross, et de questionner sa capacité à trouver une issue pacifique au contentieux du Sahara occidental, le parti espagnol Union Progrès et Démocratie, UPyD, a exprimé sa «condamnation totale à cete nouvelle manoeuvre de l’Exécutif de Rabat, qui, en réalité ne cherche qu’à torpiller les négociations avec le Front Polisario sur l’autodétermination de l’ancienne colonie espagnole sous les auspices des Nations Unies. « 

    UPyD considère que l’attitude du Maroc, même s’il veut la présenter à l’opinion publique internationale comme une réponse à l’allégation de partialité de Ross en faveur des sahraouis, cache en réalité la profonde préoccupation de Mohamed VI provoquée par le scénario international ouvert après la récente victoire de François Hollande dans les élections présidentielles en France et la sortie de l’Elysée de Nicolas Sarkozy, un des plus fervents partisans de la stratégie d’annexion marocaine du Sahara occidental à travers le piège du plan d’autonomie pour le territoire.
    La disqualification de Christopher Ross par Rabat viserait à mettre au point-mort toute alternative de solution pacifique de la question du Sahara Occidental et à perpétuer l’occupation illégale du territoire par le Maroc avant que Hollande ne puisse réacheminer la position politique de la France vers plus des positions plus respectueuses du droit international et plus sensibles à la violation constante des droits de l’homme du peuple sahraoui.
    Source : Espacios Europeos, 18/05/2012
  • A qui profite le statu quo au Sahara occidental ?

    Ban Ki-moon a fait savoir ce week-end que Christopher Ross ne pourra pas se rendre comme prévu dans la région maghrébine. 
    Ce qui, dans la forme, peut paraître comme le report du périple habituel à Rabat, Alger, Tindouf et Nouakchott, avec un crochet, pour la première fois, dans le territoire sahraoui sous occupation marocaine, renvoie en fait à tous les aspects d’un gel définitif à court terme de la mission du Représentant personnel du Secrétaire général de l´ONU pour le Sahara occidental. Il paraît, en effet, assez compliqué pour Ban Ki-moon de maintenir le diplomate américain dans ses fonctions actuelles, après que le Maroc eut entrepris officiellement auprès de l´ONU de lui «retirer sa confiance». 
    Le SG de l´ONU a certes déclaré, vendredi dernier, renouveler sa «confiance» à M. Ross. Il n’en demeure pas moins que son Représentant personnel ne pourra plus poursuivre sa mission dans ces conditions, même s´il a le soutien de la majorité des pays membres permanents du Conseil de sécurité. Pour argumenter ce retrait de confiance, le gouvernement marocain a accusé le diplomate américain de «partialité» dans son travail de médiation entre les deux parties impliquées dans le conflit sahraoui. Pour des accusations beaucoup moins directes, les autorités marocaines ont obtenu, 
    en 2004, le départ de l´ancien Secrétaire d´Etat américain, James Baker, auteur d´un plan de règlement de la question du Sahara, adopté en juillet de la même année à l´unanimité des 15 membres du Conseil de Sécurité. Le SG de l´ONU ne pouvait pas maintenir en fonction un médiateur qui n´est pas accepté par les deux parties. C´est ce que fera Ban Ki-moon, en acceptant la démission du prédécesseur de Christopher Ross, le Hollandais Peter van Walsum, que le Front Polisario avait disqualifié, en 2009, pour sa déclaration sur le caractère «peu réaliste» de l´option d´indépendance du Sahara Occidental.
    Le Groupe des Amis du Sahara
    Il ne faut pas s’attendre à voir le Groupe des Amis du Sahara Occidental, composé des quatre membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie et France, en plus de l´Espagne en sa qualité d´ancienne puissance coloniale du Sahara), exercer des pressions sur l’une ou l’autre des deux parties pour qu’elles acceptent de poursuivre leurs négociations sous l´égide d’un médiateur non consensuel. 
    C’est le cas aujourd´hui de M. Ross auquel n´est laissé aucun choix que de remettre à son tour le tablier. C´est en effet vers la sortie que la diplomatie française semble pousser le diplomate américain depuis l´annonce du retrait de confiance marocain qui semble avoir été inspiré par Paris, alors que Nicolas Sarkozy était encore en poste à l´Elysée. Bernard Valero n´a pas réitéré la «confiance» de la France à Christopher Ross comme il le faisait auparavant, en se limitant, vendredi dernier, à appeler le Maroc et le Représentant de l´ONU à «régler» à l´amiable et sans attente leur «différend».
    Le porte-parole du Quai d´Orsay a tenté de couper la poire en deux. Sans désavouer son allié marocain auquel il a réaffirmé son appui à son plan d´autonomie, il a dit que le gouvernement français «prenait acte» du rapport de M. Ross qui est à l´origine de la décision de Rabat.
    Le diplomate américain avait adressé, en avril dernier, à Ban Ki-moon, un courrier dans lequel il accusait les autorités marocaines d’«espionner» la Minurso, organisme de l´ONU créé en 1991 pour surveiller le cessez-le-feu au Sahara Occidental, et de faire obstacle à ses contacts avec la population sahraouie et les visiteurs étrangers. Chose inhabituelle, Bernard Valero a invité, pour la première fois, au respect des «intérêts des deux parties» dans la recherche d’une solution à ce conflit, sous l´égide de l’ONU. Pour le moment, il ne faut pas attendre plus de la diplomatie française dont la position franchement pro-marocaine est encore otage de deux décennies de pouvoir de la droite chiraquienne et sarkozienne.
    Obstacles en série depuis les Accords de Houston 
    Toutes les puissances occidentales vont continuer à jouer le statu quo dans ce conflit vieux de trente-sept ans déjà. Un statu quo qui risque de s’inscrire dans la longue durée que seule la menace d’une rupture du cessez-le-feu pourrait changer la donne sur le terrain diplomatique. Les espoirs nés de la signature des Accords d´Houston, en 1991 entre le Maroc et le Front Polisario débouchant sur le «Plan de Règlement» de la question sahraouie ont été ruinés depuis longtemps. Le processus d’identification des électeurs en vue d’un référendum d´autodétermination n’a pas survécu aux obstacles dressés par les autorités marocaines afin de paralyser cette opération menée sous l´égide des Nations unies. 
    Le palais royal s’était employé à installer par centaines de milliers les colons marocains dans l’ancienne colonie espagnole dans le but évident de rendre caduc le fichier électoral établi à partir du recensement de la population sahraouie effectué par l’Espagne en 1974, et retenu comme référence par l´ONU. Le retrait de confiance à Christopher Ross préside de cette même volonté de compliquer la tâche des Nations unies sur le terrain, chaque fois que l´ONU affirme son attachement à un référendum d´autodétermination qui n´exclut pas l´option d´indépendance, contrairement au plan d´autonomie marocain qui ne laisse de choix au peuple sahraoui que l´annexion ou le statu quo.
    H.A.