Mois : avril 2012
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Rapt de Tindouf, attentat de Tamanrasset et kidnapping de diplomates Pourquoi l’Algérie est-elle ciblée au Sahel ?
En deux ans, l’Algérie est particulièrement le seul pays au Sahel et au Maghreb à être la cible d’attentats » symboliques « , signés par un mystérieux groupe terroriste, appelé le Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Pourquoi ? La réponse est là.Après l’enlèvement très » symbolique » des trois humanitaires exerçant dans les camps des réfugiés de Sahraoui, à Tindouf, produit en novembre 2011, par un commando armé, qui a réussi à s’infiltrer à Tindouf et enlever deux Espagnols, et une Italienne, tout le monde s’interroge sur cette attaque terroriste. Quelques mois après, le 3 mars, le même groupe auteur du rapt de Tindouf a refait surface en s’attaquant, cette fois au siège de la brigade territoriale de la Gendarmerie Nationale de Tamanrasset où, deux kamikazes d’origine étrangère ont fait exploser leur véhicule bourré de 200 kg de TNT. Un attentat-suicide revendiqué par le MUJAO. Juste un mois après, voilà qu’une autre fois, les intérêts algériens sont la cible des groupes terroristes mystères, cette fois, sept diplomates algériens, dont le Consul d’Algérie sont enlevés à Gao, troisième ville malienne. Bien que l’enlèvement n’ait pas été revendiqué jusqu’à présent, toutefois la piste du MUJAO paraît la plus fiable. Car, il y a trois mois, ce groupe terroriste, nouvellement créé, avait déclaré la « guerre sainte » contre l’Algérie. Un groupe qui reste très mystérieux du moment qu’ il déclare agir en Afrique de l’Ouest, alors que l’Algérie se trouve, géographiquement, au Maghreb. Mieux, le groupe terroriste en question est composé, essentiellement, de combattants d’origine sub-saharienne, alors que rares sont les Algériens qui font partie de cette organisation criminelle. Pourquoi le MUJAO cible-il uniquement l’Algérie ? Quels sont les enjeux de ces attaques symboliques contre les intérêts algériens ? Qui est derrière ce groupe terroriste ?L’Algérie, un pays qui gêne au Sahel ?Les attaques » terroristes » contre les symboles de l’Algérie se succèdent. Tindouf, Tamanrasset et maintenant c’est à Gao que les Intérêts de l’Algérie sont à nouveau la cible des groupes inconnus. Qui veut du mal à l’Algérie ? Pourquoi cible-t-on uniquement l’Algérie dans la région du Sahel ? Qui veut enrôler l’Algérie au bourbier malien ? S’agit-il d’attaques terroristes ou plutôt d’un énorme plan, fait ailleurs et exécuté au Sahel pour faire de l’Algérie la cible préférée ? L’Algérie, un pays connu pour son expérience contre le phénomène du terrorisme.Une expérience acquise depuis l’année 1985 à l’ère de Bouali, puis une expérience élargie suite à la décennie noire et aujourd’hui, reconnue par le monde entier, surtout après les attentats du 11 décembre 2001. Mieux, l’Algérie abrite, aujourd’hui, le Centre Africain de la Lutte contre le Terrorisme, voire le seul en Afrique, a fait que, notre pays, soit la cible prioritaire des groupes salafistes djihadistes. Ajouter à cela, plusieurs parties étrangères qui veulent enrôler l’Algérie au bourbier malien et pour arriver à cela, il est « sage » de penser comment arriver à le faire. Ainsi, l’enlèvement des sept diplomates algériens à Gao, au Mali, est une manière de » pousser » les autorités algériennes à se mêler des affaires internes maliennes. En mobilisant, par exemple, ses soldats pour tenter de libérer ses sept otages, voilà une façon de pousser l’Algérie à s’introduire au Mali. Ce n’est pas tout, il y’a également les forces des Etats-majors des pays du champ (Cédoc) qui regroupe sept pays de la Bande sahélo-saharienne (L’Algérie, le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso, la Libye et le Tchad), dont le siège est à Tamanrasset. Ce groupement de force des pays du champ a été créé, suite à une idée et une proposition faite par l’Algérie dans le but de mieux lutter contre les groupes terroristes au Sahel. Cet ensemble d’ingrédients a fait que l’Algérie soit la cible unique pour les groupes terroristes. Puis il ne faut pas oublier, surtout, que des parties étrangères tentent à tout prix de s’ingérer dans les affaires internes des pays du champ. Et pour le faire, ils tentent à leur tour de créer une atmosphère d’insécurité pour avoir une » occasion » parfaite d’ » injecter » leurs troupes au Sahel. D’ailleurs, l’Américain Daniel Benjamin, représentant des Etats-Unis pour la Lutte contre le terrorisme avait lâché, le 21 décembre 2011, une phrase lourde de sens, lors d’une conférence de -
Une indépendance hypothétique : Le jeu malsain de Paris
Avant même la proclamation de la sécession du Mali et l’annonce d’une hypothétique indépendance du nord de ce pays, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a déclare que « la situation est très, très préoccupante», dans un entretien au quotidien français Le Monde, paru jeudi à Paris. «L’Algérie n’acceptera jamais une remise en cause de l’intégrité territoriale du Mali», a-t-il averti. L’entretien a été réalisé avant la proclamation hier vendredi de l’indépendance de l’Azawad par le Mnla. SelonOuyahia, un excellent connaisseur du dossier puisqu’ il a été ambassadeur d’Algérie à Bamako avant de diriger la Direction Afrique au MAE et a été avec Abdelkader Messahel l’un des facilitateurs des négociations qui ont abouti à l’Accord d’Alger. La situation a plusieurs dimensions. En plus de la revendication des Touareg liée notamment au sous-développement, il y a la question du terrorisme islamiste. «Nous avions averti des conséquences potentiellement tragiques de tout ce qui partait comme armement de la Libye voisine, hors de tout contrôle. Ce que nous vivons à présent au Malien est malheureusement la parfaite illustration», a-t-il expliqué. «Le Mnla [Mouvement national de libération de l’Azawad], mouvement porteur des revendications cycliques des populations touareg du Nord, s’est fait chasser des villes qu’il occupait par les forces terroristes du groupe Ansar Dine», at-il ajouté. « Un gros souci » pour l’Algérie, selon A.Ouyahia, qui a réitéré la demande de l’Algérie d’un rétablissement de l’ordre constitutionnel au Mali. Le Centre d’état-major commun antiterroriste (Cemoc) «est toujours actif, il se réunira dans les prochains jours à Nouakchott [en Mauritanie]», a-t-il dit.Ahmed Ouyahia s’est dit opposé à un rôle des étrangers dans la région. «Chaque fois qu’un acteur étranger joue un rôle essentiel, c’est un dérapage programmé, immédiat ou six mois plus tard : les exemples sont nombreux», a-t-il noté. «Mais il faut aider le Mali à faire face à ses problèmes de développement et à renforcer son armée», a-t-il ajouté. Le Mnla a proclamé hier «l’indépendancede l’Azawad», une région englobant le nord du Mali, qu’il considére à tort d’ailleurs comme le berceau naturel des Touareg, alors que ce berceau se situe en réalité dans l’Adrar des Ifforas . «Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour», peut-on lire sur le site du Mnla, précisant vouloir respecter «les frontières avec les Etats limitrophes». «Nous venons determiner un combat très important, celui de la libération», a-t-il ajouté, avant de dénoncer «les forces terroristes qui ont profité de cette situation», une allusion claire aux islamistes. Très vite, l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et la France dont le rôle est pour le moins ambigu ont rejeté cette déclaration unilatérale d’indépendance, comme «nulle et non avenue» ou «sans aucune valeur».La France, par la voix du ministre de la Défense Gérard Longuet, a estimé qu’une «déclaration d’indépendance unilatérale» du nord Mali, «n’aurait pas de sens» si elle n’était pas reconnue par les États africains. Mardi, le chef de la diplomatie française Alain Juppé avait exprimé l’opposition de laFrance à la revendication indépendantiste du Mnla. «Ce n’est pas acceptable pour nous qui sommes très attachés à l’intégrité territoriale du Mali», avait-il souligné. Cependant, «cette revendication pourrait conduire, dans le cadre d’un dialogue national, à une forme d’autonomie assortie d’une politique ambitieuse de développement. Le nord n’a pas assez bénéficié pour l’instant d’effortsde développement aussi importants que le sud du pays», avait-il indiqué. Ainsi la messe est dite après avoir encouragé par des déclarations irresponsables l’avance de la rébellion Touarègue, Paris ne cache même pas son double jeu : Pousser le Mnla à une revendication maximale pour appuyer une solution de large autonomie.Une solution bancale d’autant que les touaregs maliens ne représentent même pas le dixième de la région du nord Mali, Gao ayant été la capitale de l’empire Songhaï et Mopti, menacée par la rébellion, un fief Dogon. De fait la diplomatie française qui se croit revenue au temps des colonies et de L’AOF, compte faire coup double : renforcer la présence française au nord Mali, riche en ressources minières et en Hydrocarbures et dans le même temps voler au secours de son protégé , le Maroc dans le vain espoir de valider, lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité la prétendue autonomie au Sahara occidental . Est-ce un hasard si au moment où de soi-disant Think Thank, généreusement financés par Rabat se réunissent pour pousser Washington a faire pression sur le F.Polisario et remettent au goût du jour de prétendues implications avec Aqmi. Dans cet imbroglio qui est la conséquence directe de l’intervention militaire de la France sous couvert de l’Otan en Libye, Ansar Dine se déclare contre l’indépendance, mais pour la guerre sainte. Le mouvement islamiste qui a pris le contrôle de Tombouctou, la ville aux 333 saints, affirme mener une guerre «contre l’indépendance» de l’Azawad et «pour l’Islam». «Notre guerre, c’est une guerresainte, c’est une guerre légale, au nom de l’Islam. Nous sommes contre les rebellions. Nous sommes contre les indépendances. Toutes les révolutions qui ne sont pas au nom de l’islam, nous sommes contre. On est venu pour pratiquer l’Islam au nom d’Allah», a expliqué son porteparole .Un retour de boomerang pour ceux qui veulent jouer avec le feu dans la mesure où leurs intérêts stratégiques etéconomiques peuvent être touchés a plus ou moins court terme . Car qui est-ce qui empêcherait les Touareg du Niger, autrement plus nombreux d’entrer en rebellion et de remettre en cause les intérêts occidentaux dans ce pays et de menacer leur approvisionnement vital en uranium.Mokhtar BendibLe Courrier d’Algérie, 07/04/2012 -
L’Azawad, 55e Etat d’Afrique ?
La partition du Mali est faite. Mais le 55e Etat d’Afrique est-il pour autant né ? Dans les faits certes, oui. Mais pas en droit. Le plus dur pour les indépendantistes reste à faire. Si cela avait été si facile, le Sahara Occidental, pourtant membre de l’Union africaine n’aurait pas autant de peine à se faire une place sur la scène internationale. Si cela avait été si simple, le Somaliland aurait, pour les mérites qu’il a de connaitre un développement soutenu, paisible et harmonieux aux côtés d’une somalie en déliquescence, déjà obtenu cette reconnaissance internationale. Si cela avait été si simple, le Soudan du Sud n’aurait pas mis 25 ans à devenir un Etat indépendant et souverain. En clair, les victoires militaires foudroyantes ne suffisent pas pour constituer un Etat. Et le MNLA qui vient de proclamer l’indépendance du territoire de l’Azawad ne va pas tarder à s’en rendre à l’évidence.L’empressement du Mouvement national de libération de l’Azawad à proclamer l’indépendance du territoire pris à l’armée malienne ces derniers jours devrait en principe venir cristalliser une situation dont la connaissance et la maîtrise des paramètres posait jusque-là problème. Elle marque en tout état de cause, comme annoncé par le mouvement rebelle la fin des opérations militaires contre l’armée loyaliste. A l’issue de cette véritable blitzkrieg, la totalité du territoire revendiqué, c’est-à-dire l’Azawad malien a été conquis. L’occasion de déterminer désormais avec précision les forces en présence et les intentions réelles de chacune d’entre elles. S’il est connu que le MNLA consent à se contenter des territoires désormais sous son contrôle, les intentions d’autres groupes affiliés comme le groupe Ançar Dine et Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont moins clairs. Avec la déclaration d’indépendance de l’Azawad, toute nouvelle offensive sur les villes encore sous contrôle de l’armée malienne, comme Mopti, Ségou, voire Bamako, ne serait que l’œuvre de mouvements dont l’intention serait de faire du Mali une république islamique. Hypothèse qui laisse présager une future détérioration des relations entre le MNLA laïc, dont les territoires seraient alors tout autant menacés, et ces groupes rebelles islamistes.En attendant d’en arriver là, il y lieu d’analyser la « déclaration solennelle d’indépendance de l’Azawad » par le porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attaher. Une déclaration d’indépendance qui a peu de chances d’avoir un écho favorable au sein de la communauté internationale. Et pour cause. Pour se constituer en Etat, il est indispensable que certaines conditions sine qua non soient réunies. Il s’agit d’un territoire, d’une population, d’unpouvoir politique et de la reconnaissance internationale qui octroie lasouveraineté. Dans le cas de l’Azawad, chacun de ces éléments est plus ou moins vicié. A telle enseigne que les incessantes réprobations internationales de cette déclaration unilatérale d’indépendance sont pleinement justifiées.D’abord, le territoire azawadi a été conquis par la force. En dépit du fait qu’il existe désormais matériellement, la méthode d’acquisition utilisée est complètement réprouvée par le droit international. La Charte des Nations Unies interdit en effet toute forme d’agression d’un Etat par une quelconque entité, fut-ce un groupe revendiquant son droit à l’auto-détermination. Au surplus, le principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation s’oppose à toutes ces revendications communautaristes dont l’accumulation risquerait à terme de provoquer une nouvelle balkanisation de l’Afrique. La question touarègue ne peut trouver solution par une partition du Mali, à moins de présager d’une partition prochaine de la Mauritanie, de l’Algérie, du Burkina-Faso, du Niger, de la Libye, voire même du Bénin.Quant à la population, il est entendu que tous les habitants de la région de l’Azawad ne sont pas Touaregs. Rien n’atteste non plus du fait que les Touaregs de l’Azawad ont effectivement mandaté le MNLA pour agir et combattre en leur nom. Or, dans un Etat, il doit exister un lien d’allégeance entre le peuple et l’Etat : la nationalité. Ce rattachement qui marque chez le citoyen le sentiment d’appartenir à un tel Etat. Chose qui dans la nouvelle république auto-proclamée, n’a pas encore été véritablement attestée. Sans doute existe-il, c’est indubitable, des populations touarègues parfaitement en phase avec la création d’un Etat tout à leur communauté et rien qu’à leur communauté. Mais le chemin pour en arriver là est encore long à parcourir.Au surplus, le pouvoir politique, l’autorité qui doit faire foi par-dessus toutes les autres au sein de l’Azawad est encore méconnue. Le MNLA n’a pas encore fait connaître son gouvernement, ni le mode de gestion politique de l’Etat qu’il entend mettre en œuvre. Quid de la séparation des pouvoirs ? De l’Etat de droit ? Du Gouvernement ? Du Président de la République ? Nenni. L’immense flou artistique que vient renforcer la présence, voire la prééminence des groupes islamistes et même de mouvements de résistance pro-maliens sur le territoire, ne permet nullement à l’heure actuelle à l’Azawad de prétendre disposer d’un pouvoir politique fiable et viable.Enfin, la souveraineté, cette notion de droit international par laquelle l’Etat sur son territoire n’a que des sujets et à l’extérieur de son territoire n’a que des égaux est loin d’être opposable par les leaders de l’Azawad. En effet, sans reconnaissance internationale, notamment celle du conseil de sécurité des Nations unies, l’Etat n’existe pas juridiquement. Et ne peut donc exercer sa souveraineté. Or, à l’heure actuelle, pas un seul Etat n’a reconnu et ne devrait reconnaître d’ailleurs la qualité d’Etat au territoire de l’Azawad. Bien au contraire, tous les appels à un règlement pacifique du différend rappellent le caractère indivisible de l’Etat malien. Il se précise même que la CEDEAO serait prête à tenter une action militaire dans l’optique de la fin de la partition du Mali.Le 55e Etat d’Afrique n’est donc pas encore né. Pas d’un point de vue juridique en tout cas. Mais d’un point de vue factuel, sans doute. Il parait extrêmement illusoire de pouvoir reprendre l’Azawad des mains de ses nouveaux maîtres en comptant uniquement sur les sanctions économiques et les capacités militaires de ce qui reste de l’armée malienne et la force en attente de la CEDEAO. La reconquête d’un territoire d’une telle immensité requerra bien plus que de la force brute, des capacités de persuasion. Sinon, l’Azawad, 55e Etat d’Afrique, c’est peut-être déjà pour demain.James-William GBAGUIDI, 6/04/2012 -
Tension au Sahara occidental – Plusieurs villes au rythme de la manifestation
Plusieurs manifestations ont eu lieu cette semaine dans les différentes villes du Sahara occidental occupé par le Maroc. Le point culminant des manifestations a été enregistré hier dans la ville de Smara où plusieurs manifestations ont été organisées simultanément par les Sahraouis, selon des sources locales.Ces manifestations défiant l’autorité marocaine qui tient d’une main de fer les différentes provinces ont été organisées pour conforter l’Intifada des populations sahraouies qui revendiquent un référendum d’autodétermination pour le territoire.Les manifestants ont, comme à l’accoutumée, brandi les drapeaux de la République sahraouie, criant des slogans hostiles à la présence marocaine et favorables au Front Polisario qui mène la lutte pour l’indépendance du Sahara occidental depuis maintenant 36 ans.Les forces de répression marocaines n’ont pas tardé à intervenir avec violence pour disperser les manifestations, précise-t-on. C’est à ce moment-là que les contestataires se sont retranchés dans les différents quartiers où des affrontements avaient commencé.Les populations sahraouies ont voulu aussi à travers ces manifestations exprimer leur soutien aux détenus de précédentes révoltes, qui ont eu lieu notamment dans la ville de Dakhla au mois de septembre 2011.Mercredi dernier, c’était la ville de El Aaiun, capitale du Sahara occidental, qui s’est révoltée, mais avec moins d’intensité que les manifestations de Smara, revendiquant la libération de tous les prisonniers sahraouis, l’arrêt du pillage des ressources naturelles sahraouies et l’organisation d’un référendum d’autodétermination. La veille, une manifestation pacifique dans la ville de Boujdour a été organisée pour dénoncer l’occupation marocaine et les pratiques répressives contre la population sahraouie, se solidariser avec les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines.Les manifestants sahraouis ont scandé des slogans appelant à la liberté, l’indépendance, le départ de l’occupant et la libération des prisonniers. Ils ont également arboré les drapeaux de la RASD et des banderoles en faveur de «l’Etat sahraoui indépendant est la solution.»Les forces d’occupation marocaine sont intervenues, les dispersant brutalement, causant plusieurs blessés, a ajouté la même source.Ces mouvements de contestation sont alimentés par la grève de la faim qu’observent cinq détenus sahraouis depuis 23 jours revendiquant leur libération. Ils ont été arrêtés dans des manifestations en septembre dernier dans la ville de Dakhla.Y. M. -
Point de presse quotidien du bureau du porte-parole du SG de l’ONU : 5 avril 2012
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Martin Nesirky, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Syrie
L’Assemblée générale a tenu, ce matin, une réunion informelle sur la Syrie au cours de laquelle se sont exprimés le Président de soixante-sixième session de l’Assemblée générale, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, et l’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Kofi Annan. Le Secrétaire général a affirmé que l’arrêt des effusions de sang en Syrie était la priorité la plus importante.
Le Conseil de sécurité a également adopté une déclaration présidentielle dans laquelle il note que le Gouvernement syrien s’est engagé à appliquer la proposition en six points de l’Envoyé spécial.
Le Conseil demande au Gouvernement syrien d’honorer de toute urgence et de manière visible les engagements qu’il a pris de mettre fin aux mouvements de troupes en direction des agglomérations, de cesser d’utiliser des armes lourdes en ces lieux et de commencer à retirer les troupes concentrées dans les agglomérations et aux alentours.
Le Conseil demande à toutes les parties, y compris à l’opposition, de mettre fin à la violence armée sous toutes ses formes dans les 48 heures suivant la mise en œuvre par le Gouvernement syrien de l’intégralité de ces mesures.
Le Conseil souligne l’importance qu’il y a à mettre en place en Syrie un mécanisme de supervision efficace et crédible de l’ONU, chargé de surveiller la cessation de toutes les formes de violence armée et appelle les autorités syriennes à permettre un accès libre et sans entraves aux organisations humanitaires.
Le Secrétaire général a indiqué que les enjeux étaient de taille et que l’appui de l’Assemblée générale aux efforts déployés par M. Annan avait joué un rôle essentiel jusqu’à présent. Il a également observé que le Conseil de sécurité avait de nouveau manifesté son appui envers le travail de M. Annan.
Il a dit espérer très sincèrement que ce regain de sentiment d’unité au sein du Conseil de sécurité exercerait une pression sur toutes les parties concernées pour qu’elles mettent fin à la violence et aux souffrances.
Le Secrétaire général a engagé les membres de la communauté internationale à se rallier aux efforts de M. Annan, notamment lors des prochains jours qui s’avèreront décisifs. Il a néanmoins constaté que, malgré l’acceptation par le Gouvernement syrien de la proposition de l’Envoyé spécial conjoint pour résoudre la crise, la violence et les attaques de zones civiles n’avaient pas cessé et que la situation sur le terrain continuait de se détériorer.
Mali
Le Secrétaire général se joint au Conseil pour demander aux rebelles de mettre fin à la violence et de s’engager dans la recherche d’une solution pacifique par le biais du dialogue politique.
Le Secrétaire général a poursuivi ses échanges avec des dirigeants régionaux et d’autres acteurs concernés sur la situation au Mali et s’est entretenu avec les Présidents de la Mauritanie et du Niger, le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, ainsi qu’avec le Président Ouattara de la Côte d’Ivoire en sa qualité de Président en exercice de la CEDEAO, le Président Compaoré du Burkina Faso, Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, et avec M. Jean Ping, Président de la Commission de l’Union africaine.
République centrafricaine
Dans un message diffusé à l’occasion de la réunion du Groupe des Amis de la République centrafricaine, le Secrétaire général a affirmé qu’il était de la plus haute importance pour la communauté internationale d’appuyer les efforts déployés par le Gouvernement en matière de désarmement durable, de démobilisation et de réintégration des anciens combattants.
Il a indiqué que ces efforts devraient permettre d’améliorer la sécurité dans le pays ainsi que dans la sous-région.
Le Secrétaire général a engagé le Groupe des Amis de la République centrafricaine à apporter l’appui nécessaire pour éviter que le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration ne soit un échec.
Il a estimé qu’un retour à la violence aurait de profondes conséquences, non seulement pour la République centrafricaine mais aussi pour la sous-région.
Conférence de presse aujourd’hui
À 14 heures, le Premier Ministre de la République centrafricaine, M. Faustin-Archange Touadéra, et la Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), Mme Margaret Vogt, donnent une conférence de presse sur la réunion du Groupe des Amis de la République centrafricaine.
Semaine à venir aux Nations Unies
Samedi 7 avril
Journée mondiale de la santé.
Journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du génocide rwandais.
Dimanche 8 avril
Aucun évènement majeur.
Lundi 9 avril
Aucun évènement majeur.
Mardi 10 avril
Réunion d’information et consultations du Conseil de sécurité sur la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) suivies d’autres consultations sur le Myanmar.
Genève, conférence de presse conjointe sur le thème « Les multiples crises qui poursuivent les communautés vulnérables du Sahel », en présence de M. Anthony Lake, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF); Mme Margaret Chan, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS); et M. António Guterres, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Mercredi 11 avril
Consultations du Conseil de sécurité sur la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).
Réunion du Conseil de sécurité avec les pays contributeurs de troupes à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).
À 18 heures, salle du Conseil économique et social (ECOSOC), nouveau bâtiment de la pelouse nord, cérémonie à l’occasion de la commémoration annuelle du génocide du Rwanda, en présence du Président de l’Assemblée générale et de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, entre autres.
À 18 heures, Université de Columbia, manifestation sur le thème « De Sendai à Rio-Cultiver des sociétés résistantes aux catastrophes pour le développement durable », organisée par la Stratégie internationale des Nations Unies pour la réduction des catastrophes et la Mission permanente du Japon auprès des Nations Unies.
Genève, conférence de presse du Directeur du Département de la santé publique et de l’abus de drogues de l’OMS, sur le lancement de « Démence, une priorité de santé publique », un rapport de l’OMS et du « Alzheimer’s Disease International (ADI) ».
Jeudi 12 avril
Genève, conférence de presse sur le lancement de « Analyse et évaluation mondiales de l’assainissement et de l’eau potable », un rapport de l’OMS et d’ONU-Eau. Parmi les participants, il faut citer M. Michel Jarraud, Président d’ONU-Eau et Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM); Mme Maria Neira, Directrice du Département de la santé publique et de l’environnement de l’OMS; et M. Madoka Saji du Bureau de la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
À 18 h 30, salle du Conseil économique et social, nouveau bâtiment de la pelouse nord, projection du documentaire « Sweet Dreams » suivie d’une discussion.
Vendredi 13 avril
Aucun évènement majeur.
Source : Département d’Information de l’ONU, 5/4/2012 -
Rencontre Polisario-Parti populaire espagnol
Les Sahraouis rappellent à Rajoy ses engagements
Une délégation du Front Polisario conduite par Bouchraïa Hamoudi a été reçue au siège du Parti populaire espagnol dans la capitale Madrid par le secrétaire d’Etat à la politique extérieure du PP, José Ramon Garcia, selon une source sahraouie.
Le responsable espagnol a rappelé à la délégation sahraouie l’engagement fait par le Parti populaire durant la campagne électorale de novembre dernier de défendre une solution politique sous l’égide des Nations unies en prenant en considération la responsabilité historique de l’Espagne dans le conflit du Sahara occidental.
Dans le même sens, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari, a réitéré le demande du Front Polisario de recevoir ses dirigeants par le gouvernement espagnol au même titre que les autres parties pour voir le degré d’implication de l’Espagne dans la recherche d’une solution définitive à ce conflit, vieux de 36 ans. Nous savons que les priorités de l’Espagne restent l’Europe et la gestion de sa crise mais nous demandons, une fois la crise passée, au gouvernement de Mariano Rajoy de voir ses priorités stratégiques (le Maghreb), d’autant plus que l’Espagne était l’un des piliers du problème du Sahara Occidental et devrait être une partie de la solution, a-t-il déclaré en substance en allusion au rôle historique qu’a joué l’Espagne en sa qualité de puissance administrant le territoire du Sahara occidental.
Le diplomate sahraoui a demandé de Madrid qu’elle adopte une position «juste» dans le conflit en mettant sur un pied d’égalité les deux parties en conflit : le royaume du Maroc et le Front Polisario.
«Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy avait visité le Maroc et des ministres marocains ont visité l’Espagne, alors nous demandons que le gouvernement Rajoy accueille les dirigeants sahraouis au même titre que ceux du Maroc», a-t-il précisé. Cette demande entre dans le cadre d’une politique d’équilibre entre les belligérants que doit suivre l’exécutif de Rajoy, dit-il. Il a rappelé les promesses du Parti populaire espagnol du temps où il était dans l’opposition, s’engageant à soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers un référendum sous l’égide de l’ONU.
«Le PP ne doit pas décevoir le peuple sahraoui», a insisté Ahmed Boukhari. Des milieux médiatiques européens n’écartent pas, en effet, des rencontres prochaines entre les dirigeants espagnols et sahraouis.
Le Jeune Indépendant, 02/4/2012