Mois : avril 2012

  • Syrie : le Conseil de Sécurité crée une mission de 300 observateurs militaires

    New York, Apr 21 2012.- Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté samedi une résolution à l’unanimité dans laquelle les quinze membres ont décidé de créer pour une période initiale de 90 jours, une Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (UNSMIS).

    L’UNSMIS sera placée sous le commandement d’un chef  des observateurs militaires et composée, dans un premier temps, de 300 observateurs militaires non armés et d’une composante civile appropriée permettant à la mission d’exercer son mandat.


    Le Conseil « décide également de procéder au déploiement rapide de la Mission sous réserve de l’évolution de la situation sur le terrain, notamment la cessation durable de la violence », a indiqué le texte de la résolution.


    « La Mission de supervision de l’ONU en Syrie a pour mandat de contrôler le respect par toutes les parties de la cessation de la violence armée sous toutes ses formes, et de surveiller et d’appuyer l’application de la proposition en 6 points de l’Envoyé », a précisé la résolution en faisant référence à l’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des Etats arabes, Kofi Annan.


    Le texte du document adopté par le Conseil stipule aussi que le gouvernement syrien devra assurer la circulation totale et sans entrave des membres de la Mission en Syrie. Le Conseil demande à l’ONU et la Syrie de s’entendre rapidement sur les moyens de transports aériens qui doivent être fournis à la Mission.


    Vendredi, le porte-parole de l’Envoyé spécial conjoint, Ahmad Fawzi, a indiqué lors d’un point de presse à Genève que sept observateurs militaires de l’ONU se trouvaient désormais en Syrie et qu’ils devraient être neuf d’ici à lundi. Ils font partie de l’équipe avancée d’observateurs chargée de commencer à surveiller la cessation des hostilités.

    Apr 21 2012  1:50PM

  • Signature d’un accord-cadre de coopération

    A la veille de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU autour de la question du Sahara occidental, une rencontre de solidarité et de coordination d’actions communes a regroupé durant la matinée d’hier, à l’hôtel Safir à Alger, le Comité national algérien de Solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), le Front Polisario, ainsi que le Centre de recherche et d’études stratégiques et sécuritaires d’Algérie, ainsi que le Centre de Saguiet El-Hamra et Rio del Oro des études stratégiques et politiques de la RASD. 
    Durant cette importante rencontre, un protocole de coopération et de partenariat a été signé entre les deux centres d’études stratégiques. Cet accord a été signé, pour la partie algérienne, par le directeur du Centre de recherches stratégiques et sécuritaires (CRSS), M’hand Berkouk, le document a été paraphé pour la partie sahraouie par le président du Centre Seguiet El-Hamra et Rio del oro des études stratégiques et politiques, Mustapha Baba, en présence des membres des corps diplomatiques accrédités à Alger (CNASPS) des universitaires, des membres de la société civile d’Algérie et de la RASD, ainsi que celle de la Présidence de la commission arabe des droits de l’homme. L’accord entre les deux centres, valable une année, porte sur une coopération dans cinq domaines, notamment les échanges de recherches, d’expertises et d’analyses. Le CRSS s’engage, selon le document, à accompagner le Centre Seguiet El Hamra et Rio del oro des études stratégiques et politiques en ce qui concerne sa création, son encadrement et la formation. «Notre union s’est tenue à la veille de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU autour de la question du Sahara, afin d’affirmer le soutien indéfectible de peuple algérien à la résistance du peuple sahraoui et son gouvernement devant la dure réalité du désert que vit ce peuple depuis 1975 du fait de l’occupation de son territoire par l’armée marocaine», a déclaré Kamel Ziara, le représentant du président de la République algérienne. «Dans le monde arabe, on est vraiment en retard dans cette question, c’est le moment d’agir et de prendre des décisions décisives pour lutter contre la violation des droits humains et des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes.» Pour Zirague Bras, le représentant de la Commission arabe des droits de l’homme, celui-ci a avoué crûment que la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) éprouvait des «difficultés» pour exercer ses missions, tout en faisant état de «rapports sur les violations des droits de l’homme des Sahraouis par les autorités marocaines». «La Minurso, qui a échoué dans sa mission d’organiser et de superviser un référendum d’autodétermination du Sahara occidental», se limite à la «surveillance du cessez-le-feu».
    SALIMA SID-IDRIS
  • Pressions du Maroc et de la France pour tremper le rapport de l’Onu sur les saharawi

    L’Organisation des Nations Unies a fait entendre sa voix, une des rares fois contre le Maroc pour les obstacles placés sur le chemin de sa mission au Sahara occidental, Minurso. Le Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies Ban Ki Moon a accusé le gouvernement de Rabat d’ «empêcher à la mission Minurso de remplir son mandat de manière crédible. » Dans son rapport de 28 pages,Ban Ki Moon a déclaré en termes très clairs que Rabatespionne les casques bleus:
    « Ils y sont des indices qui suggèrent que la confidentialité des communications entre le siège de la Minurso (à El Ayoun ed) et à New York, apparaît compromise au moins dans une occasion. « 
    En outre, le Secrétaire général a souligné la présence massive de la police marocaine dehors du complexe d’appartements de l’ Onu qui «font obstacle» et «contrôlent»l’entrée des personnes, «pour décourager les visiteurs de s’approcher la mission. » Il a également critiqué les impositions, de Rabat, il s’agirait des certaines mesures comme par exemple les plaques d’immatriculation marocaines pour les véhicules de Minurso qui nuisent à la neutralité de l’ organisation et des drapeaux marocains placés autour du bâtiment. Par conséquent, la mission de l’ONU « n’est pas en mesure d’exercer pleinement ses tâches de contrôle surveillance et de pacification. » Enfin, M. Ban Ki Moon a demandé de renforcer le contingent de 15 observateurs militaires pour accompagner les 228 Casques bleus.
    Bien que le rapport de Ban Ki Moon est l’un des plus critiquede ces dernières années contre le gouvernement de Rabat, son contenu aurait du être différent. Il a admis le représentant sud-africain à l’ONU, Baso Sangqu, qui a signalé la pression du Maroc et de la France afin que le document soit « édulcoré ». Baso Sangqu a ensuite admis que »le rapport a été progressivement neutralisé » pendant trois révisions subséquentes: dans le projet datant le 6 Avril, entre les objectifs de la Minurso, comparaissaient «la mise en œuvre du référendum pour l’autodétermination »,revendiquée par le FrontPolisario.
    La dernière version qui a été publiée l’ 11 Avril dernier ne mentionne que « la mise en œuvre des résolutions successives du Conseil de sécurité. » La Minurso, qui signifie « La mission de l’Organisation des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental » est présent au Sahara occidental depuis le 1991 dans le but de promouvoir précisément l’organisation du référendum. 
    Mais le Maroc, qui a occupé militairement l’ancienne colonie espagnole en 1975, a jusqu’à présent refusé d’effectuer le référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui, en se disant seulement disponible pour accorder une autonomieadministrative. Pour Rabat le Sahara occidental – riche des phosphates et stratégique pour la pêche – est un »territoire marocain. »
    Cette position a conduit à une impasse dans les négociationsqui sont en cours depuis vingt ans, sous la médiation de l’Organisation des Nations Unies, y compris le gouvernement de Rabat et le Front populaire de libération de Saguia el Hamra et du Río de Oro. Depuis vingt ans, le Front Polisario lutte contre l’arrogance du gouvernement de Rabat, qui s’est rendu coupable des crimes contre l’humanité. Le dernier épisode éclatant a été seulement il ya deux ans le 8 Novembre, 2010,lorsque des soldats marocains ont rompu avec l’usage de la force dans le camp de réfugiés GDIN Izik, à l’entrée de El Ayoun, en tuant des dizaines de personnes et en arrêtant des centaines. 
    Violations des droits humains des quelles le Maroc n’a jamais répondu et qui sont tombés dans l’oubli collectif.
    Amnotyours, 19/04/2012
  • La Russie appelle au règlement définitif du conflit du Sahara Occidental

    APA-Moscou (Russie)- Vingt-huit Etats africains engagés de plein pied dans le dénouement de la crise au Sahara occidental, sont attendus à Moscou au mois de mai prochain avec à l’ordre du jour l’examen de la question sécuritaire et de la stabilisation de la région, a annoncé mercredi à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov.
    « Il est impératif d’avoir l’engagement des deux parties à œuvrer pour trouver une issue à cette crise favorable aux deux camps antagonistes », a déclaré M. Lavrov après s’est entretenu à Moscou ce mercredi avec son homologue marocain, Saad-Eddine al Othmani.
    La Russie est disposée à apporter son concours dans la résolution de la crise sahraouie, a affirmé M. Lavrov, soulignant que son pays poursuivra ses efforts de médiation politique en pesant de tout son poids auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU.
    « L’évaluation des négociations en cours revêt une importance particulière pour nous. Aujourd’hui, nous sommes édifiés sur la question par les soins du Maroc qui est notre interlocuteur pour résoudre ce différend », a-t-il encore dit.
    Sergei Lavrov a souligné que le Conseil de Sécurité onusien a approuvé les résolutions ayant trait à ce problème sur la base d’un consensus.
    Africnaone, 19/04/2012
  • L’Onu accule le Maroc

    Le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a dénoncé, dans un rapport mardi au Conseil de sécurité, les obstacles posés par le Maroc à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
    Dans son rapport, il a regretté que des « entraves » empêchent toujours la Minurso d’accomplir pleinement sa mission et de s’acquitter de son mandat de « manière crédible » dans les territoires sahraouis occupés. « La Minurso n’est ni dans la capacité d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d’observation, ni ne dispose de toute l’autorité pour contrecarrer l’effritement » de son rôle, a-t-il déploré. Rappelant que le but principal de la création de la Minurso était d’organiser et de superviser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, il a expliqué que « le blocage du processus politique n’a pas permis à cet organe de mettre en œuvre ce référendum, se limitant de facto à la surveillance du cessez-le-feu ». Il est en outre relevé dans le document qu »il semble que la confidentialité des communications entre le quartier général de la Minurso (situé dans une zone sous contrôle marocain) et New York ait été compromise au moins une fois ». Le secrétaire général de l’Onu a dénoncé également « la présence de la police marocaine à l’extérieur du complexe (qui) dissuade les visiteurs de se présenter à la Minurso de leur propre chef », ainsi que l’obligation de faire porter aux véhicules de la Minurso des plaques d’immatriculation diplomatiques marocaines au lieu d’une immatriculation de l’Onu. « Le déploiement de drapeaux marocains autour du quartier général de la Minurso crée une apparence qui soulève des doutes quant à la neutralité de l’Onu », a-t-il signalé. 
    Le projet de résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental sera élaboré, comme de tradition, par le « Groupe des amis du Sahara occidental » avant de le soumettre aux autres pays membres du Conseil de sécurité pour adoption avant le 30 avril en cours.
    Le Midi Libre, 19/04/2012
  • Baso Sangqu : changements « très déplorables » et rapport « édulcoré »

    Sahara Occidental : l’ONU critique le Maroc
    L’ONU a critiqué mardi, le Maroc pour avoir mis des entraves à sa mission au Sahara Occidental (Minurso), au cours d’une séance du Conseil de sécurité, consacrée à ce dossier. 
    Dans un rapport au Conseil, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a déploré que «l’évolution des contraintes, au fil des années, empêche de plus en plus, la Minurso de s’acquitter de son mandat de manière crédible». Le rapport souligne notamment, sans autre précision, «qu’il semble que la confidentialité des communications, entre le quartier général de la Minurso et New York, ait été compromise au moins une fois». Ce QG est un ancien hôtel de Laayoune, dans une zone sous contrôle marocain. M. Ban regrette que «la présence de la police marocaine à l’extérieur du complexe, dissuade les visiteurs de se présenter à la Minurso, de leur propre chef». Il critique aussi «l’obligation de faire porter aux véhicules de la Minurso des plaques d’immatriculation diplomatiques marocaines (au lieu d’une immatriculation ONU) et le déploiement de drapeaux marocains autour du quartier général de la Minurso (qui) créent une apparence qui soulève des doutes quant à la neutralité de l’ONU». 
    Selon M. Ban, «la Minurso n’est pas en mesure d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance, d’observation et de liaison, liées au maintien de la paix ou d’endiguer, de sa propre autorité, l’érosion de ses capacités de mettre en oeuvre son mandat». M. Ban demande au Conseil «de l’aider à réaffirmer le rôle qu’il a confié» à la mission. Le Conseil doit voter, d’ici la fin du mois, une résolution pour prolonger d’un an, le mandat de la mission. Selon des diplomates, ce rapport est un des plus critiques des dernières années. «Les accusations d’espionnage du QG de la Minurso montrent notamment, la frustration de l’ONU», souligne un diplomate du Conseil. 
    Une version initiale du rapport a été modifiée à deux reprises par le secrétariat de l’ONU, suscitant une controverse. L’ambassadeur sud-africain Baso Sangqu a jugé ces changements «très déplorables » et a estimé que le rapport avait été «édulcoré». 
    Le Front Polisario avait dénoncé, lundi à New York, les agissements menés actuellement par la représentation française à l’ONU, visant à influer sur la teneur de la prochaine résolution sur le Sahara Occidental que le Conseil de sécurité devrait adopter, avant fin avril en cours. Le représentant du Front Polisario à l’ONU, M. Ahmed Boukhari, a fait savoir qu’à travers sa représentation au Conseil de sécurité,» la France vise à placer tous les obstacles et à mettre les bâtons dans les roues, afin d’éviter l’élaboration d’une résolution sur le Sahara Occidental qui soit à la hauteur des responsabilités du Conseil de sécurité et du message fort et clair envoyé par le Secrétaire général de l’ONU, dans ce qui reste de son rapport original». Mais pour le représentant sahraoui, «en dépit du forcing mené conjointement par le Maroc et la France pour changer ou atténuer la portée de certaines parties du rapport, ce dernier est et demeurera comme un appel au Conseil de sécurité et à la Communauté internationale pour qu’ils assument les responsabilités engagées depuis 1965 pour la décolonisation du dernier bastion africain sur l’agenda de l’ONU».
    Le Quotidien d’Oran (Version PDF), 19/04/2012
  • Le livre entretien de Samir Mehalla

    Une référence pour mieux saisir les enjeux du monde arabe
    Samir Mehalla, journaliste au parcours professionnel élogieux en Algérie et hors de nos frontières, a réalisé une performance remarquable en publiant un livre sur l’actualité brûlante qui secoue le monde arabe. Dans la forme comme dans le fond, l’originalité de ce volumineux ouvrage, de près de trois cents pages, réside dans les idées, analyses et réflexions exposées sous le support d’un entretien.
    Il dédie ce livre à son fils Ali Fares pour ses quatorze ans et, surtout, pour son directeur de publication, Amine Allouache, auprès duquel il a pu saisir le sens du sérieux journalistique et les impacts d’un écrit, aussi modéré soit-il, dans un pays comme le nôtre.
    L’auteur, exerçant ainsi son métier de journaliste, a posé des questions à une personnalité médiatique ayant consacré et consacre toujours la plus grande partie de son temps à l’analyse ou à la couverture des événements qui bouleversent le monde arabe depuis une quarantaine d’années.
    Cette personnalité marquante de la presse écrite est René Naba, un journaliste d’origine libanaise qui a eu les faveurs de la presse occidentale, en raison de son origine arabe et sa connaissance de la mentalité des Arabes, ajouté à sa parfaite maîtrise de la langue française. Avec ces qualités, René Naba n’a pourtant pas succombé aux manipulations que pourraient exercer sur ses écrits l’attitude occidentale prônant toujours sa liberté d’expression et refusant compromis, avantages, privilèges et cadeaux. De même, il a préféré sacrifier son confort matériel au profit du libre exercice de son métier de journaliste et de l’éthique. De plus, il est pourvu de qualités morales et humaines comme l’aide de son prochain ou le culte du partage.
    Ces vertus, en plus de son engagement dans les travaux effectués, font de lui une personne considérée et respectée. Lui-même se défend d’exercer une mission offensive, en disant : «J’espère qu’on dira de moi un jour que j’ai été cohérent avec mes options de base – lesquelles n’étaient pas subversives –, correct dans la vie, honnête, solidaire avec toute personne tombant dans la rue, partisan du partage et que je me suis fait un point d’honneur de ne jamais être en colère.»
    Mieux comprendre les bouleversements actuels en Syrie, en Libye et en Iran
    Dans ce long entretien, Samir Mehalla par ses questions pertinentes fait ressortir le fantastique échiquier que vivent les pays du monde arabe à travers l’histoire contemporaine. Sur les quinze chapitres que compte le livre, René Naba s’exprime, à la lumière de sa longue et riche expérience sur la situation passée et actuelle de l’Egypte, de la Palestine, de la Libye, du Maroc, du Sahara occidental, de l’Arabie saoudite, du Yémen, de la Tunisie, du Soudan, de la Syrie, de l’Irak et des pays du Golfe. Il parle aussi du Liban, de ses déchirures, ses blessures ainsi que de son courage face aux épreuves découlant du conflit israélo-palestinien.
    Par les incidences sur les révolutions agitant le monde arabe, les questions posées débordent sur la situation dans les pays du monde islamique, comme la Turquie, l’Iran et l’Afghanistan impliqués par leur situation géo-stratégique. René Naba, en fin analyste et sur la base de sources sûres, dévoile des intentions et des positions inavouées à l’origine, en vérité, des actions entreprises aussi bien de la part de responsables politiques de l’Occident que de dirigeants de pays arabes. Pour la Syrie, ce journaliste d’origine libanaise dénonce la campagne virulente menée actuellement, non seulement par le monde occidental, la France et les Etats-Unis réunis, mais également par de nombreux pays arabes sous la houlette de la Ligue arabe. Il en veut au Qatar et à l’Arabie saoudite d’être les chefs de file de cette coalition contre un pays qui, selon lui, a été un modèle de sacrifice à travers l’histoire, pour la dignité du monde arabe.
    René Naba excepte quatre pays qui refusent d’appliquer les sanctions contre la Syrie : «L’Algérie, l’Irak, le Liban, le Yémen sont des pays qui ont eu à pâtir d’une guerre civile et qui sont, donc, avertis du coût des ingérences étrangères ainsi que du plan du coût humain, économique et social». Concernant la Libye, ce journaliste analyse la situation d’aujourd’hui par ces arguments : «La satisfaction légitime provenant de la chute d’un dictateur ne saurait occulter le gâchis stratégique provoqué par l’effondrement d’un pays à la jonction du Machrek et du Maghreb et son placement sous tutelle de l’Otan, le plus implacable adversaire des aspirations nationales du monde arabe.» A propos des menaces et de l’embargo contre l’Iran, René Naba soutient que ce pays est un ardent défenseur de la cause et de la dignité arabes, dont les idéaux ont été définis par les leaders historiques, Nasser, Boumediene et le roi Fayçal. Il avertit le monde arabe contre la stratégie douteuse du monde occidental visant à discréditer la République islamique d’Iran en ces termes : «L’Iran sert ce qu’on appelle la stratégie américaine dite The politics of fears, visant à présenter l’Iran comme un croquemitaine, à l’effet de conduire les pétromonarchies à acheter davantage d’armes pour leur défense et à solliciter davantage la protection américaine avec, en fin de compte, une dépendance accrue à l’égard de l’axe israélo-américain.»
    Une contribution au cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie
    A propos de l’Algérie, René Naba avoue son attachement viscéral à notre pays, qu’il connaît depuis plusieurs décennies étant très lié avec deux personnalités historiques aujourd’hui disparues : M’hamed Yazid, ancien ambassadeur au Liban, et Abdelhamid Mehri, du temps où il était secrétaire général du Front de libération nationale. René Naba évoque avec admiration le glorieux passé diplomatique dû au tandem Boumediene-Bouteflika, ayant apporté à l’Algérie un rayonnement international inestimable. Les négociations pour la libération des otages américains en Iran, les pourparlers de paix entre l’Irak et l’Iran, l’accueil du leader palestinien Yasser Arafat à l’ONU et la fin de la prise d’otages de Vienne sont autant d’événements où l’Algérie a eu un rôle déterminant. René Naba souligne la position loyale et inchangée de notre pays vis-à-vis de la cause palestinienne, véritable foyer de tension au Moyen-Orient et source des maux agitant le monde arabe. Le livre de Samir Mehalla éclaire les spécialistes comme le simple citoyen sur la manière de saisir les enjeux secouant le monde arabe.
    L’ouverture de ces horizons se fait par l’intermédiaire d’un observateur qui a vécu sur le terrain, depuis la guerre des Six-Jours en 1967, l’ensemble des événements et des bouleversements qui ont suivi et qui ont frappé le monde arabe. Mieux, René Naba se place au cœur de l’actualité, au même titre qu’un quotidien paraissant en ce mois d’avril 2012. Son mérite est de pouvoir aller, avec ces trois cents pages, dans l’infime détail de l’analyse, ce que ne pourrait faire un quotidien, limité par ses espaces. De même, il y a lieu de saluer le caractère engagé de ce livre, orienté vers les causes justes, les idéaux et les principes universels. Pour illustrer cette voie toute de droiture, Samir Mehalla comme René Naba évoquent des exemples de combattants de légende comme Frantz Fanon, Che Guevara, Djamila Bouhired, Ali La Pointe, Fancis Jeanson, Djamila Bouazza, Yasser Arafat et bien d’autres noms illustres. Pour mieux illustrer cette communion de vues entre un Libanais et un Algérien, un passage du livre cite le haut niveau de reconnaissance de deux femmes : Djamila Bouhired et Leïla Khaled, symboles du combat légitime en Algérie et en Palestine, «le plus beau cadeau de la symbolique algéro-libanaise, peut-être que les Algériens ne le savent pas, aura la visite conjointe de Djamila Bouhired, l’Algérienne, et Leïla Khaled , la Palestinienne, sur le champ de bataille du Sud-Liban, en novembre 2006, c’est-à-dire deux mois après la guerre contre Israël». Enfin, il est important de citer ce passage débordant d’émotions disant qu’»elles sont venues à deux, elles ont visité toute la région frontalière, dans une double démarche, symbolique dans la libération de la femme et symbolique de la femme au combat. Aucune d’elles n’était voilée». Il est difficile de ne pas connaître la suite de cet hymne dédié aux causes justes et nobles, «elles sont venues ensemble côte à côte au Sud-Liban rendre hommage aux Libanais qui ont pris la relève de la résistance algérienne et de la résistance palestinienne. C’est fort !».
    Ainsi, si cet ouvrage de Samir Mehalla, paru ce mois d’avril 2012 aux éditions Talentikit de Béjaïa captive le lecteur, quelle que soit son opinion, par son fond, il séduit par sa forme qui se présente sous un volume à la couverture attirante, à l’impression agréable et à la lecture facile. Ce livre de Samir Mehalla, défendant par son contenu les idéaux de Novembre peut être considéré comme une contribution à la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du pays.
    Kamel Cheriti
  • Lavrov rappelle la situation de la MINURSO à son homologue marocain

    Les médias se sont fait écho de la visite, , ce mercredi 18 avril, du ministre des Affaires étrangères marocain, Saâd Dine El Othmani, à Moscou « pour demander à la Russie de faire pression sur les autorités syriennes pour qu’ils respectent le cessez-le-feu ». 
    Dans la première sortie des deux diplomates russe et marocain, Lavrov s’éloigne du sujet principal, la Syrie, pour rappeler à son homologue que la Russie fait partie du Groupe des amis du Sahara Occidental et de la MINURSO depuis de le début de sa création et son contingent est majoritaire au sein de la mission onusienne pour le Sahara Occidental. Serait-ce une allusion au traitement infligé par le Maroc à la MINURSO depuis plus de 20 ans, alors que Rabat demande à Moscou de faire pression sur les autorités syriennes pour qu’ils respectent le cessez-le-feu ? Pour le diplomate marocain, serait-elles différentes, la mission en Syrie et celle du Sahara Occidental? Pourtant, le Secrétaire Général de l’ONU était clair lorsqu’il a dénonce le manque de liberté d’action imposé par le Maroc à la mission de paix du Sahara Occidental.
    « La Russie n’est pas seulement un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, mais aussi est un membre du Groupe des Amis du Sahara occidental», a déclaré le ministre. Sans oublier de sougliner que « La Russie poursuit ses efforts pour rechercher des solutions au problème du Sahara occidental au sein des processus politiques et ses activités dans la mission des Nations Unies, dans laquelle le contingent russe est déployé dès le début et y est le plus grand», ajouta-t-il comme pour titiller le psychologue ingénu qui conduit la diplomatie marocaine. 
    La sortie du ministre russe des affaires étrangères est une gifle dans la figure d’El Othmani qui est venu prêcher la politique américaine à un moment où Moscou en est irritée. 
    La MAP, pour couvrir le camouflet russe, rapporte que M. Lavrov a plaidé pour « une solution politique juste et durable » à la question du Sahara. Sans plus
  • Le PE demande au Maroc le respect des droits de l’homme des sahraouis

    Le PE bouge les lignes concernant le Sahara Occidental : La résolution de l’espoir

    Le Soir d’Algérie, 19/04/2012

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Bruxelles confirme, encore une fois, l’inscription dans le marbre, le caractère intangible, constant du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Les eurodéputés, par la résolution d’hier, franchissent pourtant un nouveau pas. Ils dénoncent les violations des droits de l’Homme à l’intérieur du Sahara occupé. Et disent par qui. Et ciblent le Maroc. Important…
    Après le rappel par des mots pointus et un langage juridique précis, les euro-parlementaires, à une large majorité, ont relevé trois points essentiels dans le conflit sahraoui. Le premier a trait au droit des Sahraouis à manifester, se réunir, se rassembler, créer des associations, librement, à l’intérieur des territoires occupés par le Maroc. C’est une avancée remarquable. L’Europe, d’habitude, même si elle soutenait par principe le droit des Sahraouis à l’autodétermination, se gardait bien de titiller le Maroc ou de l’identifier comme agresseur. La résolution d’hier, émise à partir de Strasbourg-Bruxelles, franchit le pas. C’est de bon augure. Le deuxième point positif à relever est le fait que les eurodéputés demandent la libération des détenus, plus de quatre-vingt, dans les prisons marocaines. Notamment ceux emprisonnés dans la sinistre Prison noire (Carcel Negra). De fait, c’est la reconnaissance qu’il y a des prisonniers politiques au Sahara occidental. C’est un peu le prolongement du rapport du secrétaire général de l’ONU sur la question. Le troisième élément à extraire de la résolution est l’insistance du respect — par le Maroc — des droits de l’Homme au Sahara occidental. Cette prise de position, courageuse, faut-il le rappeler, des eurodéputés est à lier aux recommandations très favorables aux Sahraouis que Ban-Ki moon, S.G de l’Onu, présentera au Conseil de sécurité dans les prochains jours. Mohamed Sidati, ministre représentant le Polisario en Europe, s’est montré très satisfait à la connaissance de la Résolution du Parlement européen. Dans une déclaration au Soir d’Algérie, le responsable sahraoui, visiblement ému et cachant mal sa satisfaction, estime que «quelque chose de très important se passe en faveur de notre peuple, en faveur des Sahraouis». Pour rappel, signalons que l’Onu et, depuis hier, le Parlement européen demandent que la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) élargisse ses prérogatives et englobe dans ses missions la défense des droits de l’Homme dans le territoire sahraoui, illégalement occupé par le Maroc et piétiné quotidiennement. La dernière colonie en Afrique entrevoit-elle la sortie du tunnel ? C’est à espérer. 
    A. M. 
    Le Soir d’Algérie, 19/04/2012
  • Accord de pêche UE-Maroc : Le président Abdelaziz met en garde…

    Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz a exhorté l’UE à s’abstenir de signer tout accord avec le Maroc qui inclut les eaux territoriales du Sahara occidental en violation du droit international. Le Polisario et la Rasd ont exprimé leur préoccupation face à la situation des pêcheurs ayant perdu leur emploi en raison de l’annulation de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc, manifestant leur solidarité avec les pêcheurs et leurs familles, a indiqué le président Abdelaziz. Il a en outre exprimé sa gratitude aux mouvements de solidarité des peuples de l’Europe et des Etats-Unis avec la cause sahraouie, condamnant la position de certains gouvernements occidentaux pour leur soutien à l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc. 
    Lé président Mohamed Abdelaziz a passé en revue les efforts de l’Etat sahraoui depuis la proclamation de la Rasd dans la voie de l’édification des institutions sahraouies et la formation des cadres en dépit de conditions difficiles. S’agissant de la position du nouveau gouvernement du Maroc sur la question du Sahara occidental, M. Abdelaziz a précisé « nous n’avons pas remarqué de changement de position du gouvernement précédent et l’actuel gouvernement au sujet de la question sahraouie ». 
    Le 14 décembre 2011, le Parlement Européen a mis un terme à la pêche de l’UE au Sahara occidental occupé, principalement en raison des inquiétudes sur la violation du droit international. Par ailleurs L’ONG britannique , Western Sahara Campaign , a dénoncé depuis Londres la complicité de la France avec le Maroc dans les crimes commis à l’encontre du peuple sahraoui. « la France fait fi et se moque même des principes de (liberté, égalité et fraternité) qui sont censés être ses principes fondamentaux», souligne L’ONG. Western Sahara Campaign , dont les militants ont tenu un rassemblement devant l’ambassade de France à Londres, pour protester contre sa position à l’égard de la poursuite des violations des droits de l’homme au Sahara occidental , insiste plus particulièrement, « sur l’entêtement de la France, soit-disant un pays respectant les droits de l’homme, dans le blocage du processus de mise en place d’un organe chargé de la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental».
    Le responsable du front Polisario au Royaume-Uni, M. Lamine Baali a précisé que cette action s’inscrivait dans le cadre d’une action internationale visant à condamner la position de la France au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en prévision de l’examen, par l’organe de décision de l’ONU du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara occidental. Des rassemblements similaires ont été organisés à travers plusieurs capitales dont Madrid, Paris, Oslo, Stockholm,Washington et dans les camps de réfugiés, a-t-il souligné. 
    La lettre remise à l’ambassade de France souligne que les violations des droits de l’homme perpétrés par le Maroc au Sahara occidental ont été mises en relief par plusieurs organisations humanitaires reconnues, telles Amnesty Internationale, Human Rights Watch et la Fondation Robert Kennedy. Les rapports de ces organisations mentionnent notamment la répression qui s’est abattue sur le camp de Gdeim Izik faisant trois morts, lit-on dans la lettre remise par Western Sahara Campaign à l’ambassade de France.«Nous exigeons de la France qu’elle respecte ses engagements visà- vis des lois internationales au lieu de suivre la politique du Conseil de Sécurité de l’ONU consistant à fermer les yeux sur les injustices subies au quotidien par le peuple sahraoui », souligne le texte
    M. B.
    Le Courrier d’Algérie, 19/04/2012