Mois : mars 2012

  • Magreb : une fenêtre pour le narcotrafic en Europe

    Le trafic annuel de cocaïne en Europe atteint 35-40 milliards de dollars, a dit à une conférence de presse à l’agence RIA Novosti à Moscou Victor Ivanov, directeur du Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants. La majorité absolue de la cocaïne est livrée en Europe d’Amérique latine via l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb. En plus de la cocaïne, l’héroïne afghane arrive en Europe à travers l’Afrique de l’Est et le Maghreb . Il convient de constater, a dit Victor Ivanov, la formation depuis le début du millénaire d’un puissant complexe d’infrastructure logistique : la production de cocaïne et d’héroïne dans deux centres mondiaux – en Amérique latine et en Afghanistan et leur transfert dans les pays européens, en Amérique du Nord et en Russie. « Il y a dix ans la cocaïne était une drogue exotique en Russie. Aujourd’hui le trafic de cocaïne en Russie avoisine trois tonnes, a dit notamment V. Ivanov.
    L ’Afrique est l’un des principaux segments du système. Selon les experts, 400 de 950 tonnes de cocaïne fabriquées tous les ans en Amérique latine sont livrées en Europe via l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb. Or, ce sont des données approximatives, poursuit Victor Ivanov. D’après certaines estimations, il s’agit de 1700 – 2000 tonnes de cocaïne. Par conséquent, il est possible que le trafic au marché mondial soit substantiellement plus important.
    Ce complexe global, écrit Alexei Grigoriev ayant assisté à la conférence de pressé de Victor Ivanov, est très bien aménagé, il a des instruments de transports fiables, y compris les sous-marins. A y ajouter une conspiration profonde. Protégé par les groupes armés et para-militaires, le narcotrafic est, dans le même temps, constamment contrôlé par les institutions internationales, régionales et nationales, notamment militarisées. Malheureusement, estime Victor Ivanov, la maffia s’avère parfois dans cette guerre impitoyable plus efficace que les forces qui lui sont opposées. Sinon, il y aurait moins de cocaïne aux marchés européens et il coûterait plus cher. Or, il existe des succès dans cette guerre, notamment sur le front africain, poursuit Alexei Grigoriev, le procès contre 8 citoyens vénézuéliens, néerlandais, mexicains et nigérians accusés de transfert de cocaïne évaluée à plus d’un milliard de dollars (734 millions d’euros) s’est terminé en octobre dernier à Banjul, capitale gambienne, écrit Alexei Grigoriev. Les coupables ont été condamnés sur verdict du juge Lamine Tabally à 50 ans de réclusion ainsi qu’aux amendes de 1,4 millions d’euros chacun. Les étrangers ont été saisis en juin 2010 lorsque la police gambienne a découvert près du village de pêcheurs Bonto 85 paquets avec 2,1 tonnes de cocaïne. Selon l’enquête, il était prévu de transporter la cocaïne en Europe. Il a été établi que le chef de police locale, le ministre de la pisciculture et les collaborateurs de l’Agence nationale pour la lutte antidrogue aidaient, pas du tout gratuitement, d’ailleurs, les trafiquants. Le président gambien Yahya Jammeh a déclaré à la radio nationale : «Pour les criminels, je suis pour la tolérance zéro. Pour la drogue, pour la tolérance double zéro». De l’avis des experts, 2,1 tonnes de cocaïne interceptée en Gambie représentent un record absolu pour l’Afrique de l’Ouest.
    La cocaïne latino-américaine est livrée initialement dans les ports maritimes des pays d’Afrique de l’Ouest, ensuite en contournant les frontières peu contrôlées dans certains endroits secrets dans le Sahel, puis le plus souvent par caravanes de dromadaires à travers le Sahara jusqu’au littoral méditerranéen du Maghreb, d’où – par chaloupes en Europe. Malgré les risques d’être arrêtés par les narcopoliciers, les trafiquants n’abandonnent pas leur métier en quête d’immenses bénéfices. Le montant des bénéfices frappe l’imagination. Les experts de l’O ffice de l’ONU contre la drogue et le crime ont indiqué à la conférence internationale pour la corruption et le blanchiment des bénéfices criminels tenu en octobre 2011 à Marrakech что les trafiquants de drogue, auraient blanchi environ 1600 milliards de dollars, soit 2,7% du PIB mondial en 2009, mais une partie infime de ces montants astronomiques est saisie. « Le suivi des flux de fonds illicites générés par le trafic de drogue et le crime organisé et l’analyse de la manière avec laquelle ils ont été blanchis à travers les systèmes financiers mondiaux, restent de lourdes tâches », a été contraint d’avouer le directeur de l’ONUDC Youri Fedotov.
    Des rivières de cocaïne protégées, notamment par Al-Qaida au Maghreb islamique coulent toujours dans les déserts du Sahel et du Sahara. Des bandes d’Al-Qaïda très bien armées avec des téléphones satellites sillonnent le désert en Jeeps en escortant la cocaïne suivant tout l’itinéraire jusqu’au littoral maghrébin. La Libye a constitué jusqu’à récemment un obstacle sérieux. Mouammar Kadhafi a établi un strict contrôle aux frontières de la Jamahiriya en réprimant sans pitié les trafiquants. Il en a chargé, en particulier, à la frontière avec le Niger le colonel connu sous le nom « Nadjim ». Or, le régime Kadhafi renversé, « Najim » a disparu avec ses fidèles. «Avec la crise libyenne, un important verrou a sauté, c’est le dispositif de sécurité contre les trafiquants », dit Macalou Diakité, de l’Office national de Répression du trafic de drogue et de stupéfiants du Mali. L’écroulement du régime Kadhafi a simplifié la vie des trafiquants de drogues qui parviennent mieux à rejoindre l’Europe.
    Il serait prématuré de faire une telle conclusion, a dit Vladimir Ivanov en répondant à la question de notre correspondant. Je me suis entretenu avec le vice-ministre français des AE avant le début des événements en Libye et il m’a dit que le gouvernement Kadhafi avait beaucoup fait pour intercepter le narcotrafic sur le territoire du pays. Donc, les soucis ne manquent pas chez les Européens.
  • Allez Rabbah, continue !, par Karim Boukhari

    Aziz Rabbah a jeté un pavé dans la mare en publiant la liste des bénéficiaires des agréments de transport. Il doit à présent aller plus loin pour révéler, aussi, le détail sur les détenteurs de licences de pêche et d’exploitation des carrières de sable, de marbre, des mines, etc. Sans parler des licences d’alcool (dépôt et exploitation), des agréments de petits et grands taxis et des mille et un petits privilèges accordés généreusement, arbitrairement, et en toute opacité, par le Pouvoir à certains de ses sujets. Le ministre de l’Equipement et du Transport osera-t-il aller jusqu’au bout, comme je l’en crois capable, dévoilant le nom de pointures de la nomenklatura militaire et sécuritaire, et de proches de la famille royale, parmi les privilégiés qui bénéficient de ce clientélisme absolument insupportable ? S’il le fait, le gouvernement aura incontestablement marqué un point. S’il ne le fait pas, sa démarche ressemblera a posteriori à une duperie ou à un écran de fumée (comment donner à voir pour cacher l’essentiel).
    Quand le vin est tiré, il faut le boire. C’est un peu ce que nous propose Rabbah pour commencer. Et on ne va pas se faire prier pour boire ce vin… Que dit la liste ? En réalité, elle explique en bonne partie la nature des liens entretenus par le Palais avec ses “sujets”. Dedans, il y a de tout.
    De la servitude et de la servilité : seuls les demandeurs de grimate peuvent éventuellement en bénéficier. Quand leur vœu est exaucé, ils deviennent les obligés du roi et du système. Ceux qui ne demandent rien n’ont rien. Demander une grima revient donc à se soumettre et à faire acte d’allégeance. La demander sans l’obtenir devient une forme de sanction. Ne pas la demander est un signe de rébellion. Plus exceptionnel, ne pas l’accepter revient à refuser un présent royal : c’est à la fois un acte d’opposition politique et de désobéissance civile.
    De l’archaïsme, du favoritisme et du népotisme : au début, ce système de “clientélisme” a été inventé pour protéger certains métiers au statut social fragile (artistes ou sportifs), ou récompenser des Marocains “méritants” (résistants, nationalistes, petits fonctionnaires à la retraite). Il pouvait avoir des allures de Fonds d’entraide ou de Caisse de compensation sociale au moment où les structures de l’Etat n’existaient pratiquement pas. Mais la modernisation du pays n’y a rien changé. Le système a perduré, se transformant rapidement en manne ou cassette à argent dont le Pouvoir se sert pour combler qui il veut et frustrer qui il veut.
    De l’injustice, du cynisme et du machiavélisme : certains détails ne trompent pas. A côté de l’absence d’un Saïd Aouita, premier héros national des années 1980 (le train navette Casa-Rabat portait même son nom !) qui se retrouve sans “cadeau” alors que des sportifs de second plan en ont plein les bras, on relève la présence d’anciens policiers impliqués dans des affaires scandaleuses (le meurtre de Ben Barka) ou d’un imam aux idées rétrogrades comme Abdelbari Zemzmi. Cela ne peut être le fruit du hasard : il y a bien une “injustice” qui frappe Aouita, une “bienveillance” qui accompagne les ravisseurs de Ben Barka, une “caution morale” qui enveloppe Zemzmi.
    La publication des autres listes nous fournira des éléments d’analyse simples et précis sur la manière dont le Pouvoir tient, gratifie ou sanctionne ses plus proches, notamment dans l’appareil militaire, sécuritaire, voire familial. Allez Rabbah, ne t’arrête surtout pas ! 
    Tel Quel, 9/3/2012
  • Sahara Occidental:la última colonia española

    El Sáhara Occidental no es una provincia de Marruecos, como insistentemente proclama la monarquía alauita, sino una colonia deMarruecos. No lo digo yo, lo dice, nada más y nada menos, que el Comité de Descolonización de las Naciones Unidas, máxima autoridad de la ONU en cuestiones de descolonización. Según este Comité, en 2010 el Sáhara Occidental es uno de los 16 territorios no autónomos pendiendes de descolonizar y el unico del continente africano que aún padece esa situación.
    El Sáhara Occidental es, pues, la última colonia de África y a Marruecos le corresponde el dudoso  » honor  » de ser la postrera potencia que se empecina en mantener por la fuerza su presencia en ese territorio africano. El Sáhara Occidental es, por tanto, un claro ejemplo de descolonización interrumpida, inconclusa, y el principal responsable es Marruecos que sistemáticamente se ha negado y se niega a celebrar el referéndum de autodeterminación al que, de acuerdo con la legalidad internacional, tiene derecho el pueblo saharaui.
    Tal es así que, desde hace ya casi veinte años, desde 1991, cuando se firmó el alto el fuego entre Marruecos y el Frente Popular para la Liberación de Saguia el Hamra y Rio de Oro (Frente Polisario), la ONU tiene destacada en el Sáhara Occidental a la MINURSO, siglas que corresponden a: Misión de las Naciones Unidas para el Referéndum del Sáhara Occidental.
    Por consiguiente, para la ONU – Comité de Descolonización, MINURSO -, el tema está claro: el Sáhara Occidental es una coloniaque Marruecos tiene que descolonizar y el procedimiento no puede ser otro, como revela el cometido de la MINURSO, que la realización del referéndum de libre determinación del pueblo saharaui.
    Y aún hay más, para la gran mayoría de los Estados africanos el Sáhara Occidental no es una provincia sino una colonia marroquí que hay que descolonizar, como demuestra el hecho de que en 1984 admitiera en la Organización para la Unidad Africana ( OUA ) a la República Ärabe Saharaui Democrática ( RASD ), representación política del pueblo saharaui, sin que la autoexclusión deMarruecos, que en 1985 abandonó la Organización para la Unidad Africana ( OUA ), hoy Unión Africana ( UA ), influyera en su decisión de no avalar la ocupación forzosa del último territorio africano pendiente de descolonizar.
    Pero si ni la ONU, ni la UA reconocen la soberanía de Marruecos sobre el Sáhara Occidental, ¿ quién avala entonces la tesis marroquí de que el Sáhara Occidental es una de sus provincias y no su colonia
    Pues de hecho precisamente dos de los tres países occidentales responsables, según el Comité de Descolonización de las Naciones Unidas, de la situación colonial de la mayor parte de los territorios no autónomos todavía pendientes de descolonizar. Me refiero, naturalmente, a Francia y a Estados Unidos ( el tercero, cómo no, es Reino Unido ). Ellos son la baza del régimen alauita, sobre todo el primero. Y no es de extrañar porque si ellos aún mantienen en situación colonial a Nueva Caledonia, caso de Francia y a Guam, Islas Vírgenes de los Estados Unidos, Samoa Americana y, tal vez, al Estado Libre Asociado de Puerto Rico, caso de Estados Unidos, no tiene nada de raro – otras motivaciones aparte -, su « comprensión » hacia el ocupante marroquí.
    ¿ Y España ? 
    Anterior país colonizador, desde 1975 hasta la actualidad el régimen monárquico y los sucesivos gobiernos de la democracia no han hecho la más mínima presión para que la monarquía alauita y sus valedores acaten la legalidad internacional permitiendo la realización del referéndum de autodeterminación del pueblo saharaui. Ha sido la opinión pública y el apoyo popular a la causa saharaui lo único que ha salvado a la conciencia colectiva del bochorno que provocan 35 años de abandono de las responsabilidades históricas del Estado español.
    En fin, lo viejo, el colonialismo residual del pasado,se resiste a desaparecer, pero el siglo XXI, y más pronto que tarde, tendrá que ver el final del anacronismo que representan los últimos territorios no autónomos pendientes de descolonizar y, entre ellos, el Sáhara Occidental, cuyo dueño por derecho y voluntad es el indoblegable pueblo saharaui.
    Taringanoticias, 10/3/2012
  • Le Maroc n’a jamais voulu améliorer les relations avec l’Algérie à cause du Sahara Occidental

    Décidément, les dirigents marocains ne savent plus quoi dire pour amener l’Algérie à ouvrir ses frontières fermées suite aux accusations mensongères de Hassan II provoquées par l’attentat de Marrakech. C’était l’époque où le royaume voisin se croyait invulnérable au courant islamiste. 
    Aujourd’hui, le barbu de service pour les affaires étrangères marocaines, Saad Eddine Othmani lors d’une conférence de presse avec son homologue français Alain Juppé, crie haut et fort que la question du Sahara occidental n’a jamais été un obstacle à l’amélioration des relations entre le Maroc et l’Algérie. 
    Pourtant, lors d’une audience accordée à un diplomate américain du NEA (Near Eastern Affairs), le 25 février 2008 à Marrakech, Mohamed VI reconnaissait que les relations entre les deux pays voisins sont dans l’impasse en raison du conflit sur le Sahara occidental. Le roi marocain reconnaissait également que le Maroc n’a aucune relation avec l’Algérie. Mohamed VI indique ensuite: « Nous n’avons aucune relation avec l’Algérie, hormis une coopération limitée dans le domaine de la sécurité. »
    Au début de l’année 2005, le premier ministre Ahmed Ouyahia était prêt à se rendre à Rabat à la tête d’une grande délégation. De nombreux accords bilatéraux avec le Maroc, datant des années 1960, devaient être examinés au cours de cette visite, la première du genre depuis la fermeture des frontières en 1994. Les Marocains avaient donc informé Bouteflika que le roi MohammedVI allait recevoir en audience Ouyahia et sa délégation. Mais voilà, les Marocains changent d’avis et affirment que ‘les circonstances n’étaient pas favorable pour la visite’ qui avait été préparée pendant des mois. En effet, en juin 2005, le gouvernement marocain avait brusquement annoncé l’annulation de cette visite jugée « inopportune ». 
    Pourquoi Rabat avait décliné cette visite d’une « manière infantile », pour utiliser les propos du président Bouteflika révélés par Wikileaks, si ce n’est à cause de la position algérienne concernant le Sahara Occidental. L’impolitesse du Makhzena avait été provoquée par l’Intifada qui venait d’exploser dans les territoires occupés du Sahara Occidental et la démission de l’Envoyé Spécial James Baker suite au refus du Maroc d’adopter son plan de paix. Le commentaire du président Bouteflika, selon Wikileaks, avait été : « je n’accepte pas des relations diplomatiques conduites d’une manière aussi irresponsable ». 
    Cet incident, constitue, à lui seul, une preuve suffisante sur la fausseté des déclarations des responsables marocains prétendant que le Sahara Occidental n’a jamais été un obstacle dans les relations algéro-marocaines. 
  • Vers le démantèlement de l’UPM

    Le Soir d’Algérie, de notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    N. Sarkozy fourgue, en catimini, presque en s’excusant l’Union pour la Méditerranée à… Bruxelles. L’Europe des 27 n’apprécie pas vraiment, ou si peu, le cadeau. Il est vrai que le présent offert par le plus impopulaire des dirigeants européens (récents sondages) est encombrant, voire empoisonnée. La mer chère à Ulysse, fondateur, dit la légende, de la ville d’Alger, mérite mieux que cette chose bricolée, sans queue ni tête, créée de toutes pièces et appelée, pompeusement, Union pour la Méditerranée.
     
    L’espace, limité géographiquement, historiquement et civilisationnellement aurait pu, aurait dû, être appréhendé plus sérieusement, sans fanfaronnade et surtout sans arrière-pensées sournoises. Dans l’idée méditerranéenne de Sarkozy, il s’agissait de un de bloquer l’adhésion de la Turquie à l’UE, de deux promouvoir les intérêts de la France contre ceux des autres pays européens (Italie, Allemagne, Espagne) et de trois frapper mortellement le processus de Barcelone. Le traité catalan, généreux, multilatéral et discuté sérieusement entre les deux rives de la mer chère à H. Guerrouabi, J. Brassens, Picasso et les Andalous, a été cantonné, piétiné puis mis aux oubliettes par l’UPM. Cadre unilatéral, contraignant et décidé uniquement entre initiés du Nord, repus, égoïstes, et peu regardants autour d’eux. Les premiers preneurs de l’UPM ont été l’Égyptien Moubarak, le Tunisien Ben Ali. Aujourd’hui, l’on ne se bouscule pas au portillon de l’Union pour la Méditerranée. Il n’y a d’ailleurs pas de portillon. Lors d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européens, l’Allemagne et le Royaume-Uni, prévoyants, ont fait ajouter à UPM «processus de Barcelone». L’appellation d’origine a été supprimée en droit européen pour limiter l’ampleur des dégâts conceptuels de Sarkozy. Cela n’a pas suffi. Les chutes des ex-présidents Hosni Moubarak et Zine El Abidine Ben Ali ont rendu l’affaire honteuse, presque une entreprise délictuelle. Aujourd’hui, Bruxelles n’évoque même plus cette horrible chose et un secrétariat général existe toujours, on ne sait, d’ailleurs, pas pourquoi et est présidé par un Marocain. A quand la fin civile de l’Union pour la Méditerranée ? 
  • MAROC : Affairisme et prédation en tout genre du roi

    Écrivain et grand reporter, auteur, il y a quelques années, d’un livre-interview avec Hassan II, Eric Laurent vient de publier aux éditions du Seuil, avec la journaliste Catherine Graciet, «Le roi prédateur». L’ouvrage dénonce l’affairisme de l’entourage du roi du Maroc et du souverain, lui-même. Celui qui passait jusque-là pour un journaliste laudateur du régime marocain, s’explique, longuement, sur le livre – interdit au Maroc, mais qui circule déjà, largement, sous le manteau – dans une interview à un grand hebdomadaire français. 
    Ainsi, et comme on lui demande si on peut pour autant parler de «hold-up», il souligne qu’à l’origine le propos n’était pas du tout d’écrire un livre sur la fortune du roi. «Nous voulions faire une sorte d’état des lieux de la monarchie marocaine, à l’heure des Printemps arabes, essayer de comprendre comment elle s’adaptait, quelle était sa marge de manoeuvre, dans quelle mesure elle parvenait à conserver sa légitimité. C’est au fil de notre enquête, à travers les témoignages recueillis que nous nous sommes rendus compte que le roi était à la tête d’une énorme fortune et surtout que celle-ci avait considérablement augmenté, en l’espace de quelques années, alors que les ressources et les revenus du pays sont assez faibles. Cela nous a surpris. 
    En creusant, nous nous sommes aperçus que les pratiques impulsées par le roi et son entourage relevaient, véritablement, d’une forme de détournement : sujets devenus les clients de sociétés royales en situation de quasi-monopole, captation,au profit de ces sociétés d’une partie importante des subventions de l’État et des fonds de la coopération, française ou européenne. On est vraiment dans la prédation.» À l’argument de la locomotive pour impulser les investissements, Eric Laurent rappelle que cet argument était déjà utilisé du temps d’Hassan II, «mais il ne tient pas davantage, aujourd’hui, qu’à l’époque. Le but de ces sociétés a toujours été d’augmenter la fortune royale. Hassan II avait le goût de l’argent et du luxe. Mais pas exclusivement. Sa priorité était de construire une monarchie stable et durable et d’asseoir sa légitimité, ce qui, à l’époque, n’allait pas de soi. 
    Mohammed VI, lui, n’a aucun intérêt pour la chose publique et pas la moindre fibre politique. Seules comptent les affaires.» Il souligne, par ailleurs, qu’un «investisseur étranger ne peut pas faire d’affaires au Maroc, s’il n’est pas en relation avec Mansour Majid, l’homme chargé de gérer la fortune du roi, Fouad Al-Himma, son conseiller politique, ou le souverain lui-même. Ce sont les trois hommes incontournables sans lesquels rien n’est possible. À l’étranger, c’est quelque chose dont on est très conscient, comme l’ont d’ailleurs révélé les télégrammes américains publiés dans le cadre de WikiLeaks. 
    Du côté des entrepreneurs marocains on note une certaine frilosité, un découragement certainement lié au nombre de plus en plus grand de secteurs confisqués.» Il estime, en outre, que l’affairisme et la prédation sont, aujourd’hui, le vrai talon d’Achille de la monarchie. «Dans le contexte social qui est celui du Maroc, cet enrichissement sans limite du souverain ne peut pas ne pas être ressenti comme une provocation et alimenter les extrémismes. C’est aller trop loin. Cela pose aussi une autre question : comment fait-on pour gouverner avec un groupe de conseillers qui ne sont qu’une bande de copains ? Depuis vingt-cinq ans, le roi se retranche derrière le même groupe qui lui sert en permanence de filtre. Ce groupe le protège sans doute, lui qui n’aime pas être exposé au regard des autres. Mais, il le maintient, aussi, dans une certaine immaturité, ce qui est très dommageable.». 
    Le mérite du livre de Catherine Graciet et d’Eric Laurent est de battre en brèche les arguments de pseudo économistes, experts et professeurs qui se répandent à longueur de colonnes dans certains quotidiens algériens pour vanter les «performances» de l’économie marocaine et surtout pousser l’Algérie à ouvrir ses frontières avec un pays, où la prédation domine et pleurent sur l’absence du non-Maghreb économique. Ces experts, la plupart installés au Canada et leur relais des suppléments économiques nationaux, vont jusqu’à demander à L’Algérie de retirer son soutien au peuple sahraoui et d’appuyer des solutions inacceptables et contraires au droit à l’autodétermination, au nom duquel elle est aujourd’hui indépendante.
    Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie, 9/3/2012
  • AFP Bamako-ANI, deux faces d’une même monnaie?

    Si la branche de Ben Laden avait pour plateforme de propagande la chaîne satellitaire Al Jazeera, AQMI  semble avoir « choisi » l’agence de presse officielle française pour se faire écouter. Et depuis l’enlèvement, en octobre 2011, de trois ressortissants européens dans un camp de réfugiés sahraouis, l’AFP a profité de l’énlèvement pour pointer son artillerie sur les sahraouis. Qui peut en être le commanditeur ? Il ne faut pas être un génie pour savoir que le Maroc et la France se trouvent, depuis des années, derrière une large campagne de diffamation contre le Front Polisario.
    Le 4 octobre 2011, un responsable  du Front Polisario annonça que les ôtages se trouvent au Mali. Le lendemain, le bureau de l’AFP à Bamako semble avoir fait un ratissage général de cet immense pays, pour accoucher la dépêche suivante :

    « Il n’y a aucune traceé » au Mali des coopérants espagnols et italiens enlevés dans l’ouest de l’Algérie, a déclaré lundi à l’AFP un ministre malien, démentant l’affirmation du Front Polisario selon laquelle ils avaient été emmenés dans ce pays par leurs ravisseurs ». « A ce jour, il n’y aucune trace des otages européens dans le nord du Mali », a déclaré à l’AFP un ministre malien sous couvert de l’anonymat. « L’enlèvement des otages européens s’est opéré sur un territoire dont le Polisario dit avoir le contrôle. C’est donc sous (sa) responsabilité que les évènements se sont déroulés », a t il ajouté.

    Quelques jours plus tard, un communiqué du ministère des Affaires Etrangères malien annonça l’octroi au Front Polisario du droit de persécution des terroristes à l’intérieur du territoire malien pour démentir la fausse nouvelle propagée par l’AFP sur une prétendue déterioration des relations entre le Mali et la RASD suite à l’élimination du commanditaire du rapt des coopérants étrangers sur territoire malien.
    Le gouvernement sahraoui avait condamné à l’époque la campagne de désinformation menée par l’agence de l’Hexagone dans le but de porter atteinte à l’image des sahraouis, une image forgée par des longues années de lutte pour leurs droits légitimes.
    Les agissements d’une autre agence de presse, mauritanienne cette fois-ci semblent passer inaperçus par les autorités sahraouies. Une agence qui, il y a un an, remplissait son ancien site de reportages et d’interviews sur la lutte du peuple sahraoui. Apparemment, le nouveau site de l’agence a amené une nouvelle « tendance » consistant à jouer le jeu de l’AFP pour changer.
    L’Agence Nouakchott d’Information est selon le site Terrorisme Watch « connue par ses bons contacts parmi les islamistes violents au Sahara ». Le nouveau né est devenu le principal portail de la mouvance AQMI. Le 9 novembre 2011, soit un peu plus de deux semaines avant l’agression contre les coopérants à Rabouni, Mokhtar Belmokhtar, alias Bellaouar, le chef d’AQMI récompensera l’ANI avec une interview exclusive.
    Le 05 décembre 2011, l’ANI informe que la police antiterroriste mauritanienne a arrêté à Nouadhibou, deux sahraouis soupçonnés d’être en relation avec l’enlèvement, en octobre dernier, d’otages occidentaux dans les camps du Polisraio prés de Tindouf. Trois jous plus tard, le 8 décembre, l’agence de Nouakchott annonce qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique a dementi toute responsabilité dans l’enlèvement de deux Espagnols et une Italienne survenu le 23 octobre dernier dans le camp sahraoui de Rabouni, prés de Tindouf ». Faites la relation entre les deux dépêches et vous obtiendrez que les ôtages se trouvent chez les sahraouis.
    Quelques jours plus tard, le relais de Bamako, l’AFP, indique que l’attaque de Rabouni a été revendiquée par un autre nouveau né appelé MUJAO, apparemment dirigé par un mauritanien.
    Les messages qu’AQMI souhaite communiquer au gouvernement mauritanien seront véhiculés par l’ANI. Ainsi, le 13 janvier, la nébuleuse terroriste 2012 se dit « prête à libérer le gendarme mauritanien, à condition que les autorités mauritaniennes remettent en liberté deux de ses membres prisonniers en Mauritanie » dans un « communiqué dont copie est parvenue à ANI ».
    L’attentat de Tamanrasset a été une nouvelle occasion pour ANI de tirer sur les sahraouis. Avant que les services de sécurité algériens ne puissent obtenir les résultats des analyses ADN, l’agence de Nouakchott annonce que l’attaque a été perpétrée par deux kamikazes, dont un sahraoui. Cela malgré que les autorités algériennes avaient indiqué dans un premier lieu que l’auteur n’était qu’un seul individu. En effet, deux jours plus tard, l’enquête algérienne conclura la participation de deux kamikazes dans l’attentat de Tamanrasset. L’information diffusée par ANI avec une rapidité étonnante se trouve à côté d’autres informations qui font la promotion du Maroc : »Le Maroc envoie une aide humanitaire et médicale urgente au Congo ». Et sur l’aide de l’Algérie au Congo, au Mali, Bourkina Fasso, Mauritanie ? Pas un mot. C’est un point commun à toutes les pages web mauritaniennes au parfum du Makhzen. Il faut reconnaître que le correspondant de la MAP a fait du bon travail avant d’être expulsé de Nouakchott. 
  • Al-Qaïda-trafiquants de drogue : Washington et Alger confirment la collusion

    Dans son rapport annuel sur la Stratégie internationale de contrôle des stupéfiants (INCSR), publié mercredi, le Département d’Etat observe que les responsables algériens deviennent de plus en plus préoccupés par le lien qui existe entre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et les trafiquants de drogue, bien que, note le rapport, les forces de sécurité algériennes «concentrent leurs efforts principalement sur la lutte contre le terrorisme».
    Le rapport, qui examine les politiques nationales antidrogue de 115 pays, souligne que «le gouvernement algérien s’attelle activement» à lutter contre la drogue tout en observant que la majeure partie des drogues transitant par l’Algérie se compose de cannabis d’origine marocaine. Le rapport note que «l’Algérie est davantage un pays de transit, en particulier de hachich à destination de l’Europe, que d’un lieu de production ou de consommation». La plus grande partie de la drogue transitant par l’Algérie «se compose de cannabis d’origine marocaine, en particulier la résine de cannabis et hachich, et d’une quantité croissante de cocaïne sud-américaine», note-t-il. Le département d’Etat souligne, ainsi, que le gouvernement algérien «s’attelle activement à résoudre le problème de la drogue avec l’augmentation des ressources consacrées à l’éducation, l’interdiction et au traitement» de ce fléau.
    Rappelons qu’à la fin du mois dernier, les services de la sûreté de wilaya de Tlemcen ont annoncé avoir saisi plus de 31 quintaux de résine de cannabis depuis le début de l’année 2012, une quantité «équivalente au total des saisies» effectuées durant plusieurs années dans cette région, avait précisé l’inspecteur régional de police des wilayas de l’ouest du pays. Présentant le bilan d’activité de la Sûreté nationale à travers 12 wilayas de l’ouest du pays, il avait signalé également la saisie de 12,7 g de cocaïne et 15 900 capsules de psychotropes.
    M. M./Agences
    Algérie Patriotique, 8/3/2012
  • Le Maroc premier exportateur de drogue vers l’Algérie et une augmentation de la demande en cocaïne

    Le rapport américain a relevé le travail de recherche des forces de sécurité algériennes des liens entre « des réseaux de trafic de drogue et des organisations terroristes », et a classé l’Algérie parmi les pays de « transit », et le cannabis en tête des drogues qui passe par le sol algérien « en provenance du Maroc », puis la Cocaïne en provenance d’Amérique latine.
    Le rapport annuel des Etats-Unis sur le trafic de drogue dans le monde a indiqué que l’Algérie est concerné par la production de drogue « mais en très petites quantités », et le rapport s’est basé sur des rapports algériens, évoquant culture du cannabis. 
    Le rapport dont l’APS a publié les passages sur l’Algérie a évoqué l’accord d’aide juridique entre les Etats-Unis et l’Algérie en avril 2010 », qui attend d’être approuvé par le congrès américain », qui contribué à l’effort des services concernés en Algérie dans la lutte contre la drogue, le rapport qui a porté des recommandations du président américain Barak Obama lors de sa transmission au congrès américain a rapporté que le gouvernement « répondait généralement favorablement aux propositions de formation et de soutien offertes par les Etats-Unis en faveur des agents des services concernés et ce à travers l’organisation de sessions de formations réussies l’année dernière ». 
    Le document a d’un autre coté noté que « l’Algérie est essentiellement un pays de transit pour les drogues illicites à destination de l’Europe plus qu’un pays de consommation » de drogue, le rapport a compris la liste des pays producteurs, des pays de transit et des pays qui produisent de nouveaux genres de drogues, le département d’état a également indiqué que le gros de la drogue transitant par l’Algérie se compose de cannabis d’origine marocaine en particulier le cannabis et résine de haschich et une quantité croissante de cocaïne sud-américaine et de l’héroïne », et remarqué la majeure partie de ces produits est transportée par voie maritime vers l’Europe, le reste passe en contrebande par voie terrestre à destination du Moyen-Orient ». 
    Le rapport a décrit les 6000 km de frontières algériennes de « nues », précisant qu’avec « de longues frontières nues avec le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Libye et la Tunisie il est difficile pour les forces de sécurité algériennes de poursuivre et d’arrêter les trafiquants », et a noté que « la consommation de drogue n’est généralement pas un problème important en Algérie même si elle connaît une certaines augmentation ».
    El Khabar, 9/3/2012
  • Le Maroc embarrassé par la démission du maire de la localité de Foum El Ouad

    Pour la première fois dans l’histoire de ce que le Maroc appelle les collectivités locales élues aux territoires occupés du Sahara Occidental, le Président de la commune rurale de Foum El Oued, Mohamed Ayache Ould Essiyed a présenté sa démission au gouverneur marocain, El Khalil Ould Dkhil. 
    Selon nos sources, le maire de cette localité maritime a jeté l’éponge pour exprimer son mécontentement envers la politique de répression que les autorités de l’occupation poursuivent contre des civils désarmés et pacifiques dont le seul crime est d’exprimer soit leur besoins sociaux, soit ils défendent le principe d’autodétermination pour leur peuple. 
    Ayache dénonce les méthodes suivies par les responsables marocains dans le traitement des problèmes sociaux qui se sont accumulés pour donner naissance à plusieurs manifestations et sit-in pour protester contre la précarité de la vie et la corruption qui caractérise tous les secteurs à tous les niveaux. 
    L’une des victimes des agressions marocaines, la nièce du maire sahraoui démissionné, a eu une fausse couche et son état est grave. 
    Des sources bien informées, un bon nombre de « élus » sahraouis de cette localité et de la ville de El Aaiun ont exprimé leurs volonté de démissionner pour dénoncer la persistance du manque de transparence dans la gestion des institutions publiques et la précarité à laquelle les sahraouis sont de plus en plus soummis.