Mois : février 2012

  • L’UMA à petits pas

    Par : Soraya Hakim
    La réunion des ministres des Affaires étrangères en terre marocaine va-t-elle faire prendre des couleurs à l’UMA ? Tous ces temps-ci il en a été beaucoup question et les pays concernés sont fermement décidés à passer à la vitesse supérieure dans le domaine des relations économiques. La création d’une communauté maghrébine est un souhait à cœur et la poursuite de la réforme de l’Union n’est pas en reste. La récente tournée maghrébine de Moncef Marzouki participe de sa volonté de briser les barrières qui entravent l’Union maghrébine et est porteuse d’un espoir de la renaissance de l’UMA. 
    A cela, Il propose un sommet maghrébin dans le courant de l’année . Va-t-il mettre sur le tapis les questions épineuses qui ont divisé le Maroc et l’Algérie quand bien même on ressent, depuis décembre 2011, une tiédeur. L’autodétermination du peuple sahraoui reste un principe sur lequel l’Algérie ne reviendra pas. Elle reste fidèle au serment de Novembre en étant aux côtés des opprimés. Le Maroc de son côté n’est pas décidé à céder une once sur la colonisation. Pas facile de démêler l’écheveau. Leurs relations sont ponctuées d’amour mais aussi de désamour. Alors difficile de tourner la page, les contentieux existent toujours. Mais alors sur quoi ces deux pays pourraient-ils s’entendre et coopérer pour concrétiser cette union ? Tant que chacun n’aura pas mis son ego de côté, la chose parait peu probable. 
    En attendant d’ouvrir la boîte de Pandore, on mise sur les relations économiques qui redonnent une nouvelle dynamique pour les deux pays encore faut-il une volonté politique. Alors pour donner un gage de bonne volonté on organise des sessions, des rencontres, des sommets pour trouver une petite porte de sortie sur l’impasse. Une impasse plombée avec la fermeture de la frontière terrestre algéro-marocaine handicapante pour le développement socio-économique. L’année 2012 devrait être porteuse d’espoir, alors si rapprochement il y a, – ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué – nul doute qu’il se fera à petits pas. 
    Le Midi Libre, 18/2/2012
  • Volonté de relancer l’UMA

    Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci et le ministre chargée des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, sont depuis hier au Maroc, pour prendre part aux travaux de la 30e session des ministres des AE de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
    La 30e session examinera « les questions inscrites à l’ordre du jour notamment celles relatives à l’intégration économique maghrébine, la poursuite de la réforme de l’Union, la validation de l’étude relative à la création de la communauté économique maghrébine, l’évaluation de l’état d’avancement du processus maghrébin et les échéances de la prochaine étape », précise le communiqué du ministère des AE. Il sera aussi question de
    « poursuivre la consultation et la coordination des positions concernant les questions politiques régionales et internationales intéressant la région ». 
    Les pays maghrébins font montre d’une grande volonté de relancer l’UMA gelée depuis 1994. Si la date de cette réunion ministérielle a été annoncée à l’occasion de la récente visite du nouveau chef de la diplomatie marocaine en Algérie, il n’en demeure pas moins que la virée du président tunisien assurant la transition a été pour beaucoup dans ces initiatives. Moncef Marzouki ambitionne de tenir une réunion au sommet avant la fin de l’année en cours, mais cela sans compter sur les grands enjeux qui entourent la question, notamment pour l’Algérie et le Maroc. En effet, qui de l’Algérie et du Maroc fera-t-il des concessions sur des dossiers aussi sensibles que le conflit au Sahara occidental et la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays ? 
    Le dégel ressenti dans les relations algéro-marocaines ces derniers mois n’est pas pour autant un prélude pour aplanir des questions de discorde à l’image de l’autodétermination du peuple sahraoui dont Alger fait une position de principe a contrario de Rabat qui ne veut aucunement abdiquer en dehors d’une autonomie à sa guise. Le dernier messager du roi Mohamed IV, le néo-ministre des AE issu de la mouvance islamiste majoritaire lors des dernières élections législatives marocaines, bien que véhiculant de fortes ambitions quant à la refondation des relations entre les deux pays, ne semble pas emballer pour autant Alger. La visite de l’ambitieux président de la transition tunisienne non plus. L’Algérie, fidèle à ses principes diplomatiques, ne compte certainement pas renoncer à ses positions. En position de force à l’échelle maghrébine, chapeautant la lutte antiterroriste dans la sous-région du Sahel, forte de sa longue expérience en la matière et revigorée par l’intérêt particulier accordé par les capitales occidentales et de surcroît courtisée, elle n’est pas du tout prête à jouer les outsiders au niveau maghrébin. C’est dire tous les obstacles qui jonchent la relance effective de l’UMA en dépit des bonnes intentions affichées de part et d’autre. 
    Par : Mokrane Chebbine
    Le Midi Libre, 18/2/2012
  • l faudra à la droite une nouvelle grande figure sur laquelle se reposer dans les prochaines années

    CANDIDATURE

    par Fouzia Mahmoudi
    Ceux qui prédisaient que le président français ne se présenterait pas à sa propre succession en avril prochain sont aujourd’hui bien mouchés après l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy mercredi soir dernier au cours de laquelle il a officiellement annoncé son entrée dans la course à la présidentielle. Néanmoins, il faut admettre que ceux qui pensaient que Sarkozy se dédirait étaient plutôt rares et assez marginalisés. 
    Depuis longtemps, trop d’indices semés par le Chef de l’État laissaient clairement entrevoir son ambition. En particulier la phrase : «Je ne me déroberai pas au rendez-vous que j’ai avec les Français» qu’il avait prononcé il y a quelques mois déjà avait ôté les derniers doutes qui restaient chez la majorité des sceptiques. Car malgré un bilan de son premier mandat pour le moins catastrophique et parsemé de scandales et malgré les dizaines de sondages qui le donnent perdant, Nicolas Sarkozy semble vouloir croire en sa capacité à remonter le cap. Par ailleurs, cette fois-ci l’atmosphère est très différente de l’atmosphère qui régnait à quelques mois de la précédente présidentielle de 2007. 
    À cette époque-là, Sarkozy bénéficiait de sondages très positifs qui ne laissaient presque aucun doute sur sa victoire. D’ailleurs, au soir du premier tour, puis quelques semaines plus tard à l’occasion du second, personne n’avait été surpris par sa victoire. Elle semblait au contraire inévitable et beaucoup pensaient alors qu’il serait aisé cinq ans plus tard pour Sarkozy de se faire réélire. Mais cela était sans compter sur les multiples échecs de la politique Sarkozyste et l’amoncellement impressionnant de scandales qui ont émaillé les cinq années de sa présidence. Mais malgré tout, le camp Sarkozy semble vouloir y croire, même si le soutien n’est pas aussi important qu’il le devrait, mais néanmoins suffisant pour donner foi à une cohésion globale du groupe UMP. Un groupe au pouvoir depuis dix ans et qui d’après toutes les études d’opinion aura à passer la main en mai prochain. Reste aux cadres de l’UMP à faire de leur mieux durant la campagne présidentielle de leur leader puis à se préparer à prendre le flambeau en cas de défaite. En effet, il faudra à la droite une nouvelle grande figure sur laquelle se reposer dans les prochaines années et entre Copé, Baroin, Bertrand ou encore Fillion, qui a vu au fil du temps grandir son ambition, il y a l’embarras du choix. Reste à savoir si Sarkozy saura remonter le cap ou si pour lui, comme l’estime la plupart des observateurs, il est déjà trop tard.
    Le jour d’Algérie, 18/2/2012
  • UMA : L’Algérie est favorable à une démarche graduelle et pragmatique

    Par Hasna Yacoub 
    La 47e réunion du Comité de suivi de l’Union du Maghreb arabe (UMA) a entamé, hier, ses travaux à Rabat, avec la participation d’une délégation algérienne, conduite par M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Lors de cette réunion, M. Messahel a exposé l’approche algérienne visant à redynamiser l’action maghrébine commune. Dans son intervention, il a indiqué que l’Algérie donnait «la priorité à trois grands volets, à savoir le politique, l’économique et le sécuritaire». Pour le ministre, la réunion du comité va permettre de poursuivre la concertation sur les questions qui concernent la construction maghrébine et cela grâce à «l’échange de points de vue pour relancer le processus de l’édification maghrébine sur la base d’une approche nouvelle graduelle et pragmatique». 
    S’agissant du volet économique, M. Messahel a rappelé que l’Algérie avait proposé une feuille de route, lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères, qui s’était tenu en 2002 à Alger. Il est nécessaire, a-t-il dit, cité par l’APS, d’«accélérer le processus de mise en place de la communauté économique maghrébine de manière à construire un espace basé sur des projets structurels communs au niveau maghrébin». Abordant le volet sécuritaire, M. Messahel a affirmé que l’Algérie accordait une grande importance à cet aspect qui nécessite des «positions unifiées et une stratégie commune». En fait, l’Algérie propose, pour cette réunion, de parler de la sécurité et d’une approche graduelle pour la construction de l’UMA, alors que le Maroc, lui, considère la relance de l’UMA comme acquise. D’ailleurs, M. Saâd Dine El Othmani, le ministre marocain des Affaires étrangères, a affirmé, selon la MAP, que la rencontre d’aujourd’hui sera l’occasion de préparer le prochain sommet maghrébin, qui aura lieu dans les prochains mois en Tunisie. Il a affiché sa conviction que le Maghreb ira vers une véritable union. «Je suis convaincu que l’intégration maghrébine se fera. Il ne faut pas que nous tardions au risque de rater un rendez-vous de l’histoire», a-t-il déclaré. 
    De son côté, M. Youssef Amrani, ministre délégué des Affaires étrangères, a déclaré que pour faire face à la menace sécuritaire, «l’ouverture des frontières est nécessaire». Le problème du Sahara occidental, qui empoisonne les relations algéro-marocaines, a également été évoqué par M. Amrani, qui a dit : «Nous n’avons pas le choix. Je pense qu’il nous appartient de travailler sur les deux dynamiques. D’abord sur le projet maghrébin, parce que nous avons créé des attentes populaires auxquelles il faudra répondre. Ce qui n’empêche pas aussi d’avancer dans la résolution du conflit du Sahara, dans le cadre des Nations unies, selon les paramètres arrêtés, via les négociations, pour aboutir à une solution agréée par les parties, sur la base de l’initiative d’autonomie». 
    L’approche chérifienne est la même que celle exposée par le président tunisien. En fait, le royaume chérifien et la Tunisie, de Moncef Merzouki, ont un besoin crucial de l’ouverture de l’espace économique maghrébin et demandent à l’Algérie de ne pas faire du problème du Sahara occidental un préalable. A préciser, enfin, qu’aujourd’hui se réuniront les chefs de la diplomatie de l’UMA. Cette rencontre, à laquelle prendra part M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, examinera notamment «les questions relatives à l’intégration économique maghrébine, la poursuite de la réforme de l’union, la validation de l’étude relative à la création de la communauté économique maghrébine, l’évaluation de l’état d’avancement du processus maghrébin et les échéances de la prochaine étape», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
  • Présidentielles françaises sur fonds d’incertitudes

    Par Ahmed Meskine
    Sarkozy aura fait durer un suspense dont tout le monde devinait le secret depuis déjà longtemps. Candidat de la droite, de la seule droite libérale contre tous. Contre la gauche classique, le centre et les extrêmes aussi bien à droite qu’à gauche. Au bilan d’un quinquennat ambitieux mais semé d’embûches, s’ajoutent des chiffres peu reluisants allant du chômage à la valeur de l’euro en passant par les nombreux ratages dans la politique internationale. Un bilan aussi d’alliances fortes avec les USA qui ont commencé avec l’avènement Obama à l’amoureuse relation sans condition avec l’Allemagne sur fonds de crise économique et sociale. Les USA s’en sortent à bon compte en relançant le secteur de l’automobile, en relocalisant les activités déployées sur la Chine et arrivent à imposer leur suprématie internationale. L’Allemagne tire profit du marché européen en grignotant sur la qualité de ses produits. La France perd ses emplois, perd un A, n’arrive plus à espérer une Union pour la Méditerranée, rate le printemps arabe en Tunisie, rate le relèvement de la Grèce et ses soldats meurent pour la cause américaine. Elle rate la Turquie et s’éloigne de l’Algérie en enfonçant le couteau dans la plaie d’une guerre sans fin. Le gaullisme se noie sous le poids de la dette, des 35 heures et de la retraite anticipée. Tous les scénarios restent possibles pour les prochaines présidentielles. Les sondages n’ont jamais reflété la réalité et dire que le deuxième tour se jouera entre Holland et Sarkozy n’est que pure spéculation des médias qui n’en sont pas à leurs premiers mauvais diagnostics. Il ne s’agit plus de jouer entre le CRIF proche du sionisme et la mosquée de Paris pour retrouver les vrais équilibres, car la question reste à savoir comment la France compte s’en sortir pour faire valoir ses valeurs républicaines et humanistes. Il ne s’agit plus de dire que les socialistes auront une meilleure stratégie pour faire reculer les revendications étant eux-mêmes pris au piège du libéralisme. La campagne est ouverte au pays des Droits de l’Homme et les restos du cœur de plus en plus nombreux. Sur le fond, la France est un pays développé qui s’appuie sur la consommation pour produire plus. Dans la forme, les fondations du libéralisme se fragilisent un peu partout dans le monde et le rafistolage n’a jamais été une solution définitive et durable. Restent les pays du Maghreb et ce qu’ils offrent comme possibilité de renaissance de la cinquième république. Seulement cette partie du monde riche en ressources et en possibilités de développement est en plein ménage politique où l’islamisme, dit « modéré », essaie de se frayer un chemin en posant de nouvelles conditions dans les relations avec l’ancien colonisateur. Les élections françaises se joueront-elles alors avec l’UMA?
    Le Carrefour d’Algérie, 18/2/2012
  • L’intransigeance marocaine renforcera encore plus l’influence de l’Algérie qui n’a plus grand-chose à attendre de son voisin de l’Ouest

    Medelci et Messahel à pied d’œuvre au Maroc – La relance de l’UMA au cœur des enjeux entre Alger et Rabat 
    L’Algérie va participer en force à la 30ème session des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe (UMA) qui se tiendra aujourd’hui à Rabat (Maroc). A cet effet, le ministre des AE Mourad Medelci et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel sont à pied d’œuvre depuis hier au Maroc.
    Une session, faut-il le souligner, cruciale, certes, dans le fond destinée à relancer l’UMA en hibernation depuis plusieurs années, mais qui revêt un intérêt particulier pour les deux pays principaux du Maghreb à savoir l’Algérie et le Maroc. Les attentes des uns et des autres sont aussi multiples qu’importantes. 
    Si Rabat multiplie les initiatives afin de parvenir à la réouverture des frontières terrestres avec l’Algérie fermées depuis 1994, Alger tend à asseoir ses conditions préalables sans lesquelles aucune relance de l’UMA n’est perceptible. Un dilemme crucial davantage accentué par le conflit au Sahara occidental avec des positions diamétralement opposées entre les deux voisins maghrébins. Alger consentira-t-il à rouvrir les frontières tesrrestres avec le Maroc sans contrepartie stratégique ? Rabat fera-t-il des concessions sur le chaud dossier sahraoui pour parvenir à ses fins ? Alger et Rabat qui divergent sur des questions de fond, sauront-ils surpasser leurs différends pour préserver une stabilité dans un contexte maghrébin et arabe marqué par les révolutions et la montée des islamistes ? Autant de questionnements qu’il appartient aux deux pays de trouver un terrain d’entente et réussir la réunion des MAE de l’UMA en prélude à la rencontre au sommet dont rêve le président tunisien Moncef Marzouki en virée dans les pays concernés récemment. C’est dire que si la relance de l’UMA -une nécessité immédiate et stratégique dans un contexte régional et mondial bouleversé- les enjeux restent des plus cruciaux pour l’Algérie et le Maroc. Le dégel ressenti dans les relations algéro-marocaines ces derniers mois n’est pas pour autant un prélude pour aplanir des questions de discorde à l’image de l’autodétermination du peuple sahraoui dont Alger fait une position de prinipe , au contraire de Rabat qui ne veut aucunement abdiquer en dehors d’une autonomie à sa guise. 
    Le dernier messager du Roi Mohamed IV, le néo-ministre des AE, issu de la mouvance islamiste majoritaire lors des dernières élections législatives marocaines, bien que véhiculant de fortes ambitions quant à la refondation des relations entre les deux pays, ne semble pas emballer pour autant Alger. La visite de l’ambitieux président de la transition tunisienne non plus. L’Algérie, fidèle à ses principes diplomatiques, ne compte certainement pas renoncer à ses positions. En position de force à l’échelle maghrébine, chapeautant la lutte antiterroriste dans la sous-région du Sahel, forte de sa longue expérience en la matière et revigorée par l’intérêt particulier accordé par les capitales occidentales et, de surcroît, courtisée, n’est pas du tout prête à jouer les outsiders au niveau maghrébin. Loin s’en faut. La stabilité politique et géostratégique dont jouit l’Algérie plaident amplement pour son leadership au niveau régional. Dans ce sens, l’intransigeance du royaume alaouite renforcera encore plus l’influence de l’Algérie qui n’a plus grand-chose à attendre de son voisin de l’Ouest, ce dernier ayant besoin plus que jamais des services d’Alger.
    Par M. Ait Chabane
    Les Débats, 18/2/2012
  • Sommet de l’UMA : Les réserves d’Alger

    Ce n’est pas demain qu’un sommet des chefs d’Etat de l’UMA aura lieu. Le projet caressé par le président tunisien tourne court, en dépit de son enthousiasme et de ses convictions.
    Ce sommet, qui devait avoir lieu avant la fin de ce trimestre dans la capitale tunisienne, pourrait être retardé de plusieurs mois. Des sources évoquent même que si un accord est arraché par les leaders maghrébins, la tenue du sommet ne pourra avoir lieu qu’au début de l’année prochaine. 
    Ces mêmes sources estiment que l’Algérie avait émis des réserves quant à la proposition de Marzouki, tout en acceptant le principe d’une rencontre des cinq chefs d’Etat. L’analyse de la diplomatie algérienne sur la question démarre sur le postulat qu’il faudrait revoir complètement les mécanismes de fonctionnement des institutions de l’UMA, de même que les modalités d’adoption des accords communs, ou encore les obligations de ratification de ces accords par les parlements des cinq pays. Les diplomates algériens ont expliqué à leurs homologues tunisiens qu’il existe de grandes disparités dans ce type de ratification entre les pays. Sur une quarantaine de traités ou d’accords, en Algérie le Parlement en a adopté une trentaine, alors que les Libyens n’en ont adopté qu’une quinzaine. En tous les cas, mieux que les Marocains, qui n’ont adopté que six accords. Alors, à quoi cela peut-il bien servir que les gouvernements entament des pourparlers, négocient des détails, mobilisent des experts, obtiennent le quitus des chefs d’Etat, si les protocoles sont bloqués au niveau des parlements des années durant ?
     
    C’est justement cet état de fait qui a poussé Alger a lancé une série de propositions en vue de dynamiser les institutions de l’UMA et de relancer ses activités. L’une de ces propositions consiste à établir une feuille de route sectorielle, selon un calendrier précis, en allant par étapes vers un sommet. Ce dernier ne peut être que le couronnement du travail des experts et des politiques. Les chefs d’Etat, quant à eux, devront trancher sur des points d’achoppement, sur des dossiers délicats et parapher le protocole. Autre proposition émise, la révision de certains dispositifs et modes de fonctionnement de la plupart des institutions de l’UMA, notamment du fameux Parlement maghrébin, qui vit en vase clos, voire en crise interne, alors que d’autres structures sont en état comateux, pour ne pas dire mortes. Il faudra plusieurs mois d’actions, de rencontres et de réflexions pour que les gouvernements de la région puissent redynamiser ces institutions et relancer leurs activités. Seule une stratégie commune, issue d’une fine analyse et d’un diagnostic précis, est capable de ressusciter le projet d’intégration maghrébine, sur la base d’une coopération multiforme et globale. C’est justement ce point qui sera au centre des discussions qui auront lieu prochainement entre les cinq ministres des Affaires étrangères.
    H. R.
    Le Jeune Indépendant, 18/2/2012
  • Maghreb : La Tunisie renforce son dispositif militaire à ses frontières avec la Libye

    Les autorités tunisiennes ont renforcé le dispositif militaire et sécuritaire le long de la frontière sud-est avec la Libye, indique une source médiatique officielle
    Les mesures prises par la Tunisie interviennent alors que la Libye célèbre aujourd’hui le premier anniversaire de la révolution qui a renversé le régime d’El Keddafi, précise la même source.
    Le renforcement du dispositif de sécurité vise à fermer tous les accès devant  » les éléments destructeurs liés à des organisations terroristes en Libye « , ajoute la même source.  » La vigilance sécuritaire est renforcée dans ces régions « , a assuré la même source.
    La même source a démenti les informations qui ont circulé sur les réseaux sociaux selon lesquelles des véhicules qataris participent à la protection des frontières tunisiennes.
    Les forces de sécurité tunisiennes avaient démantelé un réseau terroriste  » qui voulait stocker des armes en vue de les utiliser pour fonder un Emirat Islamique  » en Tunisie.
    Selon les résultats de l’enquête menée par la justice militaire tunisienne, les terroristes récemment arrêtés à Sfax relèvent d’un grand réseau terroriste installé en Libye.
    Le gouvernement tunisien qui avait condamné, à maintes reprises, les violations répétées de son territoire par des éléments libyens armés, a présenté une protestation officielle aux autorités libyennes en vue de mettre fin à ces violations.
  • Mohamed Sidati dénonce l’accord de libre échange entre le Maroc et l’UE

    Par Hakim Merabet 
    Le parlement européen – qui a rejeté en octobre dernier la prolongation de l’accord de pêche avec le Maroc- est revenu sur ses pas pour donner son feu vert à un autre accord sur les produits agricoles.
    Il a, en effet, adopté ce vendredi l’accord de libre échange portant sur les produits agricoles et de pêche entre l’Union européenne et le Maroc incluant les produits du Sahara occidental.
    Il n’en fallait pas plus pour soulever l’ire du ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati. Pour lui, cet accord n’est valable du point de vue du droit international que « s’il spécifie l’exclusion du territoire du Sahara Occidental », a-t-il indiqué à l’agence de presse sahraouie (SPS).
    « Le Sahara occidental est un territoire non autonome qui relève de la responsabilité de l’ONU sur lequel le Maroc ne dispose d’aucun droit de souveraineté ou d’administration », a expliqué M. Sidati, rappelant que ce statut est confirmé par la Cour internationale de justice (avis légal du 16 octobre 1975).
    Entorse au droit international
    « Aussi, nous interpellons l’UE sur cet accord et lui demandons de ne pas tolérer que des produits agricoles, de pêche ou tout autre en provenance du territoire du Sahara Occidental illégalement occupé par le Maroc, puissent être commercialisés dans l’Union européenne », a-t-il martelé.
    « Accepter cet accord reviendrait à faire de l’UE le récipiendaire de la politique marocaine d’occupation, d’oppression et de pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental occupé », a encore dit M. Sidati.
    Ce qui constituerait, a t-il ajouté, « une atteinte grave au droit international et compromet les efforts en cours de la communauté internationale pour parvenir à une solution juste et pacifique du conflit du Sahara Occidental ».
    « Le peuple sahraoui continuera à s’opposer avec détermination à l’extorsion des richesses du Sahara Occidental par le Maroc et insiste auprès des pays de l’UE à s’abstenir de toute action pouvant faire d’eux les complices d’opérations de brigandage international illégal au Sahara Occidental », a conclu Mohamed Sidati.
    Algérie-plus, 18/2/2012
  • Marche panafricaine à Paris : « Sarkozy doit partir »

    Les refrains de l’indignation des ivoiriens et autres « panafricanistes » continuent de retentir dans les rues de Paris. Ce fut le cas ce week-end du 11 février. A l’approche des présidentielles françaises, ils ont voulu donner une connotation plus franco-africaine à leur manifestation. Il était donc question de définir la conduite à tenir des franco-africains lors des prochaines présidentielles en France. Les manifestants n’ont pourtant pas dérogé à la coutume. Dans la marche qui les a conduits de la place d’Italie à la place de la Bastille, ils ont exprimé de vive voix leur amertume face à la tragédie africaine. Ils s’en sont particulièrement pris aux présidents fantoches africains manipulés par l’Occident pour la cause impérialiste et néocolonialiste. Le couple Sarkozy-Ouattara a donc été encore une fois la cible des propos virulents et dénonciateurs des manifestants tout au long de leur marche.

    Passée la coutume, le meeting tenu à la place de la Bastille a eu pour sujet principal les présidentielles françaises. Les franco-africains ont décidé de se prononcer publiquement sur ces élections. Abel Naki, l’un des intervenants, a défini le cadre et les objectifs de la manifestation. Pour lui, Nicolas Sarkozy doit tomber dès le premier tour des élections. Il a lancé dans des termes à peine voilés un slogan du genre «Tout sauf Sarkozy ». Quant aux autres candidats, il les a invités à un marchandage du vote des franco-africains, dont le cordon ombilical n’a pas encore été rompu avec l’Afrique. Il a dressé quelques «revendications », le terme est de lui, que doit s’engager à satisfaire tout candidat sollicitant le vote de la communauté franco-africaine. 

     
    Selon Abel Naki, il n’est pas question de donner une consigne de vote. Pourtant le «Tout sauf Sarkozy » en est une. Il est plutôt question de créer un cadre de discussion avec les différents candidats. Il n’a pas manqué de souligner le poids non négligeable que représentent les franco-africains dans la population électorale française. Entendons Abel Naki, coorganisateur de la manifestation, dans ce large extrait de son intervention: « Notre premier objectif c’est que Nicolas de Bocsa Sarkozy doit tomber. Nicolas Sarkozy doit tomber dès le premier tour. Et les africains et les citoyens français sont tous unanimes là-dessus. Les afro-descendants, tous les peuples noirs, du monde arabe, nous sommes tous unanimes là-dessus. Et cet après-midi nous rentrons tous en campagne et nous allons battre la campagne du peuple africain, la campagne de la dignité de l’Afrique, la campagne de la libération de l’Afrique, la campagne de la dignité de l’homme noire. (…) 
     
    Aujourd’hui cette manifestation n’est dédiée à aucun candidat, ce n’est pas une manifestation pour battre campagne pour un candidat. Nous nous réunissons pour créer le cadre de discussion, pour créer le consensus, afin que tous ensemble nous choisissions le candidat qui pourra répondre aux revendications que nous allons lui présenter. Nous sommes d’accord sur plusieurs revendications. Nous sommes d’accord que la cellule élyséenne de la politique française en Afrique soit démantelée. Le candidat qui sera prêt à démanteler cette cellule élyséenne de la politique française en Afrique, nous serons prêts à le voter. Le candidat qui prendra en compte la souveraineté des États africains, ce candidat-là, nous serons prêts à le voter. Le candidat qui sera contre la Françafrique, contre les mallettes d’Argent, nous serons prêts à voter ce candidat.» 
     
    Cette stratégie de marchandage du vote des franco-africains suscite quelques interrogations. Aura- t-elle l’adhésion de tous les franco-africains? Sera-t-elle efficace? Est-elle politiquement correcte en se focalisant sur la politique étrangère du futur président français, au mépris de sa politique intérieure? Il sera bien difficile, voire impossible à tout président français, quel qu’il soit, de balayer du revers de la main un vieux système transafricain et néocolonialiste dans lequel des individus, des partis politiques et la nation française trouvent tous leur compte. En attendant, il faut espérer que ces «revendications » ne se transforment pas en billets de banque au profit de certains « leaders panafricanistes ». Il faut souligner que les congolais étaient remarquablement représentés à cette manifestation. Elle a eu le soutien de responsables politiques et d’Associations fortement impliqués dans la résistance patriotique ivoirienne. Blaise Pascal Logbo, président du COPACI, Brigitte Kuyo, Représentante du FPI, Anne Gnizako, présidente des 3000 Femmes pour la Côte d’Ivoire, Topo Léontine, présidente des Femmes patriotes et Christine Zékou, représentante du CODESCI ont tous apporté leur soutien à la manifestation à travers leur présence effective.

    Zeka Togui

    InfoAbidjan, 17/2/2012