Mois : février 2012
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La Russie est affrontée aux mêmes difficultés que les arabes et ne peut combattre pour eux
Le chercheur Russe spécialisé dans les affaires arabes, M. Dimitri Niokolsky a affirmé à El Khabar que la Russie est confrontée aux mêmes difficultés que le monde arabe. Il a insisté sur le fait que la Russie n’est pas l’Union Soviétique et qu’elle n’entrera pas en guerre pour défendre ses alliés arabes. Dans le même contexte, M. Dimitri Niokolsky a tenu à préciser : « défendre nos intérêts est une chose et soutenir nos alliés en est une autre ».Par H.S/ S.ALe chercheur Russe spécialisé dans les affaires arabes, M. Dimitri Niokolsky a affirmé à El Khabar que la Russie est confrontée aux mêmes difficultés que le monde arabe. Il a insisté sur le fait que la Russie n’est pas l’Union Soviétique et qu’elle n’entrera pas en guerre pour défendre ses alliés arabes. Dans le même contexte, M. Dimitri Niokolsky a tenu à préciser : « défendre nos intérêts est une chose et soutenir nos alliés en est une autre ».Contacté par El Khabar, Dr Niokolsky a expliqué que la Russie traverse une nouvelle phase dans la construction de ses alliés au Moyen Orient, justifiant que la Russie a perdu une partie de sa force en perdant son allié Guedafi. Dans ce cadre, il a expliqué : « Guedafi a été, pendant longtemps, un allié de la Russie, grâce à la position de Moscou au conseil de sécurité ». M. Niokolsky a prévu que le régime Syrien traversera une conjoncture difficile dans le cas où les forces arabes et occidentales s’ingéreraient et procèderont à un raid aérien tels qu’était le cas en Libye. Il a, toutefois, écarté toute ingérence militaire Russe pour protéger le régime d’Al-Assad, rappelant la déclaration du ministre Russe des Affaires Etrangères Serguei Lavrov, dans laquelle il a rappelé que la Russie sera dégagée de toute responsabilité dans le cas où il y aurait une éventuelle ingérence étrangère en Syrie.A ce propos, le politologue Russe a expliqué que toute ingérence militaire en Syrie conduira à une guerre régionale et internationale écartant le soutien militaire de la Russie au régime Al-Assad. Il a, aussi, affirmé que la Russie d’aujourd’hui n’est pas l’ex URSS, signifiant que la Russie affronte l’occident sur les plan médiatique, diplomatique et sur le plan des renseignements, mais pas militairement.El Khabar, 26/2/2012 -
Un prince saoudien accuse le Qatar
En déclarant, dans une réunion restreinte au Caire, que le Qatar «planifie, pour le compte d’Israël, la déstabilisation de son pays», le prince saoudien Talal Ibn Abdelaziz, frère du roi Abdallah, a jeté un gros pavé dans la mare, selon des sources médiatiques. Le prince fustige une alliance «fatale» de la famille royale de l’Arabie Saoudite avec l’émirat du Qatar, concoctée sur instruction américaine. Il estime ainsi que l’Arabie Saoudite ne sera pas épargnée par les événements qui affectent certains pays arabes, et prévoit «une période sanglante» dans toute la région du Golfe. Il menace enfin de dévoiler, prochainement, les dessous d’une conspiration internationale visant à pousser son pays sur les premières lignes dans une éventuelle agression occidentale contre l’Iran.Les médias pro-saoudiens se sont empressés à publier un démenti – qui reste à vérifier – de cette déclaration. Ce qui prouve que les propos du prince ont non seulement eu de l’écho, mais risquent de déteindre politiquement sur la cohésion d’une fratrie minée par la lutte des clans.Le prince Talal est connu pour son caractère entier et iconoclaste. Il a déjà publiquement contesté la légitimité du prince présomptif, Nayef Ibn Abdelaziz, désigné récemment suite à la mort du prince Sultan. Il menace de démissionner du conseil de la bay’a, où toutes les branches de la famille royale se réunissent pour prêter allégeance au souverain désigné.Ghania B. -
GEOPOLITIQUE – L’Espagne, enfin véritable porte européenne du Maghreb ?
C’est une tradition instaurée par Felipe González et respectée depuis par tous les chefs du gouvernement récemment débarqués à La Moncloa. Le premier déplacement à l’étranger honore systématiquement le voisin marocain. Ainsi, le 19 janvier dernier, Mariano Rajoy s’est rendu à Rabat, pour sa première visite officielle à un chef d’Etat étranger. L’homme fort du Parti populaire (PP) est arrivé dans un contexte particulier, notamment après les déclarations de l’islamiste modéré, nouveau responsable de l’exécutif marocain, Abdelilah Benkirane, qui concédait, vingt-quatre heures avant la rencontre entre les deux hommes : « Nous sommes voisins et donc obligés à nous entendre du mieux possible. Même si cela sera peut-être plus compliqué avec Rajoy »Durant sa campagne pour les élections générales, Mariano Rajoy avait laissé entendre qu´il dérogerait à la tradition instaurée par Felipe González voulant que tout nouveau président espagnol élu se rende en premier au Maroc. En quittant le pouvoir en 1996, le premier président de gouvernement socialiste de l´ère démocratique en Espagne avait fait cette recommandation à son successeur du Parti populaire, José María Aznar. A son tour, José Luis Zapatero donnera ce même conseil à Mariano Rajoy, dans un premier temps peu enclin à suivre la tradition.A la surprise générale, alors que tout le monde l´attendait à Bruxelles, le nouveau président avait tout de même choisi de se rendre au Maroc, le 19 février dernier, pour son premier déplacement après investiture. Quelques jours auparavant, l’homme fort du PP clamait pourtant que l´Europe était sa « priorité des priorités ». Sa première ambition étant de faire entrer l´Espagne dans le « noyau dur » des décideurs aux côtés de la France et de l’Allemagne.De José María Aznar, « l’homme qui hait le Maroc », à Mariano Rajoy, « l’ennemi du Maroc »Lorsque l´ancien président conservateur, José María Aznar, avait bloqué l´initiative de Jacques Chirac destinée à faire adopter par les pays de l´Union européenne une position sur le Sahara occidental alignée sur celle de la France, il avait eu droit, lors de sa seconde visite officielle à Rabat -au début des années 2000-, aux plus virulents commentaires de la presse, un quotidien marocain titrant même en grandes manchettes : « L´homme qui hait le Maroc ».La crise diplomatique qui a suivi entre Madrid et Rabat sur fond de conflit de Perejil, en juillet 2002, lorsqu’une unité amphibie espagnole ira déloger le groupe de gendarmes marocains qui venait d’occuper ce rocher litigieux situé à 300 m des côtes marocaines, apportera la preuve que l´inflexible Aznar ne se laisse pas intimider par les manœuvres du roi Mohammed VI.Plus récemment, c’est Mariano Rajoy qui a été la cible d´une manifestation massive à Casablanca, organisée par le pouvoir conjointement avec onze partis politiques, le qualifiant d´ »ennemi du Maroc ».Le premier reproche attribué à Mariano Rajoy remonte déjà à quelques années. Alors qu’il était encore leader de l´opposition, il avait eu la maladresse de déplorer l´assaut brutal lancé le 8 novembre 2010 par les forces d´occupation au Sahara occidental pour déloger les 20.000 Sahraouis qui avaient pris place dans le camp de protestation pacifique de Gdeim Izik, situé aux abords d´Al Ayoune.Des relations litigieuses qui trainent depuis plus de 500 ansLes relations hispano-marocaines traînent derrière elles plus de 500 ans de conflits et de crises intermittentes. Pourtant, l’Espagne et le Maroc ont un long passé historique commun, des affinités culturelles qui remontent loin dans l’histoire. Tout cet héritage commun devrait plutôt unir les deux pays au lieu de les séparer.Beaucoup de litiges planent sur ces relations fragiles : le retour de l´Espagne à sa position traditionnelle de soutien à l´autodétermination au Sahara occidental, le statut des villes enclavées Ceuta et Melilla, considérées comme « villes occupées » par le Maroc. Mais aussi le laxisme des autorités marocaines dans la lutte contre l´émigration clandestine et le trafic de drogue, des phénomènes souvent exploités comme instruments de pression sur Madrid.L´importance de tous ces thèmes va bien au-delà des visites protocolaires, il n´est pas sûr que la multiplication de ces petits gestes d´apaisement puisse suffire pour faire l´impasse sur ces dossiers litigieux qui empoisonnent les relations bilatérales depuis de nombreuses années. Certes, ces relations sont privilégiées au plan économique et commercial, l´Espagne étant le second investisseur au Maroc après la France, et son second client.Mais les récents changements entrainés par le printemps arabes pourraient avoir de nombreuses répercutions pour la politique méditerranéenne de la Péninsule.Le printemps arabe pourrait changer la politique méditerranéenne de l’EspagneLes répercussions du printemps arabe sont loin d’être terminées. Alors que les processus politiques qui ont conduit la révolte arabe peuvent engendrer liberté et développement, ou causer frustration et chaos, la position géostratégique de l’Espagne sera affectée sur le long terme.La vague de liberté, née en 2011, qui s’est écrasée contre l’autoritarisme, n’a sûrement pas dit son dernier mot et continuera probablement sa route en parcourant le Maghreb et le Moyen-Orient pendant des années. Une situation qui devrait conduire à une redéfinition de la politique étrangère espagnole de l’espace méditerranéen. L’Espagne est probablement le pays de l’UE qui a plus à gagner, si les changements dans le monde arabe conduisent à la prospérité, à une plus grande stabilité et à la démocratie. Il est temps que la politique méditerranéenne de l’Espagne soit guidée vers des projets plus réalistes, soit plus pratique et plus cohérente que celle employée au cours de ces dernières années.En revanche, à l’inverse, si les transitions enclenchées par les révoltes entraînent la mise en place de politiques encore plus autoritaires, l’Espagne sera alors à la limite d’un profond fossé entre le nord et le sud de la Méditerranée.Le nouveau gouvernement espagnol dirigé par Mariano Rajoy a là une opportunité exceptionnelle de reprendre le leadership dans la région méditerranéenne avec des propositions ambitieuses, courageuses et cohérentes, d’après les besoins d’une région en pleine mutation.Benjamain IDRAC et Priscyllia CANABATELepetitjournal.com ( Espagne) Lundi 27 février 2012 -
Les candidats à la présidentielle en France doivent intégrer la question sahraouie
SMARA (camps des réfugiés sahraouis) – Le 1e maire-adjoint de la ville de Ris-Orangis (France), Ange Balzano, a exhorté dimanche à Smara les candidats à la présidentielle française à intégrer dans leur programme la question sahraouie et afficher clairement leur position.« Nous saisissons l’occasion de la prochaine présidentielle pour demander aux candidats d’intégrer la cause sahraouie dans leurs programmes et d’afficher clairement leurs intentions et positions vis-à-vis de cette question dans le cas où ils seraient élus », a déclaré à l’APS, M. Balzano (socialiste).Pour lui, c’est l’occasion espérée de faire entendre en France la voix des Sahraouis et de mieux faire connaître au peuple français leur cause et, surtout, « faire pression sur ceux qui bloquent le dossier au niveau du Conseil de sécurité ».« Nous devons nous battre pour faire valoir les droits des Sahraouis et informer le peuple français sur la position de nos autorités sur la question », a-t-il dit, estimant que si la gauche devait l’emporter aux élections, « il y aurait peut-être un espoir », mais si le président sortant Nicolas Sarkozy était réélu, « il n’y aurait malheureusement aucun espoir et il faudrait se battre jusqu’au bout ».« C’est malheureux que la France refuse toujours de soutenir (le) peuple (sahraoui) à qui on a pris de force sa terre », a déploré M. Balzano qui visite pour la première fois les camps des réfugiés afin de partager avec eux, le 36e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).Pour lui, le peuple français « n’est pas conscient de ce qui se passe au Sahara occidental ».« Moi-même je ne pensais pas que la situation était aussi grave et que le +mur de la honte+ (divisant le Sahara occidental en deux), que je visite pour la première fois, est protégé par des millions de mines », a-t-il confié.« J’ai visité le mur de Berlin pendant la guerre froide et on pouvait s’en approcher. Ce n’est pas le cas du mur militaire marocain truffé de mines et qui a déjà fait plusieurs victimes », a-t-il ajouté.Le défenseur de la cause sahraoui, qui a salué l’hospitalité de l’Algérie qui accueille sur son territoire les réfugiés sahraouis ayant fui la répression de l’armée marocaine, a souligné que cette situation ne peut toutefois perdurer. « Les Sahraouis doivent recouvrer leur indépendance et il faudra que chacun de nous fasse pression sur le gouvernement français pour qu’il change sa position de soutien au royaume du Maroc », a-t-il affirmé.Abondant dans le même sens, l’avocate française Elise Taulet a appelé les candidats à la présidentielle en France à prendre conscience de la situation du peuple sahraoui aussi bien dans les camps des réfugiés que dans les territoires occupés par le Maroc.La jeune avocate, qui visite elle aussi pour la première les camps des réfugiés, a estimé que la question sahraouie doit être prise en considération par tous les candidats quelle que soit leur tendance politique.« Une fois que les élites auront sérieusement pris connaissance de la juste cause sahraouie, ils seront obligés de la soutenir et de cesser de bloquer le droit des Sahraouis à l’autodétermination. Il n’y a pas d’autre issue pour la France que de reconnaître la justesse du combat du peuple sahraoui », a-t-elle ajouté.L’avocate explique le soutien de la France à l’occupation marocaine du Sahara occidental par le souci de préserver ses intérêts au Maroc.« La France ne peut froisser les autorités marocaines car elle veut protéger ses entreprises », a-t-elle relevé, déplorant le black-out entretenu par les médias français sur le conflit du Sahara occidental.Elise Taulet s’est dite désolée de constater que « les Français ne connaissent pas le conflit sahraoui et ne savent pas ce qu’endure le peuple sahraoui ».L’avocate a exprimé sa colère par rapport à ce que vit le peuple sahraoui, appelant la France à revoir sa position sur ce conflit qui dure depuis plus de trente ans.Elle a qualifié le « mur de la honte » qu’elle a visité samedi d’ »atteinte aux droits de l’homme, affirmant qu’elle compte, dès son retour à Paris, sensibiliser, à travers des débats, des reportages filmés et des photographies, les médias français sur le drame du peuple sahraoui spolié de sa terre.« Les médias espagnols parlent souvent de la cause sahraouie, alors que les médias français s’y refusent », a-t-elle constaté.Elise Taulet, qui a assisté aux procès de détenus politiques sahraouis, en qualité d’observateur, a été « choquée » par le déroulement de ces procès lors desquels les magistrats attendaient les « ordres » qui venaient des autorités marocaines.Une délégation française composée de dizaines d’élus locaux, avocats, syndicalistes, membres de la société civile, parlementaires et représentants des associations de soutien au peuple sahraoui se trouve depuis samedi en visite dans les camps de réfugiés sahraouis. (APS) -
L’objectif de la caravane est de prendre conscience du problème sahraoui
SMARA (camps de réfugiés sahraouis) – Le producteur franco-algérien, Farid Benlagha, a indiqué dimanche à Smara (camps des réfugiés sahraouis) que l’objectif de cette caravane est de prendre conscience du problème sahraoui et de leur souffrance quotidienne.« L’objectif de cette caravane est de prendre conscience du problème sahraoui et de voir comment le peuple souffre au quotidien mais aussi de nous inciter à prendre des démarches en France, facteur principale du blocage de l’autodétermination », a précisé à l’APS, M. Benlagha.« Il faudra essayer d’influer sur la politique française pour d’abord faire connaître ce problème méconnu par les français et essayer de faire changer la position de la France qui est le soutien des forces d’occupation », a-t-il ajouté.M. Benlagha qui dit avoir été marqué par l’histoire de l’Armée de libération nationale (ALN), a précisé qu’il était vraiment choqué de constater cette situation.« La France a des énormes intérêts avec le Maroc sur le plan stratégique et économique, notamment dans l’industrie. Cela lui permet d’avoir une place forte au Maghreb. C’est l’une des raisons qui la pousse à soutenir le Maroc », a-t-il relevé.Pour lui, le soutien de la France est « calculé » et est « relativement vicieux » et qui va à l’encontre des droits de l’homme et de la volonté d’un peuple de pouvoir vivre libre, appelant à rendre hommage à l’Algérie pour son soutien aux causes justes et au droit des peuples à l’autodétermination.Sur ses prochaines étapes une fois de retour en France, M. Benlagha a précisé qu’il allait essayer de convaincre ses amis journalistes en vue de médiatiser la cause sahraouie.« Les médias doivent jouer un grand rôle et c’est à partir de là que les citoyens auront connaissance de cette question », a-t-il soutenu, appelant par la même occasion les différents candidats à la présidentielle de se positionner sur la question.De son côté, Ziad Mokhtaria, présidente de l’association de solidarité et d’échanges internationaux Ris-Orangis a indiqué qu’après avoir soutenu la cause palestinienne, elle a annoncé sa mobilisation pour la cause sahraouie, regrettant le fait que le conflit du Sahara Occidental n’ »est pas du tout évoqué en France ».« En tant que présidente d’une association, j’ai fait plusieurs expositions sur la question sahraoui, et à ma grande surprise je n’ai pas eu beaucoup de monde. J’avais invité également les médias qui ont décliné l’invitation sauf le Républicain », a-t-elle déploré, souhaitant que les Socialistes inscriront la question du Sahara Occidental dans leur programme. (APS) -
Bouteflika réitère la position de l’Algérie en faveur de l’autodétermination du peuple Sahraoui
Par Mourad ArbaniLe président Abdelaziz Bouteflika a réitéré dimanche la position immuable de l’Algérie en faveur du principe de l’autodétermination du peuple sahraoui, s’agissant du conflit du Sahara occidental.» La célébration du 36ème anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique qui se tient au lendemain de la tenue du 13ème congrès du Front Polisario et des résultats réalisés, m’offre l’opportunité de réitérer l’attachement de l’Algérie à l’application ferme de la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation, et son soutien aux efforts de la communauté internationale visant la promotion d’une solution fondée sur l’autodétermination du peuple sahraoui « , a écrit le président Bouteflika, dans un message adressée à Mohamed Abdelaziz , président du Polisario , à l’occasion du 36 éme anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique.Le chef de l’état algérien a également fait part de son » vœu » de voir » couronner de succès les rencontres informelles initiées par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour la reprise des négociations entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario « .En sa qualité de pays voisin, écrit encore Bouteflika au chef du Polisario, l’Algérie » continuera à encourager les deux parties à poursuivre et intensifier le dialogue dans le respect de la légalité internationale afin de parvenir à une solution garantissant le droit d’autodétermination au peuple sahraoui « .Le message du président Bouteflika, dans lequel il rappelle la position de l’Algérie, en faveur de l’autodétermination survient le jour même où la secrétaire d’Etat américaine, en visite au Maroc avait déclaré que le plan marocain en faveur d’une large autonomie des territoires sahraouis, dans le cadre de la souveraineté du royaume est » sérieux, réaliste et crédible « .En réaffirmant ainsi la position algérienne, sur ce dossier, le président Bouteflika entend certainement dire que l’Algérie ne cédera pas aux pression des amis du Maroc, notamment la France et les USA. Sauf que l’expression de cette position montre que sur ce dossier Alger et Rabat sont toujours à la même case de départ. Ce qui est de nature à refroidir à nouveau les relations bilatérales qui ont connu ces derniers temps un regain de dynamisme laissant entrevoir de meilleures perspectives entre les deux pays.Algérie-plus, 26/2/2012 -
Sahara Occidental : Les 36 ans de la RASD célébrés
Le 36e anniversaire de la proclamation de la République sahraouie a été célébré en fanfare hier au camp des réfugiés de Smara. L’occasion paraissait propice pour non seulement réaffirmer l’engagement sahraoui à poursuivre la lutte mais aussi pour refléter en toile de fond la volonté du Front Polisario de passer le flambeau aux générations montantes.La manière avec laquelle les dirigeants sahraouis ont célébré ce 36e anniversaire en dit long sur cette volonté de poursuivre la lutte par «tous les Sahraouis». Et pour cause, des défilés populaires véhiculant tout le vécu des populations sahraouies ont été dominés par des files de jeunes et de moins jeunes portant tout ce qui construit la société sahraouie. Ce message de prise de relais par le jeune et l’enfant sahraouis a été marié à un autre message : celui des institutions consacrées par la RASD, notamment l’éducation, la culture et la santé. Cet anniversaire a été aussi marqué par une nouvelle édition du «Sahara Marathon» qui attire de plus en plus de sympathisants. Beaucoup d’invités ont marqué par leur présence ces festivités populaires de la RASD dominées cette fois-ci par une grande présence d’élus français et d’acteurs de la société civile de ce pays, tant interpellé par le Front Polisario sur ses positions dans le conflit.Cette France est considérée par les Sahraouis comme étant la principale responsable du chaos qui règne dans la région. La série des discours a été inaugurée par celui du Premier ministre de la RASD, Abdelkader Taleb Omar, qui, habitué à s’exprimer d’une voix tranquille, a réitéré la détermination du Front à poursuivre la lutte «jusqu’au parachèvement de l’indépendance nationale».Devant des milliers de personnes, Taleb Omar a, une nouvelle fois, accusé le Maroc d’avoir provoqué la «destruction du monde arabe», en général, et de l’Afrique du Nord, en particulier. C’est dans ce sens que le responsable sahraoui a imputé au Maroc «l’échec d’une construction maghrébine». Selon le Premier ministre sahraoui, «la politique marocaine transgresse les droits de l’homme et la légalité internationale». Une politique, dit-il, qui s’accompagne de phénomènes intrinsèques comme le trafic de drogue et la contrebande.Taleb Omar n’a pas omis de mettre en relief le rôle positif dans le domaine humanitaire que jouent l’Algérie et le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui présidé par Mahrez Lamari.De notre envoyé spécial dans les camps des réfugiés sahraouis, Yassine MohellebiLe Jeune Indépendant, 26/2/2012 -
Bouteflika envoi des militaires pour prospecter la situation sécuritaire près des frontières
Une commission militaire et sécuritaire algérienne s’est déplacée hier d’Alger à Tamanrasset dans le cadre d’une mission de reconnaissance de la situation sécuritaire et humanitaire sur les frontières algéro-maliennes.Une source bien informée à indiqué qu’une mission sécuritaire s’était déplacée sur la base d’une instruction du président de la république pour examiner la situation sécuritaire sur le terrain à quelques jours de la tenue du haut conseil qui examinera la situation dans le nord Mali et son impact sur la sécurité nationale. Le président a, ajouté cette source, décidé de convoquer le haut conseil à la sécurité nationale à tenir une réunion sur les développements au nord du Mali, après la publication de rapports évoquant la perte par l’armée malienne de plus de la moitié des terres qui constituent le territoire Azawad qui connait depuis le 17 janvier une rébellion armée menée par deux principales factions, le mouvement national pour la libération de l’Azawed dirigé par Mohamed Ag Najim et le mouvement Ansar eddin dirigé par Ayad Ghaly.
Des rapports sécuritaires indiquent que l’Algérie craint que le conflit ne se transforme en guerre civile ethnique particulièrement avec la présence de minorité malienne d’origine africaine des tribus Songhai et Falat. État-major de l’Armée Nationale et populaire a dépêché de nouvelles unités militaires à la frontière algéro-malienne pour renforcer les mesures sécuritaires dans la région, et à renforcer sa présence par des forces aériennes supplémentaires.Nos sources indiquent que l’armée malienne a perdu durant 5 semaines seulement du début des événements, entre 400 et 500 soldats, tués, détenus ou déserteurs, ce qui est un nombre important pour les moyens de l’armée malienne dont le nombre ne dépasse pas les 16000, la dégradation de la situation sécuritaire va pousser les autorités maliennes à annoncer l’état d’urgence, et à mobiliser plus de forces pour récupérer les villes, les villages et les routes principales qui sont sous le contrôle des forces rebelles dont le nombre varient entre 2000 et 3000 éléments et dont la majorité est revenue de Libye après la chute du régime Kadhafi.El Khabar, 26/2/2012
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L’escale algérienne
par Soraya HakimInvitée avec le cérémonial qui sied par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci qui s’est montré très honoré, Hillary Clinton a eu à différer une première fois sa visite dans notre pays avant d’être annoncée pour le 25 de ce mois. La secrétaire d’Etat américaine a choisi cette date pour une question d’agenda. Vendredi passé, la dame du département d’Etat s’est rendue d’abord en Tunisie pour 24 heures où elle était conviée avec une soixantaine de pays à la réunion du «Groupe des Amis de la Syrie». L’Algérie sera pour elle un pays par lequel elle transite. Tout juste deux heures, contrairement à deux jours pour le Maroc – pour avoir des entretiens exclusivement avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
En deux heures de temps ils devront faire le tour des questions bilatérales, des législatives, des réformes et l’on devine aisément que les relations algéro-marocaines seront évoquées, notamment la question des frontières. Elle tentera, sur la crise syrienne de ramener la position algérienne sur le même dénominateur commun.. Deux heures à peine, le crédit qu’accorde l’Administration américaine se résume à deux heures de temps. Une petite escale juste pour féliciter l’expérience algérienne dans la lutte anti-terroriste pour sécuriser le Maghreb. C’est le lien qui nous privilégie. Autre chose, les Tunisiens et Marocains sont de loin plus fréquentables. Ces deux pays n’ont jamais été la Mecque des révolutionnaires. L’Algérie paie le prix de son soutien à la cause palestinienne et au Polisario. Les voisins qui nous entourent se montrent plus serviles et ne veulent à aucun prix chiffonner leur protecteur qui reste l’ami du roi. Avec sa visite éclair, l’ex-première dame des Etats-Unis n’aura pas pris le temps de jeter un coup d’œil sur les sites pittoresques d’Alger la Blanche et encore bien moins d’acheter une carte postale. Peut-être une autre fois !Le Midi Libre, 26/2/2012
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Vive la Russie syrienne, par El Yazid Dib
Le veto par définition est une perversion diplomatique. Il s’assimile sans ambages à une effraction dans l’équilibre censé contenir la justice internationale. Il ne s’offre dans un partage bigarré que dans l’inélégance des Etats qui se le sont offert sans égards aux autres.Ce conseil dit de sécurité où les membres comme des quindécemvirs veillent à garder «les livres sibyllins» n’est plus une aubaine pour la paix ni pour son maintien. Il n’est en fait qu’un accord vétilleux par lequel toutes les guerres passent. Le monde depuis la conférence de Yalta vit dans une torsion de totale différence, perclus et en eternel quête d’un aplomb juste et durable.
La Russie syrienne n’est pas uniquement une contrariété face au désir hégémonique américain. Elle est aussi l’autre mesure que depuis 1945 les Etats unis refusent d’admettre au profit d’une justice internationale. Le veto longtemps usité par l’oncle Sam est vite perçu comme un bris de glace dans l’harmonie façadière qui sévit au sein du conseil de Manhattan. A ce même moment, c’est à dire à celui où la puissance sino-américaine marque son entêtement à ratifier une condamnation inégale châtiant unilatéralement le régime pourri de Damas, l’entité sioniste met dans l’embarras du choix Abbas Mahmoud. Ou moi ou Hamas. Drôle de diplomatie, qu’encourage Obama. Au conseil de sécurité, la Syrie devait être à l’instar des palestiniens, propriétaires de droits seulement à bafouer. Ici la parole est certes une équation de force économique mais s’enracine également dans les méandres d’une idéologie que l’on dit disparue. L’on y voit que le pilonnage, les images facebook, les ruines de Homs, les bouches vitupérant le régime Susan Rice, la copie clownée du président américain devient prophétique en sermonnant les deux puissances sur leur prochain regret. Elle les blâme d’avoir utilisé un droit inique qu’elle-même n’a cessé de brandir à chaque fois que Tel-Aviv est sommée de comparaitre au banc des coupables. Ce veto est jugé par ceux qui en sont dérangés dans leurs desseins, comme étant un alignement frontal sur la démarche d’un dictateur qui veut chaque jour tuer son peuple. Ainsi les arguments à court de raisonnement vont dans tous les sens. On leur dit qu’il ne fallait pas s’inscrire dans une telle dynamique qui n’ira qu’en stimulant les exactions contre la population civile et enhardit la persévérance de la force locale. L’on n’insinue jamais l’autre partie, antagoniste au régime. Croyez-vous que l’entièreté du peuple syrien est dans la rue pour gommer ses dirigeants ? L’autre partie, ce sont eux. Les services, l’intelligence et la subversion. Les régimes post révolutionnaires tunisien, libyen ou égyptien nous donnent l’exemple, une année après de quoi ca retourne. L’autre partie est selon les promoteurs de l’obligation à faire mourir le régime syrien, personnalisée exclusivement dans la diversité du peuple. Ainsi dans les rues de villes l’armée tire sur le peuple. Débile jugement. Un peuple qui se soulève peut en moins de 18 jours mettre en fuite ou en prison son dictateur. Un « peuple » qui depuis une année est cité dans tous les JT comme victime n’a pas le droit de vivre, si cela en est le cas.
L’autre partie est celle que dirigent le département américain et ses appendices installés dans les coulisses d’une ligue arabe liguées corps et âme à l’injonction à la mode d’une politique prônant la libération de l’élément humain arabe. Un consortium de renégats mous à l’action mais prompts à la rescousse. Ils viennent des métropoles étrangères moissonner ce que spontanément l’enfant, le caricaturiste, le poète syrien a voulu entamer pour se faire laisser voir un avenir libre et radieux. Applaudis, quand ils ne sont pas procréés par Doha et autres intérêts occultes ; ces nouveaux opposants, touts prêts à bien parler sont volontiers reçus sur les perrons de l’Elysée ou ceux de la maison blanche. Antoine Basbous dans son dernier livre « le tsunami arabe » nous donne aléatoirement le contre exemple de la facilité qu’ont les éventuels futurs et probables maitres de la scène arabe à être reçus avec toute l’aisance par les dirigeants du monde au moment où un président en exercice est contraint de faire une longue chaine d’attente en vue de franchir les mêmes perrons. Ils sont une pure création des officines de la haute déstabilisation. Certains ne cachent plus leur embarras. Ainsi le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé s’est vite dévoilé en disant « nous allons aider l’opposition syrienne à se structurer. Le régime doit constater qu’il est totalement isolé, il va y avoir des sanctions économiques ». sans commentaires.
Au début du soulèvement l’innocence était de la partie. Les chasseurs de révolutions se sont vite réveillés et prenant leurs cors, commençaient à vociférer les pires atrocités du parti unique, du régime familial, du système fermé, de la rente particulière. Ainsi nous disons, que le président de la Syrie doit légèrement partir. Son ère est à jamais révolue nonobstant la nostalgie qu’il put recréer dans le cœur des nationalistes.
Ce veto vient à la faveur d’une possibilité de pouvoir enfin contredire les Etas unis. L’on montre ainsi que ce moyen exorbitant dans l’usage du droit universel n’est toujours pas saint d’esprit. Il suscite de la réprobation selon l’arrangement des uns et des autres. L’histoire parfois devient risible. Cette histoire nous a enseigné que c’est par essence, philosophie ou idéologie que l’on fait des révolutions et l’on mène des politiques. Elles ne peuvent été faites que contre des puissances coloniales et des forces étrangères. On ne le fait pas avec ces forces et en leur compagnie contre son propre peuple. Ceci ne sera donc qu’une contre-révolution. En Syrie la situation demeure fort complexe. Comme chez nous. L’affaire palestinienne, la guerre contre l’Irak, l’Afghanistan, les révolutions arabes surtout de la Libye ; ont bien démontré le fossé qui sépare la rue et le peuple des palais royaux, des cabinets présidentiels mais aussi du conseil de securité où aucun Etat arabe n’est entendu avec un semblant de droit de veto. Celui-ci est une chasse gardée pour les seigneurs. Les uns s’essayent à manœuvrer de la manière la plus mesquine tentant de ne pas lorgner sur le mal que font les nouveaux libérateurs des peuples, les autres s’échinent à la démonstration du contraire par l’indéfectible soutien nonobstant la matraque ou l’interdiction de marcher. Le veto sino-russe n’est que la bonne réponse pour un peu débarbouiller la domination exercée sur les peuples via leurs dirigeants que l’on peut qualifier au gré des intimités comme saumâtres et indésirables. Il est aussi venu réconforter l’avis des mécréants quant à la religiosité de ce droit qui n’a plus raison d’être. L’on voit l’indignation de l’autre coté prendre de l’ampleur. Les procédures esseulées comme bon usage de la diplomatie réciproque d’antan prennent le relais. Les Etats unis ferment leur ambassade, le Royaume unis également. La machine à convaincre les autres commence à fonctionner. Ils gueulent à faire peur à tout le monde. Oui pour le veto, s’il est brandi contre Israël pour les séculaires bestialités commises contre un peuple encore non-membre reconnu par l’ensemble e la communauté internationale. Oui pour le veto s’il s’instaure comme mondanité dans la résurgence de l’équité universelle. Oui pour ce veto s’il arrive à réduire l’effet de serre et à abolir la fabrication des armes de guerre. C’est ainsi que l’on voit dans l’acte sino-russe une certaine distanciation stratégique dans l’unicité sécuritaire qui a émaillé ces derniers temps la sphère politique mondiale. Que le peuple syrien soir rassuré la paix ne peut provenir de Paris ou de Londres. Elle ne sera pas pour eux une offrande à octroyer par les mains atrophiées d’un Obama prévendu ou d’un Sarkozy en ultime sautillement électoral. Cette paix, cette liberté, ce recouvrement de droits humains, seront manufacturés par eux-mêmes, chez eux. Sans conseil de quiconque, ni conseil d’aucune securit. Non justement à ces vétos qui fragmentent l’unité des peuples, qui attisent les douleurs et qui aggravent les situations. Que dire de ces multiples vetos qui ont eu à bloquer non seulement l’indépendance, premier droit des peuples ; mais obstruent encore la voie de la liberté et du droit de vivre en autodétermination. Les Palestiniens, les sahraouis, les personnes affamées, les sans abris, les chômeurs, les femmes maltraitées, les harraga, les sidaïques, ceux sont eux qui méritent de se lever en veto aux titulaires eternels du veto.
Bouillon de Culture, 10/2/2012