Année : 2011

  • Le peuple algérien, fidel allié du peuple sahraoui

    Méprise révélatrice

    Dans son exemplaire d’hier, le Jeune Indépendant publiait une carte plutôt fantaisiste de l’UMA mais conforme au rêve expansionniste du trône voisin. Une carte où la Séguia El-Hamra wa Wadi Eddhahab n’apparaît pas, comme celle que publiait dans le temps la chaîne Al Jazeera avant de se corriger et de revenir à une carte fidèle aux frontières internationalement reconnues des six pays qui composent le Grand Maghreb. Le Jeune Indépendant aurait-il décidé de tourner le dos à la cause sahraouie et de rejoindre l’équipe des Juda et de bouffer au tajine du sultan, à l’image des nobles panses du Corcas ? Serait-il tenté, à l’instar de la clientèle tricolore, par les charmes de la Mamounia ou ceux de Marrakech la secrète? En un mot, le journal aurait-il monnayé un acte surprenant, contraire à sa ligne et surtout injuste. Rien de tout cela ! En vérité, il ne s’agit que d’une malheureuse erreur… d’optique. Faut-il y voir la main des djinns de Chamharouch, l’autre sultan au Maroc ? 

     
    Cependant, l’erreur a été plus révélatrice qu’un sondage makhzénien. Une erreur quand même réjouissante quelque part puisqu’elle s’est finalement avérée très instructive au vu des nombreuses réactions suscitées dans les diverses couches de la société algérienne. Du simple citoyen au haut responsable en passant par le cadre moyen, les Algériens s’inquiétaient auprès du journal. Parfois orageusement, faut-il admettre. Bien qu’on reconnaisse au Jeune Indépendant une position immuable sur la question du Sahara occidental, ses lecteurs tenaient à obtenir par eux-mêmes les réponses à leurs questionnements. Ils tenaient surtout à s’assurer que le journal ne s’était pas renié et qu’il n’avait pas opéré là un virage à la marocaine. 
     
    Pas une seule voix algérienne n’est venue approuver, encourager ou feliciter le journal pour la publication d’une carte, somme toute non reconnue à l’ONU, parce que faussée justement par les fausses frontières auxquelles prétend encore le trône, alors que pas un seul Etat ne les reconnaît. Quoi qu’il en soit, la méprise sur cette méprisable carte vient nous conforter dans notre conviction que les Algériens ne sont pas du tout prêts à retirer leur soutien aux Sahraouis. Du moins tant qu’on leur reniera leur droit inaliénable à l’autodétermination. M. Z.
    mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 23/11/2011
  • Front Polisario: «  » Le Maroc bafoue le droit international «  »

    Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont condamné la décision prise par le Maroc d’inclure le Sahara occidental dans les élections législatives, qu’ils jugent d’ « une grave violation du droit international » dans les territoires non-autonomes attendant la décolonisation.

    Dans une lettre adressée lundi au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, le président Abdelaziz, a considéré que cette inclusion est une violation « grave » du droit international. « L’inclusion du Sahara occidental dans les élections législatives marocaines est une violation grave du droit international en ce qui concerne les territoires non-autonomes contenus dans l’ordre du jour du Comité spécial des 24 et de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale », a-t-il rappelé.

    « Le gouvernement sahraoui qui est membre au sein de l’Union africaine (UA), tout comme le Front Polisario qui est une partie dans le processus de paix sous l’égide des Nations unies ne peuvent dénoncer une nouvelle forme de politique de fuite en avant du Maroc dans les territoires non-autonomes », est-il écrit à cet égard.

    « La violation des droits de l’Homme par le Maroc laisse ce pays loin des médias et des observateurs internationaux », a déclaré Mohamed Abdelaziz.

    S’ajoute à cela, les opérations de pillage par le Maroc des richesses naturelles du Sahara occidental.

  • ESPAGNE : Mariano Rajoy face à de grands defis

    Après sa victoire électorale historique et à une écrasante majorité : 186 sièges sur 350. Le Parti populaire espagnol est en mesure de gouverner, seul, le pays. Son leader, Mariano Rajoy, 56 ans, tombeur du socialiste Zapatero qui avait jeté l’éponge bien avant les élections en avançant le scrutin sera investi Premier ministre, le 20 décembre. Mariano Rajoy hérite d’une Espagne exsangue, laminée par trois années d’une grave crise économique. Le pays, qui était sorti début 2010 d’une récession de plus de 18 mois, menace d’y replonger. Le PIB devrait croître d’à peine 0,7% cette année et en 2012, selon la Commission européenne. 
     
    L’Espagne détient aussi le triste record du taux de chômage le plus élevé de la zone euro : il touche désormais 21,52% de la population active et 45,8% des jeunes. Près de 5 millions d’Espagnols sont sans emploi, et près d’un quart (22%) des familles vit sous le seuil de pauvreté. Le secteur immobilier est toujours aussi sinistré et les banques espagnoles présentent d’importants risques systémiques. Le nouveau Premier ministre va devoir agir très vite : l’Espagne est dans l’oe il du cyclone des marchés – ses taux d’emprunt à dix ans ont atteint le niveau record de 7% la semaine dernière. 
     
    Pour les rassurer, Mariano Rajoy a promis de redresser coûte que coûte les finances publiques du pays. Il s’est engagé à ramener le déficit à 4,4% du PIB, l’an prochain, et 3% en 2013, alors que l’objectif de 6% pour cette année semble déjà compromis par le dérapage des comptes publics des 17 régions semi-autonomes d’Espagne. Le déficit atteindra 6,6% du PIB cette année. L’effort que l’Espagne va devoir fournir l’an prochain s’élève ainsi à plus de deux points de PIB, soit 21 milliards d’euros d’économies supplémentaires. La rigueur s’annonce donc encore plus dure pour les Espagnols, a d’ores et déjà annoncé Mariano Rajoy. 
     
    Le leader du PP a soigneusement évité de détailler son programme et les mesures d’austérité qui y sont inscrites pendant la campagne, les coupes sociales recueillant rarement un large soutien populaire. Il a assuré que son parti n’augmentera pas les impôts, ne réduira pas les pensions de retraites et ne touchera pas à la santé ou à l’éducation. Il entend faire subir une «cure d’amaigrissement» à l’administration, et notamment aux régions semiautonomes. Fort de sa majorité – le PP dirige 11 régions sur 17 et devrait ravir l’Andalousie aux socialistes en mars 2012 -, devrait faire voter une loi interdisant aux collectivités d’être en déséquilibre budgétaire. Ce qui annonce, quoi qu’en dise Rajoy, des coupes claires dans le social, la santé et l’éducation qui représentent 60% du budget des régions. «Ces coupes franches, à travers les régions et cette obligation de déficit nul, sont une hérésie économique, estime Ludovic Subran, chef économiste. Les régions sont au coeur de la relance de la croissance en Espagne. L’Espagne a beaucoup à jouer sur sa régionalité pour raffermir la reprise et leur imposer des cures d’austérité sans discernement menace la reprise qui est déjà très fragile.» L’autre chantier annoncé par le PP est l’assainissement du secteur bancaire, en particulier des caisses d’épargne régionales, source récurrente d’inquiétudes pour les marchés. Durant le boom de l’immobilier, les banques espagnoles ont prêté à tout-va aux promoteurs immobiliers comme aux ménages. Elles détiennent quelque 176 milliards d’euros de créances douteuses. L’Autorité bancaire européenne (EBA) a chiffré récemment à 26 milliards d’euros les besoins en recapitalisation des cinq plus grandes banques espagnoles, un des montants les plus élevés en Europe. Mariano Rajoy entend obliger les banques à augmenter leur ratio de fonds propres et à se recapitaliser à la hauteur de leurs besoins. Ce qui n’est pas clair, c’est comment, vu que l’État n’a plus de marge de manoeuvre budgétaire. L’appel au FESF, ainsi que la création d’une «bad bank» regroupant ces mauvais actifs ont été évoqués. Ces mesures de redressement des finances publiques et d’assainissement du secteur bancaire rassureront certainement les marchés à court terme. Selon plusieurs économistes espagnols, il va falloir en faire bien plus pour résorber le chômage et relancer l’activité. «Il faut mettre en place des mesures de soutien en faveur des PME exportatrices, car le commerce extérieur est le seul moteur actuellement de la croissance, détaille-t-il. Ensuite, il faudrait créer des emplois publics aidés, ciblés sur les jeunes. 
     
    Sur le plan extérieur, le gouvernement Rajoy devrait réorienter la diplomatie espagnole et assurer un meilleur équilibre de ses relations avec l’Algérie, Zapatero s’étant complètement aligné sur le Maroc pour ce qui est de la question du Sahara occidental, oubliant la responsabilité historique de l’Espagne vis-a-vis du peuple sahraoui et de son indépendance. Dans son message de félicitations à Mariano Rajoy, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, estime que «le futur gouvernement en Espagne sera en mesure d’assumer sa responsabilité historique conformément au droit international, dans la recherche d’une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental». Le président sahraoui de la République a assuré le chef du PP, Mariano Rajoy, de trouver en la direction politique sahraouie «un interlocuteur attentif et disponible pour mener à bien cette mission. 
    Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie, 23/11/2011
  • Bruxelles dégradée, brûlera-t-elle ?

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Bruxelles, fleuron de la construction européenne, le nec plus ultra de l’UE, dégradée par les marchés, tombera- t-elle entre les mains des technocrates banquiers ?
    Sans gouvernement depuis un an et demi — record du monde ! —, le sort du pays est, encore une fois, depuis hier incertain. Le formateur, le socialiste francophone Elio Dirupo, pressenti pour former l’exécutif a rendu le tablier. Il s’est rendu dans les Ardennes pour remettre sa démission au roi. Albert II, en convalescence, tient pour le moment la missive d’Elio en suspens. Combien de temps tiendra le souverain, le roi des Belges, l’ultime rempart avant l’évaporation du royaume. Pour autant, les marchés, sans états d’âme, attaquent la proie et peuvent dégrader la note du pays qui abrite l’essentiel des institutions européennes, celles de l’Otan et dont Bruxelles la capitale est le fleuron, le nec plus ultra de la construction européenne, de l’UE… 
     
    Les négociateurs au nombre de six (socialistes, libéraux et démocrates-chrétiens du Nord, néerlandophone, du Sud, francophone) ont échoué à trouver un accord sur le budget. Le VLD et le MR, droites de Flandre, de Wallonie et de Bruxelles veulent détricoter la sécurité sociale, le système de santé et grignoter sur les allocations de chômage pour, selon eux, «relancer la machine économique et encourager l’emploi». Les socialistes et les centristes-chrétiens ne veulent pas que le remboursement de la dette et le poids de la crise soient supportés par les déjà défavorisés. Ils préconisent de lever plus d’impôts là où l’argent se trouve (grosses fortunes et couches supérieures), faire des économies d’énergie, taxer le nucléaire, les transactions financières… 
     
    Autour du formateur, un classique gauche-droite a donc tourné au vinaigre son fond de crise économique, de montée de l’extrême-droite, notamment en Flandre, et de repli identitaire. Les libéraux sentent, sans doute, le vent tourner en Europe en faveur du démantèlement de l’Etat providence, des privatisations, de la remise en cause des services publics et de l’allongement de la période active mettant la pression pour obtenir un maximum et réduire presque à néant le système de protection belge. 
     
    Le socialiste francophone Di Rupo, fils d’immigrés siciliens, à la fibre sociale avérée et à l’écoute des chômeurs, des indignés, de la rue, n’a pas voulu aller au-delà du compromis belge raisonnable. Il a remis le sort de la nation entre les mains du roi. Pour la troisième fois en une année. Hier, à Bruxelles, l’inquiétude était grande de voir Bruxelles, après Athènes, après Rome, tomber entre les mains des banquiers, déguisés sous le vocable de technocrates. 
     
    Le soir d’Algérie, 23/11/2011 
  • Bongo a financé la campagne Sarkozy

    Un proche d’Omar Bongo affirme que le défunt président gabonais a «contribué au financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy», dans un ouvrage sur Le scandale des biens mal acquis des chefs d’Etat africains en France, à paraître jeudi. Interrogée hier par l’AFP, la présidence française se refuse pour le moment à tout commentaire.
    L’accusation émane de Mike Jocktane, conseiller personnel d’Omar Bongo depuis 2005 promu directeur adjoint de son cabinet en janvier 2009, avant de rejoindre l’opposition à Ali Bongo, qui succède à son père en août de la même année. «Omar Bongo a contribué au financement de la campagne présidentielle de 2007 du candidat Nicolas Sarkozy», affirme-t-il aux journalistes Xavier Harel et Thomas Hofnung, auteurs du livre Le scandale des biens mal acquis (Editions La Découverte) dans un entretien réalisé en septembre. Il confirme les révélations de l’avocat franco-libanais et conseiller de l’ombre de présidents français pour l’Afrique Robert Bourgi, qui a affirmé en septembre avoir remis «20 millions de dollars» à l’ex-président Jacques Chirac (1995-2007) et à son Premier ministre Dominique de Villepin. Mais il va plus loin que l’avocat selon lequel «ni Omar Bongo ni aucun autre chef d’Etat africain» n’ont remis d’argent à Nicolas Sarkozy par son «intermédiaire». «Contrairement à ce que prétend Robert Bourgi (…), les mallettes ont continué de circuler avant et après l’élection de Nicolas Sarkozy», assure Mike Jocktane. Michel de Bonnecorse, ancien conseiller pour l’Afrique de Jacques Chirac, avait déjà accusé Robert Bourgi d’avoir remis des fonds occultes à Dominique de Villepin ainsi qu’à Nicolas Sarkozy, rivaux à droite pour la présidentielle de 2007. 
     
    Quand Bourgi choisit au printemps 2006 de rejoindre Nicolas Sarkozy, il n’apporte «plus qu’une (mallette), plus grosse, qu’il dépose aux pieds» du futur président, affirme M. de Bonnecorse dans le livre de Pierre Péan La République des mallettes. Toutes ces déclarations justifient l’ouverture d’une enquête «et la désignation d’un juge d’instruction sans délais», a réagi hier Me William Bourdon, avocat de l’association anticorruption Transparency International. L’enquête lancée après les accusations de Robert Bourgi vient d’être classée sans suite, faute d’éléments pour prouver des faits par ailleurs prescrits. Ses déclarations avaient rompu le silence traditionnel entourant la Françafrique, réseau opaque d’influences hérité de l’époque coloniale, avec laquelle Nicolas Sarkozy avait promis de rompre. Mike Jocktane, comme avant lui plusieurs hommes politiques africains et experts de la région, décrit un système bien rodé. «Le président défunt Omar Bongo était très généreux avec les dirigeants français. (…) Une part importante de ces dons a fini dans les poches des bénéficiaires.» «Les remises de mallettes effectuées dans le bureau du président étaient filmées par des caméras cachées. Tout était enregistré sur vidéo», ce qui, affirme-t-il, constitue «l’un des moyens de pression de Libreville sur Paris». C’est cette relation complexe d’interdépendance qui aurait conduit la France à saluer hâtivement l’élection d’Ali Bongo alors même que la Cour constitutionnelle du pays n’avait pas encore rejeté un recours de l’opposition sur des fraudes massives, selon des opposants gabonais et des experts. 
     
    Dans un documentaire diffusé en décembre 2010 sur France 2, Michel de Bonnecorse déclarait que les premiers résultats donnaient Ali Bongo battu par son adversaire André Mba Obame à 42% contre 37%. Robert Bourgi aurait aussi initialement reconnu la défaite du fils Bongo. «Le petit a perdu, le petit a perdu!», aurait-il lancé pris de panique à des proches de Nicolas Sarkozy au soir du vote, selon un témoin de la scène à Paris, cité dans Le scandale des biens mal acquis. Pour Mike Jocktane, «l’empressement avec lequel la France a reconnu l’élection frauduleuse d’Omar Bongo en 2009 s’explique par les mallettes distribuées».
  • Danielle Mitterrand, 87 ans de convictions et d’engagements

    De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed
    Ses combats pour la liberté des peuples, la justice et les droits de l’Homme l’ont menée partout où ces principes étaient bafoués. Sur le Sahara occidental, où elle s’est souvent rendue pour apporter son soutien à la lutte du peuple sahraoui contre l’occupant marocain, ses positions ont évolué d’une solidarité sans réserve à la dénonciation «de crimes de guerres du Front Polisario». Ce paradoxe n’a pas toujours été compris.
    Une femme de convictions vient de s’éteindre à l’âge de 87ans. Durant toute sa vie, Danielle Mitterrand, l’épouse de l’ancien président socialiste, s’est distinguée des premières dames de France qui l’ont précédées et succédé, en ce sens qu’elle n’a jamais joué le rôle de potiche que font jouer habituellement à leurs épouses de nombreux chefs d’Etat. Par sa liberté de ton et son engagement qui ont parfois été à contresens de la diplomatie officielle, y compris celle de son président de mari, elle a mené son combat dans la fondation «France Libertés» qu’elle a créée en 1986. «La vie a voulu que je parcoure un long chemin dans le temps. Le destin m’a donné l’occasion de fouler de nombreux tapis rouges et de rencontrer les grands de ce monde. Mais il m’a surtout permis de côtoyer des populations de tous les continents, d’entendre les témoignages d’hommes et de femmes oubliés du bonheur de vivre et accablés par la misère. Les tapis rouges des voyages présidentiels ne m’ont pas égarée, pas plus que les lustres ne m’ont éblouie. J’ai vu s’effondrer des dictatures, d’autres se constituer avec la protection et parfois l’encouragement des puissants de ce monde», c’est ainsi qu’elle parlait de son inlassable combat. Dans son parcours de lutte pour les droits de l’Homme, elle dénoncera avec force l’esclavagisme et toutes ses formes nouvelles à travers le monde et soutiendra le peuple kurde, les tibétains, les Indiens du Chiapas… Elle suscite la polémique en se rendant à Cuba et en embrassant Fidel Castro sur le perron de l’Elysée lors de sa visite en France en 1995. Elle n’avait cure de ces réactions et poursuivait son chemin, pas toujours facile et pas toujours partagé. Il en est ainsi de son soutien à l’association SOS disparus. Son engagement et celui de sa fondation auprès de cette association avaient fait réagir Farouk Ksentini, président de la Commission ad hoc en charge des disparus. SOS disparus, qui, selon lui, ne représente qu’elle-même, serait financée par la fondation France Libertés et qui plus est serait manipulée par l’Internationale socialiste. Ce soutien a été perçu par les officiels algériens comme une ingérence dans les affaires internes de l’Etat algérien. Danielle Mitterrand a toutefois été longtemps appréciée de ces mêmes autorités.
    Ses positions sur le Polisario et le Sahara occidental
    C’était lorsqu’elle s’engagea résolument et fermement aux côtés du peuple sahraoui. Elle apporta à ce peuple un soutien sans faille : «Vingt-cinq ans après la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique, un peuple continue à vivre sous occupation ou en exil», écrivait-elle dans une tribune ( l’Humanité du 2 mars 2001) et poursuivait plus loin : «Nous nous devions de rappeler que le peuple sahraoui s’est vu confisquer l’exercice de son droit par la volonté hégémonique de puissances régionales, dont au premier chef l’Espagne et le Maroc, avec l’assentiment tacite de leurs alliés. Il n’est qu’à rappeler que le Maroc est un Etat associé à l’Union européenne par des accords économiques, notamment de pêche.» Sa tribune se termine par ce cri : «Quand le peuple sahraoui exercera-t-il son droit à l’autodétermination ? La réponse est déterminante pour tout l’avenir de la région. Et tant que cette question sera posée, un véritable échange entre les deux rives de la Méditerranée sera illusoire.» Danielle Mitterrand a défendu cette position jusqu’à l’été 2003. A cette date et à la suite d’une mission de sa fondation en avril à Tindouf et du rapport qui s’en est suivi, France Libertés a décidé de suspendre son aide aux réfugiés sahraouis, et ce, à cause du «travail forcé» auquel seraient soumis les prisonniers marocains détenus par le Polisario. Ce dernier avait alors rétorqué en indiquant qu’il était faux de parler de travail forcé et que le Comité international de la Croix-Rouge, par exemple, «a toujours recommandé de faire travailler les prisonniers pour les maintenir en forme et les aider à supporter leur détention». Est-ce à dire que Danielle Mitterrand et sa fondation ont abandonné le soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui ? Assurément non, même si l’aide financière aux réfugiés n’était plus assurée. Pour preuve, cette intervention de la fondation, à la 10e session du Conseil des droits de l’Homme (Genève mars 2009) et dans laquelle il a été déclaré à propos du Sahara occidental : «Du référendum que l’Espagne aurait dû organiser avant son retrait unilatéral du territoire, à l’avis consultatif négligé et oublié de la Cour internationale de justice de La Haye en passant par la non-application du plan de règlement de 1991, tout a conjuré pour mener ce pays à une situation d’occupation de facto, cause de violations graves des droits du peuple sahraoui.» Il est vrai qu’en même temps qu’elle arrêtait son financement au Polisario, la fondation de Danielle Mitterrand précisait qu’elle «ne remettait pas en question son engagement en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui». Dans les nombreux hommages qui lui sont faits depuis l’annonce de son décès, deux sont à relever : celui de Nicolas Sarkozy qui a salué «le parcours exemplaire d’une femme qui n’abdiqua jamais ses valeurs et poursuivi jusqu’au bout de ses forces les combats qu’elle jugeait justes» et ce témoignage de Roland Dumas qui racontait que lors d’un voyage au Maroc qu’il faisait en tant que ministre des Affaires étrangères, Danielle Mitterrand, qui était du voyage, a failli créer un grand couac diplomatique en refusant de s’asseoir à la même table que Hassan II, le roi de l’époque.
    K. B.-A.
     
  • Le Président sahraoui appelle Mme Ashton à intervenir pour sauver la vie des prisonniers politiques en grève de la faim

    Le Président de la République sahraouie, M. Mohamed Abdelaziz, a appelé le Haut Représentant de l’Union européenne aux affaires étrangères et à la sécurité, Mme Catherine Ashton, à intervenir en « urgence » pour sauver la vie des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim à la prison marocaine de Salé, a indiqué samedi l’Agence de presse sahraouie (SPS). 
    M. Abdelaziz a appelé Mme Ashton « à une intervention urgente pour assurer la protection des innocents et amener le Maroc à mettre fin à cette illégale et immorale situation ». Il a indiqué que « l’obstination » du gouvernement marocain à rejeter une solution définitive au conflit au Sahara occidental, en interdisant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, « ne peut être passée sous silence par la communauté internationale ». 
    Le président Mohamed Abdelaziz a réitéré son appel à imposer les sanctions nécessaires contre le Maroc pour la libération des prisonniers politiques sahraouis, et la clarification du sort des sahraouis plus de 651 disparus. Il a également déploré « la passivité de l’Union européenne face aux violations marocaines des droits humains contre les civils sahraouis au Sahara occidental, un territoire encore sous la responsabilité de l’ONU ».
  • L’UE suit avec grand intérêt la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental

    L’Union européenne (UE) a souligné qu’elle « suit avec grand intérêt » la situation des droits de l’homme au Sahara occidental tout en réaffirmant son soutien aux efforts consentis par le Secrétaire général de l’ONU visant « un règlement juste » de la question du Sahara occidental.

    Cette position de l’UE publiée lundi par l’Agence de presse sahraouie (SPS) est intervenue en réponse à une lettre adressée le 15 octobre par le Front Polisario à la Représentante de l’Union européenne aux Affaires étrangères et à la sécurité, Catherine Ashton, sur la situation dramatique des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés. Mme Ashton a affirmé que l’UE, à travers l’ensemble de ses instances et organismes, « suit avec un grand intérêt la situation au Sahara occidental » et réaffirme son soutien aux efforts déployés par le Secrétaire général de l’ONU et sa volonté de parvenir à une « solution juste, durable et mutuellement acceptable » qui garantisse au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination conformément aux objectifs et principes de la Charte des Nations unies, ajoute SPS. Dans un message adressé au ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati, la Chef de la diplomatie européenne a appelé les deux parties au conflit à « cesser toute provocation » de nature à entraver le processus de règlement lancé par l’ONU à travers les négociations et à respecter les engagements internationaux se rapportant aux droits de l’Homme. L’UE a réitéré son « engagement » à examiner le thème des droits de l’Homme au Sahara Occidental lors de ses rencontres et réunions régulières avec le Royaume du Maroc soit au cours des réunions périodiques ou lors des rencontres bilatérales. 

     
    Echourouk, 22/11/2011
  • Un cinéaste installé en Lozère présente son film

    Catherine Gaillard
     
    Vous venez de vous installer en Lozère. Comment s’est fait le choix de notre département ?

    Les choses se sont faites progressivement. Une partie de ma famille est en Aveyron. Nous sommes aux Bondons. Cette partie de la Lozère a un rapport à la nature assez fort. La plupart de mes films se passent dans des espaces assez vides, ça ressemble. Et ce qui nous a amenés à rester, c’est le rapport aux gens, dans un processus d’échanges et de transmission. Avec l’idée de pouvoir faire un film ensuite ici, en Lozère.

    Tout cela était de bonnes raisons pour s’installer et vivre à partir d’ici, tout en continuant mon activité de cinéaste. Mais on peut la faire de n’importe où pourvu que le lieu soit inspirant. La Lozère offre de grandes possibilités de travailler son imaginaire.

    Parlez-nous un peu de votre parcours de cinéaste.

    La plupart de mes films se déroulent en Afrique, au Sahel ou au Sahara, en Mauritanie, Algérie, Sahara occidental… Ce qui m’y a amené et qu’on retrouve dans mon dernier film, c’est le mode de vie basé sur la transhumance et le nomadisme. Et comment ce mode de vie détermine une façon d’être, de penser, détermine aussi une relation au temps et à l’espace.

    Les nomades passent les frontières mais ça reste leur territoire. Le conflit sahraoui, c’est l’histoire de leurs ancêtres. Mon dernier film évoque ce mur de 2 400 km construit dans le Sahara, ce que peu de gens savent. Avec le problème de l’enfermement et de l’entrave. Je voulais témoigner de ça.

    Mes films se passent dans un coin du monde bien précis, mais peuvent résonner de façon universelle. La Lozère a pour moi, en tant que cinéaste, la même potentialité. Quand on est sur le mont Lozère, on est là, on pourrait être ailleurs. Les paysages sont immuables. Il y a la possibilité de remonter le temps. Une ville change de physionomie d’année en année. Ça permet aux spectateurs de retrouver une histoire commune à tous les individus.

    Vous serez ce soir au Trianon. Est-ce important de rencontrer le public ?

    Un film, c’est deux ou trois ans entre l’idée qui naît dans ma tête et le film achevé. La diffusion télévisuelle est importante car elle touche un large public. Ce que permet une salle ou un festival, c’est que les gens se retrouvent ensemble pour une expérience collective. C’est important de revenir sur le film, de l’éclairer autrement. Dans notre société de plus en plus individualiste, pouvoir, parmi d’autres, formuler des questions personnelles est rare. On revient à un échange humain. C’est précieux. Le regard que portent les gens sur mes films m’éclaire sur mon travail. C’est toujours fascinant quand quelqu’un voit quelque chose de nouveau ou de pas prémédité dans votre histoire. Ça fait avancer.

     
    MIDI LIBRE , 22/11/2011
  • Sobre el PP y el Sáhara

    « Las revoluciones en el norte de África han abierto oportunidades e incertidumbres. España asumirá un compromiso activo de ayuda a la consolidación de la democracia en el Mediterráneo, en línea con la renovada política europea de vecindad. ». Tomado del programa electoral 2011 del PP.

    Jorge Moragas, dirigente del PP, reiteró en febrero de este año, la posición de su partido favorable a la celebración del referéndum en el Sáhara Occidental que certifique el derecho de autodeterminación del pueblo saharaui (1)

    El senador popular Alejandro Muñoz-Alons defiende ante la Cámara el derecho de autodeterminación del pueblo saharaui y exige que se ponga fin a la sistemática violación de los derechos humanos en el territorio, 30 de noviembre de 2010. (2)
    El congresista del PP Guillermo Mariscal, y hablando en nombre de su partido, se compromete el 11 de mayo 2011 a « equilibrar » la posición de España respecto al conflicto del Sáhara y a promover el referéndum de autodeterminación si ganan las próximas elecciones. (3)
    En la imagen tomada de la Red, González Pons, responsable de comunicación del PP, participando en la manifestación a favor de ese derecho de autodeterminación, el pasado noviembre de 2010.

    No estamos aquí para recordar unas cuentas que todavía no están pendientes. Antes, y como ciudadanos que somos, exigiremos con rigor y tenacidad el cumplimiento de los compromisos que han otorgado al Partido Popular la confianza mayoritaria del pueblo español. También en lo que se refiere al Sáhara Occidental, y más ahora que ese partido dispone de herramientas suficientes para que sus políticas cristalicen en hechos.