Mois : décembre 2011

  • La voix des territoires occupés sarahouis resonne dans les enceintes européennes

    Un seul printemps vous manque et tout est dépeuplé…

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Soultana Java, H’mad Hammad, Mohamed Mayara et Brahim Sabbar sont des rescapés des geôles, des salles de tortures, de la Gégène et de la répression marocaine dans les territoires.

    Les territoires sont la partie du Sahara Occidental occupée par le Maroc depuis 1975, depuis la marche sanguinaire, rouge de sang appelée cyniquement «Marche verte». Depuis trois jours, une délégation d’ex-prisonniers politiques, des victimes de la répression et du non-droit marocain était à Bruxelles à l’initiative de plusieurs eurodéputés, ONG activistes des droits de l’homme et observateurs du droit international. Soultana Jaya, un œil perdu et une joue abîmée par la police du Makhzen à Laâyoune, sauvée par le système de santé de Barcelone grâce aux réseaux de soutien catalans au peuple sahraoui. H’mad Hammad, plusieurs fois arrêté, piétiné, malmené, torturé dans le territoire, au Sahara- Occidental colonisé. Brahim Sabbar et Mohamed Mayara, véritables légendes, témoins vivants du massacre du peuple sahraoui, de leur peuple. Pourtant, Soultana et les autres ne sont ici, à Bruxelles, que pour rappeler l’Europe, la communauté internationale et le monde entier à leurs obligations et engagements envers les populations sahraouies. Pierre Galand, président de la Task-Force de soutien mondial au peuple sahraoui : «Nous voulons une chose, une seule : que les Sahraouis aient la possibilité, pendant une journée, d’exprimer et de dire ce qu’ils veulent et avec qui ils veulent être. Cela s’appelle l’autodétermination et c’est consigné dans la doctrine de l’ONU en matière de décolonisation.» 
     
    Mohamed Sidati, ministre sahraoui auprès de l’Union européenne, préparateur politique du séjour des Sahraouis de l’Intérieur en Belgique a déclaré, au Soir d’Algérie : «Les Sahraouis ne sont pas ici pour demander l’aumône ou quémander autre chose que notre droit à l’autodétermination. L’Europe doit, c’est de sa responsabilité, exiger de son partenaire marocain qu’il se plie au droit et à la morale et accepter un référendum d’autodétermination pour notre peuple.» Il est vrai, comme nous le rappellera un eurodéputé, partisan de la cause sahraouie, que si printemps arabe il y a, il doit se lever pour le peuple des ténèbres. Autrement dit, un seul printemps vous manque, et tout est dépeuplé… Nous y reviendrons.
    Le Soir d’Algérie, 1/12/2011
  • Aminatou Haidar exhorte le prochain gouvernement espagnol à rectifier « l’erreur historique » vis-à-vis du Sahara occidental

    La militante sahraouie des droits humains, Aminatou Haidar a appelé hier le prochain gouvernement espagnol de Mariano Rajoy à corriger  » l’erreur historique  » des gouvernements espagnols au Sahara occidental, a rapporté l’agence de presse sahraouie (SPS), citant le journal espagnol,  » El Mundo « .

    Estimant que l’Espagne  » est responsable  » des souffrances du peuple sahraoui, Mme Haidar a fait ces déclarations à Vitoria (pays basques) où elle a reçu le prix René Cassin 2011 des droits de l’Homme pour sa lutte en faveur de la juste cause du peuple du Sahara occidental.

    La militante sahraouie qui a salué le peuple basque pour son soutien  » indéfectible  » à la lutte du peuple sahraoui pour l’autodétermination, a souligné la même source, a exprimé à l’occasion son espoir que le nouveau gouvernement de Rajoy  » s’impliquera dans la recherche d’une solution définitive du conflit « , et fera notamment  » toute la lumière sur l’histoire sombre  » des anciens gouvernements espagnols vis-à-vis du Sahara occidental.

  • Les islamistes du PJD comptent s’allier avec les nationalistes

    Après la nomination d’Abdelilah Benkirane comme Premier ministre par le roi Mohammed VI, le plus difficile reste à faire pour le PJD : former un gouvernement et relever les défis du pouvoir. En effet, selon Jeune Afrique, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), qui a obtenu 107 sièges sur les 395 que compte l’Assemblée, doit encore former une équipe de coalition afin de s’assurer une majorité parlementaire qui lui permette de gouverner.

    Des consultations informelles ont commencé à cet effet. Benkirane, membre du Conseil supérieur de l’enseignement, marié et père de six enfants, devrait probablement s’allier à la Koutla, une coalition de trois partis membres de l’actuel gouvernement qui totalisent près de 117 sièges dans le nouveau Parlement.

    Créée en 1992, cette coalition réunit l’Istiqlal, parti de l’actuel Premier ministre Abbas El-Fassi, qui a obtenu 60 sièges aux dernières élections, l’Union socialiste des forces populaires (USFP), qui a obtenu 39 sièges, ainsi que le Parti du progrès et du socialisme (PPS), l’ancien parti communiste qui a obtenu 18 sièges. En revanche, il reste peu probable que le parti islamiste puisse compter sur le Rassemblement national des indépendants (RNI) de Salaheddine Mezouar, parti libéral membre de l’actuel gouvernement. Ce dernier a obtenu 52 sièges et a fait savoir mardi dernier qu’il rejoindrait les rangs de l’opposition, où se trouve déjà le Parti authenticité et modernité (PAM), qui a remporté pas moins de 47 sièges. 

     
    Avant sa nomination, Abdelilah Benkirane, 57 ans, avait adopté un ton plus conciliant à l’égard du Mouvement du 20 février, né dans le sillage du printemps arabe, et qui avait appelé au boycott des législatives. Ce mouvement de contestation regroupe les islamistes fondamentalistes d’Al-Adl wal Ihsane (Justice et Spiritualité), association tolérée mais non reconnue, ainsi que des jeunes indépendants et des petits partis de gauche. «Nous invitons nos frères d’Aladl wal Ihsan à revoir leur position de rupture à la lumière de la large victoire du PJD», a-t-il déclaré dans un discours prononcé après l’annonce des résultats du scrutin. 
     
    Le Jeune Indépendant, 1/12/2011
  • “Rien ne justifie l’occupation du Sahara occidental par le Maroc” (Paulette Pierson-Mathy)

    Revenant en détail sur le conflit du Sahara occidental, la juriste belge estime que les “droits historiques” revendiqués par le Maroc sur ce territoire, même s’il y avait bien eu, dans l’histoire, des alliances entre les tribus voisines du Sahara occidental proches du Maroc, n’octroyaient aucun droit de souveraineté et aucun droit territorial.

    Liberté : Madame Paulette Pierson- Mathy, vous avez été de toutes les luttes, ici en Belgique, contre l’apartheid, pour la solidarité avec la lutte du peuple algérien, pour la libération de l’Angola et du Mozambique contre le colonialisme portugais…Vous étiez aussi aux côtés des démocrates marocains et vous voilà encore, à un âge avancé, solidaire de la lutte du peuple sahraoui…

    Paulette Pierson-Mathy : Oui mais depuis longtemps… Nous avons été, avec Pierre Galand du Comité de lutte contre le colonialisme et l’apartheid, les initiateurs du premier Comité de solidarité avec le peuple sahraoui en 1976. C’était à la fois basé sur une connaissance juridique du dossier en ce qui me concerne, et, pour nous, c’était un peuple issu d’un régime colonial qui avait mené une lutte pour s’émanciper de ce régime colonial et qui avait droit à l’indépendance comme tous les autres peuples d’Afrique qui venaient d’accéder à l’indépendance. Donc, il allait de soi dans la mesure de nos moyens et de nos capacités, qu’il fallait être aux côtés des camarades sahraouis.

    Il faut dire qu’à cette époque-là, vous étiez professeure à l’Université libre de Bruxelles…

    Oui et c’est pour cela que, sur le plan juridique, le dossier était pour nous d’une clarté considérable. Il n’y avait pas à hésiter. La cause était juste et les moyens pratiqués par le peuple sahraoui -y compris la lutte armée- face à l’invasion marocaine et à la complicité de l’Espagne étaient tout-à-fait légitimes au regard du droit international puisque les peuples d’Afrique australe avaient mené des luttes armées de libération, n’ayant pas le choix, face à un occupant qui utilisait les armes et la répression policière pour empêcher la réalisation de l’aspiration à l’indépendance. Il y a tout un travail qui a été fait au niveau de l’Assemblée générale des Nations unies à partir de la déclaration 1514/15 de l’Assemblée générale du 14 décembre 1960 dont on vient de célébrer le cinquantième anniversaire il y a quelque temps à Alger. Cette déclaration affirmait le droit à l’indépendance des peuples et territoires coloniaux et la légalité du recours à la force pour permettre l’expression pacifique et l’exercice de ce droit. C’est sur cette base que l’Assemblée générale a affirmé à partir de 1965 la légitimité des luttes de libération y compris par les moyens légitimes –respectant le droit humanitaire- et la force armée pour se libérer d’une domination étrangère.

    Quarante ans après, vous voyez dans quelle situation se trouve le peuple sahraoui ; et le problème n’est toujours pas résolu…
    Le problème n’est pas résolu, et on le sait, parce que le Maroc est un allié de certains États, et est considéré comme une pièce stratégique pour les pays que l’on qualifiait précédemment d’Occidentaux, surtout pour les États membres de l’Otan, qui forment souvent la puissance de l’Union européenne. Et parmi ceux-là certains auraient des positions conformes au droit international mais il y a notamment un pays, il faut le dire, la France, avant tout, qui soutient le régime marocain, et l’Espagne, malheureusement, ancienne puissance administrante, qui a illégalement cédé le territoire au Maroc alors qu’elle n’avait aucun droit de disposer de ce territoire, ce qui a été réaffirmé notamment par la Cour internationale de justice. Le Maroc revendiquait des “droits historiques” sur ce territoire mais s’il y avait bien eu, dans l’histoire, des alliances entre les tribus voisines du Sahara occidental proches du Maroc, ces alliances n’octroyaient aucun droit de souveraineté et aucun droit territorial sur l’espace revendiqué par le nationalisme moderne exprimé à l’époque par le Front Polisario ! L’Espagne a surtout des intérêts économiques ; et subsistent encore les problèmes de Ceuta ou Melilla, qui sont toujours territoires espagnols alors qu’ils sont insérés dans le contexte marocain.

    La légitimité n’est pas du côté de l’Espagne mais du côté du peuple sahraoui qui continue à lutter malgré des difficultés considérables. Mais le peuple sahraoui bénéficie du soutien d’un certain nombre de pays qui va croissant -et qui se comptent maintenant à près d’une centaine-, certains ayant même reconnu la République arabe sahraouie indépendante, notamment l’Algérie, qui, dès le début, a soutenu la lutte au Sahara occidental. La Mauritanie qui, au début, avait la même revendication que le Maroc, est venue à raison et est également solidaire du Sahara occidental.
    En dehors de cela, il faut noter que même parmi les pays qui soutiennent le Maroc envers et contre tout, il existe des courants d’opinion de plus en plus organisés et de plus en plus forts qui ne peuvent accepter la répression et le pillage des ressources du territoire au profit d’intérêts marocains et étrangers, y compris de l’Union européenne, comme c’est le cas de l’accord de pêche. Dès lors, ils s’indignent et sont de plus en plus organisés pour manifester leur opposition à la politique de leurs propres gouvernements. La Belgique n’est pas le pays qui a la plus mauvaise position, mais la Belgique manque d’audace alors qu’elle se revendique du respect du droit international et des droits de l’homme. Elle est prête peut-être à faire un geste sur le plan humanitaire mais, jusqu’à présent, elle ne dépasse guère ce stade…
    Nous estimons qu’il est plus que temps que la Belgique fasse coïncider sa relation avec le Maroc et sa relation avec le peuple sahraoui avec les principes qu’elle affirme et qui sont ceux aussi de l’Union européenne. Nous espérons donc un changement politique avec la présence d’une délégation venue des territoires occupés, composée de personnalités qui, pour la plupart, ont connu les geôles et, parfois, la torture dans les prisons marocaines. Des gens qui ont le courage de venir jusqu’ici pour témoigner des difficultés considérables de la situation au point de vue économique et social mais aussi pour faire part des menaces qui pèsent de manière permanente sur les patriotes sahraouis qui revendiquent pacifiquement leur droit à l’indépendance.

    Précisément dans le domaine des droits de l’homme, on a déjà connu à Bruxelles la présence de délégations sahraouies antérieures … Percevez-vous des changements dans l’attitude des Européens à la suite de ces visites ?
    Je vous répondrai plus facilement à cette question dans deux ou trois jours puisque nous allons avoir des contacts demain et après-demain avec des représentants de différents secteurs du Parlement européen et de la Commission.
    Nous avons quatre délégués venus du Sahara, qui sont des personnalités de grande dimension, et nous les accompagnons soit comme expert juridique soit à d’autres titres. Ce sont des personnes engagées depuis de nombreuses années dans la solidarité et qui connaissent à la fois le point de vue des institutions européennes et du gouvernement belge. Il faut aussi remarquer, qu’au niveau du Parlement européen, on constate un mouvement de plus en plus profond en direction de la reconnaissance et d’un changement d’attitude. Même au sein de l’Union européenne, au niveau des différentes commissions qui ont compétence concernant l’accord de pêche, on a vu l’une d’entre elles prendre position contre la prolongation de l’accord de pêche. Il y a donc une évolution…

    Tout récemment, le député Panzieri, qui préside une commission de parlementaires européens, s’est même rendu dans les camps de réfugiés sahraouis…

    Cette évolution se constate aussi au sein des gouvernements nordiques par exemple. Ce sont des avancées que nous ne connaissions pas il y a quatre ou cinq ans. Le drame des institutions comme celles de l’Union européenne, c’est leur lenteur car ces institutions sont “pesantes”. Elles ne se réunissent sur des sujets comme l’accord de pêche qu’une ou deux fois par an et donc, pour ceux qui sont sous régime d’occupation ou dans les camps de réfugiés, cette attente est intolérable… Il suffirait qu’un événement se passe à nouveau dans les territoires pour que le processus s’accélère. Tout est une question de rapport de forces. D’autres causes dans le monde sont souvent mieux médiatisées et il n’est pas facile d’attirer l’attention sur la situation dans laquelle se trouve le peuple sahraoui mais nous avons confiance, et le fait que l’ensemble de l’Afrique du Nord bouge, avec les Printemps arabes, ceci encourage sans doute le peuple sahraoui à résister. Oui, nous avons confiance. Nous avons toujours vu aboutir des luttes organisées où les peuples persistent à lutter car leur dignité finit par percer et par toucher un nombre croissant de gens. Il est vrai aussi qu’il s’agit d’un peuple peu nombreux. Nous sommes toutefois assez déçus par l’attitude des Nations unies.
    À l’époque de la solidarité avec l’Afrique australe, les anciennes colonies portugaises, l’Afrique du Sud, la Namibie etc, il y avait un autre rapport de forces aux Nations unies, et ce rapport de forces permettait notamment au mouvement des Non-Alignés de faire prévaloir une ligne politique qui allait franchement dans le sens des intérêts des peuples concernés. Aujourd’hui il n’y a plus qu’un seul camp comme force dominante et on voit où cela a conduit du point de vue des excès de la finance et du grand capital international. Sur le plan de la solidarité internationale, les choses ne sont pas plus faciles.

    Vous avez évoqué le Printemps arabe au cours de cet entretien. Pensez-vous qu’avec l’émergence de cette situation nouvelle, on observera un changement de la situation et qu’au Maroc, par exemple, où des élections viennent de se dérouler, on pourrait assister à des glissements politiques sur la question du Sahara occidental ?

    Je ne suis pas une spécialiste du monde arabe. Je connais la question palestinienne et celle des Sahraouis mais je n’ai pas une connaissance approfondie des diverses sociétés. On a un espoir mais les populations en question ont aussi d’autres priorités. Elles doivent préalablement se préoccuper de leurs problèmes.
    On connaît depuis peu les résultats au Maroc et je reste prudente. Des gens crédibles considèrent néanmoins qu’au Maroc il y a un mouvement opposé aux élections. Et même si la participation est un peu plus élevée que précédemment cela reste quand même en dessous de 50% de la population. La situation est donc loin d’être stabilisée….
    A. M.

    Liberté, 1/12/2011

  • La Libye impose des visas aux Mauritaniens et aux Algériens

    Magharebia.com 01/12/2011) 
    La Libye a décidé de durcir les conditions d’entrée sur son territoire pour les Algériens et les Mauritaniens, ce qui, selon les experts, est susceptible de saper les efforts de construction d’un Maghreb uni.
    Les citoyens mauritaniens ne pourront plus se rendre en Libye sans visa, rapporte un quotidien algérien.
    Les citoyens algériens et mauritaniens ne pourront plus bénéficier de conditions d’entrée libre en Libye. Le Conseil national de transition (CNT) a en effet retiré les citoyens des deux pays de la liste des Etats qui bénéficient du régime des exemptions de visa sous l’ancien régime, a récemment rapporté le quotidien algérien Echorouk.
    Le gouvernement mauritanien a reconnu le CNT il y a moins de deux semaines. Cette décision a été prise « au vu de la formation du nouveau gouvernement libyen sous l’autorité du Dr Abdurrahim El Keib », a annoncé le gouvernement dans un communiqué publié le 24 novembre.
    La Mauritanie a fait part de « son soutien au développement et aux efforts de construction prenant place dans un pays frère, ainsi que de son empressement à oeuvrer côte à côte avec le nouveau gouvernement libyen pour améliorer la coopération et le partenariat entre les deux pays, pour amorcer le début nouveau d’une action maghrébine conjointe. »
    Seuls les Tunisiens bénéficient encore du régime d’exemption de visas.
    Des instructions pratiques ont été données aux autorités douanières pour « commencer à retirer des listes un certain nombre de pays arabes » qui pouvaient librement entrer en Libye sans obtenir de visas auprès des ambassades libyennes, a rapporté le 12 novembre Echourouk. Les ressortissants syriens et égyptiens sont eux aussi soumis à des régulations de visa.
    Ces restrictions sont d’ores et déjà entrées en vigueur. Selon le site mauritanien aqlame.com, Royal Air Maroc a refusé, il y a deux semaines, de laisser monter à bord de ses avions pour la Libye des citoyens mauritaniens « sous prétexte que la compagnie avait des ordres émanant de son administration centrale de ne pas faire entrer sur le territoire libyen des Mauritaniens sans visa d’entrée ».
    « L’ambiguïté de cette question est à l’origine de nombreuses confusions et de beaucoup d’embarras chez nos clients », auraient dit, selon le site, des agents de voyage mauritaniens. « L’ambassade de Libye à Nouakchott dit qu’elle ne dispose pas d’informations concernant l’imposition de conditions de visa pour les Mauritaniens souhaitant se rendre en Libye. Tunis Air accepte de faire voyager des Mauritaniens, tandis que Royal Air Maroc déclare détenir des instructions de ne pas les transporter sans visas ».
    Ces nouvelles règles auront un impact particulier sur les étudiants poursuivant leurs études en Libye.
    « Je suis revenu en Mauritanie quand la crise libyenne a éclaté », dit à Magharebia Mohamed Ali Ould Ahmed, étudiant en médecine. « Je souhaite fortement revenir en Libye pour y achever mes études. Au coeur de la nouvelle Libye, j’espère vivre dans une atmosphère d’acceptation des frères venus des pays voisins ».
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    Les observateurs politiques, pour leur part, mettent en garde contre le danger que constituent les restrictions de visa dans la perspective de construction d’une union du Maghreb.
    « Ce n’est pas dans l’intérêt du gouvernement libyen de perturber l’atmosphère de l’Union du Maghreb, parce que cela serait désastreux pour ses relations avec les pays arabes et maghrébins, à un moment où l’Algérie et le Maroc tentent de dépasser les difficultés qui ont toujours été considérées comme des obstacles entravant l’unité du Maghreb, en raison du problème du Sahara occidental », explique l’analyste mauritanien Didi Ould Lemrabet.
    « Les populations du Maghreb cherchent à réparer les relations entre leurs pays après la mort de Kadhafi », ajoute-t-il.
    Cette annonce survient au moment où les efforts se sont intensifiés afin de rétablir les liens entre l’Algérie et le Maroc et d’accélérer les actions entreprises en faveur de l’Union du Maghreb arabe (UMA). « Nous trouverons très bientôt la route qui nous mènera vers quelque chose dont nous rêvons tous, pas seulement des relations bilatérales entre l’Algérie et le Maroc, mais également cette ambition que nous nourrissons pour le Maghreb », a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci après s’être entretenu avec son homologue marocain Taieb Fassi Fihri en marge du Forum de coopération arabo-turc. Les deux hommes ont reconnu qu’il était « urgent » de réunir le conseil des ministres du Maghreb arabe pour évoquer les sujets de la coopération et de l’intégration du Maghreb, a annoncé Amar Belani, porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères.
    Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott
  • L’espion qui voulait espionner Benkirane

    Rabat.- On commence bien. Lors de la conférence de presse qu’il a donné au siège de son parti dimanche dernier, Abdelillah Benkirane, qui était alors pressenti pour devenir premier ministre (il l’est depuis mardi 29 novembre) a révélé entre sourires et rires dans la salle que le matin même il a débusqué unespion au siège du parti à Rabat.
    Selon Benkirane, alors qu’il donnait une interview à des journalistes espagnols, il s’est rendu compte de la présence d’un Marocain parmi ses hôtes. Et quand le patron du PJD demanda à l’intrus de s’identifier, celui-ci essaya de se faire passer pour un « interprète« .
    Or, personne n’avait convié cet « interprète » et tous les correspondants espagnols présents utilisaient le français pour communiquer avec le leader des barbus.
    « Enfin, ces Marocains…« , conclut avec amusement Abdelillah Benkirane en visant sans le dire expressément les services secrets marocains.
    Amine Bouderaâ
    DEMAIN, 30/11/2011