Mois : septembre 2011

  • Lybie : Une surprenante version des analystes militaires russes

    La guerre a commencé comme dans un film tourné à Hollywood. Pour la 1ère fois, une machine de propagande de format nouveau, utilisant à fond Internet et la télévision satellitaire s’est pleinement impliquée dans le déclenchement et le déroulement d’une guerre. Pour la 1ère fois ont été utilisés les décors reconstitués de manière digitale, de certains villages et villes libyens, y compris Tripoli. Les « premières frappes « de cette guerre ont été portées par Internet et la télévision.

    LYBIE :UNE SURPRENANTE VERSION DES ANALYSTES MILITAIRES RUSSES

    La guerre a commencé comme dans un film tourné à Hollywood. Pour la 1ère fois, une machine de propagande de format nouveau, utilisant à fond Internet et la télévision satellitaire s’est pleinement impliquée dans le déclenchement et le déroulement d’une guerre. Pour la 1ère fois ont été utilisés les décors reconstitués de manière digitale, de certains villages et villes libyens, y compris Tripoli. Les « premières frappes « de cette guerre ont été portées par Internet et la télévision.

    La cause formelle qui a entraîné le soulèvement ce fut l’arrestation de l’avocat et défenseur des droits de l’Homme Fethi Terbil qui fut cependant immédiatement libéré après. L’arrestation a eu lieu le 15 février 2011 et déjà le 17 février se déroulait à Benghazi et dans d’autres villes de la Lybie orientale une « journée de la colère ». La participation de masse fut semble-t-il assurée par les réseaux sociaux. 24 heures après, la télé diffusait des séquences floues de manifestations où on apercevait des jambes de groupes humains qui couraient vers quelque part. Les émissions étaient accompagnées de hurlements hystériques d’hommes et de femmes sur le thème de la « sauvagerie barbare des bourreaux de kaddafi. » Les séquences télé ne différaient pas de celles qui relataient la répression des soulèvements lors de la liquidation de l’URSS en Géorgie, en Azerbaidjan et dans les pays baltes.

    Fin février apparaissait à Benghazi des bandes bien armées. Leurs protestations ne comportaient que des doigts en V, des tirs en l’air et des cris « mort à Kaddafi ». Ensuite on a trouvé dans les rues des cadavres d’habitants locaux que les médias ont vite désignés comme étant des membres de l’armé lybienne.
    Puis a suivi toute une vague d’ »informations » sur les bombardements de Benghazi par les avions et les hélicoptères gouvernementaux, sur les incendies monstres et sur les habitations bombardées. Puis a suivi l’explosion du soi-disant plus grand dépôt d’armes et de munitions dans la banlieue de Benghazi et tout de suite après l’information que le pouvoir à Benghazi était aux mains du peuple insurgé.

    Il faut se mettre dans la situation de kadhafi. La liaison avec Benghazi était totalement interrompue et lui toutes ces informations, il les prenait des médias. Il avait de quoi s’étonner. Il n’avait nulle part envoyé de tireurs, il n’avait pas donné d’ordre de bombarder la ville et sur les écrans de télé, il pouvait suivre des nuages de fumée noire, des carcasses de maisons détruites, les corps déchiquetés de femmes et d’enfants, assassinés sur l’ordre du dictateur.

    Plus tard on saura que le nuage de fumée noire venait d’un immense amas de pneus brulés et que les décombres des maisons provenaient d’un décor de film.
    Néanmoins, le but était atteint et Kaddafi avait cessé de contrôler l’évolution de la situation qui se déroulait exactement selon le scénario préparé à l’avance dans les Etats-majors de l’OTAN. Il n’a même pas le temps de s’en étonner car tout d’un coup, les plus proches collaborateurs de Kaddafi, qui connaissaient tous les secrets d’Etat, l’ont abandonné et sont passés à l’ennemi.

    Depuis le début les plus grands medias mondiaux ont commencé à cracher, hystériques, les désinformations sur la boucherie sanglante que le « colonel fou » a préparé pour son peuple. Cette campagne était accompagnée montrant des jambes courant, des colonnes de fumée sur fond de gémissements de femmes. Sur la sauvagerie réelle celle-là dont s’est rendue coupable la horde de mercenaires venant des combattants d’El Qaida et des Talibans qui a tranché la gorge des partisans du régime : militaires, policiers, employés., pas un mot dans la presse, alors qu’à ce moment-là Benghazi était envahie de journalistes étrangers.
    Ensuite, on a vu apparaître un autre thème caractéristique de la « révolution » : des vtt armés de mitrailleuses de lance missiles, de lance roquettes et d’autres techniques de guerre. Ces « révolutionnaires » en jeans, tee-shirts et sandales avaient pour mission de circuler sur les voies rapides en simulant une équipée contre Kaddafi. Il est vraiment risible de s’imaginer le choc de pareils » jouets » avec un tank ou un autre véhicule blindé. Malgré cela on a commencé à voir sur les écrans des carcasses de tanks et de véhicules de transport blindés de l’armée lybienne.
    Et puis voila que la « patience de la communauté internationale » est arrivée à bout. La résolution 1973 du conseil de sécurité, même si c’était de façon non convaincante, a tout de même permis l’invasion militaire sous couvert de « non fly zone ». L’OTAN a reçu une autorisation illimitée d’engager son aviation dans la destruction des infrastructures libyennes. Mais la résolution n’autorisait pas les opérations au sol et l’occupation militaire de la Lybie.
    A commencé alors un massacre de six mois de la population libyenne par l’aviation de combat de l’OTAN, massacre que les Occidentaux ont qualifiés d’agissements criminels de l’armée et de la sécurité libyennes , soi-disant que le régime agonisant a décidé d’entraîner dans sa mort tout le peuple libyen.

    Dès le début les médias ont propagé la rumeur selon laquelle les mercenaires sont le seul soutien de la Jamahiriya. En particulier, étaient cités des Noirs Africains et des Blancs Slaves. Et, en effet, cela s’est confirmé: « les rebelles » dans les environs de Benghazi réellement en feu, à ce moment, avaient capturé un groupe d’Européens, qu’ils ont qualifiés de groupe de mercenaires de Kadhafi. A l’état major il s’est avéré ensuite que c’est un groupe de combat des forces spéciales-alliées britanniques. Plus tard, les médias, vont éviter de rapporter ce type d’erreurs. Ce qui est Intéressant, c’est qu’à cette occasion, nul ne s’était rappelé que la résolution 1973 n’autorisait pas les opérations au sol. Pendant ce temps, les côtes libyennes étaient déjà envahies par les forces terrestres spéciales de l’OTAN, du Qatar et de l’Arabie saoudite. Le rôle principal, toutefois, ce sont les forces spéciales des États-Unis et de la Grande-Bretagne qui l’ont joué. Les détachements de la 22ème Division de la Légion étrangère ont été déployés lors de la dernière opération pour la conquête de Tripoli, le 21 Août.
    Il convient de souligner que, tout comme la guerre contre l’Irak, la guerre contre la Libye est exclusivement une affaire américaine et la participation des alliés sert seulement pour légaliser le meurtre.

    La Libye est devenu (tout comme avant la Corée , le Viet Nam, etc.) un polygone d’essai des États-Unis, où est mise à l’épreuve l’efficacité de la théorie de la guerre au moyen d’Internet, considérée comme guerre de nouvelle génération. Chaque pièce de technique militaire a reçu le code, sous lequel elle a été intégrée dans les ordinateurs du Pentagone. Tout objectif militaire et civil important sur le territoire libyen a reçu son code. Des missiles intelligents autoguidés ont pu être alors lancés sur des cibles détectées par satellite longtemps bien avant la guerre. Les satellites militaires espions ont suivi continuellement pendant toute la durée de l’intervention et continuent de suivre jusqu’à maintenant tout mouvement non seulement de toute technologie militaire mais de tout équipement tout court et transmettent des informations en temps réel à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. N’oubliez pas que la capacité de résolution des télémètres de satellite est de quelques pouces.

    Pour provoquer l’hostilité massive de l’opinion publique mondiale contre « le dictateur et son régime sanglant » les forces armées américaines ont entrepris une provocation en bombardant et en tirant des missiles sur les villes où les « rebelles » avaient pris le dessus. Le droit formel d’occuper l’espace aérien libyen leur a été donné par la résolution 1973 et personne ne pourra jamais vérifier ni ne vérifiera d’où est venu le groupe de missiles ou alors qui a lancé les lourdes bombes aériennes. Les médias ont immédiatement répandu des « informations crédibles » selon lesquelles les forces de Kadhafi ont bombardé et mitraillé des villes sans défense et leurs habitants avec des lance-roquettes « GRAD ». Les unités spéciales des forces terrestres américaines contrôlaient les résultats des raids nocturnes et précisaient les coordonnées des objectifs
    Et une fois encore, imaginez la position de Kadhafi. Les forces fidèles n’ont pas progressé d’un iota de leur place et les positions des ennemis qui partent en flammes. Dans le monde est propagée l’information : les forces fidèles au régime opposent aux « rebelles » une résistance toujours plus grande.

    .Il est nécessaire de les aider sinon la démocratie ne pourra pas gagner. Et exactement en conformité avec le scénario préparé, la force aérienne des États » civilisés » entame les attaques à la bombe et aux missiles contre les objectifs militaires de l’armée libyenne. Les militaires américains lancent 112 missiles Tomahawk et continuent ensuite par la destruction totale de toute la technologie de combat blindée et de tous les systèmes de défense anti -aérienne. Le tank est détruit presque immédiatement après, qu’il quitte son abri. Réservoirs, transporteurs, lance-missiles, canons, camions et tout le reste a été détruit par des missiles et des bombes guidées par laser provenant on ne sait d’où. Tandis que dans le ciel nul avion n’était visible. La plupart des membres de l’armée lybienne était tout simplement démoralisée et terrifiée.. Pratiquement presque toute la technique de combat lourde a été détruite sans avoir tiré un seul coup de feu.
    Beaucoup de désinformation a été diffusée sur les bombardements des villes et villages avec les lance-roquettes lourds « GRAD ».
    Comme nous l’avons déjà mentionné, l’ensemble du territoire libyien a été photographié en détail par les satellites et les aéronefs, qui transmettaient les coordonnées des objectifs aux avions de combat.
    Comment est fabriquée la désinformation sur CNN : par exemple, des batteries gouvernementales de lance-roquettes « GRAD » occupent une position à Misrata (c’est, bien entendu, des rebelles e avec des lance-roquettes volés et servis par les spécialistes américains et alliés).Sur la ville tombe des tirs de riposte. Les satellites détectent la trajectoire des batteries et les détruisent immédiatement avec des missiles lancés avec précision par des avions. Le lendemain matin, l’animateur de CNN fait un reportage au milieu des ruines, là où la veille se dressaient des habitations , détruites à présent par Kaddafi. En Libye, il y a plusieurs lieux habités où les habitants ont refusé de se rendre et de rejoindre les « rebelles ». Jusqu’à maintenant s’y déroulent de durs combats à l’aide d’armes légères, de mitraillettes, de mitrailleuses et de lance grenades. L’équipement lourd, y compris les systèmes de défense anti aérienne a été quasi totalement détruit.
    L’armée américaine, a réussi à « distance » à briser complètement les forces armées de tout un État, sans confrontation directe avec l’adversaire. En utilisant seulement un petit groupe de forces spéciales, ils ont pu résoudre un problème, qui avait exigé en Irak le déploiement de masse de forces vives et de technologies de guerre.

    Pourquoi l’opération a duré si longtemps ? La plupart des actions contrôlées à distance était effectuée pour la première fois et devait être corrigée dans le cours même des opérations militaires. Et tout le reste, ce que la télé nous montrait les foules courant et hurlant, les « rebelles » montés sur les jeeps armés de mitrailleuses ou de mortiers c’étaient des scènes de masses avec des figurants qui ne comprenaient pas dans quel film ils jouaient..
    En Libye, des combats se déroulent toujours, le pays a sombré dans un chaos dirigé du banditisme interne et déjà a été lancé autour de ce pays le grand jeu politique. Le vol durera aussi longtemps qu’il y aura quelque chose à voler. Les richesses libyennes, cependant, sont trop vastes et proches de l’Europe pour que le pays soit laissé à l’administration des « rebelles », parmi lesquels dominent les combattants d’ Al Qaeda. Quelle forme de dictature et d’occupation les Etats « civilisés » vont –ils imposer aux Lybiens ?

    La situation en Libye
    Selon les informations sur les pages http://za-kaddafi.ru/and argumenti. ru, le 11. 9.2011 seront retirés de Lybie

    l’ensemble du contingent militaire officiel (le 22ème Régiment SAS-Special Air Service de sa Majesté Elizabeth II,la 2ème Division de la Légion étrangère et les forces du Qatar et de l’ Arabie saoudite), qui ont conquis soi-disant Tripoli et vont maintenant remettre le pouvoir au terroriste Hakim Abdu Belhadj. Lors de la conquête de Tripoli toutes les unités ont subi des pertes relativement élevées- le 22ème régiment des SAS environ 127 tués-. Les informations ont été transmises par un prétendu Assistant de M. Kaddafi, , l’ ancien Lieutenant Colonel de l’armée russe Ilya Kornějev. Les troupes de l’OTAN ont été déployées dans une opération au sol en violation directe de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU.
    Le départ des forces étrangères spéciales est compensé par l’afflux de terroristes-membres des talibans d’Afghanistan et du Pakistan. À l’heure actuelle, leur nombre dépasse 3000. Les terroristes sont armés à Benghazi et ensuite sont transférés à Tripoli, où ils sont placés sous les ordres de l’actuel commandant militaire de la ville, Belhadj, qui coordonne les activités terroristes d’Al Qaida (avec le consentement des Etats-Unis et de l’OTAN) sur tout le territoire de la Libye. Les terroristes d’Al Qaida prennent progressivement en charge la lutte avec le régime de Kadhafi.

    Dans Benghazi elle-même se déroule un conflit armé aigu entre les « rebelles » d’origine et le réseau terroriste Al Qaeda. Durant ces derniers jours Al Kájda a tué plusieurs dizaines de « rebelles » et 27 militaires des troupes de la coalition, dont 4 agents de la CIA.
    Kornějev a ajouté que selon ses informations, Berlusconi a refusé d’envoyer en Lybiie des instructeurs du 9ème Régiment de parachutistes « Colonello Moschin ».
    Depuis le 21 août on ne peut justifier l’intervention en Lybie par des résolutions valables de l’ONU. . La ville de Syrte, 100 000 habitants et la ville de Beni Walide ont été réduites à néant par l’aviation alliée de la même façon que Dresdes le fut par l’aviation nazie. Les « Alliés de l’OTAN » ont tué plusieurs centaines de personnes. Il y a des milliers de blessés. Dans la rivière artificielle, construite par le régime de Kadhafi le niveau de l’eau baisse. Par cet acte terroriste l’OTAN vise à forcer les défenseurs de la ville à capituler . Les combats se déroulent dans d’autres endroits. Dans la ville de Sebha deux hélicoptères de l’OTAN ont été abattus.

    Les médias occidentaux ont bruyamment diffusé des informations, selon lesquelles les défenseurs de la ville de Beni Walide avaient décidé de capituler’ ont été démenties par les défenseurs eux-mêmes , qui ont liquidé les positions des « rebelles » à coup de lance-roquettes, à 20 km de la ville.
    Après la dernière sortie de Muammar El Gueddafi a commencé l’attaque menée par le fils de El Gueddafi Hamis contre les terroristes à Tripoli. Ils ont réussi à liquider l’hôtel Al Fatah, où ont été tuées paussi lusieurs dizaines de fonctionnaires du nouveau gouvernement, qui ont déménagé de Benghazi.
    Les forces gouvernementales ont également attaqué la base Mitiga. Ils ont liquidé 10 mercenaires de la SAS et un hélicoptère.
    La colonne des combattants venant du Tchad, qui a tenté de se déplacer pour aider Kaddáfí, a été détruite par l’aviation de l’OTAN.
    Pour l’instant dans le pays se déroule à fond une guerre de partisans contre les troupes d’intervention de l’OTAN, les Européens, les Arabes, les Pakistanais et les Afghans. Cependant, la supériorité militaire de l’OTAN est immense.
    Je suppose qu’en déployant les forces terroristes de Al Qaida, qui se battent et contre Kaddáfí et contre les « rebelles » les alliés poursuivent un seul but : obliger le Conseil National de transition, qui a été reconnu comme légitime, d’inviter officiellement l’OTAN à l’ intervention-occupation. Alors adieu tout prétexte de combats pour la liberté des citoyens libyens et à la résolution du Conseil de sécurité.

    Sergei Ptičkin, electroleader-presse-ru:

    http://lavoixdelalibye.com/?p=875/

    Source : Institut Tunisien de Relations Internationales, 14/09/2011

  • Benhaddou : « Les familles au pouvoir au Maroc ont toujours veillé à garder leurs privilèges »

    Selon l’universitaire Ali Benhaddou, les élites marocaines ont toujours refusé le changement, veillant à maintenir leurs privilèges et leurs acquis, tout en rstant fortement attachée à la monarchie. Ausi, quand celle-ci décide de procéder à des changements, ces élites s’inclinent et essayent de s’y adapter. 
     
    Les élites qui gouvernaient sous le règne de Hassan II sont globalement les mêmes qui demeurent au pouvoir, bien que le Mohammed VI ait promu ses camarades de promotion qui viennent d’horizons divers. 
     
    Pour le reste, rien n’a véritablement changé, tant sur le plan du privé qu’à la tête des entreprises publiques, comme Adil Douiri (fils de Mhamed, ancien ministre de Hassan II), Mostafa Terrab (petit-fils de Moulay Mustafa Belarbi Alaoui) ou encore Driss Benhima (fils de l’ancien premier ministre de Hassan II).
    Panoramaroc, 12 septembre 2011
  • Karim Wade va être en pétard!

    Une dépêche de wikileak exploitée par le journal Le Quotidien révèle qu’il y a deux ans, un fonctionnaire de la police marocaine trop zélé a arrêté Karim Wade à l’aéroport de Casablanca en possession de haschich. Le ministre d’Etat et fils du président de la République du Sénégal a ainsi été détenu pendant quelques heures avant d’être libéré sur instruction du roi du Maroc, Mouhamed VI. L’officier qui l’avait arrêté avait finalement été muté dans le Sahara marocain. Les autorités marocaines estimaient que «l’arrestation du jeune Wade pouvait mettre en danger les relations entre le Sénégal et le Maroc».


    L’ambassade des Etats-Unis au Maroc avait fait une dépêche diplomatique pour rendre compte de cet «incident». «Il a été rapporté à la mi-août qu’un officier supérieur de la police de l’aéroport de Casablanca a été brutalement affecté à un poste à Laayoune (dans le sud du Maroc), au Sahara occidental. Les motifs invoqués étaient divers : un journal déclarait que c’était parce qu’il avait arrêté un proche d’un dirigeant africain qui transportait de la drogue. Des informations de police ont confirmé, ont indiqué que le proche en question était Karim Wade, le fils du président sénégalais, Abdoulaye Wade », écrivait-on dans la dépêche reproduite par wikileaks.

    Voici le lien vers le câble diplomatique publié par Wikileaks: http://wikileaks.org/cable/2009/09/09RABAT752.html

    Seneweb.com
    SENEGAL RAINBOW, 13 septembre 2011
  • Rapprochement stratégique entre Alger et Bamako

    Terrorisme, Sahara occidental, CNT libyen et Sahel : Rapprochement stratégique entre Alger et Bamako

    «Les relations algéro-maliennes sont à leur sommet», dira d’emblée le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, lors d’un point de presse animé avant-hier à la résidence El Mithak à Alger, en présence de son homologue malien, Soumeylou Boubèye Maiga .

    En divergence depuis plus de quatre ans, Alger et Bamako ont fini par se rapprocher stratégiquement, pour partager la même position vis-à-vis des questions «chaudes» qui secouent la région du Sahel, entre autres, la crise en Libye et ses répercussions contagieuses dans la région, notamment la circulation en masse des armes, et sa probabilité de tomber entre les mains des groupes armés affiliés à Al Qaïda au Maghreb.

    L’apparition de ces nouvelles menaces a poussé les deux pays de se réunir autour d’une même table, à Alger, pour tenter de diminuer les dégâts qui peuvent en découler à partir de la situation en Libye. «Les relations algéro-maliennes sont à leur sommet», dira d’emblée, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, lors d’un point de presse, animé avant-hier, à la résidence El Mithak, à Alger, en présence de son homologue malien, Soumeylou Boubèye Maiga. En effet, au terme des travaux de la 11e session de la commission mixte algéro-ma-lienne de coopération bilatérale, tenue durant ces deux derniers jours, à Alger, les deux pays, l’Algérie et le Mali, ont partagé les mêmes idées sur les questions sensibles de la région. La lutte contre le terrorisme au Sahel, la position des deux pays sur le dossier du Sahara occidental, la crise en Libye et les armes qui sont en circulation dans la région, la reconnaissance du CNT, la coopération entre les deux pays dans divers domaines, sont autant de thèmes qui ont été abordé. De son côté, le ministre malien des affaires étrangères, M. Maiga, a souligné, lors de la conférence de presse, que les relations algéro-maliennes, ont connu un développement très positif. Il dira dans ce sens: «Je voudrais ajouter une chose à ce que mon ami, Medelci, avait déjà rapporté, que la réunion d’aujourd’hui a été marquée par une grande cohésion entre le Mali et l’Algérie, avec la volonté des deux pays de donner un nouveau souffle à nos relations». Le ministre malien ajoute: «Nous avons abordé plusieurs sujets sensibles, tels que la sécurité dans la région, notamment au Sahel, devant la recrudescence de la cadence des actes terroristes. Nous avons également évoqué la crise libyenne, et sur ce sujet là, la position de Bamako est à tout fait égale à celle d’Alger ; cela dit, le CNT doit avant tout constituer un gouvernement, capable de faire face aux défis et de prendre ses responsabilités et c’est ainsi que le Mali annoncera officiellement sa reconnaissance du CNT en tant que représentant légitime du peuple libyen».

    Sahara occidental, convergence totale entre le mali et l’Algérie

    Le conflit saharien qui date depuis plus de 35 ans, entre le Polisario et le Maroc a fait l’objet d’une longue discussion, lors de la 11e session algéro-malienne. Lors de ces discussions, Alger et Bamako, avaient partagé la même position. Les deux pays ont soutenu le déroulement d’un référendum, suivant la résolution des Nations unies, qui permettra aux Sahraouis de choisir librement leur indépendance. «Il y a une convergence totale entre les deux pays», avait affirmé Mourad Medelci. Le ministre algérien a indiqué, dans ce sens, que la prochaine visite du président malien, à Alger, sera une occasion pour les deux pays pour rappeler leurs positions pour une solution juste et rapide au conflit sahraoui.

    «Les terroristes au Sahel se comptent sur le bout des doigts»

    Concernant la lutte contre les groupes terroristes qui sont en activité dans la région du Sahel, Mourad Medelci, avait indiqué que ceux-ci se comptent sur le bout des doigts. «Il s’agit de dizaines de terroristes qui activent dans le Sahel, et si je dis quelques centaines, c’est qu’ils se comptent sur le bout des doigts», a déclaré le ministre algérien. En effet, ce nombre donné par le ministre algérien laisse à désirer, d’autant que son homologue malien avait jugé la présence d’Al Qaïda au Maghreb comme étant un véritable défi sécuritaire dans la région. Le ministre malien, Maiga, est allé loin en affirmant que la menace terroriste est aujourd’hui plus grande qu’hier, au moment où des arsenaux de guerre circulent désormais librement dans la région, à cause de la crise en Libye.

    «Nous sommes entrés en contact direct avec le CNT depuis 15 jours»

    Autre sujet d’actualité qui fait parler la poudre ces derniers temps, c’est bien entendu la reconnaissance du Conseil national transitoire libyen par les pays voisins, tels que l’Algérie et le Mali qui, jusqu’ici, n’ont pas annoncé, officiellement, leur reconnaissance. Sur ce sujet, Mourad Medelci, avait recardé, avant-hier, la position de la diplomatie algérienne vis-à-vis du CNT. Le ministre algérien dira qu’«il y a quinze jours, nous sommes entrés en contact direct avec les dirigeants du CNT». Et sur la probabilité d’une reconnaissance officielle de ce dernier, Mourad Medelci, dira dans ce sens, que la réponse a été déjà donnée par sa personne, et par le ministre algérien des Affaires africaines et maghrébines, Messahel, qui conditionne la reconnaissance du CNT si ce dernier parvient à construire un gouvernement capable de relever l’ensemble des défis qui l’attende. Un avis partagé par le ministre malien, M. Maiga ; ce dernier dira que son pays est en mesure de reconnaître le CNT si un gouvernement se construit. Donc, l’Algérie et le Mali partagent également la même position sur le CNT.

    Le Président malien dans quelques jours à Alger

    Avant la fin de la conférence de presse, le ministre algérien avait déclaré que le Président malien, Amadou Toumani Touré (ATT) effectuera une visite officielle dans les prochains jours, à Alger, et ce, après avoir été invité par son homologue algérien, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cette visite de haut niveau sera d’une importance capitale pour les deux pays, au moment où elle coïncide avec la situation en Libye, et la recrudescence du phénomène du terrorisme, mais surtout face aux nouveaux embarras engendrés suite à la circulation des armes massives dans la région.

    Par Sofiane Abi


    Le Jour d’Algérie, 12 septembre 2011
  • Sahel: Les nouvelles priorités sécuritaires

    par Ghania Oukazi

    La délégation américaine qui a séjourné à Alger pour assister à la conférence sur la sécurité et le terrorisme a été la seule à mener le plus grand nombre de réunions marathons avec les responsables algériens jusqu’au plus haut niveau de l’Etat.

    « Nous avons été très pris par une série de réunions que nous avons eues avec les hauts responsables algériens», avait lâché en substance l’ambassadeur des Etats-Unis en poste à Alger au début de la conférence de presse qu’il avait animée jeudi dernier, conjointement avec le commandant en chef de l’Africom et la vice secrétaire adjointe au département d’Etat et vice coordonnatrice du coordonnateur du bureau de la lutte antiterroriste. La délégation américaine a été reçue par le président de la république, le chef d’Etat-major, le ministre délégué à la Défense nationale, les ministres des Affaires étrangères et celui délégué aux Affaires maghrébines et africaines. Ce dernier a reçu la vice secrétaire toute seule, le commandant en chef de l’Africom tout seul et une troisième fois les deux en même temps. L’information de l’ambassadeur a donc son poids quand on sait qu’Alger a été l’hôte de plus d’une centaine d’invités de marque mais qu’elle a été plutôt tenue de faire plusieurs apartés avec ceux américains. Il est clair – et cela a été affirmé par les autorités algériennes – que la conférence d’Alger avait comme toile de fond le conflit libyen et ses répercussions sur la sécurité dans la région, notamment dans les pays du Sahel. De par sa position que les uns jugent « ambiguë » et d’autres «compromise avec le régime Kadhafi », l’Algérie s’est retrouvée dès le déclenchement de l’insurrection libyenne en proie à un déluge d’accusations en général totalement infondées. Si les Alliés, membres de l’OTAN, à leur tête la France, ont exercé de fortes pressions sur le Conseil de sécurité onusien jusqu’à le faire plier pour adopter la résolution 1973 autorisant le déclenchement d’une guerre contre un Etat souverain, beaucoup de responsables et intellectuels arabes, notamment algériens, ne se sont pas gênés pour les soutenir. Pourtant l’histoire a toujours retenu qu’à chaque fois que l’Occident intervient dans une région pour lui venir en aide et ce quelle qu’en soit la raison, la contrepartie qu’il exige dépasse le prix, le poids et la nature de son intervention. Il peut même, à cet effet, sacrifier la raison pour laquelle il a accepté de fournir soi-disant son aide. C’est le cas en Afghanistan et en Irak où la guerre menée par l’OTAN pour le premier et par les Américains pour le second comptabilise les dégâts collatéraux à coups de chiffres macabres de vies humaines sans que les commandements s’en soucient. La Libye ne sort pas de ce registre et enregistre elle aussi des pertes de vies humaines au nom de la défense de son peuple que les Alliés ont décrétée conformément à leurs intérêts dans la région. «Tous les pays étrangers ont des intérêts à préserver dans la région, nous le savons mais nous voulons nous inscrire dans une logique de partenariat et non dans celle de l’ingérence », avait déclaré le ministre délégué des Affaires maghrébines et africaines jeudi à l’issue de la fin de la conférence qui s’est tenue au palais des Nations de Club des Pins d’Alger.

    L’Algérie «replacée» au centre des enjeux de la région.

    En organisant sa conférence et en réussissant à faire venir chez elle les plus chevronnés des pays en matière de commandement du monde, l’Algérie a réussi un véritable coup de poker. Ses responsables ont dû jouer le tout pour le tout pour rassembler toute cette expertise politique, diplomatique, sécuritaire et militaire mondiale en un seul lieu et un seul temps et débattre d’une problématique qu’elle se posait à elle seule en premier, à savoir la sécurité et le développement. Non seulement elle a réussi à la faire admettre comme « binôme indissociable » pour l’instauration de la paix dans la région du Sahel, mais elle a démontré que ce binôme risque d’être totalement bouleversé si les conséquences du conflit libyen ne sont pas maîtrisées. Toutes ses appréhensions à ce sujet ont été mises sur la table.

    La France a beau faire du pied à ses alliés pour qu’ils les diluent dans sa thèse qui dit que l’insécurité et la prolifération des armes n’ont rien à voir avec le conflit libyen mais selon les conclusions de la conférence d’Alger, elle n’a pas fait l’unanimité.

    Contrairement aux Français, les responsables algériens avaient tablé sur l’adoption d’une stratégie dont les fondements sont pratiquement liés à la situation en Libye. Ils ont pu convaincre leurs invités représentant les puissants de ce monde, en premier les Américains, de leur fondement et la possibilité de leur vérification sur le terrain. La conférence est sortie avec une conclusion clef, à savoir que le Conseil national de transition libyen est responsable des armes en circulation. Conclusion qui n’a pas été du goût de l’Elysée qui lui n’a jamais voulu exposer le problème de cette manière. La France ne fera jamais cas des armes qui sont larguées par les forces de l’OTAN en Libye et que les parties en conflit « ramassent » et utilisent en toute impunité. Parrainé par les Etats-Unis, la décision de responsabiliser le CNT sur les armes en circulation a quelque peu remis de l’ordre dans l’échiquier des priorités sécuritaires de la région et surtout de l’Algérie. Mieux encore, l’Algérie a été décrétée « leader » de la région dans la lutte antiterroriste. Avant l’ouverture de la conférence, Abdelkader Messahel avait déclaré à des journalistes que le rendez-vous d’Alger vise «à recentrer les enjeux dans la région». Alger a parfaitement réussi à recentrer le débat sur la sécurité et la lutte antiterroriste sur ses préoccupations en premier. Elle l’a fait sans s’appuyer sur la France dont le rapprochement avec le Maroc sur la question sahraouie (le conflit du Sahara Occidental, ndlr) a pris des dimensions dangereuses depuis le déclenchement de la guerre de Sarkozy contre Kadhafi.

    Règlements militaires frustrants et visées Néocoloniales

    Il est évident que les responsables algériens seront appelés à modérer la rigidité de leur position, notamment contre le Maroc. Shari Villarosa en a donné un avant-goût lors de son intervention dans la plénière de la conférence. Elle a demandé à ce que la lutte antiterroriste soit menée par les pays « qui ont de l’expérience » et citera nommément l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Mais ceci sera inscrit dans le cadre des compromis que l’Algérie établira pour tracer sa position géostratégique dans la région et particulièrement le Maghreb. Les réunions marathons qu’Algériens et Américains ont eues ensemble durant les deux jours de la conférence (mercredi et jeudi derniers) ont remis de l’ordre dans la feuille de route que les Etats-Unis distribuent aux pays de la région. L’Algérie semble sortir du lot des pays qui ont été programmés par les laboratoires étrangers pour passer par une énorme Intifadha pour déloger les pouvoirs en place au prix de préservation d’intérêts colossaux. Le rôle de leadership qui lui a été confié par la communauté internationale la place au centre des enjeux du Sahel. Les Etats-Unis pensent même à revoir certaines de leurs attitudes à son égard. Le commandant en chef de l’Africom a lâché mercredi dernier, en plein milieu de son intervention aux travaux de la conférence, que «nous savons que nos règlements militaires sont frustrants mais nous vous demanderons d’être patients avec nous ». Le général Carter Ham avait certainement en tête les restrictions que son pays a imposées à certains pays, entre autres l’Algérie, pour la conclusion de contrats d’armement américain. Les Etats-Unis ont élaboré à cet effet un programme appelé « Lanterne bleue » obligeant les pays acheteurs à préciser certains éléments qui se cofonderaient parfois avec la souveraineté nationale. Le procédé, faut-il le dire, n’est pas nouveau. Robert Ford, alors ambassadeur américain en poste à Alger au milieu des années 2000, nous avait avoué que « notre pays ne vend pas les armes comme ça, il doit s’enquérir de certaines questions ». parce qu’exemple que le pouvoir en place ne les retourne pas sur ses populations».

    Il est aujourd’hui affirmé par un grand nombre d’observateurs que l’Algérie craint beaucoup plus les visées néocoloniales de la France dans la région plutôt que de se plier à des règlements militaires américains qui sont décriés par le monde entier. Elle se devra dès maintenant d’affiner ses stratégies pour encore les parfaire dans la prochaine conférence qui se déroulera dans six mois, probablement à Nouakchott, la capitale mauritanienne et sur le même canevas que celle d’Alger et que les puissants de ce monde ont accepté de reconduire.

    Ce rendez-vous dans une des capitales des pays du Sahel est un gage pour sa crédibilité en tant que leader de la sécurité dans la région. L’idéal est que le pouvoir en place le renforce par la réalisation d’un véritable changement politique au profit de l’instauration effectif et réelle d’un Etat de droit et de démocratie. Ce qui doit être le plus grand défi qu’il se doit de relever.
    Le Quotidien d’Oran, 11/09/2011

  • L’arme de destruction massive du roi

    Les dirigeants du Front Polisario ont fini à leur tour par dire leurs craintes face à la drogue produite en toute « démocratie » par les agriculteurs attitrés du royaume de Mohamed VI. Au Maroc, la drogue, ce n’est un secret pour personne, c’est plus populaire que la « chemma (tabac à chiquer) » en Algérie. Chez le roi, on cultive le haschich comme on cultive chez nous, à Mascara, la patate. Sauf que, contrairement à nous, les Marocains exportent leur produit, un sans papiers, partout dans le monde. Les operateurs locaux arrivent à le placer même chez nous malgré une frontière fermée, avantage qu’ils n’ont pas ailleurs. 
    Il n y a pas d’office chérifien de la drogue comme pour le phosphate, mais les gains sont là, aussi profitables directement ou indirectement à tous, roi et sujets. Et cela ne concours pas à rasséréner les Sahraouis de la RASD (Sahara Occidental envahie par le Maroc en 1975, ndds) ni, d’ailleurs, les Algériens de la RADP qui, chaque année, se tiennent le ventre lors de la récolte du cannabis, comme c’est le cas actuellement. Le Maroc ne constitue pas une menace régionale en raison de sa seule politique expansionniste mais aussi parce qu’il compte parmi les plus grands producteurs et exportateurs de drogue dans le monde, affirme le Polisario dans un communiqué rendu public à l’issu de la réunion du bureau de son secrétariat national vendredi dernier. 

    Le texte regrette la prolifération des bandes de narcotrafiquants dans la région et s’engage à prendre les mesures nécessaires pour contrer avec la rigueur voulue ce « grave phenomène ». Ainsi, et c’est significatif, le Polisario évoque pour la première fois le négoce marocain de la drogue et ses dangereuses conséquences sur nos sociétés alors que plus à l’Est dans la région on s’attelle à démocratiser le trafic d’armes après y avoir favorisé le commerce des drogues douces et dures et encouragé le job du… kidnapping. Des activités qui ont désormais cours au Sahel mais qu’on retrouve sur la rive subméditerranéenne, où « nage » le cannabis marocain. C’est-à-dire face aux néo-bienfaiteurs qui qualifient les coups d’Etat de « soulèvement populaire », comme le relevait implicitement Silvio Berlusconi avec ce qui semble être un point de remord lorsqu’il démystifiait l’agression contre la Libye. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
  • Nouvelles révélations d’un ancien espion marocain

    Moussadek Mimoune, agent de renseignement marocain: « Des terroristes marocains étaient derrière les attentats de Marrakech, l’Algérie en est innocente »

    Paris (France) Anouar Malek/ Version française Madjid. D

    Moussadek Mimoune est un ancien diplomate marocain. Il avait travaillé en tant qu’agent de renseignement en Europe pour son pays (Maroc). Son code secret était MD17347. Il a observé le silence durant 15 ans et a gardé secret ses nombreuses missions qu’il avait accomplies. En dépit de la détérioration de ses conditions de vie à cause d’un complot monté contre lui par des généraux proches du Palais royal, cet ancien agent, actuellement âgé de 64 ans, n’a pas rejoint les rangs de l’opposition. Il vit actuellement dans une petite chambre d’hôtel dans la banlieue parisienne avec sa petite famille composée de sa femme et ses trois filles.

    Moussadek Mimoune était en relation directe avec l’opposant marocain Hicham El Mandari dans le cadre d’une mission d’infiltration officielle. Sa version de l’assassinat d’El Mandari en Espagne en 2004 n’est pas encore entendue par la justice. Moussadek Mimoune a décidé de sortir de son silence qui lui a coûté cher en accordant un entretien exclusif à Echorouk. Ce témoin des « jeux » troubles du Makhzen publiera dans le futur un livre dans lequel il dévoilera plusieurs vérités sur de nombreuses affaires.

    Echorouk : pouvez-vous nous parler de quelques missions que vous avez accomplies à l’étranger dans le cadre de votre travail en tant qu’agent de renseignement marocain ?

    Moussadek Mimoune : j’ai accompli beaucoup de missions. A titre d’exemple j’ai pu infiltrer le Front Polisario en 1981. A cette époque là je travaillais à Rome (Italie). Le Polisario menait des actions en collaboration avec le parti communiste italien qui lui avait organisé une rencontre à l’hôtel Léonard de Vinci dans la capitale italienne. Nous avons reçu un ordre de la part du général Ahmed Dilmi d’infiltrer la rencontre. Ainsi, il m’a demandé de me faire passer pour un opposant marocain pour me rapprocher des leaders du Polisario et pour rencontrer le président sahraoui Mohamed Abdelaziz. Le but de cette opération était de savoir les intentions du Polisario envers le Maroc.

    Echorouk : avez-vous mené d’autres actions importantes à l’étranger ?

    Moussadek Mimoune : j’ai mené des actions personnelles en 1989. J’ai interrogé des Marocains, des Algériens et des Egyptiens arrêtés par la police française. J’ai découvert qu’il y avait des personnes qui avaient des liens avec certaines mosquées en France. Ces personnes là menaient des actions politiques contre le Maroc. Ils étaient des extrémistes qui suivaient les prêches de l’imam et prédicateur Abdelhamid Kechk. Un de mes amis a transmis mes informations à la Direction de surveillance du territoire (DST). Quelques jours plus tard le directeur de la DST, Abdelaziz Alabouche, m’a contacté et m’a remercié pour les informations que je lui ai transmises.

    Echorouk : quelles étaient les informations que vous aviez remises à la DST ?

    Moussadek Mimoune : beaucoup d’informations, notamment sur des Marocains qui planifiaient d’introduire des armes au Maroc. Et des informations sur cinq Marocains qui planifiaient des attentats terroristes au Maroc. J’ai transmis en mois de février 1993 à Abdelaziz Alabouche les noms de ces personnes et d’autres informations sur eux.

    Echorouk : ce que vous venez de dire s’est passé avant les attentats qui ont visé l’hôtel Asni à Marrakech le 24 août 1994 ?

    Moussadek Mimoune : oui avant ces attentats. Les Marocains contre lesquels j’ai mis en garde la DST résidaient dans le quartier des 4000 à Aubervilliers dans la banlieue parisienne. C’est justement dans ce quartier que résidaient les personnes impliquées dans les attentats de Marrakech.

    Echorouk : pourquoi certaines parties au Maroc ont accusé l’Algérie ?

    Moussadek Mimoune : je trouve cela curieux. Je trouve encore plus mystérieux le témoignage d’une personne qui s’était présentée comme un agent algérien. Ce dernier prétendait avoir supervisé les attentas contre l’hôtel Asni. Vu mon expérience dans le domaine des renseignements et de l’infiltration, et partant des informations que je détenais et que j’avais rédigé moi-même, je peux vous assurer que les accusations contre l’Algérie étaient infondées. L’Algérie n’avait rien à voir dans les attentats de Marrakech. Ces dernières avaient été planifiées dans la banlieue parisienne. Les services de renseignements français ont mené des investigations à Paris et ils ont tous les détails sur ces attentats. Les investigations menées par les services de sécurité français ont démontré que l’Algérie n’avait rien avoir avec ces attentats et que des islamistes marocains les ont planifiés à partir de Paris.

    Moussadek Mimoune, l’agent de renseignement marocain qui a infiltré Hicham Mendari

    Hicham Mendari est entré au Palais royal intelligemment. Quoiqu’il n’avait pas une large culture, mais il était très intelligent. Il est le fils de Chahrazed Fechtali qui était mariée à un employé très riche qui a eu des antécédents judiciaires au Maroc. Quand je l’ai approché à Paris, Hicham Mendari a nié que sa mère soit Chahrazed Fechtali et a prétendu que sa mère est Farida Cherkaoui qui était au Palais royal et était très proche du roi Hassen II. C’est elle qui l’a fait entrer dans ce palais.

    Echorouk : comment avez-vous approché Hicham Mendari ?

    Moussadek Mimoune : je résidais à Dijon (France). Un jour j’ai reçu un ordre de la Direction de surveillance du territoire (DST). On m’a chargé d’infiltrer Hicham Mendari et son milieu vu qu’il dérangeait le Palais royal. J’ai accepté cette mission.

    Echorouk : comment s’était passé les premiers contacts avec Hicham Mendari ?

    Moussadek Mimoune : à l’époque je n’avais aucune idée sur ses déplacements à Paris. Je considérais ces activités comme des actes criminels et de sabotage contre le Maroc. En mois de mars 2003 nous avons beaucoup réfléchi moi et ma femme et vu la sensibilité de l’affaire et j’ai décidé d’aller à Paris. Avant de m’y rendre j’ai appelé une personne au Maroc qui était en contact avec Hicham Mendari. Et il m’a fourni un de ses numéros de téléphone portable. Avant de me rendre à Paris je l’ai appelé. Il a été très prudent et avait des doutes sur moi, mais quand je lui ai parlé de la personne qui m’a donné son numéro et après lui avoir dit que j’ai connu sa mère Chahrazed il m’a répondu que ce n’est pas sa mère et qu’elle l’a seulement élevé quand il était enfant. Je lui ai dit que j’avais des problèmes au Maroc et que je ne pouvais pas lui en parler au téléphone il m’a fixé un rendez-vous au début du mois de mars.

    Echorouk : comment s’était déroulé votre mission de rapprochement de Mendari ?

    Moussadek Mimoune : j’ai regagné Dijon après la première rencontre que j’ai eue avec lui à Paris. Et j’ai contacté Ahmed Harari qui était à cette époque-là l’adjoint du général el-Anikri. Il était très content de mon appel. Par la suite, j’ai eu beaucoup de contacts avec Hicham Mendari dans le cadre de ma mission. Il était toujours contre le Palais royal et contre le roi. A cette époque-là, 2003, il se préparait à créer une association politique en Espagne dans le but de renverser le régime royal au Maroc. Au fil des jours j’ai pu gagner la confiance de son attaché de presse Oumoussa Mohamed et je l’ai convaincu de travailler avec moi et de me fournir des informations sur Hicham Mendari. Je lui ai donné mon numéro de téléphone pour que nous restions en contact et pour cordonner nos actions.

    Echorouk : que s’était-t-il passé par la suite ?

    Moussadek Mimoune : j’ai contacté la DST et je l’ai informé d’avoir engagé l’attaché de presse de Hicham Mendari. Oumoussa Mohamed m’a informé que lors de leurs voyages en Belgique et à Londres, son « patron » a voulu engager certaines personnes, dont des militaires qui ont fui le Maroc. Il m’a informé également que Mendari avait contacté un commerçant belge spécialisé dans la vente d’armes dans le but d’organiser un mouvement d’émancipation armée au Maroc notamment dans les régions nord.

    L’ancien agent des renseignements marocain Moussadek Mimoune: « Kebir voulait prêter allégeance au roi et reconnaître la marocanité du Sahara »

    Vous avez dans un message au service de renseignements évoqué les anciens dirigeants du FIS Rabah Kebir et Moussa Kraouche.

    J’ai été destinataire de renseignements très sensibles de la part d’un enseignant marocain de Chari’a qui entretenait des relations avec des Algériens dont Moussa Kraouche qui était marié à une marocaine de Oujda. Je suivais dans le cadre de ma mission Moussa Kraouche et son ami Djaâfar Houari qui ont créé l’Association de la fraternité algéro-française (FAF) dans la banlieue parisienne. Au même temps, Djaâfar Houari était cofondateur d’une association « Ahl el Beït » dirigée par un français converti à l’Islam et qui s’est fait appelé Ibrahim Hocine. Djaâfar Houari était le lien entre Rabah Kebir et l’Iran. Il a en effet tissé des liens étroits avec un religieux chi’ite Mohamed bakr El Ansari qui était imam de la plus grande mosquée chi’ite de Hambourg en Allemagne. Il était aussi le représentant personnel du guide de la révolution Khaminaye. J’ai été destinataire de renseignements selon lesquels Rabah Kebir alors responsable du FIS à l’étranger voulait rentrer au Maroc en mars 1993 et que lui et ses compagnons voulaient prêter allégeance au Roi Hassan II, chef des croyants et reconnaître la marocanité du Sahara (le Sahara Occidental, ancienne colonie envahie par le Maroc en 1975, ndlr). Ensuite j’ai appris leur lien étroit avec l’Iran qui leur fournissait beaucoup d’argent comme ils recevaient un financement du centre islamique turc de Cologne en Allemagne. J’ai alors fait part de ces informations aux autorités sécuritaires marocaines. Je pense que c’était la raison pour laquelle l’entrée au Maroc leur a été refusée. Des ministres, officiers supérieurs et diplomates marocains ont été impliqués dans le blanchiment d’argent en France et dans d’autres pays. Vous avez révélé dans vos rapports aux renseignements marocains le dossier du blanchiment d’argent et de détournements de fonds dans lequel étaient impliqués de hauts responsables. Au début 1993, j’ai décidé de mener une enquête sur les crimes financiers et l’implication de personnalités marocaines proches du pouvoir. Ce qui m’a encouragé est l’initiative de ressortissants algériens à l’étranger de collecter l’argent pour rembourser la dette de leur pays. Cela coïncidait avec un discours du Roi Hassan II dans lequel il a averti indirectement des personnes impliquées dans le détournement des biens publics. Il avait promis de lutter fermement contre la corruption. J’ai pris attache avec Allabouch et lui ai demandé une couverture pour mener cette mission. Une fois le feu vert obtenu des autorités supérieures, j’ai mené cette enquête avec l’aide d’experts français ce qui m’a permis d’arrêter une liste de ministres, officiers supérieurs et de diplomates qui ont détourné des milliards vers la France en particulier. Aux termes de cette enquête, j’ai envoyé un message n°593/93 à l’administration concernée exposant les résultats et le bilan de la mission en attendant d’autres instructions.

    Que c’est-il passé alors ?

    Au même temps, je suivais une autre affaire qui avait trait au trafic d’armes vers le Maroc par un réseau marocain. Lorsque j’ai pris attache avec le directeur de la sécurité de territoire DST et lui ai parlé de la question très sensible qui affecte la sécurité du pays, il a évité l’affaire des listes des personnalités impliquées dans des détournements. Sur mon insistance, il me répond : « Regarde Mimoun, j’ai informé Idriss El Basri, et il se charge du dossier, mais il te dit ne parle à personne de la liste jusqu’à ce que mes instructions te parviennent ». Le dossier ne s’est jamais ouvert depuis. Et quand j’essaye de l’évoquer ils esquivent par peur d’en parler. Le dossier est resté gelé jusqu’à 1995 lorsque Idriss El Basri a remis le dossier au Roi Hassan II qui a ordonné la poursuite des concernés. Est-ce que tous les concernés ont été poursuivis ? La majorité d’entre eux. Mais les plus puissants ont été épargnés et innocentés sans qu’ils remboursent ce qu’ils ont pris. Et il se trouve que le juge qui a innocenté ces gens et lui-même qui a ordonné en 1998 de piétiner le jugement en m’a faveur. Ils se sont vengés contre moi, ma vie et ma famille sont en danger

    Est-ce que vous avez été victime de vengeance à cause de ce dossier ?

    Effectivement, à cause de ce dossier et pour avoir réussi à faire rentrer un officier des renseignements marocain qui a demandé l’asile politique en Belgique. Il s’appelle Abou Nadjem Mohamed. Je l’ai sensibilisé et l’ai fait renter au pays. J’ai réussi là où les concernés ont échoué en Belgique et en France. Ils ont pris ma réussite pour une humiliation surtout que la mission a été confiée par le Roi Hassan II en personne. Je me rappelle, trois mois après la mission, le général Anikri est devenu le 3e homme des renseignements extérieurs grâce au Général El Kadiri qui a voulu servir son ami intime le général Hosni Benslimane. Ce dernier voulait se débarrasser de Anikri et l’éloigner de la gendarmerie pour des raisons diverses. Ceci explique les raisons pour lesquelles le général Anikri refusait mes propositions quand il était devenu directeur général de la DST en charge de la cellule Hicham Mendari. Il a toujours pris ma réussite dans l’affaire Abou Nadjem pour une humiliation et particulièrement quand j’ai découvert ses liens avec Mendari. Où en est votre cas avec l’administration ? La bande que j’ai mise à nu a réussi un complot contre moi et m’ont privé de mes droits illégalement dans un pays qui se dit de droit. Je me suis tu par peur pour ma vie et celle de ma famille jusqu’à ce que j’ai réussi à m’enfuir le 27/07/2000.

    Qu’est ce que vous avez fait une fois en France ?

    J’ai pris attache avec le ministère et l’ambassade mais je n’ai eu que des promesses. En 2000, j’ai écris au Roi Mohammed VI et je lui envoyé un dossier d’1,8 kg par l’intermédiaire d’un officier de sa garde rapprochée. Le dossier n’est jamais parvenu au Roi, il a été transféré à des parties impliquées dans la corruption et le blanchiment d’argent que j’ai mis à nu.

    Que c’est-il passé alors?

    J’ai appris par mes moyens que le dossier n’est jamais parvenu au Roi, et le clan qui l’a reçu et a pris connaissance de son contenu a bien compris que je constituais un danger pour eux. De ce fait, ils ont mis en œuvre un plan diabolique pour me faire entrer au Maroc à travers ma femme Adbib Zoubeida qui a aussi été victime d’injustice et d’abus alors fonctionnaire dans le corps diplomatique en tant que secrétaire principale. Ils ont voulu la faire rentrer au Maroc en mettant fin à ses fonctions en France et cessant son payement. C’était un plan pour se débarrasser de moi comme ils ont fait avec Benbarka et Mendari.

    Vous considérez vous et votre famille en danger ?

    Bien sûr, et le danger va s’aggraver après avoir parlé avec votre journal. Si il arrive un malheur à ma femme, mes trois filles ou à moi, je porte responsables les parties que j’ai mise à nu cette fois-ci et avant. Mon silence ou ma disparition leur profiterait .

    Qu’allez-vous faire à l’avenir ?

    Je réclame mes droits. Je ne vais plus me taire. J’ai remis tout ce que je sais à un grand journaliste que je ne citerai pas pour le préserver des criminelles, je lui ai remis des documents pour publier un livre qui mettra à nu les puissants corrompus du Maroc. J’ai aussi pris un avocat de renommée internationale à qui j’ai confié tous les détails. Le livra paraitra prochainement. Je fais ça avec regret étant un homme d’ État qui doit se maintenir à l’obligation de réserve. J’en suis contraint. Je n’ai trouvé d’autres moyens de faire part de ce que je sais au Roi Mohammed VI. Ils ont fermé toutes les issues et ont voulu me détruire complètement pour je puisse avoir aucun rôle dans la construction de mon pays et le purifier de la corruption et des corrompus.

    Qu’est ce que vous révélez dans votre livre ?

    Beaucoup de secrets qui n’ont jamais été étalés. L’affaire de l’opposant feu Abraham Serfati, l’affaire du complot de Paris contre le Roi Mohammed VI durant sa première visite officielle entant que prince héritier le 07/02/1993 par des responsables marocains. Les secrets de l’affaire du général Mohamed Mostepha Thabet et ses vérités amers. L’affaire des trois frères Bourikat Bayazid, Medhat et Ali qui ont purgé 18 ans de prison à Tazmamert en contrepartie de leur silence ils ont perçu des milliards en Suisse de la part du roi feu Hassan II. Les secrets d’une mafia internationale de la drogue qui compte des personnalités de haut rang. Je ne peux tout révéler, mais je puis vous assurer que le livre sera une bombe qui fera trembler plus d’un dans les sphères du pouvoir au Maroc qui portent attente au pays à l’intérieur et à l’étranger.

    A suivre…

    Ecourouk online, 08 septembre 2011

  • Algérie: réponse aux mensonges et divagations du courtisan M. Mnebhi

    Franchement, en lisant seulement le titre et les 5 premières lignes de l’article, j’ai deviné du coup sa provenance. Car il n’y a que le Maroc et ceux qui se font appeler « l’opposition algérienne à l’étranger » ainsi quelques critiques indépendants non structurés qui passent leur temps, à tort ou à raison, à fustiger ou critiquer « le régime algérien », « le pouvoir des généraux », « la sécurité militaire » et tutti quanti. A la différence que chez les marocains transparait, en plus, une certaine colère et vengeance à voir leurs sites et certains de leurs journaux. Au début, je ne voulais pas répondre car étant habitué à ce genre d’attaques continues de l’Algérie dans leurs médias et à leurs inepties. Mais comme il s’agit cette fois du choix d’un site respectable, honnête, qui cherche la vérité – surtout en ce moment avec la Libye – j’ai compris qu’il y avait dernière un opportunisme et une volonté de brouiller les choses pour masquer la vérité. Je devais donc répondre pour rétablir la vérité aux habitués de ce blog avec objectivité, sagesse et simplicité.

    Une petite recherche sur l’auteur de l’article m’a permis de confirmer qu’il est marocain. Une lecture de ses articles me donne une idée sur sa personnalité. Lisez cet extrait titré « Réaction à l’article du Prince Moulay Hicham », cousin du roi Mohammed VI, surnommé le Prince ‘rouge’, en raison de son engagement pour une démocratisation du régime politique marocain, devenu une source « d’inspiration pour de nombreux marocains cultivés, comme les militants du mouvement de 20 février»:

    « Qu’il me soit permis de réagir, comme tout citoyen marocain, … à l’article du prince Moulay Hicham [L’allégeance entre pratique démocratique et pratique théocratique], comme l’ont très bien fait Messieurs … Qu’il sache que la bey’a, acte d’allégeance, au Maroc constitue le ciment qui unit le Roi à Son peuple. Que cet acte se perpétue et se transmet de génération en génération… la cérémonie formelle de l’allégeance… sont parties intégrantes des institutions du Royaume du Maroc. Cette pratique ancestrale est capitale dans la «stratégie de légitimation du système politique marocain» … De plus, cette cérémonie a été instituée par le Prophète Sidna Mohammed au VIIe siècle, car sans bey’a, aucun acte religieux et politique n’est légitime… Par ailleurs l’allégeance et le Serment de la Marche Verte se doivent d’être transmis à nos descendants. … qui sont des éléments fondamentaux de notre identité nationale. Enfin, je me permets de rappeler à votre Altesse que vous avez signé l’acte d’allégeance … Que déduire de votre intervention sur la bey’a ? Je vous laisse seul pour me trouver la réponse et avec tous mes respects, Votre Altesse ».
    Comme si le roi avait besoin d’une aide et en l’occurrence de celle Mnebhi. On déduit bien que ce dernier n’est pas du tout ce qu’il veut montrer être. Il n’est ni « des services marocain » ni même un sous-traitant chargé de la propagande, mais un vulgaire courtisan qui propose ses « capacités » et sa « prédisposition » à servir bassement.

    Ses articles que cite d’ailleurs le commentateur « moreno » confirment bien mes propos sur sa personnalité. Ses textes – qui visent en particulier l’Algérie – sont un tissu de mensonges et de contre-vérité. Il ne fait que dénigrer et fausser la réalité. Son article sur ce blog vient comme on peut le deviner en soutient aux renégats de Benghazi et à l’Otan bien sûr mais surtout comme occasion pour attaquer l’Algérie principalement. Au regard de quelques-uns de ses titres ont saisi parfaitement la « spécialité » de l’auteur : «À ceux qui attaquent le Maroc », «Une belle déculottée pour le mouvement du 20 février et ses ‘phagocyteurs’ », « Dissidence au sein du Front Polisario », « Déliquescence de l’Etat algérien et provocation d’Alger », « La schizophrénie des généraux algériens envers le Maroc », « Le Maroc en mouvement et l’Algérie dans l’inertie totale », «Une pantalonnade algéro-polisarienne historique en Libye », « Chute de Kadhafi : L’oligarchie militaro-politique algérienne en position critique » etc. Tous tournent autour du « pouvoir algérien », du Sahara occidental (RASD), de la fermeture des frontières. Ce qui est intéressant à dire c’est que toutes les interventions et critiques d’officiels ou de journalistes marocains, à propos de l’Algérie, se fixent toujours sur ces trois thèmes. Vous leur parlerez des « vendanges en Australie », ils s’arrangent pour introduire ces mêmes thèmes ! Une obsession maladive qui relève plutôt de la pathologie. Et l’on pressent chez eux un sentiment de frustration une envie de régler un compte à l’Algérie à travers leur récurrent souhait d’un chaos et incitation à la révolte. Leurs écrits et déclarations s’observent plus comme du clabaudage, du bavardage, des mensonges, du dénigrement et de propos méprisants que des écrits scientifiques qui se fondent sur l’analyse objective. On ne décèle aucun signe de sagesse pour de tempérer les divergences entre les 2 pays. En revanche, les algériens adoptent en vers eux une attitude plus mesurée en les ignorant souvent. Avec ces travers, franchement, ils ne rendent pas service à leur roi et à leur pays. Un roi qui tente de rompre avec les pratiques de son père en menant une politique progressive de démocratisation et de conciliation. Pratiques d’un ex roi despotiques et moribondes faites de complots, de combines, d’arrogance, de revanche et d’injustices dont le jeune roi a héritées.

    Pour mettre le lecteur au clair, il doit savoir ce qui divise actuellement le Maroc et l’Algérie. En plus des vicissitudes de l’histoire qu’aliment des stéréotypes que font durer certains surtout du coté marocain, il y a surtout le Sahara occidental et l’ouverture de la frontière.

    Le Sahara occidentale, que le Maroc occupe depuis 1975, après le départ des espagnols, est vue par l’Algérie comme un problème de décolonisation dont la solution est l’autodétermination du peuple sahraoui. C’est donc, aux yeux de l’Algérie, conforme à la légalité (au droit internationale) et légitime (au regard de son histoire coloniale). Là est la divergence fondamentale. Ecoutons notre ‘analyste’ « Alger voit également avec l’arrivée d’un régime démocratique pro-occidental à Tripoli [c’est-à-dire le CNT] un soutien de poids sur la question du Sahara Marocain s’évaporer. » Le Maroc soutient donc ces traitres pour ça ?

    La fermeture de la frontière par l’Algérie qui fait suite à l’attentat terroriste, en 1994, commis à l’hôtel Atlas Asni à Marrakech. Le roi Hassan II qui a vite fait d’accuser injustement « les services Algérien » – malgré les mises en gardes de certaines personnalités officiels français – impose par humiliation le visa d’entrée pour les Algériens tout en durcissant leurs conditions de séjours sur son territoire. En réponse l’Algérie ferme carrément les frontières pour bien «les rassurer». Qui est perdant ? Le Maroc dit que c’est l’Algérie. Pourquoi alors cette obsession à demander en permanence son ouverture contrairement à l’Algérie qui temporise en conditionnant cette réouverture «aux [règlement des] problèmes qui ont entraîné sa fermeture» selon Bouteflika et a «…une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb» selon Zerhouni l’ex ministre de l’intérieur. En fait c’est bien le Maroc qui est et qui reste le grand perdant. Ce sont plus de 2 de milliards de dollards/an de perdus ; faite le calcul sur 17 ans ! Voilà les vraies causes et les vrais objectifs qui poussent les marocains à de tels comportements contre l’Algérie et ses dirigeants. Les visas ont été levés en 2005/2006. Reste plusieurs questions dont celle du Sahara Occidental.

    La liaison que fait Mnebhi avec ce qui se déroule en Libye est de l’opportunisme. On sait que le Maroc déteste Kadhafi, il est logique que le Maroc soutienne sa chute au pris d’un projet colonialiste, que mène l’Otan – son protecteur- avec l’appui de ses semblables tels les Émirats et le Qatar. Il est cohérent qu’il appui ceux qu’ils affublent de « révolutionnaires » libyens pour instaurer un régime à l’image de l’ex monarchie idrissienne. Il est cohérent aussi que l’Algérie se positionne contre ce projet contraire à son histoire et à ses principes.

    On retient que Mnebhi soutient le CNT et les galopins de Benghazi contrairement à nous qui les considérons comme traitres à leur pays au service d’un projet colonialiste de l’Otan que pilote la France, la GB qu’appui des régimes arabes vassaux, corrompus avec les terroristes de l’Aqmi. La différence est de taille ! « Les traitres on les sent de loin, ils puent » dit l’auteur de l’article dans un de ses commentaires. C’est exact. Les sentira-t-il avec la même définition de Larousse si le Maroc subit exactement ce qui se déroule en Libye ? Cet auteur fustige aussi l’Algérie pour avoir accueilli quelques membres de la famille Kadhafi alors que c’est un droit et un devoir qui appartiennent à l’Algérie. Question : Le Maroc, à son avis, les aurait-il livrés à ces traitres de Benghazi ? Que pense-t-il du royaume de Jordanie qui a accueilli la famille de Saddam ou de l’Arabie Saoudite qui a héberge Ben Ali et sa famille ?

    Ces gens-là du Maroc et d’ailleurs semblent dire aux algériens, à chaque fois, « vous accédez à nos demandes et nos désidératas sinon on vous suscite des révoltés ». Je lui rappelle d’abord que la révolte en Algérie, avec son ouragan, est déjà passée en 1988 (le 1ère dans le monde arabe), il y a 22 ans, lorsque le peuple s’est soulever pour imposer le multipartisme et certaines libertés. Ce n’est pas l’appel de Mnebhi ou de ses semblables qui vont la faire revenir.

    Les partisans du trouble qui ont choisi de vivre par le discours et la propagande en pensant manipuler et se servir des fils du peuple pour reconquérir des privilèges perdus ou imposer un point de vue ou une conduite doivent savoir que leurs discours et leurs opportunismes, à saisir toutes les occasions en l’occurrence les évènements de Tunisie, d’Egypte ou d’ailleurs pour les souhaiter à l’Algérie, n’ont aucun effet car très loin des intérêts et préoccupations des citoyens. Les révoltes justes sont celles qui émergent spontanément du peuple qui est le seul à voir mieux ce qui l’arrange sans se laisser inciter, guider ou conseiller par les milieux qui cherchent leurs intérêts en suscitant ou encourageant le désordre et les divisions. Leurs arguments de « démocratie, droits de l’homme ou liberté » sont de fallacieux prétextes surtout quand cela vient d’ex pays colonisateurs qui souhaitent des régimes à leur service ou de quelques Etats arabes, surtout les monarchies.

    Raté donc pour ceux qui misent sur la révolte de nos enfants qui leur répondent souvent par l’inverse de l’effet attendu. Il n’y a qu’à voir les commentaires/polémiques à cet article stoppés net sinon il y aurait eu un millier ou encore la réplique de plus de 30 000 internautes à Al Jazeera lui faisant ‘sauter’ son Facebook. L’harmonie pour l’intérêt et la défense du pays est totale.

    La réalité ici est que l’on se sent plutôt beaucoup mieux et en sécurité que nous l’avions été durant ce qui est appelé la «décennie noire» ou beaucoup de nos « frères » et « amis » étrangers étaient bien muet voire incitaient au désordre. Actuellement, on ne vit pas du tout ce que l’on veut nous faire croire. On ne sent pas la répression qui nous pousserait à fuir notre pays ou à nous révolter. Nous savons que ceux qui se nomment «opposants algériens à l’étranger» rentrent en Algérie et en sortent sans jamais être inquiétés. Il n’y a d’exilé ‘politique’, à notre connaissance, que ceux qui veulent le rester ou ceux qui sont poursuivis par la justice pour des motifs civils ou pénaux. La plupart ont travaillé ici, souvent en occupant de hauts postes de responsabilité.

    Les richesses du pétrole sont, il est vrais, mal réparties; convoitées ou captées par les spéculateurs et les ‘bazaristes’ comme au Maroc, par les partisans de « l’import-import » voire par des corrompus, mais reconnaissons que l’Etat a su amortir les effets en renforçant la justice et en améliorant les procédures. Depuis 15 ans, mais aussi depuis l’indépendance, l’Etat investi dans les grands projets structurants, les logements sociaux ou participatifs. Les écoles et lycées sont partout ainsi que les hôpitaux ou centres de santé. Les universités ou centres universitaires existent dans la plupart des grandes villes. Tous les villages disposent de l’électricité et de routes qui les desservent. La dernière réalisation est l’autoroute Est-Ouest de 1200 Km. Le métro d’Alger va être mis en service prochainement et des tramways sont programmés dans d’autres grandes villes. Les infrastructures hôtelières publiques et privés existent ainsi de grandes, moyennes et petites entreprises. Le transport public et privé est suffisant etc. On peut ajouter la contribution de l’Etat dans l’achat des logements ou dans la résorption de l’habitat précaire et rural pour tous les citoyens avec 700 000, 00 DA (soit 46 mois de salaire au SNMG). La médecine et l’éducation sont gratuites au niveau des structures de l’Etat, les principaux produits sont subventionnés, les plus démunis reçoivent des aides régulières, les filles non mariées sans emploi bénéficient d’une pension quand leur père décède, les bidonvilles sont sur le point d’être éradiqués et les occupants sont tous relogés, l’Etat aide les chômeurs, qui le souhaitent, en finançant leurs projets et en les encadrant par l’ANSEJ (pour les 18 à 35 ans) et par la CNAC (pour les 35 à 50 ans) à concurrence de 1 milliards de centimes ( 100 000 Dollars environ), construction de barrages et bien d’autres choses telle le remboursement de la dette alors que l’on arrivait même pas à rembourser les services de la dette lors de la « décennie noir ». Mais le tempérament de l’Algérien est qu’il n’est jamais satisfait et c’est tant mieux ! Car il y a des insuffisances par rapport aux capacités disponibles. Il reste encore le problème de chômage, cette maudite corruption qui n’est pas « érigée en dogme » comme au Maroc mais qui n’est pas plus importante qu’en France, cette injustice dans l’accès à certains emplois, l’absence de communication, la persistance de la bureaucratie dans certains secteurs, le diktat des spéculateurs et des gros commerçants, l’insuffisance dans la qualité des services et surtout la mauvaise utilisation des compétences. Qui des pays respectables n’a pas ces insuffisances ?

    L’opposition existe malgré ses carences et quelques blocages pour des raisons surtout sécuritaires. Elle n’est pas « satellite » au pouvoir comme on l’incrimine. La liberté de la presse est réelle, elle n’est pas du tout «aux ordres» comme on l’accuse par ignorance ou intentionnellement. Il y a plusieurs personnalités civiles et militaires, qui ont été aux commandes de l’Algérie, qui ne cessent de critiquer en Algérie le pouvoir, dans les journaux (une trentaine) ou lors des conférences, pour son orientation et sa gouvernance. Le ciel ne leur est tombé sur la tête à notre connaissance. L’Etat d’urgence est levé bien que nous n’ayons pas constaté nos faits et gestes entravés au point de nous paralyser comme on veut nous le faire croire. L’Algérie est le régime arabe le moins mauvais et le moins soumis à l’étranger reconnaissent beaucoup d’analystes.

    Notre démocratie est certes inachevée en raison de certains intérêts et des ingérences mais malgré cela, le régime en Algérie est loin de la ressemblance que l’on fait, à dessein, avec celui de Ben Ali qui a duré 23 ans et qui a sombré dans le népotisme ou à celui de Moubarek qui a duré plus de 30 ans. Aucun des gouvernements qui se sont succédés depuis l’indépendance n’a été à la botte de qui que ce soit encore moins des sionistes ! Le régime de Ben Ali est soutenu en l’occurrence par la France, de même que celui Moubarek par les EU et Israël, alors que l’Algérie est restée indépendante dans ses décisions malgré les tentatives de la déstabiliser. La différence est énorme. Depuis son indépendance en 1962 (soit 49 ans), l’Algérie a eu 8 dirigeants (soit en moyenne 1 dirigeant tous les 6 ans).

    Mnebhi peut-il nous dire si le Maroc fait de même ou mieux ?

    L’Algérie n’est ni un dragon ni un papier. L’Etat n’est pas en « déliquescence » ou en « inertie totale». Nous ne vivons pas « au seuil de la pauvreté ». Nous avons des pauvres mais nous n’avons pas l’état misère de beaucoup que nous constatons au Maroc. Nous ne comprenons pas votre affirmation illogique « l’Algérie vient de confirmer son naufrage amorcé voici près de six décennies ». S’il y a naufrage il est immédiat idiot il ne dure pas « six décennies ». Sinon on ne serait pas en train de nous développer mieux que tout le Maghreb et surtout le Maroc qui quémande sans cesse l’ouverture de la frontière pour booster son économie. Enfin, parce que le reste et du verbiage, l’Algérie n’a jamais pratiquée « une course effrénée à l’armement pour intimider son voisin marocain » mais a procédé au renouvellement d’une partie de son armement. Le Maroc a bien acheté des F 16 sans se voir faire des reproches par l’Algérie !

    L’expérience a montré que les plus virulents détracteurs d’un régime sont pour la plupart ceux qui l’avaient, à un moment, adopté. Une fois évincés, ils deviennent opposants ne cherchant en fait qu’à le remplacer en se faisant aider par des Etats connus pour leur passé colonial, impérialiste ou génocidaire mais aussi par d’autres qui sont loin des valeurs dites démocratiques. Ils sombrent dès lors dans la traitrise puis comme inexorablement vers la déchéance. Ce n’est donc pas pour des « valeurs » des « principes » ou une « morale » qu’ils se battent mais bien pour des intérêts bassement matériels et rien d’autres.

    C’est ce qui se passe en Libye.


  • Les Sahaaf bas de gamme

    Mardi dernier, le site marocain saharanews balançait un scoop du même acabit que celui qui nous vendait récemment la fable des 556 mercenaires fantômes du Polisario arrêtés par les copains de BHL en Libye, sur le site web d’un ancien légionnaire, c’est-à-dire d’un ancien… mercenaire. Un bobard comme les adore le makhzen, repris au vol par la MAP wa akhaouawatouha dans le royaume de Shamharoush, rappelle-t-on. Le bobard de Saharanews, lui, ne va pas vadrouiller jusqu’en Libye, il reste là, il n’outrepasse pas le petit coin. 
    Ainsi, nous annonce-t-il que le Polisario a repris, sans procéder aux avertissements d’usage, les hostilités au Sahara occidental mais cette fois contre les forces de… la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental). «Des éléments armés s’attaquent à la MINURSO», titre-t-il ; une «information» qu’il est le seul à oser mais que personne ne reprend. Même pas la… MAP. Saharanews reproche aux combattants du Polisario de s’être comportés, face aux éléments de la MINURSO, de la même façon que les forces du makhzen face aux populations autochtones dans les territoires occupés du Sahara occidental. Dans la zone de Bir Lahlou, à une centaine de km à l’ouest de Tindouf, l’algérienne, ils auraient délesté les forces onusiennes de leurs affaires dont des appareils photos, avant de les chasser hors du secteur. 
    Ainsi, Saharanews choisit une façon originale de marquer le 20e anniversaire de la MINURSO. Une commémoration qui inspira à Londres la plateforme remise par une délégation comprenant des parlementaires, des représentants de syndicats et ceux du Front Polisario au bureau du Premier-Ministre britannique, M. David Cameron, l’exhortant à jouer un rôle efficient pour le respect de l’accord passé, voila vingt ans, entre le Maroc et le Polisario en tant que représentant unique et legitime du peuple sahraoui. Un accord qui prévoyait un plan de règlement du conflit maroco-sahraoui sur la base d’un référendum d’autodétermination qui permettrait au peuple sahraoui de choisir librement son destin mais qui a été de tout temps contré par la France, principal obstacle à la paix au Sahara occidental. 
    Dans cette affaire, comme ses prédécesseurs, Sarkozy se fait plus royaliste que le roi. 
    M. Z.
    mohamed_zaaf@yahoo.fr
  • L’IMAGINATION EN ATTENTE DE DEMOCRATIE

    par  M. Saadoune 

    Sur la question du Sahara Occidental, les officiels algériens s’en tiennent à la position de principe qu’il faut recourir à un référendum d’autodétermination. Pour des raisons connues, les responsables algériens ont constamment refusé que des «liens historiques» soient invoqués pour contourner l’autodétermination. Pour eux, la décolonisation du Sahara Occidental, même si elle se traduit par un rattachement au Maroc, doit passer par une nouvelle légitimité exprimée par l’exercice du droit à l’autodétermination. L’Algérie est passée par là même après une guerre de libération où le choix des Algériens était évident.

     Cette position est liée également à un épisode historique traumatisant. Les responsables marocains ont exigé, en pleine guerre de libération, du FLN une discussion sur les frontières. Le refus du FLN avait provoqué une crise très sérieuse qui a marqué de nombreux dirigeants algériens, dont Houari Boumediène. Telles sont les causes lourdes de la grande distance entre Alger et Rabat sur le Sahara Occidental. Et elles restent vivaces.

     De récents câbles divulgués par Wikileaks montrent une continuité dans la position des officiels algériens. Dans l’un d’eux, Bouteflika explique que l’Algérie ne peut accepter un «anschluss» et qu’elle n’a aucune objection à ce que le Sahara Occidental devienne marocain à l’issue d’un référendum d’autodétermination. Pourtant, dans l’un de ces câbles, le président Bouteflika discute de la question de l’autonomie. Il critique le plan marocain en soulignant qu’une autonomie devrait donner davantage aux Sahraouis que le droit de «collecter leurs propres ordures ménagères (…). Une vraie autonomie impliquerait une sérieuse discussion sur les aspects de puissance souveraine qu’aurait une région autonome». Selon le câble, le président Bouteflika a cité les cas de Porto Rico et de Monaco comme des modèles de «réelle autonomie sans indépendance».

     Ces réflexions – qui ne sont pas une position officielle – sur l’autonomie sont mises en exergue par l’ambassadeur Pearce. Dans le commentaire concluant le compte-rendu, il observe que le Président algérien n’a pas «défendu l’indépendance comme un objectif réaliste», mais qu’il « a parlé de l’autonomie en tant que telle, même si elle est basée sur un processus authentique d’autodétermination». L’ambassadeur, qui s’en félicite, ne semble pas prendre en compte l’importance de la formule «processus authentique d’autodétermination ». Il en a tiré la conclusion que l’Algérie envoyait des signaux d’une évolution possible dans le cas où elle percevrait un «effort sérieux». Le câble datant de juin 2009, on constate que la spéculation de l’ambassadeur ne s’est pas réalisée, Alger n’ayant peut-être pas trouvé cet «effort sérieux» dont il est question.

     En réalité, on perçoit parfaitement la difficulté de trouver une issue au conflit du Sahara Occidental qui soit satisfaisante par rapport au droit international. L’évocation d’une autonomie à la portoricaine est plus une réflexion qu’une inflexion. Les positions des Marocains et des Sahraouis sont toujours aux antipodes. Et on peut présumer que sans une réelle démocratisation dans les pays concernés, une percée paraît peu probable. L’effort d’imagination est clairement entravé de part et d’autre par l’absence de progrès démocratique. Et, pour l’heure, aussi bien à Rabat qu’à Alger, les processus «d’ouverture» démocratique paraissent plus des subterfuges que des réalités. L’imagination est en attente de démocratie !

    Le Quotidien d’Oran, 08 septembre 2011