Mois : juillet 2011

  • Musique traditionnelle au Sahara Occidental

    L’héritage culturel d’un pays comprend toutes les traces que l’activité humaine déposées dans l’environnement. Ce sont des sources irremplaçables et inépuisable d’informations sur le mode de vie ancestral et actuel de la population, comme sur l’évolution du savoir-faire artisanal, technique et artistique au cours de l’Histoire. la tradition orale et la musique étant des ressources non renouvelables, leur gestion doit s’appuyer sur une perspective à long terme. Ces aspect concernent au Sahara occidental, pour la majeure partie de la population, un potentiel d’expériences émotionnelles et esthétiques. A ce titre, la préservation et l’exploitation active de ce patrimoine culturel pourrait être d’un grand profit pour les générations futures.

    La musique sahraouie est parfois appellée par certains agents gouvernementaux extérieurs Hassanie et semble être une juxtaposition entre la musique bédouine et la musique africaine. Par ailleurs quelle autre musique qui par ses rythmes peut-elle mieux exprimer les souffrances et l’exploitation du peuple sahraoui? Ne peut-on pas comparer cette musique à un « blues du désert« , étant donné qu’elle puise ses majeures sources d’inspirations du patrimoine culturel du Sahara occidental. Cette musique ne peux être dissociée par son niveau rythmique à la danse qu’on appelle aussi « Arguiss » qui témoigne de toute une expression artistique pratiquée aussi bien par les hommes que les femmes, de tous les âges.

    En ce qui concerne les hommes, elle consiste essentiellement en l’affrontement loyal de deux sahraouis sur des rythmes de musique où ils s’adonnent à cœur joie à un jeu de jambes original. Cette danse est appelée « Kiira » et s’anime au moyen des sons des tambours dont l’un d’entre eux possède la forme d’un récipient fermé à son embout par un morceau de peau finement étendu. Le musicien sahraoui, est appelé « Igyou » et exécute sa musique à l’aide d’un instrument de musique appelé « Azouane ». Il arrive que les hommes sahraouis dansent sur les dunes de sables.

    Les femmes, quant à elles, accompagnent les hommes en effectuant des mouvements expressifs qui rajoutent une valeur non négligeable à cette danse. Remarquons également l’ingéniosité des femmes sahraouies dans cette expression artistique quand elle apparaît avec le tambour en exprimant émotions de joie et de bien-être par un gestuel rythmé et sensuel des mains et des doigts verdâtres teints au henné. La danse sahraouie revêt un sens remarquable. A cet égard, les femmes sahraouies expriment leurs danses en toutes occasions notamment lors des festivités ou cérémonies religieuses ou familiales.

    Les Sahraouis sont connus pour être des férus de poésie et manifestent régulièrement leur fièreté par rapport à leur patrimoine culturel, dont la préservation commence à susciter un intérêt au près de plusieurs responsables culturels internationaux.

    Malheureusement, vu la conjoncture de la politique culturelle désastreuse au Maroc, il est à déplorer que peu de poètes disposent par exemple de moyens pour la publication en « diwane » de leurs poésies qui a en outre besoin de soutien pour stimuler l’inspiration, la création où à la créativité.

    Ce qui caractérise davantage la musique sahraouie, c’est surtout son étroite relation avec la poésie. Ils sont indissolublement unis puisque pour être pleinement apprécié, la musique est un moyen privilégié pour diffuser ou de faire entendre et comprendre la poésie, pour mieux l’apprécier. Elle constitue l’une des formes essentielle de la force de la tradition orale qui continue d’animer le quotidien des habitants du Sahara Occidental.

    Cette émergence musicale est l’occasion unique pour développer la poésie vers une phase plus sophistiquée puisque les poètes traditionnel avaient déjà cette contrainte de faire appel aux musiciens pour accompagner leurs paroles par un rythme musical très caractéristique. Comme dans l’ensemble de la création poétique des sahraouis, les mêmes préoccupations et les mêmes inspirations du mode de la culture bédouine.

    L’aspect culturel majeur devrait conserver et valoriser l’expression dialectale dela tradition orale, mais aussi du mode de vie, l’esprit et la mentalité d’une population empreinte par la nature du désert et vivant une oppression sans conteste.
    musique.arabe 31/07/2011 
  • Justice bananière

    Pour ceux qui attendaient que le journaliste Rachid Niny allait être libéré aujourd’hui, à l’occasion de la fête du trône, une déception et quelques précisions.

    Lors de la fête du trône le sultan préfère libérer les assassins, voleurs et autres criminels, de petit ou grand calibre, plutôt que les journalistes, dissidents et autres. C’est une règle immuable de la « Nouvelle ère ».

    « C’est parce que Niny n’a pas été encore jugé en appel », répliqueront certains.

    Certes, mais l’indépendantiste sahraoui Ali Salem Tamek et ses compagnons ont bien bénéficié d’une libération conditionnelle après leur condamnation en première instance et leur procès en appel n’a toujours pas été fixé.

    Ali Salem Tamek et Rachid Niny sont deux personnalités totalement différentes, mais je constate qu’au Maroc de Mohamed VI il vaut mieux être indépendantiste sahraoui (Tamek) que journaliste défenseur du « glorieux trône des alaouites » (Niny).

    A méditer !

    Nota Bene : La militante islamiste Nadia Yassine attend d’être jugé par une cour de première instance pour républicanisme proclamé depuis…. 2005. Justice bananière dirait-on.
    Ali Lemrabet (Facebook), 30/07/2011

  • Les marocains et la haine de l’Algérie

    La haine de l’Algérie est une haine qui anime malheureusement une grande partie des marocains. Cette haine qui bloque et achoppe toute tentative ayant pour but, unir les peuples maghrébins, est animée d’une part par cet amour aveugle des alaouites qui poussent les fous du roi à détester ce que les alaouites détestent (Algérie, Polisario, opposition marocaine, etc.) et les soutenir bêtement & aveuglement dans leurs guerres injustes et même dans leurs crimes contre les marocains. De l’autre part, elle est animée par cet attachement excessif à ce rêve historique du Grand Maroc.

    Le Grand Maroc est un concept développé aux années 50 et 60 du 20ème siècle par l’Etat marocain. Il repose sur l’idée que le Maroc doit légitimement recouvrir Ceuta, Melilla, et l’ensemble des territoires (la Mauritanie, une partie du Sahara algérien, et le Sahara occidental) qui lui ont été amputés à la veille et durant le protectorat.

    Le Grand Maroc est un rêve qui continue à animer même au 21ème siècle une grande partie des marocains qui revendiquent le Sahara occidental, une partie du Sahara algérien, Ceuta, Melilla, et tout territoire qui selon eux a historiquement toujours fait partie du Maroc. C’est un rêve qui pousse cette partie du peuple marocain à voir dans l’Algérie et également l’Espagne deux mondes « ennemis » qui occupent des terres marocaines et à voir dans les indépendantistes sahraouis des « traitres » qui veulent se détacher du Grand Maroc.

    Ces marocains animés par cet attachement excessif à ce rêve du Grand Maroc n’ont rien contre le peuple algérien, mais ils ont beaucoup de choses contre l’Algérie et l’armée algérienne. Ils voient dans l’Algérie un monde qui occupe d’une part une partie de leurs terres et qui de l’autre part soutient, arme, et finance des traitres qui veulent diviser le Maroc. Et dans ce sens, ils se sentent en guerre contre l’Algérie et le Polisario et sont prêts à tout faire (inclus s’allier à Israël et soutenir des alaouites qui pillent les richesses nationales du Maroc, s’enrichissent par l’appauvrissement d’une grande partie des marocains, et donnent naissance à des crimes contre toute opposition populaire qui dénonce leur vol et leur injustice) pour récupérer leurs terres voire garder leur intégrité territoriale.

    D’autres marocains, leur haine de l’Algérie est animée par l’amour aveugle des alaouites. Cet amour aveugle ces marocains et les pousse à aimer ce que les alaouites aiment et détester ce qu’ils détestent. Il spolie ces marocains de leur raison et fait d’eux des moutons qui suivent bêtement & aveuglement les alaouites et qui les soutiennent même dans leur pillage des richesses nationales, leur enrichissement par l’appauvrissement d’une grande partie des marocains, et leurs crimes contre le peuple marocain.

    « Allah. La patrie. Le roi » est l’emblème de ces fous du roi. Ils aiment les alaouites au point qu’ils ont sacralisé leurs hommes et ont fait d’eux des sacrés à ne pas toucher. Tout ce qui vient des alaouites (lois, dahirs, ordres) ne doit pas être sujet de discussion et à lequel tout le monde (parlement, gouvernement, peuple) doit dire « oui ». A la moindre critique des alaouites, ils pètent les plombs et deviennent des barbares prêts à tout faire pour sanctionner ces personnes qui ont osé la critique de la sainteté alaouite.

    Par MarxIslam 
    Bladi.net, 30/07/2011 
  • Abderrahmane Mekkaoui (expert militaire) : « Probabilités très faibles pour ce genre d’accident »

    Selon l’expert militaire Abderrahmane Mekkaoui, le Hercules C-130 est un avion robuste conçu pour résister aux conditions de vol, d’atterissage et de décollages les plus difficiles. Le Maroc, qui dispose de 35 de ces appareils américains, forme ses pilotes aux Etats-Unis et les instructeurs témoignent de la maîtrise de ce type d’appareils par les pilotes marocains. S’il est possible qu’il y ait eu défaillance technique, elle se serait produite en vol, et pas à l’atterissage ; de plus, le Hercules est capable de se poser sans encombres, même avec un seul réacteur en marche. 
    Maintenant, il est possible qu’il y ait eu défaillance humaine, concernant la hauteur de la montagne, la communication entre pilotes et tour de contrôle, et l’altitude de l’appareil au moment où il survolait les montagnes environnantes de Guelmim, mais cette défaillance semble tout de même écartée aussi car les pilotes disposent de cartes précises et sont rompus à ce genre de rotations qu’ils font quotidiennement. Mais l’analyse des boîtes noires dévoilera les évènements des dernières minutes du vol et permettra de déterminer avec précision les circonstances de l’accident.
    L’avion transportait aussi des civils et, selon Mekkaoui, cela est une chose normale dans ces rotations, ce type d’avions servant à emmener les familles de militaires d’une ville à une autre, comme il arrive souvent aux Hercules de l’armée de transporter des personnalités civiles. Interrogé sur les versions qui commencent à être avancées par les ennemis de l’intégrité territoriale, Abderrahmane Mekkaoui note qu’aujourd’hui, toutes les armées du monde disposent d’un service de communication, et que l’armée devrait informer les Marocains en temps et en heure, ce qui n’a d’ailleurs pas été fait depuis 24 heures, et qui devrait l’être parce que l’armée est une institution qui implique l’ensemble de la population.
    Panoramaroc, 28/07/2011
  • Quand dignité rime avec tragédie

    Ali Aijjou
    Le lundi 25 juillet, une journée comme les autres pour nombre d’entre nous.
    Un triste anniversaire pour Mon Ami Ali Aijjou, qui subit depuis 39 ans les affres de l’exil et de la solitude et qui paie encore aujourd’hui, sa lutte contre la dictature, de sa santé physique.
    Dans un court épître, qu’il a intitulé « le 25 juillet, un drôle d’anniversaire », il décrit avec ses mots et beaucoup de pudeur, la perception qu’il a de cette date :
    « Aujourd’hui, 25 juillet, est un anniversaire tragique dans mon existence, et le peu qui me reste à vivre
    En effet, il y a trente neuf ans, j’ai dû quitter mon Pays, le Maroc, contraint et forcé dans des circonstances peu enviables, pour échapper à un enlèvement programmé et toutes les implications que cela supposait, en termes de périls me menaçant.
    Depuis, je vis en Exil.
    Mes deux parents, mes quatorze oncles, ma seule et unique tante, mes deux demi-frères et aussi mon fils aîné sont morts. J’ignore jusqu’à l’emplacement de leurs tombes.
    Depuis mon exil, j’ai consacré ma vie à la défense des « damnés » de tous horizons, sans distinction aucune.
    Je suis et demeure un « homme libre » …
    Mon Pays, le Maroc, je lui consacre ma vie …………sans façon ni détour … ! »
    Un grand moment de solitude s’empare de vous, lorsque vous devez réagir à cette interpellation des consciences.
    Que répondre à çà ?
    Au cours de cette journée, alors que nous plaisantions à propos de notre gourmandise et nos penchants respectifs pour les crèmes glacées, Ali a encore eu ces mots terribles:
    « Je donnerai cher pour déguster une glace au Maroc ! »
    Alors ôtez-moi d’un doute ! Cela fait douze ans que le Maroc serait entré dans une nouvelle ère. Mais quelle différence entre celle-ci et l’ancienne ?
    Les prisonniers d’opinion continuent de croupir dans des prisons secrètes et les tribunaux de leur infliger des peines d’emprisonnement. Exil politique ou économique, tortures, molestations, bastonnades et dénis de justice sont toujours d’actualité, dans le plus beau pays du monde.
    Les suppôts de la dictature qui croisent régulièrement le verbe avec nous, sur la toile, tentent de nous éclairer sur notre véritable nature. Ainsi, nous serions donc, à notre insu, des agents de l’étranger et des ennemis de l’intérieur, une sorte de cinquième colonne, préparant quelque invasion soigneusement ourdie par notre voisin algérien, dont nous serions le bras armé. Nous serions motivés par la jalousie et l’aigreur de voir nos compatriotes baigner dans le bonheur absolu, à l’ombre de la dynastie alaouite, vieille de plusieurs siècles. Ils nous invitent, pour nous convaincre de leurs écrits, à faire la comparaison avec les autres pays………africains.
    Que répondre à ce tissus d’insanités d’autre, que les marocains ne sont pas plus masochistes que les autres peuples, qu’ils aspirent tous au bonheur et au droit  à une vie digne, que l’Algérie, supposée guider notre main, n’a jamais été un exemple de démocratie, et que comparer le Maroc aux pays africains, lesquels à quelques exceptions près, sont gouvernés par des potentats le plus souvent incultes, et kleptomanes, est, en soi, un aveu que le régime marocain n’a pas réussi à nous hisser plus haut que les tréfonds du classement mondial, toutes catégories confondues..
    Je refuse de croire qu’un régime qui pratique toujours l’ostracisme et fabrique encore des exilés politiques, ou persiste à les maintenir dans cette condition, ait quoi que ce soit à voir avec une démocratie, fût-elle en devenir.
    Je refuse de croire qu’un régime qui enlève, torture, condamne et emprisonne ceux de ses citoyens qui lui apportent la contradiction, appartienne à la catégorie des monarchies parlementaires ou constitutionnelles.
    Je refuse de croire qu’un chef d’Etat qui aime son pays, pille ainsi ses richesses, brade ses ressources à ses amis et son entourage, et regarde ailleurs, quand les forces de sécurité, confiées aux soins de sa garde rapprochée, répriment sauvagement ses compatriotes qui réclament leurs droits les plus élémentaires.
    Quand on sait que la monarchie marocaine, n’offre rien d’autre que le bâton ou la carotte, n’apprécie que les plébiscites et ne s’entoure que d’affranchis et de courtisans corrompus, indignes et avilis, on comprend, dès lors, un peu mieux, pourquoi elle rechigne tant à voir revenir chez eux, ceux qui ont tout perdu,hormis la lucidité, l’honneur et leur capacité à s’indigner.
    Salah Elayoubi
    E-plume, 28/07/2011
  • On est des vils, et on n’en a pas honte ?

    Abdelfettah Younes, le chef militaire des putschistes libyens, n’entend pas des voix à la Jeanne d’Arc, mais a le don de voir ce que les autres ne voient pas. Lui dit avoir vu le fameux bateau fantôme supposé transporter un chargement d’armes destinées aux forces pro-Kadhafi, et qui aurait mouillé au port de Djendjen. «Le bateau chargé d’armes que nous avons découvert a transité par l’Algérie qui a été avertie par l’OTAN, l’Union européenne (…) pour cesser de soutenir» Kadhafi, déclarait sans vergogne le personnage au journal saoudien Al Charq Al Awsat. Or, cette fausse accusation annonçait dans sa première version que le bateau s’est amarré à Djendjen, et que le chargement d’armes était acheminé par voie terrestre vers la Libye. Peut-être que Younes a vu le bateau accomplir ses formalités douanières à Debdeb, dans l’un des ports secs virtuels du coin que les gens du CNT seraient les seuls à voir ? 
    Abdelfettah Younes, il faut le rappeler, était le ministre de l’Intérieur de la Libye légale, c’est-à-dire celui-là même qui dans la pratique écrasait les libertés en Libye. Aujourd’hui, c’est la vérité qu’il écrase puisqu’il n’hésite plus dans ses mensonges a prétendre que l’Algérie «a été avertie par l’OTAN, l’Union européenne (…) pour cesser de soutenir» Kadhafi. Et lorsqu’on lui réclame des preuves, il dit qu’il en a à gogo et qu’elles seront rendues publiques une fois la Libye libérée, «ki nouar el melh (lorsque le sel fleurira)». Lui voit mieux que les Américains qui s’étaient rendus de suite sur place à Djendjen sans rien trouver. «Pôv c… », comme dirait son hozzi d’outremer. 
    Le porte-parole de notre MAE s’est prononcé sur le feu roulant du CNT contre notre pays : «Nous ne comptons plus réagir à ce genre de déclarations spécieuses qui traduisent un acharnement insensé contre l’Algérie», déclarait hier M. Amar Belani à TSA. «Le CNT libyen est un outil au service de la France pour faire pression sur l’Algérie», déclarait avant-hier Me Farouk Ksentini, selon la substance d’une déclaration à El Fadjr. Ce qu’oublie Me Ksentini de dire à l’opinion, c’est que les rampes de lancement de la propagande anti-algérienne sont à rechercher dans le royaume de Shamharouche (le Maroc, ndlr), là où la haine de l’Algérie est comme en France élevée au niveau du culte.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 28/07/2011
  • Ban Ki-moon nomme un nouveau chef de la Mission de l’ONU au Sahara Occidental

    27 juillet 2011 – Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a nommé mercredi le général de division Abdul Hafiz, du Bangladesh, Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).

    Le général Hafiz succède au général de division Jingmin Zhao, de Chine, dont le mandat a expiré le 10 avril 2011. Le Secrétaire général s’est dit reconnaissant au général Zhao pour son service exemplaire et sa contribution aux activités de la MINURSO, a fait savoir son porte-parole.

    Le général Hafiz apporte à cette nouvelle fonction une vaste expérience acquise au cours d’une carrière militaire distinguée, dont une partie consacrée aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. De 2004 à 2005, il fut adjoint au commandant de la force de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire; de 2003 à 2004, il fut Chef de liaison militaire à la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (MINUCI). De 1991 à 1992, le général Hafiz fut également officier de liaison militaire à la Mission d’observation des Nations Unies pour l’Iraq et le Koweït (MONUIK) et Chef de liaison militaire à Zagreb, en Croatie.

    Actuellement, le général Hafiz dirige une division d’infanterie de l’armée du Bangladesh. Auparavant, il était Chef d’état-major, au quartier général de l’armée nationale. Il a commencé sa carrière militaire au sein de l’armée du Bangladesh en 1977. De 1999 à 2001, il a assuré le commandement d’une brigade d’infanterie et de 2005 à 2008, celui d’une division d’infanterie. Au cours de la période 2001-2003, il a dirigé l’Académie militaire du Bangladesh, puis de 2008 à 2009, il a occupé les fonctions de Directeur général de l’organisation paramilitaire « Ansar and Village Defence Party », dirigeant ainsi plus de 15.000 membres actifs et 30.000 réservistes.

    Le général Hafiz est titulaire d’une maîtrise en stratégie militaire, décernée par l’Université nationale de Dhaka, au Bangladesh. Né à Dhaka en 1957, il est marié et père de deux filles.

    Centre d’Actualités de l’ONU, 27/07/2011

  • Prêts à la contribution d’Alger ?

    Taieb Fassi Fihri, le ministre marocain des Affaires étrangères, parle de faire participer aux prochaines reunions maroco-sahraouies les représentants légitimes et crédibles des provinces et en dehors, «afin qu’ils puissent apporter leur contribution et réfléchir à un règlement définitif». Règlement définitif de quoi ? Le ministre ne le dit pas. Pourquoi il ne le dit pas ? Parce qu’il ne veut pas se rendre à l’évidence et reconnaître le fait national sahraoui. Il ne veut toujours pas admettre l’existence d’un conflit entre deux nationalismes distincts. Il évite même de prononcer le nom du Sahara occidental, un territoire non autonome, selon les Nations unies, des provinces marocaines selon son lexique. 
    Fihri veut oublier et faire oublier que la région ne vit la paix que grâce au cessez-le-feu passé en 1991 avec le Front Polisario. Et à ce que l’on sache, le cessez-le-feu a été cosigné par le seul trône et non pas par les traîtres et autres guignols «des provinces et en dehors». A quoi servirait un trop plein de négociateurs sinon à brouiller une fois de plus les cartes pour faire durer indéfiniment un statu quo qu’on espère démobilisateur et pourquoi pas déclarer si nécessaire les pourparlers «obsolètes» à leur tour. Pourtant, pour se convaincre, Fassi Fihri n’a qu’à se référer au compte rendu de la récente rencontre de mercredi dernier à Nouakchott regroupant des représentants de la société civile marocaine, mauritanienne et sahraouie. Il n’a qu’à méditer les propos de M. Hamoud Ould Iykilid, qui assurait en tant que ressortissant sahraoui que la question du Sahara occidental demeurera le grand obstacle devant toute œuvre maghrébine tant qu’elle ne sera pas réglée définitivement. 
    Régulièrement accusée d’être l’obstacle principal à la paix au Sahara occidental, la France se prononce oh miracle contre… le blocage. Le blocage «n’est dans l’intérêt de personne», dit-elle, sachant que pour elle comme pour le trône son protégé, le blocage, c’est… Alger. Cela n’a pas empêché de lui demander publiquement de contribuer à la solution. Sans avoir la volonté de la Mauritanie de l’époque, ce qui est un signe flagrant de mauvaise foi. En vérité, le Maroc veut qu’Alger cautionne son fait accompli colonial et non pas qu’elle ruine ses rêves à l’israélienne. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 26/07/2011
  • Le Sahara occidental ou l’épée de Damoclès

    Vous avez peut-être vu ces images de nos représentants penauds et empruntés, à la sortie des négociations de Manhassett, avec le Polisario, apportant encore une fois la preuve d’une diplomatie marocaine médiocre et incompétente, prise entre les mâchoires d’un étau constitué d’un côté par une administration américaine, si prompte à fondre sur son allié marocain, comme lors de l’affaire Aminatou Haidar, et un Palais castrateur qui, déstabilisé par le printemps arabe, ne peut plus faire machine arrière, sur le Sahara, après tant de sacrifices.

    Questionné sur le résultat des pourparlers, notre représentant, dont les prérogatives qui lui sont consenties par le Palais, sont inversement proportionnelles à son infinie propension à l’obséquiosité, a botté en touche, en déclarant notamment que « le processus de normalisation en cours, entre le Maroc et l’Algérie est de nature à contribuer à la résolution de la question du Sahara ». La déclaration qui n’aura surpris personne, procède de la logique marocaine, de rejeter systématiquement sur Alger la responsabilité du conflit. Pour qui connaît les valses hésitations de la normalisation entre les deux capitales, le traitement de l’affaire du Sahara est donc renvoyé aux calendes grecques.

    Le Polisario qui clame à qui veut l’entendre que «Le Maroc craint les résultats d’une consultation démocratique du peuple sahraoui», n’est pas en reste, puisque quelques semaines auparavant, son représentant, Mohamed Abdelaziz, dénonçait devant des membres de la société civile française, la connivence de la France avec le Maroc et ses efforts consistant à empêcher la création d’un Etat sahraoui hispanophone, dans une région constituée d’anciennes colonies françaises. Il a notamment comparé les manœuvres de Paris à celles des Etats-Unis en faveur d’Israël.

    Ce huitième round des négociations aura donc été un échec de plus, entre les deux protagonistes d’un conflit vieux de plus de trente cinq ans, le Maroc continuant de rejeter toute autre solution que le plan d’autonomie, au sein du royaume, alors que les sahraouis plaident pour un référendum d’autodétermination avec en point de mire l’indépendance.

    Petit flash back

    Nous sommes en novembre 1975, Hassan II est fragilisé. Il a subi deux coups d’Etat qui ont failli lui coûter la vie et ont décimé le dessus du panier de la hiérarchie militaire du royaume. L’opposition, très active ne cesse de dénoncer, y compris sur la scène internationale, les dérives absolutistes du palais et les exactions de ses services de sécurité.

    L’affaire du Sahara tombe à point nommé.

    En effet, un avis consultatif de la Cour internationale de justice qui vient de confirmer l’existence de liens historiques entre les populations du Sahara occidental et le Maroc, lui inspire alors l’idée de récupérer ce territoire, sans recourir à une aventure militaire contre l’Espagne, qui risquerait de lui coûter un trône vacillant.

    Il convoque un soir, au palais une poignée d’intimes parmi ses conseillers, ainsi que quelques généraux, leur fait prêter serment, sur le Coran, de garder le secret absolu, sur la teneur de l’entretien qui va suivre. Hassan II annonce à ses interlocuteurs médusés, son intention de faire marcher trois cent cinquante mille volontaires pacifiques sur le Sahara, histoire de forcer la main à l’Espagne qui tergiverse à restituer ce territoire au Maroc et à la Mauritanie, en raison de l’état de santé du Général Franco, à l’article de la mort.

    Le roi sait qu’il joue son va-tout. Il balaie, comme à son habitude et sans la moindre hésitation, les rares appréhensions, craintes ou questions que soulèvent ses vis-à-vis.

    Même quand il joue le destin de son pays, Hassan II, comme le fera son fils plus tard, ne consulte jamais ses compatriotes, sauf à être sûr d’être plébiscité, au moyen de la fraude et de la triche.

    La suite on la connaît : une opération soigneusement préparée, dans le plus grand secret, le discours royal et une mobilisation sans précédent de l’ensemble des ministères, des administrations et des médias, mais également de tous les partis politiques. Jusqu’aux poètes, penseurs, artistes et musiciens qui entonnent à l’unisson, un panégyrique enflammé du roi et de son génie et décrivent la marche verte comme une épopée des temps modernes.

    L’organisation logistique est aussi exemplaire qu’impressionnante. Rien ne fait défaut. Ni les milliers de camions réquisitionnés, ni l’eau, ni la nourriture, ni le gîte, ni la sécurité.

    Le makhzen n’est pas en reste, puisque Gouverneurs, Pachas, Caïds, Khalifas, Chioukhs, et Moqadems mobilisent et recrutent les volontaires, la plupart du temps en distillant ou laissant courir les rumeurs les plus folles sur les richesses du sous-sol des provinces du Sud et sur l’opportunité qui s’offre à tout marcheur de pouvoir se choisir, à sa convenance, une parcelle de terrain, dans une sorte de nouvelle conquête de l’Ouest. En réalité, aucun de ces pauvres diables n’atteindra jamais le Sahara, mais tous s’arrêteront à sa frontière, quand le roi sifflera la fin de la partie, en annonçant que l’objectif de l’opération est atteint.

    S’il faut accorder à Hassan II le mérite de la conception de la marche verte, on ne peut que regretter qu’il n’ait pas daigné consulter, son voisin immédiat, l’Algérie qui partage, pourtant, avec le Sahara occidental quarante deux kilomètres de frontières. Cette lourde erreur et celles qui vont suivre, allaient hypothéquer gravement, jusqu’à aujourd’hui, les relations entre les deux pays.

    On ne peut, également, que déplorer le fait que, sitôt le Sahara investi, la monarchie marocaine y ait reproduit, à l’identique, le modèle qu’elle a expérimenté dans le reste du pays. Une cohorte d’hommes d’affaires arrivée sur les chars de l’armée marocaine, y pose ses valises. Elle faitalors main basse, avec le concours appuyé de l’administration du maghzen, parachutée par Rabat, sur tous les secteurs clés de l’économie, dont la pêche et la transformation de ses produits ainsi que la promotion immobilière, avec en point de mire, la promesse de découverte de gisements d’hydrocarbures. La situation s’est sérieusement péjorée avec la signature des accords de pêche successifs avec l’Union européenne, ainsi que la concession de recherches pétrolières, sans consultation de la population marocaine, ou de ses représentants, et dans la complète ignorance des protestations, émanant des sahraouis. Le tout procède du même comportement, d’une monarchie qui se veut exécutive et le prouve, au moment précis où, comble du paradoxe, elle prétend démocratiser.

    Pendant que les hommes de paille du Palais mettent en coupe réglée l’économie de la région, les haut gradés de l’armée, supposés prendre en charge les opérations de maintien de l’ordre, s’enrichissent à milliards, en se livrant à toutes sortes de trafics, et en confisquant purement et simplement la pêche hauturière, qu’ils partagent encore aujourd’hui avec les bateaux de l’Europe, au détriment de la pêche artisanale en voie de disparition. La troupe livrée à elle-même et sous le commandement d’officiers subalternes, incompétents se fait, alors, étriller par un Polisario galvanisé par son allié algérien qui dépense sans compter, trop heureux de pouvoir en découdre avec l’armée marocaine, histoire de laver l’affront de la guerre des sables d’octobre 1963.

    Alors que la guerre fait rage, le makhzen déploie tout son art à neutraliser, torturer, déporter, assassiner et faire disparaître ceux qui sont tentés par le séparatisme.

    Le conflit meurtrier nous aura coûté des milliers de vies humaines et des milliards de dollars, avant que n’intervienne un cessez-le-feu en 1991.

    Mais le summum de l’ignominie est atteint avec nos soldats prisonniers de l’ennemi et dont le régime tait jusqu’à l’existence pendant plus de vingt ans, avant de les accueillir, à contrecoeur, suite à leur libération, sous la pression de l’ONU et du CICR.

    De l’autre côté de la frontière, à Tindouf, la situation n’est guère meilleure. Nos compatriotes sont littéralement pris en otage par des responsables va-t-en guerre, qui tout en les faisant vivre dans un univers quasi-concentrationnaire, sillonnent le monde en première classe, habitent dans des palaces luxueux et détournent à leur profit les subsides que les Nations Unis consentent aux réfugiés. Dans cette vaste prison à ciel ouvert les sahraouis coupés de leurs familles et tenus éloignés de leur pays, n’en finissent plus de payer l’aventurisme de nos gouvernants.

    Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cet énième échec a de quoi ravir le Maroc autant que l’Algérie, particulièrement en ce moment précis de l’histoire. Il permet aux deux frères ennemis de faire de cette tragédie régionale, un fonds de commerce idéal, les véritables perdants étant les populations sahraouies, prises en otage d’un côté de la frontière, comme de l’autre. Le conflit pourrait à tout moment être réactivé, afin de cimenter l’union nationale et estomper le printemps arabe.

    Le conflit, qui semble toujours couver sous la cendre, est entré dans une phase inextricable, chacun des protagonistes renvoyant sur l’autre partie, la responsabilité de l’échec des pourparlers.

    Les dérives prédatrices et affairistes du Palais, ainsi que la brutalité des méthodes du Makhzen et ses crimes contre les populations sahraouies, ont, sans aucun doute, largement contribué à la détestation du régime marocain.

    Ironie du destin, la monarchie marocaine se retrouve, trente cinq ans plus tard, dans la même situation qu’à la veille de la marche verte.

    Mohamed VI, dont le seul bilan dont il peut s’enorgueillir est son enrichissement personnel et celui de son clan, n’a jamais reproduit autre chose que les erreurs commises par son père. Il se retrouve dans la fâcheuse posture de l’héritier d’un cadeau empoisonné, car même si le Maroc peut sembler, au premier abord, confortablement installé au Sahara, il n’en demeure pas moins qu’il n’est perçu par le reste du monde que comme une puissance occupante, qui, au lieu de gagner les cœurs, s’est contentée d’acheter les consciences, à coup de prébendes, de népotisme, et de corruption .

    Lors de l’une de ses dernières interviews, Hassan II, qui n’en était pas à une sortie ridicule près, avait déclaré qu’il laissait à sa progéniture cinquante ans de tranquillité.

    En réalité, douze ans après sa disparition, le régime, de plus en plus contesté est rattrapé par son passé, et l’affaire du Sahara, comme une épée de Damoclès, pourrait également contribuer à catalyser sa perte.

    E-plume, 25/07/2011

  • Un émissaire de M6 reçu à Djeddah Médiation saoudienne entre Alger et Rabat

    La France n’est pas agréée dans ce rôle par l’Algérie même si les relations donnent l’apparence d’être au beau fixe. Paris n’est pas neutre dans les disputes qui existent au niveau de la région et ne peut donc prétendre à un tel rôle. Ce n’est pas le cas de l’Arabie Saoudite qui bien que soutenant clairement les positions marocaines a été agréée, dans le passé, comme médiateur par Alger.
    La plus connue de ces médiations avait été menée dans les années 80 par le roi Fahd et avait permis une rencontre spectaculaire à la frontière algéro-marocaine entre le président algérien Chadli Bendjedid et le roi Hassan II. La médiation saoudienne est-elle à nouveau à l’ordre du jour ? Oui, affirme le site Elaph.
    Dans un article rapportant l’audience accordée à Djeddah, lundi dernier, par le roi Abdallah au ministre marocain des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri, il affirme que l’Arabie Saoudite serait prête à jouer le rôle de médiateur entre le Maroc et l’Algérie dans le but de «normaliser définitivement» les relations entre les deux voisins.
    Selon le site en question, le ministre marocain des Affaires étrangères aurait souligné « le plein engagement du Maroc à normaliser l’ensemble des relations maroco- algériennes dont les blocages entravent l’édification d’un Grand Maghreb Uni ». Il aurait souligné que le Maroc « est prêt à accepter toutes les propositions concrètes allant dans ce sens ».

    UN SOUCI DE LA STABILITÉ MONARCHIQUE

    Le discours prêté au ministre marocain des Affaires étrangères correspond au message adressé par le roi Mohammed VI au président Abdelaziz Bouteflika à l’occasion du 5 juillet et dans lequel il appelait à « surmonter les obstacles conjoncturels et objectifs et imprimer une nouvelle dynamique aux relations de coopération… ».
    Un message fortement appuyé par Paris qui s’était félicité de sa teneur en le qualifiant « d’annonce forte, visant au rapprochement entre l’Algérie et le Maroc, deux pays avec lesquels la France entretient des relations particulièrement étroites et denses ».
    Le propos du porte-parole des Affaires étrangères françaises semblait insister lourdement comme pour signifier une sorte de « nouveauté » dans le message royal. L’entrée en lice de l’Arabie Saoudite semble être néanmoins plus faisable qu’une intrusion de Paris. Les relations entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite sont correctes.
    La médiation saoudienne qui semble fortement souhaitée par le Maroc est du domaine du possible. Il faut dire également que l’Arabie Saoudite a un souci particulier de la « stabilité » des monarchies arabes en ces temps de révoltes populaires au point de proposer à Amman et à Rabat une adhésion au Conseil de coopération du Golfe. La proposition était une ébauche d’Alliance politique des monarchies contre les peuples qui se moquait de la géographie.
    Normalement, une telle démarche doit être perçue comme étant un mauvais coup pour l’UMA, mais l’état de cette dernière est tel que rien de pire ne peux lui arriver. Dans le cas où la médiation saoudienne était acceptée par Alger – ce qui n’est pas évident même si rien n’est possible – quel pourrait en être l’objet ? Sur la question du Sahara Occidental, il est désormais établi que les positions sont trop lointaines pour esquisser un quelconque rapprochement.
    La seule voie possible sera de négocier une relance des relations bilatérales en les déconnectant du dossier du Sahara Occidental. A priori, les échanges ministériels entre Alger et Rabat montrent qu’on n’est déjà pas loin de cette démarche et qu’une médiation n’est pas forcément nécessaire. A suivre donc ce nouveau feuilleton de la médiation saoudienne au Maghreb.
    Le Quotidien d’Oran, 23/07/2011