Mois : juin 2011

  • Le pourquoi des relations si particulières avec Paris

    Jean-Pierre Tuquoi décrit les dessous du soutien sans faille de Chirac à Mohammed VI.

    Journaliste au «Monde», Jean-Pierre Tuquoi poursuit dans «Majesté, je dois beaucoup à votre père…» (1) la description des relations très particulières unissant la France et le Maroc, ou plutôt sa famille royale, que Gilles Perrault avait brossée au temps de Hassan II dans «Notre ami le roi» (2). Le titre de son ouvrage est inspiré par le propos que le président Jacques Chirac a tenu à Mohammed VI, son successeur, lors des funérailles du roi défunt, le 25 juillet 1999, à Rabat: «Majesté, je dois beaucoup à votre père et, si vous le souhaitez, tout ce qu’il m’a donné, je m’efforcerai de vous le rendre». Cette promesse a aussi une histoire qui remonte au défilé du 14 juillet, quelques jours plus tôt, sur les Champs Elysées. Hassan II en est l’invité d’honneur et, se sentant proche du crépuscule de la vie, il demande solennellement à Jacques Chirac de veiller sur ses enfants, d’être pour eux le père qu’il ne serait plus et de veiller sur Mohammed VI dans son métier de roi…

    Requête rencontrée et parole tenue, constate Jean-Pierre Tuquoi: «Aucun chef d’Etat n’a défendu la monarchie marocaine avec une constance égale à la sienne. (…) Lorsque le Maroc se retrouve en fâcheuse posture au Conseil de sécurité de l’Onu sur le dossier du Sahara occidental; lorsque Rabat, comme en 2004, déporte dans le désert des émigrés clandestins (…); lorsque les pays de l’Union européenne exigent du royaume davantage de démocratie en contrepartie de l’aide financière de Bruxelles, la France est là pour défendre bec et ongles l’ancien protectorat et lui obtenir un traitement de faveur».

    Cette relation privilégiée est entretenue par les visites de Jacques Chirac au Maroc «où il s’est rendu plus fréquemment qu’en Bretagne ou en Aquitaine» depuis qu’il est Président et, souvent à titre privé, séjours qu’il passe désormais à «La Gazelle d’or», palace paradisiaque plus discret que «La Mamounia» de Marrakech. Elle est aussi alimentée par les excursions régulières de membres de la famille royale marocaine à Paris, par l’éducation des enfants de celle-ci au sein du Collège royal auprès duquel sont détachés des enseignants mis à disposition par l’Education nationale française ou par les liens très étroits entre Jacques Chirac et Lalla Meryem, fille aînée de Hassan II.

    Le livre de Jean-Pierre Tuquoi décrit très bien les ressorts de cette «affaire de famille» franco-marocaine et les dérives auxquelles elle peut conduire, comme lorsque Paris, par son soutien indéfectible à Rabat, réussit à crisper ses relations avec l’Espagne de José Maria Aznar, à la suite de l’affaire de l’îlot de Persil, à l’appartenance incertaine, que des militaires marocains avaient soudainement investi avant d’en être délogés par l’armée espagnole. Un livre éclairant qui bénéficie de certaines révélations, aux allures de règlement de comptes, de l’ancien ministre de l’Intérieur d’Hassan II, Driss Basri.

    (1) «Majesté, je dois beaucoup à votre père…» France-Maroc, une affaire de famille, éd. Albin Michel, Paris, 2006, 250 pp., env. 17,5 €.

    (2) On doit aussi à Jean-Pierre Tuquoi et à Nicolas Beau le pendant tunisien du livre de Gilles Perrault, «Notre ami Ben Ali: l’envers du miracle tunisien», paru en 1999 aux éditions La Découverte.

    La Libre Belgique, 11/03/2006

  • Au Sahara Occidental : grève de la faim contre pêche européenne

    Depuis le 12 avril, à Guelmim dans le sud Maroc six citoyens sahraouis sont en grève de la faim pour dénoncer la pêche de l’UE dans les territoires occupés du Sahara Occidental, et l’implication de l’importateur américain de phosphate PCS et de la compagnie pétrolière irlandaise San Leon dans le pillage du territoire.

    « Union Européenne, respecte nos droits », indique un panneau posé sur les torses des manifestants en grève de la faim.

    Des conditions de vie désespérées et aucune perspective ont poussé 6 jeunes citoyens sahraouis à risquer leur vie. Alors que les richesses naturelles du Sahara occidental sont exploitées par le Maroc et ses complices commerciaux, les Sahraouis sont de plus en plus relégués à la frange de la société.

    Les grévistes de la faim sont soutenus par toutes les couches de la communauté sahraouie. Motivé par les appels à la justice traversant l’Afrique du Nord, le peuple n’a plus peur de dénoncer ce qu’il considère comme responsable direct de ses conditions de vie inhumaines.

    «PCS pille notre terre » disent leurs pancartes. «PCS: s’il vous plaît cesser de voler ». Le producteur d’engrais canado-américain PotashCorp (PCS) est le plus grand importateur des phosphate du Sahara Occidental dans le monde. Avec ses importations continuelles, la société procure à l’occupation marocaine du Sahara occidental de considérables injections financières.

    Les manifestants sahraouis appellent d’autre part la société irlandaise San Leon, pionnier dans l’exploration onshore de pétrole et de gaz au Sahara Occidental occupé, à quitter la région. Ils dénoncent aussi l’accord de pêche UE-Maroc – perçu par beaucoup comme un appui politique implicite à la revendication intenable du Maroc sur le Sahara Occidental – ainsi que le principal partisan de la pêche de l’UE, l’Espagne.

    Les manifestants sont tous de Guelmim au Sud du Maroc. La ville compte une importante population sahraouie, exprimant régulièrement son soutien à la cause de l’autodétermination des Sahraouis du Sahara Occidental, plus au sud.

    Selon un avis juridique de l’ONU de 2002, les activités économiques dans la dernière colonie d’Afrique ne peuvent avoir lieu que si les Sahraouis en sont d’accord et en bénéficient. Aucune de ces conditions n’a jamais été remplie par le Maroc ou les entreprises étrangères actives dans le territoire. La récente vague de manifestation dénonçant le pillage, au Sahara Occidental et au Sud du Maroc, le prouve.

    Le Maroc a envahi le Sahara occidental en 1975. Sa souveraineté auto-proclamée sur le territoire a été réfutée par la Cour Internationale de justice, et plus de 100 résolutions de l’ONU reconnaissent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Alors que la communauté internationale ferme les yeux sur la brutale occupation, les entreprises internationales se font des revenus grâce à des accords commerciaux illégaux avec le Maroc.

    WSRW, 8 juin 2011

  • Western Sahara Campaign : L’examen des droits de l’Homme au Sahara Occidental requis

    Les membres de l’Organisation Western Sahara Campaign ont demandé, mardi dernier, à Londres que la 7ème réunion informelle à New York entre le Front Polisario et le Maroc et qui s’est clôturée, ce même mardi sans la moindre avancée, aborde la «cruciale» question des droits de l’Homme en raison de l’augmentation des cas de violations enregistrés au cours de cette année. «Nous demandons que la question fondamentale des droits de l’Homme soit évoquée lors de ces discussions, en raison de l’augmentation des violations enregistrée cette année au Sahara Occidental», a déclaré à l’APS Natalie Sharples, membre de l’Organisation.

    Cette responsable s’est félicitée qu’une résolution de Conseil de sécurité mentionne, pour la première fois, les droits de l’homme au Sahara Occidental appelant à des mesures «indépendantes et crédibles» pour assurer le respect des droits de l’Homme dans ce pays et fait référence à des procédures spéciales «en vertu des prérogatives de l’ONU en la matière», a-t-elle ajouté. 
    La représentante de Western Sahara Campaign a fait part du «bilan catastrophique» enregistré au Maroc et au Sahara Occidental dans le domaine des droits de l’Homme. «La violence au Maroc et au Sahara occidental s’est intensifiée ces dernières semaines avec les réactions brutales des forces de sécurité à l’égard des manifestants sahraouis», a affirmé Mme Sharples. «L’Organisation Amnesty International a publié pas moins de sept rapports au cours des trois dernières semaines pour dénoncer les atteintes aux droits de l’homme au Sahara Occidental», a ajouté cette responsable. 
    «Le Maroc a bien annoncé une série de réformes en réponse aux manifestants, mais cette augmentation de la violence témoigne de leur manque de volonté de mettre en œuvre ces réformes», a-t-elle ajouté. Elle a rappelé les récents incidents contre les Sahraouis, l’attaque de la maison de la famille de Saïd Dambar, un Sahraoui tué par les forces de sécurité marocaines en décembre et dont la famille appelle les autorités à procéder à une enquête, ainsi que la détention du journaliste Mustapha Abdaiem, «emmené vers une destination inconnue avec des craintes réelles pour sa sécurité».
    Pour Western Sahara Campaign, toute solution politique au Sahara occidental doit refléter la volonté du peuple. La consolidation du statu quo n’est pas acceptable à long terme, et des progrès dans des négociations sont essentiels pour améliorer la qualité de vie du peuple du Sahara Occidental qui aspire à l’autodétermination. «Nous tenons à souligner qu’il est vital que le Conseil de sécurité et toutes les organisations internationales donnent une priorité accrue au Sahara Occidental pour mettre fin au conflit qui dure depuis 36 ans», a conclu la responsable.
  • Une délégation délégation parlementaire allemande au Sahara Occidental

    Précieuse visite

    Une délégation parlementaire allemande entamera mardi prochain une visite de 4 jours dans la région pour s’en entretenir avec les autorités sahraouies et marocaines des développements politiques au Sahara occidental, mais aussi des atteintes aux droits humains qui y sont régulièrement signalées. Elle se rendra ainsi dans les camps de refugiés de Tindouf, puis à El-Ayoun, la capitale occupée du Sahara occidental, et enfin dans les villes marocaines de Rabat et de Casablanca. La délégation comprend des représentants du Parti chrétien-démocrate (CDU/CSU), du Parti social-démocrate (SPD), du FDP, du Parti de gauche Die Gruenen et des Verts. Des gens sûrement moins sensibles aux produits touristiques spécifiques qui attirent si bien le politique français chez le commandeur des croyants. Il faudra peut-être rappeler là, que les parlementaires allemands ne différent pas beaucoup de leur gouvernement sur la question du Sahara occidental, et qu’ils sont, comme lui, favorables à un règlement conforme à la légalité internationale. L’Allemagne «partage la conviction de l’Algérie sur la question du Sahara occidental», affirmait Angela Merkel, la chancelière allemande, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Bouteflika, en décembre dernier à Berlin. L’Allemagne, qui postule pour un siège permanent au Conseil de sécurité et qui bénéficie du soutien d’Alger à ce propos, affirme qu’elle pourrait, le cas échéant, «contribuer à renforcer la position des Nations unies et peser de son poids pour régler cette question». En janvier 2010, le gouvernement allemand qualifiait d’illégale l’exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental, soulignant que la question sahraouie était une affaire de décolonisation. Jeudi dernier, Jeremy Corbin, un parlementaire britannique, adoptait la même position pour juger à son tour illégal le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par l’occupant marocain. M. Corbin s’est félicité de la décision du gouvernement de son pays, le mois dernier, de s’opposer à la reconduction de l’accord de pêche UE-Maroc. Mais Allemands et Britanniques ignorent peut-être que le Maroc avait empêché par la force, en janvier dernier, 70 jeunes pêcheurs sahraouis d’entrer dans le port de Boujdour et dans le marché aux poissons.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr 

    Le Jeune Indépendant, 11/06/2011
  • Pillage par le Maroc des ressources naturelles sahraouies, l’UE interpellée

    LONDRES– Le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc ’’est illégal’’, a déclaré jeudi à l’APS un Parlementaire britannique, Jeremy Corbyn. Les ressources naturelles du Sahara Occidental doivent revenir légitimement aux Sahraouis, il est illégal du point de vue de la législation internationale qu’elles continuent d’être exploitées par l’occupant marocain’’, a souligné M. Corbyn.

    ’’Au Parlement j’ai personnellement interpellé l’Union Européenne sur cette question, l’appelant à mettre fin à l’exploitation des ressources naturelles sahraouis, et je suis ravi que le gouvernement britannique ait décidé le mois dernier de s’opposer à la signature de la reconduction de l’accord de pêche UE-Maroc’’, a-t-il dit.

    M. Corbyn a mentionné ’’la complicité’’ des partenaires commerciaux étrangers et leurs gouvernements dans l’exploitation de ces ressources, qui constituent ’’une manne financière’’ pour le Maroc tandis que les Sahraouis sont relégués en marge de la société, a-t-il affirmé.

    L’exploitation illégale et le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc, puissance occupante, est régulièrement dénoncée par la Western Sahara Ressource Watch (WSRW), qui regroupe des organisations de plus de 30 pays. (APS)

  • Le statu quo en attendant le round de juillet prochain

    Par Ghada Hamrouche

    Sans la moindre surprise et comme s’y attendaient les observateurs, la 7e réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc s’est achevée mardi à Manhasset, près de New York, sans le moindre progrès. Ce nouveau round a buté, une nouvelle fois, sur l’obstination marocaine à ne négocier autre proposition que le plan d’autonomie proposé par son souverain il y a de cela quelques années. Les deux parties ont décidé de se retrouver après la mi-juillet pour un nouveau round de pourparlers. 

     
    Dans sa déclaration à la presse à l’issue de cette énième réunion informelle, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a souligné que les deux parties au conflit ont passé en revue la dernière résolution 1979 adoptée en avril dernier par le Conseil de sécurité sur la situation au Sahara occidental, et en particulier les éléments nouveaux inclus dans cette résolution. Cependant, a-t-il noté, «chaque partie a continué à rejeter la proposition de l’autre comme base unique des négociations à venir». 
     
    Les deux parties auraient, selon la même source, entamé une discussion sur la manière «d’aborder les sujets de discussions agréées, à savoir les ressources naturelles et le déminage, et ont demandé l’assistance des Nations unies pour proposer un cadre de réflexion pour les échanges à venir». Concernant les mesures de confiance, les parties et les pays voisins ont confirmé leur soutien à «la mise en œuvre ordonnée du programme d’action de 2004 et des visites familiales par voie terrestre, ainsi qu’au séminaire qui sera organisé par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) à Madère, au Portugal, en septembre 2011», a encore déclaré M. Ross. Ils ont aussi pris note de leur prochaine rencontre avec le bureau du HCR à Genève prévu en automne prochain. 
     
    Intervenant devant la presse à l’issue de la réunion, le chef de la délégation sahraouie, M. Khatri Addouh, a affirmé que la consultation du peuple du Sahara occidental «est plus que jamais au cœur de la recherche d’une solution juste et durable du conflit» entre le Front Polisario et le Maroc. Quant à la teneur de ces discussions, M. Addouh a indiqué que ce nouveau round a porté sur les propositions de solutions présentées par les deux parties pour mettre fin au conflit de décolonisation du Sahara occidental. Il a insisté sur l’importance du dossier des droits de l’homme dans ce conflit. Il a affirmé que la délégation sahraouie a soulevé la nécessité d’avoir le libre accès au territoire pour les ONG, la presse et les observateurs internationaux. 
     
    La délégation du Front Polisario «qui a appelé à l’arrêt de la répression contre les citoyens sahraouis sans défense et à la libération de tous les détenus politiques dans les prisons marocaines». Dans ce sillage, le département d’Etat a affirmé que le processus de l’ONU est la meilleure «voie à suivre» pour la question du Sahara occidental et que Washington continuera à appuyer ce processus. Les Américains estiment toutefois que l’instabilité dans la région accroît le risque du terrorisme. «La poursuite de l’instabilité, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits du monde, est exactement le type d’environnement dont se nourrit le terrorisme».Le Conseil de sécurité avait, rappelons-le, en avril dernier, relevé dans sa résolution 1979 que «le maintien du statu quo n’est pas acceptable à long terme». De ce fait, il a invité les deux parties «à faire preuve d’une plus grande volonté politique en vue d’une solution, notamment en discutant de façon plus approfondie de leurs propositions respectives».

    La Tribune d’Algérie, 09/06/2011

  • Sahara Occidental: Les organisations humanitaires au chevet des réfugiés sahraouis

    L’aide humanitaire internationale au profit des réfugiés sahraouis de Tindouf se renforce. Et les organisations des Nations-Unies font apparemment des efforts soutenus pour faire connaître la situation humanitaire de ses populations sahraouies.
    C’est là l’esprit d’une rencontre d’information organisée hier à Alger pour le coordinateur des Nations-Unies à Alger, en collaboration avec le programme alimentaire mondial (PAM), le haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et, bien entendu, le gouvernement algérien.Cette conférence fait suite à une mission humanitaire effectuée dans les camps de réfugiés du 02 au 05 avril dernier.
    «Nous saluons les efforts conjoints des organisations humanitaires et les pays donateurs pour perpétuer la tradition et entretenir cet élan humanitaire» au profit du peuple sahraoui, a estimé le représentant de l’Algérie, Mohamed-Lamine Bencherif, directeur des Droits de l’Homme et des affaires humanitaires au ministère des Affaires étrangères. Le diplomate a également réitéré l’engagement permanent de l’Algérie à aider les populations sahraouies en détresse.
    Les représentants du Programme alimentaire mondial et du haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, qui ont pris part à la visite, ont tous les deux relevé la nécessité de sortir cette question de l’oubli.
    «Il est évident que la question des réfugiés sahraouis figure parmi les causes qui sont oubliées par la communauté internationale», a avoué Abdulkarim Ghoul, représentant du HCR à Alger.
    Pour illustrer son idée, le diplomate onusien a donné l’exemple de son institution dont le budget ne dépassait guère 2 millions de dollars en 2007. Mais après la visite, en 2008, du haut commissaire dans les camps de Tindouf, les choses ont changé. Pour 2010, le HCR a reçu un budget de 13 millions de dollars. L’argent est utilisé, selon M. Ghoul, pour l’aide humanitaire, mais également pour la consolidation des institutions sahraouies existantes.
    A titre d’exemple, 1 millions de dollars est alloué annuellement au paiement des salaires des enseignants et médecins exerçant dans les camps des réfugiés pour «offrir une éducation et une santé de qualité aux sahraouis».
    Le programme alimentaire mondial a besoin d’au moins 36 millions d’euros pour financer l’aide alimentaire, estimée à 125 000 rations mensuelles, aux populations sahraouis de Tindouf.

    «Nous n’avons que 60% de cette somme», reconnaît le représentant du PAM à Alger, Ussama Osman, rencontré en marge des travaux. Selon notre interlocuteur, l’aide du PAM est insuffisante.
    Des ONG et le gouvernement algérien comblent le vide.Cette mission des organisations humanitaires se rend chaque année dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf.
    Cette année, 30 représentants de 16 pays et des organisations internationales se sont rendues sur place. La délégation a même logé chez les familles sahraouies pour s’enquérir de la situation sur place.
    Les représentants des pays présents, dont des ambassadeurs, voulaient également vérifier qu’il n’y a pas eu détournement des aides. Selon le représentant de la PAM, «il s’est avéré qu’il s’agit essentiellement de propagande».
    La Tribune d’Algérie, 09/06/2011
  • Rabat s’agrippe à son plan d’autonomie

    En refusant qu’il y ait une autre chose à discuter que son plan d’autonomie, Rabat bloque les négociations informelles, qui en sont à leur septième épisode, car le Front Polisario n’accepte pas ce diktat et veut que sa proposition soit également sur la table.
    Devant l’intransigeance des négociateurs marocains, qui se sont accrochés au plan d’autonomie proposé par Rabat comme seule base des négociations, la septième édition des rencontres informelles entre les deux parties s’est achevée sans aucune avancée notable, si ce n’est la programmation d’un nouveau rendez-vous entre le Maroc et le Front Polisario le 15 juillet prochain. 

    Tenue sous les auspices de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, en présence des délégations des deux parties, cette énième réunion à Manhasset aura uniquement permis selon le communiqué onusien de discuter des mesures de confiance entre les deux protagonistes, du moment que “les parties et les pays voisins ont confirmé leur soutien à la mise en œuvre dans les règles du programme d’action de 2004 et des visites familiales par voie terrestre, ainsi qu’au séminaire qui sera organisé par le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) à Madère (Portugal) en septembre 2011”. En effet, l’émissaire des Nations unies a clairement affirmé qu’ : “à la fin de la réunion, chaque partie a continué à rejeter la proposition de l’autre comme base unique des négociations à venir.” La même source a indiqué que les parties ont passé en revue la dernière résolution (1979) du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Sahara occidental et en particulier, les éléments nouveaux inclus dans cette résolution, précisant qu’elles ont souligné le “rôle central du processus de négociations et discuté des nouvelles idées énoncées par le secrétaire général” dans son dernier rapport à l’organe exécutif en avril dernier et endossées par ce dernier. Christopher Ross soulignera qu’ “afin de trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes de la charte de l’ONU, les deux parties ont poursuivi l’approfondissement de la discussion des deux propositions, dont la question du corps électoral et les mécanismes d’autodétermination”. Il a également précisé que “les deux parties ont également entamé une discussion sur la manière d’aborder les sujets de discussions agréées, à savoir les ressources naturelles et le déminage, et ont demandé l’assistance des Nations unies pour proposer un cadre de réflexion pour les échanges à venir”. En dépit de cet échec, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils espéraient une “résolution pacifique” du conflit au Sahara occidental, soulignant que l’instabilité accroissait le risque de terrorisme. Mark Toner, le porte-parole du département d’État US a déclaré : “Nous voulons une résolution pacifique de cette situation”, parce que, a-t-il ajouté : “la poursuite de l’instabilité, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits du monde, est exactement le type d’environnement dont se nourrit le terrorisme”. Intervenant devant la presse à l’issue de la réunion, le chef de la délégation sahraouie, Khatri Addouh a affirmé que la consultation du peuple du Sahara occidental “est plus que jamais au cœur de la recherche d’une solution juste et durable du conflit” entre le Front Polisario et le Maroc. Quant à la teneur de ces discussions, M. Addouh a indiqué que ce nouveau round a porté sur les propositions de solutions présentées par les deux parties pour mettre fin au conflit de décolonisation du Sahara occidental. 

    Dans ce cadre, il a précisé que l’attention a été consacrée sur la question du corps électoral, les mécanismes d’autodétermination ainsi que les idées énoncées dans le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur le dossier du Sahara occidental en avril dernier. La situation des droits de l’homme au Sahara occidental, le libre accès au territoire pour les ONG, la presse et les observateurs internationaux ont été soulevés par la délégation du Front Polisario “qui a appelé à l’arrêt de la répression contre les citoyens sahraouis sans défense et à la libération de tous les détenus politiques dans les prisons marocaines”, a conclu le chef de la délégation sahraouie. 
    Liberté, 09/06/2011
  • La main de Sarko

     Ça sent le roussi dans l’affaire DSK. Un journaliste américain décrit sur son blog les nombreux liens, qui existent entre le chef de l’Etat français et l’un des principaux protagonistes de l’affaire de DSK. Dans cette affaire, les premiers rôles sont joués par l’accusé, la victime, les avocats, le procureur, mais aussi les policiers new-yorkais, et particulièrement leur chef, Ray Kelly. Selon un journaliste spécialiste du milieu policier new-yorkais, Leonard Levitt, affirme sur son blog, que le même Ray Kelly et proche de Nicolas Sarkozy. De quoi, selon toujours le journaliste, alimenter la théorie, selon laquelle des fuites préjudiciables à DSK seraient organisées en haut lieu. 
     
    Léonard Levitt écrit en 2006, le président français, alors ministre de l’intérieur, a décoré l’Américain de la légion d’honneur pour sa lutte contre le terrorisme. Cet ancien responsable des douanes américaines sous Bill Clinton, francophile, a été également invité l’été dernier par le Président à la remise de la légion d’honneur à Alain Bauer, criminologue et expert français des questions de sécurité. Ce qui fait dire à Leonard Levitt que les relations du chef d’Etat et du commissaire ont « prospéré » depuis 2006, soulignant la tendance de Ray Kelly à accorder des faveurs aux « personnes puissantes et influentes qui sont susceptibles de lui rendre des services ». 
     
    Il pointe ensuite le manque d’entrain de Ray Kelly à identifier l’origine des fuites concernant l’ancien directeur du FMI, aux conséquences pourtant dévastatrices pour l’accusé, alors qu’il avait déployé des moyens considérables lors de fuites similaires dans l’affaire Imette St. Guillen. Sur la base de cet article de Leonard Levitt, Bruno Roger-Petit, chroniqueur politique du Nouvel Observateur, s’interrogeait hier matin sur le silence de la presse française à propos de cette amitié. Une connivence décrite comme « éclairante » dans la lecture du traitement de l’affaire DSK. 
     
    Ceci nous rappelle étrangement le silence complice de la presse française sur le dossier du Sahara Occidental et les violations des droits de l’homme dans ce pays. A ces informations sur le lien entre la police new-yorkaise et l’Elysée, est venue s’ajouter la révélation, le 3 juin par le site du Point, d’une rencontre le 16 mai (deux jours après l’arrestation de DSK), à New York, entre le procureur en charge de l’affaire, Cyrus Vance Jr. et le procureur de Paris Jean-Claude Marin. Le magistrat français a eu beau rappeler qu’il était invité de longue date pour une réunion sur la coopération anti-terroriste et assurer n’avoir pas abordé le sujet DSK, l’information est venue relancer les soupçons de manipulation par l’Elysée. 
     
    Aussi, l’ancien président français Jacques Chirac, montre un jugement acide sur son successeur dans le second tome de ses mémoires, où il écrit explicitement : « Il est atlantiste et je ne le suis pas. Il est beaucoup plus libéral que moi sur le plan économique. Il est pour les discriminations positives et j’y suis radicalement opposé. Ca ne pourrait donc pas fonctionner ». Affaire à suivre. 
    Réflexions, 10/06/2011
  • Le département d’Etat affirme son soutien au processus de l’ONU pour la solution de la question du Sahara occidental

    Washington, 8 juin 2011 (SPS) Le département d’Etat a affirmé mardi que le processus de l’ONU est  »la meilleure voie à suivre » pour la question du Sahara occidental et que les Etats-Unis continueront à appuyer ce processus, dans une déclaration faite par le porte-parole du département d’Etat, M. Mark Toner, lors de son briefing quotidien.
    Interrogé sur la position des Etats-Unis sur ce dossier au moment où se tenait la 7eme réunion informelle Front Polisario-Maroc à Manhasset (New York), M. Toner a soutenu  »qu’il y a un processus de l’ONU en place, comme en témoignent ces réunions à New York (entre les deux parties au conflit).
    Et nous croyons que ce processus est la meilleure voie à suivre. Mais certainement, nous voulons voir une solution pacifique à cette situation ». Les Etats-Unis  »appuient ce processus de l’ONU et continueront à le faire », a-t-il réaffirmé.
    Il est à rappeler que dans sa résolution 1979 adoptées à l’unanimité en avril dernier, le Conseil de sécurité a réitéré son engagement à aider les deux parties au conflit à parvenir à une  »solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
    Considérant que  »le maintien du statu quo n’est pas acceptable à long terme », le Conseil de sécurité a invité les deux parties » à faire preuve d’une plus grande volonté politique en vue d’une solution, notamment en discutant de façon plus approfondie de leurs propositions respectives ». (SPS)