Mois : juin 2011

  • Nouvel Accord aérien entre le Maroc et la Mauritanie

    Jadis états en bisbrouilles à propos des revendications territoriales sur le Sahara occidental, le Maroc et la Mauritanie ont sorti, au nom de la nécessaire coopération en matière de transports aérien, le calumet de la paix. Les deux pays viennent en effet de signer à Rabat une nouvelle convention permettant la coopération (partage de code) entre Royal Air Maroc et la compagnie aérienne nouvellement créée « Mauritania Airlines » qui succède à l’ancienne compagnie Air Mauritanie, mise en liquidation en 2009.

    Cela faisait quelques années déjà que la coopération avait repris entre les deux pays, la république islamique de Mauritanie ne réclamant plus la souveraineté sur le sud de l’ancienne colonie espagnole du Rio de Oro, territoire actuellement sous administration marocaine. De son côté l’Etat marocain avait pris une participation majoritaine dans l’ancienne compagnie aérienne Air Mauritanie.

    La convention a été signée au plus haut niveau des deux côtés

    Par MM. Karim Ghellab (ministre de l’équipement et des transports) et Dalil Guendouz (Office national marocain des aéroports) pour le Maroc, et par MM. Yahia Ould Hadmine (ministre des transports) et Aboubakrine Seddigh (agence nationale de l’aviation civile) pour la Mauritanie.

    L’accord, conforme en tous,points aux résolutions de l’Organisation internationale de l’aviation civile (AOCI) ainsi que de la Conférence des ministres des transports des Etats africains riverains de l’Atlantique, porte sur la sécurité aéroportuaire, la sûreté, les problèmes techniques de la navigation aérienne (gestion aéroportuaire, maintenance des avions) et sur la formation des personnels de l’aéronautique.

    Une organisation des vols entre les deux pays

    Plus précisément, il règle la fréquence des liaisons aériennes et la désignation des transporteurs entre les deux pays. Le nombre de vols hebdomadaires au départ du Maroc assurés par la RAM vers la capitale mauritanienne Nouakchott est porté de 9 à 14.

    Le transporteur aérien Mauritania Airlines est tenu d’assurer au moins deux vols hebdomadaires vers le Maroc (sans préciser si les escales autorisées concernent le territoire sous administration chérifienne du Sahara occidental, territoire dont la souveraineté marocaine n’a toujours pas été avalisée par les Nations-Unies qui y maintiennent un détachement de casques bleus).

    Et dans l’avenir ?

    La nouvelle compagnie mauritanienne compte acquérir deux Boeings 737-500 et un B-737-700. Elle desservira le Maroc et, à terme, la France et les Iles Canaries.

    Le trafic aérien entre les deux pays a augmenté de 36 pc en 2010 et de 43 oc au cours du premier quadrimestre de 2011.

    Le Maroc entend par ailleurs développer le tourisme – encore balbutiant – sur le territoire du Sahara occidental et ses deux pôles touristiques que sont El Ayoun (nord) et Dakhla (sud).

    PagTour, 14/06/2011
  • rlande « doute du bénéfice du Sahara Occidental dans la pêche de l’UE »

    http://saharadoc.files.wordpress.com/2011/06/saharawi-demo_fish_feb2011_610.jpg?w=594&h=194Selon le gouvernement irlandais, il n’y a pas de preuve non équivoque que le Sahara Occidental, sans parler de son peuple, a bénéficié de l’accord de partenariat UE-Maroc dans le domaine de la pêche (FPA). 

    Le gouvernement irlandais a déclaré qu’il n’y avait pas d’éléments suffisants prouvant que l’accord de pêche UE-Maroc bénéficiait au Sahara Occidental. Cela a été relevé par Simon Coveney, ministre irlandais de l’Agriculture, des Pêcheries et Alimentation, le 25 mai 2011. La position de l’Irlande reflète ainsi le souci d’autres Etats de l’UE – et l’avis juridique du Parlement Européen en 2009. »L’Irlande a dit clairement que notre décision finale sera influencée par la façon dont il sera démontré qu’il y a un bénéfice approprié attribué au peuple sahraoui à travers la mise en œuvre du FPA. Par conséquent, notre position sur la ratification du protocole pour une année demeure réservé, puisque l’analyse par la Commission de l’information fournie par la partie marocaine sur les avantages régionaux n’a pas été sans équivoque. Même s’il est fait état d’effets positifs démontrés dans la répartition régionale des fonds, y compris au Sahara Occidental, le niveau de ces bénéfices reste incertain », a affirmé le Ministre.«L’Irlande est également d’avis que le FPA avec le Maroc devrait être mis en œuvre s’il peut être démontré qu’il bénéficie à tout le peuple concerné (y compris les Sahraouis, pour les eaux au large du Sahara Occidental) et en pleine conformité avec les principes du droit international. Je ne suis pas convaincu que ce soit actuellement le cas et j’examinerai très attentivement la position finale de l’Irlande sur la ratification d’une année du protocole quand la proposition viendra formellement de la Commission. »

    La déclaration du ministre répondait à une question du parlementaire Gerry Adams (Sinn Féin); « demandant au ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation s’il votera contre le protocole lié à l’accord de pêche controversé UE-Maroc qui sera proposé à la considération du Conseil le 27 avril 2011 à Bruxelles. « 
    En outre, le ministre Coveney a déclaré au Parlement que « depuis 2007, aucun navire de pêche irlandais ne pêche sous le présent accord de partenariat avec le Maroc ». Il faisait réponse à une question du parlementaire Peadar Toibin (Sinn Féin); « demandant au ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation la raison pour laquelle l’Irlande continuait de soutenir plusieurs bateaux de pêche irlandais actuellement en exploitation dans les eaux surexploitées et contestées au large la côte du Sahara Occidental, et s’il ferait une déclaration sur la question. « 
    En 2002, le conseiller juridique des Nations Unies a conclu que l’activité sur les ressources naturelles au Sahara Occidental est en violation du droit international si la volonté des sahraouis et leurs bénéfices ne sont pas pris en considération.
    Le service juridique du Parlement Européen, et l’auteur de l’Avis juridique de l’ONU, ont reconnu illégale la pêche de l’UE, puisque les Sahraouis n’ont pas été consultés sur la FPA. Le gouvernement britannique a déclaré début mai qu’aucune documentation n’avait été présentée sur la façon dont le peuple Sahraoui avait pu être consulté sur l’accord de pêche.
    Plus de 100 résolutions de l’ONU, et la Cour internationale de justice, ont souligné le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et, par conséquent, son droit à souveraineté sur ses ressources naturelles. En 2010, la Cour a réaffirmé dans son avis consultatif sur l’indépendance du Kosovo, le droit des peuples colonisés (non autonomes) à l’autodétermination.
    SaharaDoc, 15/06/2011
  • La question du Sahara occidental au programme

    La question du Sahara occidental a été examinée avant-hier par le Comité spécial de l’ONU chargé d’étudier la situation relative à l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, dit le «Comité des 24». Dans ses travaux de la première session pour la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (2011-2020), le Comité a constaté que la divergence fondamentale entre le Front Polisario et le Maroc réside dans la question de l’autodétermination, souligne l’ONU.
    «Le Front Polisario propose la tenue d’un référendum envisageant plusieurs options, y compris l’indépendance, tandis que le Maroc tient à un régime d’autonomie négocié et à un référendum de confirmation à option unique», indique encore l’ONU.

    Lors du débat, la représentante de Cuba a souligné que le peuple du Sahara occidental lutte, depuis 40 ans, pour son droit à l’autodétermination. Le Comité des 24 «doit jouer un rôle central», a-t-elle soutenu en souhaitant que le peuple sahraoui puisse «décider librement de son avenir».

    Dans son intervention, le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, a estimé que vingt années après la création de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), «le Maroc profite toujours de ses amitiés au sein du Conseil de sécurité pour tenter, depuis 2007, de vendre sa prétendue proposition d’autonomie». Or, a-t-il dit, «cette proposition consiste seulement à demander au peuple sahraoui de renoncer à la possibilité de son indépendance et à accepter de rejoindre la puissance occupante». Il s’est dit «convaincu que le Comité des 24 reconnaîtrait sans mal qu’une telle proposition nie le principe d’autodétermination formulé dans la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU de 1960».

    Le représentant sahraoui a regretté que la septième réunion informelle Front Polisario-Maroc, tenue la semaine dernière à Manhasset (New York) et placée sous les auspices de l’envoyé personnel du secrétaire général, n’ait pas abouti «en raison du manque de coopération du Maroc». Aussi, s’est-il tourné vers le Comité des 24, en espérant qu’il serait en mesure d’assumer ses responsabilités vis-à-vis de «la dernière colonie africaine inscrite à son ordre du jour». 

    M. Boukhari a aussi demandé au Comité d’envoyer une mission d’enquête au Sahara occidental et de suivre, en outre, très étroitement le processus actuel de négociations.
    La dernière enquête effectuée par ce comité au Sahara occidental date du début des années 1970 lorsqu’il était sous occupation espagnole.

    En effet, a-t-il expliqué, la question du Sahara occidental est toujours inscrite à l’agenda du Comité des 24, lequel «a des responsabilités en vertu de la Charte des Nations unies consistant à assurer le processus de décolonisation des territoires sahraouis occupés».Avec 16 territoires non autonomes demeurant sur la liste de l’ONU dont le Sahara occidental, le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, avait exhorté en février dernier la communauté internationale à «éliminer immédiatement et complètement le colonialisme sous toutes ses formes». 

    Le Comité des 24 a été créé par l’Assemblée générale de l’ONU en 1961 afin d’étudier et d’émettre des propositions sur l’application de la Déclaration sur la décolonisation.
  • Sahara : L’abracadabrante histoire d’un agent de la DGED à Las Palmas

    Rabat.- La méthode est ancienne. Des fois ça marche et d’autres fois non. Cette fois-ci ça n’a pas marché. Un « fonctionnaire » du consulat général du Maroc à Las Palmas, dans les îles Canaries, vient d’apprendre à ses dépens que quand on monte une petite opération de discrédit il faut bien la ficeler, sinon elle vous explose à la figure.

    C’est l’histoire d’une barbouzerie. Afin de contrer l’activisme du Sahraoui Messaoud Ould Remdane, l’ex membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahraouies (CORCAS), devenu après les événements de Gdeim Izik et sa fuite en Espagne l’un des plus grands pourfendeurs de la politique officielle au Sahara, ce « fonctionnaire » a monté une petite opération de « sensibilisation » auprès de quelques journalistes espagnols travaillant à Las Palmas.

    Le but était de les convaincre que Remdane n’était pas seul et qu’il avait un « patron » et des « complices ».

    Selon ce qu’a pu savoir Demain, d’après une source journalistique espagnole, le « patron » de Messaoud Ould Remdane serait le prince Hicham El Alaoui, « Moulay Hicham ». Et les « complices », les suspects habituels, seraient la députée sahraouie du PPS Guejmoula Bent Abbi, le journaliste et écrivain Ali Amar, auteur du best seller « Le grand malentendu », le journaliste Ali Lmrabet, et enfin un invité spécial assez inattendu : Mohamed Réda Taoujni qui n’est rien moins que le président de l’Association Sahara marocain, dont l’idéologie saharienne, si on peut l’appeler ainsi, est pourtant à des années lumières de celle de Remdane.

    Informé par une de ses sources locales, Mohamed Reda Taoujni, a pris son téléphone et a appelé le « fonctionnaire » en question qui s’avère être un certain « Abdellah » et serait rien moins qu’un « vice-consul » en poste au consulat de Las Palmas. Comme le raconte Taoujni sur sa page Facebook, après avoir « juré » qu’il n’y était pour rien dans cette rocambolesque histoire, « Abdellah » a subitement mis fin à l’entretien en raccrochant et en refusant par la suite de reprendre la conversation.

    Contacté par Demain, l’entourage du prince Hicham nie que le cousin du roi maintienne une quelconque relation avec des Sahraouis, de « tous bords ». Messaoud Ould Remdane, enchanté qu’on parle de lui, affirme n’avoir jamais eu de contact avec ce prince ni avec aucun autre membre de la famille royale. Quant à la députée Guejmoula Ben Abbi, si elle déclare avoir été mise au courant de cette « affaire », elle ne veut pas en parler pour l’instant.

    Demain a contacté un journaliste espagnol qui a fait partie du briefing d’«Abdellah». Selon cette source, le « vice-consul » cité par Taoujni est en fait un certain Abdellah Toukhmi, et il serait le chef de l’antenne locale de la DGED, les services secrets extérieurs marocains, à Las Palmas.
    Demain Online, 14/06/2011

  • Réduction de la pauvreté, démocratie et climat, priorités du PNUD

    Nations Unies, New York.- A l’occasion de la session annuelle du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies et du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), la chef du PNUD, Helen Clark, a rappelé que la réduction de la pauvreté, la lutte contre le changement climatique, la gouvernance démocratique et la réduction des risques de catastrophes naturelles demeuraient les priorités.

    « Nous vivons une période de grands changements et de tendances qui, sur le long terme, vont radicalement altérer le paysage du développement. Cela inclut l’impact du changement climatique et de l’activité humaine sur nos écosystèmes et nos ressources naturelles », a déclaré lundi Helen Clark dans un discours.

    « Il existe aussi les défis liés à la volatilité des prix des denrées alimentaires et de l’essence, à la mauvaise gouvernance et aux difficultés pour aider les pays à prévenir et à se rétablir des catastrophes naturelles et des conflits », a-t-elle ajouté.

    Elle a également énuméré les difficultés que représentent l’accroissement des disparités et l’exclusion.

    « Le monde continue de changer dans l’équilibre mondial du pouvoir, avec une montée constante des pays du Sud. Il existe un défi pour renouveler les institutions multilatérales, les lois, et les processus de reconnaissance de ces changements et du renforcement des institutions afin de combler les disparités de la gouvernance globale », a plaidé Helen Clark.

    La chef du PNUD a présenté ces quatre axes d’action : la réduction de la pauvreté, la protection de l’environnement, la gouvernance démocratique et la prévention des crises.

    Sur la pauvreté, le PNUD prévoit de mettre en place des programmes d’accélération de la lutte contre la pauvreté comme par exemple au Sahara occidental. Concernant l’environnement et les énergies, « le PNUD est maintenant un acteur essentiel dans les initiatives sur la protection des forêts, l’accès à l’énergie pour les pauvres, la désertification, la biodiversité, l’eau et l’adaption et la lutte contre le changement climatique », a souligné Helen Clark.

    Sur la gouvernance démocratique, le PNUD a assisté les processus électoraux de plus de 60 pays et a aidé des administrations à lutter contre la corruption dans plus de 100 pays pour la seule année 2010. Sur la prévention des crises, Helen Clark a rappelé que l’agence était présente auprès, par exemple, des institutions d’Haïti, du Pakistan ou encore du Sud-Soudan pour aider ces pays à prévenir les dégâts causés par les catastrophes naturelles.

    « La situation est en train de changer rapidement. Nous sommes en train de faire des changements afin que le PNUD reste la principale agence du développement », a-t-elle conclu.
    All Africa, 13/06/2011

  • Alain Juppé à Alger: Libye, politique et business au menu

    Le chef de la diplomatie française Alain Juppé, attendu demain à Alger pour une visite de deux jours, devrait entendre au moins de vive voix la position de l’Algérie autant vis-à-vis de la crise libyenne, que de la situation en Tunisie et plus globalement du Printemps arabe.

    Certes, cette visite de Juppé à Alger a beaucoup de points positifs pour les deux pays, mais elle aura certainement un penchant franc vers un échange de points de vue sur ce qu’il faut faire pour aider le peuple libyen à sortir indemne de l’impasse politique actuelle.

    Et, selon certains échos, comment ménager une porte de sortie honorable pour Mouammar Kadhafi. Beaucoup d’observateurs estiment ainsi que la visite du ministre français des Affaires étrangères, la dernière étant de Bernard Kouchner et remontant à mai 2008, sera particulièrement axée sur les différents moyens de gérer la crise libyenne, d’autant que Paris a toujours voulu, sans l’avoir pour le moment, le soutien algérien dans sa campagne anti-Kadhafi.

    L’Algérie a même été à un moment accusée de recruter des mercenaires au profit de Tripoli, alors que Paris, a dirigé le «bal» avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour mener une guerre via l’ONU contre le régime de Kadhafi.

    A Alger où il rencontrera son homologue Mourad Medelci mercredi et le président Bouteflika ainsi que le Premier ministre Ahmed Ouyahia jeudi, M. Juppé aura de franches discussions autant sur ce dossier libyen qui se dirige vers un bourbier politico-militaire régional, que sur celui, connexe de la Tunisie.

    Pour autant, les relations bilatérales seront également l«’autre gros morceau au menu de l’agenda du chef de la diplomatie française en Algérie. Le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, M.

    Amar Belani, a indiqué que cette visite «s’inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue politique entre les deux pays et participe de leur volonté commune d’édifier un partenariat d’exception qui soit à la mesure des liens multiformes qui les unissent en termes d’histoire, de voisinage et de densité des rapports humains».

    La même source précise qu’au cours de cette visite, les deux hommes aborderont toutes les dimensions de la relation bilatérale et partageront leurs analyses sur les sujets de politique internationale et régionale d’intérêt commun (Libye, processus de paix au Proche-Orient, Sahara occidental, lutte contre le terrorisme, UPM, relations avec l’Union européenne…)».

    Sur le dossier sahraoui, l’échange de points de vue sera également important, Paris ayant toujours soutenu la position d’une des deux parties au conflit, et ce faisant, a retardé l’ouverture de négociations franches pour la décolonisation de ce territoire.

    Pour autant, l’embellie entre Alger et Paris intervient en fait dans le sillage de la nomination de l’ex-Premier ministre J.P Raffarin en septembre dernier par le président Sarkozy comme son envoyé spécial pour assainir certains dossiers économiques avec l’Algérie dont la conclusion traînait.

    De l’autre côté, le président Bouteflika avait chargé M. Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de travailler avec M. Raffarin pour réamorcer le partenariat économique entre les deux pays.

    La mission des deux responsables a été couronnée de succès fin mai dernier, avec à la clé la signature de plusieurs accords pour d’importants investissements français en Algérie.

    Le Quotidien D’Oran, 14/06/2011
  • Le procès contre les pêcheurs suédois est reporté

    La procédure judiciaire contre les pêcheurs suédois inculpés pour avoir pêché illégalement au large des côtes du Sahara Occidental a été reportée. L’affaire est maintenant en appel devant la Cour suprême de Suède. La procédure judiciaire contre les pêcheurs suédois inculpés pour avoir pêché illégalement au large des côtes du Sahara Occidental a été reportée. L’affaire est maintenant en appel devant la Cour suprême de Suède.En avril 2009, deux pêcheurs suédois étaient accusés devant un tribunal suédois d’avoir pêché au large des côtes du Sahara Occidental sans autorisation générale de pêche de la Suède, et d’avoir pêché hors de la zone d’application de l’accord de pêche de l’UE. 
     
    L’un des navires avait été arraisonné par des militants de Greenpeace en 2008 (photo).Selon le procureur, les deux navires avaient gagné 14 millions de couronnes en 2007 et 6 millions de couronnes suédoises en 2008, soit au total environ 1,9 millions d’euros, bénéfices nets, après paiement des licences et des salaires locaux. Ces chiffres ont été prouvés par des documents que la police suédoise a trouvés lors de sa perquisition au domicile de l’un des pêcheurs.Cependant, l’affaire n’est toujours pas jugée.

    Les pêcheurs ont fait valoir que le tribunal de district de Göteborg n’est pas en mesure de prononcer une sentence sur des questions en cours à l’étranger. Après plusieurs détours, l’affaire a atteint le plus haut niveau du système judiciaire suédois, la Cour suprême.

    Si la Cour suprême décide de ne rien faire en la matière, l’affaire retourne devant le tribunal de district de Göteborg où tout a commencé. Le tribunal de district affirme qu’il est bien de sa compétence de se prononcer sur ces questions.

    « L’enchaînement des événements dans ce cas a été très inhabituel. Les accusés tentent de retarder le processus et espèrent peut-être que le tribunal de district se désintéressera de l’affaire. Mais nous ne le ferons pas », a déclaré le procureur de la République à la revue suédoise Västsahara.

    Selon le procureur, le jugement pourrait conclure à de l’emprisonnement ou de sévères amendes pour les pêcheurs concernés.

  • LORSQUE TOMBE LE MUR DE LA PEUR

    Pendant des jours et des jours, ils ont voulu terroriser les jeunes du mouvement du 20 février, leurs parents leurs proches
    Pour cela, ils n’ont reculé devant aucun moyen : mobilisation des Moqadem, des chioukh, des « baltagia »et autres sbires. Puis se furent les répressions sauvages frôlant la barbarie des 15, 22 et 29 mai qui se sont soldées par des dizaines de blessés et autres traumatismes comme ceux dont devait succomber Kamal Amari.
    Ainsi, et selon une enquête de l’ONG belge l’Alliance for Freedom and Dignity (AFD) menée à Safi, le militant du mouvement du 20 février serait mort des suites d’une agression mortelle perpétrée par une nouvelle unité de la police appelée les « Aigles » dont la spécialité est de repérer des manifestants durant les marches pacifiques, puis de les suivre après la manifestation, les arrêter et les tabasser « gratuitement ». Ces « Aigles » interpellent aussi les manifestants avant l’heure des rassemblements ou pendant, les jettent  dans des camionnettes banalisées afin de les conduire en dehors de la ville  (Minimum 15 km). Lors du trajet, ils sont frappés, insultés, menacés puis délestés de leur carte d’identité, de leur téléphone portable, de leur argent, de leurs chaussures puis laissés dans l’obscurité, loin de tout.
    Par ces méthodes, ces pratiques dignes des républiques bananières, le régime croyait pouvoir venir à bout de ce mouvement qui lui semblait relever d’un épiphénomène, voire d’un phénomène de mode.
    Un mouvement animé par quelques « ba3aliques », par quelques « brahech » qualifiés par les défenseurs du régime de « pédés », « d’efféminés » de « bouffeurs de ramadan » et par quelques « barhouchates » taxées de « putes », de « males baisées ». Les uns et les autres formant une « cinquième colonne » au service du Polisario et « Chevaux de Troie » aux ordres des ennemies du pays.
    Le régime ne s’est pas contenté de ces pratiques barbares, de ce langage ordurier qu’un Khalid Naciri qualifie de « civilisés », mais a tenu à officialiser, par écrit, ses menaces, son terrorisme physique et psychologique et ce en envoyant des lettres officielles aux dirigeants de ce mouvement et des ONG et partis politiques qui soutiennent ces jeunes. Des lettres indiquant que toute manifestation, ou rassemblement étaient interdits sans autorisation préalable, précisant que toute infraction à ces dispositions, mettrait les contrevenants hors la loi. Ceux-ci devant assumer les conséquences de ces manquements à la loi.
    Bien entendu le régime n’entendait délivré aucune autorisation.
    Ce n’était là, pour lui que simple stratagème, simple subterfuge pour « légitimer » sa teneur et les violations des droits humains, des citoyens et citoyennes.
    Malgré cette stratégie de teneur qu’ont avalisé par leur silence la quasi-totalité des partis politiques, ils et elles sont descendus dans les rues de plus de 80 villes et villages. Des dizaines de milliers relevant le défi, passant outre l’interdiction, dépassant la peur, et lapeur de leur peur du makhzen, de ses gros bras, et ses sbires qui n’ont rien à envier aux plus dévoyés et aux plus endurcis des « chmakrias ».
    KHALID JAMAI
    Ils et elles sont descendus dans les rues conscients des risques et des dangers qu’ils couraient, mais déterminés à faire face aux coups, aux insultes , aux humiliations auxquelles ne manqueront pas de recourir les forces dit de l’ordre.
    Ils et elles avaient décidé de payer de leur vie s’il le fallait comme le fit Kamal Amari.
    Ils , elles savaient que lorsqu’on accepte de tout perdre, on devient invincible.
    Ils et elles sont descendus pour réclamer leurs droit, pour exiger que soient respectées leur dignité, leur liberté, leur choix de société, que soient satisfaites leurs revendications.
    Ils et elles ont voulu rendre la honte plus honteuse, de servir de miroir brisé pour le régime. Miroir qui reflétera le vrai visage de la nouvelle ère. Visage odieux, innommable, qui se cachait derrière un masque policé.
    Et le monde découvrit, à travers les dizaines de vidéo, relayées par des dizaines de chaines de télévision, la mort en direct de Kamal Amari au visage tuméfié, battu sauvagement qu’il fut par plusieurs policiers le 29 mai à Safi, le passage à tabac d’une citoyenne avec son gamin et de ce jeunes de 15 ans victime d’une horde de flics hystériques, sans oublier la tête ensanglantée de Oussama Khalifi.. .
    En un mot les « moyens civilisés » utilisés par les forces de l’ordre et portées au pinacle par un Khalid Naciri.
    Le dimanche 5 juin, les meutes sont tenues en laisse. Point de curée ni de haro sur les militants du Mouvement du 20 février.
    Le makhzen a fait marche arrière, non parce qu’il avait été touché par une quelque grâce démocratique, mais parce que forcé et contraint.
    Forcé et contraint par des dizaines de milliers de citoyens et citoyennes décidés à mourir pour leur liberté, leur dignité, leurs droits.
    Forcé et contraint parce qu’il se savait, désormais, mis à nu, démystifié par ces dizaines de vidéos qui ont fait le tour du monde.
    Forcé et contraint par ce que l’UE et les USA ne veulent pas d’un dérapage à la yamenite ou à la libyenne au Maroc, parce que dénoncé par les organisations des droits humain telle Amnesty International
    Forcé et contraint parce qu’il n’avait plus de choix, car ne lui restait que le recours aux balles réelles et au massacre à la mitrailleuse. Ce que jamais l’occident ne tolérera.
    Cela ne veut pas dire, pour autant, qu’il a renoncé.
    Mais tel que le cumin le makhzen n’entend raison que lorsqu’on l’affronte, que lorsque tombe le mur de la peur qu’il inspire.
  • La nouvelle constitution octroie de nouveaux pouvoirs au roi

    Rabat.- Le mardi 7 juin, les responsables des partis politiques conviés au cabinet royal pour prendre connaissance des prémices de la nouvelle constitution marocaine ont eu cette semaine la mauvaise surprise de se faire délester de leurs portables à l’entrée du palais. L’instruction émanait du duo formé par le conseiller royal Mohamed Moâtassim et le constitutionnaliste Abdellatif Menouni, qui ne voulaient en aucun cas prendre le risque d’une fuite des propositions sur la nouvelle charte.

    Mais ce n’était qu’un début. Dans le cabinet royal, le duo Moâtassim-Menouni refusa également de remettre une copie du projet aux conviés. Faute de copie, les pauvres invités se résignèrent à écouter méticuleusement pendant une dizaine d’heures, article après article, ce qui devrait devenir, après l’avis favorable de l’arbitre suprême, le roi, la nouvelle charte octroyée. « Vous nous donnerez votre avis après », lança Moâtassim à ses invités.

    Mais à la surprise du duo Moâtassim-Menouni, trois des conviés, les représentants de la Confédération démocratique du travail (CDT), du Congrès national ittihadi (CNI) et du Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS) refussèrent cette « manière de travailler », selon les dires de l’un d’eux. Abderrahmane Benameur, du PADS, annoncera le retrait de sa formation, parce que dira-t-il en substance, « le projet de constitution doit être soumis aux instances supérieures du parti qui doivent décider en dernier lieu, et je ne sais pas comment je vais leur transmettre quelque chose que je n’ai pas ».

    A part cet incident, ce qui a pu être collecté à la main, et à la va-vite, par certains conviés donne un panorama assez visible, même s’il est incomplet, de ce que va être la future constitution du royaume. Une nouvelle constitution, qui devrait être soumise à un référendum au début du mois de juillet pour adoption.

    Premier élément d’importance, le roi passerait de « représentant suprême de la nation », tel que prévu par l’article 19 de la constitution actuelle, à celui de « représentant suprême de l’Etat ». La « sacralité » du roi, qui a été la cause de centaines de condamnations et d’emprisonnements de citoyens, devrait passer à la trappe. L’article 23 de la constitution qui signale que « la personne du roi est inviolable et sacrée », devrait être remplacée par la présente formule : « « la personne du roi est inviolable ». Ce qui veut dire aussi que le roi continuerait à être au dessus des lois et qu’il ne pourrait pas être poursuivi par la justice, ordinaire ou exceptionnelle.

    Le Tamazight, la langue ancestrale des Berbères, devrait avoir droit de cité au Maroc. Elle ne serait plus considérée comme une langue « nationale », ce qui la plaçait dans le domaine du folklore, mais comme une langue officielle dont l’utilisation et la connaissance devraient être obligatoires. Une loi organisationnelle devrait être rapidement élaborée et mise en place.

    Après cette présentation, manifestement incomplète, certains journaux ont commencé à parler de « deuxième révolution du roi et du peuple », parce que, croient-ils, dans la nouvelle charte le roi devrait garder uniquement la haute main sur la défense et la religion. C’est-à-dire qu’à part les forces armées royales et la « commanderie des croyants », Mohamed VI devrait se débarrasser des autres responsabilités étatiques. C’est le scénario officiel, pour le moins.

    Or, ce scénario ne résiste pas à la réalité des faits. Ou plutôt à la réalité des bribes d’information qu’on a du nouveau texte de la constitution.

    Premièrement, si les pouvoirs, encore à préciser, du premier ministre et du parlement seraient renforcés, le premier rôle au gouvernement continuerait à être tenu par le roi. Exemple : le souverain continuerait à présider le conseil des ministres, et si le premier ministre, qui devrait avoir le titre de « président du gouvernement », devait le présider ce serait uniquement après délégation du chef de l’Etat.

    Et si le nouveau texte constitutionnel octroie d’amples pouvoirs de nominations au premier ministre, ces dernières devraient auparavant, et postérieurement, passer par le filtre de l’onction royale. On voit mal quelqu’un, même extrêmement compétent dans son domaine, mais qui déplairait au roi, accéder à la fonction à laquelle le chef du gouvernement voudrait lui confier.

    En somme, Mohamed VI continuerait à contrôler la défense, la religion et le gouvernement.

    Deuxièmement, le roi ne lâche pas prise dans le domaine de la justice. Il devrait continuer à présider le Haut conseil du pouvoir judiciaire qui prend la relève du Conseil supérieur de la magistrature. Un quota devrait être instauré pour les femmes, mais des personnalités extérieures au monde de la magistrature devraient être imposées (nominations faisant partie des prérogatives du roi) comme le président de l’Institution du médiateur et celui du Conseil national des droits de l’homme (actuellement dirigés respectivement par Abdelaziz Benzakour et Driss El Yazami). Donc, après la défense, la religion, le gouvernement, il faut rajouter la justice.

    Troisièmement, le roi devrait présider le nouveau Conseil national de sécurité, un organisme qui existe dans des pays comme les Etats-Unis, Israël et la Turquie mais pas dans un pays avec une dimension modeste comme le nôtre (ce serait une une idée de Fouad Ali El Himma, le patron du Parti authenticité et modernité), et qui devrait contrôler tous les appareils de sécurité du Maroc. A commencer par la DST et la DGED, qui échapperaient ainsi au chef du gouvernement.

    Récapitulons. La défense, la religion, le gouvernement, la justice et la sécurité devraient rester entre les mains du souverain. C’est l’essentiel su pouvoir. On se demande alors où est le changement annoncé ?

    A juste titre, le politologue et professeur universitaire Mohamed Darif, qui n’est pas un homme exalté, a visé juste il y a quelques jours quand il a affirmé : « Nous sommes loin d’une monarchie parlementaire ».
    Ali Lmrabet
    Demain Online, 10/06/2011

  • Le roi promet des avancées démocratiques

    L’économiste et politologue Fouad Abdelmoumni, figure de la société civile, relève que le moment choisi par le roi est le bon: le monarque réagit «sans attendre la confrontation et être obligé de faire des concessions». S’il salue les réformes annoncées, Fouad Abdelmoumni note que de «très grandes questions» restent posées, en particulier sur le rôle futur du roi. S’agit-il du premier pas vers une monarchie parlementaire «où le roi a une autorité symbolique»? Rien ne l’assure, d’autant que le souverain a pris soin, dans son discours, de rappeler sa «sacralité» et son titre de «commandeur des croyants».
    Autres «hypothèques sévères» pour le politologue: le «cadenassage systématique» de l’espace médiatique par le monarque, sur lequel rien n’a été dit. Silence, par ailleurs, quant à la composition de la commission chargée de réviser la Constitution. En outre, si elle est invitée «à être à l’écoute» des partis et de la société civile, rien n’oblige cette commission à tenir compte de leurs avis.
    Qu’en est-il, d’autre part, des «domaines réservés» – tels que l’armée, la sécurité et le Sahara occidental – traditionnellement placés sous l’autorité du roi? Seront-ils soustraits à la responsabilité du gouvernement? Tant que la population marocaine n’aura pas l’assurance qu’il ne s’agit pas de la part du monarque d’«un effet d’annonce», Fouad Abdelmoumni estime qu’il faut «maintenir la pression».
    Enfin, les avis divergent sur Abdellatif Menouni, le juriste que le roi a chargé de travailler à ce chantier de réformes. Certains saluent «sa compétence et son intégrité». D’autres sont très réticents. «Je le qualifierais de constitutionnaliste charitable», s’amuse ainsi un politologue marocain sous le couvert de l’anonymat, rappelant que le juriste a écrit autrefois un ouvrage saluant «la vision constitutionnaliste de Hassan II», alors même que le monarque de l’époque «consolidait les bases d’une monarchie absolue».