Mois : février 2011
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M. Farouk Ksentini analyse les événements en Egypte : «les Arabes sont capables de démocratie»
S’exprimant sur les développements survenus sur la scène politique égyptienne marquée par le départ du président Moubarek après 18 jours de manifestation et révolte populaire, M. Farouk Kesntini s’est réjoui de l’évolution des événements qui se sont terminés comme le souhaitaient les Egyptiens.Intervenant sur les ondes de la Chaine III, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme, a indiqué que le peuple égyptien est à applaudir d’autant qu’il «a imposé sa volonté». Ce qui est «hautement significatif», c’est la leçon que les Occidentaux viennent de recevoir.«Les Occidentaux doivent comprendre que les Arabes sont capables de la démocratie», a-t-il dit. «Ils étaient jusque-là persuadés que les Arabes et les musulmans, de manière générale, étaient des gens totalement réfractaires à la démocratie. Ce tournant de l’histoire, que ce soit en Tunisie ou en Egypte, s’imposait dans la mesure où «les règles de la démocratie n’étaient spécifiquement pas observées et les réformes tardaient à venir dans les deux pays». Et d’ajouter : «J’étais douloureusement frappé de l’état de pauvreté des Egyptiens et cela devrait être un des vrais motifs de la révolte populaire». Selon M. Ksentini, le Conseil suprême de l’armée peut assurer la transition pacifique dans le pays. «J’étais sidéré par la maturité de cette institution militaire.Dès le début des manifestations, l’armée a eu une attitude extraordinaire et a refusé de contrer le peuple». Le plus urgent, préconise-t-il, est «la démocratisation de la société égyptienne» et la dissolution des institutions élues. Il relèvera que les capitales occidentales ont différemment commenté les contestations en Tunisie et en Egypte. «La Tunisie ne fait pas partie du Moyen-Orient», a-t-il dit avant d’ajouter : «Concernant l’Egypte, la position des Occidentaux se détermine en fonction des intérêts d’Israël. La grande différence est là. Les USA et l’Union européenne se préoccupent de la sécurité d’Israël. Ce qui est paradoxal. Ce n’est pas à Israël d’avoir peur pour sa sécurité plutôt ce sont les Arabes qui doivent s’inquiéter car c’est Israël qui est l’Etat agresseur», a fait remarquer M. Ksentini. «Il faut dire que les Etats-Unis et l’UE se comportent comme étant des pays satellites d’Israël». La question qui se pose actuellement, selon lui, c’est de savoir si le traité de paix entre Israël et l’Egypte ne sera pas remis en cause.Sur le discours d’Obama, l’invité de la radio dira que le président américain est victime des lobbyings israéliens, «mais quand il s’exprime librement il dit des choses justes».Passant à un autre sujet aussi important, à savoir le Sahara occidental (envahi par le Maroc en 1975, ndds), M. Ksentini a estimé que le problème est «colonial» et que «malheureusement, nous ne sommes pas à la veille de la solution de ce problème ».Wassila Ould HamoudaHorizons, 12/02/2011 -
Procès des militants sahraouis : le tribunal ordonne un complément d’enquête avant de rendre son verdict
Rabat, 11 fév 2011 (SPS) Le tribunal marocain de première instance d’Ain Sebaa (près de Casablanca) a ordonné vendredi après midi un complément d’enquête avant de rendre son verdict dans l’affaire des sept militants sahraouis des droits de l’homme, a-t-on appris de source judiciaire.Le président du tribunal a annoncé qu’il allait convoquer des membres des familles des Sahraouis jugés afin de les auditionner et de compléter le dossier avant de rendre son verdict, ajoute-t-on de même source, précisant qu’aucune date n’a été annoncée pour le verdict.
Les sept Sahraouis et leurs avocats étaient absents à cette brève audience en vertu de la loi marocaine qui ne fait pas obligation d’assister au prononcé du verdict. Le verdict devait être prononcé le 28 janvier dernier par le tribunal avant qu’il ne soit reporté pour ce vendredi, a-t-on rappelé.
Le président du tribunal avait annoncé dans la nuit du 14 au 15 janvier, après la fin des plaidoiries de la défense, de la partie civile et l’audience des militants jugés qui ont duré plus de dix heures, que le verdict allait être rendu le 28 janvier. Au cours des audiences, les trois militants sahraouis présents, Ali Salem Tamek, Brahim Dahan et Ahmed Naciri, avaient réaffirmé leur appartenance au Front Polisario et leur soutien à la lutte pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
Ils avaient également soutenu qu’ils luttaient pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental conformément aux résolutions des Nations unies et à la légalité internationale stipulant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Les militants sahraouis Ali Salem Tamek, Brahim Dahan et Ahmed Naciri, ainsi que Mme Dégja Lachgar et MM. Yahdih Tarouzi, Rachid Sghir et Saleh Labouihi, en liberté provisoire, sont accusés d’ »atteinte à la sécurité de l’Etat » pour avoir effectué du 26 septembre au 6 octobre 2009 une visite dans les camps de réfugiés sahraouis.
Le tribunal avait reporté, trois fois le procès, ce qui avait suscité la réaction de l’ONG Human Rights Watch qui avait publié un communiqué dans lequel elle avait appelé les autorités marocaines soit à garantir un procès équitable, soit à libérer les trois militants toujours en détention préventive.
Les requêtes liées notamment aux conditions tendues du déroulement du procès, présentées, le 7 janvier dernier par la défense des sept militants sahraouis avaient été refusé par le tribunal.
Le tribunal avait, également, refusé le 22 décembre dernier, la demande de la défense de faire bénéficier Ali Salem Tamek, Brahim Dahan et Ahmed Naciri d’une liberté provisoire. Ils se trouvent en détention à la prison d’Oukacha (Casablanca) après leur transfèrement de la prison de Salé, au Maroc, rappelle-t-on.(SPS)
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Le FSM solidaire des Sahraouis
DAKAR– Jamais l’écho du combat des peuples pour l’autodétermination n’a été aussi retentissant que lors du Forum social mondial (FSM), clôturé vendredi soir à Dakar, avec la participation de dizaines de milliers d’altermondialistes qui ont unanimement salué la lutte pacifique pour l’indépendance du peuple au Sahara occidental.Selon plusieurs participants, le FSM a été une nouvelle opportunité à l’instar d’autres rendez-vous mondiaux et régionaux précédents, pour faire connaître la cause sahraouie qui ne cesse de susciter « l’adhésion et la sympathie des ONG, associations, mouvements sociaux et personnalités influentes à travers le monde ».Venus d’Europe, d’Asie, de l’Amérique Latine et d’Océanie, les altermondialistes ont exprimé six jours durant leur solidarité agissante avec le peuple de ce pays d’Afrique, colonisé depuis 1975 par le Maroc, en organisant rassemblements et marches sur le site des activités du FSM, alors que le stand de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) érigé, à cette occasion, a reçu des milliers de visiteurs. -
Soirée projection de film et débat sur le Sahara Occidental à Paris
Dans le cadre de la semaine anti-colonialeLa Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara Occidental vous invite
A la projection du film « Building Oblivion » (Construction de l’oubli) sur le « mur de défense » construit par le Maroc au Sahara Occidental, de l’écrivain franco-américain Jean LamoreVendredi 25 février à 19h30
Au Centre Culturel « La Clef »
21, Rue de La cled, Paris 5ème
(métro Censier-Daubenton (ligne 7))Sélectionné pour le 3ème Fetival Internatinal de films sur les droits de l’homme à Naples, le film sera suivi d’un DEBAT SUR LE SAHARA OCCIDENTAL, en présence du réalisateur, et avec la participation de Brahim Sabbar, ex-disparu sahraoui, secrétaire général de l’association sahraouie contre les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés (ASVDH), et d’un avocat sahraoui qui défend les prisonniers politiques sahraouis.
Cette soirée-débat se place également sous le signe de la commémoration du 35ème anniversaire de la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD).
STANDS D’INFORMATION DE ASSOCIATIONS MEMBRES DE LA PLATEFORME POUR LA SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE DU SAHARA OCCIDENTAL
Contact :Plateforme Sahara Occidental
6, Terrasse du Parc, n° 2
75019 Paris
plateformeSO@gmail.com -
FSM – Dakar : Tension et langue de bois.
L’atelier intitulé « réalité et défis des femmes sahraouis » mardi 08 février à été perturbé par des pro-marocains. Cet évènement fait suite à une serie de heurts entre sahraouis et pro-marocain depuis le début du forum.Réalité et défis des femmes Sahraouies. C’était le titre de l’atelier organisé par le forum mardi à 12h30 dans le bâtiment des sciences et techniques. Il s’agit d’un atelier qui donne la parole aux femmes Sahraouies pour leur permettre de témoigner de leur lutte pour l’autodétermination et l’indépendance, et des conditions de vie au Sahara occidental. Rappelons que depuis le début du forum, une tension très forte entre une partie de la délégation marocaine et la délégation sahraouie s’est traduite par plusieurs affrontements verbaux et physiques. On déplore aussi le vol des effets personnels de participants au forum. Ce vol visait les deux seules personnes ayant réussi à faire un film sur un camp de sahraouis proche de Layounne qui a été l’épicentre de l’embrasement de la région en Novembre dernier. C’est donc avec un filtrage par un cordon de sécurité conséquent que s’est fait l’accès à l’amphithéâtre qui hébergeait l’atelier. Avant même le début de l’atelier le barrage de sécurité a été assailli par des jeunes pro-marocain ( beaucoup appartenaient au mouvement des jeunes démocrates) qui au nom de la liberté d’expression demandaient l’accès à l’atelier. Le ton est rapidement monté entre le cordon de sécurité et les jeunes marocains. L’atelier a donc commencé avec beaucoup de retard et d’agitation.
La tribune est constituée par plusieurs associations ( union national des femmes Sahraouies, le réseau d’appui des femmes Sahrouies et le comité des mères des 15 disparus et la coordinara Estatal de associaciones solidarias con el Sahara ) , et par des citoyennes sahraouies.
Le premier témoignage fût celui d’une femme qui a raconté son enlèvement et les tortures qu’elle a subie en 1991 à 17 ans et son arrestation en 2005 après une manifestation pacifique. Elle rappella également le point de vue des Sahraouis sur leur autodétermination et leur indépendance. Elle dénonça également la marche verte qui en 1975 à été monté par le roi pour réunir des marocains et revendiqué la possession du Sahara occidental par le royaume. Ce témoignage raviva les tensions au sein et en dehors de la salle avec les marocains qui essayaient toujours de pénétrer dans l’atelier. La situation etait tendue et complexe. Les Sahraouis souhaitent qu’on écoute leurs témoignages et leurs revendications et les marocains désirent participer au débat ou empêcher ce débat. Les réalités de ce conflit sont palpables à travers les affrontements et il est impossible pour les Sahrouis de s’exprimer en continu pendant plus de 5 min. Après le retour à un calme relatif, le témoignage de la femme pu reprendre. Elle continua d’évoquer les tortures et de dénoncer les violations des droits de l’homme et la difficulté d’accès aux soins pour son peuple.
Le second témoignage fût celui d’ une membre du comité des mères des 15 disparu. Elle évoqua à son tour les tortures et le sort réservé aux militants. Il y aurait en effet un centre de détention secret (aucune valeur officiel) réservé à ceux qui luttent pour l’indépendance du Sahara aux alentours de Rabat. Elle demanda ensuite le droit a la vie, à pouvoir s’organiser en association, le droit à la santé, le droit de manifester, … Aussi elle réclama que les violences infligées à son peuple soient reconnues et condamnées par le haut commissariat aux droits de l’homme. Elle raconta ensuite que deux de ses frères ont eux aussi été enlevés et qu’ils seraient encore en vie dans un centre de détention marocain. Elle appela à la création d’un comité organisé dans le but de sensibiliser la communauté internationale. Elle rappela l’absence réelle de dialogue avec les autorités marocaines et le refus de la Justice de prendre en compte les plaintes contre X déposées par ses compatriotes. Elle fait une série de demandes :
libération de tous les prisonniers politiques connaître la vérité sur les disparitions dévoiler le rôle du gouvernement français dans son appui au Maroc dans ce conflit une aide internationale contre la politique de pillage des ressources
La parole est ensuite donnée à une femme qui se déclara être la dernière victime du peuple Sahraoui car son frère a été récemment assassiné et elle ajouta que le gouvernement marocain refuse de lui remettre le corps, ce serait reconnaître sa culpabilité.
Le 4° témoignage fût celui d’une membre de l’union nationale des femmes Sahraouies (créée en 1973 en même temps que le front polisario) qui participe à l’organisation du camp situé en Algérie en essayant d’y défendre des conditions de vie dignes. Cette union est membre de plusieurs organisations de défense des droits des femmes constituées en réseau. Elle commença par invoquer le droit d’enterrer dignement une personne. Elle appela à un combat pacifique, car ce serait pour elle le meilleur moyen de faire passer leur message. De la même manière elle affirma que les violences étatiques ne peuvent dominer un peuple en se référant aux récents évènements qui ont eu lieu en Tunisie et en Égypte.
Le 5° témoignage est celui d’une femme espagnole qui fait partie du réseau d’appui aux femmes Sahraouies. Elle rappela que le gouvernement Sahraoui est composée de 3 femmes et que le parlement est fait d’un tiers de femmes. Son action est de revaloriser les conditions des femmes dans les campements et elle rappela que le peuple Sahraoui ne jouit pas du droit à l’autodétermination commun à tous les peuples de la planète.
On a ensuite assisté à une parodie de débat entre la tribune et l’assemblée. Après que la tribune est attribuée un tour de parole (intenable dans ces conditions), un jeune marocain a pris à parti l’assemblée pour critiquer le rôle de l’Espagne dans le conflit. La tactique des pro-marocains fût alors très claire : l’idée était de reprocher le rôle de l’Algérie et de l’Espagne dans le conflit afin de déplacer le débat et éviter de parler de l’indépendance du Sahara occidental. Il est intéressant de rappeler que le Sahara occidental est une des plus grosse réserve de pêche en Afrique de l’Ouest mais aussi que son sol est riche en pétrole, en uranium et en phosphate. Cela rend son indépendance très difficile. C’est le combat d’un peuple à s’autodéterminer et à disposer d’eux-mêmes contre celui de l’accession aux ressources énergétiques. L’atelier s’est conclu après qu’une très forte pression des pro-marocains pourrisse le débat et précipite la sortie de la tribune. Les pro-marocains ont encore une fois, en partie réussis à faire taire un peuple qui ne demande qu’à exposer ses revendications.
Une conférence de presse du comité directeur du forum à été tenu en fin de journée. Il y était entre autre question des tensions Sahara occidental/ Maroc sur le site. Les organisateurs ont alors brillé par leurs refus de prendre position alors même qu’un peuple est censuré au sein du forum. Autant de neutralité et de langue de bois par les organisateurs d’un évènement qui se veut unificateur de luttes et de mouvements sociaux laissent songeur….
Faites circuler l’information et renseignez vous sur le combat des sahraouis
Passe passe le mégaphone, 09/02/2011 -
Entretien avec Yousseef, un membre de la délégation Sahraoui.
Yousseef souhaite compléter l’entretien vidéo réalisé juste avant et nous parler du camp Gdaim-izik. Ce camp à été bâti le 10 Octobre 2010 à 12 km de Layounne. Il s’agit d’un camp de protestation, son rôle était de réunir des Sahraouis afin de mutualiser les efforts de luttes et d’alerter l’opinion sur le conflit qui les opposent au royaume du Maroc. Initialement composé de 20 tentes, il en comptait 8000 à sa disparition pour 20000 habitants. Ce camp était organisé et sectorisé, il possédait un système de santé, d’évacuation des déchets, de gardiennage et de distribution alimentaire.Ce camp a été détruit par l’armée et la gendarmerie marocaine le 08 Novembre 2010, soit un mois après sa construction.La destruction du camp à été suivie par un pillage des tentes par l’armée afin de récupérer les objets de valeur laissés sur place par les Sahraouis. Le dispositif militaire mis en place par le royaume regroupait gendarmes et armée régulière (environ 10000 soldats). Ils ont utilisé des gaz lacrymogène, de l’eau bouillante propulsée par jet et de nombreux hélicoptères. Youssef évoque ensuite la vie à Layounne (capitale du Sahara occidental) avant le camp. Les médecins y sont présent en très faible nombre et le chômage atteint des taux records. Youssef est titulaire d’une licence de droit mais ne possède aucune opportunité de travail. Il nous explique que son retour au Sahara occidental pourrait signifier son arrestation immédiate et son emprisonnement dans un camp pour son implication au FSM……Et pendant ce temps l’organisation conserve ses positions de neutralité en invoquant le fait qu’elle n’est pas responsable de tous les acteurs présent durant l’évènement. -
L’UE lie la tomate au futur du Sahara Occidental
Le futur du Sahara Occidental n’a jamais été aussi proche des Iles Canaries. Le conflit agricole ouvert au sein de l’Union Européenne par les plaintes des producteurs de tomates a abouti à une proclamation sans précédents. Le Parlement européen exige de la commission Européenne définir la souveraineté territoriale du Maroc.Le Sahara Occidental s’est faufilé par la porte de service dans les traités bilatéraux entre le Maroc et l’UE. Ce qui, à priori, était un simple renouvellement de l’accord agricole, basée sur des inter-changes commerciaux des deux côtés du détroit, est devenu une question d’État pour l’Espagne.
Le risque est si grand que le gouvernement de Jose Luis Rrodriguez Zapatero a confié le contentieux au secrétaire d’Etat pour l’UE, Diego Lopez Garrido, et à l’ex-ministre de Justice, Juan Fernando Lopez Aguilar, en laissant le résultat final des négociations à la titulaire des Affaires Etrangères, Trinidad Jimenez.
Le Parti Populaire, de son côté, s’est limité à exposer les préjudices économiques sur les exportateurs agricoles. L’eurodéputé Gabriel Mato se maintient à distance de la cause sahraouie.
Toute la tension a débordé suite à la vague de violence subie par El Aaiun en octobre dernier. La virulence de la charge policière dans le désert a réveillé la conscience des autorités communautaires, surtout du Parlement Européen qui a créé un front de rejet aux concessions commerciales au Maroc si l’on sortait pas à la lumière la souveraineté marocaine sur la colonie que l’Espagne a abandonnée à son sort en février 1976.
Les services juridiques du Parlement Européen ont rejeté d’abord, l’accord de pêche pour violation du droit international du fait d’opérer dans des eaux soumises au verdict des Nations Unies. Déjà en décembre, ils avaient exprimé leur rejet à l’annonce de Bruxelles d’agrandir les contingents et réduire les taxes douanières aux exportations agricoles du Maroc (50.000 tonnes de plus, le 0,5% des ventes européennes d’un an)
Mais la limite de la controverse a été atteinte ce mardi lorsque le PE a adressé une lettre à la Commission Européenne qui situe le voisinage avec le Maroc dans ses niveaux les plus bas.
Pour la première fois dans l’histoire récente de l’Europe, le Parlement Européen exige à l’Exécutif communautaire de définir le domaine territorial du Maroc, ce qui équivaut à une déclaration de principes contre la volonté de la monarchie alaouite d’inclure le Sahara occidental sous son drapeau.
Le texte auquel a eu accès ce journal, a été rédigé par la commission de commerce international en deux questions:
1) « Si la communauté du Sahara Occidental est incluse dans le territoire du Maroc »
2) « Si conformément au dossier des Nationes Unies, les traités du Maroc sont en accord avec les bénéfices des intérêts de la Communauté Sahraouie ».
Tant que la commission présidée par Jose Durao Barroso n’a pas répondu, le Parlement refuse de débattre sur le Traité de Libre Association. L’agriculture est liée à d’autres actions que l’Europe, et surtout l’Espagne, considère prioritaires, comme la sécurité, le crime organisé, le terrorisme, l’immigration et la lutte contre la pauvreté.
La réforme du Traité de Lisbonne donne un rôle équitable aux deux institutions de manière que la Commission ne peut approuver une norme que la Chambre bloque.
Canarias7.es, 12/02/2011 -
« Fermé jusqu’à la chute du régime »
En traversant n’importe quelle rue de n’importe quelle ville, l’on voit souvent, pendu dans un endroit visible d’un établissement : fermé pour transfert, par mutation, réparation, démolition, etc… Hier, sur Aljazeera et en suivant la couverture en directe depuis Le Caire de la révolution égyptienne, j’ai vu un écriteau pendu sur un modeste établissement : « Fermé jusqu’à la chute du régime ». J’ai trouvé que c’était un panneau extrêmement original, écrit par le cœur, les viscères et la satiété. Las, l’humble commerçant, à l’instar des millions de ses congénères, de voir comme certains individus venus des nulles parts les plus pauvres lapident le pays, s’en partagent, le lèguent, en héritage, à leurs fils pendant que l’immense majorité du peuple souffre et travaille pour à peine pouvoir arriver à la subsistance de leurs familles.Il travaillent de soleil en soleil, des interminables heures de travail et poussant leurs fils à l’attelage et le lendemain encore plus difficile et le pain encore plus cher et encore plus riches le riche, le bouffon de palais, le cancanier et le dictateur devient, en plus de satrape, magnat et divinité sur terre, ses paroles sont des verbes divins, sa démarche est angélique, ses gestes, ses regards, ses positions, actions, rêves, erreurs et ronflements sont d’une éminente sainteté, et n’accepte plus que les applaudissements. Ses ouïes ne sont que pour les flatteries, le son trébuchant des monnaies et le subtil frottement du coton des billets…
Mais, étant donné que la convoitise n’a pas de limites, le tyran et sa clique continueront à s’enrichir, le peuple las, se lève un de ces jours et affrontant la peur proclame la désobéissance, la lutte pour les légitimes droits, pour la justice, pour la décence, pour la dignité et instaure la révolution.
Parce que de l’oppression naît la révolution, de l’injustice le droit, de l’opprobre la rébellion, de l’indécence des gouvernants, lorsqu’ils perdent la honte, pousse le manque de respect envers eux.
Ensuite, pour que le peuple gagne ce qui, par légitimité, lui appartient : son droit et tout ce qui fait que l’être humain ait un sentiment de dignité dans les contrées les plus lointains de son pays, doit, inévitablement, verser son sang : noble œuvre mais triste tache.
Je disais, ci-dessus, que le panneau disait : « fermé jusqu’à la chute du régime ». Je l’ai lu plusieurs fois et je me suis demandé, ce bonhomme, avant d’écrire ce panneau, à quoi avait-il pensé? Cet humble commerçant, avait-il pensé à ses enfants? Dans les pertes que la fermeture lui causerait-il? Combien de temps, le satrape, mettra-t-il pour s’en aller? Aurait-il médité longtemps? Ou, au contraire, a-t-il pris la décision en urgence, comme l’exige la révolution?
Je ne sais pas, mais je crois que sa conscience lui a dicté d’œuvrer selon l’urgence de la révolution et que le reste soit comme Dieu le veut. Sûrement, les jeunes égyptiens, à ce moment-là, auraient paraphrasé Daniel Cohn Bendit en l’adaptant à leurs circonstances : Il n’y aura pas de chant funèbre, mais crie de gloire parce que, nous aussi, nous aimons la révolution.
Les vents de liberté se sont posés sur les cimes des arbres, des dunes, des tentes arabes, il y a à peine deux heures Moubarak est tombé et mon ami, le commerçant, aura retiré son panneau. A sa place, après une longue nuit de triomphe et joie, le commerçant apparaîtra avec le grand sourire du victorieux.
Les nouvelles disent que les célébrations parcourent le monde. Au Maroc, ils se réjouissent de la victoire du peuple égyptien avec une telle frénésie qu’on dirait qu’il s’agit d’eux mêmes. Le sanguinaire et satrape Mohamed VI, serait-il le prochain? Verrons-nous bientôt, au Maroc, sur les palais royaux le panneau « fermé pour chute »?La liberté est séductrice et la révolution contagieuse.
Mohamed Ali Ali Salem Baba HammouLibres Opinions, 12/02/2011 -
Un millier de jeunes chômeurs diplômés manifestent
Plus d’un millier de diplômés chômeurs sont sortis dans la rue jeudi à Rabat au Maroc pour réclamer leur intégration immédiate dans la Fonction publique, après une suspension de leur mouvement après avoir reçu des assurances du gouvernement.Abderrahim Kali, membre de la coordination du groupe, a indiqué que le gouvernement avait promis de commencer le recrutement à partir du 10 février, mais il demande maintenant de repousser ce délai jusqu’au 1er mars. La coordination réclame du gouvernement qu’il tienne ses promesses en recrutant immédiatement des chômeurs diplômés. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, avait indiqué que le gouvernement entendait faire son possible pour répondre aux revendications sociales. Il avait notamment évoqué le sort des diplômés chômeurs, indiquant que le gouvernement allait leur proposer entre 1500 et 2000 postes, tout en soulignant que la négociation était encore en cours. La manifestation s’est dispersée en fin de soirée dans le calme, selon des participants. Le taux de chômage au Maroc se situe aux alentours de 9%, mais celui des jeunes diplômés est de l’ordre de 18%.Le Temps d’Algérie, 11/02/2011 -
Khadad : la réunion de Genève sur les mesures de confiance entre le Polisario et le Maroc a été « positive »
Genève, 11 Fév 2011 SPS (SPS) « La réunion de Genève sur les mesures de confiance entre le Polisario et le Maroc a été positive », a déclaré le coordinateur sahraoui avec la Minurso, chargé du dossier du référendum, Mhamed Khadad, affirmant que le Maroc « ne pourra plus à l’avenir empêcher les fonctionnaires du HCR d’accéder librement aux familles » concernées par les échanges de visites dans le territoire sahraoui occupé.Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, et l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ont achevé jeudi à Genève une réunion avec les délégations du Front Polisario, du Maroc et des pays voisins, sur un accord unanime portant sur des mesures visant à augmenter significativement le nombre de familles sahraouies pouvant se rendre visite après plus de 35 ans de séparation, a indiqué l’ONU dans un communiqué.
Une réunion qui a permis de « remettre le train sur rails puisque les principes guidant ces mesures ont été réaffirmés avec force et que le HCR, seul pilote de ce programme, décidera des bénéficiaires et des lieux de destinations », a ajouté M. Khadad,dans une déclaration écrite à SPS.
Il révèlera que les mesures autres que les échanges de visite par air qui ont été « bloquées » à ce jour par le Maroc à savoir les séminaires, les communications téléphonique depuis le territoire occupé et l’échange du courrier ont été de nouveau « remis sur la table et bientôt le HCR fera des propositions concrètes pour leur application ».
Le responsable sahraoui, qui conduisait la délégation de son pays à cette réunion de Genève, a en outre indiqué que les préparatifs des échanges par voie terrestre « vont commencer prochainement », ajoutant que la rencontre a décidé de la tenue de « deux réunions d’évaluation par an » entre les deux parties, les pays observateurs et le HCR.
Enfin, M. Khadad a estimé enfin, que la présence de l’Envoyé personnel du SG pour le Sahara occidental et de son Représentant spécial à cette réunion « sont le témoignage que ces mesures tiennent compte du statut international du territoire du Sahara occidental et que la solution du conflit de décolonisation du Sahara occidental demeure une préoccupation urgente de l’organisation des Nations Unies ». (SPS)