Mois : février 2011

  • Côte d`Ivoire : nouvel incident avec les Casques bleus, l`ONU appelle au calme

    Soldats d’ONUCI en pleine activité
    L’Opération des Nations Unis en Côte d’Ivoire (ONUCI), a déploré lundi « les tentatives continues d’entraver la liberté de mouvement de sa force ».

    « Un convoi de ravitaillement a été bloqué par des civils au corridor de Gesco, à l’entrée d’Abidjan, depuis le 26 janvier 2011. Dans la nuit du 26 au 27 janvier, des éléments de la police de l’ONUCI ont du recourir a l’emploi de gaz lacrymogène pour disperser la foule », a indiqué lundi la mission onusienne par communiqué de presse.

    Le général de division et commandant de la Force de l’ONUCI, Abdul Hafiz, a salué les éléments de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire qui étaient présents sur les lieux et qui ont aidé les Casques bleus dans la nuit du 26 au 27 janvier et dans la journée du 28 janvier 2011.

    L’ONUCI a aussi précisé que « l’accusation, véhiculée par la Radio télévision ivoirienne (RTI), le 28 janvier 2011, selon laquelle la force de l’ONUCI a lancé une grenade défensive en direction des gendarmes de l’escadron de Yopougon venus la tirer des griffes d’une population en colère », est fausse.

    Les Casques bleus « n’ont à aucun moment utilisé une grenade défensive contre qui que ce soit », indique l’ONUCI qui souligne que « les grenades défensives ne font pas partie de la dotation des contingents de l’ONUCI ».

    L’ONUCI a indiqué « que des jeunes ont érigé, vendredi 28 janvier 2011, des barricades et une bâche à une vingtaine de mètres de l’entrée de son camp de transit, situé à l’ancien Lycée américain ». Les Casques bleus sont parvenus « à démanteler ces entraves à sa liberté de mouvement moyennant l’emploi d’une force mesurée ».Face à cette situation, l’ONUCI a appelé au calme et a rappelé « que son rôle est d’aider et d’accompagner toutes les parties ivoiriennes à trouver une issue pacifique par le dialogue constructif ».

    Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a encore souligné samedi les principes qui devraient, selon lui, guider les efforts destinés à résoudre la crise politique en Côte d’Ivoire, parmi lesquels figure le retrait du président sortant Laurent Gbagbo, pour permettre la désignation d’un gouvernement d’unité nationale par le président élu, Alassane Ouattara.

    Intervenant à la Réunion de haut niveau sur la Côte d’Ivoire organisée à la veille de l’ouverture du sommet de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, en Ethiopie, il a estimé que la remise en cause des résultats de l’élection présidentielle de novembre 2010 « constituerait une grave injustice et créerait un précédent malheureux ».

  • Maroc : Tentative d’immolation collective à Rabat

    Immolation en Inde
    Selon le journal digital espagnol ABC de mardi, deux professeurs ont été blessés suite à une immolation par le feu face au Ministère de l’Enseignement à Rabat pour protester contre leurs conditions de travail. « Deux hommes ont été transportés à l’Hôpital Ibn Sina, dans la capitale marocaine et l’un d’eux présente de blessures graves », a dit Hafid Libi, responsable de la Coordination Nationale des Professeurs Volontaires Non-Intégrés, entité qui a organisé la manifestation.

    Libi ajoute que « à peu près 40 manifestants appartenant à cette organisation ont arrosé leurs corps avec de l’essence et au moment où deux personnes ont commencé à brûler, la police est intervenue pour empêcher les autres de le faire », avortant ainsi la tentative d’immolation collective.

    « Ces professeurs volontaires ont été renvoyés en 2008, l’Etat les avait engagés provisoirement en 2005 dans des postes du Ministère de l’Enseignement », souligna Libi, qui a participé dans la manifestation. Il ajoute que « ils n’ont reçu aucune aide le long de ces trois années de travail, et l’Etat n’a pas honoré ses promesses de leur faciliter un travail permanent ».

    ABC ajoute qu »au mois de janvier dernier, deux marocains ont essayé de se mettre le feu au Maroc, et un troisième cas a été enregistré dans la ville de Smara, au Sahara Occidental. Ce dernier a été enlevé par la police pour éviter la médiatisation de son cas. Il est marié, il a deux enfants et jusqu’à présent sa famille n’a pas de nouvelles de lui. Le Sahara Occidental est occupé par le Maroc depuis le retrait espagnol en 1975.

  • Maroc urgent : Appels du Capitaine ADIB

    Bonjour,

    Je m’appelle Mustapha Adib. J’ai été Capitaine dans l’armée de l’air au Maroc quand, en 1998, j’avais dénoncé la corruption qui sévit dans l’armée du Maroc par courrier au prince héritier de l’époque, Mohamed VI, et qui est actuellement le roi du Maroc.
    Le mekhzen avait alors diligenté une enquête qui avait abouti à l’arrestation de 4 personnes dont 2 militaires et deux civils.
    Juste après, j’ai fait l’objet de nombreuses brimades, punitions, mutations arbitraires, et prison militaire, comme vengeance des supérieurs de l’armée qui n’avaient pas apprécié que je dénonce des pratiques qu’ils ne cessent eux même de commettre pour s’enrichir frauduleusement, comme leur avait demandé Hassan II juste après le coup d’état raté de Skhirat en 1972.
    J’avais tout fait pour faire cesser cette vengeance, y compris la réécriture à Mohamed VI qui était devenu roi entre temps. J’avais même fini par demander ma libération de l’armée. En vain.
    Le responsable du cabinet du roi à l’époque, Fouad Ali Elhimma, se contentait juste de me dire de patienter… ce que j’avais fait pendant des semaines et des semaines.
    Ne voyant rien venir pour me secourir de ce calvaire que je subissais suite à l’accomplissement de mon strict devoir d’officier, j’ai fini par rendre public le fait que l’armée au Maroc était corrompue et ce, sur les colonnes du journal Français Le Monde.
    Avant même que l’article ne soit publié, j’ai été arrêté et séquestré sans jugement ou notification, dans une caserne militaire à 100m du bureau de Mohamed VI. En Janvier 2000, j’ai été présenté au Tribunal Permanent des Forces Armées Royales de Rabat pour des motifs imaginaires, à savoir « violation des consignes militaires » et « outrage à l’armée ». Après plusieurs audiences, ou tous mes droits ainsi que ceux de ma défense ont été systématiquement bafoués, j’ai été condamné à deux ans et demi de prison ferme.
    Pendant, et après ce procès, j’ai fait l’objet de soutien d’un grand nombre d’associations internationales comme :
    – Amnesty international m’avait adopté comme détenu d’opinion ;
    – Transparency International m’a décerné le Prix International de l’Intégrité 2000 ;
    – Le Groupe de Travail sur le Détention Arbitraire qui relève de l’ONU avait même conclu que ma détention était arbitraire et avait demandé au Maroc de me libérer immédiatement et sans condition, mais le Maroc ne l’a pas fait et a préféré que je demande la grâce au roi, chose que je n’ai pas faite ;
    – La FIDH, l’OMCT, ASF, et autres
    En quittant la prison après avoir purgé la totalité de ma peine, je n’ai pas pu trouver un travail au Maroc, malgré mon diplôme d’Ingénieur en Télécommunication et mon expérience dans les réseaux de télécommunication militaires.
    Aujourd’hui, ma conscience m’interpelle concernant ce qui se passe au Maroc comme injustices et dérives. Et je crains que ce régime autocrate de Mohamed VI ne sache pas comment se comporter avec les Marocains s’ils étaient amenés à manifester comme c’est le cas dans les pays voisins. C’est pourquoi j’ai émis deux appels : le premier au roi, le deuxièmes à mes camarades de l’armée, et où j’explique de la façon la plus transparente, la plus directe et sans aucune hypocrisie la situation au Maroc telle que je la sens. J’y demande aussi au roi et à mes camarades d’armes de prendre chacun ses responsabilités.
    Ces appels sont ci-joints, et je vous serai reconnaissant si vous voulez bien les publier ou les diffuser à la plus grande échelle possible.
    Je vous remercie par avance.
    Cordialement.
    Mustapha Adib
     ———————
     
    Appel adressé à Mohamed VI, roi du Maroc
    de la part de Mustapha ADIB Ex-Capitaine de l’armée marocaine :
    Soyez intelligent et pro réactif pour l’intérêt effectif de tous.
    Mohamed VI,
    Comme vous le savez et comme le sait maintenant la majorité du peuple marocain, le bilan de la dynastie alaouite, dont vous êtes le représentant, est très négatif. Durant les règnes successifs des monarques alaouites, jamais les Marocains n’ont été respectés par leurs dirigeants. Ces derniers les ont toujours considérés comme un peuple inférieur, de second rang. Certains monarques en étaient tellement convaincus qu’ils avaient même livré le Maroc à l’étranger – le Protectorat – avec pour seul souci de rembourser leurs dettes personnelles contractées auprès de pays étrangers. Ces monarques pensent, pour des raisons mystérieuses, que le Maroc est leur propriété, et que les marocains sont leurs esclaves.
    Le pire est que, même à notre époque, aucun monarque n’a eu le courage de reconnaitre les nombreux torts de cette dynastie qui s’est distinguée par de multiples faits de corruption, de dérives et de crimes. Aucun monarque n’a pu ou su réconcilier cette dynastie avec le peuple marocain, comme si celui-ci n’avait pas d’autre alternative que de passer sa vie à se soumettre à ses desiderata et à ses caprices et à vivre dans l’humiliation et l’indignité.
    Ainsi, durant le règne de Hassan II, le peuple marocain en a vu de toutes les couleurs : dahirs à profusion, constitution taillée sur mesure, pouvoir absolu du roi, répression féroce du peuple, disparitions forcées des opposants, corruption généralisée, dilapidation de l’argent public par le palais et ses affidés, clientélisme omniprésent, etc. Quand le peuple voulait exercer son droit légitime de manifester, Hassan II n’hésitait pas à donner l’ordre à l’armée de l’époque, gendarmerie comprise, de tirer à balles réelles sur des manifestants désarmés. Des centaines de personnes sont mortes ainsi, des milliers d’autres blessées, sans compter les disparus.
    Avant même que vous ne montiez sur le trône, le makhzen a tenté de donner de vous l’image d’un futur roi différent des autres : roi des pauvres, roi anti-corruption, roi anti-favoritisme et clientélisme, roi ouvert d’esprit, et j’en passe. Bref, le souverain qui allait réconcilier le peuple avec la dynastie alaouite.
    Aujourd’hui, les Marocains n’ont plus de doute : tout cela n’était qu’une mascarade du makhzen destinée à vous assurer une transition maitrisée. Force est de constater que rien n’a fondamentalement changé pour eux et pour leur vie quotidienne.
    Mohamed VI,
    En tant que citoyen très attaché à mon pays, je ne souhaite pas voir des Marocains manifester comme en ce moment dans d’autres pays arabes et mourir par centaines. Je ne souhaite pas non plus revenir aux jours sombres du règne de Hassan II. Enfin, je ne voudrais pas que vous vous retrouviez dépassé par de graves événements. C’est pourquoi, sans préavis, j’ai décidé de lancer un double appel, à vous-même et à l’armée marocaine, en espérant que vous prendrez personnellement les décisions adéquates, loin des « conseils » de ceux qui tirent déjà profit de la situation actuelle. Loin également des conseils des partisans de méthodes sécuritaires archaïques.
    Si ma démarche devait conduire à mon arrestation ou pire encore, sachez que j’en serais honoré. Car comme des dizaines de millions de mes compatriotes, je ne supporte plus les nombreuses injustices causées par votre régime et ses vautours.
    Mohamed VI,
    Je vous invite à prendre sans tarder les mesures attendues par l’immense majorité des Marocains, en vous priant instamment de ne pas tergiverser ou recourir à toutes sortes de prétextes ou d’excuses destinées à gagner du temps. Je vous demande ainsi d’annoncer sans délais :
    1- Le début de consultations pour une nouvelle Constitution, ou, au moins, une réforme profonde de l’actuelle Constitution, en prenant en compte les aspirations légitimes du peuple marocain et notamment, la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Il faudra y reconnaitre la suprématie de la Constitution nationale ainsi que celle des Conventions Internationales sur le droit interne en cas de conflit.
    2- Le début de consultations pour une réforme radicale de notre système judiciaire qui ne répond ni aux attentes des Marocains, ni à celles de nos partenaires étrangers. C’est toute la crédibilité du Maroc qui est également en jeu.
    3- L’arrestation immédiate des personnes impliquées dans les affaires de corruption et de violation des Droits de l’Homme au Maroc, et le gel de tous leurs avoirs au Maroc et à l’étranger, en vue de les présenter à la justice. Ces arrestations ne doivent épargner aucune personne, quelle que soit son degré de proximité ou de collaboration avec la famille royale.
    Mohamed VI,
    Des décisions en ce sens, même si elles doivent être suivie d’autres, notamment celles relatives au social et à l’économie, contribueraient à calmer les esprits et à rétablir la confiance. Il est temps que vous choisissiez clairement et courageusement votre camp : celui du peuple. Vous devez bien le comprendre, Mohamed VI : choisir son camp après la révolte sera certainement trop tard. Un bon chef d’état est celui qui, en voyant la révolution se préparer, la provoque lui-même. Et il n’ya pas de honte en cela.

    Vive un Maroc libre !
    Vive un Maroc juste !
    Vive un Maroc fraternel !
    Vive le Maroc !
    Mustapha Adib
    Le 01/02/2011
    – Ex-Capitaine de l’armée de l’air au Maroc ;
    – Ancien détenu d’opinion suite à la dénonciation de la corruption au sein de l’armée ;
    – Lauréat du Prix de l’Intégrité 2000 décerné par Transparency International ;
    – Adopté par Amnesty International ;
    – Soutenu par Avocats Sans Frontières, la FIDH, l’OMCT et HRW ;
    – Objet d’une décision du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (ONU) demandant au gouvernement du roi du Maroc de libérer le Capitaine Adib immédiatement et sans condition, et que ledit gouvernement n’a pas daigné libérer avant l’exécution de la totalité de la peine de deux ans et demi ;
    – Ingénieur en Télécommunication.
    *******************
    Appel adressé de la part de Mustapha ADIB Ex-Capitaine
    à ses camarades dans l’armée marocaine
    Nous faisons partie du glorieux peuple marocain, et nous pouvons le montrer à tout moment, et à quiconque.

    Chers camardes de l’armée marocaine :
    Comme vous le savez, la majorité d’entre nous avait choisi l’armée par conviction, et essentiellement pour servir la patrie.
    Malheureusement, une fois engagés, nous avons tous été confrontés à des pratiques qui non seulement n’avaient pas pour but de servir la patrie, mais au contraire, la desservaient et n’avaient plus rien à voir avec nos ambitions et nos valeurs. Personnellement, en dénonçant la corruption qui sévit dans l’armée pour que, entre autre, mes subalternes puissent bien manger et puissent accéder à tous leurs droits sans chantage, j’ai été condamné à la prison au lieu d’être promu. Cette prison a été un honneur pour moi, car mes subalternes m’apprécient pour ça à vie.
    Aujourd’hui, après 12 ans de règne de Mohamed VI, et en toute franchise et responsabilité, qu’est ce qui a changé au Maroc ? On peut constater que la pauvreté a augmenté, tout comme la corruption, le favoritisme et le clientélisme, aussi bien au sein de l’armée que chez nos concitoyens civils. La fierté d’appartenir à l’armée se dissipe petit à petit à cause de la mauvaise gestion de Mohamed VI et de son entourage. Ne soyons pas dupes ou peureux, le roi a tous les pouvoirs pour remédier à cette situation. S’il n’a rien fait durant ces 12 ans, ce n’est pas seulement parce qu’il est mal entouré, c’est parce qu’il y trouve son compte aussi. Ne donnons pas l’impression que nous sommes lâches, car nous ne le sommes pas. Nos ancêtres ont déjà fait preuve de bravoure et de loyauté, comme lorsqu’ils avait arrêté les armées ottomanes à la frontière algérienne sans la présence d’un roi à leur côté, ou lorsqu’ils ont conquis l’Espagne alors que Tarik Ibn Ziad, qui les accompagnait, avait brulé tous les navires, sauf un seul qu’il avait gardé pour lui-même en cas d’échec.
    Chers camarades,
    Un roi qui se respecte, qu’il soit au Maroc ou ailleurs, est un roi qui d’abord respecte son peuple.
    Un roi qui laisse pourrir ses officiers, sous-officiers et hommes de troupe, qui les condamne par des jugements abusifs et arbitraires en son nom dans un tribunal d’exception, qui de surcroit fait d’une telle armée corrompue le pilier de son régime absolutiste, qu’il soit au Maroc ou ailleurs, est un roi qui ne mérite aucun respect.
    Des généraux qui fuient les champs de bataille, qui, dans leurs luxueux bureaux, passent leurs journées à voler les biens du peuple, ou sèment la terreur et la déception parmi les militaires et même nos concitoyens civils, sont des généraux qui ne méritent ni respect ni obéissance.
    Chers Camarades,
    Notre armée compte un grand nombre d’officiers, de sous-officiers et d’hommes de Troupe dignes et intègres. Ceux-ci sont régulièrement chassés et maltraités par ces hauts gradés corrompus. Faites confiance au peuple marocain et ne marchez pas au diapason de ces hauts gradés qui se remplissent les poches avec les biens du peuple marocain.
    C’est pourquoi, le jour où il y aura une révolte au Maroc, si le roi ou ses généraux vous sollicitent, je vous implore, chers camarades, de ne pas ouvrir le feu sur nos concitoyens. Déployez-vous comme on vous le demandera, mais ne titrez pas sur vos familles. Je vous implore de protéger les femmes manifestantes qui sont nos mères, nos sœurs, nos filles et nos épouses. Je vous implore de ne pas ouvrir le feu sur nos jeunes, qui sont nos frères, nos fils et peut être les époux de certaines d’entre nous. Ces jeunes sont notre avenir, et s’ils se révoltent, c’est parce que ce régime, dirigé par Mohamed VI, n’a rien fait pour eux.
    Je vous implore de ne pas obéir à tout ordre contraire à nos valeurs de défense du peuple marocain d’abord. N’ayez pas peur des pitoyables menaces de mise aux arrêts, de destitution ou de traduction devant une cour martiale, car leurs ordres ne seront pas justifiés. Ce sont eux qui, devant la volonté et la détermination du peuple marocain, finiront devant ces cours martiales. Ces ripoux, dont beaucoup dirigent notre armée, ont depuis longtemps sali notre image de militaires loyaux que nous sommes, et, par voie de conséquence, l’image du peuple marocain tout entier.
    Il est d’ores et déjà temps pour le roi de choisir son camp : soit il veut être au côté du peuple et donc il doit entamer les réformes que celui-ci exige, soit il s’oppose au peuple, et dans ce cas là il ne doit pas compter sur l’armée qui est issue du peuple.
    Mais s’il attend que la situation explose, il sera certainement trop tard.
    Chers camarades,
    Vive un Maroc libre !
    Vive un Maroc juste !
    Vive un Maroc fraternel !
    Vive le Maroc !

     

  • André Azoulay vient à la rescousse du Maroc

    Les commanditaires de Rabat se sentent en danger. Après la révolte tunisienne et égyptienne, les européens risquent de lâcher le slogan de « régime stable et rempart contre l’islamisme » et changer de politique envers la société arabo-musulmane. C’est une réalité. Il faut reconnaître que la Tunisie a ouvert une nouvelle ère similaire à la chute du mur de Berlin et les régimes dictatoriales en subiront les conséquences. Le régime marocain, en premier, dont la première cause et but final est de s’accaparer du Sahara Occidental pour devenir la première puissance économique de la région grâce au monopole du phosphate et aux gisement d’uranium récemment découverts et tant convoités par Areva. D’ailleurs, l’Etat marocain ne l’a jamais caché : « Sacralité de l’intégrité territoriale », « première cause nationale », « lignes rouges », etc.

    A chaque fois que les autorités marocaines se voient au bord du précipice, ils font appel à leurs alliés sionistes. Une pratique devenue habituelle dans la question du Sahara Occidental depuis que Rabat a décidé de contourner le référendum réclamé par la communauté internationale dans le but d’imposer son hypothétique plan d’autonomie dont même les marocains n’y croient pas. A l’exception de ceux qui ont été bien allaités par les grosses mamelles de la MAP.


    C’est la raison pour laquelle les juifs sont si choyés au Maroc. Pauvre celui qui devra affronter une plainte déposé par un juif au Maroc! Rappelez-vous surtout le cas du jeune marocain qui a refusé de suivre un stage au Maroc dirigé par une société d’informatique israélienne. Il a été renvoyé sur le champ.
     
    Dans le dossier du Sahara Occidental, le Maroc se trouve acculé. Fin février, l’accord de pêche expire et risque d’être renouvelé mais dans les limites des eaux territoriales internationalement reconnues et au mois d’avril, le Conseil de Sécurité doit se prononcer sur les entraves qui empêchent la résolution du problème sahraoui.

    Donc, on fait appel à ses amis. Ainsi, André Azoulay rappelle, selon une dépêche de la « prestigieuse » agence de presse marocaine MAP, que  « pendant l’holocauste, le Maroc était « un havre de paix et d’accueil pour les juifs », et que « le Maroc peut s’enorgueillir du fait que Feu SM Mohammed V a voulu et a su résister aux tentatives » de l’administration française de l’époque « d’appliquer aux juifs marocains les lois de Vichy ». Amen.


    Dans le passé, les sionistes ont construit le mur de la honte au Sahara Occidental pour aider leur ami. Qu’est-ce qu’ils pourront faire maintenant contre le peuple sahraoui? La réponse se trouve au palais de Mohamed VI.
  • Le vent du Sud

    MAROC, SAHARA OCCIDENTAL, EGYPTE
    C’est un vent qui souffle trop fort. Avec intermittence. Indétectable par les services de la météo locale. Prévisible seulement par les services de sécurité et par les analystes politiques qui peuvent prévoir son déclenchement mais jamais son horaire ou la densité de son souffle. Le vent du Sud ne « visite » que les pays du Sud de la planète Terre. Là où l’Homme vit mal, manque de perspectives ou n’a pas d’avenir. Là où les plaintes sociales sont aussi criardes et aussi touchantes qu’un gémissement émanant d’une douleur profonde. Là où un pourcentage infime vit aux dépens d’une société entière. 
     
    Le vent du Sud est un souffle chaud qui entraîne, sur son passage, tout ce qu’il rencontre de malséant, de léger et d’injuste. Le vent du Sud est un régulateur social qui re-compose les données, remet les pendules à l’heure et rétablit l’ordre social. Conçu anarchiquement, spontanément formé, le vent du sud est, en même temps, un désordre orienté vers un ordre exigé. Il est un mal qui génère un bien social. Un mal qui ronge tous les gouvernants du Sud qui n’ont pas su ou pu atténuer les maux de leur peuple et qui ont, par négligence ou calcul, par ignorance ou manipulation, mis leur peuple dans de mauvaises situations sociales et face à des périls innommables. Soufflant graduellement, il alterne le chaud et le froid. Le chaud pour des gouvernements qui se font alpaguer comme des lapins par un peuple qui regarde, par la fenêtre, des richesses qui se distribuent à l’œil. 
     
    Le froid pour une population qui, de famine en misère, pleure en silence un destin qui n’est pas le leur mais dessiné par leurs responsables. Le vent du sud est la nouvelle arme des peuples opprimés. Il est le canal à travers lequel ils s’expriment à haute voix, sans retenue et sans tabous. Le vent du sud, de par sa force et son souffle, arrache la peur des cœurs blessés et des volontés brimées. Au gré de son humeur et de ses voies, le vent du sud fait des vagues là où il passe, au prix fort et sans commune mesure. Son souffle se ressent même ailleurs ; là où tous les sièges capitonnés et les trônes éternisant s’arrachent les « cheveux » pour se faire oublier. Mais…. Avec le vent du sud, personne ne sait de quoi sera fait…demain. N’est-ce pas???
    medhayas@yahoo.fr
  • Le vent du Sud

    C’est un vent qui souffle trop fort. Avec intermittence. Indétectable par les services de la météo locale. Prévisible seulement par les services de sécurité et par les analystes politiques qui peuvent prévoir son déclenchement mais jamais son horaire ou la densité de son souffle. Le vent du Sud ne « visite » que les pays du Sud de la planète Terre. Là où l’Homme vit mal, manque de perspectives ou n’a pas d’avenir. 
     
    Là où les plaintes sociales sont aussi criardes et aussi touchantes qu’un gémissement émanant d’une douleur profonde. Là où un pourcentage infime vit aux dépens d’une société entière. Le vent du Sud est un souffle chaud qui entraîne, sur son passage, tout ce qu’il rencontre de malséant, de léger et d’injuste. 
     
    Le vent du Sud est un régulateur social qui re-compose les données, remet les pendules à l’heure et rétablit l’ordre social. Conçu anarchiquement, spontanément formé, le vent du sud est, en même temps, un désordre orienté vers un ordre exigé. Il est un mal qui génère un bien social. Un mal qui ronge tous les gouvernants du Sud qui n’ont pas su ou pu atténuer les maux de leur peuple et qui ont, par négligence ou calcul, par ignorance ou manipulation, mis leur peuple dans de mauvaises situations sociales et face à des périls innommables. Soufflant graduellement, il alterne le chaud et le froid. 
     
    Le chaud pour des gouvernements qui se font alpaguer comme des lapins par un peuple qui regarde, par la fenêtre, des richesses qui se distribuent à l’œil. Le froid pour une population qui, de famine en misère, pleure en silence un destin qui n’est pas le leur mais dessiné par leurs responsables. Le vent du sud est la nouvelle arme des peuples opprimés. Il est le canal à travers lequel ils s’expriment à haute voix, sans retenue et sans tabous. Le vent du sud, de par sa force et son souffle, arrache la peur des cœurs blessés et des volontés brimées. Au gré de son humeur et de ses voies, le vent du sud fait des vagues là où il passe, au prix fort et sans commune mesure. Son souffle se ressent même ailleurs ; là où tous les sièges capitonnés et les trônes éternisant s’arrachent les « cheveux » pour se faire oublier. Mais…. Avec le vent du sud, personne ne sait de quoi sera fait….demain. N’est-ce pas ???
    medhayas@yahoo.fr 
  • Ils nous font Suez

    Il y a une place au Caire, la place Tahrir, et sur cette place des manifestants et dans ces manifestants un peuple levé, mais allez savoir pourquoi, nous regardons plutôt Suez et son canal et, dans ce canal, les tankers, et dans ces tankers le pétrole et dans ce pétrole les barils et dans ces barils notre inflation.
    Les marchés en tout cas regardent et anticipent. Anticiper, en termes de marchés, veut dire aggraver la situation, la plier à ses propres contingences, à ses propres défaillances.
    Les marchés n’aiment pas l’instabilité, on le sait bien, mais sans instabilité il n’y aurait pas non plus de stabilité, essayez voir quand vous marchez, mais cela, les marchés ne le savent pas. Moody’s et Standard&Poor’s ont déjà dénoté l’Egypte – pouvait-on attendre autre chose ? -, voilà donc que le pétrole flambe tandis que le canal est ouvert, que les bateaux naviguent et que l’oléoduc qui part de Suez vers la Méditerranée achemine toujours le brut. Rien n’a changé, sauf qu’il existe de drôles de différences, à ce qu’on voit, entre les nouvelles libertés et l’antique néolibéralisme.
    Un blogueur égyptien présent sur place, on veut dire sur la place Tahrir, notait ceci, ce matin : « L’humour est au rendez-vous de façon écrasante.
 Un enfant tient à bout de bras une pancarte s’adressant à Moubarak : ‘Allez quoi, dégage, j’ai super mal au bras » ». On préfère cette pancarte à la cloche de Wall Street, elle nous donne plus d’enthousiasme. Car oui, pourquoi, lorsque nous voyons quelque chose que nous ne reconnaissons pas – pas un trader n’a connu de son vivant une révolution arabe – faut-il que nous appliquions de vieux réflexes et derrière ces vieux réflexes de vieilles recettes ?
    Comme le disait le prince Mulay Hicham, cousin de Mohammed VI du Maroc, et qui ne voit pas comment son pays pourrait éviter aussi cette protestation, pour ne pas dire révolution : ce qui est frappant dans ces démonstrations populaires, c’est qu’elles n’offrent « aucun caractère religieux, anti-impérialiste ou anticolonialiste« .
    Cette nouvelle nouveauté, faut-il l’accompagner ou bien la sanctionner ? Le FMI, c’est une surprise, dit sans le dire qu’il accompagnera. Il ne dit pas : « dégage, j’ai mal au bras ». Il dit qu’il est prêt à aider l’Egypte à reconstruire son économie. Ça ne mange pas de pain, mais au moins ça en tient compte.
    On veut dire quoi, en disant ça ? On dit simplement que le changement de paradigme est aussi une révolution. Mentale. Elle supposerait, dans ce cas-ci, de troquer notamment l’image du musulman terroriste contre celle de l’Arabe démocrate. Ou en tout cas de se dire que les uns existent, certes, mais que les autres aussi. Allez belle soirée et puis aussi bonne chance.
    Paul Hermant
    RTBF.BE, 01/02/2011
  • La mythomanie chronique du pouvoir marocain

    Depuis onze ans, les autorités marocaines soulent leur peuple avec des phrases répétitives :

    – L’avènement du roi Mohamed VI, une nouvelle ère

    – Le Maroc a pris un chemin démocratique irréversible

    – Le Maroc, rempart contre le terrorisme.

    – Le Maroc, premier en ceci, en cela…

    Tout cela accompagné d’une répression sanglante à tout mouvement social qui ne demande qu’un petit salaire, à titre d’exemple, un logement, le droit aux soins médicaux…

    George Bush, Nicolas Sarkozy et autres leur ont fait croire qu’ils sont indispensables pour le bien-être de leur peuple et de l’humanité entière de par leur démocratie et leur lutte contre l’islamisme. Ils croient que l’Occident compte sur eux pour régler des problèmes dans la région, alors qu’il ne voulait que mater les révolutions algérienne et sahraouie. Ceux qui ont des doutes sur ce point n’ont qu’à réviser les documents américains  révélés par Wikileaks. Ainsi, les USA et la France ont réussi à les faire intervenir et soutenir dans leurs plans hégémoniques. L’annexion du Sahara Occidental n’était que le prélude d’un plan hégémonique beaucoup plus vaste qui met en danger l’Algérie et la Mauritanie, l’appétit des seigneurs de Rabat étant insatiable.

    En entendant les compliments de leurs maîtres, ils se sont crus des dieux et ont fini par se détacher de leur peuple. Leur mépris du peuple est arrivé jusqu’au point de prodiguer des louanges au plus grand sanguinaire de l’histoire contemporaine du Maroc, le roi Hassan II.

    Ils vivent dans le luxe et veulent faire croire que le peuple vit aussi dans le luxe et ne vit pas dans le besoin.

    A force de mentir sur un prétendu consensus et un attachement imaginaire du peuple à un roi paumé et manipulé par son propre clan, ils ont fini par croire que le peuple les adule en voyant la foule ignorante, une grande majorité dans la société marocaine, les acclamer et les applaudir. Alors, face à la grogne populaire, ils restent cloués sur leurs « trônes » en considérant qu’ils ont fait un bon travail et qu’ils méritent d’y rester.

    Alors ils disent que ceux qui osent protester qu’ils ne sont que des paresseux qui ne veulent pas travailler ou sont manipulés par un éternel ennemi extérieur, tantôt l’Algérie, tantôt l’Espagne, alors que ce sont eux qui agissent sous les directives de pays étrangers, la France en particulier.

    La chute de Ben Ali a été fatale pour eux et pour leurs alliés. Alors ils s’affolent et posent leurs espoirs dans le blé et dans  la subvention des prix des denrées alimentaires de base au lieu de viser le fond du problème : leur régime corrompu et leur soif d’argent et de pouvoir. Ils veulent rester, mais ils font ce qui finira par les chasser. Ils ne veulent pas comprendre que le mur du silence et de la peur a été démoli à jamais par les tunisiens et les égyptiens.

  • Leçons tunisiennes

    Par BELALLOUFI Hocine

    L’acte 1 de la révolution démocratique et sociale, en Tunisie, s’est achevé avec la chute du dictateur Ben Ali. Cette révolution n’est pas terminée, mais elle est déjà pleine d’enseignements pour les peuples du monde arabe et d’Afrique. En voici quelques uns à titre non exhaustif :
    1. Aucune dictature, aucun régime autoritaire ne sont invincibles, ne sont éternels.
    2. Le peuple seul est en mesure, par sa mobilisation et sa détermination, de renverser les régimes dictatoriaux et autoritaires.
    3. Les révolutions (nationale, démocratique et sociale, socialiste) ne se décrètent pas au niveau des états-majors. Elles sont le produit de contradictions économiques, sociales, politiques et idéologiques qui cheminent à leurs propres rythmes et, souvent, de façon souterraine. Il suffit d’une étincelle pour les faire jaillir, pour « mettre le feu à la plaine ». Mais cela n’arrive que lorsque les contradictions sont arrivées à maturité. Il faut donc éviter deux attitudes contraires mais tout aussi fausses l’une que l’autre : la résignation qui affirme que « ca ne changera jamais » et l’impatience qui considère que « tout peut changer tout de suite ».
    4. La question sociale (revendications socioéconomiques des masses déshéritées) joue un rôle essentiel dans la survenue des révolutions. Elle en constitue le ressort principal. C’est ce que ne peuvent ni ne veulent saisir les démocrates libéraux qui ont une tendance inexorable à minimiser l’impact de la question sociale, voire à la rendre invisible. Ils tentent ainsi de marginaliser les revendications sociales afin d’orienter le mouvement vers un objectif « purement politique » qui est, en réalité, leur accession/association au pouvoir. Ils prônent alors la même politique économique antinationale et antisociale menée par les régimes dictatoriaux et autoritaires précédents.
    Les démocrates libéraux ne chevauchent les révolutions démocratiques et sociales que pour exercer le pouvoir car les classes sociales dont ils sont les représentants politiques (bourgeoisie et couches supérieures de la petite-bourgeoisie) ont réglé leurs problèmes sociaux élémentaires. En revanche, les masses déshéritées (sous-prolétariat, prolétariat, couches inférieures et moyennes de la petite-bourgeoisie) font la révolution pour la liberté, mais aussi et en un seul et même mouvement, pour le pain.
    5. Affirmer le caractère fondamental de la question sociale ne doit pas mener, à l’inverse, à occulter la dimension politique démocratique – et national dans les pays dominés par l’impérialisme – de la révolution. La révolution démocratique et sociale possède un substrat économique et social fondamental. En se soulevant et en avançant leurs revendications économiques et sociales, les masses contestent, non quelques mesures éparpillées ou une « mauvaise gouvernance », mais des politiques profitant à des minorités bourgeoises et à l’impérialisme, politiques menées contre la majorité. De ce fait leur révolte possède donc déjà un caractère politique démocratique. Cette dimension démocratique est renforcée par la dialectique contestation/répression qui amène le mouvement à se heurter au pouvoir, et non plus seulement à un ou plusieurs patrons. Souvent issue de révoltes sociales, les révolutions démocratiques contestent alors le régime politique en place, parce qu’il est responsable de la misère et qu’il les réprime.
    6. Revendications sociales, nationales et démocratiques ne sont donc pas opposables dans la révolution démocratique. Elles sont au contraire indissolublement liées dans les pays dominés à régime dictatoriaux et autoritaires. C’est pourquoi il convient de qualifier ces révolutions de « révolutions démocratiques et sociales ».
    Ne prendre en considération que les revendications sociales amène les classes populaires à ne pas contester le régime politique qui est responsable de leur situation de misère. Cela revient, soit à l’aider à se maintenir, soit à laisser la direction de la révolution aux forces démocrates bourgeoises et petites-bourgeoises libérales qui répondent, elles, à l’aspiration des classes populaires, y compris prolétariennes, à la liberté politique.
    A l’inverse, ne pas prendre en considération les revendications nationales et sociales amène à l’échec de la révolution démocratique car cela démobilise les masses déshéritées qui en constituent le fer de lance. Une telle attitude ne peut que profiter au régime dictatorial ou autoritaire en place. Il n’y a qu’à observer, dans les pays à régime dictatorial, la marginalisation des oppositions démocrates libérales qui se désintéressent des problèmes sociaux. Si, par miracle ou par le fruit de circonstances exceptionnelles, la révolution démocratique arrive à renverser la dictature ou le régime autoritaire tout en ignorant les problèmes sociaux et nationaux, on arrive à la situation sud-africaine où la misère sociale s’étend et où la politique libérale ne peut être menée que de façon autoritaire, ce qui tend à annuler les libertés conquises.
    7. Chaque classe possède donc sa propre vision et sa propre démarche dans la révolution démocratique. La bourgeoisie et la petite-bourgeoisie sont portées, à des degrés et selon des formes diverses, au compromis avec la dictature, de peur d’être débordées par les masses populaires, prolétariennes en particulier. Les représentants politiques de ces classes sont donc inconséquents et prêts à trahir la révolution démocratique pour quelques strapontins.
    Le prolétariat constitue la classe la plus conséquente dans le combat pour la liberté politique qu’il mène jusqu’au renversement total du régime dictatorial et non seulement du chef de la dictature. C’est pourquoi il prône le remplacement du régime par un gouvernement révolutionnaire provisoire issu de la révolte populaire. Un gouvernement dont la tâche est de préparer des élections libres à une Assemblée constituante souveraine, seule chargée de déterminer l’architecture – c’est-à-dire la nature, le contenu et la forme – des futures institutions. Ce gouvernement révolutionnaire provisoire prend en même temps des mesures immédiates, sur les plans économique et social, en faveur des masses et en rupture avec le système de domination économique et politique impérialiste.
    8. Ce caractère conséquent, qui consiste à faire converger puis fusionner les différents aspects (social, démocratique, anti-impérialiste) du combat et à mener ce dernier jusqu’au bout, n’est pas spontané. Ils nécessitent l’existence d’une force politique organisée disposant d’une stratégie : le parti du prolétariat. Les éléments les plus avancés sur le plan politique doivent donc, à côté de leur participation à la révolution et à la construction d’organisations de masse (syndicats, associations, comités…) participer à la construction de l’indispensable direction politique. Dans le cas contraire, si le prolétariat ne dispose pas de son propre parti de classe, il n’est pas prêt politiquement au jour « J ». La politique ayant horreur du vide, ce sont alors des forces politiques représentant d’autres classes sociales qui prennent la direction de la révolution démocratique et sociale en atrophiant totalement sa dimension sociale et anti-impérialiste. Cette absence politique du prolétariat peut même amener le pouvoir en place à faire échouer cette révolution en l’écrasant.
    9. La révolution tunisienne, quelles que soient ses limites objectives et ses erreurs subjectives, inaugure une nouvelle ère dans le monde arabe et en Afrique : l’ère des révolutions démocratiques et sociales. Ces révolutions se font contre les dictatures et régimes autoritaires et contre les démocrates impérialistes qui soutiennent depuis toujours et continuent de soutenir partout ces dictatures. La révolution démocratique tunisienne met donc à l’ordre du jour le renversement de tous les régimes dictatoriaux et autoritaires.
    Mais ce renversement adviendra au rythme propre des luttes politiques et sociales de chaque pays. Croire que les peuples de ces régions vont se soulever à quelques semaines ou quelques mois d’intervalle voire le même jour constitue une impardonnable erreur. Ce qu’il faut, c’est travailler à aiguiser les contradictions, à les faire mûrir et à construire les instruments subjectifs de la révolution afin d’accélérer le processus de libération des peuples de la région..
    10. La révolution démocratique et sociale tunisienne confirme que dans leur lutte pour la démocratie, les peuples des pays dominés se heurtent, indirectement ou directement, à l’impérialisme (France, Etats-Unis…) qui soutient les dictatures en place. Ces dictatures sont les représentants politiques de bourgeoisies compradores soumises qui jouent le rôle de relais des groupes financiers et des multinationales des grandes puissances capitalistes mondiales. Ainsi, les révolutions démocratiques et sociales dans les pays dominés possèdent un caractère anti-impérialiste, surtout lorsqu’elles sont dirigées de façon conséquentes par des forces politiques qui lient en un seul tout revendications politiques, sociales et nationales (souveraineté économique).
    Les révolutions démocratiques et sociales dans la région du Grand Moyen-Orient et en Afrique) participent donc, au même titre que les résistances nationales (Sahara Occidental, Palestine, Liban…), à la contestation de l’ordre impérialiste.
    Aussi ces deux types de luttes doivent-ils être intégrés à une stratégie révolutionnaire internationale visant à remettre en cause le capitalisme mondial qui constitue la cause fondamentale de l’existence et de l’extension de la misère sociale et du maintien de l’oppression politique par des régimes dictatoriaux ou autoritaires soumis à l’impérialisme. Cette contestation de l’ordre capitaliste s’incarne dans le socialisme, c’est-à-dire dans la prise du pouvoir par le prolétariat et ses alliés paysans pauvres, masses déshéritées, et couches opprimées, suivie de l’ouverture d’un processus de socialisation des moyens de production et de distribution et de démantèlement des appareils de domination politique.
    Texte paru dans Europe Solidaire Sans Frontières http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article19868
    Le Maghrébin, 01/02/2011 
  • Programme de la semaine anticoloniale du 17 au 27 février 2011

    Jeudi 17 février
     
    -  « ITINER’R Des PEINTRES D’OUTRE-MER »Maison des Associations Aimé Césaire, 80 Bd du Gal Leclerc – 92110 Clichy la Garenne
     
    Vendredi 18 février
     
    -  10h-18h : Colloque « Sortir de la colonisation : entre lutte et négociation » suivi à
     
    -  19h de la soirée d’inauguration de la semaine anticoloniale (Coupole au siège du PCF, 2 place du Colonel Fabien Paris 19ème)
     
    -  20h : Projection-débat autours du film de Romain Goupil « Les mains en l’air » à la MJC de Colombes, 96-98 rue saint Denis, 92700 Colombes
     
    Samedi 19 février
     
    -  13h-20h : Salon anticolonial à la Bellevilloise (Avec stands associatifs, prix colonialiste année et Françafrique, Slams etc..), 19-21 rue Boyer, 75020 Paris, métro Gambetta
     
    -  16h : Spectacle « La prochaine fois le feu » De Frantz Fanon et James Baldwin au Théatre des quartiers d’Ivry (69 av Danielle Casanova, 94200 Ivry-sur-seine)
     
    Dimanche 20 février
     
    -  10h : Commémoration Manouchian au cimetière d’Ivry (métro Porte d’Ivry).
     
    -  10h-20h : Salon anticolonial (stands associatifs, prix du livre anticolonial…) à la Bellevilloise, 19-21 rue Boyer, 75020 Paris, métro Gambetta
     
    Lundi 21 février
     
    -  18h30 : Présentation du livre « Y’a bon les colonies ? » de Alain Ruscio, local des éditions « Le Temps des Cerises », 47 av Mathurin Moreau 75019 Paris
     
    -  19h : Colloque « Aide au développement ou colonialisme humanitaire ? : Haïti, Cameroun, Tchad, … » Mairie du IIème, 8 rue de la Banque, métro Bourse
     
    -  20h30 : Spectacle « Mamane Malmène les mots ! » au Lavoir moderne Parisien, 35 rue Léon Paris 18ème.
     
    Mardi 22 février
     
    -  19h30 : Pièce de théâtre « Palestine Check point » suivie d’un débat organisé par la CCIPPP, Salle Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan, Paris IIème. métro sentier
     
    -  20h30 : Soirée au cinéma Utopia : « l’empire du milieu du Sud » de Jacques Perrin suivie d’un débat avec André Bouny, auteur de l’Agent Orange, 1 Place Pierre Mendès France 95310 St Ouen l’Aumone
     
    Mercredi 23 février
     
    -  19h30 : Rencontre-débat : « Recolonisation économique en Afrique, accaparement des terres et pillage des ressources naturelles », organisé par Survie et l’Afaspa , salle Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan, Paris métro Sentier
     
    -  19h : « Agent Orange et Guerre du Vietnam », soirée organisée par l’Union Générale des Vietnamiens de France avec Alain Ruscio et André Bouny, 16 rue du petit musc, 75004 Paris
     
    -  19h : Soirée-débat : « 18 mois après le massacre du peuple Tamoul » organisée par la Maison du Tamil Eelam à la Mairie du IIème, 8 rue de la banque, métro Bourse.
     
    Jeudi 24 février
     
    -  19h : Rencontre « La gauche française et la question coloniale » (avec Olivier Le Cour Grandmaison, Alain Ruscio, Catherine Coquery…) organisée par Politis au Théâtre de l’Est Parisien, 159 avenue Gambetta, Paris 20e
     
    -  18h30 : Rencontre-débat : De l’indépendance à la souveraineté politique : l’ALBA, à la maison de l’Amérique Latine, 217 Bld Saint-Germain, 75007 Paris
     
    -  19h30 : Journée anticoloniale à l’université de Paris XIII à Villetanneuse organisé par l’association d’étudiants « Epices ».
     
    -  12h30–14h : Ciné déjeuner avec projection d’un documentaire anticolonial au Cédidelp, 21, ter rue voltaire 75011
     
    -  19h : « Dé/colonisation des imaginaires », soirée proposée par le 100, Etablissement Culturel Solidaire, la revue « Les périphériques vous parlent » et Sortir du Colonialisme. Projection du film « Les attracteurs étranges, la pensée du tremblement chez Edouard Glissant » suivie d’un échange-débat ; 100, rue de Charenton , 75012 Paris Pantin : Soirée débat au Point Information Jeunesse
     
    Vendredi 25 février
     
    -  19h30 : Soirée Sahraouie au cinéma la Clef organisée par la plateforme de solidarité avec le peuple du Sahara occidental , 21 rue de la Clef paris 5ème
     
    -  18h : Warm-up anticolonial à l’espace Fraternité à Aubervilliers
     
    -  18h-23h : Assemblée des peuples sans Etat au Centre Culturel Kurde (avec la participation des représentants des peuples kurdes, tamouls, palestiniens, tchetchène, Sahraouie…) , 16 rue d’Enghien Paris Xème.
     
    -  19h : rencontre anticoloniale au centre social Grains de Soleil à Chanteloup les Vignes
     
    Samedi 26 février
     
    -  15h à la place de la République : Manifestation « Sortir du Colonialisme »
     
    -  17h : Projection du film musical « El Benny » sur le grand musicien Cubain Benny More suivi de 19h à 23h du « Bal Solidaire des Peuples en Lutte », à la mairie du XIVème
     
    -  16h : spectacle « La prochaine fois le feu » De Frantz Fanon et James Baldwin au Théatre des quartiers d’Ivry, 152 avenue Danielle Casanova 94200 Ivry-sur-Seine
     
    -  20h : Rencontre « 50 ans après le décolonisations, une nouvelle étape pour les luttes sociales et démocratiques ? » suivi d’un concert du groupe KIALA, au Caf’Muz 31 rue Jules Michelet à Colombes
     
    Dimanche 27 février
     
    -  10h30-19h30 : « Journée anticoloniale » avec « banquet anticolonial » et projection à
     
    -  16h du film « hors la loi ». Au théatre Jean Vilar, 1 rue Lénine, 93450 île Saint-Denis
     
    Du 16 au 20 février, 20h30 : Spectacle « Pas de deux » au Lavoir Moderne Parisien, 35 rue léon paris 18ème
     
    Du 17 au 27 Févier, « Exposition Itinéraire des peintres d’outre mer », Maison des Associations Aimée Césaire ; 80 Bd Général Leclerc, 92 140 Clichy La garenne, Pot d’inauguration de l’expo, avec Slam et lectures poétiques, le 17 février, à 19 h
     
    Autres actions prévues à Montreuil, Pantin, Gonesse, Evry, Kremlin Bicêtre, Bagnolet…. 
    Jacques Tourtaux, 01/02/2011