Mois : février 2011
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L’Union pour la Méditerranée (UPM)
Le soir de son élection, Nicolas Sarkozy avait lancé « un appel à tous les peuples de Méditerranée pour leur dire que c’est en Méditerranée que tout va se jouer, qu’il nous faut surmonter toutes les haines pour laisser place à un grand rêve de paix et de civilisation ». Un an plus tard le 13 juillet 2008, une quarantaine de chefs d’Etats et de gouvernements se rassemblent à Paris pour un grand « show » diplomatique et un dîner au Grand Palais, qui a d’ailleurs coûté 5050 euros par personne! la cour des comptes et l’opinion publique ne l’ont pas cautionné…Sur la photo de groupe, souriant, se trouvait Moubarak, Ben Ali, El-Assad, Bouteflika, Mohammed VI, seul Khadafi était absent, (il était déjà venu à Paris huit mois avant). A ce moment la, L’UMP ne s’intéresse qu’à des projets consensuels, d’énergie solaire, d’autoroutes de la mer, de dépollution, mais pas un mot sur les sujets délicats comme le respect de la déclaration universelle des droits de l’homme (ni sur les deux conflits qui bloquent réellement le processus, la Palestine et le Sahara Occidental qui oppose le Maroc au Front Polisario, ndds), pourtant celui ci était à l’ordre du jour du processus de Barcelone, lancé par Jacques Chirac en 1995.Le conseiller spécial de Nicolas SarkozyHenri Guaino, a était le manager de cette affaire. L’UMP a fait des erreurs importantes, les projets affichés n’ont pas émergé, et depuis le gouvernement essaye de balayer ces erreurs et d’éviter de parler des avantages tirés de ces situations.Source : Peoplitics, 06/02/2011 -
Wikileaks et la visite de Sarkozy au Maroc
Ce document est signé par le Chef adjoint de la Mission Diplomatique, Robert P. Jackson, le 7/10/2007Extraits du câble qui se trouve à cette adresse : http://213.251.145.96/cable/2007/10/07RABAT1657.html
SUBJECT: SARKOZY SWEEPS MOROCCO OFF ITS FEET
Objet : SARKOZY BALAIE LE MAROC DE SES PIEDS
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Leaning Farther Forward on Sahara
———————————¶2. (C) In an interview with the pro-Palace daily Le Matin just before his arrival, Sarkozy described Morocco’s autonomy proposal for the Sahara as “serious and credible.” Addressing a joint session of parliament in Rabat on October 23, Sarkozy appeared to take explicit French support for Morocco’s plan a step further, describing it as “a new element,” in a long deadlocked process, using the USG formulation that it could “serve as a basis for negotiation in the search for a reasonable settlement to the Western Sahara issue.” Sarkozy’s remarks on Sahara appeared to move France closer toward the Moroccan position, and were embraced as such by most of the Moroccan press, which characterized the president’s remarks as a breakthrough for French policy on the Sahara question. (We understand the Polisario leadership has protested Sarkozy’s remarks.)
2. (C)Dans une interview avec le quotidien pro-Palais Le Matin juste avant son arrivée, Sarkozy décrit la proposition d’autonomie du Maroc pour le Sahara comme « sérieuse et crédible. » S’adressant à une séance commune du Parlement à Rabat le 23 octobre, Sarkozy semble avancer d’un pas dans le soutien français explicite au plan du Maroc, en le qualifiant de « nouvel élément, » dans un long processus abouti à l’impasse, utilisant la formuledu gouvernement des EU qui prône qu’il pourrait « servir de base pour la négociation dans la recherche d’une solution raisonnable à la question du Sahara Occidental. » Les remarques de Sarkozy sur le Sahara semblent rmettre la France tout près de la position marocaine et ont été embrassées comme tel par la majorité de la presse marocaine, qui a qualifié les remarques du président comme une percée de la politique française dans la question du Sahara. (Nous comprenons que la direction du Polisario ait protesté contre les remarques de Sarkozy.)(…)
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Press Coverage – Ecstatic, with Exceptions
——————————————(…)¶10. (SBU) Though press coverage of Sarkozy’s visit was overwhelmingly positive, some commentators voiced resentment – the independent (Arabic) daily Al Massae that French diplomacy “remains governed by traditional and obtuse concepts” and accused the President of patronizing Morocco by issuing a “certificate of good conduct” to the regime. A leading Islamist daily deemed insulting Sarkozy’s assertion during his address to parliament that Islam stands for goodness, tolerance, and peace, while political Islam stands for separateness and engenders hostility toward “the other.” The Arabic daily affiliated with the Islamist PJD denounced Sarkozy’s remark as a slap in the face to the Islamist MPs present in the audience.
Quoique la couverture de presse de la visite de Sarkozy soit, pour une grande majorité, positive, quelques commentateurs ont exprimé un certain ressentiment – Al Massae, quotidien indépendant (arabe) a ronchonné que la diplomatie française « continue à être dirigés par des concepts traditionnels et obtus » et a accusé le Président d’être condescendant avec le Maroc en émettant « un certificat de bonne conduite » au régime. Un quotidien Islamiste important a qualifié d’insulte l’affirmation de Sarkozy pendant son speech au Parlement que l’Islam signifie bonté, tolérance et paix, tandis que l’Islam politique signifie séparation et engendre l’hostilité vers « l’autre. » Le quotidien arabe affilié au PJD Islamiste a dénoncé la remarque de Sarkozy en la qualifiant de gifle aux visages des DÉPUTÉS Islamistes présents dans l’audience.¶11. (C) While Sarkozy was generally well received, there was much gossip in Moroccan salons about a “too relaxed” President slouching comfortably in his chair as he and the King presided over an October 22 signing ceremony at the Royal Palace in Marrakech. In one image, Sarkozy was seen crossing his legs and pointing the sole of his shoe at the King – a taboo gesture in the Islamic world. Sarkozy was accompanied throughout the visit, including at a banquet with the royal family by his Justice Minister (of Moroccan heritage) Rachida Dati.
Tandis que Sarkozy était généralement bien reçu, il y avait beaucoup de commérage dans les salons marocains sur un président « trop détendu » confortablement penché sur sa chaise comme lorsque lui et le Roi ont présidé le 22 octobre la cérémonie de signature au Palais Royal à Marrakech. En une image, on a vu Sarkozy croisant ses jambes et dirigeant la pointe de sa chaussure vers le Roi – un geste tabou dans le monde Islamique. Sarkozy a été accompagné au cours de la visite, y compris dans un banquet avec la famille royale par sa Ministre de la Justice (d’origine marocaine) Rachida Dati. -
Le Sahara Occidental au Toboggan de Décines
Lundi 31 janvier, le Toboggan de Décines a consacré sa journée au Sahara Occidental et au peuple Sahraoui dans le cadre du cycle « A la découverte de notre Terre ». Après les projections du film « Une république en exil » de Cheikh Djemai, des débats avec des membres d’APSO parmi lesquelles le sportif de haut niveau sahraoui Salah Amaidane, ont permis aux spectateurs de s’interroger sur ce peuple oublié.Le public s’est dit très touché par la situation vécue par les Sahraouis aussi bien dans les campements de réfugiés que dans les territoires sous occupation marocaine. La discussion a soulevé de nombreuses questions, mais a aussi montré une grande incompréhension face au silence et à la passivité de la communauté internationale et des médias à propos du Sahara Occidental.
« Comment se fait-il que nous ne connaissions pas la situation d’un pays aussi proche que le Sahara Occidental ? Et pourquoi avons nous si peu d’information sur les agissements de cet autre pays proche qu’est le Maroc ? »L’actualité des pays arabes est bien entendu venue s’immiscer dans le débat. Car là où on voyait il y a très peu de temps des régimes intouchables sans le moindre espoir de changement, le vent de révoltes conduit par les populations elles-mêmes commence à faire espérer du contraire. En Tunisie, en Egypte, en Algérie et aussi au Maroc.
Et là où la situation du Sahara Occidental apparaissait pour beaucoup comme éternellement bloquée et vouée au statu quo, une vague d’espoir et de réformes est en train de nous prouver que rien n’est immuable. Si tout le Maghreb et les pays arabes se soulèvent, le Sahara Occidental pourrait bien être le prochain pays à profiter de cette vague de soif de liberté et de rejet des dictatures.APSO, le 6 février 2011
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Une importante délégation sahraouie au Forum mondial social de Dakar
Une importante délégation du Sahara occidental issue de divers horizons de la société civile et des territoires occupés par le Maroc prend part au 11e Forum social mondial (FSM) dont l’ouverture est prévue dimanche à Dakar, a-t-on appris auprès des organisateurs.Selon le chef de la délégation sahraouie, Mohamed Chikh Lahbib, la présence des Sahraouis dans la capitale sénégalaise s’inscrit dans « la dynamique de la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination », à l’instar de leur participation dans les différentes éditions précédentes du FSM ainsi qu’aux autres manifestations internationales.Durant leur séjour à Dakar, les délégués sahraouis mèneront une campagne d’explication et de sensibilisation sur les dimensions de la cause sahraouie et son enracinement au sein de la société civile internationale, a indiqué à l’APS, Mohamed Chikh Lahbib, également secrétaire général de l’Union des travailleurs sahraouis (UGTS).
Précisant que la délégation sahraouie « bénéficie d’un grand soutien » de la part des organisations syndicales et d’entités juridiques venues des différents continents pour participer au FSM, M. Mohamed Chikh Lahbib, a annoncé qu’un riche programme a été élaboré en vue représenter le Sahara occidental.
« Nous avons prévu une intense activité à la faveur du FSM lors duquel les Sahraouis apporteront leur contribution à l’animation des débats, conférences et expositions ayant trait à a la cause juste du peuple sahraoui et ses références historiques », a-t-il expliqué.
Selon la même source, un accent particulier sera également mis sur « les violations systématiques des droits de l’homme que les Marocains continuent de commettre dans les territoires occupés, dans le sud du Maroc et au niveau des sites universitaires ».
En outre, le FSM sera un espace privilégié pour l’organisation d’une conférence sur le thème : « Le Sahara occidental : dernière colonie en Afrique ». Le Sahara Occidental est aujourd’hui la dernière colonie d’Afrique à ne pas avoir abouti dans son processus de décolonisation. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, ses habitants attendent, conformément au droit international, l’exercice du droit à l’autodétermination.Dans ce contexte, les intervenants feront la lumière sur la nécessité du parachèvement de la décolonisation à travers un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
APS, 06/02/2011 -
Report du procès de l’activiste sahraoui des droits humains, Haddi Elkainan jusqu’au 11 février
Casablanca (Maroc) .-Le tribunal pénal marocain de Casablanca, a reporté vendredi, le procès du défenseur sahraoui des droits humains, Haddi Ahmed Mahmoud Elkainan, jusqu’au 11 février, a-t-on appris de source judiciaire sahraouie.Ce report est le septième du genre à l’encontre de ce défenseur sahraoui des droits de l’homme depuis son arrestation, alors que le dernier report remonte au 18 janvier 2011.
Elkainan, a été arrêté le 18 octobre 2009, pour ses positions en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui et son rejet de la carte d’identité marocaine, rappelle-t-on.
Cet énième report s’ajoute à celui du groupe de 7 militants arrêtés à Casablanca lors de leur retour des camps de réfugiés sahraouis en Algérie. Le report étant une méthode appliqué par le Maroc au Sahara Occidental pour garder les militants sahraouis en prison sans les condamner.Pour rappel, les autorités marocaines ont procédé à l’emprisonnement des militants sahraouis dans l’espoir de contenir la rébellion de la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Des pratiques de plus en plus condamnées par la communauté internationale. -
Moulay Hicham. L’écho de Tunis
Après la chute de Ben Ali, le prince Moulay Hicham signe dans Le Monde diplomatique une analyse de « l’onde de choc dans le monde arabe », notamment au Maroc. Extraits.Contributeur régulier du Monde diplomatique, Hicham Ben Abdallah El Alaoui revient dans le numéro de février du mensuel parisien avec un article intitulé “Tunisie, les éclaireurs”. D’emblée, le prince souligne : “Ce soulèvement héroïque d’une grand peuple a valeur d’exemple.
Imprévisible, sans véritable leadership politique, la révolte a bénéficié de son caractère non structuré.” C’est bien sûr le retentissement de l’évènement qui intéresse le prince. “Le soulèvement de janvier en Tunisie nourrit néanmoins l’espoir d’autres populations arabes.” Pour faire court, “l’expérience de l’émancipation est contagieuse.” Sous sa casquette de chercheur, le prince nuance toutefois la thèse de la contagion automatique : “Mais précisément parce qu’elle était imprévisible, l’expérience tunisienne ne saurait se reproduire à l’identique dans le reste du monde arabe.” Plus encore, précise le cousin du roi, la situation du Maroc reste particulière, comme celle de l’Algérie. “Comparés à la Tunisie, les pouvoirs marocain et algérien ont donné naissance à des réseaux beaucoup plus larges et complexes d’intérêts qui leur sont liés.” Au Maroc, “la rancœur populaire n’a pas pris pour cible la monarchie. Mais une jeunesse frustrée par l’absence de perspectives, par un jeu politique bloqué, par un appareil sécuritaire coercitif et par des réseaux clientélistes écrasants, peut trouver motif à une révolte. Laquelle risquerait de se radicaliser, compte tenu de la complexité du pays.”Youssef Aït Akdim
Source : Tel Quel, 05/02/2011 -
Lettre ouverte à Ignacio Ramonet
Il faut vous savoir gré d’associer le Maroc aux « dictatures » tunisienne et égyptienne. Toujours prompts à nous désinformer, nos médias s’en gardent bien. Ils se réveilleront, par nécessité une fois de plus, si des mouvements venaient à confirmer les actes de contestation actuels dans ce pays. En l’état, on s’offusque ou l’on fait semblant de s’offusquer des vacances tunisiennes d’Alliot-Marie mais, si rien ne bouge, on ne s’intéressera pas à celles, bien plus scandaleuses, du Président de la République au même moment dans l’un des nombreux palais du Roi, sans bourse délier bien évidemment. Il faudra attendre que le Roi soit devenu « le tyran » et ce n’est pas pour demain, la « gauche », tout aussi compromise, observe de loin… derrière les volets clos de ses riads marrakchis.Il conviendrait, en effet, d’élargir le sujet. Pourquoi s’en tenir à tel ou tel soi-disant dérapage alors que ces agissements sont la norme. En les ciblant ponctuellement, on montre l’arbre pour cacher la forêt. Et la forêt, c’est la collusion entre le pouvoir et la grande bourgeoisie, c’est même, politiquement parlant, le pouvoir de la bourgeoisie. Dès lors, toutes ces gesticulations ne sont que poudre aux yeux. Toutefois, pour avoir conscience de cette configuration politique, il faut admettre le principe marxiste de la division de la société en classes et son corollaire, l’Etat instrument au service de la classe dominante.Cela étant, l’ébranlement de ces régimes sous la poussée populaire laisse rêveur. On ne peut manquer de faire des parallèles qui ne semblent pourtant pas effleurer l’esprit des commentateurs. Ils s’enflamment de façon souvent péremptoire au sujet des « aspirations du peuple », de ses « légitimes revendications », de sa « soif de liberté » et, par-dessus tout, de sa « quête de démocratie », concept sacré qui s’impose d’évidence sans toutefois que l’on cherche à le définir ni à le placer dans un quelconque contexte. Toutes ces belles formules sont respectables lorsqu’il s’agit de pays étrangers, mais exclues du discours pour son propre peuple. Est-on sûr que nous soyons plus en démocratie en France que dans ces pays en révolte quand on sait que ce n’est pas 1 million de manifestants (chiffre vraiment énorme pour les journalistes) mais entre 2 et 3,5 à battre le pavé en 2010 et auxquels a répondu la classe au pouvoir par la méprisante raffarinade « Ce n’est pas la rue qui gouverne ». N’étions-nous pas nous-mêmes, toutes proportions et nuances gardées, « préoccupés de progrès social, aucunement obsédés par la question religieuse, assoiffés de liberté, excédés par la corruption, détestant les inégalités et réclamant la démocratie pour tous, sans exclusives » ? Ne demandions-nous pas à notre Raïs de dégager lui aussi en scandant le si bien venu « Casse-toi, pov’con ! » ? Le peuple, théoriquement partie prenante de la démocratie occidentale, a-t-il un quelconque pouvoir ?Ah, comme on aimerait que la contagion tant évoquée, aux autres pays du « monde arabo-musulman » s’étende au « monde judéo-chrétien » et que nos responsables syndicaux s’inspirent de ces événements et cessent de proclamer lorsqu’un mouvement de protestation se déclenche qu’ils ne bloqueront pas le pays !A ce propos, pour terminer, je relève amicalement ce que j’estime être une erreur de jugement contenue dans cette phrase : « C’est une des rares fois où, sans leader, sans organisation dirigeante et sans programme, la simple dynamique de l’exaspération des masses a suffi à faire triompher une révolution. ». Rare sinon unique, en présence de quel phénomène est-on ? Rappelons-nous la maxime de Lénine qui, en l’occurrence, prend toute sa valeur : « Pas de révolution sans théorie révolutionnaire », donc sans dirigeant, sans organisation, sans programme. Vous soulignez très justement « tout change pour que rien ne change ». Ce qui signifie qu’aussi bien en Egypte qu’en Tunisie, il s’agit d’une révolte mais pas d’une révolution.El Diablo, 5/02/2011 -
De la prostitution politique au Maroc
Retourner la page et la veste Update : J’ai omis de mettre en ligne les lettres mentionnées ci-dessous. Retrouvez-les ici.Observons rapidement le paysage politique marocain : Nous avons un palais qui décide de tout, un entourage royal qui oriente et influence ces décisions, et quelques valets/fusibles politiques qui se chargent de la basse besogne comme les Walis et autre commis de l’Etat. Si l’on descend plus bas, dans les pègres du champ politique, on trouve les partis politiques à l’exception de quelques uns. Ils servent à donner un semblant de légitimité à cette mascarade étatique. Par exemple, un Yazghi est prêt à troquer sa dignité et ce qui lui reste d’années à vivre, contre un minable ministère d’Etat sans portefeuille. Nous autres, au Makhzen, on ne s’en plaint pas.Pour permettre au lecteur de mieux cerner les relations complexes générées par l’allégeance au Makhzen à différents niveaux et par des profils très hétérogènes, nous pouvons comparer le fonctionnement de ces bas-fonds politiques à une maison de passe. Bien entendu, je réitère mon respect le plus profond aux putes de la vraie vie, qui rendent non seulement un immense service à la société dans des conditions souvent dangereuses, mais surtout, ont l’honnêteté de reconnaître pleinement leur métier et l’élégance de suivre une sorte de charte d’éthique. Pour s’en convaincre essayez par exemple d’embrasser une pute. Revenez me voir lorsqu’elle détournera le visage de dégoût.Le système de rémunération de ce bordel n’a rien d’inventif : Un proxénète (Fouad Ali El Himma étant le plus réputé) va chercher des hommes politiquement vierges à la sortie des prisons de Hassan II. En fonction de leur désirabilité – des souffrances qu’ils ont subies – le proxénète leur propose un poste dans un bordel – parti du Makhzen ou dans l’Etat. Par exemple, si tu as seulement été insulté par un moustachu en 1983, tu seras en queue de liste dans la circonscription électorale de Khmiss Bissara. Si au contraire, tu as été emprisonné pendant assez longtemps, commis quelques textes et discours anti-makhzenistes pendant les années de plomb, tu auras certainement le poste de porte parole du parti de l’ami du Roi, le fils même du monarque qui t’as infligé d’exécrables souffrances. Nous le rappelons, contrairement aux putes sexuelles, les prostitués politiques n’ont pas l’ombre d’une dignité.Le service rendu au client – le makhzen – se résume à la répétition de propos dont l’essence est “Moi-même, je soutiens et défends le Makhzen. Je vous rappelle que j’ai une légitimité historique, car je ne suis pas un militant du dimanche. J’ai été, Messieurs, emprisonné et torturé. Mes droits ont été violés, et pas seulement. Mon intégrité politique et intellectuelle est indiscutable. Par conséquent, mon discours est indiscutable.”Pour illustrer ce processus, je vous invite à comparer les écrits de la même personne avant et après sa prostitution. Il s’agit de Salah El Ouadie, ancien militant, ancien poète, ancien intellectuel, désormais péripatéticienne politique qu’il vient de pousser à un nouveau stade de l’ignoble. Car ce monsieur vient de déféquer un texte brûlant contre Moulahoum Hisham Ben Abdellah Alaoui, prince de sabg royal et semi-intellectuel.Je me suis amusé à juxtaposer quelques extraits de cette lettre avec une autre lettre à mon tortionnaire dangereusement subversive qu’il avait commise à ses années candeur. Le dernier texte en date étant en arabe, je m’excuse à nos lecteurs non arabophones, n’étant pas d’humeur à traduire une quelconque crotte intellectuelle.Peut-on tourner la page, alors que nous ignorons toujours si les réseaux de torture et d’enlèvement font désormais partie d’un passé révolu ou s’ils sont toujours, comme auparavant, actifs en marge de la loi?[…]Mais je ne peux participer à une comédie qui s’intitulerait «L’oubli», honteuse comédie qui mépriserait le droit des victimes et détruirait notre mémoire collective… Je ne suis ni haineux ni complaisant.Mais je ne suis pas disposé à prendre les souffrances à la légère, je ne suis pas prêt à laisser la porte ouverte, entrouverte ni même entrebaillée pour le retour de l’humiliation, de l’arbitraire et du mépris… Car je suis témoin, et suis tenu à porter témoignage, pour rendre justice à l’histoire et par souci de l’avenir, que nous ne forgeons que dans la mesure où nous croyons qu’il échappe à nos mains et rejoint les siens, les générations montantes, au sens le plus noble du mot…لا، ليس من أجل هذا مد عمكم المرحوم الملك الحسن الثاني يده إلى أشد معارضيه وأخلصهم لوطنه، من أجل مستقبل المغرب، لا ليس من أجل هذا فضل المناضلون الصفح من أجل الوطن، والانخراط في مسلسل العدالة الانتقالية الذي ينشده اليوم أحرار تونس من مناضلي حقوق الإنسان، سيرا على خطى التجربة المغربية، التي يشهد لها العالم بالريادة والتفرد، لا ليس من أجل هذا كان لابن عمكم ملك المغرب محمد السادس جرأة فتح مسار قراءة تاريخ انتهاكات حقوق الإنسان،Par pitié, n’invoquez pas la réputation extérieure du pays pour repousser ce message. Peut-être ne comprenez-vous pas qu’un message comme celui-ci, que je vous adresse ouvertement aujourd’hui, à mon corps défendant, est précisément la bouffée d’air qui donne au pays l’élan de vitamine qu’il a perdue depuis si longtemps… Et vous ne saisissez pas que ce concept d’«extérieur», la vie s’est chargée de le modifier du tout au tout. Il n’y a aujourd’hui, de plus en plus, que des affaires internes à toute l’humanité ou presque…تستعملونها من أجل تموقع موهوم، لا يهم بعض الأوساط الخارجية فيه مستقبل بلدكم بقدر ما يهمها استعماله لخدمة أجندتها ومصالحها، والنماذج أكثر من أن تعد وتحصى، ولأنكم توجهتم بتصريحاتكم إلى إحدى الصحف التي لم يجف مداد حقدها بعد على بلدكم ومواطنيكم، حيث حاولتْ تأليب العالم عليه، كذبا وبهتانا، وتصريفا لأحقاد استعمارية لم تهدأ بعد، تدعون خلو المغرب من الحريات وعجز الأحزاب السياسية وحتى الحركة الإسلامية[youtube http://www.youtube.com/watch?v=M6SsRZ0fSNY]Eh bien !Pour terminer, je vous laisse savourer ces deux extraits, qui ne manqueront pas d’arracher un sourire mélancolique, désespéré, apocalyptique au nihiliste que vous êtes.Ce qu’il y a de nouveau est que j’ai trois enfants, et de mes nouveaux soucis est qu’ils mangent un pain assaisonné de dignité, qu’ils apprennent à aimer leur pays le Maroc, qu’ils comprennent ce qu’ils doivent à la civilisation et la richesse de leur humanité, qu’ils regardent leurs interlocuteurs en face, et serrent les mains mais n’en baisent aucune.[…]Quel pays généreux et astucieux! Il vous comble de ses largesses pour torturer vos compatriotes, ensuite il vous envoie témoigner qu’il n’y a pas de torture, ce qu’il y a c’est la jalousie des envieux et les machinations des conspirateurs. Quelle astuce extraordinaire! Je ne sais qui a conseillé votre nomination comme membre de la délégation officielle habilitée à présenter le rapport périodique sur la torture au Maroc il y a deux ans, et comment vous avez pu, vous, au siège de la Commission à Genève, carré dans votre fauteuil confortable, expliquer les attendus, commenter les notes et déclarer la bouche en coeur : «Je certifie qu’il n’y a pas de torture dans mon pays!»Quelle déchéance et quelle bassesse!Vous ne croyez pas si bien dire, monsieur. J’espère seulement, sincèrement, que vous dormez la nuit. -
La Revue de Presse de la MINURSO
La Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) publie un quotidien sur un fichier Word, appelé Revue de Presse, dans lequel sont recopilées les principales publications de la presse et autres sur le conflit du Sahara Occidental, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Sahel.M. Enrico Mangani est l’officier d’information chargé de cet excellent travail. Il a été souvent accusé de partialité par les deux parties, le Maroc et le Front Polisario pour ses éditions.Les destinataires de ses publications sont les hautes instances de l’ONU, les parties concernés par le conflit du Sahara Occidental ainsi que les journalistes accrédités au Maroc.Nous reproduisons ci-dessous une capture d’écran du dernier exemplaire de cette revue. -
La parole est au peuple marocain
A chaque fois que le gouvernement marocain est confronté à un échec, il crie au loup. Devant la manifestation convoquée sur Facebook pour le 27 février, il a, de nouveau, fait recours à la même carte qui fonctionne si bien avec le peuple marocain. Cette fois-ci, ce n’est pas l’Espagne qui est accusé mais le Polisario et le DRS algérien qui, selon les dirigeants marocains se trouvent derrière la convocation de cette manifestation « prévue à la date de la proclamation de la République Sahraouie ».Toute initiative du peuple marocain dans sa recherche de la liberté est accusé d’être dirigée par l’étranger pour la discréditer aux yeux du peuple. Mais les derniers évènements ont montré qui est véritablement à la solde de l’Occident, en particulier de la France dont les hauts dignitaires passent leurs vacances dans les palais de Mohamed VI, tout comme en Tunisie. La Ministre des Affaires Etrangères française MAM se trouve dans l’œil du cyclone à cause de son dernier séjour en Tunisie en pleines émeutes et dans un hôtel appartenant à la mafia de Ben Ali. D’autres histoires similaires seront entendues au Maroc. D’autres personnalités française auront à s’excuser devant le peuple marocain pour avoir soutenu le clan de Mohamed VI en détriment du bien-être du citoyen marocain.
En Egypte, l’Occident n’a pas voulu répéter la même erreur. Moubarak est poursuivi non seulement pour sa politique de corruption, pillage et répression mais aussi pour son soutien à l’entité sioniste sur le dos du peuple palestinien.
Au Maroc, le régime n’a pas fait mieux. Les sionistes sont chouchoyés dans le royaume de Mohamed VI même s’ils ont les mains tachés de sang palestinien, comme la visite de Tzipi Livni et autres. Par conséquent, le régime marocain devra bientôt rendre compte de son alignement avec Israël, qui l’a aussi soutenu dans la construction du mur de la honte au Sahara Occidental pour enfermer la population sahraouie dans un grande prison à ciel ouvert. Ainsi, vous pouvez comprendre le sentiment des sahraouis envers l’entité sioniste. Ce n’est pas de l’antisémitisme, mais il se trouve qu’Israël, tout comme la France, ont déclaré la guerre, il y a longtemps, au peuple sahraoui.
La date du 20 février ne correspond à aucun anniversaire du Polisario et elle est maintenue par la jeunesse marocaine qui, pour la première fois, va exprimer son ras-le-bol du Makhzen qui depuis plus de 45 ans maintient la société marocains dans la misère, l’ignorance et la précarité.
Longue vie au peuple marocain!