Mois : février 2011

  • Reprise en Espagne du procès sur les crimes de guerre au Sahara Occidental

    Le juge Pablo Ruiz ouvrira le 9 et 10 mars le procès sur les génocides et crimes de guerre perpétrés par le Maroc au Sahara occidental de 1975 à 1987. Un dossier qui était aux mains du célèbre magistrat Baltasar Garzon, qui avait demandé l’extradition du Général Pinochet lorsque celui-ci était arrivé à Londres pour des soins médicaux.

    L’enquête était basée sur une plainte déposée en 2006 contre 13 Marocains ayant la responsabilité de la disparition de 542 personnes, après le retrait en 1975 de l’Espagne de son ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental, envahi par le Maroc en octobre 1975 après avoir signé l’accord tripartie considéré illégal par les instances internationales.

    En plus de la militante sahraouie des droits de l’homme, 14 témoins sahraouis seront convoqués par le juge Ruiz.qui a trouvé un nouvel élément pour son dossier : La reconnaissance par l’Etat marocain de ses crimes dans un rapport diffusé dernièrement par la Commission Consultative des Droits de l’Homme constituée par le roi Mohamed VI dans le but d’enquêter sur les disparitions au Maroc et au Sahara occidental. Dans le rapport, la commission reconnaît la disparition ou l’assassinat de plus de 300 sahraouis, parmi eux des femmes, des enfants et des vieillards.


    A cela s’ajoute les déclarations du traître Khalihenna Ould Rachid, dans lesquelles il avait reconnu que des personnes ont été jetés des hélicoptères de l’Armée marocaine.
    Les 13 hauts responsables marocains dont certains sont encore en activité dont Hosni Benslimane, le chef de la gendarmerie royale marocaine depuis 1985, sont accusés de crimes de guerre et de génocide. Benslimane est également visé, pour rappel, par le mandat d’arrêt international pour son rôle présumé dans l’assassinat de l’opposant Mehdi Ben Barka en 1965.
  • La France et les Etats-Unis se disputent le Sahel

    La région du Sahel, au fil de ces quatre dernières années, a acquis une importance stratégique et attise les convoitises des superpuissances qui veulent s’y implanter en créant des arguments sécuritaires. Il s’agit-là de deux pays occidentaux, la France et les Etats-Unis, qui s’intéressent de plus en plus à cette vaste partie de la bande sahélo-saharienne. Ces deux pays se disputent le Sahel. Pour sa part, la France a déjà mobilisé ses troupes au Niger, mais également au Mali, voire même en Mauritanie, pour soi-disant lutter contre les groupuscules d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) implantés dans la région du Sahel. Pour les Etats-Unis, ce n’est pas encore le cas. Cela dit, aucune présence militaire américaine n’est mobilisée jusqu’aujourd’hui. Toutefois, les Américains ont soulevé, récemment à Alger, ce sujet. C’est par la voix de Robert McMallain qu’ils ont donné, indirectement, un ultimatum aux pays du Sahel afin de venir à bout des terroristes d’AQMI. Au-delà de cet ultimatum (non précisé) par le secrétaire d’Etat américain, les Etats-Unis vont intervenir «militairement» dans la région. «Nous avons confiance aux pays du Sahel pour lutter efficacement contre Al Qaïda au Maghreb. Toutefois, si jamais il y aurait une recrudescence des activités terroristes dans le Sahel, eh bien nous allons intervenir», avait expliqué, McMallain, lors d’une conférence de presse, tenue à l’ambassade des Etats-Unis à Alger. Cette mise en garde en direction des pays de pays de la région reflète les mauvaises intentions des Etats-Unis, qui veulent à tout prix s’engager avec leurs troupes militaires au Sahel. Un argument de taille qui laisse présager d’un avenir incertain pour cette région. Ainsi, outre les pays de cette zone, des voix s’élèvent pour impliquer «la communauté internationale» afin de «prendre en charge» cette question. Les Etats-Unis et la France sont les deux pays qui ont l’oeil sur le développement de la situation dans cette région sensible. Aux dernières nouvelles, la France s’est dite «préoccupée» par la montée du terrorisme au Sahel. L’ex-ministre français des Affaires étrangères, en l’occurrence Bernard Kouchner, avait effectué en octobre de l’année dernière, une visite au Mali et au Niger. Lors de sa virée malienne, le chef de la diplomatie française avait abordé avec le président malien Amadou Toumani Touré, le sujet en question. L’ex-ministre français avait estimé, dans une courte déclaration à la presse malienne et française, que la sécurité au Sahel est quelque chose de très important «plus encore pour son pays que pour le Mali et les autres pays voisins». L’ex-ministre avait évoqué également la tenue d’une «réunion plus large avec la communauté internationale» sur ce même thème, prévue en 2011, mais sans fixer de date. Ces déclarations sont intervenues au lendemain de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de la bande sahélo-saharienne. Elle est intervenue également au moment où ces mêmes pays se trouvaient en phase préparatoire du Sommet des chefs d’Etat qui aura lieu à Bamako, au Mali. Face à ces ingérences étrangères, notamment la France et les Etats-Unis, les pays concernés se sont réunis à Tamanrasset pour trouver de nouveaux mécanismes afin de lutter contre AQMI, mais surtout de mettre un terme aux «intrusions» des pays superpuissants. Ne cherche-t-on pas à internationaliser une question d’ordre régional ? Peut-on y voir un désir d’ingérence de la part de la France et des Etats-Unis ? Dans le «Livre blanc» publié par le gouvernement français sur la nouvelle politique étrangère et européenne de la France, l’Afrique subsaharienne figure parmi les priorités de l’Hexagone. «…L’Afrique subsaharienne sera un voisinage à la fois d’opportunité, d’enjeux et de danger…», lit-on en page 16 de ce fascicule. Et d’expliquer en ce qui concerne l’opportunité : «…La croissance (5% par an en moyenne depuis 2000) et le développement devraient concerner la majorité des Etats de la région…». Quant aux enjeux, on peut lire : «…Enjeux politiques et sociaux d’une Afrique en mouvement». Pour le danger, il est mentionné : «…Les tensions et la conflictualité resteront probablement vives, alimentant des réseaux criminels et des foyers de terrorisme –en particulier la bande sahélienne– qui pourrait nous concerner au premier chef». A partir de ce livre, il est tout à fait clair que la France tente de s’ingérer directement dans la région du Sahel. Mais, face à ce «désir» français, les pays de la bande sahélo-saharienne refusent toute implication ou initiative qui viendraient d’un pays n’ayant pas de liens géographiques avec cette zone. C’est ce message qui a été adressé aux Etats-Unis également. Les Etats-Unis veulent à tout prix y prendre pied. Les Américains sont toujours en quête d’un pays qui pourrait faire l’affaire et abriter le siège de l’Africom. Alors que quelques pays voisins proposent leur sol pour accueillir ce commandement américain, les Etats-Unis insistent pour qu’il soit implanté dans un des pays de cette bande géographique, surtout en Algérie.

    Après plusieurs tentatives et négociations, l’US Department ne trouve toujours pas de partenaire idéal. Cette zone est perçue comme étant la plaque tournante des trafics en tout genre. Cela va des groupes terroristes aux trafiquants de drogue en passant par la traite humaine et l’immigration clandestine. C’est sous ces mêmes arguments que les puissances mondiales, qui se sont engagées dans une sorte de guerre non déclarée, tentent de s’implanter dans cette région. Cette «communauté internationale» réussira-t-elle à devenir un partenaire incontournable qui pourrait assurer et prendre en charge le problème de la sécurité au Sahel? Le temps nous le dira.
    Par Lotfi Itou

    Les Débats, 07/02/2011
  • Victime collatérale des révoltes : La Ligue arabe à l’agonie

    En désertant son bureau pour se mettre en pré-campagne électorale, Amr Moussa confirme que la Ligue arabe ne peut être d’aucun secours lorsque l’un de ses membres est en difficulté. Se pose déjà la question de savoir si l’organisation a encore le moindre avenir…

    Tout le monde est d’accord pour dire que les répercussions de la situation en Egypte auront des conséquences importantes sur le Moyen-Orient, mais aussi sur le monde arabe dans sa globalité. Il n’y a qu’à voir le haut intérêt qu’accorde la rue arabe à ce qui se passe dans et autour de la place Tahrir, et ses millions d’Arabes scotchés à leurs téléviseurs pour se dire que tous pensent que ce qui se joue au Caire les concerne directement. On constate aussi que de nombreux gouvernements arabes, notamment au Yémen et en Jordanie, ont immédiatement pris le chemin des réformes politiques. Et, on en parle beaucoup moins, le wind of change qui souffle sur les pays arabes représente un séisme de plus pour la Ligue arabe, qui confirme aujourd’hui, plus que jamais, qu’elle est tout sauf l’instrument adéquat avec lequel les Arabes peuvent avancer dans leurs aspirations politiques économiques et sociales.

    Après avoir regardé sans pouvoir l’empêcher la partition en deux Etats de l’un de ses membres, avec le référendum sur l’indépendance du Sud-Soudan, la Ligue arabe, est et continue de l’être, complètement absente face aux événements de Tunisie. Des événements qui n’ont pas été sans violences, avec un bilan de plus de 200 morts, selon l’ONU, sans compter les risques d’une instabilité durable en conséquence de la chute du régime de Zine El-Abidine Ben Ali.

    Le tabou sahraoui

    C’était là une occasion ratée pour cette organisation, car la Tunisie a bel et bien besoin de la solidarité arabe, notamment avec les conséquences économiques qui peuvent être désastreuses sur les principaux secteurs qui nourrissent ce pays sans grandes ressources. Beaucoup d’économistes s’attendent, en effet, à un recul du tourisme et des activités des services en Tunisie, qu’on espère ne pas durer, mais qui serait tributaire du rythme avec lequel la transition politique achèvera son œuvre dans ce pays. Et au train où vont les choses, avec une présidentielle devant se tenir dans six mois, le risque de désaccords entre le gouvernement Ghanouchi et l’opposition ne sont pas à écarter. Peut-être, objectera-t-on, que la Ligue arabe n’a pas pour vocation de s’immiscer dans les affaires internes de ses Etats membres, du moins sans que celui-ci n’en formule expressément la demande. Son intervention récente en Somalie, par exemple, ne l’a été qu’à la prière du gouvernement somalien chancelant. Il en est de même pour le dossier palestinien dans le cadre de la réconciliation entre le Hamas et le Fatah et qui n’a commencé que suite à l’acceptation des deux parties. Mais, dans la situation de vide politique que vit la Tunisie, et sans avoir à interférer sur le choix des Tunisiens à choisir eux-mêmes leurs dirigeants, la Ligue arabe pouvait et se devait de témoigner son aide et sa solidarité.

    Elle a préféré rester muette. Ce n’est pas la première fois que la Ligue arabe ferme les yeux sur les problèmes de ou entre ses membres. Ainsi en est-il -parfait exemple- de la question du Sahara occidental, un dossier sensible à propos duquel les Etats membres, en dehors de l’Algérie et du Maroc, dont les positions sont connues depuis 1975, refusent de s’exprimer, voire de proposer des solutions qui passeraient par le dialogue. Et en choisissant sagement de laisser à l’ONU le soin de régler la question, la Ligue arabe croyait préserver ses rangs de la division de crainte de voir apparaître des pro-marocains et des pro-sahraouis. Mais n’est-ce pas déjà un cas de division que de voir la construction d’une Union du Maghreb arabe bloquée et sans cesse entravée par le dossier sahraoui ? Selon les documents de l’Union africaine (UA), l’UMA demeure le sous-ensemble régional africain le moins intégré. Ce n’est donc pas dans ces conditions que les fameux projets de l’union douanière arabe et la zone arabe de libre échange pourront connaître le succès, alors que le Machrek et le Maghreb vivent des situations totalement différentes, sans besoin d’ajouter à cela les mésententes traditionnelles, parfois anecdotiques, entre les Etats du Moyen-Orient.

    Une étape nouvelle

    Pour rester dans l’évolution actuelle que connaît le monde arabe, et surtout ce qui se déroule en Egypte, on constate sans surprise que la Ligue arabe n’a absolument aucun rôle à jouer, ni de près ni de loin dans ce pays, serait-ce pour inciter les différentes parties au dialogue et à contribuer à une transition sans heurts dans ce pays où chaque jour qui passe n’est fait que pour créer davantage de complications.

    Ce n’est visiblement pas sans le savoir que son secrétaire général, qui se trouvait au Forum de Davos au premier jour des protestations et qui a attendu une semaine avant d’appeler au dialogue, a fini par déserter son bureau pour rejoindre la place Tahrir. Amr Moussa, dont le mandat se termine dans deux mois a déclaré qu’il ne se représenterait pas une nouvelle fois pour la conduite des affaires de l’organisation. Celui qui fut le chef de la diplomatie égyptienne dans les années 1990, considéré aussi comme un second couteau du régime égyptien, vise aujourd’hui, selon les médias, à succéder à Hosni Moubarak. On dit qu’une partie des Egyptiens admirent son style intellectuel, tout comme les Américains le préféreraient à Mohamed El Baradeï, dont ils n’aiment pas les sympathies avec l’Iran. Mais avant d’aller plus loin, il faut bien constater que la Ligue arabe, elle, est quasiment en veilleuse, puisque le secrétariat général est vacant de fait. Au vrai, nous assistons aujourd’hui à la confirmation de l’inéquitable influence de l’Egypte sur cette organisation, puisque la crise de l’une s’est immédiatement soldée par la paralysie de l’autre. Ce qui confirme par ailleurs que la Ligue arabe, issue du protocole d’Alexandrie de 1945, dédiée à la décolonisation, puis au conflit israélo-arabe, est une organisation tournée contre l’ennemi extérieur. Elle constitue une émanation des idées nationalistes qui ont nourri les luttes pour les indépendances et elle appartient désormais à une période historique qui n’est plus.

    Il va de soi que, pour l’heure, l’opinion arabe a bien d’autres priorités que de penser à l’avenir de la Ligue arabe.

    Elle est surtout préoccupée par la nature des régimes politiques qui la gouvernent. Tel est, n’est-ce pas, l’enjeu de ce qui se déroule en Tunisie et en Egypte, cependant que le monde attend de savoir quel pays sera le suivant sur le mystérieux agenda des révoltes populaires. Mais, tout comme la Ligue arabe, déjà la victime collatérale de ces bouleversements, ce sont aussi ces derniers qui forceront à une révision de l’unité arabe telle qu’elle a été organisée et menée depuis des décennies, à commencer par ce Parlement arabe qui n’est rien d’autre que de l’encre sur du papier. En Tunisie et en Egypte, ce ne sont pas seulement des dictatures qui meurent, c’est d’abord une citoyenneté arabe qui est en train de naître.
    Par Nabil Benali

    Le Jour d’Algérie, 07/02/2011
  • 3 000 bouteilles et canettes dans les mailles du filet de la gendarmerie

    La Gendarmerie nationale continue de traquer les trafiquants de drogue et de boissons alcoolisées. Si les saisies de kif sont jugées minimes, il n’en demeure pas moins que le trafic d’alcool s’amplifie ces derniers temps.

    Le 31 janvier dernier, les éléments de la brigade de Bousfer (wilaya d’Oran), effectuant une patrouille, ont interpellé un dealer en possession de 27,8 grammes de kif traité. Selon un communiqué transmis à notre rédaction par la cellule de communication de ce corps de sécurité, les gendarmes de Bousfer procèdent actuellement à une enquête minutieuse afin de «décapiter» le réseau. Il convient de noter qu’Oran est considérée comme la wilaya la plus touchée par le trafic de drogue. Le kif traité provient du Maroc, où des dizaines de milliers d’hectares sont consacrés à la culture du chanvre indien. Par ailleurs, à l’est du pays, région qui n’est pas épargnée par ce fléau, il a été enregistré l’interpellation de plusieurs personnes pour détention et commercialisation de stupéfiants. Le 31 janvier toujours, les gendarmes de la brigade de Djerma (wilaya de Batna) ont arrêté trois personnes pour détention de 170,3 grammes de kif traité. Les prévenus ont été présentés devant le procureur de la République du tribunal de Seriana, souligne-t-on dans le même communiqué. La cellule de communication de la Gendarmerie nationale a précisé que parmi les trois personnes interpellées, deux d’entre elles ont été placées sous mandat de dépôt et écrouées et la troisième est sous contrôle judicaire. Autre pôle de trafic : Skikda. Cette dernière a également enregistré une action menée à la même date par les gendarmes locaux. Relevant de la brigade d’Emdjez-Edchich, ces éléments ont interpellé, lors d’une patrouille, une personne en possession de 47,4 grammes de kif traité. «L’enquête suit son cours», souligne-t-on auprès de ce corps de sécurité. Pour ce qui est du trafic de boissons alcoolisées, les gendarmes de la brigade de Sidi Boubekeur, dépendant du groupement de Saïda, ont souligné avoir mis la main sur 1 555 canettes de bière et 756 bouteilles de vin. Selon la gendarmerie, la marchandise allait être écoulée sur le marché noir par deux personnes. Ces dernières ont été déférées devant le procureur de la République de Saïda, qui a ordonné leur placement sous mandat de dépôt. Dans ce même registre, les gardes-frontières de la Gendarmerie nationale de Tlemcen, effectuant des patrouilles sur la bande frontalière avec le Maroc, ont découvert et saisi 390 bouteilles de liqueur, selon le même communiqué. Cette marchandise prohibée, en réalité de l’alcool frelaté qui s’avère être aussi un poison mortel, provenait du pays voisin. Lors de cette opération, il a été saisi aussi 187 jerricans contenant 5 610 litres de carburant. Constituée surtout de gas-oil, cette marchandise a été abandonnée par des contrebandiers sur la bande frontalière. Il est à noter que le carburant est troqué contre des produits de contrebande comme la drogue et l’alcool frelaté. 
    Lynda Louifi
    Le Jeune Indépendant, 07/02/2011
  • Wikileaks et le Sahara occidental

    Deux documents américains sur le Sahara Occidental dont El Pais s’est fait écho et qui sont d’une extrême importance qui traitent trois sujets importants : la fausseté des accusations marocaines sur les connexions entre sahraouis et Al Qaida, le rôle de l’armée marocaine et la corruption du Makhzen. 

    Les deux documents sont :

    1- Document de l’ambassadeur USA à Rabat, Thomas Riley, du 4/08/2008. On peut le trouver ici.

    2- Document de la Consul Générale des USA au Maroc, Elisabeth Millard, du 11/12/2009.

    I. Il n’y a pas de menace d’Al Qaïsa au Sahara Occidental

    Dans le premier des documents secrets, publié en Espagne par El Pais, l’on dément catégoriquement la propagande marocaine visant à intoxiquer l’opinion publique sur « l’hypothétique « contagion » juhadiste du Front Polisario.

        Although the specter is sometimes raised, there is no indication of any Salafist – Al Qaeda activity among the indigenous Sahrawi population.


    Traduction:

                Bien que parfois on utilise ce spectre, il n’y a aucun indice d’activité salafiste ou d’Al Qaida au sein de la population indigène sahraouie.

    II. L’Armée marocaine pille les richesses naturelles du Sahara Occidental :


    Selon le même document traduit partiellement à l’espagnol et au français :

    Les Forces Armées du Maroc « continuent d’être contaminées par la corruption, inefficacité burocatique, faibles niveaux d’éducation, certains soldats risuent de tomber dans le radicalisme, elles sont politquement marginalisées et la plus grande de ses effectives sont déployées au Sahara occidental ».

    (…)
    En total, les trois Armées comptent 218.000 hommes -10.000 moins que celles de l’Espagne-, parmi lesquelles entre 50% et 70% se trouvent au Sahara.  Il n’y a qu’un 40%, un porcentage faible, des unités déployées dans cette ancienne colonie espagnole qui sont opérationnelles. 
    (…)
    Protagonistes de deux coups d’Etats échoués dans les années 1970, les Forces Armées sont toujours très surveillées. « Nous croyons que la Monarchie considére encore les militaires comme la plus grande menace potentielle pour la Couronne ». « Par conséquent, ses officiers sont toujours éloignées de la prise de décisions politiques et leur participation des les débats sur la force militaire du Maroc est restreinte ».

    Comme conséquence de cette méfiance, « il n’y a pas de mouvements de troupes, ni de manoeuvres, ni même pas de voyages d’officiers à l’intérieur ou à l’extérieur du pays sans le consentement du roi ». Au Maroc, il n’y a pas de Ministère de Défense, juste une petite administration civile qui dépend du Premier Ministre. Le Ministère des Affaires Etrangères est chargé de la participaption marocaine dans les opérations de maintien de paix. « Tous les autres sujets liés à la défense sont décidés au Palais Royal ».

    (…)
    « Des rapports crédibles indiquent que le Lieutenant Génral Bennani profite de sa position de Commandant du Secteur Sud pour soustraire de l’argent des contrats militaires et influer sur les décisions des entrepriises ». « Une rumeur très propagée indique qu’il possède une bonne partie de la pêche au Sahara Occidental ». « Comme beaucoup d’autres officiers vétérans, Bennani possède une luxueuse villa qui, probablement, a étéconstruite avec l’argent perçu de la sobornation ». Riley pense, néanmoins, que « il y a des indices que la confiance du roi dans les Forces Armées s’accroit ».

    « Une position de leadership dans une région est une source importante de revenus non-légaux pour la hyérachie militaire », souligne l’ambassadeur. « Il y a même des rapports sur les élèves de l’académie militaire qui paient pour améliorer leur notes scolaires et obtenir ainsi des des destinations militaires lucratives ». « Des postes de commandement dans le secteur sud, c’est-à-dire, au Sahara occidental, sont considérés comme les plus lucratifs étant donné la concentration de l’activité militaire dans cette région » (…) ». « Le gouvernement du Maroc semble chercher des formules pour contenir la corruption dans les rangs des militaires qui suivent des formations en dessous du grade de Colonnel (…).

    Un problème mineur, comparée avec la corruption, est la pénétration islamiste dans les Armées. Il y a des informations qui « suggèrent qu’un petit nombre de soldats sont susceptibles de tomber dans l’islamisme radical ». après les attentats de 2003 à Casablanca, qui se sont soldés de 45 morts, les enquêteurs « ont identifié des militaires » parmi les conspirateurs. Plus tard, « ont été arrêtés plusieurs militaires et gendarles appartenats à d’autres cellules terrorists, une d’elles avait volé des armes d’une base pour activités terroristes ».

    Parmi les msures préventives prises pour éviter la propagation de l’islamisme radical dans les Armées se trouvent « la suppression de toutes les mosquées dans les bases (…) et le déploiment de la contre-intelligence militaire, le dénommé Cinquième Bureau, avec des agents secrets pour surveiller les activités radicales dans les mosquées » proches des casernes.

    III. Le Maroc, où les affaires ne sont possibles qu’avec la corrutpion du Makhzen.

    Dans un autre document diffusé par El Pais, nous avons des preuves de la corruption au Maroc (le texte original en anglais se trouve ici) :

    Dans une note secrète du 11 novembre 2009, le conseiller commercial donne les noms de ses informateurs et racongte en détails luxueux l’histoire d’un homme d’affaires qui, au compte d’un consorcium américain,  voulait investir 220 millions de dollars (162 millions d’euros) dans un projet immobilier. El Pais s’abstient de publier les noms des sources et des entrerprises pour ne pas les porter préjudice.

    L’entreprise liée au Palais Royal a proposé à l’homme d’affaires, après un certain temps, qu’il organise une visite dans un pays du Golfe Persique, où il avait de nombreux contacts pour essayer de fomenter l’inversion au Maroc. en échange de ce service, l’entrepreneur serait « le seul propriétaire » de son projet immobilier au Maroc. Il accepta.

    La délégation marocaine qui s’est rendu au pays du Golf était dirgée par l’un des principales têtes d’une des grandes sociétés appartenant à la famille royale. Dans sa réunion avec les investisseurs locaux, le haut responsable marocain explica que trois personnes seulement au Maroc prennent les décisions sur les grandes inversions : Fouad Ali El Himma, ami intime du roi et leader du PAM; Mounir Majidi, secrétaire particulier de Mohamed VI, et le roi même. « Parler avec  quelqu’un d’autre est une perte de temps », prévéna-t-il.

    Après son retour au Maroc, la société liée au palais royal a reçu des instructions de ses propriétaires de mener à terme tout son compromis avec l’homme d’affaires qui voulait investir. Elle ne lui a demandé qu’une participation d’un 5% dans le projet.

    « Les principales institutions et les procédés de l’Etat marocain sont utilisés par le palais pour contraindre et demander des pots-de-vins dans le secteur immobilier », déclare un entrepreneur au conseiller commercial. « Même si les pratiques corrompues existaient pendant le règne de Hassan II, avec Mohamed VI, elles ont acquis un caractère plus institutionnel ».

    Le conseiller affirme ces faits dans son rapport et ils sont avalés par le commentaire qui lui a fait, à l’époque, un ex-ambassadeur des USA au Maroc « qui est toujours étroitement connecté au palais ». Il signale que certains des proches de Mohamed VI font preuve d’une « gourmandise honteuse ». « Ce phénomène sape sérieusement la bonne gouvernance que les autorités marocains s’efforcent à promouvoir », ajoute-t-il.

  • Projection/débat : situation chez les Sahraouis (7 Février)

    Lundi 7 février, salle dum’art, 18h30

    (à côté d’Intermarché Gap)

     

    Salah Amaïdan, jeune sportif sahraoui, exposera la situation du Sahara occidental, Dans les campements de Tindouf et dans les territoires occupés illégalement par le Maroc, à la suite de la projection du film « une république en exil »

    Vente du livre témoignage de vie dans les campements de tindouf,

    par jean-françois debargue :

    Journal d’un camp sahraoui : le cri des pierres

    (en vente à la boutique E’changeons le monde

    17, rue jean eymar – 24€)

    Initiative soutenue par

    ATTAC 05, Aide et action, Le collectif SSI, CCFD, France Palestine Solidarité 05 Amnesty 05, E’Changeons le monde, les enfants du Mékong, La Ligue des Droits de l’Homme 05

    Source : NPA, 06/02/2011

  • Le temps des réformes

    Sous le règne de Mohamed VI, nul ne peut nier que maints domaines ont connu une nette amélioration par rapport à l’époque Hassan II. L’aspect social a su d’ailleurs se détacher du lot, surtout avec l’INDH : l’exemple fulgurant que le Maroc est devenu un immense chantier envié par ses voisins du Maghreb, pour ne citer qu’eux.
    Cependant, notre ère peut largement être plus que l’ère du développement social et dépasser aisément cette restriction, elle peut devenir une nouvelle page de l’Histoire d’un Maroc moderne. Un Maroc où démocratie, équité et égalité seront les mots d’ordre et les valeurs enracinées chez tous les citoyens.
    Mais malheureusement, plusieurs obstructions féroces continuent de priver notre patrie de prendre son plein essor.
    Le pouvoir au Maroc souffre encore d’une centralisation massive qui ne veut guère s’estomper. Et ceci malgré plusieurs tentatives de la scène politique d’instaurer une régionalisation qui soit digne de ce nom. Le monopole du pouvoir accordé à certaines figures proches du palais, empêche l’établissement d’une base démocratique reflétant les aspirations de tous les marocains : les conseillers du roi, son chef de cabinet Mounir El Majidi et son ami favori El Himma sont les figures de proues qui dessinent de facto les traits de la politique marocaine. Ceci fait, les partis politiques se sentent tels des marionnettes entre les mains d’une dizaine d’individus détenant le pouvoir. Ce qui restreint le rôle de ces instances politiques à des façades inutiles et impuissantes servant à jouer une comédie marocaine appelée démocratie.
    Dans une vraie démocratie, auriez-vous vu un parti gagner des élections après quelques mois de sa formation ? Auriez-vous vu des députés opportunistes et sournois qui s’acharnent à y adhérer pour assouvir leur avidité ?

    En défendant implicitement ce genre de manœuvres –parmi d’autres plus graves encore-, la monarchie ne peut que nuire à son image.
    La moindre maladresse commise ainsi par ces proches du palais (et ils en commettent, car l’erreur est humaine) entachera l’honnêteté du palais et son dévouement inexorable au développement du pays. Un exemple (parmi d’autres) assez récent est celui des documents de Wikileaks, où un certain document censuré au Maroc divulguait que « les décisions concernant les investissements majeurs sont en réalité prises par trois individus Mounir El Majidi, El Himma et le Roi lui-même ». Ce genre de divulgations accompagné de restrictions majeures sur les libertés d’expression lèse d’une façon ou d’une autre la monarchie.
    Les institutions démocratiques sont quasiment toutes là, mais elles souffrent d’un dysfonctionnement majeur ne leur permettant guère d’accomplir leur rôle : c’est qu’elles ne détiennent pas le vrai pouvoir.
    Les députés bicaméraux et les ministres font foison, mais sans avoir pour autant un réel poids sur la décision politique. Le contrôle établi sur les médias et la justice ne fait que servir diaboliquement cette machine en défigurant à la vitesse de la lumière tout opposant ou militant ayant une voix qui diffère de l’opinion sacrée de la haute sphère détenant le pouvoir, le vrai pouvoir.
    Ce jeu de pouvoir ne passe pas inaperçu chez les citoyens, qui s’obstinent d’ailleurs à voter sachant d’avance que le député n’apportera quasiment aucun changement à la situation (rappelez-vous du taux de participation atteignant difficilement 37% proclamé par les autorités lors des dernières législatives). Cet élu ne cherchera qu’à s’enrichir et à accéder à l’édifice du parlement en soudoyant les âmes corrompues, devenant ainsi le rouage rouillé d’un dispositif politique désuet.
    La solution à cette crise politique se trouve dans la constitution marocaine. Cette dernière qui n’a guère subi de vraies réformes depuis son adoption mitigée. C’est en adoptant une constitution allouant un vrai pouvoir aux institutions politiques, garantissant l’établissement d’un système démocratique honnête et reflétant la volonté du peuple que le marocain renouera ses liens avec la politique, avec laquelle il a divorcé depuis des années.
    La séparation des pouvoirs et leur répartition adéquate entre le palais et les institutions de gouvernance sera le garant de la continuité du développement social connu par le pays. Car quoi qu’on dise, ce dit développement ne pourra continuer sans être accompagné en parallèle avec des réformes novatrices qui sont devenues de plus en plus une nécessité ces derniers temps.
    Cette dite séparation permettra au peuple d’être le juge de ses députés et de son gouvernement. Ce qui assurera certainement au palais un attachement inconditionnel à son peuple qui ne se posera plus de doutes sur les mesures entreprises par ce dernier.
    Certes le taux d’analphabétisme bat encore des records avec ses 40%, le taux d’insouciance politique atteint encore plus, mais cela n’est pas une excuse pour sombrer dans l’autoritarisme ou dans le concept du despotisme éclairé.
    N’y a-t-il pas dans chaque région du Maroc des honnêtes hommes et femmes voulant servir leur pays ? Rares sont-ils certes, mais je suis sur et certain qu’ils sont là et qu’ils luttent pour le bien de cette patrie tant aimée. Les mères marocaines n’enfantent pas que fourbes …
    On a marre de la corruption, du système éducatif pourri, du clientélisme et de l’oppression des libertés. Même le plus analphabète de nous se sent trahi lorsqu’il se voit exiger un petit pot de vin aux administrations publiques, quand il sait que Fodail Aberkane est mort dans un commissariat il y a quelques semaines sous la torture, quand il voit Chakib El Khayari incarcéré pour avoir dénoncé les ripoux, et les exemples, ce n’est malheureusement pas ce qui manque.
    C’est en revisitant la constitution, en combattant le laxisme politique et en dénonçant les corrompus que le Maroc entamera une nouvelle page de son histoire guidée par son roi bien aimé, symbole de l’unité de la nation. Ce qui permettra à la patrie de relever tous les défis et devenir l’une des plus belles démocraties en Afrique et au monde arabe, car pour ne pas se mentir, une démocratie, le Maroc n’en est pas une !
    Mehdi Zahraoui
    Source : Lakom, 29/01/2011
  • Mur et moulins à vent

    Depuis des décennies, une fausse idée, une aberration a été érigée en dogme et en évidence par les gouvernants et les élites politiques et intellectuelles arabes, à savoir que les peuples arabes étaient nés pour la servitude, qu’ils n’étaient pas aptes à la démocratie. De là, à affirmer que ces peuples avaient les dirigeants qu’ils méritaient, il n y’avait qu’un pas qui a été vite franchi. Une approche que les dirigeants occidentaux n’ont pas hésité à instrumentaliser pour justifier leur soutien aux potentats arabes et à leurs régimes totalitaires. En fait, une telle attitude n’exprime rien d’autre qu’un mépris total et profond pour les peuples arabes. Une insulte à leur intelligence.
    Mais, les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte ont apporté un démenti cinglant à ses affirmations, car se sont les peuples qui sont descendus dans la rue pour réclamer justice, respect, dignité et liberté, pour exprimer une révolte contre les dictateurs.
    De véritables intifada populaires.
    Trop c’est trop.
    Des intifadas où étaient criante l’absence des élites politiques et intellectuelles arabes calfeutrées qu’elles sont dans leur tour d’ivoires, dans leurs condescendances. En un mot dans le mépris total de leurs peuples.
    Ces soulèvements ont traduit, par ailleurs, et dans les faits, la volonté des peuples tunisiens et égyptiens de prendre en main leurs destins. De le. forger. Pour cela, il aura fallut abattre le mur de la peur, laquelle a désormais changé de camps.
    Dans ces intifada, la jeunesse a joué un rôle de premier plan. Une jeunesse que l’on disait apolitique. En fait, elle l’est dans le sens ou elle rejette la politique prônée par les partis et les élites de leurs pays et dans laquelle elle ne se reconnaissait pas.

    Et pour se faire, ces jeunesses ont eu recours à de nouvelles armes, celles mises à leurs dispositions par les nouveaux instruments de communication : les réseaux sociaux de communication (twitter, facebook ), ainsi que le recours à la « proxy », technique qui permet d’informer anonymement (voire le rôle déterminant joué par le mouvement égyptien du 6 avril).
    A travers ces intifadas ont a assisté aussi à la transformation d’une révolte, « acte spontané, né d’une indignation, d’un ras le bol, d’un excès de désespoir » (1) en une révolution, celle-ci. « prônant un changement radical d’homme, d’institutions et de façon de penser » (1).
    Une mutation qui, pour se faire, impliquait que l’exaspération du départ entre en résonnance avec les aspirations profondes de toutes les composantes du peuples (élite, classe moyenne et populaire). Ce qui fut le cas en Tunisie et en Egypte.
    Par ailleurs, c’est la première fois que, dans le monde arabe, un peuple vient à bout d’un régime et chasse un dictateur.
    Ces soulèvements s’inscrivent dans le sillage d’actes posés par de simples citoyens comme ce fut le cas avec Alla Ben Abdellah au Maroc, Ferhat Hachad en Tunisie. De simples citoyens qui ont changé le cours de l’histoire.
    Autres leçons de ces intifadas :
    – Mise à nu du mythe de la menace islamiste brandie par les potentats arabes pour légitimer leurs dictatures et leurs refus de toute démocratisation.
    – L’instrumentalisation par l’occident de cette menace islamiste pour apporter son soutien aux régimes arabes totalitaires car garantissant ses intérêts.
    – La prospérité économique n’est pas tout pour une nation du fait que la démocratie est nécessaire pour garantir une juste répartition de cette richesse.
    – La prééminence du statut de citoyens sur celui de militaire lorsque le destin d’une nation est en jeux.
    – La faculté des peuples arabes à manifester et revendiquer pacifiquement leurs droits, sans basculer nécessairement dans le chaos et la siba.
    Pour conclure sur le cas marocain, ce proverbe chinois : « Lorsque se lève le vent du changement, certains érigent des murs, d’autres construisent des moulins avent ».
    (1)-Jean Tulard, historien français
    Khalid Jamai
    Source : Lakom, 01/02/2011
  • Nouveau panorama politique au monde

    Les derniers événements sont d’une grande trancendance pour le panorama géopolitique du monde. Le plus important a été le soutien honteux que la grande démocratie occidentale a donné, parfois avec des silences et d’autres avec discours d’appui, aux dictateurs comme Moubarak (Égypte), Ben Ali (Tunis) ou Mohamed VI (le Maroc). 
    Ces jours-ci, Internet a continué d’être un pilier fondamental dans le déclenchement de quelques révoltes qui manquent d’un leader et qui surgissent de l’initiative populaire la plus pure. Un autre événement non moins important est la perte de soutien subi par Israël dans la région : Mubarak, le grand allié égyptien, tombe; la Jordanie tremble entre des révoltes et le roi remodèle le pouvoir; le Liban manque d’un gouvernement tandis que le Hezbollah récupère des forces; la Turquie toujours agacée par l’assaut de la flottille solidaire destinée à Ghaza qui a coûté la vie à neuf activistes turcs; l’Iran se jette dans les bras de la Russie pour esquiver de nouvelles sanctions; au Maroc, le roi Mohamed VI se rend à Paris et redéploie une partie de ses forces stationnées au Sahara Occidental dans le nord du Maroc en prévision d’une révolte populaire.
    Dans ce contexte, s’ouvre le Forum Social Mondial à dakar.

    D’après l’express.be, commentant les évènements d’Egypte et de Tunisie où les manifestations de rue ont contraint le président Zine El Abidine Ben Ali à la fuite le 14 janvier, Mohamed Kabbas, syndicaliste marocain de 65 ans, a estimé que « la pression de la rue, c’est ça qui donne des résultats ».

    « Jeunes Magrébins, allez-y, en avant pour que la démocratie s’établisse dans le bon sens », a ajouté ce militant de l’Union générale des travailleurs marocains (UGTM).

    Les Sénégalais qui accueillent le forum ont rappelé qu’ils étaient eux aussi confrontés à de graves difficultés sociales et économiques.

    Une femme brandissait ainsi une pancarte sur laquelle on pouvait lire « Dans les ténèbres jusqu’à quand ? », en référence aux longues et innombrables coupures d’électricité qui exaspèrent de plus en plus les Sénégalais.

    C’est la deuxième fois depuis sa création en 2001 à Porto-Alegre, au Brésil, que le Forum a lieu en Afrique après celui de Nairobi en 2007.

    « L’Afrique illustre l’un des plus grands échecs de trois décennies des politiques néolibérales », indique le dossier de presse du FSM. « En réaction, les mouvements sociaux et les citoyens du monde se joignent aux peuples africains qui refusent de payer le prix des crises actuelles dans lesquelles ils n’ont aucune responsabilité », ajoute-t-il.

    Le Sénégal, pays musulman d’accueil du FSM dirigé depuis onze ans par Abdoulaye Wade, fervent partisan du libéralisme, est confronté depuis des mois à des manifestations régulières et souvent violentes de jeunes.

    Désespérés, confrontés au chômage et sans avenir, ils prennent prétexte des coupures d’électricité récurrentes pour exprimer leur colère à un an d’une présidentielle à laquelle Wade, 83 ans, entend se présenter pour un troisième mandat.

  • La jeunesse marocaine fait pression sur Mohamed VI

    12.OOO jeunes utilisent Facebook comme moyen de pression sur Mohamed VI au Maroc

    Encore une fois, nous recommençons à parler du pouvoir indubitable de la web en général et du phénomène des réseaux sociaux et de la situation que le Maroc vit avec Facebook. Là, on a créé un groupe qui sert comme plate-forme de protestation, dans laquelle on demande à Mohamed VI d’abroger quelques points de la Constitution. La donnée inquiétante pour ce gouvernement est que cette idée est suivie par 12.000 jeunes marocains.

    Dans ce groupe l’on revendique principalement l’annulation de quelques articles qui donnent pratiquement un pouvoir absolu au gouvernant, que l’on essaie de mettre fin à la forte corruption et que les prisonniers dénommés de conscience soient libérés. De fait, même une marche de protestation a été convoquée à Casablanca, par conséquent cet activisme n’est pas seulement virtuel.

    Oussama El Khlifi, la tête visible d’un appel à Facebook convoquant des manifestations le 20 février dans les principales villes du Maroc, reconnaît avoir reçu des appels anonymes avec des menaces de mort, et malgré ça il poursuit son initiative.


    Finalement, le gouvernement de ce pays a réagi à tout cela avec assez de sérénité et en reconnaissant la liberté d’expression sur le réseau, à condition que l’on respecte la légalité (ou ce qu’ils entendent par légalité) et les « intérêts suprêmes du pays ».
    Source : ADSL Ayuda, 06/02/2011