Mois : janvier 2011

  • Le Front Polisario veut «sauver le processus des négociations»

    Le Front Polisario a attiré l’attention du Conseil de sécurité de l’ONU sur la nécessité de sauver le processus des négociations avec le Royaume du Maroc, dans un communiqué rendu public, jeudi, sanctionnant les travaux d’une session du Secrétariat national du Front. «Aujourd’hui, plus que jamais, il est nécessaire de sauver le processus des négociations à travers toutes les pressions et les sanctions nécessaires contre le gouvernement du Maroc, pour l’amener à se conformer à la légalité internationale », a déclaré dans un communiqué l’instance dirigeante du Front Polisario, qui a réitéré la volonté de la partie sahraouie à coopérer « pleinement » avec le secrétaire général de l’ONU et son Envoyé personnel dans leurs efforts en vue d’aboutir à une solution devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, avertissant que le rejet du Maroc de discuter les propositions d’une solution, conduira le processus de négociation vers l’impasse. 

    Le Front Polisario a appelé à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis, à mettre fin aux procès inéquitables contre les activistes sahraouis des droits de l’Homme et à faire toute la lumière sur le sort des disparus, afin de renforcer la confiance et créer une atmosphère nécessaire à la réussite du processus de négociations, at- on souligné. Par ailleurs, la même instance du Front Polisario, a appelé le gouvernement espagnol, étant la puissance administrante du Sahara Occidental, selon le droit international, à assumer ses responsabilités juridique, morale et historique dans la décolonisation de ce territoire et à coopérer pleinement dans la recherche d’une solution devant garantir l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination à travers un référendum libre, équitable et impartial. Le secrétariat national, a également formulé l’espoir de voir la France, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité adopter une approche positive, pour la relance du processus des négociations sur la base des résolutions des Nations unies et le respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental. 

    Enfin, le Front Polisario a demandé à l’Union européenne de jouer un rôle constructif pour parvenir à une paix durable fondée sur une solution juste qui respecte les conventions internationales et les valeurs fondatrices de l’UE, l’appelant à exclure les eaux territoriales du Sahara Occidental des accords de pêche entre le Maroc et l’Union européenne.

    «SITUATION HUMANITAIRE ALARMANTE» 
     
    Nina Niderbo, membre des associations du système des Nations unies, a déploré, jeudi à Alger, la « situation humanitaire alarmante » que vivent les Sahraouis dans les camps de réfugiés. Nina Niderbo, qui a relevé la bonne organisation qui caractérise la vie dans les camps de réfugiés sahraouis, a lancé, à cette occasion, un appel urgent en direction de la communauté internationale pour qu’elle apporte une aide humanitaire plus conséquente aux Sahraouis qui souffrent depuis plus de 35 ans. « La situation humanitaire est alarmante et les Sahraouis manquent de tout, notamment, de nourriture et de médicaments », a-t-elle déploré, dans une déclaration à la presse à l’issue d’un entretien avec le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Mahrez Lamari. 

    Nina Niderbo, qui est également membre du Mouvement de solidarité norvégien avec la cause sahraouie, a affirmé que malgré cette situation difficile, les responsables sahraouis font de leur mieux pour organiser la vie dans les camps de réfugiés à travers, notamment, la construction d’écoles et d’hôpitaux. Elle a précisé qu’au terme de sa mission elle aura à établir deux rapports, un en direction du ministère norvégien des Affaires étrangères et un autre pour son ONG (associations du système des Nations unies), qui l’a chargée de cette mission, dans un souci de mobiliser des aides humanitaires plus conséquentes aux Sahraouis. « Ma visite dans les camps de réfugiés sahraouis est un message de solidarité avec le peuple du Sahara occidental dans sa lutte pour l’exercice de son droit à l’autodétermination », a-t-elle ajouté. Elle a saisi cette occasion pour lancer un appel pressant au système des Nations unies pour qu’il agisse pour mettre fin aux violations des droits de l’homme dans les territoires occupés.Et de conclure : « Tout silence nourrit l’injustice et encourage la politique coloniale du Maroc.»

     F. H. 
    Le Courrier d’Algérie, 2/1/2011

  • Le « machin » s’égare à El Aaiun

    Le Front Polisario a terminé l’année 2010 en exhortant le Conseil de sécurité de l’ONU à « sauver » le processus de négociations qu’il mène depuis des années avec le Maroc pour… rien. Le machin ? Il s’est avéré incapable de quoi que ce soit lorsqu’il s’agit de faire avancer le règlement de la question du Sahara occidental dans le cadre de la légalité internationale et de ses propres résolutions. Les puissances néocoloniales veillent au grain, et il serait même prêt à adopter, s’il le pouvait, les reculs spectaculaires de Peter van Walsum libérant le passage aux thèses marocaines. Le Conseil de sécurité n’a même pas trouvé le moyen de dépêcher une commission d’enquête que la planète demandait pour faire la lumière sur l’assaut sanguinaire contre les milliers de campeurs civils de Gdeim Izik et la sauvage répression des autochtones d’El-Ayoun durant les journées du 8 et 9 novembre 2010. Il a suffi qu’au Conseil de sécurité, Paris y mette son veto et que Madrid appuie tacitement ce choix contre le seul territoire… hispanophone du Maghreb. 
    Le parapluie tricolore, accordé sans réserve ni pudeur à l’ancien-nouveau protectorat, pousse le makhzen à plus d’audace. A plus d’expansionnisme pourrait-on dire si l’on prenait en considération la dangereuse évolution qui se fait jour sur la scène politique marocaine. Sur le flan ouest de la RADP, les gens s’enhardissent et parlent dans des réunions officielles de récupérer cette fois le « Sahara oriental » et non plus le Sahara occidental. On parle de reprendre Tindouf, Kenadsa et même « Colomb Béchar (appellation de Béchar du temps de la colonisation) », et on cite, pour justifier l’expansionnisme, le cas de Marocains disposant encore d’actes de propriété dans ces villes algériennes. A ces apprentis sorciers, il est vivement conseillé de lire le démineur, livre qui contient le témoignage de notre regretté confrère Abdelmalek Ouasti sur les hectolitres de sang versé durant la guerre par nos chouhada le long de « la ligne Challes », de triste mémoire. Toute terre arrachée à la France coloniale est algérienne et le restera jusqu’à la réalisation, inch’Allah, d’un Maghreb uni qui fera disparaître à jamais ces maudites frontières pour qu’on n’ait plus besoin de les rouvrir. Ce qui n’est pas pour demain, à lire les révélations de WikiLeaks. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 2/1/2011
  • Willy Meyer : « Au Sahara, le Maroc veut imposer sa loi »

    L’eurodéputé espagnol Willy Meyer a été refoulé du Sahara occidental alors qu’il venait s’informer sur les affrontements entre l’armée marocaine et la population Sahraoui. Il dénonce le Maroc qui ne respecte pas ses engagements de dialogue sur la question du statut de la région.

    Les tensions sont de nouveau vives au Sahara occidental. Des affrontements entre la police marocaine et la population sahraoui ont coûté depuis deux semaines la vie à onze habitants et huit policiers dans la région d’El Aioun. Mardi 9 novembre, dans le cadre de l’ONU, le dialogue entre les parties pour mettre fin au conflit territorial africain le plus ancien n’a abouti à rien. L’avant veille, l’europarlementaire espagnol du parti Gauche Unie Willy Meyer, venu visiter les lieux en tant qu’observateur a été refoulé et trois journalistes espagnols ont été arrêtés et viennent d’être expulsés.
    La dispute autour de la souveraineté sur le Sahara Occidental oppose le Maroc et les forces indépendantistes du Front Polisario depuis 1975. Rabat propose que l’ancienne colonie espagnole se transforme en entité autonome intégrée dans le Royaume, tandis que le Polisario propose un référendum auprès de la population sahraoui avec, en option, la possibilité de l’indépendance.
    L’Espagne, administrateur du processus de décolonisation, est coincée entre deux feux. D’un côté une population qui exige au gouvernement de Zapatero de défendre l’option du référendum et les droits de la presse espagnole bafoués par les autorités marocaines. De l’autre, le Maroc, qui voudrait voir le Royaume ibérique reconnaitre sa souveraineté sur le Sahara. Début Novembre, Taïeb Fassi Fihri, ministre aux Affaires Étrangères marocain, accusait la presse espagnole de « désinformer et de ne pas aider les gouvernements dans la résolution du conflit« .

    Pourquoi cette nouvelle tension dans un conflit qui semblait endormi ?

    Parce que la force d’occupation marocaine veut imposer sa loi à base de répression et sans témoins. C’est-à-dire, imposer la souveraineté marocaine sur le Sahara sans passer par la résolution de l’ONU qui exige une solution de consensus entre les parties. Justement, la pression exercée en parallèle sur la presse espagnole – et française, d’ailleurs – répond à une stratégie bien ficelée de la part des autorités du Maroc pour imposer définitivement son occupation du Sahara Occidental.

    L’attitude de l’UE envers le Maroc devrait-elle changer en conséquence ?

    D’abord, c’est l’Espagne qui ne joue pas son rôle en regardant ailleurs et en laissant le peuple du Sahara sans défense. Ensuite, le Maroc est le seul pays au monde à avoir signé avec l’Union européenne un Accord d’Association Privilégiée dont la clause numéro 2 exige du Maroc qu’il respecte les Droits de l’Homme. Ceci n’est pas le cas, et si Catherine Ashton [Haute Représentante européenne aux Affaires Étrangères] ne demande pas aux autorités marocaines des garanties de respect de cet Accord, elle devrait agiter la menace de sa suspension. En tout cas, c’est un leurre que de penser que le Maroc se dirige vers un modèle de démocratie respectueuse des Droits de l’Homme.

    Quelle est la responsabilité de la France dans cette affaire ?

    Quoique moins importante que celle de l’Espagne, elle reste considérable. La France défend ses intérêts économiques dans la zone du Maghreb et se range systématiquement aux côtés du Maroc. Mais au moins la France défend ses journalistes quand ceux-ci sont expulsés ou agressés. [Le Maroc a permis à nouveau l’entrée de journalistes français dans le territoire du Sahara].

    Quels sont les soutiens européens envers le peuple sahraoui ?

    En Europe, la solidarité avec eux est transversale. Elle touche pratiquement tous les groupes politiques du Parlement et tous les pays quant à l’exigence d’une cessation des hostilités de la part de l’armée marocaine. Le problème c’est que l’Espagne n’exerce pas son rôle d’administrateur du processus de décolonisation et laisse le Maroc imposer sa solution de manière unilatérale. 
     
  • Les armes parleront-elles de nouveau ?

    En novembre de l’année dernière, le Makhzen a franchi un nouveau pas dans la répression à l’encontre du peuple sahraoui. Une féroce répression s’abattit sur la population d’El Ayoun, faisant des dizaines morts et des centaines de blessées. Les évènements du camp de Gdeim Izik près d’El Ayoun occupée où s’étaient réfugiés plus de 25.000 Sahraouis pour protester pacifiquement contre l’occupation marocaine, a provoquée une onde de choc auprès de la communauté internationale. Désormais, la situation des Sahraouis qui subissent depuis plus de trente ans le joug des forces occupantes marocaines est vue autrement. Les images et les témoignages de personnes étrangères qui ont pu visiter le camp ont révélé la brutalité de l’armée marocaine, qui a utilisé des gaz lacrymogènes, l’eau chaude, des pierres et des bâtons pour détruire le camp de Gdeim Izik où campaient plus de vingt mille Sahraouis, en majorité des femmes, enfants et personnes âgées pour détruire le camp et forcer les milliers de personnes à aller à pied vers la ville d’El Ayoun occupée. 
    Ces actes inqualifiables ont mis à nu la politique du Roi et faussent tous ses calculs visant à faire admettre son plan d’autonomie au Sahara Occidental. Réagissant à l’attaque lancée par l’armée marocaine contre un camp de civil Sahraouis à El Ayoun,  l’Union Africaine a exprimé sa préoccupation et a invité le Maroc à créer des conditions « plus propices » à la recherche d’une solution durable au différend sur le Sahara occidental. L’UA réaffirme également son soutien aux efforts entrepris par l’ONU pour trouver une solution au conflit, « conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, pour permettre l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Cette position est celle qui recueille aujourd’hui le maximum de consensus au sein de la communauté internationale. 
    L’Onu, elle aussi a réagi. Le Conseil de sécurité de l’Onu après une réunion, qui a duré plus de trois heures, consacrée aux derniers événements tragiques au Sahara occidental a demandé l’envoi d’une commission d’enquête. La demande de l’envoi d’une mission d’enquête de cette instance internationale à El Ayoun a été refusée par la France. Le veto français, n’a pas permis l’envoi d’une commission d’enquête et le Conseil de sécurité s’est contenté de déplorer la violence qui se sont produits dans le camp sahraoui Gdeim Izik et qui ont causé la mort de 21 manifestants pacifistes sahraouis et un citoyen espagnol. 
    Le parlement européen a réagi violemment en condamnant les attaques marocaines contre les campements d’El Ayoun. Dans leur résolution en novembre dernier, les eurodéputés se sont dits « choqués » par la violence marocaine contre des civils sahraouis ainsi que par l’usage de la force le jour même de l’ouverture, à New York, du troisième cycle de pourparlers informels sur le statut du Sahara occidental. Des pourparlers qui ne visent en fait qu’à gagner du temps pour le Maroc. Il est certain que l’année 2011 sera l’année du grand choix pour les Sahraouis et la communauté internationale. 
    La situation de l’aveu même de Christopher Ross devient « intenable ». Il ne reste pour les autorités marocaines que de se soumettre à la légalité internationale ou à en porter l’entière responsabilité au cas où les Sahraouis se verraient obligés de reprendre les armes pour libérer leur pays.
    S.B.
    Le Midi Libre, 2/1/2011
  • Le Front Polisario veut «sauver le processus des négociations»

    Le Front Polisario a attiré l’attention du Conseil de sécurité de l’ONU sur la nécessité de sauver le processus des négociations avec le Royaume du Maroc, dans un communiqué rendu public, jeudi, sanctionnant les travaux d’une session du Secrétariat national du Front. «Aujourd’hui, plus que jamais, il est nécessaire de sauver le processus des négociations à travers toutes les pressions et les sanctions nécessaires contre le gouvernement du Maroc, pour l’amener à se conformer à la légalité internationale », a déclaré dans un communiqué l’instance dirigeante du Front Polisario, qui a réitéré la volonté de la partie sahraouie à coopérer « pleinement » avec le secrétaire général de l’ONU et son Envoyé personnel dans leurs efforts en vue d’aboutir à une solution devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, avertissant que le rejet du Maroc de discuter les propositions d’une solution, conduira le processus de négociation vers l’impasse. 

    Le Front Polisario a appelé à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis, à mettre fin aux procès inéquitables contre les activistes sahraouis des droits de l’Homme et à faire toute la lumière sur le sort des disparus, afin de renforcer la confiance et créer une atmosphère nécessaire à la réussite du processus de négociations, at- on souligné. Par ailleurs, la même instance du Front Polisario, a appelé le gouvernement espagnol, étant la puissance administrante du Sahara Occidental, selon le droit international, à assumer ses responsabilités juridique, morale et historique dans la décolonisation de ce territoire et à coopérer pleinement dans la recherche d’une solution devant garantir l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination à travers un référendum libre, équitable et impartial. Le secrétariat national, a également formulé l’espoir de voir la France, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité adopter une approche positive, pour la relance du processus des négociations sur la base des résolutions des Nations unies et le respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental. 

    Enfin, le Front Polisario a demandé à l’Union européenne de jouer un rôle constructif pour parvenir à une paix durable fondée sur une solution juste qui respecte les conventions internationales et les valeurs fondatrices de l’UE, l’appelant à exclure les eaux territoriales du Sahara Occidental des accords de pêche entre le Maroc et l’Union européenne.

    «SITUATION HUMANITAIRE ALARMANTE» 
     
    Nina Niderbo, membre des associations du système des Nations unies, a déploré, jeudi à Alger, la « situation humanitaire alarmante » que vivent les Sahraouis dans les camps de réfugiés. Nina Niderbo, qui a relevé la bonne organisation qui caractérise la vie dans les camps de réfugiés sahraouis, a lancé, à cette occasion, un appel urgent en direction de la communauté internationale pour qu’elle apporte une aide humanitaire plus conséquente aux Sahraouis qui souffrent depuis plus de 35 ans. « La situation humanitaire est alarmante et les Sahraouis manquent de tout, notamment, de nourriture et de médicaments », a-t-elle déploré, dans une déclaration à la presse à l’issue d’un entretien avec le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Mahrez Lamari. 

    Nina Niderbo, qui est également membre du Mouvement de solidarité norvégien avec la cause sahraouie, a affirmé que malgré cette situation difficile, les responsables sahraouis font de leur mieux pour organiser la vie dans les camps de réfugiés à travers, notamment, la construction d’écoles et d’hôpitaux. Elle a précisé qu’au terme de sa mission elle aura à établir deux rapports, un en direction du ministère norvégien des Affaires étrangères et un autre pour son ONG (associations du système des Nations unies), qui l’a chargée de cette mission, dans un souci de mobiliser des aides humanitaires plus conséquentes aux Sahraouis. « Ma visite dans les camps de réfugiés sahraouis est un message de solidarité avec le peuple du Sahara occidental dans sa lutte pour l’exercice de son droit à l’autodétermination », a-t-elle ajouté. Elle a saisi cette occasion pour lancer un appel pressant au système des Nations unies pour qu’il agisse pour mettre fin aux violations des droits de l’homme dans les territoires occupés.Et de conclure : « Tout silence nourrit l’injustice et encourage la politique coloniale du Maroc.»

     F. H. 
    Le Courrier d’Algérie, 2/1/2011

  • Le "machin" s’égare à El Aaiun

    Le Front Polisario a terminé l’année 2010 en exhortant le Conseil de sécurité de l’ONU à « sauver » le processus de négociations qu’il mène depuis des années avec le Maroc pour… rien. Le machin ? Il s’est avéré incapable de quoi que ce soit lorsqu’il s’agit de faire avancer le règlement de la question du Sahara occidental dans le cadre de la légalité internationale et de ses propres résolutions. Les puissances néocoloniales veillent au grain, et il serait même prêt à adopter, s’il le pouvait, les reculs spectaculaires de Peter van Walsum libérant le passage aux thèses marocaines. Le Conseil de sécurité n’a même pas trouvé le moyen de dépêcher une commission d’enquête que la planète demandait pour faire la lumière sur l’assaut sanguinaire contre les milliers de campeurs civils de Gdeim Izik et la sauvage répression des autochtones d’El-Ayoun durant les journées du 8 et 9 novembre 2010. Il a suffi qu’au Conseil de sécurité, Paris y mette son veto et que Madrid appuie tacitement ce choix contre le seul territoire… hispanophone du Maghreb. 
    Le parapluie tricolore, accordé sans réserve ni pudeur à l’ancien-nouveau protectorat, pousse le makhzen à plus d’audace. A plus d’expansionnisme pourrait-on dire si l’on prenait en considération la dangereuse évolution qui se fait jour sur la scène politique marocaine. Sur le flan ouest de la RADP, les gens s’enhardissent et parlent dans des réunions officielles de récupérer cette fois le « Sahara oriental » et non plus le Sahara occidental. On parle de reprendre Tindouf, Kenadsa et même « Colomb Béchar (appellation de Béchar du temps de la colonisation) », et on cite, pour justifier l’expansionnisme, le cas de Marocains disposant encore d’actes de propriété dans ces villes algériennes. A ces apprentis sorciers, il est vivement conseillé de lire le démineur, livre qui contient le témoignage de notre regretté confrère Abdelmalek Ouasti sur les hectolitres de sang versé durant la guerre par nos chouhada le long de « la ligne Challes », de triste mémoire. Toute terre arrachée à la France coloniale est algérienne et le restera jusqu’à la réalisation, inch’Allah, d’un Maghreb uni qui fera disparaître à jamais ces maudites frontières pour qu’on n’ait plus besoin de les rouvrir. Ce qui n’est pas pour demain, à lire les révélations de WikiLeaks. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 2/1/2011
  • Willy Meyer : « Au Sahara, le Maroc veut imposer sa loi »

    L’eurodéputé espagnol Willy Meyer a été refoulé du Sahara occidental alors qu’il venait s’informer sur les affrontements entre l’armée marocaine et la population Sahraoui. Il dénonce le Maroc qui ne respecte pas ses engagements de dialogue sur la question du statut de la région.

    Les tensions sont de nouveau vives au Sahara occidental. Des affrontements entre la police marocaine et la population sahraoui ont coûté depuis deux semaines la vie à onze habitants et huit policiers dans la région d’El Aioun. Mardi 9 novembre, dans le cadre de l’ONU, le dialogue entre les parties pour mettre fin au conflit territorial africain le plus ancien n’a abouti à rien. L’avant veille, l’europarlementaire espagnol du parti Gauche Unie Willy Meyer, venu visiter les lieux en tant qu’observateur a été refoulé et trois journalistes espagnols ont été arrêtés et viennent d’être expulsés.
    La dispute autour de la souveraineté sur le Sahara Occidental oppose le Maroc et les forces indépendantistes du Front Polisario depuis 1975. Rabat propose que l’ancienne colonie espagnole se transforme en entité autonome intégrée dans le Royaume, tandis que le Polisario propose un référendum auprès de la population sahraoui avec, en option, la possibilité de l’indépendance.
    L’Espagne, administrateur du processus de décolonisation, est coincée entre deux feux. D’un côté une population qui exige au gouvernement de Zapatero de défendre l’option du référendum et les droits de la presse espagnole bafoués par les autorités marocaines. De l’autre, le Maroc, qui voudrait voir le Royaume ibérique reconnaitre sa souveraineté sur le Sahara. Début Novembre, Taïeb Fassi Fihri, ministre aux Affaires Étrangères marocain, accusait la presse espagnole de « désinformer et de ne pas aider les gouvernements dans la résolution du conflit« .

    Pourquoi cette nouvelle tension dans un conflit qui semblait endormi ?

    Parce que la force d’occupation marocaine veut imposer sa loi à base de répression et sans témoins. C’est-à-dire, imposer la souveraineté marocaine sur le Sahara sans passer par la résolution de l’ONU qui exige une solution de consensus entre les parties. Justement, la pression exercée en parallèle sur la presse espagnole – et française, d’ailleurs – répond à une stratégie bien ficelée de la part des autorités du Maroc pour imposer définitivement son occupation du Sahara Occidental.

    L’attitude de l’UE envers le Maroc devrait-elle changer en conséquence ?

    D’abord, c’est l’Espagne qui ne joue pas son rôle en regardant ailleurs et en laissant le peuple du Sahara sans défense. Ensuite, le Maroc est le seul pays au monde à avoir signé avec l’Union européenne un Accord d’Association Privilégiée dont la clause numéro 2 exige du Maroc qu’il respecte les Droits de l’Homme. Ceci n’est pas le cas, et si Catherine Ashton [Haute Représentante européenne aux Affaires Étrangères] ne demande pas aux autorités marocaines des garanties de respect de cet Accord, elle devrait agiter la menace de sa suspension. En tout cas, c’est un leurre que de penser que le Maroc se dirige vers un modèle de démocratie respectueuse des Droits de l’Homme.

    Quelle est la responsabilité de la France dans cette affaire ?

    Quoique moins importante que celle de l’Espagne, elle reste considérable. La France défend ses intérêts économiques dans la zone du Maghreb et se range systématiquement aux côtés du Maroc. Mais au moins la France défend ses journalistes quand ceux-ci sont expulsés ou agressés. [Le Maroc a permis à nouveau l’entrée de journalistes français dans le territoire du Sahara].

    Quels sont les soutiens européens envers le peuple sahraoui ?

    En Europe, la solidarité avec eux est transversale. Elle touche pratiquement tous les groupes politiques du Parlement et tous les pays quant à l’exigence d’une cessation des hostilités de la part de l’armée marocaine. Le problème c’est que l’Espagne n’exerce pas son rôle d’administrateur du processus de décolonisation et laisse le Maroc imposer sa solution de manière unilatérale. 
     
  • Transfert d’un activiste sahraoui des droits de l’homme à l’hôpital d’Agadir (Maroc)

    Agadir (sud du Maroc), 31/12/2010 (SPS) L’administration pénitentiaire de la prison d’Ait Melloul (Maroc) à Agadir, a transporté mardi, le prisonnier politique sahraoui, Yahya Mohamed El Hafed Iaaza à l’hôpital d’Agadir, en raison de la détérioration de son état de sa santé, a rapporté une source du ministère des territoires occupés et des communautés sahraouies établies à l’Etranger.

    M. Yahya, avait demandé un traitement médical et une attention pour son état de santé, sachant qu’il souffre des douleurs et des maladies chroniques, comme l’asthme, le rhumatisme, douleur d’estomac et les hémorroïdes depuis de sa grève de la faim de plus de deux mois qu’il a mené en 2009, a précisé la même source.

    D’autre part, le prisonnier politique sahraoui, Salama Charafi a été lui aussi transféré jeudi, à l’hôpital suite des douleurs rénales et cardiaques en raison de grève de la faim et aux mauvais traitements de la part de l’administration pénitentiaire marocaine, a-t-on ajouté.

    Yahya Mohamed El Hafed Iaaza, âgé de 44 ans et père de trois enfants, purge une peine de 15 ans de prison ferme pour ses positions politiques en faveur de l’indépendance du Sahara occidental depuis son arrestation, le 29 février 2008 à Tan Tan au sud du Maroc, alors que Salama Charafi, (30 ans) est condamné à quatre ans de prison ferme depuis son arrestation le 18 mars 2008 dans la même ville, pour sa participation aux manifestations appelant au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, rappelle-t-on. (SPS).

  • Le Front Polisario demande au Conseil de sécurité de sauver le processus des négociations

    Chahid El Hafed (camps de réfugiés), 31/12/2010 (SPS) Le Front Polisario, a attiré l’attention du Conseil de sécurité de l’ONU sur la nécessité de sauver le processus des négociations avec le Royaume du Maroc, dans un communiqué publié jeudi, sanctionnant les travaux d’une session ordinaire du Secrétariat national (SN) du Front Polisario.

    « Aujourd’hui, plus que jamais, il est nécessaire de sauver le processus des négociations à travers toutes les pressions et les sanctions nécessaires contre le gouvernement du Maroc, pour l’amener à se conformer à la légalité internationale », a déclaré la déclaration de la plus haute instance politique du Front Polisario, dont une copie est parvenue à SPS.

    Le SN a réitéré la volonté de la partie sahraouie à coopérer pleinement avec le SG général de l’ONU et son Envoyé personnel dans leurs efforts en vue d’aboutir à une solution devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, avertissant que « le rejet du Maroc de discuter les propositions d’une solution, conduira le processus de négociation vers l’impasse. »

    Le SN a appelé à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis, à mettre fin aux procès inéquitables contre les activistes sahraouis des droits de l’homme et à faire toute la lumière sur le sort des disparus, afin de renforcer la confiance et créer une atmosphère nécessaire à la réussite du processus de négociations, a-t-on souligné.

    Par ailleurs, le SN a appelé le gouvernement espagnol, étant la puissance administrante du Sahara occidental, selon le Droit international, à « assumer ses responsabilités juridique, morale et historique dans la décolonisation de ce territoire et à coopérer pleinement dans la recherche d’une solution devant garantir l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination à travers un référendum libre, équitable et impartial ».

    Il a également formulé l’espoir de voir « la France, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité adopter une approche positive, pour la relance du processus des négociations sur la base les résolutions des Nations Unies et le respect des droits de l’homme au Sahara occidental ».

    Et enfin, le SN du Front Polisario, a demandé à l’UE de jouer un « rôle constructif » pour parvenir à une paix durable fondée sur une solution juste qui respecte les conventions internationales et les valeurs fondatrices de l’UE, l’appelant à « exclure les eaux territoriales du Sahara occidental des accords de pêche entre le Maroc et l’Union européenne ». (SPS).

  • Le niveau de militarisation des territoires sahraouis occupés a augmenté

    ROME– Le niveau de militarisation dans les territoires occupés du Sahara occidental a augmenté ces derniers temps, créant « l’exaspération » des Sahraouis, écrit jeudi un journaliste du quotidien italien Europa, de retour d’un reportage à Dakhla et El-Ayoun, villes sahraouies occupées. « Ce qui est sûr, c’est que dans les territoires occupés, le niveau de militarisation a augmenté, ajoutant à l’exaspération de la population », témoigne ce journaliste, qui rapporte les contrôles fastidieux, qui s’exercent partout, sur les étrangers se rendant au Sahara occidental (occupé par le Maroc depuis 1975, suite au retrait espagnol, ndds)
    APS, 1/1/2011