Mois : janvier 2011

  • Le Maroc chasse les jeunes sahraouis des territoires occupés

    Les médias espagnols et AFP ont annoncé l’arrivée, mercredi, aux Iles Canaries, d’un groupe de 20 sahraouis à bord d’une embarcation précaire après avoir participé dans la protestation du camp de Gdeym Izik. Leurs demandes d’asile politique ont été immédiatement déposées. « Le gouvernement entamera les démarches pertinentes en accord avec la loi », selon le ministre espagnol Alfredo Perez Rubalcaba.

    Selon le journal espagnol El Pais, qui cite des sources sahraouies, les autorités marocaines ont donné des « facilités » à la sortie de sahraouis dans les derniers jours, « dans le cadre de la stratégie que le Maroc a déjà exécuté en 2005 et qui consiste à faciliter la sortie de sahraouis incommodes pour les forces de sécurité ».

    Par conséquent, « il est très probable que les prochaines semaines verront davantage de « pateras » avec des sahraouis » commente un responsable sahraoui.

    Le Maroc avait refusé que l’ONU enquête sur le démantèlement du camp de Gdeym Izik et que la mission de l’ONU au Sahara Occidental, la MINURSO, jouissent de compétences en matière de droits de l’homme.

  • Le HCR, le Maroc et les visites familiales

    Aujourd’hui, vendredi 7 janvier 2011, le programme onusien d’interchange de visites entre les familles sahraouies des territoires occupés du Sahara Occidental et les camps de réfugiés sahraouis en Algérie. Le programme était suspendu depuis plus de dix mois à cause des obstructions marocaines qui visent à faire de ces visites un moyen de propagande moyennant l’intrusion d’éléments de la DST marocaine, alors que seul le HCR a le droit de désigner les bénéficiaires du programme. Théoriquement, le HCR a la liberté de contact avec la population concernée, ce qui n’est pas le cas, puisque le Maroc a essayé, depuis le début du plan de paix onusien, de mettre les institutions onusiennes travaillant au Sahara Occidental sous son contrôle. Le plus étrange dans cette histoire, c’est que le HCR, malgré l’insolence et la grossièreté des autorités marocaines, n’a jamais dit un mot pour protester ou dénoncer les agissements marocains.

    La position sahraouie a toujours été de demander au HCR de leur dire sur quelle base ils doivent les reprendre: sur la base du plan d’action de 2004 ou sur la base d’un nouvel accord qui reste à negocier? Le Front Polisario n’a pas reçu de réponse de la part du HCR. Pire encore, le HCR se laisse porter par les manoeuvres marocaines visant à faire du programme de visites un moyen de porter atteinte à la vie paisible dans les camps de réfugiés sahraouis. Ainsi, le HCR, a préparé conjointement avec les marocains un vol pour le 17 septembre 2010 sans consulter la partie sahraouie. Diaspora Saharaui a appris que dans l’avion il y avait une 20 de personnes presque tous de la tribu de Moustapha Ould Selma Ould Sidi Mouloud, des familles aisées que le Maroc a pris le soin d’engraisser et d’acheter leur soutien comme c’est propre à tout colonialisme. En Algérie, on les appelait les « Harkiyine ». Le but de ce vol était que les passagers arrivent à Tindouf ou à Rabouni pour manifester pour la libération de Moustapha. 

     
    Les sahraouis sont conscients du manque du sérieux du HCR depuis le début du processus de paix. Surtout depuis que Genève a décidé de couper les vivres aux réfugiés sahraouis pour faire pression sur le Polisario et l’amener à accepter la dénommée autonomie marocaine. Diaspora Saharaui a appris aussi que le délégué du HCR à El Aaiun a l’intention de se marier à une marocaine. Il faut reconnaître que les fonctionnaires onusiens aux territoires du Sahara Occidental occupés par le Maroc sont gâtés.

    Dans un article publié le 4 avril 2009 sous le titre « Deux hommes qui inspirent confiance », notre blog avait souligné le charisme de l’envoyé spécial Christopher Ross. Deux ans plus tard, nous avons le plaisir de voir un homme persévérant et têtu, deux caractéristiques qui agacent Rabat. Ross n’a pas l’intention de jeter l’éponge. C’est ce que les marocains désirent. Rappelons qu’au début, Rabat était réticent à accepter sa désignation. Il ne lâche pas les marocains et, selon ses propres termes, dans le but de trouver une solution basée sur le  droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Bien sûr, Mohamed VI, dans ses rêves de grand visionnaire, comme l’était son père, a voulu faire passer son plan d’autonomie comme une façon de s’autodéterminer. Ross n’est pas convaincu, puisque sa désignation était arrivée après le départ de Peter Van Walsum, le petit agent de Paris et Washington dont la mission était d’écraser les aspirations du peuple sahraoui.

    C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de négociations indirectes, directes, formelles, informelles qui n’ont rien donné, mais ce n’est pas pas assez pour convaincre Ross de partir. Il a l’intention de mener à bien la mission pour laquelle il a été choisi : amener la paix à une région embrasée depuis plus de 36 ans par les velléités expansionnistes de Rabat … et Paris.

    L’annonce de la reprise des visites familiales a suscité la joie de la presse internationale comme attendu par Rabat, mais pas celle des sahraouis. Ils sont conscients que les autorités marocaines acceptent ce programme parce qu’ils ont été contraints par la communauté internationale. Si vous voulez la joie des sahraouis, dites-leur que le Maroc a décidé de se plier à la volonté de l’ONU et a ouvert une brèche dans le mur de la honte pour permettre les visites par voie terrestre. Parce que des vols de 20 personnes par mois ou par semestre, c’est carrément une farce pour se moquer des sahraouis et le HCR s’adonne si bien à ce jeu marocain. A  cela s’ajoute que le pouvoir marocain vient d’annoncer le mensonge du démantèlement d’un réseau terroriste à Amgala. Mauvaise nouvelle pur le HCR, le Maroc va refuser l’ouverture du mur de défense « pour des raisons liées au terrorisme ». Rabat n’avait-il pas argué qu’il laissait le mur pour contrecarrer le terrorisme? Alors, le HCR continuera-t-il à faire le sourd et le muet face à l’intransigeance marocaine?

  • Le HCR, le Maroc et les visites familiales

    Aujourd’hui, vendredi 7 janvier 2011, le programme onusien d’interchange de visites entre les familles sahraouies des territoires occupés du Sahara Occidental et les camps de réfugiés sahraouis en Algérie. Le programme était suspendu depuis plus de dix mois à cause des obstructions marocaines qui visent à faire de ces visites un moyen de propagande moyennant l’intrusion d’éléments de la DST marocaine, alors que seul le HCR a le droit de désigner les bénéficiaires du programme. Théoriquement, le HCR a la liberté de contact avec la population concernée, ce qui n’est pas le cas, puisque le Maroc a essayé, depuis le début du plan de paix onusien, de mettre les institutions onusiennes travaillant au Sahara Occidental sous son contrôle. Le plus étrange dans cette histoire, c’est que le HCR, malgré l’insolence et la grossièreté des autorités marocaines, n’a jamais dit un mot pour protester ou dénoncer les agissements marocains.

    La position sahraouie a toujours été de demander au HCR de leur dire sur quelle base ils doivent les reprendre: sur la base du plan d’action de 2004 ou sur la base d’un nouvel accord qui reste à negocier? Le Front Polisario n’a pas reçu de réponse de la part du HCR. Pire encore, le HCR se laisse porter par les manoeuvres marocaines visant à faire du programme de visites un moyen de porter atteinte à la vie paisible dans les camps de réfugiés sahraouis. Ainsi, le HCR, a préparé conjointement avec les marocains un vol pour le 17 septembre 2010 sans consulter la partie sahraouie. Diaspora Saharaui a appris que dans l’avion il y avait une 20 de personnes presque tous de la tribu de Moustapha Ould Selma Ould Sidi Mouloud, des familles aisées que le Maroc a pris le soin d’engraisser et d’acheter leur soutien comme c’est propre à tout colonialisme. En Algérie, on les appelait les « Harkiyine ». Le but de ce vol était que les passagers arrivent à Tindouf ou à Rabouni pour manifester pour la libération de Moustapha. 

     
    Les sahraouis sont conscients du manque du sérieux du HCR depuis le début du processus de paix. Surtout depuis que Genève a décidé de couper les vivres aux réfugiés sahraouis pour faire pression sur le Polisario et l’amener à accepter la dénommée autonomie marocaine. Diaspora Saharaui a appris aussi que le délégué du HCR à El Aaiun a l’intention de se marier à une marocaine. Il faut reconnaître que les fonctionnaires onusiens aux territoires du Sahara Occidental occupés par le Maroc sont gâtés.

    Dans un article publié le 4 avril 2009 sous le titre « Deux hommes qui inspirent confiance », notre blog avait souligné le charisme de l’envoyé spécial Christopher Ross. Deux ans plus tard, nous avons le plaisir de voir un homme persévérant et têtu, deux caractéristiques qui agacent Rabat. Ross n’a pas l’intention de jeter l’éponge. C’est ce que les marocains désirent. Rappelons qu’au début, Rabat était réticent à accepter sa désignation. Il ne lâche pas les marocains et, selon ses propres termes, dans le but de trouver une solution basée sur le  droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Bien sûr, Mohamed VI, dans ses rêves de grand visionnaire, comme l’était son père, a voulu faire passer son plan d’autonomie comme une façon de s’autodéterminer. Ross n’est pas convaincu, puisque sa désignation était arrivée après le départ de Peter Van Walsum, le petit agent de Paris et Washington dont la mission était d’écraser les aspirations du peuple sahraoui.

    C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de négociations indirectes, directes, formelles, informelles qui n’ont rien donné, mais ce n’est pas pas assez pour convaincre Ross de partir. Il a l’intention de mener à bien la mission pour laquelle il a été choisi : amener la paix à une région embrasée depuis plus de 36 ans par les velléités expansionnistes de Rabat … et Paris.

    L’annonce de la reprise des visites familiales a suscité la joie de la presse internationale comme attendu par Rabat, mais pas celle des sahraouis. Ils sont conscients que les autorités marocaines acceptent ce programme parce qu’ils ont été contraints par la communauté internationale. Si vous voulez la joie des sahraouis, dites-leur que le Maroc a décidé de se plier à la volonté de l’ONU et a ouvert une brèche dans le mur de la honte pour permettre les visites par voie terrestre. Parce que des vols de 20 personnes par mois ou par semestre, c’est carrément une farce pour se moquer des sahraouis et le HCR s’adonne si bien à ce jeu marocain. A  cela s’ajoute que le pouvoir marocain vient d’annoncer le mensonge du démantèlement d’un réseau terroriste à Amgala. Mauvaise nouvelle pur le HCR, le Maroc va refuser l’ouverture du mur de défense « pour des raisons liées au terrorisme ». Rabat n’avait-il pas argué qu’il laissait le mur pour contrecarrer le terrorisme? Alors, le HCR continuera-t-il à faire le sourd et le muet face à l’intransigeance marocaine?

  • « Frantz Fanon a marqué l’histoire de l’Algérie, du tiers monde et de l’humanité toute entière»

    Frantz Fanon est un grand homme qui a marqué l’histoire de l’Algérie, du tiers monde et de l’humanité toute entière. Il était une personne exceptionnelle qui avait une grande fibre nationaliste et qui a lutté contre la colonisation.

    Entretien réalisé par M.D
    Echorouk : pourquoi avez-vous choisi d’écrire sur Frantz Fanon et non pas sur d’autres personnes qui ont marqué l’histoire de l’Algérie ?
    Abdelkader Benarab* : j’ai choisi Frantz Fanon pour plusieurs raisons. Tout d’abord par ce que je le vois comme algérien à part entière quoi qu’il est né en Martinique. Il a choisi l’Algérie comme pays d’adoption et comme sa véritable mère patrie. En plus de cela, il n’est secret pour personne que Frantz Fanon est un grand militant qui a rejoint les rangs du Front de Libération Nationale (FLN). Enfin, il est psychiatre et un homme de science qui est venu en Algérie et il a servi des centaines de musulmans algériens à l’hôpital de Joinville (Blida) durant l’occupation française. Il y ainsi au moins trois (3) principales raisons qui m’ont poussé à écrire sur ce grand homme.
    Echorouk : que doit-on retenir de Frantz Fanon ?
    Abdelkader Benarab : Frantz Fanon est un grand homme qui a marqué l’histoire de l’Algérie, du tiers monde et de l’humanité toute entière. Il était une personne exceptionnelle qui avait une grande fibre nationaliste et qui a lutté contre la colonisation. Il était parmi les plus grands militants tiers-mondistes. Ayant des convictions ferme et un grand esprit de militantisme, il a écrit une lettre à Léopold Senghor alors président du Sénégal lui demandait s’il était possible de venir au Sénégal pour servir ses frères sénégalais qui vivaient dans des conditions très difficiles. Mais Senghor ne lui a pas répondu. A ce moment il a eu une affectation du ministère français qui l’a envoyé à Joinville, à cette époque là, il avait à peine 28 ans.
    Echorouk : quelle était l’histoire de Frantz Fanon avec l’Algérie ?
    Frantz Fanon ne connaissait pas l’Algérie, mais quand il est venu et pris son poste en tant que psychiatre à l’hôpital de Joinville, la première chose qu’il a remarquée, c’est que le traitement des malades  n’était pas le même entre musulmans et français. Les arabes et musulmans étaient mis dans un coté et les français et européens dans un autre.  Il y a ce qu’on appelle une séparation de régime, une sorte de racisme médical. Frantz fanon était quelqu’un qui bouillonne, il avait une grande flamme de nationalisme, ainsi il s’est révolté contre ces méthodes là et il a tenté de les combattre. Il était contre l’isolement des malades de leur environnement socioculturel. Quand il  traitait les musulmans, il tenait toujours en compte les dimensions religieuse, sociale et culturelle des malades. En replaçant le malade don son environnement algérien et il a obtenu des résultats assez importants.
    Echorouk : comment-avait-t-il rejoint le FLN ?
    Abdelkader Benarab : les conflits avec l’administration et les responsables français ont commencé suite à ces bons résultats obtenus. L’administration jugeait que Frantz Fanon est sorti du rang, par conséquent, il était vu comme un rebelle. Suite à ces problèmes, il a remis sa démission. Il s’est exilé à Manouba en Tunisie et c’est là qu’il a rejoint une équipe du FLN qui activait là bas à cette époque. Frantz Fanon a joué un grand rôle dans la création du journal el Moudjahed. Il même occupait le poste de rédacteur en chef de ce journal en Tunisie. Vu son militantisme exemplaire et son aversion pour colonialisme et l’injustice, il  est aperçu comme un homme dangereux  pour la France. Pour mettre fin à son combat, l’administration coloniale a tenté de l’assassiner à deux reprises. Mais il a pu écharper à deux attentats le premier au Maroc duquel il est sorti avec des blessures le deuxième en Italie.
    Echorouk : comment Frantz Fanon était-t-il vu en France à cette époque là ?
    Abdelkader Benarab : Frantz Fanon est un martiniquais c’est-à-dire un français. Pour l’administration coloniale il a trahi la France et a servi l’Algérie et le tiers monde.Il a, en outre, remis en cause la psychiatrie coloniale, c’est-à-dire qu’il a remis en cause le colonialisme. Par-dessus tout cela, il a rejoint l’Algérie, a soutenu avec toutes ses forces sa cause juste et a adhéré à la thèse révolutionnaire algérienne. Donc le procès que lui a été fait par la France et même certains penseurs français était très dur.
    Echorouk : pouvez vous nous parlez un peu de ses œuvres ?
    Abdelkader Benarab : Frantz fanon a écrit trois grandes œuvres. « Peau noire, masques blancs » (1952), « l’an V de la révolution algérienne », (1959) ainsi que « les damnés de la terre », (1961). Ce dernier a été traduit à plus de 30 langues. Publié en 1961, à une époque où la violence coloniale se déchaîne avec la guerre d’Algérie, saisi à de nombreuses reprises lors de sa parution aux Editions François Maspero, le livre Les Damnés de la terre a connu un destin exceptionnel. Il a servi – et sert encore aujourd’hui – d’inspiration et de référence à des générations de militants anticolonialistes. Son analyse du traumatisme du colonisé dans le cadre du système colonial et son projet utopique d’un tiers monde révolutionnaire porteur d’un « homme neuf restent un grand classique du tiers-mondisme, l’œuvre capitale et le testament politique de Frantz Fanon.
    Abdelkader Benarab*
    Né à SETIF, Docteur en littérature française, titulaire d’une maitrise en littérature arabe à la Sorbonne  exerce actuellement comme attaché de recherche et chargé de cours à Paris III Sorbonne Nouvelle. Longtemps préoccupé par la question culturelle et religieuse au sein des communautés, A. Benarab a publié de nombreux ouvrages  dont les « voix de l’exil (1996), les mots(1994) et Maghrébins de France(2005) dont il a été récompensé par le prix de la sélection Franco- arabe. Conférencier hors pair, il est omniprésent  dans les colloques et autres rendez-vous internationaux dans des domaines spécialisés comme le développement et la diffusion de la Presse, de la langue et de la culture arabes et particulièrement sur les thèmes des relations interculturelles et la littérature africaine.
    Echourouk Online, 5/1/2011 
  • Le gouvernement sahraoui dénonce toutes les tentatives de « ternir » la cause sahraouie

    BIR LAHLOU- Le ministère sahraoui de l’Information a dénoncé jeudi les tentatives de « ternir et entacher » l’image du Front Polisario et la cause sahraouie, à travers des informations dénuées de tout fondement, dans le but d’induire en erreur la communauté internationale. 
    Une agence de presse espagnole « a rapporté mercredi des informations, reprises par plusieurs médias, selon lesquelles une importante cache d’arme avait été découverte à Amgala, à l’est du mur marocain entraînant, par la même occasion, le démantèlement d’une cellule terroriste qui projetait de commettre des actes terroristes dans la région », a indiqué le ministère sahraoui dans un communiqué.  
    La localité d’Amgala se trouve dans la partie du Sahara Occidental occupée par le Maroc depuis 1975 … et 1979 suite au retrait mauritanien de la région de Rio de Oro. 
  • « Frantz Fanon a marqué l’histoire de l’Algérie, du tiers monde et de l’humanité toute entière»

    Frantz Fanon est un grand homme qui a marqué l’histoire de l’Algérie, du tiers monde et de l’humanité toute entière. Il était une personne exceptionnelle qui avait une grande fibre nationaliste et qui a lutté contre la colonisation.

    Entretien réalisé par M.D
    Echorouk : pourquoi avez-vous choisi d’écrire sur Frantz Fanon et non pas sur d’autres personnes qui ont marqué l’histoire de l’Algérie ?
    Abdelkader Benarab* : j’ai choisi Frantz Fanon pour plusieurs raisons. Tout d’abord par ce que je le vois comme algérien à part entière quoi qu’il est né en Martinique. Il a choisi l’Algérie comme pays d’adoption et comme sa véritable mère patrie. En plus de cela, il n’est secret pour personne que Frantz Fanon est un grand militant qui a rejoint les rangs du Front de Libération Nationale (FLN). Enfin, il est psychiatre et un homme de science qui est venu en Algérie et il a servi des centaines de musulmans algériens à l’hôpital de Joinville (Blida) durant l’occupation française. Il y ainsi au moins trois (3) principales raisons qui m’ont poussé à écrire sur ce grand homme.
    Echorouk : que doit-on retenir de Frantz Fanon ?
    Abdelkader Benarab : Frantz Fanon est un grand homme qui a marqué l’histoire de l’Algérie, du tiers monde et de l’humanité toute entière. Il était une personne exceptionnelle qui avait une grande fibre nationaliste et qui a lutté contre la colonisation. Il était parmi les plus grands militants tiers-mondistes. Ayant des convictions ferme et un grand esprit de militantisme, il a écrit une lettre à Léopold Senghor alors président du Sénégal lui demandait s’il était possible de venir au Sénégal pour servir ses frères sénégalais qui vivaient dans des conditions très difficiles. Mais Senghor ne lui a pas répondu. A ce moment il a eu une affectation du ministère français qui l’a envoyé à Joinville, à cette époque là, il avait à peine 28 ans.
    Echorouk : quelle était l’histoire de Frantz Fanon avec l’Algérie ?
    Frantz Fanon ne connaissait pas l’Algérie, mais quand il est venu et pris son poste en tant que psychiatre à l’hôpital de Joinville, la première chose qu’il a remarquée, c’est que le traitement des malades  n’était pas le même entre musulmans et français. Les arabes et musulmans étaient mis dans un coté et les français et européens dans un autre.  Il y a ce qu’on appelle une séparation de régime, une sorte de racisme médical. Frantz fanon était quelqu’un qui bouillonne, il avait une grande flamme de nationalisme, ainsi il s’est révolté contre ces méthodes là et il a tenté de les combattre. Il était contre l’isolement des malades de leur environnement socioculturel. Quand il  traitait les musulmans, il tenait toujours en compte les dimensions religieuse, sociale et culturelle des malades. En replaçant le malade don son environnement algérien et il a obtenu des résultats assez importants.
    Echorouk : comment-avait-t-il rejoint le FLN ?
    Abdelkader Benarab : les conflits avec l’administration et les responsables français ont commencé suite à ces bons résultats obtenus. L’administration jugeait que Frantz Fanon est sorti du rang, par conséquent, il était vu comme un rebelle. Suite à ces problèmes, il a remis sa démission. Il s’est exilé à Manouba en Tunisie et c’est là qu’il a rejoint une équipe du FLN qui activait là bas à cette époque. Frantz Fanon a joué un grand rôle dans la création du journal el Moudjahed. Il même occupait le poste de rédacteur en chef de ce journal en Tunisie. Vu son militantisme exemplaire et son aversion pour colonialisme et l’injustice, il  est aperçu comme un homme dangereux  pour la France. Pour mettre fin à son combat, l’administration coloniale a tenté de l’assassiner à deux reprises. Mais il a pu écharper à deux attentats le premier au Maroc duquel il est sorti avec des blessures le deuxième en Italie.
    Echorouk : comment Frantz Fanon était-t-il vu en France à cette époque là ?
    Abdelkader Benarab : Frantz Fanon est un martiniquais c’est-à-dire un français. Pour l’administration coloniale il a trahi la France et a servi l’Algérie et le tiers monde.Il a, en outre, remis en cause la psychiatrie coloniale, c’est-à-dire qu’il a remis en cause le colonialisme. Par-dessus tout cela, il a rejoint l’Algérie, a soutenu avec toutes ses forces sa cause juste et a adhéré à la thèse révolutionnaire algérienne. Donc le procès que lui a été fait par la France et même certains penseurs français était très dur.
    Echorouk : pouvez vous nous parlez un peu de ses œuvres ?
    Abdelkader Benarab : Frantz fanon a écrit trois grandes œuvres. « Peau noire, masques blancs » (1952), « l’an V de la révolution algérienne », (1959) ainsi que « les damnés de la terre », (1961). Ce dernier a été traduit à plus de 30 langues. Publié en 1961, à une époque où la violence coloniale se déchaîne avec la guerre d’Algérie, saisi à de nombreuses reprises lors de sa parution aux Editions François Maspero, le livre Les Damnés de la terre a connu un destin exceptionnel. Il a servi – et sert encore aujourd’hui – d’inspiration et de référence à des générations de militants anticolonialistes. Son analyse du traumatisme du colonisé dans le cadre du système colonial et son projet utopique d’un tiers monde révolutionnaire porteur d’un « homme neuf restent un grand classique du tiers-mondisme, l’œuvre capitale et le testament politique de Frantz Fanon.
    Abdelkader Benarab*
    Né à SETIF, Docteur en littérature française, titulaire d’une maitrise en littérature arabe à la Sorbonne  exerce actuellement comme attaché de recherche et chargé de cours à Paris III Sorbonne Nouvelle. Longtemps préoccupé par la question culturelle et religieuse au sein des communautés, A. Benarab a publié de nombreux ouvrages  dont les « voix de l’exil (1996), les mots(1994) et Maghrébins de France(2005) dont il a été récompensé par le prix de la sélection Franco- arabe. Conférencier hors pair, il est omniprésent  dans les colloques et autres rendez-vous internationaux dans des domaines spécialisés comme le développement et la diffusion de la Presse, de la langue et de la culture arabes et particulièrement sur les thèmes des relations interculturelles et la littérature africaine.
    Echourouk Online, 5/1/2011 
  • Le gouvernement sahraoui dénonce toutes les tentatives de "ternir" la cause sahraouie

    BIR LAHLOU- Le ministère sahraoui de l’Information a dénoncé jeudi les tentatives de « ternir et entacher » l’image du Front Polisario et la cause sahraouie, à travers des informations dénuées de tout fondement, dans le but d’induire en erreur la communauté internationale. 
    Une agence de presse espagnole « a rapporté mercredi des informations, reprises par plusieurs médias, selon lesquelles une importante cache d’arme avait été découverte à Amgala, à l’est du mur marocain entraînant, par la même occasion, le démantèlement d’une cellule terroriste qui projetait de commettre des actes terroristes dans la région », a indiqué le ministère sahraoui dans un communiqué.  
    La localité d’Amgala se trouve dans la partie du Sahara Occidental occupée par le Maroc depuis 1975 … et 1979 suite au retrait mauritanien de la région de Rio de Oro. 
  • Le Groupe Parlementaire « die Linke » : Enquêter sur les incidents au Sahara Occidental

    Étrangères / Projets de résolutions   le 05701/2011
    Berlin: (Hib / BOB / MIK), le Gouvernement Fédéral, doit condamner la dispersion violente des camps de protestations au Sahara Occidental et la répression  des manifestations qui ont suivi et exiger une enquête internationale sur ces incidents.
    Dans un projet de résolution (17/4271),  Le groupe parlementaire « die Linke » affirme qu´ environ 20 000 sahraouis hommes, femmes et enfants se trouvaient dans le camp Gdaim Izyk près de la ville d´El Aaiun. Beaucoup d´entre eux avaient été tués ou blessés par les forces de sécurité marocaines.

    D´après le point de vue du Groupe Parlementaire « die Linke » les citoyens Sahraouis ont protesté pacifiquement, par cette action, contre leur situation sociale défavorisée. Ainsi non seulement ils sont privés de la propriété de maisons et l´exploitation des magasins mais aussi leur accès à l´éducation et l´emploi est rendu plus difficile. 
    Le Groupe Parlementaire « die Linke » exige, d´autre part, que la situation des droit de l´homme et « l´occupation illégale » du Sahara Occidental soit inscrite à l´ordre du jours de touts les contactes avec le gouvernement Marocain et « d´adopter une position claire en faveur du droit international et la tenue rapide du Referendum ». 
  • Le Groupe Parlementaire « die Linke » : Enquêter sur les incidents au Sahara Occidental

    Étrangères / Projets de résolutions   le 05701/2011
    Berlin: (Hib / BOB / MIK), le Gouvernement Fédéral, doit condamner la dispersion violente des camps de protestations au Sahara Occidental et la répression  des manifestations qui ont suivi et exiger une enquête internationale sur ces incidents.
    Dans un projet de résolution (17/4271),  Le groupe parlementaire « die Linke » affirme qu´ environ 20 000 sahraouis hommes, femmes et enfants se trouvaient dans le camp Gdaim Izyk près de la ville d´El Aaiun. Beaucoup d´entre eux avaient été tués ou blessés par les forces de sécurité marocaines.

    D´après le point de vue du Groupe Parlementaire « die Linke » les citoyens Sahraouis ont protesté pacifiquement, par cette action, contre leur situation sociale défavorisée. Ainsi non seulement ils sont privés de la propriété de maisons et l´exploitation des magasins mais aussi leur accès à l´éducation et l´emploi est rendu plus difficile. 
    Le Groupe Parlementaire « die Linke » exige, d´autre part, que la situation des droit de l´homme et « l´occupation illégale » du Sahara Occidental soit inscrite à l´ordre du jours de touts les contactes avec le gouvernement Marocain et « d´adopter une position claire en faveur du droit international et la tenue rapide du Referendum ». 
  • UPyD demande au Maroc « d’expliquer » ses opérations supposées contre le terrorisme au Sahara Occidental

    Fernando Maura rappelle « l’indubitable compromis » du Front Polisario face au terrorisme d’Al Qaida;Mercredi, 5 janvier 2011.- Le responsable de l’aile extérieure de l’Union de Progrès et de Démocratie, UPyD, Fernando Maura, a réclamé aujourd’hui au Maroc « qu’il précise et explique le lieu et la manière » dans laquelle, selon les diverses informations apparues aujourd’hui dans la presse qui citent le ministère de l’Intérieur du Royaume Voisin, une opération se serait produite contre le terrorisme islamique près du mur qui divise le Sahara Occidental.
     Maura a souligné « la désinformation habituelle et la manipulation dans le propre bénéfice  » avec lesquelles le Maroc traite tout ce qui touche au terrorisme islamiste et a rappelé que « si des opérations marocaines ont eu lieu à l’est du mur surveillé par la Minurso, l’on aurait violé le cessez-le-feu avec le Front Polisario ».
    Dans ce sens, il a aussi attiré l’attention sur « l’ambiguïté calculée » du communiqué du ministère de l’Intérieur marocain dans lequel on indique que ces opérations ont été menées près d’Amgala, mais sans indiquer le lieu.
     De la même manière il a remarqué « l’engagement clair et indubitable » du Front Polisario face au terrorisme d’Al Qaïda et l’intégrisme islamique et a signalé qu »à ce sujet, des câbles de diplomates américains apparus il y a quelques semaines dans Wikileaks sont un témoignage clair ».
     En plus, il a insisté sur le fait que la collaboration du Maroc en matière antiterroriste « ne peut pas être traitée comme un chantage pour donner une couverture à sa présence illégale au Sahara Occidental » et a demandé au Gouvernement de l’Espagne « d’exiger au Maroc l’information détaillée sur les opérations antiterroristes que le Maroc mène ».
    UPyD, 5/1/2011