Mois : janvier 2011

  • Sahara sahraouie

    Ils disent que la curiosité déchire le sac. Quel dommage que cette curiosité ne casse pas l’ignorance des Espagnols sur la majorité des calamités qui arrivent, tous les jours, dans le monde. Quelle dommage que cette curiosité focalise presque toujours sur les commérages, contaminés par le conscience du Grand Frère, si, pour nous sentir plus heureux, nous devons nous immiscer dans la vie des autres. Ceci, d’une certaine manière, génère un relâchement mental, moins qu’une prédilection par l’égoïsme qui nous change en êtres insensibles aux problèmes d’autrui.
    A cause de cela, l’écho de voix sanglantes provenant du Maroc voisin peine à arriver jusqu’à nous ou, si quelque chose rebondit dans nos tambourins, ce n’est que  des sons vides dépourvus de signification. C’est ainsi que, depuis notre bulle impénétrable, nous voyons les « maures » tous mis dans le même sac et personne n’arrive à comprendre qu’un conflit honteux existe là-bas à l’autre côté du Détroit qui nous concerne , – binômes à part.
    Au Sahara Occidental persiste un conflit territorial qui depuis des années perturbe la vie d’innocents. Un mur construit par les autorités marocaines de plus de 2700 kilomètres coupe la région en deux parties. Cette aberration est constamment surveillée par 150.000 soldats et est entourée de 4 millions de mines anti-personnelles. Contre quelle terrible armée envahissante nos voisins se défendent-ils ? Eh bien ni plus ni moins que contre le Front Polisario, un mouvement politico – culturel dirigé par une poignée de guérilleros appartenant à l’ethnie sahraouie, lesquels ont progressivement vu diminuer leurs espoirs d’obtenir ce qu’ils croient qu’il est à eux par droit historique : la terre de leurs ancêtres.

    Voici le scénario. Regardons l’origine; appuyons sur le bouton de rebobinement. Il y a des surprises qui empêcher de dormir.
    C’était en 1975. Le Sahara Occidental était l’une des dernières colonies espagnoles sur le point de se noyer dans ses propres vomissements. Depuis les années 50 s’était produit un processus de Décolonisation qui nous aurait amené à abandonner d’autres territoires du nord de l’Afrique. Cependant, celle-ci se débattait ardemment bien que, à la fin, sous la pression de forces internationales, l’Espagne a dû céder. Le Généralissime, – les binômes à part-, était moribond dans son lit de mort, je suppose qu’il était embarrassé après quarante ans de Dictature forgée avec beaucoup de fureur (et il se trouve que le temps ne pardonne ni aux Dieux, ni aux civilisations, ni aux idéologies … ni aux médiocres fantoches de long sabre). Donc il n’a pas pris la peine d’intervenir dans la question, ou s’il l’a fait, il ordonnerait : – : délogez la zone avec une rapidité suprême pour que les employés qui se trouvent au commandement là-bas puissent participer à mes obsèques!-. De cette façon, les Espagnols nous avons pris la fuite et, sans dire un mot, nous avons pris le large de cet endroit. Ces actes-là, quelles répercussions auraient-ils ?
    C’était le début d’un supplice éternel. En faisant des oreilles sourdes au référendum pour l’indépendance du Sahara, les Marocains ont organisé la célèbre « Marche Verte » et le territoire a été annexé sur le dos de toute négociation. La suite de cet épisode se résume en 16 ans de guérilla, la construction d’un mur hautement militarisé et un nombre incalculable de morts à cause des mines, la répression du Gouvernement marocain et les escarmouches sporadiques. Ce n’était qu’en 1991, peu de temps après la chute de l’ancienne Union soviétique: quel hasard!, que l’ONU a négocié un cessez-le-feu qui a signifié la stagnation totale du conflit. Depuis lors, la partie nord et ouest du Sahara Occidental resterait sous contrôle marocain, et la partie Est, frontalière avec la Mauritanie et l’Algérie, aux mains du Front Polisario où il installerait plusieurs campements à Tinduf (Algérie). Le mur séparerait des familles, des clans, des vies, des sentiments et des rêves.
    Et maintenant retournons au présent. Fatigués de ne pas être écoutés, de voir comment les pays occidentaux regardent de l’autre côté, de vivre dans des conditions extrêmes, de devoir perdre un membre de la famille à cause d’une mine suite aux tentatives de regagner l’autre côté; ennuyés, peut-être, par le jargon réitéré des dirigeants du Front Polisario, plus de 20.000 sahraouis se sont concentrés dans quelques terres inhospitaliers, au milieu du désert, mais en territoire marocain, appelé El Aaiun (l’auteur veut dire territoire contrôlé par le Maroc, ndds). Ceci a déchaîné dans des manifestations de protestation du peuple sahraoui et la mobilisation rapide des forces marocaines de sécurité dans le but de déloger le campement. Un post-scriptum : des affrontements entre les deux blocs et le solde de quelques morts dont il n’y a pas encore des chiffres dignes de foi.
    Derrière tout cet embrouillement politique il y a une vérité qui, comme c’est fréquent dans des situations pareilles, est déguisée, cachée derrière un masque qui montre les choses à moitié, ou ne les montre pas comme elles devraient être exposées. Parce que nous vivons des temps de médiocrité, de mensonges veloutés à un prix bon marché, où les esprits hypnotisés par la télévision dévorent les salves sorties des journaux sans faire attention aux questions qui font douter des informations. Ce n’est pas de l’or tout ce qui brille; le verre est-il plein ou à moitié vide?
    L’affaire qui se trouve entre les mains de tous et chacun des pays impliqués dans le conflit du Sahara garde derrière elle des racines obscures que, si elles se révélaient, presque personne n’en croirait ou, plutôt, elle nous serait égale en les assumant comme quelque chose d’absurdement quotidien, tel est l’empoisonnement de l’être humain. A cause de cela, la personne simple n’y peut rien. Les racines se trouvent dans une question basique qui a accompagnée la civilisation depuis la nuit des temps : la guerre pour les ressources énergétiques. Le Sahara occidental possède dans les viscères de son ventre le plus grand gisement de Phosphore du monde. En fait, l’Espagne a été le plus grand exportateur de ce non-métal polyvalent quand nous possédions ces terres. Aussi, ses côtes sont très riches en banques de poissons; disons qu’elle possède les eaux si fertiles qu’elles sont un morceau de gâteau exquis pour les charognards de pêche du Premier Monde.
    Le jeu d’intérêts, si nous l’observons attentivement, est énorme. Déjà dans les années 1970, quand les pattes armées de griffes marocaines ont guetté le territoire, il y aurait des pays qui se sont alignés en faveur de ceux-ci en échange de missives bancaires pour leurs entreprises. Bien qu’il y a eu quelqu’un qui serait resté en dehors de ces compromis secrets et, comme réponse, ils aideraient le Front Polisario dans sa lutte en lui fournissant des armes et des provisions (cette histoire se répète continuellement au XXe siècle : l’Afghanistan, l’Irak, l’Arabie, le Vietnam, etc.. – comme rideau de fond la Guerre Froide). Mais l’URSS s’est écroulé en 1989 laissant la place à un nouvel ordre mondial. Donc, cogito ergo sum, les puissances qui surenchérissaient en format de phosphate sont arrivées enfin à un accord commercial et le gâteau a été réparti. Ils ont enterré la hache de guerre et ont oublié les sahraouis, le Front Polisario, les mines, le mur, les meilleurs enchérisseurs – le Gouvernement du Maroc – et les sentiments manipulés après plus de 15 ans de conflit.
    Et maintenant El Aaiun. Les gaz lacrymogènes, les jets d’eau à pression, les barricades improvisées, les feux de haine, les cris déchirés, les bras inquisiteurs, les uniformés en file, les décharges, les morts, les hélicoptères survolant le campement, l’exclusivité malade des journalistes, les nouvelles de l’incident, les opinions internationales, les répercussions : aucune.
    Les jours passeront, les semaines et les mois. À la fin, cet incident restera oublié à l’exception des groupes d’activistes pro-sahraouis qui continueront à revendiquer depuis leurs bureaux ou face aux consulats un référendum pour ces désempares. Les loups des entrepreneurs européens agiteront la tête avec une triste expression cynique pour les victimes enregistrées, ils croiseront les bras et regarderont au sol avec dédain. Les hommes politiques, entre des condoléances irréprochables, des marionnettes de ces magnats utiliseront la diplomatie pour minimiser les faits après avoir prié instamment le roi du Maroc avec des menaces de fumée. Les Espagnols changeront de canal et continueront à voir le programme les « fourmis blanches » où sept mannequins de la poupée diabolique lapideront au fameux de tour par quelques milliers d’euros.
    Personne ne fera rien parce que le phosphore qui coure dans leurs veines comme la raie de cocaïne qu’ils ont sniffé quelques heures avant… Sic transit une gloire mundi 
    Source : Libre Pensadores, 10/11/2010
  • Sahara occidental, la racine pourrie d’un problème

    L’opération brutale de rasage du « Camp de la Dignité » à Akdaim Izik a suscité de nombreuses analyses sur la question. Mais ils n’ont pas tous visé la racine du problème. Dans un article signé conjointement avec le Professeur de Droit Public International des Universités de Léon et de Navarre, Romualdo Bermejo, nous avons pointé le doigt sur la dernière cause du conflit : les accords illégaux de Madrid du 14 novembre 1975. A cause de cela, l’unique manière de résoudre ce conflit est en dénonçant ces accords.
    Sahara occidental, la racine pourrie d’un problème
    Les causes de la violence marocaine contre le peuple sahraoui sont nombreuses, mais deux peuvent être considérées comme fondamentales. La première est liée à la cause du conflit et la deuxième à sa gestion. Une bonne gestion peut aider à pallier le conflit, mais sa solution définitive ne sera pas obtenue tandis que sa dernière cause n’est pas abordée. Le problème du gouvernement de Rodríguez Zapatero est qu’il ne traite pas la cause du conflit et ignore sa gestion.

    Ceux qui n’ont pas d’intérêt à affronter la vraie cause du conflit du Sahara Occidental disent qu’il est « artificiel » ou « complexe ». Mais ce n’est pas ni l’un ni l’autre. Le conflit du Sahara est un conflit très réel engendré par une cause très simple : parce que l’on n’a pas voulu appliquer le Droit international en vigueur. Les accords de Madrid de 1975 sont la dernière cause de cette tentative d’éluder le Droit International.
    Ces accords ont été signés par trois gouvernements non-démocratiques, ni plus ni moins, pour empêcher la célébration du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui dont le récensement était déjà fait. On essayait de donner une satisfaction aux prétentions marocaines d’annexer le territoire, mais sans respecter le Droit international qui exige que cette annexion puisse être réalisée seulement si le peuple sahraoui le désire, mais non contre sa volonté. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles ces accords sont nuls. Par conséquent, dans une dernière instance, seule la dénonciation de ces accords, en tant que nuls, peut établir les bases d’une solution au conflit qui soit civilisée, pacifie et démocratique.
    Tout ce qui est arrivé depuis 1975 a été une tentative de traiter une situation pervertie d’illégalité produite après ces malheureux accords. Cette gestion,  autant par l’Espagne que par la communauté internationale a eu des protagonistes qui, dans certaines occasions, ont été plus habiles, et ils l’étaient moins dans d’autres. Les plus habiles ont essayé et presque réussi à surpasser la cause qui depuis l’origine a perverti ce problème. Les plus maladroits, loin de tenter et loin de réussir à surmonter les conséquences du vice d’origine n’ont fait que s’y enfoncer.
    En Espagne, trois mois à peine après la signature des accords de Madrid, le premier gouvernement de la monarchie a donné un premier pas pour essayer de résoudre le problème. Le 26 février 1976, le représentant espagnol aux Nations Unies a exprimé la position officielle du Gouvernement, à savoir que nous sommes devant un conflit de décolonisation et que la solution n’aura lieu que lorsque la population décidera, librement, son avenir dans un référendum. C’est-à-dire, quand s’appliquera le Droit international qui prescrit, d’une façon indubitable, et tel qu’affirmé par le Tribunal International de Justice, que la décolonisation du Sahara Occidental doit avoir lieu à travers un référendum d’autodétermination pour les populations originaires du territoire. Ce gouvernement n’a pas osé dénoncer les accords de Madrid, entre autres parce que leur signataire le présidait encore, mais il a donné un pas pour corriger une direction erronée.
    Finalement, le Conseil de Sécurité a décidé suivre cette direction lorsque dans sa résolution 690, de 1991, a approuvé à l’unanimité un Plan de Paix dans lequel, à travers un référendum d’autodétermination, les deux parties pouvaient chercher la satisfaction de leurs prétentions politiques d’une manière légale, démocratique et civilisée. Ce plan de paix a été boycotté par le Maroc. Malgré cela, James Baker a réussi à tirer en avant le plan de paix en 1997 avec les accords de Houston, approuvés à l’unanimité au Conseil de Sécurité, mais en 2000, le Maroc a recommencé à boycotter le processus. Et tout cela sans que le Gouvernement d’Espagne ni les Nations Unies ne condamnent l’obstructionnisme marocain.
    En 2003, l’Espagne a revitalisé le processus après avoir obtenu que le Conseil de Sécurité approuve à l’unanimité dans sa résolution 1495 le « Plan Baker ». Cependant, la ministre des Affaires Etrangères Ana Palacio a tiré sur le pied du Président de son Gouvernement, Aznar, après avoir accédé à la prétention marocaine de baisser le ton de la résolution du Conseil de Sécurité qui, de « l’endosser » avec force exécutive, est passé à « à l’appuyer » sans force coercitive.
    Ensuite, tout est allé de mal en pire. L’arrivée de Rodríguez Zapatero à la présidence du Gouvernement et la nomination de Moratinos comme ministre des affaires étrangères a été un recul dans ce processus de solution. Pour cela, l’on a démonté la politique du Gouvernement d’Aznar et on a entravé l’effort de Nations Unies dans sa recherche d’une solution légale, civilisée, pacifique et démocratique, celle du référendum d’autodétermination dans laquelle le peuple sahraoui puisse décider s’il veut être Marocain (avec ou sans une autonomie supposée) ou veut être ce qu’il était, libre et indépendant. Pour le dire clairement, le gouvernement de Rodríguez Zapatero veut revenir à la politique du dernier gouvernement de Franco, un gouvernement non démocratique, il veut revenir aux accords de Madrid. Ce n’est pas un hasard que Moratinos invoque ces accords pour justifier la signature de l’accord de pêche de l’UE avec le Maroc en incluant les eaux du Sahara Occidental. Et ce n’est pas un hasard que la tragédie récente s’est précisément déclenché à partir d’une protestation contre le pillage marocain des richesses naturelles du Sahara Occidental en violant ce qui est prescrit par le Droit International. Les résultats sanglants de cette politique son évidents.
    Romualdo Bermejo García est Professeure de Droit Public International  à l’Université de León.Carlos Ruiz Miguel est Professeur de Droit Constituionnel de l’Université de Saint-Jacques de Compstèle
     Source : Desde el Atlantico, 2/12/2010
  • Sahara occidental, la racine pourrie d’un problème

    L’opération brutale de rasage du « Camp de la Dignité » à Akdaim Izik a suscité de nombreuses analyses sur la question. Mais ils n’ont pas tous visé la racine du problème. Dans un article signé conjointement avec le Professeur de Droit Public International des Universités de Léon et de Navarre, Romualdo Bermejo, nous avons pointé le doigt sur la dernière cause du conflit : les accords illégaux de Madrid du 14 novembre 1975. A cause de cela, l’unique manière de résoudre ce conflit est en dénonçant ces accords.
    Sahara occidental, la racine pourrie d’un problème
    Les causes de la violence marocaine contre le peuple sahraoui sont nombreuses, mais deux peuvent être considérées comme fondamentales. La première est liée à la cause du conflit et la deuxième à sa gestion. Une bonne gestion peut aider à pallier le conflit, mais sa solution définitive ne sera pas obtenue tandis que sa dernière cause n’est pas abordée. Le problème du gouvernement de Rodríguez Zapatero est qu’il ne traite pas la cause du conflit et ignore sa gestion.

    Ceux qui n’ont pas d’intérêt à affronter la vraie cause du conflit du Sahara Occidental disent qu’il est « artificiel » ou « complexe ». Mais ce n’est pas ni l’un ni l’autre. Le conflit du Sahara est un conflit très réel engendré par une cause très simple : parce que l’on n’a pas voulu appliquer le Droit international en vigueur. Les accords de Madrid de 1975 sont la dernière cause de cette tentative d’éluder le Droit International.
    Ces accords ont été signés par trois gouvernements non-démocratiques, ni plus ni moins, pour empêcher la célébration du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui dont le récensement était déjà fait. On essayait de donner une satisfaction aux prétentions marocaines d’annexer le territoire, mais sans respecter le Droit international qui exige que cette annexion puisse être réalisée seulement si le peuple sahraoui le désire, mais non contre sa volonté. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles ces accords sont nuls. Par conséquent, dans une dernière instance, seule la dénonciation de ces accords, en tant que nuls, peut établir les bases d’une solution au conflit qui soit civilisée, pacifie et démocratique.
    Tout ce qui est arrivé depuis 1975 a été une tentative de traiter une situation pervertie d’illégalité produite après ces malheureux accords. Cette gestion,  autant par l’Espagne que par la communauté internationale a eu des protagonistes qui, dans certaines occasions, ont été plus habiles, et ils l’étaient moins dans d’autres. Les plus habiles ont essayé et presque réussi à surpasser la cause qui depuis l’origine a perverti ce problème. Les plus maladroits, loin de tenter et loin de réussir à surmonter les conséquences du vice d’origine n’ont fait que s’y enfoncer.
    En Espagne, trois mois à peine après la signature des accords de Madrid, le premier gouvernement de la monarchie a donné un premier pas pour essayer de résoudre le problème. Le 26 février 1976, le représentant espagnol aux Nations Unies a exprimé la position officielle du Gouvernement, à savoir que nous sommes devant un conflit de décolonisation et que la solution n’aura lieu que lorsque la population décidera, librement, son avenir dans un référendum. C’est-à-dire, quand s’appliquera le Droit international qui prescrit, d’une façon indubitable, et tel qu’affirmé par le Tribunal International de Justice, que la décolonisation du Sahara Occidental doit avoir lieu à travers un référendum d’autodétermination pour les populations originaires du territoire. Ce gouvernement n’a pas osé dénoncer les accords de Madrid, entre autres parce que leur signataire le présidait encore, mais il a donné un pas pour corriger une direction erronée.
    Finalement, le Conseil de Sécurité a décidé suivre cette direction lorsque dans sa résolution 690, de 1991, a approuvé à l’unanimité un Plan de Paix dans lequel, à travers un référendum d’autodétermination, les deux parties pouvaient chercher la satisfaction de leurs prétentions politiques d’une manière légale, démocratique et civilisée. Ce plan de paix a été boycotté par le Maroc. Malgré cela, James Baker a réussi à tirer en avant le plan de paix en 1997 avec les accords de Houston, approuvés à l’unanimité au Conseil de Sécurité, mais en 2000, le Maroc a recommencé à boycotter le processus. Et tout cela sans que le Gouvernement d’Espagne ni les Nations Unies ne condamnent l’obstructionnisme marocain.
    En 2003, l’Espagne a revitalisé le processus après avoir obtenu que le Conseil de Sécurité approuve à l’unanimité dans sa résolution 1495 le « Plan Baker ». Cependant, la ministre des Affaires Etrangères Ana Palacio a tiré sur le pied du Président de son Gouvernement, Aznar, après avoir accédé à la prétention marocaine de baisser le ton de la résolution du Conseil de Sécurité qui, de « l’endosser » avec force exécutive, est passé à « à l’appuyer » sans force coercitive.
    Ensuite, tout est allé de mal en pire. L’arrivée de Rodríguez Zapatero à la présidence du Gouvernement et la nomination de Moratinos comme ministre des affaires étrangères a été un recul dans ce processus de solution. Pour cela, l’on a démonté la politique du Gouvernement d’Aznar et on a entravé l’effort de Nations Unies dans sa recherche d’une solution légale, civilisée, pacifique et démocratique, celle du référendum d’autodétermination dans laquelle le peuple sahraoui puisse décider s’il veut être Marocain (avec ou sans une autonomie supposée) ou veut être ce qu’il était, libre et indépendant. Pour le dire clairement, le gouvernement de Rodríguez Zapatero veut revenir à la politique du dernier gouvernement de Franco, un gouvernement non démocratique, il veut revenir aux accords de Madrid. Ce n’est pas un hasard que Moratinos invoque ces accords pour justifier la signature de l’accord de pêche de l’UE avec le Maroc en incluant les eaux du Sahara Occidental. Et ce n’est pas un hasard que la tragédie récente s’est précisément déclenché à partir d’une protestation contre le pillage marocain des richesses naturelles du Sahara Occidental en violant ce qui est prescrit par le Droit International. Les résultats sanglants de cette politique son évidents.
    Romualdo Bermejo García est Professeure de Droit Public International  à l’Université de León.Carlos Ruiz Miguel est Professeur de Droit Constituionnel de l’Université de Saint-Jacques de Compstèle
     Source : Desde el Atlantico, 2/12/2010
  • Une ministre régionale demande l’action du gouvernement autrichien

    Karin Scheele, ministre de la région Basse-Autriche, demande au gouvernement autrichien de placer les droits de l’homme au Sahara Occidental avant les intérêts commerciaux avec le Maroc. « L’EU ne respecte pas ses principes » a déclaré Mme Scheele.
    Traduction non officielle par Western Sahara Resource Watch
    Voir le communiqué de presse original en allemand.
    22 novembre 2010

    Vienne (OTS) –  mardi, aura lieu un forum sur les affaires économiques extérieures sur le thème : « Un partenariat avec le Maroc offre des opportunités d’affaires et des avantages de placement ». Les organisateurs de l’évènement sont la Chambre de Commerce autrichienne et l’Ambassade du Royaume du Maroc, avec la présence de conférenciers représentant le programme économique du pays.

    Suite aux récentes violations des droits de l’homme, le président de la Société Autricienne- Sahraouie, Karin Scheele, qui est également en charge des Affaires Sociales au gouvernement régional de la Basse-Autriche, demande une déclaration claire de la part de la Chambre du Commerce contre la politique marocaine au Sahara Occidental.

    « Depuis 1975 le Maroc occupe le Sahara Occidental en violation du droit international et exploite économiquement le pays, connu pour ses richesses naturelles. Le peuple sahraoui ne reçoit rien en retour, il souffre de la répression et la persécution et une grande partie du peuple vit dans le désert dans des camps de réfugiés. J’entends que la Chambre de Commerce autrichienne respecte les principes qu’elle a elle-même stipulés concernant les droits de l’homme ainsi que l’accord sur le commerce relatif aux marchandises et services. Le président Leitl et le vice-président Schenz, chargés du discours d’ouverture, devraient, spécialement maintenant, devant une nouvelle escalade de la situation au Sahara Occidental, être conscients de leur obligation morale de condamner cette répression coloniale et sa politique économique. Il y a deux semaines, la trêve mise en place avec le mouvement indépendantiste sahraoui depuis 1991 a été enfreinte unilatéralement par le Maroc. »

    Un camp de protestation abritant environ 20.000 occupants pacifiques a été initialement privé de nourriture et de fournitures médicales, ensuite pris d’assaut et brûlé. Beaucoup de personnes ont été hospitalisées ou sont toujours portées disparues et petit à petit on découvre des cadavres.

    Mme Scheele, le ministre de la région : « Tout cela se passe devant nos yeux, aux portes de l’Europe. L’ONU enregistre le nombre de violations et reste spectateur, omettant à chaque fois d’inclure un mandat d’observation de la situation des droits de l’homme.
    La Société Autrichienne-Sahraoui, la Gemeinnützige Entwicklungszusammenarbeit GmbH et de nombreuses autres ONGs se battent pour que ce mandat soit ajouté au mandat de l’ONU, alors que l’économie autrichienne préfère offrir aux représentants marocains un forum pour apprécier leur économie. Ceci envoie un signal très erroné à un très mauvais moment. »

    Le texte qui invite les visiteurs de la page d’accueil de la Chambre de Commerce fait l’éloge de la croissance de l’économie marocaine et du partenariat privilégié dont le pays bénéficie avec l’Union Européenne. À ce propos, Karin Scheele commente: 


    « Le Maroc a obtenu cette croissance surtout grâce aux énormes ressources de phosphates dans les territoires occupés du Sahara Occidental et trouve des acheteurs reconnaissants dans beaucoup de pays européens et aux États Unis. Il convient partant de fermer les yeux sur les droits de l’homme et de bloquer les décisions du Conseil de Sécurité. Et l’UE ne respecte pas non plus ses propres principes. Un accord de pèche signé avec le Maroc permet aux flottes européennes de pêcher aussi dans l’Atlantique, au large des côtes du Sahara Occidental. L’Union Européenne paie 144 millions d’euros en total pour ce privilège. En février de l’année prochaine, un renouvellement de cet accord est prévu, qui a été considéré illégal non seulement par des experts juridiques renommés, mais aussi par le Service Juridique du Parlement Européen. »

    Mme Scheele a demandé encore une fois aux deux représentants de la Chambre de Commerce: « Après que 35 ans sont passés depuis que le Sahara Occidental a été occupé, le temps est arrivé de démontrer que les principes de la loi sont valables pour tout le monde et que les sahraouis, qui jusqu’à présent ont attendu pacifiquement l’autodétermination, n’ont pas placé leur confiance dans la communauté internationale en vain. »(FHL)

    Pour tous renseignements : Österreichisch-Saharauische Gesellschaft, Landhausplatz 1, A-3109 St. Pölten, Austria – Christoph Ertl (Tel.: 0664/ 10 34 340 christoph.ertl@reflex.at)

    WSRW, 8/1/2011 
  • Forage d’uranium illégal au Sahara Occidental

    Le Maroc n’a jamais demandé aux représentants du peuple Sahraoui s’ils souhaitaient que soit développé le potentiel des gisements d’uranium du Sahara Occidental. Malgré cela, le Maroc continue à explorer les ressources du territoire qu’il a brutalement envahi en 1975.

    Un rapport de mars 2010, « minéralisations d’uranium et terres rares dans les provinces de Sud« , va plus loin dans les détails sur les résultats des découvertes en uranium faites sur le territoire par le Maroc. La photo ci-dessus figure dans le rapport, détaillant le travail effectué à Glibat Lafhouda, dans le sud du territoire, non loin d’Aousserd.

    Certaines informations ont été publiées dans le rapport de septembre 2009.

    «Plusieurs entreprises étrangères sont en négociations avec l’ONHYM pour la signature d’accords d’exploration et de développement », selon le nouveau rapport, qui précise plus loin que les entreprises ont seulement «manifesté leur intérêt ».

    Les explorations ont été faites en 2008, basées sur des études aéroportées aéromagnétiques réalisées en 2004. Le matériel de forage a été transporté à Glibat Lafhouda probablement après un appel d’offre émis par l’ONHYM en 2008.

    Selon l’ONU, l’exploration des ressources naturelles au Sahara Occidental ne peut avoir lieu si les Sahraouis ne sont pas consultés.

    WSRW, 9/1/2011
  • Une ministre régionale demande l’action du gouvernement autrichien

    Karin Scheele, ministre de la région Basse-Autriche, demande au gouvernement autrichien de placer les droits de l’homme au Sahara Occidental avant les intérêts commerciaux avec le Maroc. « L’EU ne respecte pas ses principes » a déclaré Mme Scheele.
    Traduction non officielle par Western Sahara Resource Watch
    Voir le communiqué de presse original en allemand.
    22 novembre 2010

    Vienne (OTS) –  mardi, aura lieu un forum sur les affaires économiques extérieures sur le thème : « Un partenariat avec le Maroc offre des opportunités d’affaires et des avantages de placement ». Les organisateurs de l’évènement sont la Chambre de Commerce autrichienne et l’Ambassade du Royaume du Maroc, avec la présence de conférenciers représentant le programme économique du pays.

    Suite aux récentes violations des droits de l’homme, le président de la Société Autricienne- Sahraouie, Karin Scheele, qui est également en charge des Affaires Sociales au gouvernement régional de la Basse-Autriche, demande une déclaration claire de la part de la Chambre du Commerce contre la politique marocaine au Sahara Occidental.

    « Depuis 1975 le Maroc occupe le Sahara Occidental en violation du droit international et exploite économiquement le pays, connu pour ses richesses naturelles. Le peuple sahraoui ne reçoit rien en retour, il souffre de la répression et la persécution et une grande partie du peuple vit dans le désert dans des camps de réfugiés. J’entends que la Chambre de Commerce autrichienne respecte les principes qu’elle a elle-même stipulés concernant les droits de l’homme ainsi que l’accord sur le commerce relatif aux marchandises et services. Le président Leitl et le vice-président Schenz, chargés du discours d’ouverture, devraient, spécialement maintenant, devant une nouvelle escalade de la situation au Sahara Occidental, être conscients de leur obligation morale de condamner cette répression coloniale et sa politique économique. Il y a deux semaines, la trêve mise en place avec le mouvement indépendantiste sahraoui depuis 1991 a été enfreinte unilatéralement par le Maroc. »

    Un camp de protestation abritant environ 20.000 occupants pacifiques a été initialement privé de nourriture et de fournitures médicales, ensuite pris d’assaut et brûlé. Beaucoup de personnes ont été hospitalisées ou sont toujours portées disparues et petit à petit on découvre des cadavres.

    Mme Scheele, le ministre de la région : « Tout cela se passe devant nos yeux, aux portes de l’Europe. L’ONU enregistre le nombre de violations et reste spectateur, omettant à chaque fois d’inclure un mandat d’observation de la situation des droits de l’homme.
    La Société Autrichienne-Sahraoui, la Gemeinnützige Entwicklungszusammenarbeit GmbH et de nombreuses autres ONGs se battent pour que ce mandat soit ajouté au mandat de l’ONU, alors que l’économie autrichienne préfère offrir aux représentants marocains un forum pour apprécier leur économie. Ceci envoie un signal très erroné à un très mauvais moment. »

    Le texte qui invite les visiteurs de la page d’accueil de la Chambre de Commerce fait l’éloge de la croissance de l’économie marocaine et du partenariat privilégié dont le pays bénéficie avec l’Union Européenne. À ce propos, Karin Scheele commente: 


    « Le Maroc a obtenu cette croissance surtout grâce aux énormes ressources de phosphates dans les territoires occupés du Sahara Occidental et trouve des acheteurs reconnaissants dans beaucoup de pays européens et aux États Unis. Il convient partant de fermer les yeux sur les droits de l’homme et de bloquer les décisions du Conseil de Sécurité. Et l’UE ne respecte pas non plus ses propres principes. Un accord de pèche signé avec le Maroc permet aux flottes européennes de pêcher aussi dans l’Atlantique, au large des côtes du Sahara Occidental. L’Union Européenne paie 144 millions d’euros en total pour ce privilège. En février de l’année prochaine, un renouvellement de cet accord est prévu, qui a été considéré illégal non seulement par des experts juridiques renommés, mais aussi par le Service Juridique du Parlement Européen. »

    Mme Scheele a demandé encore une fois aux deux représentants de la Chambre de Commerce: « Après que 35 ans sont passés depuis que le Sahara Occidental a été occupé, le temps est arrivé de démontrer que les principes de la loi sont valables pour tout le monde et que les sahraouis, qui jusqu’à présent ont attendu pacifiquement l’autodétermination, n’ont pas placé leur confiance dans la communauté internationale en vain. »(FHL)

    Pour tous renseignements : Österreichisch-Saharauische Gesellschaft, Landhausplatz 1, A-3109 St. Pölten, Austria – Christoph Ertl (Tel.: 0664/ 10 34 340 christoph.ertl@reflex.at)

    WSRW, 8/1/2011 
  • Forage d’uranium illégal au Sahara Occidental

    Le Maroc n’a jamais demandé aux représentants du peuple Sahraoui s’ils souhaitaient que soit développé le potentiel des gisements d’uranium du Sahara Occidental. Malgré cela, le Maroc continue à explorer les ressources du territoire qu’il a brutalement envahi en 1975.

    Un rapport de mars 2010, « minéralisations d’uranium et terres rares dans les provinces de Sud« , va plus loin dans les détails sur les résultats des découvertes en uranium faites sur le territoire par le Maroc. La photo ci-dessus figure dans le rapport, détaillant le travail effectué à Glibat Lafhouda, dans le sud du territoire, non loin d’Aousserd.

    Certaines informations ont été publiées dans le rapport de septembre 2009.

    «Plusieurs entreprises étrangères sont en négociations avec l’ONHYM pour la signature d’accords d’exploration et de développement », selon le nouveau rapport, qui précise plus loin que les entreprises ont seulement «manifesté leur intérêt ».

    Les explorations ont été faites en 2008, basées sur des études aéroportées aéromagnétiques réalisées en 2004. Le matériel de forage a été transporté à Glibat Lafhouda probablement après un appel d’offre émis par l’ONHYM en 2008.

    Selon l’ONU, l’exploration des ressources naturelles au Sahara Occidental ne peut avoir lieu si les Sahraouis ne sont pas consultés.

    WSRW, 9/1/2011
  • Procès des Sahraouis à Casablanca: attaques contre les observateurs internationaux

    ROME – Le procès des militants sahraouis, reporté à la semaine prochaine, a donné lieu à Casablanca (Maroc) comme lors des précédentes audiences, à des attaques physiques et verbales contre les observateurs internationaux, a appris dimanche l’APS auprès d’une observatrice italienne à Rome. L’audience devait juger pour « atteinte à la sécurité de l’Etat », les accusés sahraouis Brahim Dahane, Ahmed Nassiri, Ali Salem Tamek, Lachgare Degia, Yahdih Ettarrouzi, Rachid Sghavar et Lebaihidi Saleh. Les observateurs internationaux présents à l’audience ont affirmé que devant le siège du tribunal, il y avait « plusieurs groupes de manifestants brandissant des banderoles faisant l’éloge du +Sahara marocain+, pour intimider les témoins notamment étrangers », a indiqué Cinzia Terzi.

    « A l’entrée de la salle d’audience des observateurs ont été accueillis par une foule de photographes et les procédures d’admission à la salle ont été tout à fait fluides » cette fois-ci, a-t-elle ajouté.
    Les observateurs ont été dépossédés de leurs téléphones cellulaires et caméras et certains d’entre eux ont été fouillés, au contraire des Marocains. « A l’audience, il y avait une centaine de personnes. Les observateurs ont été invités par un préposé à prendre place à l’arrière de la salle, alors que les avocats à charge étaient debout devant les juges, ce qui n’a pas permis aux observateurs de suivre visuellement ce qui se passait », a-t-elle dit.
    Parmi le public, il n’y avait pas de Saharaouis et les accusés sahraouis en liberté sous caution étaient absents, ont-ils précisé, affirmant sur la base d’informations recueillies auprès des avocats de la défense, que les absents avaient peur des attaques qui ont eu lieu au cours des trois séances précédentes. « Un sentiment d’hostilité continue régnait », a-t-elle relevé, précisant que « des femmes parmi le public ont couvert le visage de l’avocat Marco Martino avec un drapeau marocain ».
    En outre, les avocats des accusés ont été fréquemment interrompus lors de leur prise de parole et parfois avec violence, ont raconté les observateurs, relevant que « la plaidoirie de l’avocat marocain des accusés, Mustapha Errachidia, a été arrêtée après seulement quatre minutes ». Ils ont déclaré avoir assisté à ‘ »une violente attaque verbale d’un avocat des plaignants, soutenu par les acclamations du public et de ses collègues », ajoutant que « certains passages des plaidoiries des avocats de la défense ont été accompagnées de cris du public, comme lors de leur entrée à la salle d’audience.
    Ils ont également relevé que « le président du tribunal n’a pas réussi à exercer son autorité, conduisant à des perturbations de l’audience et à des menaces contre les accusés et leurs défenseurs ».
    Par ailleurs, elle a affirmé que « lorsque l’avocat Errachidia a été attaqué par son collègue de la partie civile, le président a laissé faire », permettant à tout un chacun dans l’auditoire de se lever, mais imposant au délégué suédois de s’asseoir ». « Même les avocats se sont distingués comme au cours des audiences précédentes par des interventions violentes et agressives contre les accusés, leurs avocats et les observateurs internationaux », a-t-elle rapporté, soulignant que le public était composé de militants de nombreuses associations marocaines. « Dans ces conditions, les observateurs internationaux réaffirment leur conviction que le procès ne se déroule pas selon les règles généralement acceptées », permettant de le qualifier de « procès équitable », a-t-elle ajouté.
    Etaient présents à cette audience, les observateurs italiens Capuano Luciano, Marco Francesco De Martino, Quatrano Nicola, Morlini Eugenio, Cinzia Terzi. Etaient également présents Matthew Lehrfeld du consulat général américain de Casablanca, Henrik Samuelson, Premier secrétaire de l’ambassade de Suède au Maroc, Dagmar Schmidt Tartaglia, ambassade de Suisse au Maroc. 
    APS, 9/1/2011
  • Expulsion de trois observateurs internationaux de la ville occupée d’El Aaiun

    Les autorités d’occupation marocaines ont procédé samedi, à l’expulsion de 3 observateurs étrangers (d’Espagne et d’Argentine) de la ville occupée d’El Aaiun pour avoir rencontré des militants sahraouis des droits de l’homme et des victimes de l’assaut meurtrier mené par l’armée marocaine contre le camp de Gdeim Izik, le 8 novembre dernier ainsi que la répression des manifestations qui se sont déclenchée dans la même ville.

    Les observateurs étrangers on été surpris par la présence des agents de la police marocaine et des services de renseignement autour de l’hôtel où ils résidaient situé non loin de la place de Dcheira, a précisé une source judiciaire sahraouie sur place.

    Ils ont été empêché de sortir de l’hôtel pendant quatre jours avant d’être conduits vers une station de bus marocaine pour être transférés à Marrakech (Maroc), en attente de rejoindre leur pays d’origine, a ajouté la même source.

    Les 3 observateurs avaient auparavant visité la ville occupée de Dakhla où ils étaient l’objet de harcèlement et de provocation pour avoir visité l’activiste sahraoui des droits humains, Oulad Cheikh Mahjoub, dont le domicile a été assiégé et soumis à un contrôle musclé par les forces d’occupation marocaine, rappelle-t-on. 

    Source : SPS, 9/1/2011
  • Le Maroc, un tigre de papier

    Le Maroc, est-il vraiment aussi téméraire qu’indiqué par les membres du lobby pro-marocain? Étant donné que les provocations marocaines continuent, qu’ils refusent de se plier aux traités internationales, je vous laisse un article que j’ai publié sur cette question.

    Les documents diffusés par Wikileaks ont étonné ceux qui satisfont leurs besoins culturels avec les débats de La Noria (un programme de débats diffusé par le chaîne de TV Tele-5, ndds) : les diplomates des États-Unis envoient des rapports à leur Ministère! Il semble que les rédacteurs d’El Pais, ainsi que beaucoup de journalistes et autres intervenants des débats, ignorent que, parmi les sources de recherche des historiens, se trouvent les correspondances qui maintenaient les ambassadeurs de Venise, du Pape et des rois d’Espagne avec leur sseigneurs.

    Avec le torrent d’informations et de commérages sans importance, comme dans une inondation, de vrais bijoux flottent qui méritent qu’on se mouille pour les sauver. Un ami, qui est sûrement l’un des plus grands experts dans la question du Sahara Occidental, a attiré mon attention sur les rapports écrits par les diplomates destinés au Maroc.

    A chaque fois qu’il y a une crise avec le Maroc, comme celle que nous connaissons depuis l’attaque des occupants marocains au camp levé par les sahraouis dans la banlieue d’El Aaiun, les amis du Maroc et ceux qui prétendent être des connaisseurs du monde militaire nous préviennent de la menace que supposent les Forces Armées Royales et le terrorisme islamiste; les autres, plus subtils, pontifient même sur la théorie du matelas d’intérêts et les huit cents entreprises espagnoles établies. « Oui, le sultan est un dictateur, mais c’est un dictateur qui nous convient », c’est leur conclusion. Les documents du Département d’État des USA nous montrent un paysage très différent.

    En août 2008, l’ambassadeur au Maroc a envoyé un rapport de neuf pages sur les Forces Armées Royales. Ses conclusions, ainsi que celles de ses conseillers de Défense et de Sécurité étaient les suivantes : peu opérationnelles, corrompues et contrôlées par le roi, puisqu’elles ont perpétré deux coups d’État contre son père. Les diplomates ont aussi transmis la rumeur que le général Benanni, l’inspecteur général de l’Armée et commandant du secteur du sud, profitait de sa position pour s’approprier l’argent des contrats militaires et qu’en plus, il possédait une grande partie des pêcheries au Sahara Occidental (dont l’exploitation par le Maroc est considérée illégale par l’ONU). Le vrai risque pour le trône ne provient pas du désenchantement qui causerait dans le peuple marocain l’abandon du Sahara, mais de la propre Armée, qui est la seule administration du pays et où des bourgeons d’intégrisme se produisent, jusqu’au point que les mosquées ont été supprimées dans les casernes.

    Par conséquent, les FAR marocaines semblent être plus proches, en capacité combative, à l’armée argentine qui a déclenché la guerre des Malouines en 1982. L’incompétence du commandement argentin était jusqu’au point de ne pas miner l’étroit qui séparait les deux îles.

    D’autre part, les diplomates américains n’allouent pas de crédit aux allégation marocaines que le Front Polisario et les sahraouis puissent être captés par l’ouragan islamiste et se mettre à semer des bombes. Récemment, le correspondant d’ABC à Washington a obtenu quelques déclarations du coordinateur du Département d’État pour la lutte contre le terrorisme, Daniel Benjamin, dans lesquelles il assure que son Gouvernement n’a pas trouvé des indices permettant de dire que les terroristes d’Al Qaeda au Maghreb Islamique sont en train de s’établir au territoire du Sahara Occidental non contrôlé par le Maroc.

    Dans le câble d’août 2008 déjà mentionné, l’ambassade avait communiqué aussi que cette menace proclamée par Rabat était un épouvantail :

        The POLISARIO has generally refrained from classic terrorist bombings, etc. Although the specter is sometimes raised, there is no indication of any Salafist/Al Qaeda activity among the indigenous Sahrawi population.


    Nous traduisons la partie la plus importante : « Il n’y a aucun indice d’activité salafiste ou d’Al Qaida dans la population sahraouie ».

    Il y a lieu de rappeler que, tandis qu’il n’y a pas de sahraouis impliqués dans des attentats islamistes, au contraire il y a des Marocains dans presque tous les grands actes terroristes de caractère islamique et même petits, comme le meurtre du cinéaste hollandais Theo Van Gogh.

    Le Maroc est un tigre, mais de papier. Ses amis en Espagne se chargent de  la papirofléxie. Et étant donnée la corruption immense qui règne chez le voisin du sud, nous supposons que leurs services ne sont pas gratuits.

    Plus de révélations des documents secrets nord-américains : 1) l’État créé par le Front Polisario est un gouvernement ouvert et tolérant; 2) le Front Polisario, loin d’être un État manqué assure bien la sécurité au Sahara Occidental sous son contrôle; 3) Le Front Polisario non seulement n’est pas impliqué dans « des trafics » avec les terroristes mais il les pourchasse; 4) Le Front Polisario non seulement n’est pas un allié des islamistes, comme prétendue par la propagande marocaine, mais ceux-ci le considèrent comme un ennemi à battre parce qu’il a créé une société tolérante.
    Pedro Fernández Barbadillo
    LIBERTAD DIGITAL, 9/12/2010