Mois : janvier 2011

  • Au royaume des phosphates

    Socle de l’avenir économique du Maroc, mesure de son poids diplomatique, le précieux minerai est une ressource hautement stratégique sur laquelle veillent jalousement les autorités.

    C’est une poudre blanche, épaisse comme de la lessive. Longtemps, elle n’a servi qu’à fabriquer des engrais et s’est échangée à un prix dérisoire (35 dollars la tonne). La plupart des Marocains ignorent tout de ses usages. Pourtant, avec un pic à 400 dollars la tonne en 2008 et une demande mondiale qui croît au rythme de l’économie chinoise, le phosphate est au Maroc ce que le pétrole est à l’Arabie saoudite : le socle de son avenir économique, la mesure de son poids diplomatique et, comme souvent pour les ressources stratégiques, le nerf de la guerre.

    Car au royaume chérifien, phosphate rime souvent avec Sahara, puisqu’une partie des 5 700 millions de tonnes que recèle le pays se trouvent dans les provinces du Sud. Découvertes en 1945 par le géologue espagnol Don Manuel Alia, les mines sahariennes, situées à Boucraa, à 100 km au sud de Laayoune, seront exploitées à partir de 1972. En 1975, Fosbucraa, la société espagnole constituée en 1968 pour la mise en valeur du minerai, aurait extrait près de 2 millions de tonnes. « C’est parce que la région était réputée très riche en phosphates que la décolonisation de l’Espagne a mis autant de temps », explique Abdelmalek Alaoui, associé-gérant du cabinet de consultants Global Intelligence Partners. Côté Polisario, la seule présence du minerai suffit à alimenter les fantasmes d’indépendance économique et politique. Au point d’organiser des opérations de sabotage contre les infrastructures minières de la région. Principale source de revenus pour le royaume, les phosphates sont-ils une bénédiction, ou le nerf d’une guerre qui n’en finit pas ? État des lieux.

    Premier exportateur mondial

    Au début de décembre, une étude américaine s’alarmait de la toute-puissance du Maroc sur le marché stratégique des phosphates. Alors que les réserves sont partout en déclin, le royaume disposera, à l’horizon 2020, de 80 % des réserves mondiales. Troisième producteur (derrière la Chine et les États-Unis) avec 24 millions de tonnes par an, le Maroc est le premier exportateur mondial de ce minerai, qui sert principalement à la fabrication de fertilisants, de détergents ou de batteries lithium-ion, utilisées dans les véhicules électriques ou les téléphones portables.

    Créé en 1920 par le maréchal Lyautey, treize ans après la découverte des premiers gisements, l’Office chérifien des phosphates (OCP) a le monopole de l’extraction, de la valorisation et de la commercialisation. D’abord instrument de pillage au service de la puissance coloniale, l’Office est nationalisé en 1973 avant de devenir, en 1975, le groupe OCP. Fleuron de l’économie nationale, fort de ses 19 000 salariés, le groupe soutient plus que jamais la croissance du pays puisque son activité représente 2 à 3 points du PIB. Sans lui, le déficit de la balance commerciale se creuserait dangereusement. En 2009, l’OCP a enregistré un chiffre d’affaires de 20,7 milliards de dirhams (1,85 milliard d’euros), pour une production de 2 millions de tonnes, contre 1,4 et 1,7 million en 2007 et 2008. Le groupe a également gagné de nouvelles parts de marché (44 % en 2009, contre 38 % en 2008) et conforte sa position de leader mondial.

    Considéré sous Hassan II comme une des caisses noires du régime, l’OCP a fait peau neuve sous le règne de Mohammed VI et la direction de Mustapha Terrab, son patron depuis 2006. Plus transparent, il s’est mis en conformité avec les normes internationales et ne cache plus ses ambitions. À l’horizon 2013-2015, la capacité d’extraction minière devrait passer de 30 à 50 millions de tonnes par an, et quatre nouvelles usines devraient ouvrir à Jorf Lasfar (au sud d’El-Jadida). Une stratégie très agressive qui nécessitera plus de 4 milliards de dollars d’investissements d’ici à 2012. Objectifs : rester compétitif et asseoir son leadership sur le marché mondial.

    Utilisés par toutes les grandes agricultures, notamment aux États-Unis ou au Brésil, les fertilisants sont devenus un enjeu stratégique. En raison de l’augmentation des besoins alimentaires liée à la croissance démographique, la demande en phosphates devrait progresser de 2 % à 3 % par an. Dès lors, la moindre rumeur de pénurie fait exploser les cours, comme cela a été le cas en 2008. Contrairement au pétrole, que l’on sait remplacer par d’autres énergies, le phosphate ne possède pas de substitut connu.

    Le précieux minerai est d’autant plus prisé qu’il pourrait devenir une source d’énergie. Depuis que l’on sait extraire de l’uranium à partir de dérivés du phosphate, le royaume suscite l’intérêt des puissances occidentales. En 2007, à l’occasion du voyage au Maroc du président français, Nicolas Sarkozy, Anne Lauvergeon, présidente d’Areva, et Mustapha Terrab ont signé un protocole d’accord pour développer la coopération et la recherche dans le domaine de l’uranium naturel. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), les ressources en uranium à partir des sous-produits des seuls gisements de phosphate du Maroc avoisineraient 6 millions de tonnes.

    Au cœur de la diplomatie

    Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que le phosphate se retrouve au cœur de la diplomatie marocaine. « Le fait que Mustapha Terrab ait été en première ligne pour accueillir Ban Ki-moon lors du dernier World Policy Confe­rence, à Marrakech, n’est pas anodin », explique un expert. Conférence durant laquelle le président du Togo (autre terre de phosphates), Faure Gnassingbé, a appelé l’OCP à travailler main dans la main avec son pays. « Du fait de la fermeture de la frontière avec l’Algérie, le Maroc a développé sa stratégie énergétique vers le sud. S’il s’alliait avec un pays comme le Togo, ça en ferait une vraie puissance sur le plan régional », ajoute l’expert. Le phosphate est par ailleurs une arme de négociation pour le Maroc, qui n’hésite pas à utiliser sa situation de quasi-monopole pour négocier leur soutien aux pays demandeurs, en particulier dans le dossier du Sahara.

    Pourtant, selon l’OCP, seulement 2 % du phosphate marocain est extrait à Boucraa, dont la mine ne représente que 6 % des ventes. La capacité de production annuelle est de 3 millions de tonnes, soit moins de 0,3 % des réserves prouvées de Boucraa. « La mine est davantage exploitée pour des raisons sociales et politiques que pour son utilité économique. Son rendement est structurellement déficitaire, mais on préfère l’exploiter à perte plutôt que de supprimer des emplois dans cette région très sensible », souligne l’économiste Fouad Abdelmoumni. À en croire d’autres analystes, le phosphate sahraoui serait, au contraire, d’une qualité exceptionnelle et le coût d’extraction très faible, car les couches de minerai affleurent quasiment à la surface du sol. « La question du phosphate au Sahara reste très opaque, et peu d’informations sont vérifiables », estime Abdelmoumni.

    Très mal connues, les potentialités minières de la région alimentent toutes les rumeurs. Dans leur dernier rapport, les experts du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) français parlent de « trésors cachés du Sahara occidental », en référence à certaines « occurrences d’uranium dans la région de Tichla et dans la zone de Tifariti ». Pour démêler le vrai du faux, Mustapha Terrab a récemment commandé une étude, mais n’a pas voulu la rendre publique. Et pour cause.

    Guerre économique

    Le pouvoir grandissant de l’OCP, accusé de jouer sur les prix du minerai, n’est pas du goût de ses concurrents, qui pourraient utiliser ces informations sensibles pour le déstabiliser. « Nous sommes en train de glisser d’une guerre politique à une guerre économique. Ça va être un axe déterminant dans les prochaines années. Nos détracteurs seront prêts à tout… au nom de la compétitivité », explique Abdelmalek Alaoui. Déjà des associations pro-Polisario ont mesuré leur pouvoir de nuisance en menant un lobbying forcené. De son côté, l’OCP joue la transparence et se dit disposé à fournir toutes les informations nécessaires à ses clients. « Ces attaques prouvent que nos entreprises sont en train de devenir des groupes mondiaux et cristallisent l’attention de nos adversaires », ajoute Alaoui. Mais la Norvège ou l’Australie ont cessé d’acheter du phosphate marocain. Le producteur d’engrais anglo-australien BHP Billiton a été l’objet d’intenses pressions de la part de l’association Western Sahara Resource Watch (WSRW) pour « mettre un terme à l’exportation du phosphate marocain ». Dans le Guardian, WSRW accuse le Maroc d’exploiter le minerai sans que les populations de la région en tirent profit.

    La question de l’emploi des Sahraouis dans les mines reste une préoccupation majeure pour les natifs de la région. « À l’époque où les Espagnols géraient les mines, ils employaient plus de mille Sahraouis, qui gagnaient 30 dirhams de l’heure et qui bénéficiaient d’une couverture sanitaire gratuite », regrette Mustapha, un habitant de Laayoune dont les enfants travaillent dans le phosphate. Aujourd’hui, la mine emploie directement 1 700 personnes, dont près de la moitié serait des Sahraouis. « On voit beaucoup de retraités des phosphates manifester pour avoir une meilleure pension et pour que leurs enfants aient un emploi. Au Sahara, l’enjeu du phosphate, c’est avant tout la création d’emplois pour la population », ajoute Mustapha. « Les concurrents du Maroc attaquent l’OCP sur sa responsabilité sociale et éthique. De son côté, l’Office, qui est en train de devenir un poids lourd mondial, est désormais plus sensible à son image », conclut Abdelmalek Alaoui.

    Le directeur exécutif chargé du pôle mines, Ahmed Nabzar, l’a bien compris : « La stratégie de l’OCP doit permettre d’accroître la valeur ajoutée et la rentabilisation des phosphates et, surtout, accorder davantage d’intérêt à la gestion des ressources humaines. » Soucieux d’assurer la durabilité de son activité mais aussi d’attirer des investisseurs étrangers, l’OCP accorde de plus en plus d’importance à son environnement et au bien-être de ses employés.

    « Mine verte »

    Capitale mondiale des phosphates, Khouribga est une petite ville pauvre de 170 000 habitants sans hôtel, ni restaurant, ni boutique située au cœur du « triangle de la mort », cette région du Maroc grande pourvoyeuse de candidats à l’émigration clandestine. Ici, les familles vivent presque toutes de la mine, dans des conditions souvent difficiles. Dégâts environnementaux et sanitaires, bas salaires, l’OCP n’y jouit pas toujours d’une bonne réputation.

    Un projet baptisé la « Mine verte », soutenu directement par le roi Mohammed VI, devrait modifier radicalement le visage de la cité minière. La ville nouvelle, qui devrait coûter près de 700 millions d’euros, abritera un musée, des hôtels de luxe, un théâtre, une cité des sciences, un parc d’attractions, un lac artificiel, un téléphérique et même une piste de ski… Une mine abandonnée sera aménagée en jardin botanique, et des maisons seront construites pour les employés de l’OCP par les meilleurs architectes français et marocains. Entièrement écologique, la nouvelle Khou­ribga devrait avoir des allures de mini-Dubaï. « Bien sûr, il faut y voir un signal de la part de l’OCP et du Maroc en général, estime un expert en minerai. C’est une façon d’exprimer sa toute-puissance mais surtout de montrer à son opinion publique, comme au monde, que les fruits du phosphate sont redistribués et que l’on rend enfin aux Marocains ce que leur terre leur a donné. »

    Mustapha Terrab

    Jeune Afrique, 11/1/2011

  • Le Canada reconnaît le leadership de l’Algérie

    Une volonté a été exprimée, hier, par l’Algérie et le Canada de développer « davantage » la coopération bilatérale dans plusieurs domaines à hauteur des « grandes potentialités » dont disposent les deux pays. 
    Animant un point de presse, conjointement par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, à l’issue de leur entretien à la résidence El Mithak, Lawrence Cannon a fait savoir que l’Algérie, où il séjourne pour une visite officielle de trois jours, qui prendra fin aujourd’hui, demeure le premier partenaire commercial du Canada en Afrique et au Moyen-Orient. Il a, d’autre part, estimé que son pays reste un « partenaire de choix » de l’Algérie dans le cadre de son « ambitieux » programme de relance économique et sociale. Le ministre canadien a, en outre, mentionné que l’Algérie est considérée, par son pays, comme un « acteur clé », notamment au sein de l’Union africaine, de la Ligue des Etats arabes ainsi que dans la région du Maghreb arabe. 
    Dans ce sens, le Canada, a-t-il poursuivi, « reconnaît le leadership de l’Algérie sur de grands dossiers d’intérêt commun, comme ceux de la lutte contre le terrorisme et la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique ». Le ministre canadien a, à cette occasion, annoncé que sa visite représente une « opportunité » pour faire la promotion des futurs investissements canadiens en Algérie. Il a, sur ce dernier point, fait part de la disponibilité des entreprises canadiennes, leaders dans plusieurs secteurs, à accompagner l’Algérie dans son « ambitieux » programme ainsi que dans son défi de diversifier son économie nationale. Cannon a également souligné que les gouvernements des deux pays ont convenu d’élargir leur accord dans le domaine du transport aérien. Pour ce qui de la lutte contre le terrorisme, il a précisé que le terrorisme est un fléau « tellement destructeur qu’il menace le monde entier », ajoutant que le Canada souhaite, dans ce sens, jouer un rôle constructif. « Le Canada veut jouer un rôle constructif (dans la lutte contre le terrorisme) et n’hésitera pas à prendre conseils de pays partenaires tel que l’Algérie dans les actions à suivre », a-t-il dit à ce propos. 
    De son côté, le ministre algérien, Mourad Medelci affirmé que la visite de son homologue canadien en Algérie est un « signal supplémentaire » de « l’excellence des rapports » entre les deux pays. Il a, dans ce contexte, exprimé le souhait des deux parties de développer « davantage » leur coopération dans de nombreux domaines. Medelci a, illustrant le développement des relations entre les deux parties, noté que les échanges commerciaux s’élevaient, en 2008, à près de 8 milliards de dollars. D’autres secteurs, notamment en matière d’économie, de formation et de lutte contre le terrorisme, ont été relevés par le MAE algérien. Il a, à cette occasion, déclaré que cette coopération « a aujourd’hui la possibilité, non seulement de se consolider, mais également de s’élargir », avant d’ajouter que « cette coopération doit s’élargir dans les domaines traditionnels de coopération, comme ceux de l’énergie et des infrastructures ». 
    Pour Medelci, cette coopération peut même se développer dans de nouveaux domaines, comme celui de l’agriculture ainsi que dans un certain nombre de filières industrielles. « Il était important de saisir la visite de M. Cannon pour affirmer que les relations liant les deux pays sont fortes et que le potentiel de leur développement est encore plus fort », a-t-il poursuivi, ajoutant que les deux pays ont convenu de la nécessité de réfléchir « très rapidement » à la mise en place d’un mécanisme permettant aux entreprises des deux pays de travailler ensemble. Il a, par ailleurs, mis en exergue que l’Algérie offre à ses partenaires un climat « favorable » d’investissement. Pour ce qui du protocole d’entente pour la mise en place d’un mécanisme de consultations politiques, signé entre les deux pays, le ministre algérien a indiqué que ce document traduit l’engagement pris par les deux parties en vue de renforcer leur dialogue dans tous les domaines.
    Par : Ahmed Bouaraba 
    Le Midi Libre, 11/1/2011
  • Trois détenus d’opinion sahraouis en grève de la faim à partir de mardi

    Casablanca, 10/01/2011 (SPS) Les détenus d’opinion sahraouis dans la prison Oukacha de Casablanca, Ali Salem Tamek, Ibrahim Dahane et Hamadi Naceri, ont décidé d’entamer une grève de la faim d’avertissement de 48h à partir de mardi en signe de protestation contre les mauvaises conditions dans lesquelles s’est déroulé leur procès, a-t-on appris de source judiciaire sahraouie.

    Les trois détenus ont affirmé que cette grève a été décidée en raison des conditions extraordinaires dans lesquelles s’est déroulé leur procès. Ils ont précisé que les services de renseignement marocains ont empêché leurs familles d’assister aux procès et mobilisé un groupe de citoyens marocains et les avocats pour manifester devant et dans la salle d’audience scandant des slogans qu’ils ont qualifié de « racistes ».

    Les détenus se sont soulevés contre ces comportements « encouragés par le parquet général et la présidence de l’audience » et contre les positions hostiles de certains avocats marocains qui sont en contradiction avec la loi et le droit à la liberté d’expression et d’opinion, insistant sur le soutien des associations des droits de l’homme, des observateurs, des journalistes et des avocats internationaux.

    Les détenus ont demandé le respect des conditions d’un procès juste, l’amélioration de leur situation carcérale et le recouvrement des droits dont ils ont été dessaisis.

    Cette grève est la première du genre déclenchée par les trois détenus d’opinion sahraouis après leur transfèrement le 4 novembre dernier de la prison de Salé à Rabat à celle de Oukacha à Casablanca, le tribunal militaire ayant été déclaré incompétent et les dossiers des détenus transmis au tribunal de première instance à Ain Sbaâ (Maroc). (SPS) 

  • La nouvelle méthode du Makhzen

    Le Maroc a perdu la bataille diplomatique du Sahara Occidental. Depuis l’arrivée du nouvel envoyé spécial du SG de l’ONU, Christopher Ross, le gouvernement marocain est conscient que sa farce de l’autonomie a été enterrée pour de bon. Depuis, les provocations se sont multipliées alternant l’Espagne et l’Algérie. Dans tous ses discours, le roi Mohamed VI n’oublie pas de charger contre le pays voisin. Quant aux sahraouis, leur part est davantage de répression et de mauvais traitements.

    Dans le processus de négociations qui a démarré il y a presque 4 ans, les deux parties, le Maroc et le Front Polisario ne peuvent se permettre de bouder les réunions programmées par le diplomate onusien. Après 20 ans de cessez-le-feu et de médiations, s’absenter des négociations supposerait se mettre toute la communauté internationale sur le dos. Le Front Polisario a fait preuve d’une sagesse et d’une capacité de manœuvre sans égal malgré les voix populaires qui contestaient le plan de paix.

    La violente attaque contre le camp de Gdeym Izik n’a pas convaincu le Polisario de la nécessité d’arrêter les négociations. Par conséquent, les conséquences de cette attaque ont été catastrophiques pour Rabat. Toute la communauté internationale s’est levé d’une seule voix pour condamner la brutalité marocaine. Le ministre de la communication marocain a, soudain, parlé de « mettre le Maroc à genoux ». La gifle était trop douloureuse et les arguments manquent. Le seul atout que le gouvernement avait dans la poche et qui a été usé à force d’être balancé est la lutte contre le terrorisme.

    Depuis quelque temps, le seul espoir de garder le Sahara Occidental sous sa tutelle est de faire passer les sahraouis pour des gens infréquentables, des terroristes et des contrebandiers. Alors, l’équipe de Mohamed VI fait recours au montage vidéo pour montrer un sahraoui en train d’égorger un policier marocain. Fassi Fihri dira au Parlement Européen que les seules victimes de ces évènements ont été les forces de sécurité marocaines. L’adolescent de 14 ans, Najem El Gareh, et le citoyen espagnol Baby Gargar, enterrés par le Makhzen en absence de leurs familles, n’ont jamais existé pour le gouvernement marocain, et celui-ci s’opposera à toute commission d’enquête et interdira l’accès au territoire aux journalistes étrangers pour faire passer son discours mensonger.

    Les arguments marocains n’ont convaincu personne, mais le Maroc ne désespère pas. La MAP annoncera ensuite que l’armée marocaine a procédé au démantèlement d’un réseau terroriste dont le dépôt d’armes se trouvait dans les territoires contrôlés par le Front Polisario.

    L’alignement du gouvernement de Zapatero aux thèses marocaines n’est plus à prouver, mais il est contraint à la discrétion à cause de la position de l’opinion publique espagnole qui dans les derniers mois n’a pas hésité à se rendre aux territoires occupés pour contribuer à la protection des militants sahraouis des droits de l’homme et dénoncer l’état de siège vécue par la population sahraouie dans les villes sous contrôle marocain.

    La presse espagnole a joué un rôle décisif dans le soutien de la société espagnole aux sahraouis. Par conséquent, cette presse doit être visée, discréditée. Ainsi, les illuminés du Makhzen ont envoyé une photo d’enfants palestiniens blessés lors d’un raid israélien contre Ghaza à l’agence espagnole EFE qui l’a immédiatement distribué à ses clients en indiquant qu’il s’agit d’enfants sahraouis victimes de l’attaque contre le camp de Gdeym Izik.

    Aujourd’hui, les « génies » de Rabat sont heureux. Le coup de la photo est réussi. La famille des enfants palestiniens va porter plainte contre EFE. Mais le rendez-vous de Manhasset est dans 10 jours et cela aucun coup ne peut l’empêcher si ce n’est l’absence de la délégation marocaine. Parce que la délégation sahraouie sera certainement là. Pour le malheur de Mohamed VI.

  • La nouvelle méthode du Makhzen

    Le Maroc a perdu la bataille diplomatique du Sahara Occidental. Depuis l’arrivée du nouvel envoyé spécial du SG de l’ONU, Christopher Ross, le gouvernement marocain est conscient que sa farce de l’autonomie a été enterrée pour de bon. Depuis, les provocations se sont multipliées alternant l’Espagne et l’Algérie. Dans tous ses discours, le roi Mohamed VI n’oublie pas de charger contre le pays voisin. Quant aux sahraouis, leur part est davantage de répression et de mauvais traitements.

    Dans le processus de négociations qui a démarré il y a presque 4 ans, les deux parties, le Maroc et le Front Polisario ne peuvent se permettre de bouder les réunions programmées par le diplomate onusien. Après 20 ans de cessez-le-feu et de médiations, s’absenter des négociations supposerait se mettre toute la communauté internationale sur le dos. Le Front Polisario a fait preuve d’une sagesse et d’une capacité de manœuvre sans égal malgré les voix populaires qui contestaient le plan de paix.

    La violente attaque contre le camp de Gdeym Izik n’a pas convaincu le Polisario de la nécessité d’arrêter les négociations. Par conséquent, les conséquences de cette attaque ont été catastrophiques pour Rabat. Toute la communauté internationale s’est levé d’une seule voix pour condamner la brutalité marocaine. Le ministre de la communication marocain a, soudain, parlé de « mettre le Maroc à genoux ». La gifle était trop douloureuse et les arguments manquent. Le seul atout que le gouvernement avait dans la poche et qui a été usé à force d’être balancé est la lutte contre le terrorisme.

    Depuis quelque temps, le seul espoir de garder le Sahara Occidental sous sa tutelle est de faire passer les sahraouis pour des gens infréquentables, des terroristes et des contrebandiers. Alors, l’équipe de Mohamed VI fait recours au montage vidéo pour montrer un sahraoui en train d’égorger un policier marocain. Fassi Fihri dira au Parlement Européen que les seules victimes de ces évènements ont été les forces de sécurité marocaines. L’adolescent de 14 ans, Najem El Gareh, et le citoyen espagnol Baby Gargar, enterrés par le Makhzen en absence de leurs familles, n’ont jamais existé pour le gouvernement marocain, et celui-ci s’opposera à toute commission d’enquête et interdira l’accès au territoire aux journalistes étrangers pour faire passer son discours mensonger.

    Les arguments marocains n’ont convaincu personne, mais le Maroc ne désespère pas. La MAP annoncera ensuite que l’armée marocaine a procédé au démantèlement d’un réseau terroriste dont le dépôt d’armes se trouvait dans les territoires contrôlés par le Front Polisario.

    L’alignement du gouvernement de Zapatero aux thèses marocaines n’est plus à prouver, mais il est contraint à la discrétion à cause de la position de l’opinion publique espagnole qui dans les derniers mois n’a pas hésité à se rendre aux territoires occupés pour contribuer à la protection des militants sahraouis des droits de l’homme et dénoncer l’état de siège vécue par la population sahraouie dans les villes sous contrôle marocain.

    La presse espagnole a joué un rôle décisif dans le soutien de la société espagnole aux sahraouis. Par conséquent, cette presse doit être visée, discréditée. Ainsi, les illuminés du Makhzen ont envoyé une photo d’enfants palestiniens blessés lors d’un raid israélien contre Ghaza à l’agence espagnole EFE qui l’a immédiatement distribué à ses clients en indiquant qu’il s’agit d’enfants sahraouis victimes de l’attaque contre le camp de Gdeym Izik.

    Aujourd’hui, les « génies » de Rabat sont heureux. Le coup de la photo est réussi. La famille des enfants palestiniens va porter plainte contre EFE. Mais le rendez-vous de Manhasset est dans 10 jours et cela aucun coup ne peut l’empêcher si ce n’est l’absence de la délégation marocaine. Parce que la délégation sahraouie sera certainement là. Pour le malheur de Mohamed VI.

  • L’Afrique du Sud au Conseil de Sécurité

    L’Afrique du Sud est déjà membre du Conseil de Sécurité de l’ONU depuis cette semaine et a annoncé son intention de tirer de l’oubli les conflits africains non-résolus et essayer de leur donner une nouvelle impulsion, comme le dossier du Sahara Occidental. Pour le régime de Pretoria, qui a tous les lotos pour un nouveau Conseil de Sécurité élargi, ces deux années représentent une preuve de feu.

    L’entrée, cette semaine, de l’Afrique du Sud au Conseil de Sécurité de l’ONU comme membre non-permanent dessine un nouveau panorama intéressant dans cet organisme, puisque pendant cette année les économies mondiales émergentes y vivront ensemble avec les grandes puissances. Le Soudan et la Côte d’Ivoire sont les deux grands sujets africains auxquels le Conseil de manière imminente devra faire face, mais le sujet du Sahara se trouve toujours sur la table. Et Pretoria reconnaît la RASD.


    L’entrée cette semaine de l’Allemagne, de l’Inde et de l’Afrique du Sud comme membres non permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU reflettera ce que serait un gouvernement agrandi des Nations Unies, un désir manifesté par beaucoup de pays. En fait, l’Afrique du Sud est dans tous les lotos d’un possible élargissement du nombre des membres permanents du Conseil de Sécurité, qui sont actuellement la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis.

    Les ambassadeurs auprès du Conseil attendent avec curiosité ce que les vieilles et les nouvelles puissances peuvent obtenir en travaillant ensemble dans les prochains douze mois pour lutter contre les menaces qui secouent la planète.

    L’Allemagne, l’Inde et l’Afrique du Sud, avec les deux autres nouveaux membres, le Portugal et la Colombie, passeront leur premier examen dans les prochains jours avec la crise politique de la Côte d’Ivoire, la célébration d’un référendum qui peut approuver le partage du Soudan et l’escalade de tension vécue par la péninsule coréenne.


    D’autres deux pays africains suivent encore un an au Conseil de Sécurité, composé de quinze membres dont cinq sont permanents et dix non permanents, comme c’est le Nigeria et le Gabon.

    L’attention retombera principalement sur l’Inde et l’Afrique du Sud, puisque « certains craignent qu’elles puissent bloquer le travail du Conseil », a assuré un ambassadeur qui a demandé de garder l’anonymat.

    New Dheli et Pretoria se sont montrées jusqu’à présent réticentes à imposer des sanctions contre certains pays, comme l’Iran. L’ambassadeur de l’Afrique du Sud, Abasé Sangqu, a assuré que son pays ne veut pas de Conseil de Sécurité « bloqué ».

    « Chaque pays mettra plus d’accent sur les sujets qui sont importants pour lui. Nous espérons avoir un impact collectif » mais sans provoquer deux groupes de travail entre les permanents et les non permanents, a dit Sangqu.


    Toutes les puissances seront « en symptonie en termes d’objectifs généraux. S’il y a un désaccord, ils seront constructifs », a affirmé l’émissaire indien, Singh Puri, qui a assuré que l’ONU est en face d’une « nouvelle Inde ».

    L’une des lignes de gestion de l’Inde, le pays qui apporte le plus grand nombre de casques bleus, sera d’insister, comme l’Allemagne, sur l’importance de l’ONU dans la tâche de maintient de la paix dans le monde.

    L’Afrique du Sud mettra pour sa part en évidence que deux tiers des conflits qui retiennent actuellement l’attention mondiale ont lieu en Afrique et se battra pour que les guerres africaines ne soient pas cataloguées comme « des conflits oubliés », comme le Sahara Occidental.

    Guinguinbali, 5/1/2011

  • L’Afrique du Sud au Conseil de Sécurité

    L’Afrique du Sud est déjà membre du Conseil de Sécurité de l’ONU depuis cette semaine et a annoncé son intention de tirer de l’oubli les conflits africains non-résolus et essayer de leur donner une nouvelle impulsion, comme le dossier du Sahara Occidental. Pour le régime de Pretoria, qui a tous les lotos pour un nouveau Conseil de Sécurité élargi, ces deux années représentent une preuve de feu.

    L’entrée, cette semaine, de l’Afrique du Sud au Conseil de Sécurité de l’ONU comme membre non-permanent dessine un nouveau panorama intéressant dans cet organisme, puisque pendant cette année les économies mondiales émergentes y vivront ensemble avec les grandes puissances. Le Soudan et la Côte d’Ivoire sont les deux grands sujets africains auxquels le Conseil de manière imminente devra faire face, mais le sujet du Sahara se trouve toujours sur la table. Et Pretoria reconnaît la RASD.


    L’entrée cette semaine de l’Allemagne, de l’Inde et de l’Afrique du Sud comme membres non permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU reflettera ce que serait un gouvernement agrandi des Nations Unies, un désir manifesté par beaucoup de pays. En fait, l’Afrique du Sud est dans tous les lotos d’un possible élargissement du nombre des membres permanents du Conseil de Sécurité, qui sont actuellement la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis.

    Les ambassadeurs auprès du Conseil attendent avec curiosité ce que les vieilles et les nouvelles puissances peuvent obtenir en travaillant ensemble dans les prochains douze mois pour lutter contre les menaces qui secouent la planète.

    L’Allemagne, l’Inde et l’Afrique du Sud, avec les deux autres nouveaux membres, le Portugal et la Colombie, passeront leur premier examen dans les prochains jours avec la crise politique de la Côte d’Ivoire, la célébration d’un référendum qui peut approuver le partage du Soudan et l’escalade de tension vécue par la péninsule coréenne.


    D’autres deux pays africains suivent encore un an au Conseil de Sécurité, composé de quinze membres dont cinq sont permanents et dix non permanents, comme c’est le Nigeria et le Gabon.

    L’attention retombera principalement sur l’Inde et l’Afrique du Sud, puisque « certains craignent qu’elles puissent bloquer le travail du Conseil », a assuré un ambassadeur qui a demandé de garder l’anonymat.

    New Dheli et Pretoria se sont montrées jusqu’à présent réticentes à imposer des sanctions contre certains pays, comme l’Iran. L’ambassadeur de l’Afrique du Sud, Abasé Sangqu, a assuré que son pays ne veut pas de Conseil de Sécurité « bloqué ».

    « Chaque pays mettra plus d’accent sur les sujets qui sont importants pour lui. Nous espérons avoir un impact collectif » mais sans provoquer deux groupes de travail entre les permanents et les non permanents, a dit Sangqu.


    Toutes les puissances seront « en symptonie en termes d’objectifs généraux. S’il y a un désaccord, ils seront constructifs », a affirmé l’émissaire indien, Singh Puri, qui a assuré que l’ONU est en face d’une « nouvelle Inde ».

    L’une des lignes de gestion de l’Inde, le pays qui apporte le plus grand nombre de casques bleus, sera d’insister, comme l’Allemagne, sur l’importance de l’ONU dans la tâche de maintient de la paix dans le monde.

    L’Afrique du Sud mettra pour sa part en évidence que deux tiers des conflits qui retiennent actuellement l’attention mondiale ont lieu en Afrique et se battra pour que les guerres africaines ne soient pas cataloguées comme « des conflits oubliés », comme le Sahara Occidental.

    Guinguinbali, 5/1/2011

  • Les médias franco-marocains et l’Algérie

    Médias orientés et une propagande sale contre notre pays.

    Les chaînes de télévision marocaine, quatari, Française consacrent régulièrement des reportages sur la situation qu’à vécu l’Algérie. Ce qui a retenu mon attention et celle de beaucoup de nos concitoyens, encore plus ma famille qui m’ont obligé à rédiger cet article, c’est ces chaines du voisin « Frère ennemi ».

    En effet, ces chaines marocaines, se distinguent depuis le début des émeutes au pays, par la diffusion de reportages qui a jalonné les relations algéro-marocaines. Les adultes le savent bien que se sont les services secrets marocains et leurs guerres secrètes qui sont contre l’Algérie : des médias orientés et une propagande sale.

    Je termine par cette analyse des deux confrères: Anouar Malek & Fawzi Khemili

    Nous le savons bien que ces chaînes paraboliques qu’a lancées le Maroc. En plus des stations qui appartiennent à l’état, on trouve Medi1-sat qui est financée par la France et le Maroc. En effet, si on regarde ces chaînes, on constatera « la Marocanité du Sahara occidental », et de montrer l’Algérie comme étant un pays comme la Somalie ou le Soudan où règnent l’insécurité, la faim et le crime. C’est un acte qui veut imposer une certaine réalité en ce qui concerne le Sahara Occidental et ternir l’image de l’Algérie sur le plan régional et sur le plan international.


    Voilà ce qui m’a poussé à réagir, et écrire.
    Mais la question que nous posons, c’est pourquoi nos médias ne sensibilisent pas la population, notamment les jeunes.

    Il est vrai que nous avons des problèmes, beaucoup de problèmes, mais nous traiter de la sorte, et dire que nous sommes frères, nous ne pouvons accepter.

    MedSouilah
    Jijel Info, 10.1.2011

  • Les médias franco-marocains et l’Algérie

    Médias orientés et une propagande sale contre notre pays.

    Les chaînes de télévision marocaine, quatari, Française consacrent régulièrement des reportages sur la situation qu’à vécu l’Algérie. Ce qui a retenu mon attention et celle de beaucoup de nos concitoyens, encore plus ma famille qui m’ont obligé à rédiger cet article, c’est ces chaines du voisin « Frère ennemi ».

    En effet, ces chaines marocaines, se distinguent depuis le début des émeutes au pays, par la diffusion de reportages qui a jalonné les relations algéro-marocaines. Les adultes le savent bien que se sont les services secrets marocains et leurs guerres secrètes qui sont contre l’Algérie : des médias orientés et une propagande sale.

    Je termine par cette analyse des deux confrères: Anouar Malek & Fawzi Khemili

    Nous le savons bien que ces chaînes paraboliques qu’a lancées le Maroc. En plus des stations qui appartiennent à l’état, on trouve Medi1-sat qui est financée par la France et le Maroc. En effet, si on regarde ces chaînes, on constatera « la Marocanité du Sahara occidental », et de montrer l’Algérie comme étant un pays comme la Somalie ou le Soudan où règnent l’insécurité, la faim et le crime. C’est un acte qui veut imposer une certaine réalité en ce qui concerne le Sahara Occidental et ternir l’image de l’Algérie sur le plan régional et sur le plan international.


    Voilà ce qui m’a poussé à réagir, et écrire.
    Mais la question que nous posons, c’est pourquoi nos médias ne sensibilisent pas la population, notamment les jeunes.

    Il est vrai que nous avons des problèmes, beaucoup de problèmes, mais nous traiter de la sorte, et dire que nous sommes frères, nous ne pouvons accepter.

    MedSouilah
    Jijel Info, 10.1.2011

  • Les indomptable sahraouis

    Il y a des peuples qui s’acharnent à défier leur destin. Ils sont des gens obstinées pour une survie inconvenante pour les autres, qui s’agitent exaspérément contre leur holocauste. Ils résistent au nom d’une dignité que la communauté internationale maintient kidnappée depuis plusieurs décennies. Au milieu de rien et en manquant de tout. Les otages d’un désert qui est devenue une prison dévastée en sable à ciel ouvert. Comme ces autres palestiniens, ces saharauis indomptés ne veulent pas entendre ce qui incommode leur existence. Leur détermination à rester vivants trouble la fluidité dans les affaires et la politique. Des problèmes « esthétiques » surgissent, comme le sang répandu par les forces marocaines de sécurité, qui sont trop visuelles pour pouvoir continuer à les maquiller avec des bavardages et des discours creux.

    Mais la réalité est que tout le monde se fiche des sahraouis. Ni aux États-Unis, à qui convient la dictature de fer de Mohamed VI pour contrôler le fondamentalisme islamique dans la région. Ni en France, qui a déjà collaboré dans l’infamie avec son ancienne colonie, à coups de bombes au napalm et au phosphore blanc. Ni en Espagne, cette Mère-Patrie contre nature qui a, lâchement, renié ses enfants dans le passé et qui fait passer  les lieux de pêche et les intérêts des entreprises avant la défense des droits de l’homme. Ni à l’ONU, dont les résolutions sur l’autodétermination du peuple sahraoui et la légalité du Front Polisario ne passent pas d’être une déclaration simple de principes d’un organisme qui se manifeste incapable de résoudre le conflit. Non, les sahraouis ne préoccupent personne. Ou presque personne, parce que la droite nationale, avec González-Pons comme porte-parole de la croisade, a vu rentabilité dans la cause sahraouie et a rallié le chariot des mobilisations citoyennes en obviant que, lors de leur législature, ils n’ont bougé un doigt pour leur offrir leur soutien.

    Donc, étant donné qu’il n’y a pas de pétrole et d’autres ressources appétissantes pour les puissances mondiales, l’étique et la justice ne sont pas d’éperons à broche pour faire bouger les volontés diplomatiques et pour finir avec le massacre. Je ne vais pas me pencher sur la dette historique qui nous lie à ce peuple. Je veux sauter ce détail et souligner l’exemple moral qu’ils nous apportent. Dans un monde où tout semble être prédestiné, le plus simple serait de se plier au plus puissant. Se rendre pour essayer de minimiser la souffrance. Mais les sahraouis sont en train de nous donner un témoignage de résistance pacifique face à la fatalité. Quelque chose dont on a beaucoup besoin dans les temps qui courent.

    Nous sommes nombreux à pleurer avec leurs larmes et saignons de honte à cause de leurs blessures ouvertes. Une marée humaine écœurée par la suprématie des intérêts économiques sur les droits légitimes des personnes.

    Mais comme on ne peut pas lui demander d’exercer l’usage de la conscience à qui ne l’a pas, les gouvernements du monde devraient faire attention à une autre chose : Celui qui n’a rien à perdre devient le plus dangereux des ennemis. Le harcèlement que les palestiniens subissent s’est transformé en factorerie qui exporte des terroristes. Au Sahara Occidental (occupé par le Maroc depuis 35 ans, ndds) la même chose pourrait arriver.

    Si on sème la haine, nous devrions pas être étonnés si les récoltes finissent par être létales.

    Ana Cuevas Pascual
    Andalan, 9/12/2010