Mois : janvier 2011

  • Sahara Occ., novembre 2010. La rupture des règles

    Quiconque aurait pu affirmer, il y a quelques jours, que le contentieux du Sahara Occidental était un conflit stagné, sans aucune possibilité d’avance. Inondé entre le cynique maintien d’un statu quo illégal avec la complicité des organismes internationaux et de l’insistance réitérée sur un accord politique indispensable, d’ailleurs non viable, entre deux positions radicalement opposées et, l’une d’elles, celle du Maroc, opiniâtre dans le mépris des principes du droit international et dans l’inaccomplissement systématique de tout type d’accords. Certains analystes et spécialistes considéraient même que la vraie victime principale de ce processus, le peuple sahraoui, épuisait sa volonté revendicative ou disparaissait simplement par la perte de sa capacité de résistance et, même, de son identité collective.

    Peu de jours ont été nécessaires pour montrer l’erreur de ce positionnement, d’ailleurs bien intéressé. La création avortée de campements dans toutes les villes du Sahara n’a pas pu empêcher la campée de Gdeim Izik, le Campement Dignité était son nom, où le nombre de tentes de toile et de personnes a augmenté graduellement, d’une forme pacifique et décidée, reflétait une réclamation sur ses droits transgressés d’une manière permanente par trente-cinq ans de soumission et, plus important encore, ils essayaient de montrer au monde, de forme indubitable et incontestable, leur existence réelle comme collectivité et leur volonté évidente de l’affirmer depuis la dignité et la persistance, dans un appel vivant à la communauté internationale.

    Qu’est-ce qui est arrivé pour un événement semblable presque impensable auparavant ? Ce changement bien fondamental de la stratégie des sahraouis de l’intérieur est dû, à mon jugement, à deux nouvelles appréciations . La première, la considération que le relâchement dans les contrôles frontaliers et policiers du territoire et de la volonté manifeste de la part du Maroc de présenter un Sahara pacifique et normalisé, dans le but de favoriser l’acceptation de son projet d’autonomie, ouvrait une brèche dans les très étroites marges dans lesquels ils pouvaient exercer leur liberté limitée et précaire. Deuxièmement, que la diffusion publique du texte d’une lettre confidentielle dirigée par Cristopher Ross, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, aux pays chargés de la médiation entre les parties négociatrices, le royaume du Maroc et le Front Polisario, insistait tellement sur la priorité de promouvoir des « mesures de promotion de la confiance » parce que l’idée que « la consolidation du statu quo… est, à long terme, inacceptable », puisqu’elle peut affecter « la stabilité régionale, la sécurité, l’intégration et le développement ». La possibilité de négociation semblait se réactiver et les sahraouis de l’intérieur du Sahara étaient pas disposés a faire entendre leur voix, qu’ils n’étaient pas muets ou marginalisés, comme prétendu par la propagande de consommation marocaine interne, dans la condition de groupes incontrôlés de terroristes dangereux et assoiffés de sang.

    Un peuple digne et debout, malgré les pressions politiques, militaires et policières, en un pourcentage de citoyenneté considérablement plus grand que l’intégrant de la fameuse Marche Verte qui avait consommé symboliquement l’invasion, a décidé d’insister sur la réclamation de ses droits malgré des épisodes aussi tendus que celui du tir sur un tout-terrain occupé par des civils avec comme résultat cinq blessés par balle et la mort de l’enfant de 14 ans Najem El Gareh, qui n’a pas du tout réussi à inquiéter la marche boudeuse d’une communauté internationale trop habituée à regarder de l’autre côté dans les moments de conflit.

    Hassán II avait manifesté, en 1975, que la Marche Verte et sa prise de possession symbolique du Sahara était poussée par l’idée qu’une armée, dans ce cas-ci l’espagnole, n’arriverait jamais à attaquer des civils sans défense et désarmés. Juste ce que son fils Mohamed VI, démocrate déclaré et fervent, décide et exécute, en anéantissant toutes les stratégies entreprises jusqu’à ce moment-là; parce que, il ne faut pas se tromper, la destruction barbare et l’incendie du camp constitue un avant et un après dans la dynamique de ce contentieux.

    Une orientation que peu ou n’a rien à voir avec la guerre nécrophile de chiffres qui essaie de substituer la force des arguments et des raisons par la lutte des nombres, l’essai sanglant et sensationnaliste d’un match sans gagnants où les parties et les médias s’efforçaient à démontrer laquelle des positions est la plus réussie avec l’aval du nombre et la souffrance de ses morts. Et, il faut le dire haut et fort, même si cet épisode avait pris fin d’une manière non sanglante, quelque chose a priori non faisable, ce n’est pas pour cela qu’il serait moins révoltant ou moins brutal.

    Aucune des parties va sortir indemne à partir de ce tsunami politique, un produit de la mesquinerie et de la myopie intransigeante plus que de la volonté d’atteindre les solutions stables et durables qui ne passent pas forcément par le cimetière.


    Ou une perte de prestige évidente obtenue à bras de fer par l’ONU et la MINURSO, sa mission dans ce conflit, devient irréversible et rompt totalement avec l’espoir de la population affectée  de voir une solution négociée basée sur l’égalité et non comme victimes de l’escroquerie ou du mensonge collectifs.

    Le Maroc enterre définitivement sa proposition d’autonomie et, avec elle, l’image aimable, démocratique et tolérante avec laquelle il agit et en croyant tromper les pays occidentaux. Il n’est plus facil de faire un pacte avec des citoyens, avec une population  à qui on ne respecte pas et on traite pire qu’aux animaux, sans leur reconnaître leur droit légitime d’aspirer à leur souveraineté politique, avalisée par des douzaines de résolutions favorables des Nations Unies et son Comité de Décolonisation.

    Le Front Polisario

    Et que dire des dénommées mesures de confiance ? … : Où resteront-elles? … : Quelqu’un pourra-t-il les réclamer honnêtement à court ou à moyen terme ?


    L’Espagne, conditionnée par ses vacillantes attitudes complaisantes, conséquence de sa trahison aux engagements résultant de sa condition de puissance administratrice, continuera de s’enfoncer inexorablement dans ses ambiguïtés, incapable de surmonter sa considération réitérative et inefficace que la solution passe par un accord entre les parties. Elle est à l’intérieur du groupe des pays dénommés amis qui ont la tutelle de la résolution du conflit, mais ni cette condition légale, ni le fait d’avoir été la puissance administratrice la renforce (et, légalement, l’être encore), ni sa volonté plusieurs fois réitérée explicitée de défendre les intérêts légitimes du peuple sahraoui, ni « l’espagnolité » de nombreux parmi eux nés dans la, à une certaine époque, déclarée province cinquante-trois de l’État espagnol, ni le fait que certains parmi les victimes sont, en vertu d’une revendication légale, citoyens espagnols de plein droit, nous suffit pour intervenir activa et décidément en faveur de la paix. La nouvelle ministre des Affaires Etrangères, Trinidad Jimenez, a assuré que les citoyens espagnols d’El Aaiun étaient bien au moment où les forces de sécurité marocaines assassinaient, en l’écrasant plusieurs fois avec leurs véhicules, le citoyen espagnol, Baby Boujoumaa, ingénieur en électricité dans les mines de Fosbucraa.

    Et le peuple sahraoui, celui des campements de réfugiés de Tindouf, brutalement battu et écrasé dans ses droits et dans ses personnes par le Maroc, augmentera sa méfiance en une intervention extérieure fiable et efficace et en la vraie capacité de médiation dans un processus dans lequel, en définitive, son existence est dirimée en tant que telle. Ayant vécu avec eux pendant des jours, pas nombreux mais intenses, avant le début de cette protestation et en connaissant leurs illusions et espoirs, je sais à quel point de désillusion et de rage les portera le fait qu’ils aient été déçus de tout point.


    Nous sommes tous éhontés et vaincus à cette heure-ci. Nous avons perdu une importante bataille pour la paix, la légalité et la justice.
    Andalan, 17/11/2010
  • Sahara Occ., novembre 2010. La rupture des règles

    Quiconque aurait pu affirmer, il y a quelques jours, que le contentieux du Sahara Occidental était un conflit stagné, sans aucune possibilité d’avance. Inondé entre le cynique maintien d’un statu quo illégal avec la complicité des organismes internationaux et de l’insistance réitérée sur un accord politique indispensable, d’ailleurs non viable, entre deux positions radicalement opposées et, l’une d’elles, celle du Maroc, opiniâtre dans le mépris des principes du droit international et dans l’inaccomplissement systématique de tout type d’accords. Certains analystes et spécialistes considéraient même que la vraie victime principale de ce processus, le peuple sahraoui, épuisait sa volonté revendicative ou disparaissait simplement par la perte de sa capacité de résistance et, même, de son identité collective.

    Peu de jours ont été nécessaires pour montrer l’erreur de ce positionnement, d’ailleurs bien intéressé. La création avortée de campements dans toutes les villes du Sahara n’a pas pu empêcher la campée de Gdeim Izik, le Campement Dignité était son nom, où le nombre de tentes de toile et de personnes a augmenté graduellement, d’une forme pacifique et décidée, reflétait une réclamation sur ses droits transgressés d’une manière permanente par trente-cinq ans de soumission et, plus important encore, ils essayaient de montrer au monde, de forme indubitable et incontestable, leur existence réelle comme collectivité et leur volonté évidente de l’affirmer depuis la dignité et la persistance, dans un appel vivant à la communauté internationale.

    Qu’est-ce qui est arrivé pour un événement semblable presque impensable auparavant ? Ce changement bien fondamental de la stratégie des sahraouis de l’intérieur est dû, à mon jugement, à deux nouvelles appréciations . La première, la considération que le relâchement dans les contrôles frontaliers et policiers du territoire et de la volonté manifeste de la part du Maroc de présenter un Sahara pacifique et normalisé, dans le but de favoriser l’acceptation de son projet d’autonomie, ouvrait une brèche dans les très étroites marges dans lesquels ils pouvaient exercer leur liberté limitée et précaire. Deuxièmement, que la diffusion publique du texte d’une lettre confidentielle dirigée par Cristopher Ross, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, aux pays chargés de la médiation entre les parties négociatrices, le royaume du Maroc et le Front Polisario, insistait tellement sur la priorité de promouvoir des « mesures de promotion de la confiance » parce que l’idée que « la consolidation du statu quo… est, à long terme, inacceptable », puisqu’elle peut affecter « la stabilité régionale, la sécurité, l’intégration et le développement ». La possibilité de négociation semblait se réactiver et les sahraouis de l’intérieur du Sahara étaient pas disposés a faire entendre leur voix, qu’ils n’étaient pas muets ou marginalisés, comme prétendu par la propagande de consommation marocaine interne, dans la condition de groupes incontrôlés de terroristes dangereux et assoiffés de sang.

    Un peuple digne et debout, malgré les pressions politiques, militaires et policières, en un pourcentage de citoyenneté considérablement plus grand que l’intégrant de la fameuse Marche Verte qui avait consommé symboliquement l’invasion, a décidé d’insister sur la réclamation de ses droits malgré des épisodes aussi tendus que celui du tir sur un tout-terrain occupé par des civils avec comme résultat cinq blessés par balle et la mort de l’enfant de 14 ans Najem El Gareh, qui n’a pas du tout réussi à inquiéter la marche boudeuse d’une communauté internationale trop habituée à regarder de l’autre côté dans les moments de conflit.

    Hassán II avait manifesté, en 1975, que la Marche Verte et sa prise de possession symbolique du Sahara était poussée par l’idée qu’une armée, dans ce cas-ci l’espagnole, n’arriverait jamais à attaquer des civils sans défense et désarmés. Juste ce que son fils Mohamed VI, démocrate déclaré et fervent, décide et exécute, en anéantissant toutes les stratégies entreprises jusqu’à ce moment-là; parce que, il ne faut pas se tromper, la destruction barbare et l’incendie du camp constitue un avant et un après dans la dynamique de ce contentieux.

    Une orientation que peu ou n’a rien à voir avec la guerre nécrophile de chiffres qui essaie de substituer la force des arguments et des raisons par la lutte des nombres, l’essai sanglant et sensationnaliste d’un match sans gagnants où les parties et les médias s’efforçaient à démontrer laquelle des positions est la plus réussie avec l’aval du nombre et la souffrance de ses morts. Et, il faut le dire haut et fort, même si cet épisode avait pris fin d’une manière non sanglante, quelque chose a priori non faisable, ce n’est pas pour cela qu’il serait moins révoltant ou moins brutal.

    Aucune des parties va sortir indemne à partir de ce tsunami politique, un produit de la mesquinerie et de la myopie intransigeante plus que de la volonté d’atteindre les solutions stables et durables qui ne passent pas forcément par le cimetière.


    Ou une perte de prestige évidente obtenue à bras de fer par l’ONU et la MINURSO, sa mission dans ce conflit, devient irréversible et rompt totalement avec l’espoir de la population affectée  de voir une solution négociée basée sur l’égalité et non comme victimes de l’escroquerie ou du mensonge collectifs.

    Le Maroc enterre définitivement sa proposition d’autonomie et, avec elle, l’image aimable, démocratique et tolérante avec laquelle il agit et en croyant tromper les pays occidentaux. Il n’est plus facil de faire un pacte avec des citoyens, avec une population  à qui on ne respecte pas et on traite pire qu’aux animaux, sans leur reconnaître leur droit légitime d’aspirer à leur souveraineté politique, avalisée par des douzaines de résolutions favorables des Nations Unies et son Comité de Décolonisation.

    Le Front Polisario

    Et que dire des dénommées mesures de confiance ? … : Où resteront-elles? … : Quelqu’un pourra-t-il les réclamer honnêtement à court ou à moyen terme ?


    L’Espagne, conditionnée par ses vacillantes attitudes complaisantes, conséquence de sa trahison aux engagements résultant de sa condition de puissance administratrice, continuera de s’enfoncer inexorablement dans ses ambiguïtés, incapable de surmonter sa considération réitérative et inefficace que la solution passe par un accord entre les parties. Elle est à l’intérieur du groupe des pays dénommés amis qui ont la tutelle de la résolution du conflit, mais ni cette condition légale, ni le fait d’avoir été la puissance administratrice la renforce (et, légalement, l’être encore), ni sa volonté plusieurs fois réitérée explicitée de défendre les intérêts légitimes du peuple sahraoui, ni « l’espagnolité » de nombreux parmi eux nés dans la, à une certaine époque, déclarée province cinquante-trois de l’État espagnol, ni le fait que certains parmi les victimes sont, en vertu d’une revendication légale, citoyens espagnols de plein droit, nous suffit pour intervenir activa et décidément en faveur de la paix. La nouvelle ministre des Affaires Etrangères, Trinidad Jimenez, a assuré que les citoyens espagnols d’El Aaiun étaient bien au moment où les forces de sécurité marocaines assassinaient, en l’écrasant plusieurs fois avec leurs véhicules, le citoyen espagnol, Baby Boujoumaa, ingénieur en électricité dans les mines de Fosbucraa.

    Et le peuple sahraoui, celui des campements de réfugiés de Tindouf, brutalement battu et écrasé dans ses droits et dans ses personnes par le Maroc, augmentera sa méfiance en une intervention extérieure fiable et efficace et en la vraie capacité de médiation dans un processus dans lequel, en définitive, son existence est dirimée en tant que telle. Ayant vécu avec eux pendant des jours, pas nombreux mais intenses, avant le début de cette protestation et en connaissant leurs illusions et espoirs, je sais à quel point de désillusion et de rage les portera le fait qu’ils aient été déçus de tout point.


    Nous sommes tous éhontés et vaincus à cette heure-ci. Nous avons perdu une importante bataille pour la paix, la légalité et la justice.
    Andalan, 17/11/2010
  • Pour le magazine Time le Sahara est encore espagnol

    La RASD est reconnue par plus de 80 pays du monde et l’Assemblée Générale vient de voter, au mois d’octobre dernier, à l’unanimité, une résolution demandant la décolonisation du Sahara Occidental et le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Sur la page web de l’ONU, le Sahara Occidental figure parmi les 16 territoires non-autonomes en attente d’être décolonisés en bonne et due forme et non pas à la manière dont l’Espagne a lâchement procédé, sous pression des Etats-Unis, pour garder ses intérêts économiques et pour sauver une couronne moribonde à cause de sa nature corrompue.

    Qu’aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc est un fait indiscutable. Mais ce qui est surprenant, c’est qu’un grand magazine américain, le Time, affiche encore dans son menu déroulant, pour les inscriptions, la liste des pays du monde et parmi les options se trouve aussi  « Sahara Espagnol ». Un bloggueur espagnol a découvert ce détail et remarque que « nous nous plaignons du soutien inconditionnel des Etats-Unis au Maroc, mais il semble qu’il y a encore un peu de respect pour la légalité ».

  • Pour le magazine Time le Sahara est encore espagnol

    La RASD est reconnue par plus de 80 pays du monde et l’Assemblée Générale vient de voter, au mois d’octobre dernier, à l’unanimité, une résolution demandant la décolonisation du Sahara Occidental et le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Sur la page web de l’ONU, le Sahara Occidental figure parmi les 16 territoires non-autonomes en attente d’être décolonisés en bonne et due forme et non pas à la manière dont l’Espagne a lâchement procédé, sous pression des Etats-Unis, pour garder ses intérêts économiques et pour sauver une couronne moribonde à cause de sa nature corrompue.

    Qu’aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc est un fait indiscutable. Mais ce qui est surprenant, c’est qu’un grand magazine américain, le Time, affiche encore dans son menu déroulant, pour les inscriptions, la liste des pays du monde et parmi les options se trouve aussi  « Sahara Espagnol ». Un bloggueur espagnol a découvert ce détail et remarque que « nous nous plaignons du soutien inconditionnel des Etats-Unis au Maroc, mais il semble qu’il y a encore un peu de respect pour la légalité ».

  • L’autre victime de l’empire

    Sur les traces des deux «pays tests» que sont  l’Irak démembré et l’Afghanistan en feu et en cendres, Khartoum qui se prépare au  «divorce» au forceps entre le Nord et le Sud passe à la trappe du projet impérial imbu de messianisme démocratique et de vertus humanitaires. Le pire est-il à venir ? Car, au-delà de la scission programmée, l’enjeu d’Abeyei et l’avenir incertain du Darfour qui attend son heure regorgent de promesses de pétrole convoitées par les apôtres du «chaos constructif» et du «choc des civilisations» producteurs de fitna en Irak, au Liban, en Palestine, en Egypte et au Soudan. 
    La bulle confessionnelle et le communautarisme débridé sont la chose la mieux partagée dans cette région stratégique (65% des réserves de pétrole) soumise aux exigences des plans de reconquête de Bush à Obama. Héritant de la tristement «mission civilisatrice» de l’époque coloniale révolue, le Grand Moyen-Orient, évoqué pour la première fois sous l’appellation de «remodelage stratégique» par les néo-conservateurs, lors de la réunion, en 2003, de l’AEI (American enterprise Institute) intègre les 22 pays de la Ligue arabe et 5 Etats de l’Asie et se donne pour ambition de promouvoir une ère de paix et de progrès dans une espace de «tyrannie, de désespoir et de colère». 
    Khartoum qui tombe dans les griffes de l’empire prolonge la grande mystification révélée dans toute sa laideur par les fameux ADM (armes des destruction massive) jusqu’ à aujourd’hui introuvables et les 935 mensonges de Bush. Une mystification à grande échelle qui invalide pour le moins les tendances philanthropiques de l’Amérique professant les leçons de démocratie, de liberté et de bien-être social. Les questions pertinentes de la Palestine privée injustement de son droit inaliénable à un Etat souverain et le déni sahraoui (peuple  du Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975 et 1979, ndds) fondent l’essence de la vision discriminatoire de l’Occident. 

    Ce qui est valable pour la démarche référendaire au Soudan ne l’est-elle donc pas les cas de décolonisation inscrite de longue date dans le calendrier onusien en vertu de la légalité internationale ? La bataille de changement démocratique a cependant le mérite de sortir de sa torpeur «l’homme malade» du siècle impérial. Des réformes imposées ou librement consenties : là est la question qui agite le monde arabe tenu de réussir l’épreuve démocratique ou de vivre la loi du plus fort. La refonte de la Ligue arabe, proposée par l’Algérie, et le chapelet de défis, égrené au sommet de Tunis en matière de liberté publique et politique, de développement scolaire et éducatif, de rythme de croissance évalué autour de 6 à 7% pour répondre aux besoins essentiels des populations… codifient le nouveau contrat de développement indispensable pour sortir du «trou noir» de l’arriération économique, politique et culturelle.
    Larbi Chaabouni
    Horizons, 9/1/2011
  • Le Maroc et les prisonniers de Salé

    Ali SalemTamek, 38 ans, Brahim Dahan, 45 ans et Ahmed Naciri, 40 ans,  trois militants de droits de l’homme sahraouis détenus dans la prison de Salé depuis le mois d’octobre 2009, entament aujourd’hui une grève de la faim de 48 heures pour  protester contre les mauvaises conditions dans lesquelles s’est déroulé leur procès.
    Il s’agit des plus notoires défenseurs des droits de l’homme aux territoires du Sahara Occidental occupés par le Maroc. Des disparus dans les années de plomb de Hassan II et ex-prisonniers de l’Intifada de 2005.
    Plus d’un an d’emprisonnement sans jugement.  Leur délit? Officiellement, Rabat les accuse de haute trahison suite à une visite effectuée aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie. La vérité? Les gouvernants marocains les soupçonnent d’être les promoteurs de l’Intifada que les sahraouis mènent depuis 2005.
    Ils étaient sept, les autorités marocains ayant accordé la liberté provisoire à Degja Lachgar, Saleh Leboihi, Rachid Sghayer et Yahdih Tarrouzi.
    La libération du policier Moustapha Ould Sidi Mouloud a mis le gouvernement marocain dans l’embarras face aux organisations humanitaires internationales. La première conséquence de cette libération est venue du Tribunal Militaire qui déclara être incompétent pour résoudre l’affaire transférant l’affaire aux tribunaux pénaux de Casablanca. 
     
    Face aux manques d’arguments et de preuves contre les militants pacifistes sahraouis, la justice marocaine amène à chaque séance des fauteurs de troubles déguisés en avocats pour menacer les accusés et les observateurs internationaux venus de partout dans le monde pour assister à leur procès.
    Reporter leur procès est le seul moyen de les garder en prison sans les condamner.
  • Le Maroc et les prisonniers de Salé

    Ali SalemTamek, 38 ans, Brahim Dahan, 45 ans et Ahmed Naciri, 40 ans,  trois militants de droits de l’homme sahraouis détenus dans la prison de Salé depuis le mois d’octobre 2009, entament aujourd’hui une grève de la faim de 48 heures pour  protester contre les mauvaises conditions dans lesquelles s’est déroulé leur procès.
    Il s’agit des plus notoires défenseurs des droits de l’homme aux territoires du Sahara Occidental occupés par le Maroc. Des disparus dans les années de plomb de Hassan II et ex-prisonniers de l’Intifada de 2005.
    Plus d’un an d’emprisonnement sans jugement.  Leur délit? Officiellement, Rabat les accuse de haute trahison suite à une visite effectuée aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie. La vérité? Les gouvernants marocains les soupçonnent d’être les promoteurs de l’Intifada que les sahraouis mènent depuis 2005.
    Ils étaient sept, les autorités marocains ayant accordé la liberté provisoire à Degja Lachgar, Saleh Leboihi, Rachid Sghayer et Yahdih Tarrouzi.
    La libération du policier Moustapha Ould Sidi Mouloud a mis le gouvernement marocain dans l’embarras face aux organisations humanitaires internationales. La première conséquence de cette libération est venue du Tribunal Militaire qui déclara être incompétent pour résoudre l’affaire transférant l’affaire aux tribunaux pénaux de Casablanca. 
     
    Face aux manques d’arguments et de preuves contre les militants pacifistes sahraouis, la justice marocaine amène à chaque séance des fauteurs de troubles déguisés en avocats pour menacer les accusés et les observateurs internationaux venus de partout dans le monde pour assister à leur procès.
    Reporter leur procès est le seul moyen de les garder en prison sans les condamner.
  • Au royaume des phosphates

    Socle de l’avenir économique du Maroc, mesure de son poids diplomatique, le précieux minerai est une ressource hautement stratégique sur laquelle veillent jalousement les autorités.

    C’est une poudre blanche, épaisse comme de la lessive. Longtemps, elle n’a servi qu’à fabriquer des engrais et s’est échangée à un prix dérisoire (35 dollars la tonne). La plupart des Marocains ignorent tout de ses usages. Pourtant, avec un pic à 400 dollars la tonne en 2008 et une demande mondiale qui croît au rythme de l’économie chinoise, le phosphate est au Maroc ce que le pétrole est à l’Arabie saoudite : le socle de son avenir économique, la mesure de son poids diplomatique et, comme souvent pour les ressources stratégiques, le nerf de la guerre.

    Car au royaume chérifien, phosphate rime souvent avec Sahara, puisqu’une partie des 5 700 millions de tonnes que recèle le pays se trouvent dans les provinces du Sud. Découvertes en 1945 par le géologue espagnol Don Manuel Alia, les mines sahariennes, situées à Boucraa, à 100 km au sud de Laayoune, seront exploitées à partir de 1972. En 1975, Fosbucraa, la société espagnole constituée en 1968 pour la mise en valeur du minerai, aurait extrait près de 2 millions de tonnes. « C’est parce que la région était réputée très riche en phosphates que la décolonisation de l’Espagne a mis autant de temps », explique Abdelmalek Alaoui, associé-gérant du cabinet de consultants Global Intelligence Partners. Côté Polisario, la seule présence du minerai suffit à alimenter les fantasmes d’indépendance économique et politique. Au point d’organiser des opérations de sabotage contre les infrastructures minières de la région. Principale source de revenus pour le royaume, les phosphates sont-ils une bénédiction, ou le nerf d’une guerre qui n’en finit pas ? État des lieux.

    Premier exportateur mondial

    Au début de décembre, une étude américaine s’alarmait de la toute-puissance du Maroc sur le marché stratégique des phosphates. Alors que les réserves sont partout en déclin, le royaume disposera, à l’horizon 2020, de 80 % des réserves mondiales. Troisième producteur (derrière la Chine et les États-Unis) avec 24 millions de tonnes par an, le Maroc est le premier exportateur mondial de ce minerai, qui sert principalement à la fabrication de fertilisants, de détergents ou de batteries lithium-ion, utilisées dans les véhicules électriques ou les téléphones portables.

    Créé en 1920 par le maréchal Lyautey, treize ans après la découverte des premiers gisements, l’Office chérifien des phosphates (OCP) a le monopole de l’extraction, de la valorisation et de la commercialisation. D’abord instrument de pillage au service de la puissance coloniale, l’Office est nationalisé en 1973 avant de devenir, en 1975, le groupe OCP. Fleuron de l’économie nationale, fort de ses 19 000 salariés, le groupe soutient plus que jamais la croissance du pays puisque son activité représente 2 à 3 points du PIB. Sans lui, le déficit de la balance commerciale se creuserait dangereusement. En 2009, l’OCP a enregistré un chiffre d’affaires de 20,7 milliards de dirhams (1,85 milliard d’euros), pour une production de 2 millions de tonnes, contre 1,4 et 1,7 million en 2007 et 2008. Le groupe a également gagné de nouvelles parts de marché (44 % en 2009, contre 38 % en 2008) et conforte sa position de leader mondial.

    Considéré sous Hassan II comme une des caisses noires du régime, l’OCP a fait peau neuve sous le règne de Mohammed VI et la direction de Mustapha Terrab, son patron depuis 2006. Plus transparent, il s’est mis en conformité avec les normes internationales et ne cache plus ses ambitions. À l’horizon 2013-2015, la capacité d’extraction minière devrait passer de 30 à 50 millions de tonnes par an, et quatre nouvelles usines devraient ouvrir à Jorf Lasfar (au sud d’El-Jadida). Une stratégie très agressive qui nécessitera plus de 4 milliards de dollars d’investissements d’ici à 2012. Objectifs : rester compétitif et asseoir son leadership sur le marché mondial.

    Utilisés par toutes les grandes agricultures, notamment aux États-Unis ou au Brésil, les fertilisants sont devenus un enjeu stratégique. En raison de l’augmentation des besoins alimentaires liée à la croissance démographique, la demande en phosphates devrait progresser de 2 % à 3 % par an. Dès lors, la moindre rumeur de pénurie fait exploser les cours, comme cela a été le cas en 2008. Contrairement au pétrole, que l’on sait remplacer par d’autres énergies, le phosphate ne possède pas de substitut connu.

    Le précieux minerai est d’autant plus prisé qu’il pourrait devenir une source d’énergie. Depuis que l’on sait extraire de l’uranium à partir de dérivés du phosphate, le royaume suscite l’intérêt des puissances occidentales. En 2007, à l’occasion du voyage au Maroc du président français, Nicolas Sarkozy, Anne Lauvergeon, présidente d’Areva, et Mustapha Terrab ont signé un protocole d’accord pour développer la coopération et la recherche dans le domaine de l’uranium naturel. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), les ressources en uranium à partir des sous-produits des seuls gisements de phosphate du Maroc avoisineraient 6 millions de tonnes.

    Au cœur de la diplomatie

    Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que le phosphate se retrouve au cœur de la diplomatie marocaine. « Le fait que Mustapha Terrab ait été en première ligne pour accueillir Ban Ki-moon lors du dernier World Policy Confe­rence, à Marrakech, n’est pas anodin », explique un expert. Conférence durant laquelle le président du Togo (autre terre de phosphates), Faure Gnassingbé, a appelé l’OCP à travailler main dans la main avec son pays. « Du fait de la fermeture de la frontière avec l’Algérie, le Maroc a développé sa stratégie énergétique vers le sud. S’il s’alliait avec un pays comme le Togo, ça en ferait une vraie puissance sur le plan régional », ajoute l’expert. Le phosphate est par ailleurs une arme de négociation pour le Maroc, qui n’hésite pas à utiliser sa situation de quasi-monopole pour négocier leur soutien aux pays demandeurs, en particulier dans le dossier du Sahara.

    Pourtant, selon l’OCP, seulement 2 % du phosphate marocain est extrait à Boucraa, dont la mine ne représente que 6 % des ventes. La capacité de production annuelle est de 3 millions de tonnes, soit moins de 0,3 % des réserves prouvées de Boucraa. « La mine est davantage exploitée pour des raisons sociales et politiques que pour son utilité économique. Son rendement est structurellement déficitaire, mais on préfère l’exploiter à perte plutôt que de supprimer des emplois dans cette région très sensible », souligne l’économiste Fouad Abdelmoumni. À en croire d’autres analystes, le phosphate sahraoui serait, au contraire, d’une qualité exceptionnelle et le coût d’extraction très faible, car les couches de minerai affleurent quasiment à la surface du sol. « La question du phosphate au Sahara reste très opaque, et peu d’informations sont vérifiables », estime Abdelmoumni.

    Très mal connues, les potentialités minières de la région alimentent toutes les rumeurs. Dans leur dernier rapport, les experts du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) français parlent de « trésors cachés du Sahara occidental », en référence à certaines « occurrences d’uranium dans la région de Tichla et dans la zone de Tifariti ». Pour démêler le vrai du faux, Mustapha Terrab a récemment commandé une étude, mais n’a pas voulu la rendre publique. Et pour cause.

    Guerre économique

    Le pouvoir grandissant de l’OCP, accusé de jouer sur les prix du minerai, n’est pas du goût de ses concurrents, qui pourraient utiliser ces informations sensibles pour le déstabiliser. « Nous sommes en train de glisser d’une guerre politique à une guerre économique. Ça va être un axe déterminant dans les prochaines années. Nos détracteurs seront prêts à tout… au nom de la compétitivité », explique Abdelmalek Alaoui. Déjà des associations pro-Polisario ont mesuré leur pouvoir de nuisance en menant un lobbying forcené. De son côté, l’OCP joue la transparence et se dit disposé à fournir toutes les informations nécessaires à ses clients. « Ces attaques prouvent que nos entreprises sont en train de devenir des groupes mondiaux et cristallisent l’attention de nos adversaires », ajoute Alaoui. Mais la Norvège ou l’Australie ont cessé d’acheter du phosphate marocain. Le producteur d’engrais anglo-australien BHP Billiton a été l’objet d’intenses pressions de la part de l’association Western Sahara Resource Watch (WSRW) pour « mettre un terme à l’exportation du phosphate marocain ». Dans le Guardian, WSRW accuse le Maroc d’exploiter le minerai sans que les populations de la région en tirent profit.

    La question de l’emploi des Sahraouis dans les mines reste une préoccupation majeure pour les natifs de la région. « À l’époque où les Espagnols géraient les mines, ils employaient plus de mille Sahraouis, qui gagnaient 30 dirhams de l’heure et qui bénéficiaient d’une couverture sanitaire gratuite », regrette Mustapha, un habitant de Laayoune dont les enfants travaillent dans le phosphate. Aujourd’hui, la mine emploie directement 1 700 personnes, dont près de la moitié serait des Sahraouis. « On voit beaucoup de retraités des phosphates manifester pour avoir une meilleure pension et pour que leurs enfants aient un emploi. Au Sahara, l’enjeu du phosphate, c’est avant tout la création d’emplois pour la population », ajoute Mustapha. « Les concurrents du Maroc attaquent l’OCP sur sa responsabilité sociale et éthique. De son côté, l’Office, qui est en train de devenir un poids lourd mondial, est désormais plus sensible à son image », conclut Abdelmalek Alaoui.

    Le directeur exécutif chargé du pôle mines, Ahmed Nabzar, l’a bien compris : « La stratégie de l’OCP doit permettre d’accroître la valeur ajoutée et la rentabilisation des phosphates et, surtout, accorder davantage d’intérêt à la gestion des ressources humaines. » Soucieux d’assurer la durabilité de son activité mais aussi d’attirer des investisseurs étrangers, l’OCP accorde de plus en plus d’importance à son environnement et au bien-être de ses employés.

    « Mine verte »

    Capitale mondiale des phosphates, Khouribga est une petite ville pauvre de 170 000 habitants sans hôtel, ni restaurant, ni boutique située au cœur du « triangle de la mort », cette région du Maroc grande pourvoyeuse de candidats à l’émigration clandestine. Ici, les familles vivent presque toutes de la mine, dans des conditions souvent difficiles. Dégâts environnementaux et sanitaires, bas salaires, l’OCP n’y jouit pas toujours d’une bonne réputation.

    Un projet baptisé la « Mine verte », soutenu directement par le roi Mohammed VI, devrait modifier radicalement le visage de la cité minière. La ville nouvelle, qui devrait coûter près de 700 millions d’euros, abritera un musée, des hôtels de luxe, un théâtre, une cité des sciences, un parc d’attractions, un lac artificiel, un téléphérique et même une piste de ski… Une mine abandonnée sera aménagée en jardin botanique, et des maisons seront construites pour les employés de l’OCP par les meilleurs architectes français et marocains. Entièrement écologique, la nouvelle Khou­ribga devrait avoir des allures de mini-Dubaï. « Bien sûr, il faut y voir un signal de la part de l’OCP et du Maroc en général, estime un expert en minerai. C’est une façon d’exprimer sa toute-puissance mais surtout de montrer à son opinion publique, comme au monde, que les fruits du phosphate sont redistribués et que l’on rend enfin aux Marocains ce que leur terre leur a donné. »

    Mustapha Terrab

    Jeune Afrique, 11/1/2011

  • Le Canada reconnaît le leadership de l’Algérie

    Une volonté a été exprimée, hier, par l’Algérie et le Canada de développer « davantage » la coopération bilatérale dans plusieurs domaines à hauteur des « grandes potentialités » dont disposent les deux pays. 
    Animant un point de presse, conjointement par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, à l’issue de leur entretien à la résidence El Mithak, Lawrence Cannon a fait savoir que l’Algérie, où il séjourne pour une visite officielle de trois jours, qui prendra fin aujourd’hui, demeure le premier partenaire commercial du Canada en Afrique et au Moyen-Orient. Il a, d’autre part, estimé que son pays reste un « partenaire de choix » de l’Algérie dans le cadre de son « ambitieux » programme de relance économique et sociale. Le ministre canadien a, en outre, mentionné que l’Algérie est considérée, par son pays, comme un « acteur clé », notamment au sein de l’Union africaine, de la Ligue des Etats arabes ainsi que dans la région du Maghreb arabe. 
    Dans ce sens, le Canada, a-t-il poursuivi, « reconnaît le leadership de l’Algérie sur de grands dossiers d’intérêt commun, comme ceux de la lutte contre le terrorisme et la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique ». Le ministre canadien a, à cette occasion, annoncé que sa visite représente une « opportunité » pour faire la promotion des futurs investissements canadiens en Algérie. Il a, sur ce dernier point, fait part de la disponibilité des entreprises canadiennes, leaders dans plusieurs secteurs, à accompagner l’Algérie dans son « ambitieux » programme ainsi que dans son défi de diversifier son économie nationale. Cannon a également souligné que les gouvernements des deux pays ont convenu d’élargir leur accord dans le domaine du transport aérien. Pour ce qui de la lutte contre le terrorisme, il a précisé que le terrorisme est un fléau « tellement destructeur qu’il menace le monde entier », ajoutant que le Canada souhaite, dans ce sens, jouer un rôle constructif. « Le Canada veut jouer un rôle constructif (dans la lutte contre le terrorisme) et n’hésitera pas à prendre conseils de pays partenaires tel que l’Algérie dans les actions à suivre », a-t-il dit à ce propos. 
    De son côté, le ministre algérien, Mourad Medelci affirmé que la visite de son homologue canadien en Algérie est un « signal supplémentaire » de « l’excellence des rapports » entre les deux pays. Il a, dans ce contexte, exprimé le souhait des deux parties de développer « davantage » leur coopération dans de nombreux domaines. Medelci a, illustrant le développement des relations entre les deux parties, noté que les échanges commerciaux s’élevaient, en 2008, à près de 8 milliards de dollars. D’autres secteurs, notamment en matière d’économie, de formation et de lutte contre le terrorisme, ont été relevés par le MAE algérien. Il a, à cette occasion, déclaré que cette coopération « a aujourd’hui la possibilité, non seulement de se consolider, mais également de s’élargir », avant d’ajouter que « cette coopération doit s’élargir dans les domaines traditionnels de coopération, comme ceux de l’énergie et des infrastructures ». 
    Pour Medelci, cette coopération peut même se développer dans de nouveaux domaines, comme celui de l’agriculture ainsi que dans un certain nombre de filières industrielles. « Il était important de saisir la visite de M. Cannon pour affirmer que les relations liant les deux pays sont fortes et que le potentiel de leur développement est encore plus fort », a-t-il poursuivi, ajoutant que les deux pays ont convenu de la nécessité de réfléchir « très rapidement » à la mise en place d’un mécanisme permettant aux entreprises des deux pays de travailler ensemble. Il a, par ailleurs, mis en exergue que l’Algérie offre à ses partenaires un climat « favorable » d’investissement. Pour ce qui du protocole d’entente pour la mise en place d’un mécanisme de consultations politiques, signé entre les deux pays, le ministre algérien a indiqué que ce document traduit l’engagement pris par les deux parties en vue de renforcer leur dialogue dans tous les domaines.
    Par : Ahmed Bouaraba 
    Le Midi Libre, 11/1/2011
  • Trois détenus d’opinion sahraouis en grève de la faim à partir de mardi

    Casablanca, 10/01/2011 (SPS) Les détenus d’opinion sahraouis dans la prison Oukacha de Casablanca, Ali Salem Tamek, Ibrahim Dahane et Hamadi Naceri, ont décidé d’entamer une grève de la faim d’avertissement de 48h à partir de mardi en signe de protestation contre les mauvaises conditions dans lesquelles s’est déroulé leur procès, a-t-on appris de source judiciaire sahraouie.

    Les trois détenus ont affirmé que cette grève a été décidée en raison des conditions extraordinaires dans lesquelles s’est déroulé leur procès. Ils ont précisé que les services de renseignement marocains ont empêché leurs familles d’assister aux procès et mobilisé un groupe de citoyens marocains et les avocats pour manifester devant et dans la salle d’audience scandant des slogans qu’ils ont qualifié de « racistes ».

    Les détenus se sont soulevés contre ces comportements « encouragés par le parquet général et la présidence de l’audience » et contre les positions hostiles de certains avocats marocains qui sont en contradiction avec la loi et le droit à la liberté d’expression et d’opinion, insistant sur le soutien des associations des droits de l’homme, des observateurs, des journalistes et des avocats internationaux.

    Les détenus ont demandé le respect des conditions d’un procès juste, l’amélioration de leur situation carcérale et le recouvrement des droits dont ils ont été dessaisis.

    Cette grève est la première du genre déclenchée par les trois détenus d’opinion sahraouis après leur transfèrement le 4 novembre dernier de la prison de Salé à Rabat à celle de Oukacha à Casablanca, le tribunal militaire ayant été déclaré incompétent et les dossiers des détenus transmis au tribunal de première instance à Ain Sbaâ (Maroc). (SPS)