Mois : janvier 2011
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S.M.A. : Des réalisations tous azimuts
Nourredine Benbraham a été plébiscité, par 47 voix sur 48, pour un nouveau mandat, au cours de la séance d’ouverture des travaux. Il a, lors de son intervention, mis l’accent sur l’encadrement des jeunes et l’importance de leur inculper le sens de la citoyenneté.Le 10e Congrès national des Scouts musulmans algériens (SMA), qui s’est tenu du 26 au 28 du mois en cours au Palais des Nations à Club des Pins, a connu la participation de quelque 600 élus au niveau national et des chefs leaders des 48 wilayas du pays. La rencontre a porté principalement sur l’évaluation de la stratégie des SMA, notamment au plan des activités et ce de la période allant de 2005 à 2010, à l’instar des différentes campagnes de sensibilisation sur la sécurité routière, la préservation de l’environnement, le débat inter-religieux, la participation des Scouts dans la réinsertion des détenus ayant purgé leurs peines et l’opération de sauvetage des citoyens lors des inondations de Ghardaïa en 2008, ainsi que l’élaboration de la prochaine stratégie.En outre il a été mis en avant le rôle des SMA dans «l’encadrement et la structuration de la jeunesse» et «les problèmes de la jeunesse et de l’enfance », à l’image du chômage, de la toxicomanie et autres maux sociaux. Les mesures à prendre afin de les endiguer ont été à l’ordre du jour au cours de cette rencontre. Le congrès a, par ailleurs, fait l’objet de la révision du statut des Scouts, particulièrement 6 articles relatifs au code des SMA. Le bilan financier ainsi que l’évaluation des SMA au niveau mondial ont également fait partie de ces journées. Sur un autre plan Nourredine Benbraham a été plébiscité, par 47 voix sur 48, pour un nouveau mandat, au cours de la séance d’ouverture des travaux. Il a, lors de son intervention, mis l’accent sur l’encadrement des jeunes et l’importance de leur inculper le sens de la citoyenneté. «Il faut faire de nos jeunes des citoyens actifs», a-t-il dit à ce propos. Il a, dans ce contexte, préconisé la prise en charge des préoccupations des jeunes, et de leur apporter des solutions.Benbraham a loué les vertus de la communication et du dialogue entre les autorités concernées et la société civile. «On doit agir ensemble» a-t-il indiqué. Benbraham a, mettant en exergue l’efficacité du travail de proximité, souligné que les problèmes juvéniles et les fléaux sociaux ne peuvent être résolus rationnellement que par l’utilisation du scoutisme comme acteur dans la société et de le faire inclure dans cette lutte. Benbraham a aussi mis en avant le projet visant la création de cellules de scoutisme au sein des écoles. Ce projet, a-t-il expliqué, a pour mission de «sensibiliser les élèves aux dangers sociaux», à l’image de la toxicomanie, qui faut-il le dire, touche notre pays de plein fouet.Benbraham a, d’autre part, indiqué que les SMA ont conclu pas moins de 23 conventions, outre 327 activités nationales et 86 internationales, avec des partenaires nationaux et internationaux, portant sur différents domaines, à l’image des partenariats avec le Pnud, l’Unicef et le Fnuap. Il a, en termes de solidarité, rappelé le soutien des SMA aux scouts et à l’enfance des pays colonisés tels que la Palestine et le Sahara œccidental, et ce, a-t-il poursuivi, en encourageant le jumelage et l’échange de visites et de dons. Pour sa part Attef Abdelmadjid, secrétaire général des Scouts arabes, a souligné la nécessité de renforcer l’action commune par l’échange d’expériences afin de promouvoir les valeurs humaines et la communication. Il a, au cours de son allocution, exprimé sa satisfaction quant au «rôle pionnier» des SMA au profit de la jeunesse arabe dans tous les domaines. D’autre part, les participants au congrès ont, dans une séance à huis clos, présenté le rapport du comité de validation de la qualité de membre, adopté le règlement intérieur, élu les membres du bureau et nommé les membres des comités de candidature et de rédaction.Il est toutefois utile de noter que, outre la présence de personnalité politiques à l’image de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, Saïd Abadou et Khaled Bounedjma, président de la Coordination nationale des enfants de chouhada (Cnec) ainsi que des personnalités artistiques à l’instar de Farida Saboundji et Nawal Zaâtar, des représentants de plusieurs pays, notamment le Soudan, la Palestine, le Sahara occidental, la Tunisie et la France, étaient présents lors de cette rencontre. Pour rappel, Alger abritera, en 2013, le Congrès des scouts arabes suite à la demande des Scouts arabes.Ahmed BouarabaLe Midi Libre, 29/01/2011 -
L’Union africaine appelle au respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination
L’Union africaine (UA) a appelé au respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, soulignant la nécessité de « trouver une solution au conflit au Sahara occidental conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et l’Assemblée générale des Nations Unies », durant la dix-huitième session ordinaire du comité exécutif de l’union tenue les jeudi et vendredi à Addis-Abeba.L’Union africaine a réaffirmé, dans un rapport présenté par le président de la Commission africaine, Jean Ping et ratifié par le Conseil exécutif de l’Union, que « l’intransigeance du Maroc et son attachement à l’autonomie comme la seule option pour la solution, a empêché tout progrès vers la voie d’une solution au conflit au Sahara occidental ».
Le rapport a également relevé la grave situation des droits de l’Homme qui prévaut dans les territoires occupés du Sahara occidental, notamment dans la ville d’El Aaiun depuis l’assaut meurtrier perpétré par les forces marocaines pour le démantèlement du camp de liberté, Gdeim Izik le 8 novembre dernier.
L’UA, réitère son soutien aux efforts en cours des Nations Unies pour surmonter l’impasse actuelle dans laquelle se trouve le conflit du Sahara Occidental, conformément à la déclaration de Tripoli le 31 août 2009, appelé à « intensifier les efforts en faveur d’un référendum devant permettre à la population du Sahara Occidental de choisir entre l’indépendance ou l’intégration au Maroc ».
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La Slovénie : pour un accord de pêche UE-Maroc qui exclut les eaux territoriales du Sahara occidental (député)
Le député et vice président de la commission des affaires étrangères au Parlement de Slovénie, Franco Juri, a déclaré que « le gouvernement de son pays soutient un renouvellement de l’accord de pêche UE-Maroc qui exclut les eaux territoriales du Sahara Occidental », dans une lettre adressée à la ministre des Affaires étrangères de la Slovénie, Samuel Zbogar.« Comme vous le savez, la Slovénie a une position claire de soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui qu’elle a toujours défendu dans tous les forums internationaux », a déclaré Franco Juri, député du parti (Zares, parti libéral), ajoutant que « l’inclusion des eaux territoriales du Sahara occidental dans le prochain renouvellement de l’accord, serait une violation flagrante du Droit international », selon la lettre dont une copie est parvenue à SPS
M. Juri, a en enfin, exhorté son gouvernement à soutenir « clairement les opinions et les propositions qui émergent à la Commission européenne concernant l’élaboration d’un nouvel accord qui exclut les eaux territoriales du Sahara occidental occupé illégalement par le Maroc.
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L’Association des amis de la RASD "choquée" par les déclarations d’élus français au Maroc
PARIS, 28 jan 2011 (SPS) L’Association des amis de la RASD en France (AARASD) s’est déclarée « profondément choquée » par les propos qu’auraient tenu des élus actuellement en visite au Maroc et selon qui l’option de l’autonomie serait « largement approuvée » par les habitants du Sahara occidental.L’AARASD appelle, dans un communiqué rendu public vendredi soir, les associations des droits de l’homme comme Amnesty, HWR, l’AMDH qui, après le démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010, se sont rendus sur place à « protester auprès de ces députés ».
Un groupe de députés français, présidé par Jean Roatta, président du groupe d’amitié France-Maroc, est depuis quelques jours en visite au Maroc. L’association des amis de la RASD demande, à cet effet, à « être reçue par ces mêmes députés et à être entendue par la commission des affaires étrangères de l’Assemblée afin que nos représentants soient informés de la situation qui prévaut au Maroc et au Sahara occidental ».
« La curiosité de nos députés ne remonte pas à octobre pour rechercher ce qui s’est passé au camp de Gdeim Izik », s’est-elle désolée. A l’adresse de ces élus, l’association se demande si » 20.000 personnes en +exil volontaire+ de leur ville d’El Aaiun, installées dans des milliers de tentes pour protester pacifiquement contre leur marginalisation dans leur propre pays n’est pas un mouvement suffisant pour retenir l’attention de nos élus ? ».
« 150 prisonniers politiques arrêtés, maltraités, pour certains torturés et violés, la plupart au secret et à l’isolement suite au démantèlement du camp, c’est insuffisant pour émouvoir nos élus français ? », s’est-elle également interrogée.
L’association se demande enfin si : « la promotion sans nuance de l’option de l’autonomie n’est-elle pas contraire à ce que vote la France à chaque résolution du Conseil de sécurité qui appelle régulièrement à la tenue d’un référendum d’autodétermination ? « . (SPS)
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La MINURSO n’est pas neutre dans le conflit du Sahara Occidental
La MINURSO est composée de militaires appartenant à des pays qui sont, théoriquement, neutres par rapport au conflit du Sahara Occidental. C’est la raison derrière l’absence de soldats espagnols dans le contingent onusien.Cependant, depuis un an, la présence de soldats français dans cette mission ne peut plus être acceptée. La France non seulement est un des principaux soutiens en armes, mais aussi, en soutien politique.
Le veto de ce pays, au sein du Conseil de Sécurité, contre l’élargissement du mandat de la MINURSO pour la surveillance du respect des droits de l’homme au Sahara Occidental, permet au Maroc de continuer à réprimer la population civile sahraouie. en toute impunité. Et actuellement, la France se bat pour imposer le plan d’autonomie marocain, notamment au sein du dénommé Groupe d’Amis du Sahara Occidental.
Par conséquent, la France ne peut plus être considérée comme un pays neutre à partir du moment que, sur le terrain, elle s’est mise du côté d’une des parties belligérantes.Il n’est pas étonnant que le Maroc soit au courant de toutes les activités de la MINURSO. Celle-ci a déjà dénoncé une activité d’espionage suite à la découverte de micros d’écoute dans ses établissements. Il ne serait pas étonnant que derrière cette opération se trouve un officier français, puisqu’il est plus que sûr que les membres français appartiennent tous au service de renseignements de l’armée française.
De ce fait, le Front Polisario est en droit de demander le retrait des officiers français actifs dans cette mission et mettre en cause tout son travail depuis le début.
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La MINURSO n’est pas neutre dans le conflit du Sahara Occidental
La MINURSO est composée de militaires appartenant à des pays qui sont, théoriquement, neutres par rapport au conflit du Sahara Occidental. C’est la raison derrière l’absence de soldats espagnols dans le contingent onusien.Cependant, depuis un an, la présence de soldats français dans cette mission ne peut plus être acceptée. La France non seulement est un des principaux soutiens en armes, mais aussi, en soutien politique.
Le veto de ce pays, au sein du Conseil de Sécurité, contre l’élargissement du mandat de la MINURSO pour la surveillance du respect des droits de l’homme au Sahara Occidental, permet au Maroc de continuer à réprimer la population civile sahraouie. en toute impunité. Et actuellement, la France se bat pour imposer le plan d’autonomie marocain, notamment au sein du dénommé Groupe d’Amis du Sahara Occidental.
Par conséquent, la France ne peut plus être considérée comme un pays neutre à partir du moment que, sur le terrain, elle s’est mise du côté d’une des parties belligérantes.Il n’est pas étonnant que le Maroc soit au courant de toutes les activités de la MINURSO. Celle-ci a déjà dénoncé une activité d’espionage suite à la découverte de micros d’écoute dans ses établissements. Il ne serait pas étonnant que derrière cette opération se trouve un officier français, puisqu’il est plus que sûr que les membres français appartiennent tous au service de renseignements de l’armée française.
De ce fait, le Front Polisario est en droit de demander le retrait des officiers français actifs dans cette mission et mettre en cause tout son travail depuis le début.
Par Diaspora Saharaui -
Rabat prend des mesures pour éviter la contagion
Le Maroc subventionnera davantage de pétrole et de produits alimentaires de baseÀ l’exception des quatre personnes qui se sont immolées, mardi dernier, le Maroc est, pour l’instant, le pays nord-africain le moins touché par la vague d’expansion de la révolution tunisienne . Même Benghazi (Libye) a connu des émeutes de plus grande envergure qu’au Maroc.
Même ainsi, les autorités marocaines n’ont pas facile et prennent des mesures coûteuses pour éviter une explosion sociale, même au risque de mettre en péril les finances publiques.
Le Maroc a une longue tradition de révoltes spontanées comme celle du pain, en 1981, qui s’est soldé avec 66 morts à Casablanca, que le ministre de l’Intérieur d’alors, Driss Basri, a appelé «martyrs de la barre de pain. »
La dernière et plus récente, en 2007, a été celle de Sefrou , violente, mais sans victimes mortelles. Les diplômés chômeurs, 27% des licenciées des universités, se manifestent souvent aussi dans les grandes villes.
Les produits considérés comme des première nécessité qu’au Maroc incluent non seulement le sucre, l’huile et le blé, mais aussi les hydrocarbures, restent subventionnés par l’e dénommé Fonds de Compensation pour éviter que la hausse de leurs prix ne répercute sur le consommateur. Si le fonds n’existait pas, le prix du pain ou du gaz aurait doublé.
Le fonds a dépensé 2,363 milliards, un 126% de plus par rapport au budget prévu, en subventions pour que les 32 millions de Marocains ne remarquent pas les augmentations sur leurs poches.
Pour cette année, le fonds dispose de 1,545 milliards d’euros, ce qui équivaut à 2% du PIB, un montant insuffisant en toute évidence et qui finira très vite. La preuve en est que Rabat estime que le baril de pétrole devrait augmenter à 78 $ alors qu’il arrive déjà à 87.
« Nous traversons une zone de turbulences économiques et financières particulièrement pénibles, mais nous sommes déterminés à faire tout le nécessaire pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens, a promis au début de cette semaine, Khalid Naciri, porte-parole du gouvernement marocain.
Naciri a reconnu, toutefois, que « l’année dernière, cela a été très coûteux. » « (…) Nous craignons que dans les conditions actuelles la montée soit trop élevée pour le Maroc « , qui manque de ressources énergétiques, ajouta-t-il.
Le porte-parole a toutefois souligné que cet effort n’a pas été fait pour prévenir la contagion de la Tunisie. «Les choses doivent être claires: le gouvernement marocain n’agit pas en fonction de ce qui est arrivé dans d’autres pays », a souligné Naciri.
Afin d’améliorer la prestation du Fonds de Compensation sans augmenter le déficit budgétaire, les finances publiques ont traversé une période difficile entre Janvier et Septembre 2010 – le gouvernement a réduit les coûts des services et a réduit l’investissement de 10%.
Pour éviter les pénuries dans les marchés, Rabat a également lancé, le 12 Janvier, un appel d’offres pour acheter 255.000 tonnes de céréales, 154.000 de blé et 100.000 d’orge.
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Un exemple de la « spécifité marocaine » inventée par le lobby français
Le Maroc qui crève debout.
Les habitants des oasis longeant Loued Meggouna Wzighen et relevant du cercle de Kalaat Meggouna et de la province de Ouarzazate vivent en dehors du temps et du lieu.Les passionnés de randonnées dans les montagnes de l’Atlas se réjouissent souvent de la magnificence des paysages, de la simplicité splendide souvent intrigante de la vie des habitants, surtout de l’exotisme et du charme du folklore local. Les contrastes se déclinent au profit de l’harmonie. L’ocre et le beige des terres nues et des constructions en pisé épousent la verdure pétillante et rafraîchissante des arbres, des vergers et des champs ravivés par des ruisseaux et des sources. L’occasion est offerte au visiteur pour contempler une symbiose tellement profonde entre l’homme et la nature qu’elle rappelle en quelque sorte l’ère primitive. L’espace édénique où le temps est suspendu.Vers le sud des montagnes atlasiques, les hautes vallées représentent une étape principale avant la grande traversée du Haut Atlas au cours de laquelle, il s’agit de parcourir les chaînes dans tous les sens en vue d’atteindre les cimes majestueuses.Les Ait Bouguemaz, Ait Imi, Ait Ayoub et autres hameaux faisant partie de la province d’Azilal et de Ouarzazate contiennent plusieurs gîtes d’étape permettant aux touristes de se préparer et de s’équiper pour escalader les grandes montagnes avant de descendre vers le fleuve de Meggouna et de faire la pénible et délicieuse marche jusqu’à Kalaat Meggouna puis Ouarzazate.Un long fleuve sec, bordé de hauts massifs aux allures redoutables sculptés par les fortes érosions, survolé par des nuées de corbeaux coassant et rappelant les malheurs imminents et les drames à fleur du regard qui auraient eu pour lieu cet espace désert. Une sérénité inquiétante et un silence morbide marquent l’entrée dans un autre Maroc complètement déconnecté du XXIème siècle et coupé du monde. Les Aït Khouya, Ait Bahmadd, Ait Jaali, Azlay; Ait Frit, Tchklia, Zikhnat, Agouramine et toutes les autres oasis longeant Loued Meggouna Wzighen et relevant du cercle de Kalaat Meggouna et de la province de Ouarzazate vivent catégoriquement en de-hors du temps et du lieu ; ce n’est pas une hyperbole mais c’est la vérité aveuglante.Des habitants résignés qui vaquent, avec une grande lassitude, à leurs préoccupations quotidiennes sans porter la moindre attention aux passants et aux touristes. D’ailleurs, personne ne passe par ces contrées sauf les touristes et leurs guides. La discrétion, la pudeur, la dignité affichées spontanément arrivent à peine à cacher un complexe profond de persécution issu du sentiment d’être marginalisé, rejeté délibérément par l’Etat et ses commis.Il ne serait pas aberrant de dire que cette région est la plus enclavée et la plus oubliée du Maroc. L’injustice est flagrante, il n’y a pas de routes, aussi sommaires soient-elles, qui relient ces douars aux centres. Pour se rendre au plus proche centre administratif et commercial qui s’appelle Tabant, il faut parcourir plus de 30 kilomètres à pied ou à dos d’une monture à travers des montagnes escarpées au relief rocheux et désagrégé. Administrativement, ces douars dépendent de Kalaat Meggouna, c’est dire que pour régler n’importe quel problème administratif, ces Marocains malchanceux sont tenus de faire plus de 100km à pied, à dos de mulet ou d’âne.Il en découle un désespoir inénarrable : les paysans ne peuvent point profiter de leur récolte, car il leur est impossible de vendre leurs produits agricoles vu l’éloignement des souks à Tabant ou à Kalaat Meggouna. De quelle qualité seraient les tomates, les pommes de terre et autres légumes transportés pendant une dizaine d’heures sur les dos de bêtes faisant des escalades et des descentes interminables? Pourquoi donc travailler et produire? Marginalisés et rejetés loin du cycle économique, ces citoyens paisibles sombrent dans une dépression aiguë due essentiellement à un arbitraire chronique. Une injustice attisée par l’augmentation «logique» des prix des produits de consommation de base. C’est ainsi que la petite bonbonne de gaz coûte 25dh, le sac de 50kg de farine est pour 240dh au lieu de 150 dh, le pain de sucre est vendu entre 15 et 20 dh au lieu de 10 dh, 2 litres d’huile de table atteignent 30dh. Ces malheureux doivent également se procurer les céréales et les transporter à dos d’animaux jusqu’aux douars, leur production céréalière est insuffisante. L’orge est indispensable aux bétails abrités du froid mortel dans les écuries plus de la moitié de l’année. Des laissés-pour-compte, qui sont obligés de s’approvisionner avant la saison des neiges pendant laquelle même les sentiers les plus rudimentaires, se bloquent. Pour les dégager, les pauvres paysans doivent compter sur eux-mêmes et sur leurs moyens dérisoires. Les prix grimpent d’une manière vertigineuse. Le bois devient une denrée rare. Les eaux de la rivière cessent de couler. La soif aux sources. Pour avoir de l’eau, il faut aller jusqu’au bout de la montagne : là où l’eau ne gèle pas à Ait Bahmad à plus d’une dizaine de kilomètres de la plupart des douars.Des paysans vivotant au ban du Maroc.En plus de cette gelée naturelle, les eaux limpides de ce terroir subissent une grave pollution. Oui, dans le village le plus reculé du Maroc, il y a la pollution Eh bien les touristes qui campent à Wzignin, bivouaquent au bord de la rivière de Meggouna, à l’écart des habitations, se baignent, lavent leur vaisselle et leur linge au milieu des mêmes eaux que boivent les habitants des douars. Il n’y a ni conduites ni tuyaux ni canaux pour contenir les eaux, les conserver ou les traiter. Une malédiction. Un tourisme au goût amer : une agression caractérisée perpétrée sur les gens et leurs droits les plus élémentaires.Voici donc des Marocains lésés, exclus et dépourvus de tous les droits sauf celui du vote. Un droit qu’ils menacent incessamment d’abandonner. Un exercice stérile et sclérosé. Drôle de politique!La mortalité des femmes et des enfants lors de l’accouchement est très élevée étant donné que le centre de santé le plus proche est à 100 kilomètres à Kalaat Meggouna. Le centre de Taghzaft, où tous les douars de Loued de Meggouna sont invités à se rendre, est le plus souvent sans médecin ni médicaments et il n’y a pas de maternité. La gale, la malnutrition et autres maladies sont nettement manifestes chez les enfants et les femmes en particulier.L’électricité est un rêve utopique, les réseaux de télécommunication sont tout à fait absents, même les ondes de la RTM sont inexistantes. L’école est un deux-pièces réalisé par un étranger en coopération avec une ONG. Le collège est à Kalaat Meggouna, c’est à dire à cent kilomètres des douars.Les promoteurs de l’INDH doivent procéder à une certaine mise à niveau : il y a des régions où le strict minimum des droits sociaux est absent. Il faut tendre la main d’abord à ceux qui n’ont jamais eu la chance de promouvoir leur situation.Ces paysans vivotant au ban d’un Maroc soi-disant en voie de développement ont eu des sursauts spectaculaires : tirer un baroud d’honneur pour rappeler de temps en temps une situation insoutenable. En 2003 par exemple, ils ont décidé d’organiser une marche collective jusqu’à Rabat mais les autorités provinciales les avaient empêchés tout en leur faisant des tas de promesses non tenues malheureusement.Un autre Maroc à panser et à penser.Le Maroc sans tain, 28/01/2011 -
Les véritables raisons de l’emprisonnement du Colonel Terhzaz
Le colonel Terhzaz était l’ancien patron des forces aériennes marocaines. Il s’est battu avec loyauté au Sahara Occidental contre l’armée de libération sahraouie. Pourtant, aujourd’hui se trouve en prison à cause d’une lettre qu’il a rédigée et qui n’est jamais arrivée aux mains du roi Mohamed VI si ce n’est par le biais de ses services de renseignements militaires. Elle n’a pas dépassée le stade d’un brouillon qui a circulé parmi les autres officiers de l’armée pour être discuté.Le contenu de la lettre était une demande au roi d’améliorer la situation des anciens prisonniers marocains libérés par le Front Polisario. Des prisonniers qui ont été abandonnés depuis leur arrivée au Maroc, avec des salaires misérables et sans aucune promotion après des dizaines d’années en prison.
Terhzaz estime qu’il est la victime d’un règlement de comptes de la part d’anciens généraux, probablement en raison de son franc-parler ou par jalousie. Trop naïf!
Il a oublié que Driss Bassri leur avait accueillis avec ses fameux propos : »Si vous étiez des hommes vous ne vous auriez pas laissés capturer par l’ennemi ». C’est dans cette phrase que se trouve tout le secret de l’emprisonnement de cet homme dont l’âge dépasse les 73 ans.
En effet, le gouvernement marocain estime qu’il est encore en guerre, selon les propos du ministre marocain des AE, Taïeb Fassi-Fihri, dans une interview accordée au journal espagnol El Pais le 27/11/2010.
Avec cette décision, les autorités marocaines veulent convaincre l’ensemble des soldats et officiers de l’armée marocaine que leur sort sera pareil s’ils se laissent capturer en cas de reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario.Donc, il ne s’agit ni de complot ni de jalousie, ni de conflits internes. Il s’agit tout simplement d’un avertissement à ceux qui se trouvent encore le long du mur de défense qui entoure le Sahara Occidental : « Vous ferez mieux de ne pas vous rendre à l’ennemi ».
L’histoire du Colonel Terhzaz est une preuve irréfutable que le Maroc n’a jamais enterré la hache de guerre. -
L’histoire et la culture sahraouies au menu d’une rencontre à Fiori (Italie)
L’histoire et la culture du peuple sahraoui en lutte contre l’occupation marocaine ont été jeudi au centre d’un débat dans la ville italienne de Fiori, dans la région d’Emilie-Romagne. La conférence, à laquelle ont assisté le maire de la ville, Paulo Ragasini, des élus locaux, des universitaires, des étudiants et des représentants du mouvement associatif, a permis de faire connaître l’histoire d’un peuple qui lutte pour le recouvrement de son droit à la liberté. A l’ouverture de cette rencontre, le représentant du conseil municipal de la ville, Davidi Dri, a souligné le « soutien » de la ville de Fiori et toute la région à la cause du peuple sahraoui et à son « combat pour un règlement juste et définitif » du conflit sahraoui permettant à ce peuple de « recouvrer ses droits reconnus dans les résolutions onusiennes ».A cet égard, il a salué les actions de sensibilisation à la cause sahraouie du mouvement associatif dans plusieurs villes de la région, notamment Modene, Ravenne et Bologne, affirmant que le soutien à la « lutte pacifique et civilisée » du peuple sahraoui pour l’exercice de ses droits était un « devoir citoyen » envers la primauté du Droit et le respect des droits de l’homme.Pour sa part, la représentante du mouvement associatif, Julia Olmi, a insisté sur la nécessité de « préserver » la mémoire et la culture du peuple sahraoui en tant que « dimensions centrales dans sa résistance à l’occupation ». Dans ce cadre, elle a indiqué que le long travail effectué par des universitaires de la région sur cette question, en collaboration avec des militants et acteurs sahraouis, a abouti à l’édition d’un manuel scolaire d’histoire qui sera mis à la disposition des écoles dans les camps de réfugiés sahraouis.Ce travail a également donné lieu, a-t-elle ajouté, à la confection de deux autres ouvrages sur ce sujet qui seront mis à la disposition des universitaires de la région. Pour elle, le soutien au peuple sahraoui ne doit pas seulement se limiter aux aides humanitaires, « mais doit englober aussi le volet politique parce que la cause sahraouie est une cause juste ».
Sur cette question, l’universitaire, Fabio Cassini, a estimé que le travail académique effectué par ses collègues « permettra l’enseignement de l’histoire juridique et politique du combat d’un peuple africain, de manière académique et scientifique », pour « l’exercice de son droit à l’autodétermination et l’indépendance ». L’universitaire a ajouté que ce produit intellectuel vise à « mettre en évidence les ambiguïtés et les dysfonctionnements du système international qui a failli dans la mise en œuvre des dispositions relatives aux droits politiques et humains contenues dans les textes internationaux ».
Un étudiant a présenté, en cette occasion, un exposé sur l’histoire du conflit sahraoui, depuis l’invasion du Sahara occidental par le Maroc en 1975, « avec la complicité de l’Espagne et de la Mauritanie, mais aussi avec le soutien de la France », rappelant les différentes résolutions des Nations unies sur le conflit, notamment la 1514.
Le secrétaire général de l’Union des journalistes et écrivains sahraouis Lakhal Ma Laïnine, invité de cette rencontre, a insisté sur la nécessité de faire prévaloir le droit international dans le règlement du conflit. Il a dénoncé le « régime expansionniste marocain », qui « non seulement occupe les territoires sahraouis, mais pille aussi ses richesses et contraint une partie du peuple sahraoui à l’exil » depuis plus de 35 ans. Il a également invité l’assistance à ne pas perdre de vue « les violations persistantes » des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, « à commencer, a-t-il dit, par le droit à l’expression pacifique et à la vie tout court ».
Algérie Soir, 28/01/2011