Mois : janvier 2011

  • Derrière les décors touristiques… la crise

    Des plages de sable fin, des infrastructures hôtelières nombreuses et bon marché, une économie saluée par les institutions internationales.

    La Tunisie a, pendant longtemps, offert l’image d’un paisible pays de cocagne, certes écrasé par le long règne de Ben Ali, mais qui peut, au moins, se targuer d’une relative stabilité économique. Les récents événements enregistrés dans les régions les plus déshéritées du pays ont ainsi levé le voile sur la face hideuse du régime tunisien. L’image de la destination de rêve cède la place à celle d’un pays dont la population souffre des maux du chômage et de la pauvreté.

    Le malaise social est intimement lié, selon les analystes et les observateurs, à la crise économique mondiale qui a induit une baisse drastique des revenus touristiques. Pour le régime Ben Ali, les mauvaises nouvelles se sont accumulées : essuyant une mauvaise récolte en 2010, le pays ne pouvait plus offrir d’emplois supplémentaires. Mais les raisons de la colère sont bien plus profondes. Ce n’est certes pas un hasard si la révolte a démarré dans les régions les plus pauvres du pays, loin des côtes et des décors sublimes qu’aime à offrir le président tunisien.

    Les analystes soulignent que le développement économique, ces vingt dernières années, a profité d’abord aux zones côtières où se concentrent le tourisme, l’immobilier et les industries. A l’inégalité régionale, s’ajoute l’inégalité sociale. Les 10% les plus riches de la population perçoivent le tiers des revenus, les 30% les plus pauvres doivent se contenter de moins de 10% du PIB. 


    Le candidat Ben Ali avait pourtant promis de rectifier le tir lors de la dernière élection présidentielle du pays, qualifiée de «mascarade électorale». A peine a-t-il retrouvé son siège pour la septième fois consécutive, que le président tunisien a oublié les promesses faites au peuple. Mais c’est surtout l’attitude de la première Dame qui exaspère les Tunisiens. Elle illustre, à elle seule, la rapacité de quelques familles qui tiennent à garder les affaires les plus avantageuses entre leurs mains.

    Les câbles distillés par le site WikiLeaks, quelques jours avant la révolte, n’ont fait que confirmer ce que tout le monde susurrait. Mais ces émeutes pourraient affecter davantage l’économie tunisienne. «Nous avons observé une baisse de l’activité touristique dans tous les pays où il y a eu des événements violents», a assuré Lahcen Achy, chercheur au centre Carnegie du Moyen-Orient, dans une récente intervention médiatique. «Cela a été le cas, quand il y a eu des attentats au Maroc en 2003, ou des actes terroristes en Egypte.» Mais cela risque de contaminer les autres secteurs dont dépend l’économie tunisienne, qui reste extrêmement fragile, d’autant qu’elle est largement tournée vers les exportations vers l’Europe.
    Amel Blidi
    El Watan, 13/1/2011


    Commentaire de Diaspora Saharaui : 
     
    Dans le cadre de la campagne maroco-franco-sioniste contre l’Algérie et le peuple sahraoui, le Maroc et la Tunisie étaient présentés comme le paradis terrien et un oasis paisible de modernité et démocratie, contrairement à l’Algérie et le Sahara Occidental, décrits comme repère de terrorisme parce que ces deux pays ne veulent pas se plier aux exigences de l’Elysée.

    Mais le temps remporte toujours la victoire. Il finit toujours par dénoncer les farceurs. Les marocains aussi se lèveront un jour contre la situation précaire que le Makhzen croit maîtriser avec la propagande des médias locaux et français.

    Les sahraouis ont résisté 35 ans et ils sont prêts à attendre le dénouement de cette farce qui ne peut être que dans l’intérêt des peuples et de la vérité.
  • Une autre police pour l’Algérie ?

    Michèle Alliot-Marie, la ministre des Affaires étrangères française, a proposé à l’Algérie et à la Tunisie d’établir une «coopération sécuritaire» pour permettre aux gouvernement de ces pays de faire face à leurs manifestants. La France, a-t-elle précisé, a une réputation de savoir faire mondial en la matière. Elle peut donc montrer à nos gouvernants comment neutraliser la colère de son peuple. Sarkozy rappelait à l’occasion du nouvel an combien son pays savait y faire, en évoquant la manière pacifique avec laquelle les grandes manifestations sur la retraite s’étaient déroulées. 
    Ce point de discours a fait l’objet d’un bêtisier – vraie spécialité hexagonale, celle-là – dans les télévisions françaises et des images ont été rediffusées sur les pneus brûlés et les routes crevées à l’occasion. Ne parlons donc pas des émeutes de banlieues qui sont récurrentes à Paris et dans de nombreuses autres villes, notre «amie» Michèle Alliot-Marie parait les avoir déjà oubliées. 
    Pendant que se déroule en Tunisie des manifestations dues à un problème de chômage affectant les jeunes diplômés, conséquence naturelle d’un pouvoir qui a su éduquer ses jeunes à un haut niveau, la presse française n’a d’yeux que pour l’Algérie, où elle croit savoir que le peuple est violemment sorti dans les rues, saccageant tout sur son passage, réclamant le départ des généraux et de la mafia corrompue qui s’est emparée des milliards du pétrole. Aussi bien, fait-elle des comparaisons entre les Maghrébins : la Tunisie est victime de son miracle économique, dont certains diplômés se sentent exclus, le Maroc de son développement impressionnant, malgré la persistance d’une certaine pauvreté dans quelques régions rurales, et l’Algérie de sa misère totale, de sa  mal vie, de son indépendance, de ses militaires, de sa bureaucratie et de Bouteflika. Sur France 5, un spécialiste de l’Algérie a déclaré que le peuple algérien a commencé à régresser en 1962 et depuis lors, sa descente en enfer n’arrête pas. 
    Cette «campagne» qui dure encore, entre en contradiction avec la proposition de la ministre qui veut nous faire bénéficier de la haute technicité française. Puisqu’il suffit de chasser le pouvoir, pour que l’Algérie devienne heureuse, pourquoi donc veut-elle l’aider à se maintenir en lui offrant les services de sa police ? Disons que tout cela est de bonne guerre. Le fait est que les dernières émeutes ont clairement montré des insuffisances au plan du maintien de l’ordre qu’il s’agirait de corriger. Car si les problèmes économiques ou politiques expliquent ces émeutes, elles ne doivent pas les justifier. 
    Que ceux qui se réjouissent tant de ce qui s’est passé et qui déjà appellent les généraux à intervenir pour restaurer l’Etat, comme le fait cet universitaire de Lyon ADDI Lahaouari – auteur d’une formule sur la «régression féconde» à défaut d’une œuvre – soient libres de le faire, cela participe de la diversité des opinions. Mais que ceux, comme les forces anti-émeutes, qui sont chargés de faire leur boulot le fassent aussi bien que possible. Pour que ceux, comme Michèle Alliot-Marie, ne viennent pas les insulter, et nous insulter tous avec, en proposant de le faire à leur place. Si rien ne ressemble à un policier autant qu’un autre policier, Madame doit savoir que les siens ne seraient pas reçus à Alger et ailleurs par des émeutiers armés de pierres – mais par tout à fait autre chose.
    Aissa Khelladi
    Le Jour d’Algérie, 13/1/2011
  • Derrière les décors touristiques… la crise

    Des plages de sable fin, des infrastructures hôtelières nombreuses et bon marché, une économie saluée par les institutions internationales.

    La Tunisie a, pendant longtemps, offert l’image d’un paisible pays de cocagne, certes écrasé par le long règne de Ben Ali, mais qui peut, au moins, se targuer d’une relative stabilité économique. Les récents événements enregistrés dans les régions les plus déshéritées du pays ont ainsi levé le voile sur la face hideuse du régime tunisien. L’image de la destination de rêve cède la place à celle d’un pays dont la population souffre des maux du chômage et de la pauvreté.

    Le malaise social est intimement lié, selon les analystes et les observateurs, à la crise économique mondiale qui a induit une baisse drastique des revenus touristiques. Pour le régime Ben Ali, les mauvaises nouvelles se sont accumulées : essuyant une mauvaise récolte en 2010, le pays ne pouvait plus offrir d’emplois supplémentaires. Mais les raisons de la colère sont bien plus profondes. Ce n’est certes pas un hasard si la révolte a démarré dans les régions les plus pauvres du pays, loin des côtes et des décors sublimes qu’aime à offrir le président tunisien.

    Les analystes soulignent que le développement économique, ces vingt dernières années, a profité d’abord aux zones côtières où se concentrent le tourisme, l’immobilier et les industries. A l’inégalité régionale, s’ajoute l’inégalité sociale. Les 10% les plus riches de la population perçoivent le tiers des revenus, les 30% les plus pauvres doivent se contenter de moins de 10% du PIB. 


    Le candidat Ben Ali avait pourtant promis de rectifier le tir lors de la dernière élection présidentielle du pays, qualifiée de «mascarade électorale». A peine a-t-il retrouvé son siège pour la septième fois consécutive, que le président tunisien a oublié les promesses faites au peuple. Mais c’est surtout l’attitude de la première Dame qui exaspère les Tunisiens. Elle illustre, à elle seule, la rapacité de quelques familles qui tiennent à garder les affaires les plus avantageuses entre leurs mains.

    Les câbles distillés par le site WikiLeaks, quelques jours avant la révolte, n’ont fait que confirmer ce que tout le monde susurrait. Mais ces émeutes pourraient affecter davantage l’économie tunisienne. «Nous avons observé une baisse de l’activité touristique dans tous les pays où il y a eu des événements violents», a assuré Lahcen Achy, chercheur au centre Carnegie du Moyen-Orient, dans une récente intervention médiatique. «Cela a été le cas, quand il y a eu des attentats au Maroc en 2003, ou des actes terroristes en Egypte.» Mais cela risque de contaminer les autres secteurs dont dépend l’économie tunisienne, qui reste extrêmement fragile, d’autant qu’elle est largement tournée vers les exportations vers l’Europe.
    Amel Blidi
    El Watan, 13/1/2011


    Commentaire de Diaspora Saharaui : 
     
    Dans le cadre de la campagne maroco-franco-sioniste contre l’Algérie et le peuple sahraoui, le Maroc et la Tunisie étaient présentés comme le paradis terrien et un oasis paisible de modernité et démocratie, contrairement à l’Algérie et le Sahara Occidental, décrits comme repère de terrorisme parce que ces deux pays ne veulent pas se plier aux exigences de l’Elysée.

    Mais le temps remporte toujours la victoire. Il finit toujours par dénoncer les farceurs. Les marocains aussi se lèveront un jour contre la situation précaire que le Makhzen croit maîtriser avec la propagande des médias locaux et français.

    Les sahraouis ont résisté 35 ans et ils sont prêts à attendre le dénouement de cette farce qui ne peut être que dans l’intérêt des peuples et de la vérité.
  • Droits de l’homme au Sahara Occidental : deux parlementaires italiens appellent à « une position claire » de leur gouvernement

    Rome, 13/01/2011 (SPS) Deux parlementaires italiens ont appelé leur gouvernement à prendre « une position claire » vis-à-vis de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, ont rapporté jeudi à Rome les médias italiens.

    « Nous nous attendions du gouvernement qu’il prenne une position claire par rapport aux récents évènements survenus au Sahara occidental », ont dit les députés Carmen Motta (Parti démocratique) et Paul Grima (Ligue du Nord), en réaction à la réponse du secrétaire d’Etat auprès du ministère des Affaires étrangères, Alfredo Mantica, à une interpellation du gouvernement à la chambre des députés sur la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis.

    Mardi dernier, Mantica avait seulement rappelé les propos du chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, après les évènements d’El-Aaiun occupée du 14 novembre 2010, lors du démantèlement sanglant du « camp de la liberté », par les forces de répression marocaines, selon lesquels l’Italie suivait « avec préoccupation » ce qui se passe au Sahara occidental.

    Ces deux députés, membres de l’intergroupe parlementaire d’amitié avec le peuple sahraoui, ont appelé à la nécessité pour le gouvernement italien et l’Union européenne de faire montre d’ »une diplomatie plus efficace » pour que soit mise en place une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les évènements d’El Aaiun.

    Le Parlement européen avait voté le 25 novembre une résolution demandant la création d’une telle structure, sous l’égide des Nations unies.

    « Nous demandons que la MINURSO, qui opère dans la région dont le mandat expire le 11 avril prochain, soit également chargée de veiller des droits de l’homme », ont ajouté les deux parlementaires.

    Sur l’aide humanitaire, ils ont appelé le gouvernement « à fournir davantage de ressources » aux réfugiés sahraouis, estimant que celles-ci ont nettement diminué en 2010″. Les deux parlementaires ont par ailleurs, insisté sur la nécessité pour l’Italie et l’Europe d’agir « plus activement » dans le processus de paix au Sahara Occidental, pour le « plein respect » des nombreuses résolutions de l’ONU réaffirmant maintes fois, le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

    A ce sujet, le représentant du gouvernement avait souligné que l’ONU est « le seul cadre dans lequel, il pourrait y avoir une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ».(SPS)

  • Les derniers évènements dans les territoires sahraouis occupés en débat au Parlement italien

    Rome, 12/01/2011 (SPS) Les évènements dramatiques survenus dernièrement dans les territoires occupés du Sahara occidental, notamment le démantèlement sanglant du camp sahraoui de Gdeim Izik (camp de la liberté) près d’El Aaiun, ont fait l’objet mardi d’un débat à la Chambre italienne des députés.

    Le débat a fait suite à une question de la députée italienne, Carmen Motta (Parti démocratique), adressée au gouvernement, portant sur sa position à propos des évènements sanglants d’El Aaiun et de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental occupé par le Maroc.

    Dans sa réponse, au nom du gouvernement, le secrétaire d’Etat auprès du ministère italien des Affaires étrangères, M. Alfredo Mantica, a assuré que l’Italie « suit de près le différend entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental, en étroite coordination avec ses partenaires européens ».

    Il a ajouté que sur le plan bilatéral et multilatéral, « nous avons demandé à plusieurs reprises aux deux parties de maintenir un dialogue ouvert, sans conditions préalables, pour parvenir à des résultats concrets dans les négociations en cours sous les auspices de l’Organisation des Nations unies ».

    Mantica a souligné, à cet égard, que l’Onu est « le seul cadre dans lequel il pourrait y avoir une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ».

    C’est pourquoi, a-t-il affirmé, l’Italie « soutient pleinement » l’action de la médiation menée par le secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel, rappelant que son pays contribue, depuis sa création, à la mission de l’Onu dans la région (Minurso).

    « Nous nous sommes félicités de la récente reprise des discussions informelles entre Maroc et le Front Polisario. Pour la première fois, les parties ont discuté (…) des aspects opérationnels du programme qui vise à renforcer la confiance mutuelle, géré par le Haut commissariat au réfugiés (HCR), parvenant à un accord permettant la reprise des visites entre les familles sahraouies », a-t-il souligné.

    Le ministre italien a rappelé, en outre, que deux rounds de négociations sont prévus pour la première moitié de cette année, estimant qu’il y a des « signes encourageants ».

    Evoquant la situation humanitaire, M. Mantica a affirmé que le gouvernement italien suivait « sans relâche », avec l’Union européenne et les partenaires internationaux, les conditions au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés.

    Il a rappelé, dans ce cadre, que le 9 novembre dernier, le ministre italien des Affaires étrangères avait exprimé « sa grande préoccupation pour les victimes et les nombreux blessés des affrontements ayant suivi » le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdeim Izik.

    M. Frattini avait alors appelé les parties à poursuivre un dialogue constructif lors des négociations sous les auspices de l’Onu pour trouver une solution pacifique et « maintenir le calme nécessaire et la retenue afin d’éviter d’autres affrontements qui causeraient de nouvelles effusions de sang ».

    Le secrétaire d’Etat a souligné que « l’Italie a également accueilli favorablement la résolution, le 25 novembre, du Parlement européen, demandant à l’Organisation des Nations unies d’aider à faire la lumière sur les incidents dans le camp de Gdeim Izik, et à la Commission européenne d’assurer une circulation suffisante de l’aide humanitaire ».

    Concernant ce dernier point, il a indiqué que son pays a depuis longtemps été « à la pointe », avec un « engagement important » de sa coopération, de l’aide humanitaire et alimentaire fournie aux réfugiés sahraouis.

    M. Mantica a rappelé, à cet égard, qu’en 2010, l’Italie a contribué pour un montant de 300.000 euros au Programme alimentaire mondial (PAM), ajoutant que la liste des produits alimentaires a été convenue avec le représentant du Front Polisario en Italie.

    « Nous avons, également, contribué, pour 530.000 euros, au financement des activités du HCR dans les camps de réfugiés, afin de combattre la malnutrition, surtout chez les enfants, améliorer l’accès aux soins médicaux de base et les conditions d’hygiène et encourager l’échange de visites entre les familles sahraouies », a-t-il poursuivi.

    Dans sa réponse, la députée Carmen Motta a dit qu’il était attendu « plus de courage » de la part du gouvernement dans sa « position par rapport aux incidents graves au Sahara occidental ».

    Elle a salué la référence du représentant du gouvernement à la résolution adoptée par le Parlement européen à propos des évènements d’El Aaiun, préconisant la mise en place d’une « enquête internationale indépendante » pour faire la lumière sur ces évènements ainsi qu’un « mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental ».

    La députée a conclu en exprimant l’espoir que la position de l’Italie sera « en faveur de la paix, de l’autodétermination et du respect des droits humains fondamentaux » au Sahara occidental. (SPS) 

  • Droits de l’homme au Sahara Occidental : deux parlementaires italiens appellent à "une position claire" de leur gouvernement

    Rome, 13/01/2011 (SPS) Deux parlementaires italiens ont appelé leur gouvernement à prendre « une position claire » vis-à-vis de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, ont rapporté jeudi à Rome les médias italiens.

    « Nous nous attendions du gouvernement qu’il prenne une position claire par rapport aux récents évènements survenus au Sahara occidental », ont dit les députés Carmen Motta (Parti démocratique) et Paul Grima (Ligue du Nord), en réaction à la réponse du secrétaire d’Etat auprès du ministère des Affaires étrangères, Alfredo Mantica, à une interpellation du gouvernement à la chambre des députés sur la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis.

    Mardi dernier, Mantica avait seulement rappelé les propos du chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, après les évènements d’El-Aaiun occupée du 14 novembre 2010, lors du démantèlement sanglant du « camp de la liberté », par les forces de répression marocaines, selon lesquels l’Italie suivait « avec préoccupation » ce qui se passe au Sahara occidental.

    Ces deux députés, membres de l’intergroupe parlementaire d’amitié avec le peuple sahraoui, ont appelé à la nécessité pour le gouvernement italien et l’Union européenne de faire montre d’ »une diplomatie plus efficace » pour que soit mise en place une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les évènements d’El Aaiun.

    Le Parlement européen avait voté le 25 novembre une résolution demandant la création d’une telle structure, sous l’égide des Nations unies.

    « Nous demandons que la MINURSO, qui opère dans la région dont le mandat expire le 11 avril prochain, soit également chargée de veiller des droits de l’homme », ont ajouté les deux parlementaires.

    Sur l’aide humanitaire, ils ont appelé le gouvernement « à fournir davantage de ressources » aux réfugiés sahraouis, estimant que celles-ci ont nettement diminué en 2010″. Les deux parlementaires ont par ailleurs, insisté sur la nécessité pour l’Italie et l’Europe d’agir « plus activement » dans le processus de paix au Sahara Occidental, pour le « plein respect » des nombreuses résolutions de l’ONU réaffirmant maintes fois, le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

    A ce sujet, le représentant du gouvernement avait souligné que l’ONU est « le seul cadre dans lequel, il pourrait y avoir une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ».(SPS)

  • Les derniers évènements dans les territoires sahraouis occupés en débat au Parlement italien

    Rome, 12/01/2011 (SPS) Les évènements dramatiques survenus dernièrement dans les territoires occupés du Sahara occidental, notamment le démantèlement sanglant du camp sahraoui de Gdeim Izik (camp de la liberté) près d’El Aaiun, ont fait l’objet mardi d’un débat à la Chambre italienne des députés.

    Le débat a fait suite à une question de la députée italienne, Carmen Motta (Parti démocratique), adressée au gouvernement, portant sur sa position à propos des évènements sanglants d’El Aaiun et de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental occupé par le Maroc.

    Dans sa réponse, au nom du gouvernement, le secrétaire d’Etat auprès du ministère italien des Affaires étrangères, M. Alfredo Mantica, a assuré que l’Italie « suit de près le différend entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental, en étroite coordination avec ses partenaires européens ».

    Il a ajouté que sur le plan bilatéral et multilatéral, « nous avons demandé à plusieurs reprises aux deux parties de maintenir un dialogue ouvert, sans conditions préalables, pour parvenir à des résultats concrets dans les négociations en cours sous les auspices de l’Organisation des Nations unies ».

    Mantica a souligné, à cet égard, que l’Onu est « le seul cadre dans lequel il pourrait y avoir une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ».

    C’est pourquoi, a-t-il affirmé, l’Italie « soutient pleinement » l’action de la médiation menée par le secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel, rappelant que son pays contribue, depuis sa création, à la mission de l’Onu dans la région (Minurso).

    « Nous nous sommes félicités de la récente reprise des discussions informelles entre Maroc et le Front Polisario. Pour la première fois, les parties ont discuté (…) des aspects opérationnels du programme qui vise à renforcer la confiance mutuelle, géré par le Haut commissariat au réfugiés (HCR), parvenant à un accord permettant la reprise des visites entre les familles sahraouies », a-t-il souligné.

    Le ministre italien a rappelé, en outre, que deux rounds de négociations sont prévus pour la première moitié de cette année, estimant qu’il y a des « signes encourageants ».

    Evoquant la situation humanitaire, M. Mantica a affirmé que le gouvernement italien suivait « sans relâche », avec l’Union européenne et les partenaires internationaux, les conditions au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés.

    Il a rappelé, dans ce cadre, que le 9 novembre dernier, le ministre italien des Affaires étrangères avait exprimé « sa grande préoccupation pour les victimes et les nombreux blessés des affrontements ayant suivi » le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdeim Izik.

    M. Frattini avait alors appelé les parties à poursuivre un dialogue constructif lors des négociations sous les auspices de l’Onu pour trouver une solution pacifique et « maintenir le calme nécessaire et la retenue afin d’éviter d’autres affrontements qui causeraient de nouvelles effusions de sang ».

    Le secrétaire d’Etat a souligné que « l’Italie a également accueilli favorablement la résolution, le 25 novembre, du Parlement européen, demandant à l’Organisation des Nations unies d’aider à faire la lumière sur les incidents dans le camp de Gdeim Izik, et à la Commission européenne d’assurer une circulation suffisante de l’aide humanitaire ».

    Concernant ce dernier point, il a indiqué que son pays a depuis longtemps été « à la pointe », avec un « engagement important » de sa coopération, de l’aide humanitaire et alimentaire fournie aux réfugiés sahraouis.

    M. Mantica a rappelé, à cet égard, qu’en 2010, l’Italie a contribué pour un montant de 300.000 euros au Programme alimentaire mondial (PAM), ajoutant que la liste des produits alimentaires a été convenue avec le représentant du Front Polisario en Italie.

    « Nous avons, également, contribué, pour 530.000 euros, au financement des activités du HCR dans les camps de réfugiés, afin de combattre la malnutrition, surtout chez les enfants, améliorer l’accès aux soins médicaux de base et les conditions d’hygiène et encourager l’échange de visites entre les familles sahraouies », a-t-il poursuivi.

    Dans sa réponse, la députée Carmen Motta a dit qu’il était attendu « plus de courage » de la part du gouvernement dans sa « position par rapport aux incidents graves au Sahara occidental ».

    Elle a salué la référence du représentant du gouvernement à la résolution adoptée par le Parlement européen à propos des évènements d’El Aaiun, préconisant la mise en place d’une « enquête internationale indépendante » pour faire la lumière sur ces évènements ainsi qu’un « mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental ».

    La députée a conclu en exprimant l’espoir que la position de l’Italie sera « en faveur de la paix, de l’autodétermination et du respect des droits humains fondamentaux » au Sahara occidental. (SPS) 

  • Des pêcheurs sahraouis empechés de travailler

    Boujdour (Territoires occupés) 12/01/2011 (SPS) Les autorités marocaines ont empêché lundi, par la force 70 pêcheurs sahraouis d’entrer au port de Boujdour et au marché de poissons de cette ville sahraouie sous occupation marocaine, a rapporté l’organisation internationale Western Sahara Resource Watch (WSRW).

    Des voitures de la police marocaine ont empêché les pêcheurs sahraouis de se rendre à leurs bateaux. Cet acte a conduit à des affrontements avec la police marocaine soutenue par des colons marocains contre les Sahraouis.

    Selon des témoins oculaires, les colons marocains étaient armés de couteaux et de batons, a  ajouté la même source, regrettant que « la police marocaine n’a pas réagi pour empêcher ces affrontements ». (SPS)

     Le richissime secteur de la pêche au Sahara Occidental est monopolisé par le haut commandement de l’armée marocaine et les colons que le Maroc a pris soin d’attirer vers le territoire depuis le début du conflit.
  • Le gouvernement sahraoui réitère son appel à faire la lumière sur le sort des disparus sahraouis

    Chahid El Hafed (camps des réfugiés sahraouis), 12 jan 2011 (SPS) Le gouvernement sahraoui a réitéré son appel à la destruction du mur de la honte marocain, exigeant su Maroc de faire toute la lumière soit faite sur le sort des milliers de sahraouis, victimes des disparitions forcées, d’enlèvements, d’arrestations arbitraires et de tortures.

    « La reconnaissance par le régime marocain de l’assassinat et l’extermination de 352 sahraouis (entre 1958 et 1992), ouvre une brèche dans le mur du silence et du déni que l’Etat marocain a toujours opposé devant la recherche de la vérité sur le sort des milliers de victimes sahraouies de disparitions forcées et d’enlèvements », a souligné le gouvernement sahraoui dans un communiqué, publié mercredi par le gouvernement sahraoui.

    Dans le « rapport sur les cas des disparitions forcées 2010 », élaboré par l’Instance marocaine Equité et Réconciliation (IER), le régime marocain « reconnaît officiellement », les « crimes de guerres et les crimes contre l’humanité » qu’il a commis contre le peuple sahraoui, dont l’ampleur et la gravité ont atteint la dimension d’un « génocide », ajoute le communiqué parvenu à SPS.

    Parmi les 640 victimes mortes suite à la torture et aux traitements dégradants et inhumains, pendant la période de leur disparition forcée de 1958 jusqu’à 1992, 352 sont des sahraouis, dont des bébés, des enfants, des femmes (certaines enceintes) et des personnes âgées, note le rapport.

    Le gouvernement sahraoui a affirmé que cette longue liste de crimes, qui ne cite toutefois pas les noms de toutes les victimes, confirme la légitimité des revendications tant exprimées par le gouvernement, la société civile et les organisations internationales des droits de l’Homme, depuis l’occupation marocaine du Sahara Occidental en 1975, ajoute le document.

    Après avoir condamné les crimes contre l’humanité et les crimes de guerres commis, dans le passé et le présent, contre le peuple sahraoui, y compris les crimes perpétrés suite à l’agression contre le camp de « Gdeim Izik », le gouvernement sahraoui a souligné qu’il « n’épargnera aucun effort pour que toute la vérité soit rétablie et la justice rendue ». (SPS)

  • Des pêcheurs sahraouis empechés de travailler

    Boujdour (Territoires occupés) 12/01/2011 (SPS) Les autorités marocaines ont empêché lundi, par la force 70 pêcheurs sahraouis d’entrer au port de Boujdour et au marché de poissons de cette ville sahraouie sous occupation marocaine, a rapporté l’organisation internationale Western Sahara Resource Watch (WSRW).

    Des voitures de la police marocaine ont empêché les pêcheurs sahraouis de se rendre à leurs bateaux. Cet acte a conduit à des affrontements avec la police marocaine soutenue par des colons marocains contre les Sahraouis.

    Selon des témoins oculaires, les colons marocains étaient armés de couteaux et de batons, a  ajouté la même source, regrettant que « la police marocaine n’a pas réagi pour empêcher ces affrontements ». (SPS)

     Le richissime secteur de la pêche au Sahara Occidental est monopolisé par le haut commandement de l’armée marocaine et les colons que le Maroc a pris soin d’attirer vers le territoire depuis le début du conflit.