Mois : janvier 2011

  • Notre ami le Roi

    Parmi la pléthore de commentateurs de la fuite de Wikileaks ne manquent pas ceux qui jugent que l’importance de celle-ci n’est pas au niveau de la tempête d’opinion suscitée. Et, en effet, jusqu’à présent,  parmi les documents, il n’y a pas d’informations qui donnent un tournant dans les images consolidées dans les relations internationales et le comportement des grandes puissances. Il n’y a pas d’indices qui laissent entendre que les États-Unis aient un canal d’entente avec le régime iranien des ayatollahs, ou que Moscou ou Pékin agissent en secret pour une expansion de la démocratie. Une autre chose est que la nouvelle documentation soit sans importance. Ainsi, en ce qui concerne l’Espagne, les services étrangers d’Obama montrent une continuité logique de ceux de Bush en ce qui concerne la sauvegarde des intérêts de l’empire ou la protection de son peuple avant toute autre critère de justice (affaire Couso); Par contre, peu de gens pouvaient s’attendre aux plus hauts niveaux de la justice espagnole, comme le procureur général d’Etat ou le procureur de l’Audiencea Nationale, M. Zaragoza, allaient non seulement respecter ces intérêts, mais allaient devenir des courroies de transmission asservies de ceux-ci, ce qui, en ce qui concerne le deuxième, révèle indirectement une animosité personnelle envers son collègue Garzon qui explique ce qui s’est passé au début de la chasse et la capture de celui qui est, aujourd’hui, inculpé.

    L’épisode, étant donné la dépendance des deux de l’exécutif, renvoie à une question plus large et plus importante, la duplicité systématique de Zapatero et de son homme de confiance Moratinos dans une politique étrangère guidée beaucoup plus par un utilitarisme vulgaire que par les valeurs progressistes affichées. La confession faite au vice-président Biden que chaque fois que Bush faisait quelque chose, il faisait le contraire en gagnant des votes, peut expliquer le double jeu d’anti-américanisme formel et soumission effective face à Washington, de défense proclamée des accords des Nations Unies compatible avec un agissement visant à les miner. Le cas de la politique pro-marocaine, qu’on pouvait deviner avant, maintenant prouvé à satiété avec les documents, serait la preuve la plus évidente. Le respect proclamé aux accords internationaux était littéralement piétiné pour promouvoir l’intégration du Sahara au Maroc, sous le vernis apparent d’une autonomie impossible. Des manœuvres de soutien, de façon couverte mais sans équivoque, au régime de Rabat, des manœuvres pour rester l’importance de la protection des Nations Unies aux sahraouis. Cela pourrait être comme la Catalogne en Espagne. Sarcasme ou stupidité? Heureusement, l’intransigeance totale du monarque alaouite, même dans l’admission des symboles régionaux, dévoile le piège. Tel qu’expliqué par Bernabé López, quelle autonomie peut-on attendre dans un pays non-démocratique?  « Le Maroc unique, patrie unique et gestion unique » est la consigne dominante concernant le Sahara.

    Le pari évident de Zapatero était conjurer, par cette attitude de subordination (une aide financière plus substantielle), le risque d’une pression croissante du Maroc pour la « libération » de Ceuta et Melilla. L’échec ne peut pas être plus spectaculaire. Malgré les efforts de Moratinos pour couvrir les excès de la politique sahraouie de Rabat, nous sommes un pays démocratique et ici l’on ne peut pas fermer l’espace de l’information, avec l’irritation du monarque qui s’en suit. Et de cette attitude révérentielle naît en plus un effet boomerang sur quelqu’un qui hérite de son père une conception autocratique du pouvoir. Plus ZP et Moratinos étaient cajoleurs, par exemple lors de la visite de Juan Carlos aux villes revendiquées, plus grand était le sentiment de faiblesse transmise. Sans parler des lacunes où nos dirigeants font allusion aux « villes du Maroc », comparable au lamentable début parlementaire de Ramón Jáuregui reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental. Ce qui, avec le soutien de la France à Rabat, configure un scénario défavorable pour l’Espagne.

    Parce que l’irrédentisme est un atout essentiel dans la politique d’un homme qui a opté pour une gestion personnelle autoritaire, en invalidant les expectatives démocratiques du début de son règne. Tout est devenu clair lors des premières élections, l’USPF, l’ancien Parti socialiste de Ben Barka, qui a été tué en son temps dans l’exile français par les services secrets d’État, a été écarté de la direction du gouvernement après sa victoire électorale. L’ère des amis du roi commença, avec les partis traditionnels, l’Istiqlal et l’USFP littéralement domestiqués. Bouches cousues dans l’opinion avec des peines sévères pour toute critique dirigée contre le palais: Juan Goytisolo n’a pas, ainsi, l’occasion de salir son nid de résidence, pour utiliser le titre d’un de ses meilleurs livres. Le seul risque vient d’un islamisme en hausse, également tenaillé lors des dernières élections, dont l’aile radicale, égalitaire, a des raisons suffisantes pour s’affirmer au milieu de l’inégalité croissante. Mohamed VI est non seulement le centre incontesté du pouvoir politique, mais le propriétaire de la moitié d’un royaume, avec son Omnium nord-africain comme centre d’une toile d’araignée capitaliste en hausse, par corruption interposée, tel que confirmé par Wikileaks. L’irrédentisme constitue ainsi le seul facteur de cohésion nationale, et sa volonté personnelle fait le reste. Les signaux du risque sont trop ces derniers mois.
    Antonio Elorza, professeur de Science Politique

    El Pais, 04/01/2011
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Notre ami le Roi

    Parmi la pléthore de commentateurs de la fuite de Wikileaks ne manquent pas ceux qui jugent que l’importance de celle-ci n’est pas au niveau de la tempête d’opinion suscitée. Et, en effet, jusqu’à présent,  parmi les documents, il n’y a pas d’informations qui donnent un tournant dans les images consolidées dans les relations internationales et le comportement des grandes puissances. Il n’y a pas d’indices qui laissent entendre que les États-Unis aient un canal d’entente avec le régime iranien des ayatollahs, ou que Moscou ou Pékin agissent en secret pour une expansion de la démocratie. Une autre chose est que la nouvelle documentation soit sans importance. Ainsi, en ce qui concerne l’Espagne, les services étrangers d’Obama montrent une continuité logique de ceux de Bush en ce qui concerne la sauvegarde des intérêts de l’empire ou la protection de son peuple avant toute autre critère de justice (affaire Couso); Par contre, peu de gens pouvaient s’attendre aux plus hauts niveaux de la justice espagnole, comme le procureur général d’Etat ou le procureur de l’Audiencea Nationale, M. Zaragoza, allaient non seulement respecter ces intérêts, mais allaient devenir des courroies de transmission asservies de ceux-ci, ce qui, en ce qui concerne le deuxième, révèle indirectement une animosité personnelle envers son collègue Garzon qui explique ce qui s’est passé au début de la chasse et la capture de celui qui est, aujourd’hui, inculpé.

    L’épisode, étant donné la dépendance des deux de l’exécutif, renvoie à une question plus large et plus importante, la duplicité systématique de Zapatero et de son homme de confiance Moratinos dans une politique étrangère guidée beaucoup plus par un utilitarisme vulgaire que par les valeurs progressistes affichées. La confession faite au vice-président Biden que chaque fois que Bush faisait quelque chose, il faisait le contraire en gagnant des votes, peut expliquer le double jeu d’anti-américanisme formel et soumission effective face à Washington, de défense proclamée des accords des Nations Unies compatible avec un agissement visant à les miner. Le cas de la politique pro-marocaine, qu’on pouvait deviner avant, maintenant prouvé à satiété avec les documents, serait la preuve la plus évidente. Le respect proclamé aux accords internationaux était littéralement piétiné pour promouvoir l’intégration du Sahara au Maroc, sous le vernis apparent d’une autonomie impossible. Des manœuvres de soutien, de façon couverte mais sans équivoque, au régime de Rabat, des manœuvres pour rester l’importance de la protection des Nations Unies aux sahraouis. Cela pourrait être comme la Catalogne en Espagne. Sarcasme ou stupidité? Heureusement, l’intransigeance totale du monarque alaouite, même dans l’admission des symboles régionaux, dévoile le piège. Tel qu’expliqué par Bernabé López, quelle autonomie peut-on attendre dans un pays non-démocratique?  « Le Maroc unique, patrie unique et gestion unique » est la consigne dominante concernant le Sahara.

    Le pari évident de Zapatero était conjurer, par cette attitude de subordination (une aide financière plus substantielle), le risque d’une pression croissante du Maroc pour la « libération » de Ceuta et Melilla. L’échec ne peut pas être plus spectaculaire. Malgré les efforts de Moratinos pour couvrir les excès de la politique sahraouie de Rabat, nous sommes un pays démocratique et ici l’on ne peut pas fermer l’espace de l’information, avec l’irritation du monarque qui s’en suit. Et de cette attitude révérentielle naît en plus un effet boomerang sur quelqu’un qui hérite de son père une conception autocratique du pouvoir. Plus ZP et Moratinos étaient cajoleurs, par exemple lors de la visite de Juan Carlos aux villes revendiquées, plus grand était le sentiment de faiblesse transmise. Sans parler des lacunes où nos dirigeants font allusion aux « villes du Maroc », comparable au lamentable début parlementaire de Ramón Jáuregui reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental. Ce qui, avec le soutien de la France à Rabat, configure un scénario défavorable pour l’Espagne.

    Parce que l’irrédentisme est un atout essentiel dans la politique d’un homme qui a opté pour une gestion personnelle autoritaire, en invalidant les expectatives démocratiques du début de son règne. Tout est devenu clair lors des premières élections, l’USPF, l’ancien Parti socialiste de Ben Barka, qui a été tué en son temps dans l’exile français par les services secrets d’État, a été écarté de la direction du gouvernement après sa victoire électorale. L’ère des amis du roi commença, avec les partis traditionnels, l’Istiqlal et l’USFP littéralement domestiqués. Bouches cousues dans l’opinion avec des peines sévères pour toute critique dirigée contre le palais: Juan Goytisolo n’a pas, ainsi, l’occasion de salir son nid de résidence, pour utiliser le titre d’un de ses meilleurs livres. Le seul risque vient d’un islamisme en hausse, également tenaillé lors des dernières élections, dont l’aile radicale, égalitaire, a des raisons suffisantes pour s’affirmer au milieu de l’inégalité croissante. Mohamed VI est non seulement le centre incontesté du pouvoir politique, mais le propriétaire de la moitié d’un royaume, avec son Omnium nord-africain comme centre d’une toile d’araignée capitaliste en hausse, par corruption interposée, tel que confirmé par Wikileaks. L’irrédentisme constitue ainsi le seul facteur de cohésion nationale, et sa volonté personnelle fait le reste. Les signaux du risque sont trop ces derniers mois.
    Antonio Elorza, professeur de Science Politique

    El Pais, 04/01/2011
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Leçons tunisiennes pour l’Europe

    Vingt-sept jours de révolte populaire ont fini avec le régime supposé le plus stable de l’Afrique du Nord parce qu’il était, avec la Libye, celui qui jouissait du plus haut niveau de vie et avait, en plus, annihilé les islamistes. Ainsi était décrite la dictature de Ben Ali dans les chancelleries de la France, de l’Italie et de l’Espagne, les trois pays européens les plus proches de la Tunisie.

    Si quelque chose est sorti à l’évidence après le renversement de Ben Ali c’est l’énorme fragilité des systèmes politiques nord-africains dont les traits, encore avec l’exception de la Libye, sont assez similaires. Ils reçoivent tous, cependant, un appui aveugle de l’Europe, avec la France en tête, la principale ancienne puissance coloniale, et avec le plein soutien de l’Espagne et de l’Italie.

    Miguel Ángel Moratinos, ministre espagnol des Affaires Étrangères jusqu’au mois d’octobre dernier, était fier d’avoir obtenu que l’Union Européenne octroie au Maroc, en 2008, cette relation privilégiée dénommée « statut avancé ». Il regrettait en revanche que la présidence espagnole de l’UE n’ait pas eu le temps, en 2010, d’accorder à la Tunisie le même traitement avantageux.

    Ce pari aveugle pour Ben Ali, la France l’a pratiquement maintenu jusqu’à vendredi, le jour même de sa fuite, presque comme l’Espagne. La nuit du 11 janvier, trois jours avant le renversement, le Ministère espagnol des Affaires Étrangères émettait un premier communiqué timoré où il ne condamnait pas l’usage disproportionné de la violence par la police ni demandait, non plus, la libération des prisonniers.

    Avant la chute de Ben Ali les déclarations de Paris, Madrid et Rome restaient déjà courts, en comparaison avec ceux de Catherine Ashton, au nom de l’UE, et encore plus de celles faites par les diplomaties des USA et du Canada. Après la chute de la dictature, ils n’ont pas non plus « applaudi », avec l’enthousiasme de Barack Obama, « le courage et la dignité du peuple tunisien ».

    Depuis plus de deux décennies, l’Europe n’a pas bougé un doigt pour animer Ben Ali à flexibiliser son régime – elle n’a jamais non plus menacé de faire recours à la clause de droits humains du traité d’association d’avril de 1995 – et elle n’a pas non plus aidé l’opposition démocratique à se préparer pour le relais. Pour Ben Ali le chemin est dégagé. Sa relation étroite avec l’UE ne lui a pas empêché de donner de nouveaux tours de vis.

    Vers la fin de 1995, le président Felipe González s’est rendu en Tunisie, en pleine répression des social-démocrates tunisiens, pour signer le traité d’amitié et de coopération bilatérale. En public, il s’est abstenu de la dénoncer et  n’a reçu ses coreligionnaires socialistes que quelques minutes, debout, lors de la réception qu’il a offerte dans la résidence de l’ambassadeur d’Espagne. Quinze ans après, le Ministère des AE a refusé, en novembre, des visas à quelques dissidents tunisiens à qui l »IFEX, une ONG canadienne, avait donné rendez-vous à Madrid.

    Si en Tunisie l’opposition a été laminée c’est avant tout la faute de Ben Ali, mais aussi du sud de l’Europe incapable de tendre la main aux démocrates. Dans d’autres continents l’Espagne a agi autrement. Les gouvernements, les partis et la société civile espagnole ont joué un rôle dans le déclin des dictatures de quelques pays d’Amérique Latine et l’ont essayé aussi, en vain, en Guinée Équatoriale, mais Teodoro Obiang a résisté aux orages.

    L’écrasement de l’opposition complique maintenant la transition en Tunisie. L’absence d’un courant démocratique consolidé peut encourager un collaborateur du président déchu à s’emparer du pouvoir ou laisser la voie libre aux islamistes. En Tunisie, ils ont maintenant peu de poids, mais en Égypte (Les Frères Musulmans) et au Maroc (Justice et Charité), ils constituent le gros de l’opposition.

    Pendant les 23 ans du régime de Ben Ali, l’Europe n’a pas appuyé une stabilité authentique mais a soutenu une dictature qui laisse en héritage un terrain politique vierge où les mauvaises herbes peuvent pousser. Il conviendrait qu’elle révise ses relations avec les autres pays nord-africains et qu’elle appuie les démocrates pour que la même chose n’arrive pas dans des délais brefs.

    Ignacio Cembrero
    El Pais, 18/1/2011
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Americafrique !

    A en croire les médias français, l’Amérique d’Obama est intervenue, en toute délicatesse, pour faire partir Ben Ali du pouvoir. La France n’aurait pas appréciée cet interventionnisme diplomatique de son partenaire US qui n’a pu ignorer le fait que l’ex-maître de Tunis était lié à Paris comme les doigts d’une main. 
    Michèle Alliot Marie, la patronne du Quai d’Orsay, avait même proposé à l’ancien régime tunisien de l’assistance pour que les éléments de l’ancien Etat policier apprennent à maîtriser l’art de la matraque. Une sorte de «kouchenerisme», en sens inverse, qui ne brandirait pas l’étendard des droits de l’homme mais qui prendrait la défense du pouvoir en place, garant des intérêts de la France. 
    Pour avoir été le premier Président a félicité le peuple tunisien pour sa «libération», Barack Obama ferait-il perdre à la Ve République française ce qu’elle a cru être, jusqu’au jour de la chute de Ben Ali, un pays ami et allié que nul ne serait capable de déraciner du giron français? 
    Le défunt général De Gaulle se retournerait presque dans sa tombe, la Francafrique serait en train de se laisser grignoter à une vitesse folle. Le président Sarkozy peut toujours tenter de redorer le blason de la France au Proche-Orient. L’idée de la création d’un groupe de contacts pour le Liban aiderait à «karcheriser» la machine diplomatique.
    Mais c’est sur le continent noir que celle-ci céderait dangereusement les vieilles terres de l’empire colonial français. Où les grandes puissances, à leur tête les Etats-Unis et la Chine, rivalisent par colossaux investissements interposés. Bien qu’il demeure traditionnellement anglophone, le Soudan suscite toutes les convoitises. 
    Ayant perdu la bataille de l’interventionnisme humanitaire au Darfour, le retraité Bernard Kouchner ne peut qu’envier Jimmy Carter posant avec Georges Clooney devant l’entrée d’un bureau de vote au Sud Soudan. Le référendum devant conduire droit vers la scission, les Américains se verraient bien en train explorer les gisements pétrolifères, au nom de la sécurisation de la région du Darfour, à l’ouest. 
    Pour ce qui est du nord, où le gouvernement US ne désespère pas quant à l’éventualité d’un renversement d’Omar El Bachir, les alliés du maître de Khartoum continueraient à se servir en attendant de nouveaux mouvements de pions sur l’échiquier. Il ne fait pas de doute sur cette course effrénée entre alliés occidentaux, il y aura toujours un gagnant et de grands perdants. 
    Harcelé dans la région du Sahel, le djihadisme local faisant en sorte de provoquer un véritable exode de Français, le gouvernement de Paris trouve de plus en plus de difficultés à protéger ses intérêts sur place. C’est à peu près le même son de cloche en Côte d’Ivoire.
    Une victoire définitive du clan Ouattara, soutenu en partie par la France, ne voudrait pas dire que Paris va pouvoir recouvrir totalement son image d’avant l’arrivée de Gbagbo au pouvoir. La rue ivoirienne ne supporterait plus ce «néocolonialisme» que l’Elysée pratiquerait toute en finesse. D’ordre religieux, paraît-il, le président Nicolas Sarkozy ne se serait-il pas trompé de continent quand il a évoqué le mot «épuration» ? Les futures conquêtes américaines et chinoises nous le diront.

    Par Anis Djaad
    Le Temps d’Algérie, 18/1/2011

  • La communauté internationale interpellée sur la situation « dramatique » des détenus politiques sahraouis

    PARIS – Le Comité pour la défense du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui (CODAPSO) a appelé mardi la communauté internationale à réagir fermement face à la situation « dramatique » et « inquiétante » des prisonniers politiques sahraouis, détenus dans les prisons d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental, et de Salé, au Maroc. 
    Dans un communiqué transmis à l’APS, le CODAPSO affirme que la plupart des détenus ont fait part à leurs avocats des tortures « multiformes » auxquelles ils sont « quotidiennement exposés » de la part de leurs geôliers. Il a signalé ainsi les « viols et traitements dégradants » portant atteinte à leur dignité auxquels ils sont exposés de la part de la police marocaine dans les commissariats « sans compter les comportements racistes dont ils font l’objet auprès de l’administration pénitentiaire marocaine ».
  • Tunisie : l’empire économique des Trabelsi et Ben Ali menacé

      Xavier Harel , La Tibune.fr

    L’entourage familial du président déchu contrôle une grande partie des secteurs économiques.

    La chute du président Ben Ali, aujourd’hui réfugié en Arabie saoudite, pourrait rebattre les cartes de l’économie tunisienne. L’entourage familial du président, notamment les frères de son épouse Leila Trabelsi, a constitué au fil de vingt-trois ans de règne de Ben Ali un véritable empire allant des médias à la banque en passant par la grandes distribution ou le transport aérien. Les bases en sont aujourd’hui sérieusement ébranlées.
    Pour les Tunisiens, la famille Trabelsi incarne les excès d’un régime qui avait fini par fonctionner comme une « quasi-mafia » pour reprendre la formule d’un télégramme diplomatique envoyé à Washington par l’ambassade des États-Unis à Tunis.
    Plusieurs villas appartenant à la famille Trabelsi ont été pillées et incendiées ce week-end. Imed Trabelsi, l’un des neveux de Leila Trabelsi, a même été poignardé dans des condition encore troubles. Un pilote d’avion est devenu un héros de la révolution en refusant vendredi d’embarquer cinq membres de la famille Trabelsi.
    Le carrefour de la corruption
    « La famille élargie du président Ben Ali est fréquemment présentée comme le carrefour de la corruption en Tunisie, explique un mémo du 23 juin 2008 révélé par Wikileaks. Souvent qualifiée de quasi-mafia, une vague allusion à ?la Famille? suffit à indiquer de laquelle vous voulez parler. Il semble que la moitié de la communauté tunisienne des affaires peut se targuer d’être liée aux Ben Ali par un mariage ».
    Le frère de Leila, Belhassem Trabelsi, est le membre le plus connu de la famille. Il passe pour avoir trempé dans un grand nombre d’affaires de corruption, depuis la réorganisation récente du conseil d’administration de la Banque de Tunisie jusqu’à des opérations d’expropriation et d’extorsion de pots-de-vin. Il possède par ailleurs de nombreuses entreprises, parmi lesquelles une compagnie aérienne, plusieurs hôtels, une radio, des usines d’assemblage d’automobiles, le réseau de distribution Ford (voir graphique).
    Les gendres de Ben Ali – il a eu trois filles d’un premier mariage et deux filles avec Leila Trabelsi – ont eux aussi grandement bénéficié des faveurs de leur beau-père. Marouane Mabrouk, par exemple, contrôle la banque internationale arabe de Tunisie et est actionnaire des magasins Géant et Monoprix.
    La situation n’est pas sans rappeler celle de la Russie au début des années 1990. En arrivant au Kremlin, Vladimir Poutine avait mis au pas les oligarques les plus récalcitrants. Mikhaïl Khodorkovski, qui croupit en Sibérie, en est le meilleur exemple. L’ex-patron de Ioukos avait mis la main sur des réserves pétrolières phénoménales pour une poignée de dollars en contrepartie de son soutien à la réélection de Boris Eltsine en 1996.

    Commentaire de Diaspora Saharaui :

    C’est exactement ce qui se passe au Maroc où l’ONA, entreprise du roi, et les sociétés de la famille Fassi et Fassi-Fihri, contrôle tous les secteurs de l’économie nationale marocaine.

    La mafia marocaine aussi avait été dénoncée dans les câbles des diplomates américains diffusés par Wikileaks.
    Au Sahara Occidental, les grands de l’armée contrôlent tous les secteurs de l’économie au pays, en particulier le secteur de la pêche où le Général Bennani, commandant du Secteur Sud, possède plus de 30 bateaux de pêche. Sans parler de Khalihenna Ould Errachid, un des hommes les plus riches au Maroc, sa famille et son clan qui pendant plus de 35 ans ont bénéficié des faveurs du Makhzen et des avantages octroyés aux territoires sahraouis pour attirer le plus grand nombre possible de colons et pour acheter les voix dans les élections locales.

    Tôt ou tard, les marocains aussi se soulèveront contre la mafia du roi. Ce n’est qu’une question de temps.
  • La communauté internationale interpellée sur la situation "dramatique" des détenus politiques sahraouis

    PARIS – Le Comité pour la défense du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui (CODAPSO) a appelé mardi la communauté internationale à réagir fermement face à la situation « dramatique » et « inquiétante » des prisonniers politiques sahraouis, détenus dans les prisons d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental, et de Salé, au Maroc. 
    Dans un communiqué transmis à l’APS, le CODAPSO affirme que la plupart des détenus ont fait part à leurs avocats des tortures « multiformes » auxquelles ils sont « quotidiennement exposés » de la part de leurs geôliers. Il a signalé ainsi les « viols et traitements dégradants » portant atteinte à leur dignité auxquels ils sont exposés de la part de la police marocaine dans les commissariats « sans compter les comportements racistes dont ils font l’objet auprès de l’administration pénitentiaire marocaine ».
  • Tunisie : Vers l’effondrement du gouvernement de Mohammed Ghannouchi

    L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a annoncé le retrait de ses représentants du gouvernement d’union nationale. Il s’agit de  Houssine Dimassi ministre de la Formation et de l’emploi,   Abdeljelil Bédoui, ministre auprès du Premier ministre, et Anouar Ben Gueddour , secrétaire d’Etat auprès du ministre du Transport et de l’équipement.
     
    L’Union générale des travailleurs tunisiens, avait demandé dans la matinée à ses trois représentants de quitter le gouvernement, affirmant qu’elle « ne [reconnaissait] pas le nouveau gouvernement ». Les syndicalistes siégeant au Parlement et à la Chambre des conseillers (équivalent du Sénat), « ont démissionné », a ajouté un porte-parole. La centrale syndicale s’est également retirée du Conseil économique et social.
    Le Mouvement Ettajdid représenté dans le gouvernement par son secrétaire général Ahmed Brahim à conditionné le maintien de sa participation au gouvernement à la démission des ministres de l’ancien régime de leur parti d’origine et le gel de tous les avoirs mobiliers et immobiliers et la dissolution de toutes ses cellules professionnelles dans un communiqué publié aujourd’hui deux ministres de la société civile qui ont également démissionné d’après le journal le monde qui ne site pas son nom.
    Bravant l’état d’urgence qui interdit tout rassemblement de plus de trois personnes, des milliers de Tunisiens ont manifesté contre la présence de ministres issus du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Ben Ali. A Tunis, ils étaient plusieurs centaines à défiler avenue Bourguiba, conduits notamment par le président du mouvement islamiste Ennahda (Eveil), Sadok Chourou, qui avait été libéré de prison le 30 octobre. La police a dispersé la foule en tirant des grenades lacrymogènes et en faisant usage de matraques, rompant avec la retenue observée la veille lors d’une manifestation similaire.
    Environ 5 000 personnes ont manifesté à Sfax, la deuxième ville du pays, où l’imposant siège local du RCD, le parti du président Ben Ali, avait été incendié par des manifestants il y a quelques jours. A Sidi-Bouzid, « des milliers de manifestants » étaient rassemblés. Une autre marche rassemblant un millier de personnes s’est produite à Regueb, à 37 km de Sidi-Bouzid. Enfin, un rassemblement de 500 personnes, regroupant notamment des avocats et des syndicalistes, s’est tenu à Kasserine, autre bastion du mouvement de contestation contre Ben Ali.
    De nouveaux membres du gouvernement d’Union Nationale ont prêté serment, lors d’une cérémonie, organisée, mardi, au palais du Gouvernement de la Kasbah, devant M. Foued Mebazaa, président de la République par intérim en présence du Premier ministre M. Mohamed Ghannouchi,d’après l’agence TAP aujourd’hui. 
    Tunisia Watch, 18/01/2011
  • John Brennan n’a pas cité le Maroc parmi les pays menacés par Al-Qaïda

    Encore une fois, Washington confirme son rapprochement avec Alger, et les émissaires du président Américain Barak Obama intensifient leurs visites en Algérie.

    Mais la majorité de ces responsables américains relève du créneau sécuritaire. Donc, les Etats-Unis sont intéressés beaucoup plus par le rôle stratégique que peut jouer l’Algérie dans la répression de la  montée du terrorisme dans la région du Sahel, une région dont les enjeux géo-stratégiques et économiques sont énormes pour les puissances mondiales comme la France et les Etats-Unis.

    Le conseiller principal du président des Etats-Unis pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, John Brennan, également ex-secrétaire général  de la CIA, est depuis deux jours en Algérie et a eu des entretiens avec le président Bouteflika.  Le timing de cette visite est très sensible après les évènements que la Tunisie vient de connaître et le départ du pion de l’Elysée, Ben Ali.

    Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue au siége de l’ambassade des Etats- Unis à Alger, le responsable américain répètera à plusieurs reprises qu’«El Qaïda est une menace transnationale, une menace au-delà des frontières des pays de la région. Les pays doivent tous coopérer entre eux, au plan national et international. C’est une menace sérieuse à l’intérieur du Sahel mais aussi en Algérie, au Niger, en Mauritanie et au Mali, donc pour toute la région».

    Cependant il n’a pas mentionné le Maroc en tant que pays menacé par Al-Qaïda. Pourtant, depuis plus de deux ans, nous assistons à toute une série de communiqués émis à Rabat annonçant des démantèlements de plusieurs réseaux terroristes au Maroc et au Sahara Occidental, le dernier en date la presse marocaine et internationale en parlent encore et qui essaie de lier le Front Polisario et les sahraouis à la nébuleuse qui a choisi domicile auprès de la République d’ATT.

    John Brennan, n’est-il pas au courant des communiqués marocains ou simplement il n’y croit pas? Pourtant, s’il y avait une véritable menace pour Rabat, les USA seraient les premiers à en réagir, la monarchie alaouite étant un fidèle allié de Washington.

    Voilà une preuve encore de la mythomanie marocaine et son usage de l’épouvantail du terrorisme pour contrecarrer les multiples échecs du Maroc dans sa tentative de gagner le soutien de la communauté internationale à sa fausse proposition d’autonomie que les sahraouis n’accepteront jamais.

  • Pauvre Amr Moussa

    Attention ! L’unanimisme est une arme fatale. La blague de la journée nous est venue du secrétaire  général de la ligue arabe, le bonhomme s’est senti dans l’obligation de réagir à ce qui s’est passé en Tunisie. Et devinez un  peu la teneur de son appel. 
    Notre Egyptien de SG de la ligue arabe prend note de la fuite de Zine-Elabidine Benali et souhaite voir  le choix du peuple Tunisien  respecté ! Franchement, il aurait pu trouver autre chose, du genre, espérer le retour de la paix civile, la fin des violences et le retour de la  sérénité… des trucs qui veulent dire tout et  n’importe quoi, qui ne le mouillent pas trop et surtout ne provoquent pas de fou  rire dans les capitales   occidentales, asiatiques et, bien sûr arabes, mais le bonhomme a senti la nécessité de dire quelques chose de précis. Il voulait sans doute se la jouer moderne. 
    Et bien oui ! Notre Amr Moussa régional à la tête de la ligue arabe, bien avant la naissance du fils de mon voisin qu’à décroché l’année dernière son diplôme d’Etat, voulait  que sa voix soit aussi audible que celle d’Obama, il a réussi sur ce point. 
    Réflexion, 18/1/2011