Mois : janvier 2011

  • Quand Libération épargne Mohammed VI

    La une du quotidien Libération du lundi 17 janvier 2011 a pour titre : Monde arabe, à qui le tour ? Six portraits de grands « amis de la démocratie » sont affichés :
    Il y a celui de :
     
    – Zine el-Abidine Ben Ali (photo barrée)
    – Hosni Moubarak
    – Abdelaziz Bouteflika
    – Mouammar Kadhafi
    – Bachar al-Assad
    – le roi Abdallah II de Jordanie.

    On ressent une certaine jubilation à contempler cette une et ses tristes mines. Mais il y a tout de même une gêne. Dans cette galerie, il manque un portrait, celui du roi Mohammed VI du Maroc. Pourquoi pas lui aussi ? Parce que c’est un roi ? Alors pourquoi la présence du bien discret Abdallah II ?

    La raison est simple. L’exemple de la Tunisie n’a pas encore été suffisamment médité. Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération fait partie de ces journalistes qui nous expliquent que le « Maroc, ce n’est pas la même chose que la Tunisie ou l’Algérie ». Il faut dire que les lobbyistes du royaume savent y faire. Dans quelques années, on se souviendra de cette une et on demandera à Joffrin pourquoi il avait ménagé M-VI…

    Akram Belaïd,
    Lignes quotidiennes, 19/1/2011
  • Nouveau livre – Tomas Barbulo : « L’histoire interdite du Sahara Espagnol »

    Tomás Bárbulo: « L’affaire du Sahara est la seule blessure ouverte qui reste de la Transition

    Le journaliste et écrivain réédite « L’histoire interdite du Sahara Espagnol »  où il analyse comment l’avenir incertain de ce territoire et ses gens continue de réveiller une émotion spéciale en Espagne

    Depuis que l’Espagne abandonna à son sort le territoire du Sahara Occidental en 1975, le peuple sahraoui a subit l’invasion du Maroc et l’indifférence internationale. Tomás Bárbulo, journaliste qui connaît de près la réalité de cette région, dévoile dans l’histoire interdite du Sahara espagnol un conflit d’intérêts économiques et de querelles politiques et assure que la crise diplomatique récente avec le Maroc trouve son origine dans l’opposition de l’Espagne à la domination de Rabat.

    « L’opinion publique espagnole a imposé que le Sahara Occidental reste dans l’axe des relations entre Madrid et Rabat », affirme l’auteur, qui reconnaît que l’avenir incertain de ce territoire et ses gens continue de réveiller une émotion spéciale en Espagne, au-dessus des idéologies politiques et des intérêts économiques. « Il y a un an, une crise a eu lieu entre les deux pays à cause d’Aminatou Haidar. Il y a quelques mois, une autre a surgi suite au démantèlement du camp d’El Aaiun. Maintenant, une autre crise se profile à cause de l’arrivée aux Îles Canaries de sahraouis à bord de pateras pour demander l’asile politique… L’Espagne et le Maroc auraient voulu parler du Sahara moins qu’ils ne se voient obligés de le faire ».

    Pour Bárbulo, la responsabilité de l’Espagne dans le contentieux est claire et c’est pour une double partie. D’un côté elle est juridique. Les Nations Unies affirment que les Accords de Madrid, en vertu desquels le Gouvernement espagnol a livré le Sahara Occidental au Maroc et à la Mauritanie en 1975, ne sont pas valides et que l’Espagne continue de conserver, de iure, la responsabilité sur l’administration du territoire. De l’autre, elle est morale, pour ne pas avoir achevé la décolonisation qui lui correspondait de faire et d’avoir laissé les sahraouis face aux chars marocains. « Le cas du Sahara est la seule blessure ouverte qui reste de la Transition du franquisme à la démocratie », admet l’écrivain, qui rappelle que tous les partis politiques se sont alignés avec la cause sahraouie lorsqu’ils étaient dans l’opposition, mais ils l’ont oubliée « aussitôt qu’ils sont arrivés à La Moncloa ».

    Au moyen d’un millier de documents « secrets » entassés dans des archives militaires et civiles et des témoignages de première main, l’histoire interdite du Sahara Español égrène la vie et l’histoire d’un pays qui a souffert le mépris et la spoliation et essaie d’ouvrir les yeux au lecteur sur un peuple, le peuple sahraoui, « en danger de dissolution ».

    ABC.es, 19/1/2011
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Deux mois dans la Khaïma de la Dignité

    Le 23 janvier prochain, deux mois auront écoulé depuis que des membres de la plate-forme Jeunes Sahraouis pour l’Indépendance ont monté leur « khaïma » (tente) devant le siège du PSPV-PSOE à Valence en signe de protestation contre la position que le Gouvernement espagnol maintient par rapport au conflit du Sahara Occidental qui oppose les sahraouis et le Maroc, pays envahisseur et violeur des droits de l’homme.
     
    Ils ont été délogés du siège socialiste, alors ils ont installé leurs tentes et leur khaïma face à la Délégation du Gouvernement, où ils sont restés jusqu’à aujourd’hui dans des conditions difficiles. « Ce qui nous préoccupe ce n’est pas la vie que nous menions avant, nos familles et nos amis vivent encore pire au désert du Sahara occidental », déclarent certains des campés à Levant-EMV.

    Ainsi, ont passé les 60 jours de protestations pacifiques, agissant à la manière d’une « piqûre d’information », suivant le terme qu’ils ont utilisé pour qualifier leur action. Ils assurent qu’ils ne renonceront pas à leur attitude  pour exiger du gouvernement espagnol « d’assumer sa responsabilité dans le conflit du Sahara Occidental ». Entre-temps, ils poursuivront leur action d’informer à toute personne qui s’approche de la khaïma. « Beaucoup de gens commencent à poser des questions, même des marocains », affirment-ils.

    En signe de bienvenue dans la khaïma qu’ils ont appelée « de la Dignité », se trouve une exposition de photos particulière, où les visages de disparus et de personnes assassinés par l’armée marocains lors de la répression exercée contre le camp d’El Aaiun, demandent une solution au conflit.

    Source : Levante-EMV, 19/1/2011
  • Nouveau livre – Tomas Barbulo : "L’histoire interdite du Sahara Espagnol"

    Tomás Bárbulo: « L’affaire du Sahara est la seule blessure ouverte qui reste de la Transition

    Le journaliste et écrivain réédite « L’histoire interdite du Sahara Espagnol »  où il analyse comment l’avenir incertain de ce territoire et ses gens continue de réveiller une émotion spéciale en Espagne

    Depuis que l’Espagne abandonna à son sort le territoire du Sahara Occidental en 1975, le peuple sahraoui a subit l’invasion du Maroc et l’indifférence internationale. Tomás Bárbulo, journaliste qui connaît de près la réalité de cette région, dévoile dans l’histoire interdite du Sahara espagnol un conflit d’intérêts économiques et de querelles politiques et assure que la crise diplomatique récente avec le Maroc trouve son origine dans l’opposition de l’Espagne à la domination de Rabat.

    « L’opinion publique espagnole a imposé que le Sahara Occidental reste dans l’axe des relations entre Madrid et Rabat », affirme l’auteur, qui reconnaît que l’avenir incertain de ce territoire et ses gens continue de réveiller une émotion spéciale en Espagne, au-dessus des idéologies politiques et des intérêts économiques. « Il y a un an, une crise a eu lieu entre les deux pays à cause d’Aminatou Haidar. Il y a quelques mois, une autre a surgi suite au démantèlement du camp d’El Aaiun. Maintenant, une autre crise se profile à cause de l’arrivée aux Îles Canaries de sahraouis à bord de pateras pour demander l’asile politique… L’Espagne et le Maroc auraient voulu parler du Sahara moins qu’ils ne se voient obligés de le faire ».

    Pour Bárbulo, la responsabilité de l’Espagne dans le contentieux est claire et c’est pour une double partie. D’un côté elle est juridique. Les Nations Unies affirment que les Accords de Madrid, en vertu desquels le Gouvernement espagnol a livré le Sahara Occidental au Maroc et à la Mauritanie en 1975, ne sont pas valides et que l’Espagne continue de conserver, de iure, la responsabilité sur l’administration du territoire. De l’autre, elle est morale, pour ne pas avoir achevé la décolonisation qui lui correspondait de faire et d’avoir laissé les sahraouis face aux chars marocains. « Le cas du Sahara est la seule blessure ouverte qui reste de la Transition du franquisme à la démocratie », admet l’écrivain, qui rappelle que tous les partis politiques se sont alignés avec la cause sahraouie lorsqu’ils étaient dans l’opposition, mais ils l’ont oubliée « aussitôt qu’ils sont arrivés à La Moncloa ».

    Au moyen d’un millier de documents « secrets » entassés dans des archives militaires et civiles et des témoignages de première main, l’histoire interdite du Sahara Español égrène la vie et l’histoire d’un pays qui a souffert le mépris et la spoliation et essaie d’ouvrir les yeux au lecteur sur un peuple, le peuple sahraoui, « en danger de dissolution ».

    ABC.es, 19/1/2011
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Tunisie : L’effondrement d’un modèle

    Les médias du monde entier ont accueilli avec satisfaction la chute du régime dictatorial de Benali. Et certains analystes prédisent même un effet de contagion de cette vague insurrectionnelle et démocratique dans les autres pays du Maghreb et en Egypte particulièrement. La chaîne qatarie Al Jazeera s’est même empressée d’ouvrir ses micros à tous les hommes politiques persécutés dans le monde arabe. Al Jazeera s’autoproclame dorénavant comme un média au service de la démocratisation de certains pays arabes en dehors, évidemment, du Qatar et des autres pays du Golfe. 
    Nous somme au mois de janvier 1992. En Algérie, les élections législatives qui ont donné une majorité au Front islamique du salut (FIS ) sont annulées et le président Chadli Bendjedid démissionne. Un haut comité de l’Etat est installé et Mohamed Boudiaf le préside. L’Algérie sombre dans une crise politique profonde et les activistes du Fis déclenche une insurrection armée pour instituer une république islamique. Le monde occidental est alors partagé. Certaines puissances, dont la France, ne semblent pas gênées par une expérience islamiste en Algérie tandis que d’autres ne cachent pas leurs craintes face à une déferlante intégriste pouvant contaminer toute la région nord- africaine et moyen-orientale. 
    Au Maroc, Hassan II, roi de ce pays, va alors tenter de juguler la menace islamiste. Hassan II se considère comme un descendant du prophète Mohammed que le salut soit sur Lui et guide des croyants. Il construira une des plus grandes mosquées en terre d’islam, après celles de la Mecque et de Médine mais il interdira en même temps d’activité toute formation politique islamiste. Ces mesures n’éviteront pas au Maroc l’émergence de quelques groupes d’extrémistes qui perpétreront quelques attentats au début des années quatre-vingt-dix. En Tunisie, Zine El Abidine Ben Ali boucla sa cinquième année à la tête de l’Etat. Inquiet de qui se passait en Algérie, le président tunisien va interdire le parti islamiste Ennahda d’El Gannouchi. Les militants de ce mouvement seront sauvagement réprimés et incarcérés. Le président tunisien va alors proposer aux puissances occidentales de créer chez lui un modèle de société à l’occidentale qui défiera les contradictions et les risques d’insurrections islamistes qui menacent presque toutes les sociétés arabes et musulmanes. 
    En 1995, la Tunisie signe un accord d’association avec l’Union européenne. Les Européens vont alors investir dans l’industrie manufacturière et le tourisme. Le taux de croissance restera soutenu tout au long des quinze dernières années. Le président tunisien entamera de profondes réformes économiques et sociales. Fort de ces performances, Ben Ali lancera un impressionnant plan «d’occidentalisation» de la Tunisie. Les mosquées seront alors étroitement contrôlées par le régime. Le port du voile et de la barbe dans les administrations publiques seront interdits. Toute forme d’opposition politique au régime sera sévèrement réprimée. Les médias, à leur tour, seront muselés. La Constitution sera amendée et Ben Ali briguera autant de mandats qu’il voudrait. 
    Après les attentats du 11 septembre 2001, qui ont ciblé New York et Washington, le monde occidental prend alors conscience des graves menaces que représentent les groupes terroristes intégristes. Les Etats-Unis et leurs alliés vont changer de politique. Un soutien politique et même matériel sera accordé aux pays qui luttent depuis des années contre le terrorisme. 
    L’Algérie, ce pays pratiquement boycotté depuis 1992 en raison de la dure bataille qu’il a menée contre le terrorisme, sera par miracle au centre de l’intérêt des puissants de ce monde. Tandis que la Tunisie intéressera plus que jamais les stratèges qui sont toujours à la recherche d’un modèle idéal pour les pays arabo-musulmans. Samedi 14 janvier 2011 : après vingt-trois ans de règne, Zine El Abidine Ben Ali quitte précipitamment la Tunisie après quatre semaines de protestations populaires. Pourtant et selon les informations disponibles, aucune puissance occidentale ne s’attendait ni ne voulait une telle fin du régime de Ben Ali. 
    A Tel Aviv, les Israéliens s’inquiétaient même du départ de Ben Ali. Des milliers de touristes israéliens visitent annuellement la Tunisie tandis que près de deux mille autres habitent la région de Djerba. Tel-Aviv estime que la démocratisation de la Tunisie permettrait aux islamistes et aux nationalistes arabes de s’imposer politiquement et donc de menacer les intérêts d’Israël en Tunisie. 
    Donc le monde occidental n’a a aucun moment souhaité la chute du régime de Ben Ali. Cette thèse est confortée par un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur la Tunisie. Au mois de juin 2010, le FMI soulignait que le principal constat qui se dégage de l’économie tunisienne est que «malgré un contexte international difficile, la Tunisie a enregistré une bonne performance économique en 2009. Bien que la crise internationale ait affecté négativement les exportations, le taux de croissance du PIB réel a dépassé 3% en 2009 et il a été accompagné d’une nouvelle amélioration des indicateurs de solidité financière. 
    Grâce au programme de reformes entreprises au cours des dernières années ainsi qu’à l’adoption de politiques macroéconomiques prudentes, les autorités ont été en mesure d’atténuer l’impact de la crise avec des politiques d’appui judicieuses». A la lecture de ce rapport, il ressort que la Tunisie s’en est bien sortie après la grave crise économique mondiale de 2009 et que les difficultés socio- économiques, qui sont, à titre d’exemple plus graves au Maroc, ne peuvent expliquer à elles-seules la révolte des Tunisiens. Mais ce qui est certain, c’est que le seul modèle à l’occidentale appliqué dans un pays arabe vient de s’effondrer en Tunisie. 
    A Djeddah, en Arabie Saoudite, la femme de Ben Ali sera obligée de porter le voile pour aller faire ses courses tandis que Zine El Abidine Ben Ali ne pourra éviter d’entendre le muezzin appeler à la prière, du fedjr au crépuscule. 
    Réda C.
  • Société algéro-turque du fer : 400 travailleurs dans le désarroi

    Forcés au chômage après la fuite de Messalha Saïd Youcef, le président-directeur général franco-israélo-palestino-algérien de cette société (espion pour le compte du Maroc et du Mossad activant en Algérie, ndds), condamné par défaut à 20 ans de prison par la justice algérienne, ces travailleurs, majoritairement des chefs de famille, ne veulent plus attendre. Ils avaient déposé plainte pour escroquerie à l’encontre non seulement de leur PDG en fuite mais aussi du comptable de la société. Ce dernier est incarcéré depuis plusieurs mois pour détournement de biens de la même société saisis par la direction de la wilaya de Annaba, partie plaignante. Avec 3 autres complices, ce comptable avait profité du vide laissé par le départ précipité du PDG, pour s’autoproclamer liquidateur. Ce qui lui a permis de vendre aux plus offrants les biens mobiliers et mobiliers de la société ATF pour l’équivalent de 350 millions de dinars. Les faits mentionnés sur le rapport judiciaire sont accablants tant en ce qui concerne Messalha Saïd Youcef que son proche collaborateur, le comptable. Sur plusieurs plages, ce rapport confirme ce que les 400 travailleurs avaient pressenti, à savoir que «les recettes des ventes ont fini dans les poches du comptable et ses 3 complices». La moitié de ce montant aurait permis de payer ceux qui avaient aidé Messalha à tracer en toute sécurité sa route à destination de la frontière marocaine. Dans ses entendus, le juge d’instruction en charge de l’affaire a noté un grand nombre d’anomalies dans la gestion des biens de la société. Pour de nombreux travailleurs, il a été décelé plusieurs opérations n’ayant rien à voir avec les activités de la société spécialisée dans la récupération et la transformation du fer. Des opérations qui n’ont été possibles que grâce à la mise sur pied d’une comptabilité occulte et des achats fictifs. Le comptable agissait sous la surveillance et la responsabilité de Messalha qui lui avait donné délégation. Bien qu’au courant de se qui se passait au niveau de la direction générale et de l’entente complice entre le PDG et son comptable, les services compétents n’avaient pas réagi. Le grain de sable dans cet engrenage est survenu avec l’opération de contrôle engagée par les services de la direction des impôts de la wilaya d’Annaba. Leurs investigations poussées dans les comptes de la société ATF leur avait permis de mettre au jour un grand nombre d’anomalies dans les documents comptables de l’entreprise, tant en matière de déclarations sur le chiffre d’affaires qu’en matière de bénéfices et autres opérations soumises à fiscalité. Après de vaines tentatives de soudoyer les agents et cadres de la direction des impôts, menaces, intimidations et dénonciations calomnieuses à l’égard de leur tutelle locale et nationale, le patron étranger de ATF sera incarcéré. Jugé et acquitté en première et deuxième instance, il a été contraint de prendre la fuite après qu’il a été informé de l’imminence de sa condamnation après cassation auprès de la Cour suprême. Sa fuite lui évitera d’entendre à la barre sa condamnation à 20 ans de prison ferme en troisième instance et son placement sous mandat de dépôt pour purger sa peine. Toutes ces péripéties vécues par leur patron, leur société et le comptable avaient été suivies avec attention par les 400 travailleurs. Aussitôt confirmée la décision de saisie par le fisc de tout le patrimoine de la société, ils ont adressé plusieurs correspondances au wali de Annaba et aux plus hautes autorités de l’Etat. Ils ont demandé la désignation d’une juridiction à même de prendre en charge leur cas de licenciement et le paiement de leurs arriérés de salaire. C’est pourquoi, ils espéraient beaucoup de la décision de justice qu’ils avaient saisie pour faire valoir leur droit. Lors de l’audience de mardi dernier par le tribunal d’El-Hadjar, les représentants de la partie mise en cause étant absents, le président du tribunal a décidé du report du jugement. Une décision qui n’a pas été du goût des travailleurs. Très en colère, ils ont pris la route qui mène vers le siège de la wilaya pour, diront-ils, alerter le wali de Annaba sur leur situation. «Nous sommes prêts à aller au pire», clament-ils aux représentants de la presse qu’ils ont alertés. Au chômage depuis des mois, n’ayant plus aucune ressource pour répondre aux besoins élémentaires des leurs, ils sont véritablement désespérés. D’où le sit-in qu’ils ont entamé devant le siège de la wilaya et qu’ils affirment maintenir quotidiennement, à moins d’une réaction des autorités locales. 
    A. Djabali
    La Nouvelle République, 19/1/2011
  • Deux mois dans la Khaïma de la Dignité

    Le 23 janvier prochain, deux mois auront écoulé depuis que des membres de la plate-forme Jeunes Sahraouis pour l’Indépendance ont monté leur « khaïma » (tente) devant le siège du PSPV-PSOE à Valence en signe de protestation contre la position que le Gouvernement espagnol maintient par rapport au conflit du Sahara Occidental qui oppose les sahraouis et le Maroc, pays envahisseur et violeur des droits de l’homme.
     
    Ils ont été délogés du siège socialiste, alors ils ont installé leurs tentes et leur khaïma face à la Délégation du Gouvernement, où ils sont restés jusqu’à aujourd’hui dans des conditions difficiles. « Ce qui nous préoccupe ce n’est pas la vie que nous menions avant, nos familles et nos amis vivent encore pire au désert du Sahara occidental », déclarent certains des campés à Levant-EMV.

    Ainsi, ont passé les 60 jours de protestations pacifiques, agissant à la manière d’une « piqûre d’information », suivant le terme qu’ils ont utilisé pour qualifier leur action. Ils assurent qu’ils ne renonceront pas à leur attitude  pour exiger du gouvernement espagnol « d’assumer sa responsabilité dans le conflit du Sahara Occidental ». Entre-temps, ils poursuivront leur action d’informer à toute personne qui s’approche de la khaïma. « Beaucoup de gens commencent à poser des questions, même des marocains », affirment-ils.

    En signe de bienvenue dans la khaïma qu’ils ont appelée « de la Dignité », se trouve une exposition de photos particulière, où les visages de disparus et de personnes assassinés par l’armée marocains lors de la répression exercée contre le camp d’El Aaiun, demandent une solution au conflit.

    Source : Levante-EMV, 19/1/2011
  • Côte d’Ivoire, Kadhafi: « Ce n’est pas à la France et aux USA d’imposer un président »

    Le président de la République déclaré élu et investi par le Conseil constitutionnel, Laurent Gbagbo, vient de recevoir un autre soutien de taille dans la bataille autour du fauteuil présidentiel. Celui du dirigeant libyen, le Colonel Mouammar Kadhafi. Le frère guide libyen a dénoncé l’ingérence de la communauté internationale notamment la France, les États-Unis, l’Onu, dans les affaires internes de la Côte d’Ivoire. C’était hier lundi 17 janvier, à Tripoli en Libye, lors d’un symposium de la diaspora africaine sur la mise en œuvre des États-Unis d’Afrique, projet cher au guide libyen. 
    Le moins que l’on puisse dire, c’est que Mouammar Kadhafi qui a présidé cette rencontre, n’y est pas allé du dos de la cuillère.  »Ce n’est pas à la France et aux États-Unis d’imposer un président à la Côte d’Ivoire. Le peuple ivoirien est mature. C’est en toute souveraineté qu’il se choisit un président. Il faut que les Occidentaux respectent la souveraineté des États africains. Ils n’ont pas à s’ingérer dans les affaires internes d’un État africain », a martelé le Malick Moulouck Mouammar Kadhafi. Il en a profité pour interpeller les États africains sur l’impérieuse nécessité pour eux de se mettre ensemble, afin de devenir une puissance comme le sont aujourd’hui les États-Unis. 
    Les intellectuels africains et la diaspora africaine qui ont bien perçu le message, ont ouvertement exprimé leur soutien au frère guide libyen. A également pris part à cette importante rencontre, une forte délégation du forum des rois, sultans, princes, cheicks et chefs coutumiers africains. Sa majesté Tchiffi Zié Jean-Gervais, Secrétaire général permanent dudit forum, a insisté sur les avantages des États-Unis d’Afrique.  »Nous serons plus forts une fois unis. Nous aurons une seule armée, une seule économie, un guichet unique pour chacune de nos matières premières et les richesses minières de notre sous-sol tant convoitées par l’Occident. Nous pourrons discuter d’égal à égal avec les Occidentaux », a expliqué le leader traditionnel ivoirien, qui au niveau de son pays, est à pied d’oeuvre afin de réunir sous  »l’arbre à palabres, » les deux protagonistes de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, à savoir Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Ainsi, une rencontre dite  »familiale » entre les deux protagonistes et les rois et chefs traditionnels africains devait se tenir hier lundi 17 janvier 2011, au palais de l’Eburnie sis aux II Plateaux. Mais pour des raisons de calendrier, cette rencontre a été reportée au mardi 25 janvier 2011, toujours au palais de l’Eburnie.
    Franck SOUHONE
    Info: Sercom Tchiffi Zié
  • Sahara Occidental : la France, aurait-elle appris la leçon tunisienne?

    Ça fait deux fois que la France impose son veto au Conseil de Sécurité contre l’élargissement du mandat de la MINURSO aux droits de l’homme pour permettre au Maroc de continuer sa sauvage répression contre une population civile sahraouie pacifique qui se manifeste contre l’occupation de sa terre et la spoliation de ses richesses naturelles. Un autre veto aussi contre une enquête internationale pour élucider la réalité de ce qui est arrivé au camp Dignité de Gdeym Izik, l’épopée historique du peuple sahraoui.

    Le Front Polisario, par la voix du président de la RASD Mohamed Abdelaziz, s’est encore adressé, pour l’énième fois, au Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour lui faire part de la situation dramatique des sahraouis dans les territoires du Sahara Occidental occupés par le Maroc et ne cesse de demander une enquête internationale sur les derniers évènements.

    Le 30 avril 2011, le Conseil de Sécurité se réunira pour l’énième fois (30ème ou 40ème fois?) pour débattre sur la question du Sahara Occidental et le renouvellement du mandat de la MINURSO. Le Maroc sera de nouveau dans une position critique suite à ses agissements contre la population sahraouie et son obstruction du plan de paix onusien. La question au million est : Quelle sera la position de la France?

    En sachant que Sarkozy et son épouse viennent de passer leurs vacances de fin d’année dans un palais du roi Mohamed VI, l’optimisme n’est pas de rigueur. Par conséquent, la solution de ce conflit qui traîne depuis plus de trois décennies et la construction d’un espace de coopération et de fraternité au Maghreb n’est pas pour demain la veille.

  • Tunisie: France affligeante…

    Alors que je regarde comment les Français se débattent avec l’affaire Ben Ali, qu’ils continuent à appeler ledit Benito «Président» alors qu’il était de notoriété publique mondiale que la Tunisie était une dictature dure et que le gouvernement a été plusieurs fois interpellé pour violation des droits de l’homme. «Une démocratie sans démocratie» ai-je ouï dire par les intervenants d’une émission sur France2!!
    Une MAM qui se défend de la mauvaise interprétation de sa phrase «Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type.» en se justifiant «Je suis scandalisée que certains aient voulu déformer mes propos, coupés et sortis de leur contexte, pour leur faire dire le contraire de ce que je voulais dire », a-t-elle indiqué, assurant ses interlocuteurs de sa « sensibilité aux souffrances du peuple tunisien ». Avant de redire qu’elle voulait simplement proposer de former les policiers tunisiens « à la gestion de foule sans utilisation disproportionnée de la force». Et que la France avait l’habitude des émeutes en banlieues (considérer les émeutes de banlieues au soulèvement pacifique de tout un peuple contre son tyran)… Suite à cette phrase, on peut se poser la question comment MAM règlera la chose si le peuple français se lève contre ses élites!!
     
    De croire encore que les Tunisiens ont appelé la France «au secours» alors que les Tunisiens n’ont jamais appelé la France à la rescousse, mais Ben Ali…
    La liste des bêtises est affligeante!
    Et qui s’est rendu en Tunisie et daigné parler aux Tunisiens savaient que la censure était appliquée, que la liberté de la presse n’existait pas, que de nombreux dissidents étaient enfermés et que seuls, les Tunisiens expatriés parlaient du régime, et encore…Mais sur place, essayer de parler à un autochtone de politique et de s’entendre répondre que «Ben Ali» était bon…sans plus!
    Brandir l’étendard que la Tunisie est le pays où les femmes ont les mêmes droits que les hommes et ce, depuis 1920, c’est encore tomber des nues. La Tunisie, autrement appelé le «Pays de la Femme» n’est pas d’hier et ce n’est pas Ben Ali, qui a cinq filles et un fils qui allait abolir la loi de la constitution tunisienne!
    Sarkosy s’est déplacé fin avril 2008 à Tunis, a longé l’avenue Bourguiba devant une foule amassée contre les barricades avec des pancartes dont une face représentait Sarko et l’autre, Benito, lesdites pancartes données par le service sécuritaire aux citoyens après avoir passé une fouille au corps, jusque dans les chignons des femmes…(je sais, j’y étais, mais n’ai pas pu voir Sarko et Carla, une envie de…), cortège présidentiel pour aller faire mimi à Ali pour prononcer le disours.
     
    Une France : qui a chouchouté Ben Ali jusqu’à la dernière minute, titre Le Post.
    D’ailleurs, voir les deux messages adressés par les deux chefs d’Etat suite au renversement de ce dictateur corrompu:
    Situation en Tunisie: la France prend acte de la transition constitutionnelle
    «La France prend acte de la transition constitutionnelle annoncée par le Premier ministre Ghannouchi.
    La France souhaite l’apaisement et la fin des violences. Seul le dialogue peut apporter une solution démocratique et durable à la crise actuelle.
    La France se tient aux côtés du peuple tunisien dans cette période décisive.»
    Déclaration du Président sur les événements en Tunisie, depuis la Maison Blanche: Obama
    «Je condamne et déplore l’utilisation de la violence contre les citoyens pacifiquement exprimer leur opinion en Tunisie, et je salue le courage et la dignité du peuple tunisien. Les États-Unis se tient avec la communauté internationale tout entière dans le témoignage de cette lutte courageuse et déterminée pour les droits universels que nous devons tous respecter, et nous nous souviendrons longtemps des images du peuple tunisien qui cherche à faire entendre sa voix.
    J’exhorte toutes les parties à maintenir le calme et éviter la violence; et je demande au gouvernement tunisien de respecter les droits de l’homme, d’organiser des élections libres et équitables dans un avenir proche qui reflètent véritablement la volonté et les aspirations du peuple tunisien.
    Comme je l’ai déjà dit, chaque nation donne la vie au principe de la démocratie à sa manière, enracinée dans les traditions de son propre peuple. Et les pays qui respectent les droits universels de leur peuple sont plus forts et plus efficaces que ceux qui ne sont pas . Je n’ai aucun doute que l’avenir de la Tunisie sera meilleur s’il est guidé par la voix du peuple tunisien.»
    (Ce que je l’aime, moi, Obama!)
    Une dernière leçon d’histoire:
    La lutte contre l’occupation française commence dès le début du 20ème siècle avec le mouvement réformiste et intellectuel des «Jeunes Tunisiens» fondé en 1907. (Sic!)
    Mais laissons à la France, cette liberté de presse (enfin, une certaine), ainsi que de parole. 
    FAICMFSF, 19/1/2011