Mois : janvier 2011

  • Des murs entre les hommes

    Hier, à la librairie «Résistances», était invitée une conférencière qui a fait des recherches sur les MURS, la construction de murs…
    Elle en a tiré un livre de photos lesquelles sont exposées à la librairie Résistances jusqu’à la fin du mois. Voici un compte-rendu du livre (que je n’ai pas eu entre les mains mais que j’ai l’intention de me procurer). Vous trouverez un compte-rendu de Jean Philippe Raud Dugal ici
     
    J’ai eu le temps, avant la conférence, de voir les photos impressionnantes des « murs » ! Les photos sont extraordinairement parlantes sur cette façon que l’homme-blanc ou riche du XXIe siècle a de vouloir absolument se sentir en sécurité, ou celle que l’homme des siècles précédents avait de vouloir absolument délimiter son territoire et empêcher l’ »autre » d’y entrer.
    Les plus belles (car elles sont très esthétiques) sont les plus « douloureuses » : les bières de différentes couleurs clouées sur le mur de séparation entre le Mexique et les USA, représentation symbolique de tous les migrants morts sur cette frontière, les amas de croix de bois sur un autre endroit du même mur, etc… Les dessins faits par les Palestiniens sur le mur de séparation construit par les Israéliens. On apprend au passage qu’à l’instar de MAM qui veut exporter le savoir-faire policier français, Israël exporte son savoir-faire en matière de construction de murailles sécurisées puisqu’il semble que ce soit une succursale d’une boîte israélienne qui ait construit le mur de la honte du Sud des États-Unis.
    Autre photo impressionnante : celle de cette muraille de sable vue d’avion, faite en plein Sahara, pour séparer le Sahara Occidental des autres pays du Maghreb.
    La conférence a commencé et Alexandra Novosseloff a dit que les images parlaient d’elles-même. Pour sûr ! Ce qui m’a frappé dans son court récit, c’est la date de début de construction du mur entre Mexique et USA : 1994 ! Alors que le Mexique entrait dans l’ALENA impliquant la libre circulation des marchandises (et du fric) entre Canada, USA et Mexique ! Plutôt paradoxal : on laisse passer tout sauf les personnes ! Vade retro Mexicanos ! On ne veut pas de traîne-savattes chez nous… ou alors vous acceptez d’être précarisés, mal payés, mal traités etc. Immigration « choisie » grâce à ce p… de mur ! J’ai dû mal poser ma question sur ce paradoxe car la conférencière m’a expliqué l’immigration clandestine des Latino-Américains comme si je n’en avais jamais entendu parler !!!
    Ensuite, elle a abordé le mur de séparation entre Israéliens et Palestiniens… en n’abordant que le problème de la sécurité… tout en précisant que le mur ne suffisait pas, mais qu’Israël avait dû se doter de mesures de flicage draconiennes pour séparer vraiment les terres palestiniennes des terres israéliennes par les check-points entre autres. En bonne conférencière universitaire, elle s’est bien gardée de prendre parti.
    Profitant de ça, un type que je connais – il a été Journaliste Reporter d’Images à France 2 – a commencé à « la ramener » et à affirmer qu’il y avait des trous dans le mur. Israël laissait passer des Palestiniens pour qu’ils puissent aller voir leur famille arabe-israéliennes logées de l’autre côté, impliquant que les Israéliens étaient très aimables de laisser passer les Palestiniens. La conférencière lui a fait remarquer mollement que le mur seulement ne suffisant pas à assurer la sécurité, la vie des Palestiniens s’était trouvée compliquée par les check-points et autres mesures. Elle a oublié de signifier qu’en Israël, les Palestiniens n’ont pas le droit d’emprunter les mêmes routes que les Israéliens… Elle n’a pas dit qu’à certains endroits où il y avait de l’eau, le mur empiétait énormément sur les terres palestiniennes, faisant en sorte qu’elle ne soient plus arrosées mais ça n’était pas son fait. Elle parlait des murs. Le caméraman, ayant pris la parole, ne l’a plus lâchée. Il avait séjourné 8 ans en « Palestine » (alors que c’était en Israël, où il a dû être le cameraman du bureau de f2 à l’époque) qu’il savait de quoi il parlait etc… et les « murs » du XXIe siècle se sont perdus dans cet échange ridicule et frustrant.
    Du coup, je me suis levée et je suis partie. Donc je ne pourrais vous raconter la fin de la conférence.

    Cependant le «lièvre» soulevé par Alexandra Novosseloff et Franck Neisse m’a interpelée : pourquoi, à l’époque où l’information circule à une vitesse grand V grâce à Internet, où le fric va de banque en banque, de pays en pays, ni vu ni connu, où les avions vont de plus en plus vite permettant aux riches hommes d’affaires de faire leurs affaires avec l’Extrême-Orient ou l’Inde… pourquoi l’être humain s’échine-t-il à dresser des murs entre les pauvres et les riches, entre les affamés du Sud et les nantis du Nord, à les surélever comme à Ceuta et Mellila pour freiner l’immigration africaine, à recréer des frontières suite à un conflit mal géré ? A quoi sert l’ONU, incapable de faire tomber ces murs ? Va-t-il y en avoir un de plus en Côte d’Ivoire ?
    Et surtout : comment peut-on être aussi « primitif » pour construire des murailles (même symboliques souvent) de nos jours ?

    Je n’ai pas la réponse.
    Alexandra Novosseloff et Franck Neisse, Des murs entre les hommes, La Documentation Française, 2007.
    Source : Ruminances, 24/012011
  • Des murs entre les hommes

    Hier, à la librairie «Résistances», était invitée une conférencière qui a fait des recherches sur les MURS, la construction de murs…
    Elle en a tiré un livre de photos lesquelles sont exposées à la librairie Résistances jusqu’à la fin du mois. Voici un compte-rendu du livre (que je n’ai pas eu entre les mains mais que j’ai l’intention de me procurer). Vous trouverez un compte-rendu de Jean Philippe Raud Dugal ici
     
    J’ai eu le temps, avant la conférence, de voir les photos impressionnantes des « murs » ! Les photos sont extraordinairement parlantes sur cette façon que l’homme-blanc ou riche du XXIe siècle a de vouloir absolument se sentir en sécurité, ou celle que l’homme des siècles précédents avait de vouloir absolument délimiter son territoire et empêcher l’ »autre » d’y entrer.
    Les plus belles (car elles sont très esthétiques) sont les plus « douloureuses » : les bières de différentes couleurs clouées sur le mur de séparation entre le Mexique et les USA, représentation symbolique de tous les migrants morts sur cette frontière, les amas de croix de bois sur un autre endroit du même mur, etc… Les dessins faits par les Palestiniens sur le mur de séparation construit par les Israéliens. On apprend au passage qu’à l’instar de MAM qui veut exporter le savoir-faire policier français, Israël exporte son savoir-faire en matière de construction de murailles sécurisées puisqu’il semble que ce soit une succursale d’une boîte israélienne qui ait construit le mur de la honte du Sud des États-Unis.
    Autre photo impressionnante : celle de cette muraille de sable vue d’avion, faite en plein Sahara, pour séparer le Sahara Occidental des autres pays du Maghreb.
    La conférence a commencé et Alexandra Novosseloff a dit que les images parlaient d’elles-même. Pour sûr ! Ce qui m’a frappé dans son court récit, c’est la date de début de construction du mur entre Mexique et USA : 1994 ! Alors que le Mexique entrait dans l’ALENA impliquant la libre circulation des marchandises (et du fric) entre Canada, USA et Mexique ! Plutôt paradoxal : on laisse passer tout sauf les personnes ! Vade retro Mexicanos ! On ne veut pas de traîne-savattes chez nous… ou alors vous acceptez d’être précarisés, mal payés, mal traités etc. Immigration « choisie » grâce à ce p… de mur ! J’ai dû mal poser ma question sur ce paradoxe car la conférencière m’a expliqué l’immigration clandestine des Latino-Américains comme si je n’en avais jamais entendu parler !!!
    Ensuite, elle a abordé le mur de séparation entre Israéliens et Palestiniens… en n’abordant que le problème de la sécurité… tout en précisant que le mur ne suffisait pas, mais qu’Israël avait dû se doter de mesures de flicage draconiennes pour séparer vraiment les terres palestiniennes des terres israéliennes par les check-points entre autres. En bonne conférencière universitaire, elle s’est bien gardée de prendre parti.
    Profitant de ça, un type que je connais – il a été Journaliste Reporter d’Images à France 2 – a commencé à « la ramener » et à affirmer qu’il y avait des trous dans le mur. Israël laissait passer des Palestiniens pour qu’ils puissent aller voir leur famille arabe-israéliennes logées de l’autre côté, impliquant que les Israéliens étaient très aimables de laisser passer les Palestiniens. La conférencière lui a fait remarquer mollement que le mur seulement ne suffisant pas à assurer la sécurité, la vie des Palestiniens s’était trouvée compliquée par les check-points et autres mesures. Elle a oublié de signifier qu’en Israël, les Palestiniens n’ont pas le droit d’emprunter les mêmes routes que les Israéliens… Elle n’a pas dit qu’à certains endroits où il y avait de l’eau, le mur empiétait énormément sur les terres palestiniennes, faisant en sorte qu’elle ne soient plus arrosées mais ça n’était pas son fait. Elle parlait des murs. Le caméraman, ayant pris la parole, ne l’a plus lâchée. Il avait séjourné 8 ans en « Palestine » (alors que c’était en Israël, où il a dû être le cameraman du bureau de f2 à l’époque) qu’il savait de quoi il parlait etc… et les « murs » du XXIe siècle se sont perdus dans cet échange ridicule et frustrant.
    Du coup, je me suis levée et je suis partie. Donc je ne pourrais vous raconter la fin de la conférence.

    Cependant le «lièvre» soulevé par Alexandra Novosseloff et Franck Neisse m’a interpelée : pourquoi, à l’époque où l’information circule à une vitesse grand V grâce à Internet, où le fric va de banque en banque, de pays en pays, ni vu ni connu, où les avions vont de plus en plus vite permettant aux riches hommes d’affaires de faire leurs affaires avec l’Extrême-Orient ou l’Inde… pourquoi l’être humain s’échine-t-il à dresser des murs entre les pauvres et les riches, entre les affamés du Sud et les nantis du Nord, à les surélever comme à Ceuta et Mellila pour freiner l’immigration africaine, à recréer des frontières suite à un conflit mal géré ? A quoi sert l’ONU, incapable de faire tomber ces murs ? Va-t-il y en avoir un de plus en Côte d’Ivoire ?
    Et surtout : comment peut-on être aussi « primitif » pour construire des murailles (même symboliques souvent) de nos jours ?

    Je n’ai pas la réponse.
    Alexandra Novosseloff et Franck Neisse, Des murs entre les hommes, La Documentation Française, 2007.
    Source : Ruminances, 24/012011
  • Un colloque parlementaire international demain à Alger

    Un colloque parlementaire international de deux jours s’ouvrira demain à la résidence El-Mithaq d’Alger. Organisé à l’initiative de la commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté algérienne à l’étranger de l’APN, ce colloque aura pour thème «Les Parlements nationaux et les Parlements continentaux et régionaux : consolidation des liens et horizons de la coopération».

    Le président de la commission organisatrice, Reguig Benthabet, a indiqué hier, lors d’une conférence de  presse organisée à l’APN, que cette rencontre verra la participation de représentants des Parlements internationaux dans lesquels siège l’Algérie, à l’image des Parlements africain, arabe, islamique, méditerranéen ainsi que le Conseil consultatif maghrébin. Des délégations des Parlements nationaux d’Egypte, de Syrie, de Turquie, d’Iran, du Mali, du Sénégal et du Sahara occidental sont également attendues à cet événement. Outre ces invités étrangers, des parlementaires algériens des deux chambres ainsi que des universitaires et des experts prendront part aux travaux de ce colloque qui se dérouleront en séances plénières et en ateliers.

    Trois axes principaux seront débattus lors de ce séminaire, a ajouté M. Benthabet. Le premier se penchera sur «la nature des relations entre les Parlements nationaux et les Parlements régionaux et continentaux». Le second débattra les «mécanismes de mutation des Parlements régionaux et continentaux en des Parlements législatifs». «A vrai dire, cet axe est l’objectif principal recherché par le Parlement algérien», a affirmé M. Benthabet qui ne désespère pas de voir la naissance d’un Parlement africain réellement législatif dans les 10 à 15 ans à venir. 

    Le troisième axe consiste à débattre les «moyens de consolider les liens entre les Parlements dans l’objectif de renforcer les liens et les relations entre les peuples qu’ils représentent », a poursuivi le président de la commission des affaires étrangères de l’APN. «Ce colloque est d’une grande importance.

    D’abord par la qualité des participants, ensuite par l’importance des thématiques qu’il abordera», a insisté M. Benthabet. Il a souligné que «c’est la première fois que sera débattue la possibilité de développer les Parlements régionaux et continentaux en institutions législatives», ajoutant que «l’objectif est de développer le système législatif. 
    H. M.
    Le Jeune Indépendant, 24/01/2011
  • La réunion informelle Front Polisario-Maroc s’achève sans avancée majeure

    Manhasset (New York), 24/01/2011 (SPS) Les travaux de la cinquième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc ont pris fin dimanche à Manhasset (New York) sans avancée majeure dans les pourparlers entre les deux parties.

    Cette rencontre s’est tenue sous les auspices de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, en présence des délégations des deux parties.

    La délégation sahraouie a été conduite par le président du Conseil national de la République arabe sahraouie démocratique (parlement), M. Khatri Addouh, et composée également du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso), M. M’hamed Khaddad, et du représentant du Front Polisario à l’ONU, M. Boukhari Ahmed.

    Les représentants des deux pays observateurs, l’Algérie et la Mauritanie, étaient également présents aux sessions d’ouverture et de clôture.

    A l’issue de ce round de négociations informelles tenues durant deux jours, M. Ross a lu devant la presse le communiqué de cette réunion, en indiquant que les discussions ont eu lieu dans  »une atmosphère d’engagements sérieux, de franchise et de respect mutuel’.

    A ce propos, M. Ross a souligné que les propositions des deux parties (Front Polisario et le Maroc) ont de nouveau été présentées, mais à la fin de la réunion,  »chaque partie a continué à rejeter la proposition de l’autre comme base unique des négociations à venir ».

     »Toujours dans le cadre de la mise en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité concernant le processus de négociations en cours, les parties se sont engagées dans des discussions approfondies sur des approches innovantes afin de construire une nouvelle dynamique dans ce processus, sur la base de rencontres régulières », a-t-il poursuivi.

    A ce propos, l’Envoyé personnel de M. Ban Ki-Moon a fait savoir que  »les deux parties ont présenté et discuté de façon préliminaire des idées concrètes qui seront développées lors de la prochaine session de pourparlers informels en mars 2011 ».

    Par ailleurs, il a indiqué que les parties se sont félicitées de la reprise des visites familiales par avion. Comme convenu lors de la troisième réunion de rencontres informelles de novembre dernier, les quatre délégations  »prévoient de rencontrer le Bureau du Haut Commissaire pour les réfugiés à Genève début février afin de passer en revue dans sa totalité la mise en œuvre du plan d’action pour les mesures de confiance et d’avancer vers le lancement des visites par voie terrestre », a-t-il fait savoir.

    De son côté, le chef de la délégation sahraouie, M. Khatri Addouh, a déclaré à la presse que  »les discussions ont porté sur les propositions de solutions présentées par les deux parties pour résoudre le problème du Sahara occidental », ajoutant que ce conflit doit être résolu
    sur la base du respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.

     »Malheureusement, il est à constater, une fois de plus, que le Maroc continue à éviter une véritable négociation pour la concrétisation de cet objectif que ne cesse de réclamer la communauté internationale », a-t-il affirmé.

    Au cours de ce 5ème round, a-t-il poursuivi,  »la question des violations des droits de l’homme par le Maroc au Sahara occidental a été longuement traitée à la lumière des dernières révélations faites même par des organismes marocains sur le sort tragique de centaines de Sahraouis dont des enfants et des femmes qui ont péri, au cours des 35 dernières années, dans les bagnes et casernes militaires marocaines ».

    En outre, a-t-il soutenu,  »sur la base de témoignages édifiants de plusieurs organisations internationales humanitaires, le Front Polisario a demandé l’envoi d’une mission d’enquête internationale indépendante en vue de faire la lumière sur la répression qui sévit dans le territoire notamment depuis l’attaque sanguinaire des forces marocaines contre le campement de Gdeim Izik », en novembre dernier.

    Pour le représentant sahraoui,  »le Front Polisario a aussi souligné que pour toute poursuite de négociations crédibles et productives, il est impérieux de libérer tous les détenus politiques sahraouis au Maroc et l’ouverture du territoire devant les observateurs internationaux ».

    Il a également fait savoir que  »les deux parties ont, sans préjudice du statut final du territoire, présenté des idées pour redynamiser les négociations en cours, qui seront développées au cours de la réunion de mars prochain ».

    En marge de ce point de presse, le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M. M’hamed Khaddad, a déclaré à la presse que  »malheureusement, il n’y a pas eu d’avancées sur le fond du problème en raison de la position marocaine ».

    En conséquence,  »la partie sahraouie souhaite que les approches innovantes ne se substituent pas mais contribuent plutôt à relancer le processus sur le fond de la question qui est l’application de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU stipulant des négociations sans conditions préalables pour aboutir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».

    Au cours de cette réunion informelle, a-t-il observé,  »il était palpable que le Maroc se dérobait de la discussion de fond et tente de prolonger le processus des négociations d’une manière indéfinie ».

    A rappeler que le Front Polisario et le Maroc avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’Onu, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset, et cinq réunions informelles à Vienne (Autriche) et à Manhasset.

    En application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté en décembre dernier la résolution appuyant le processus de négociation en vue de parvenir à  »une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. (SPS)

  • Fin des réunions informelles entre le Front Polisario et le Maroc à Manhasset (chef de la délégation sahraouie)

    Greentree (Manhasset), 24/01/2011 (SPS) Le cinquième round des réunions informelles entre le Front Polisario et le Maroc, tenu du 21 au 23 janvier 2011 à Greentree (Manhasset) sous les auspices de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, Christopher Ross ont pris fin dimanche, a indiqué le chef de la délégation sahraouie, Khatri Addouh, dans une déclaration parvenue à SPS.

    Les discussions ont porté sur les propositions de solution présentées par les deux parties pour mettre fin au conflit de décolonisation du Sahara occidental sur la base du respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    « Malheureusement il est à constater, une fois de plus, que le Maroc continue à éviter une véritable négociation pour la concrétisation de cet objectif que ne cesse de réclamer la communauté internationale », a déploré M. Addouh.

    Au cours de ce cinquième round, la question des violations des droits de l’homme par le Maroc au Sahara occidental a été longuement traitée à la lumière des dernières révélations faites par des organismes marocains sur le sort tragique de centaines de sahraouis dont des enfants et des femmes qui ont péri, au cours des 35 dernières années, dans les bagnes et casernes militaires marocaines, a-t-il ajouté.

    Aussi, sur la base de témoignages édifiants de plusieurs organisations internationales humanitaires, le Front Polisario a demandé l’envoi d’une mission d’enquête internationale indépendante en vue de faire la lumière sur la répression qui sévit dans le territoire notamment depuis l’attaque sanguinaire des forces marocaines contre le campement de Gdeim Izik aux environs de la ville d’El Aaiun, a souligné la même source.

    Le Front Polisario a aussi souligné que pour toute poursuite de négociations crédibles et productives « il est impérieux de libérer tous les détenus politiques sahraouis au Maroc et l’ouverture du territoire devant les observateurs internationaux ».

    Enfin, les deux parties ont, sans préjudice du statut final du territoire, présentées des idées pour redynamiser les négociations en cours qui seront développées au cours de la prochaine réunion qui aura lieu en mars 2011. (SPS)

  • Alger n’est plus «l’ennemi» ?

    Samedi dernier, M. Mohamed El Yazghi, ministre d’Etat marocain, membre du Conseil national de l’USFP, appelait l’Algérie à s’impliquer sérieusement, de manière crédible et transparente afin de propulser les négociations autour de l’ancienne colonie espagnole. A son avis, le statut d’observateur d’Alger dans l’affaire du Sahara occidental n’écarte pas sa responsabilité dans la contribution au règlement de cette question. 
    El Yazghi a probablement raison puisque Alger a deja mené avec succès une telle entreprise en parvenant à un accord de paix entre la Mauritanie et le Polisario. Depuis, la Mauritanie figure parmi les pays qui reconnaissent la RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UE) et les deux Etats entretiennent des relations tout ce qu’il y a de cordial. Mais Rabat ne semble pas avoir retrouvé sa raison comme c’était le cas de Nouakchott. 
    El Yazghi opère même un recul, calqué d’ailleurs sur ses pairs marocains, pour s’interroger perfidement sur la représentativité du Polisario. N’est-ce pas en tant que représentant unique et légitime que le Maroc a été amené à conclure le cessez-le-feu et les plans de paix qu’il renia par la suite, exactement comme fait Israël en Palestine ? Les reniements étant ce qu’ils sont chez la diplomatie royale, quel crédit peut accorder le naïf à de telles amorces ? D’autant que l’Algérie avait déjà suggéré par le passé une idée pour débloquer la situation lorsque Abdelaziz Belkhadem, alors ministre des Affaires étrangères de la RADP, proposait des « arrangements territoriaux ». Une proposition qu’il n’a jamais explicite et qui n’a jamais eu d’écho ni côté sahraoui ni côté marocain. 
    Que M. El Yazghi s’adresse à l’Algérie autrement qu’en pays ennemi comme le fait son roi, c’est déjà assez encourageant à un moment où tout le monde, Ban Ki-moon et Christopher Ross compris, considèrent que le statu quo au Sahara occidental est intenable. Les peuples de la région voudraient voir régler un problème qui dure déjà depuis plus de 35 ans. Ils ont d’autres chats à fouetter, d’autres luttes à mener, peuple sahraoui compris, pour voir comment entrer dans un GMO qu’ils dessineraient de leurs propres mains, selon leurs propres valeurs.
    M. Z. mohamed-zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 24/01/2011
  • Un colloque parlementaire international demain à Alger

    Un colloque parlementaire international de deux jours s’ouvrira demain à la résidence El-Mithaq d’Alger. Organisé à l’initiative de la commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté algérienne à l’étranger de l’APN, ce colloque aura pour thème «Les Parlements nationaux et les Parlements continentaux et régionaux : consolidation des liens et horizons de la coopération».

    Le président de la commission organisatrice, Reguig Benthabet, a indiqué hier, lors d’une conférence de  presse organisée à l’APN, que cette rencontre verra la participation de représentants des Parlements internationaux dans lesquels siège l’Algérie, à l’image des Parlements africain, arabe, islamique, méditerranéen ainsi que le Conseil consultatif maghrébin. Des délégations des Parlements nationaux d’Egypte, de Syrie, de Turquie, d’Iran, du Mali, du Sénégal et du Sahara occidental sont également attendues à cet événement. Outre ces invités étrangers, des parlementaires algériens des deux chambres ainsi que des universitaires et des experts prendront part aux travaux de ce colloque qui se dérouleront en séances plénières et en ateliers.

    Trois axes principaux seront débattus lors de ce séminaire, a ajouté M. Benthabet. Le premier se penchera sur «la nature des relations entre les Parlements nationaux et les Parlements régionaux et continentaux». Le second débattra les «mécanismes de mutation des Parlements régionaux et continentaux en des Parlements législatifs». «A vrai dire, cet axe est l’objectif principal recherché par le Parlement algérien», a affirmé M. Benthabet qui ne désespère pas de voir la naissance d’un Parlement africain réellement législatif dans les 10 à 15 ans à venir. 

    Le troisième axe consiste à débattre les «moyens de consolider les liens entre les Parlements dans l’objectif de renforcer les liens et les relations entre les peuples qu’ils représentent », a poursuivi le président de la commission des affaires étrangères de l’APN. «Ce colloque est d’une grande importance.

    D’abord par la qualité des participants, ensuite par l’importance des thématiques qu’il abordera», a insisté M. Benthabet. Il a souligné que «c’est la première fois que sera débattue la possibilité de développer les Parlements régionaux et continentaux en institutions législatives», ajoutant que «l’objectif est de développer le système législatif. 
    H. M.
    Le Jeune Indépendant, 24/01/2011
  • La réunion informelle Front Polisario-Maroc s’achève sans avancée majeure

    Manhasset (New York), 24/01/2011 (SPS) Les travaux de la cinquième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc ont pris fin dimanche à Manhasset (New York) sans avancée majeure dans les pourparlers entre les deux parties.

    Cette rencontre s’est tenue sous les auspices de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, en présence des délégations des deux parties.

    La délégation sahraouie a été conduite par le président du Conseil national de la République arabe sahraouie démocratique (parlement), M. Khatri Addouh, et composée également du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso), M. M’hamed Khaddad, et du représentant du Front Polisario à l’ONU, M. Boukhari Ahmed.

    Les représentants des deux pays observateurs, l’Algérie et la Mauritanie, étaient également présents aux sessions d’ouverture et de clôture.

    A l’issue de ce round de négociations informelles tenues durant deux jours, M. Ross a lu devant la presse le communiqué de cette réunion, en indiquant que les discussions ont eu lieu dans  »une atmosphère d’engagements sérieux, de franchise et de respect mutuel’.

    A ce propos, M. Ross a souligné que les propositions des deux parties (Front Polisario et le Maroc) ont de nouveau été présentées, mais à la fin de la réunion,  »chaque partie a continué à rejeter la proposition de l’autre comme base unique des négociations à venir ».

     »Toujours dans le cadre de la mise en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité concernant le processus de négociations en cours, les parties se sont engagées dans des discussions approfondies sur des approches innovantes afin de construire une nouvelle dynamique dans ce processus, sur la base de rencontres régulières », a-t-il poursuivi.

    A ce propos, l’Envoyé personnel de M. Ban Ki-Moon a fait savoir que  »les deux parties ont présenté et discuté de façon préliminaire des idées concrètes qui seront développées lors de la prochaine session de pourparlers informels en mars 2011 ».

    Par ailleurs, il a indiqué que les parties se sont félicitées de la reprise des visites familiales par avion. Comme convenu lors de la troisième réunion de rencontres informelles de novembre dernier, les quatre délégations  »prévoient de rencontrer le Bureau du Haut Commissaire pour les réfugiés à Genève début février afin de passer en revue dans sa totalité la mise en œuvre du plan d’action pour les mesures de confiance et d’avancer vers le lancement des visites par voie terrestre », a-t-il fait savoir.

    De son côté, le chef de la délégation sahraouie, M. Khatri Addouh, a déclaré à la presse que  »les discussions ont porté sur les propositions de solutions présentées par les deux parties pour résoudre le problème du Sahara occidental », ajoutant que ce conflit doit être résolu
    sur la base du respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.

     »Malheureusement, il est à constater, une fois de plus, que le Maroc continue à éviter une véritable négociation pour la concrétisation de cet objectif que ne cesse de réclamer la communauté internationale », a-t-il affirmé.

    Au cours de ce 5ème round, a-t-il poursuivi,  »la question des violations des droits de l’homme par le Maroc au Sahara occidental a été longuement traitée à la lumière des dernières révélations faites même par des organismes marocains sur le sort tragique de centaines de Sahraouis dont des enfants et des femmes qui ont péri, au cours des 35 dernières années, dans les bagnes et casernes militaires marocaines ».

    En outre, a-t-il soutenu,  »sur la base de témoignages édifiants de plusieurs organisations internationales humanitaires, le Front Polisario a demandé l’envoi d’une mission d’enquête internationale indépendante en vue de faire la lumière sur la répression qui sévit dans le territoire notamment depuis l’attaque sanguinaire des forces marocaines contre le campement de Gdeim Izik », en novembre dernier.

    Pour le représentant sahraoui,  »le Front Polisario a aussi souligné que pour toute poursuite de négociations crédibles et productives, il est impérieux de libérer tous les détenus politiques sahraouis au Maroc et l’ouverture du territoire devant les observateurs internationaux ».

    Il a également fait savoir que  »les deux parties ont, sans préjudice du statut final du territoire, présenté des idées pour redynamiser les négociations en cours, qui seront développées au cours de la réunion de mars prochain ».

    En marge de ce point de presse, le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M. M’hamed Khaddad, a déclaré à la presse que  »malheureusement, il n’y a pas eu d’avancées sur le fond du problème en raison de la position marocaine ».

    En conséquence,  »la partie sahraouie souhaite que les approches innovantes ne se substituent pas mais contribuent plutôt à relancer le processus sur le fond de la question qui est l’application de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU stipulant des négociations sans conditions préalables pour aboutir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».

    Au cours de cette réunion informelle, a-t-il observé,  »il était palpable que le Maroc se dérobait de la discussion de fond et tente de prolonger le processus des négociations d’une manière indéfinie ».

    A rappeler que le Front Polisario et le Maroc avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’Onu, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset, et cinq réunions informelles à Vienne (Autriche) et à Manhasset.

    En application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté en décembre dernier la résolution appuyant le processus de négociation en vue de parvenir à  »une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. (SPS)

  • Fin des réunions informelles entre le Front Polisario et le Maroc à Manhasset (chef de la délégation sahraouie)

    Greentree (Manhasset), 24/01/2011 (SPS) Le cinquième round des réunions informelles entre le Front Polisario et le Maroc, tenu du 21 au 23 janvier 2011 à Greentree (Manhasset) sous les auspices de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, Christopher Ross ont pris fin dimanche, a indiqué le chef de la délégation sahraouie, Khatri Addouh, dans une déclaration parvenue à SPS.

    Les discussions ont porté sur les propositions de solution présentées par les deux parties pour mettre fin au conflit de décolonisation du Sahara occidental sur la base du respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    « Malheureusement il est à constater, une fois de plus, que le Maroc continue à éviter une véritable négociation pour la concrétisation de cet objectif que ne cesse de réclamer la communauté internationale », a déploré M. Addouh.

    Au cours de ce cinquième round, la question des violations des droits de l’homme par le Maroc au Sahara occidental a été longuement traitée à la lumière des dernières révélations faites par des organismes marocains sur le sort tragique de centaines de sahraouis dont des enfants et des femmes qui ont péri, au cours des 35 dernières années, dans les bagnes et casernes militaires marocaines, a-t-il ajouté.

    Aussi, sur la base de témoignages édifiants de plusieurs organisations internationales humanitaires, le Front Polisario a demandé l’envoi d’une mission d’enquête internationale indépendante en vue de faire la lumière sur la répression qui sévit dans le territoire notamment depuis l’attaque sanguinaire des forces marocaines contre le campement de Gdeim Izik aux environs de la ville d’El Aaiun, a souligné la même source.

    Le Front Polisario a aussi souligné que pour toute poursuite de négociations crédibles et productives « il est impérieux de libérer tous les détenus politiques sahraouis au Maroc et l’ouverture du territoire devant les observateurs internationaux ».

    Enfin, les deux parties ont, sans préjudice du statut final du territoire, présentées des idées pour redynamiser les négociations en cours qui seront développées au cours de la prochaine réunion qui aura lieu en mars 2011. (SPS)

  • Alger n’est plus «l’ennemi» ?

    Samedi dernier, M. Mohamed El Yazghi, ministre d’Etat marocain, membre du Conseil national de l’USFP, appelait l’Algérie à s’impliquer sérieusement, de manière crédible et transparente afin de propulser les négociations autour de l’ancienne colonie espagnole. A son avis, le statut d’observateur d’Alger dans l’affaire du Sahara occidental n’écarte pas sa responsabilité dans la contribution au règlement de cette question. 
    El Yazghi a probablement raison puisque Alger a deja mené avec succès une telle entreprise en parvenant à un accord de paix entre la Mauritanie et le Polisario. Depuis, la Mauritanie figure parmi les pays qui reconnaissent la RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UE) et les deux Etats entretiennent des relations tout ce qu’il y a de cordial. Mais Rabat ne semble pas avoir retrouvé sa raison comme c’était le cas de Nouakchott. 
    El Yazghi opère même un recul, calqué d’ailleurs sur ses pairs marocains, pour s’interroger perfidement sur la représentativité du Polisario. N’est-ce pas en tant que représentant unique et légitime que le Maroc a été amené à conclure le cessez-le-feu et les plans de paix qu’il renia par la suite, exactement comme fait Israël en Palestine ? Les reniements étant ce qu’ils sont chez la diplomatie royale, quel crédit peut accorder le naïf à de telles amorces ? D’autant que l’Algérie avait déjà suggéré par le passé une idée pour débloquer la situation lorsque Abdelaziz Belkhadem, alors ministre des Affaires étrangères de la RADP, proposait des « arrangements territoriaux ». Une proposition qu’il n’a jamais explicite et qui n’a jamais eu d’écho ni côté sahraoui ni côté marocain. 
    Que M. El Yazghi s’adresse à l’Algérie autrement qu’en pays ennemi comme le fait son roi, c’est déjà assez encourageant à un moment où tout le monde, Ban Ki-moon et Christopher Ross compris, considèrent que le statu quo au Sahara occidental est intenable. Les peuples de la région voudraient voir régler un problème qui dure déjà depuis plus de 35 ans. Ils ont d’autres chats à fouetter, d’autres luttes à mener, peuple sahraoui compris, pour voir comment entrer dans un GMO qu’ils dessineraient de leurs propres mains, selon leurs propres valeurs.
    M. Z. mohamed-zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 24/01/2011