Mois : octobre 2010

  • Prochaine négociation Sahraouis-Maroc prévue pour la fin octobre

    La reprise des négociations entre les représentants des Sahraouis et les responsables marocains, annoncée pour ce lundi 4 octobre n’aura pas lieu.


    Cette rencontre organisée par Christopher Ross, envoyé spécial du secrétaire générale de l’ONU pour la question du Sahara Occidental, est destinée à faire avancer le processus de paix dans la question en suspend de la décolonisation de ce Territoire Non Autonome, selon l’appellation Onusienne.

    Cet épisode du processus fait suite à de nombreux autres restées sans résultat du fait de la position marocaine non conforme aux engagements initiaux d’une négociation sans apriori.

    Christopher Ross a alerté récemment le « groupe des amis » à l’ONU de la difficulté actuelle de sa mission en l’absence de positionnement plus clair et ferme de leurs part. Il pointait clairement l’inconstance et l’absence de sérieux de la position marocaine, irrespectueuse du cadre posé.

    Selon des sources bien informées, la rencontre annoncée aura lieu après le 20 octobre.
    Les parties seront informées par Christopher Ross du lieu et de la date. Il se pourrait que le lieu soit en Suède ou en Autriche.

    Néanmoins, les Sahraouis et les individus, organisations et pays les soutenant sont raisonnablement pessimistes sur l’issue de cette prochaine rencontre.

    Dans ce problème de décolonisation non résolu depuis l’invasion militaire et violente de 1975, la stratégie actuelle du colonisateur marocain et de son principal allié la paradoxale France maintient le statu quo pendant lequel le Maroc pille illégalement les ressources naturelles du Sahara Occidental et en retire d’énormes profits.

    APSO, le 2 octobre 2010
  • Expropriation des algériens, drogue et Sahara occidental : Les nombreux griefs retenus contre le Maroc

    Le Royaume indemnise des étrangers expropriés, mais pas les Algériens qui, pourtant, sont dans le même cas.

    Farouk Ksentini n’a pas manqué de fustiger le Royaume chérifien sur le dossier des Algériens expropriés de leurs terres agricoles au Maroc, dans les années 1970 «Le royaume du Maroc s’est comporté d’une manière irrationnelle avec l’Algérie, dans l’affaire de l’expropriation des terres agricoles de ressortissants algériens, dans les années 1970», a affirmé M.Ksentini qui s’exprimait dans le «Forum du jeudi» de la Chaîne II de la radio nationale, jeudi dernier.

    Le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’homme (Cncppdh) a également dénoncé la pratqiue des deux poids, deux mesures adoptée par le Maroc dans le traitement de ce dossier.

    Pour lui, les autorités marocaines refusent d’indemniser les victimes algériennes «au moment où dans d’autres cas, des ressortissants étrangers, ont été indemnisés», a-t-il fait remarquer.
    Farouk Ksentini a préconisé, dans ce sens, des négociations bilatérales entre le Maroc et l’Algérie pour solutionner ce problème. Il a également appelé le royaume chérifien à «séparer cette affaire de la question du Sahara occidental».

    L’intervenant est revenu, lors de son passage à la radio, sur la question des deux journalistes marocains qui auraient été, selon les médias du royaume chérifien, détenus par les autorités algériennes à Tindouf, le 21 septembre. Il s’agit, pour Me Ksentini, d’une «campagne de presse» orchestrée contre l’Algérie pour «faire diversion des difficultés que connaît, actuellement, la monarchie dans le dossier des droits de l’homme au Sahara occidental». «Des instances et des organisations internationales ont condamné le Maroc… pour ses agissements dans les territoires sahraouis occupés», a-t-il fait rappeler.

    Dans ce chapitre, Farouk Ksentini a appelé le Maroc à faire preuve de «rationalité» dans le conflit qui l’oppose au Front Polisario. «L’époque du colonialisme est révolue», a-t-il martelé.
    Concernant le trafic de drogue qui inonde les frontières algériennes, M.Ksentini a signalé qu’il était «impératif d’aller vers une solution dans ce dossier».

    L’homme de loi s’est interrogé, au cours de son intervention, sur les raisons pour lesquelles les pays européens ont «opté» pour le «silence» dans le traitement du problème «du trafic de drogue à partir du Maroc». «Une levée de boucliers aurait été vite diligentée, si l’Algérie était à l’origine de ce trafic», a-t-il estimé.
    Hadjer GUENANFA
  • Le Maroc appelé à séparer la question du cas Sahara occidental

    Evoquant le cas des Algériens expropriés de leurs terres agricoles, dans les années 1970 au Maroc, Me Farouk Ksentini, le président de le CNCPPDH, la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’homme, a déclaré que le royaume marocain s’est conduit d’une manière «irrationnelle» avec l’Algérie.Le président de la CNCPPDH, qui intervenait à l’émission «Forum du jeudi» de la chaîne II de la Radio nationale, commentait le refus du Maroc d’indemniser les victimes au moment où dans d’autres cas, des ressortissants étrangers, l’ont été. C’est ainsi qu’il a plaidé pour des négociations entre les deux pays autour de cette question, appelant les autorités marocaines à «séparer cette affaire de la question du Sahara occidental».

    Il a également soulevé, dans ce contexte, la question du trafic de drogue qui, a-t-il dit, est en train de causer des «ravages» au sein de la jeunesse. Ainsi, Me Ksentini s’est interrogé sur les raisons du «silence» observé par les pays européens dans le dossier du «trafic de drogue à partir du Maroc», estimant qu’«une levée de boucliers aurait été vite diligentée, si l’Algérie était à l’origine de ce trafic». S’agissant des allégations entretenues par des médias marocains autour de la «prétendue» arrestation de journalistes marocains en Algérie, le président de la CNCPPDH a souligné qu’il s’agit d’une campagne de presse diligentée contre l’Algérie pour «faire diversion des difficultés que connaît, actuellement, la monarchie dans le dossier des droits de l’homme au Sahara occidental».

    «Des instances et des organisations internationales ont condamné le Maroc» pour ses agissements dans les territoires sahraouis occupés, a-t-il encore relevé. Appelant le Maroc à faire preuve de «rationalité» dans le conflit qui l’oppose au Front Polisario, Me Ksentini a souligné que «l’époque du colonialisme est révolue».

    Miloud Horr

    La Voix de l’Oranie, 2/10/2010
  • Le président de la République exprime sa solidarité avec son hologue de l’Equateur

    Bir Lahlou, 02/10/2010 (SPS) Le président Mohamed Abdelaziz, a exprimé sa solidarité et son soutien avec son homologue équatorien, Rafael Correa, après la tentative du coup  d’Etat qui vient d’agiter ce pays d’Amérique latine, selon un message dont une copie est parvenue à SPS.

    Le président Mohammad Abdel aziz, s’est dit « consterné par cette tentative de renverser l’ordre constitutionnel, dans un pays pacifique et démocratique de renommée internationale comme l’Équateur et son président légitime ».


    Il a en outre exprimé sa satisfaction pour le rétablissement de l’ordre en Equateur après la tentative avortée visant « déstabiliser » la situation en violation de la constitution équatorienne.

    « En ce moment, où nous suivons avec un grand intérêt les développements de la situation en Equateur, nous sommes conscients que la République de l’Equateur saura surmonter cette épreuve sous la sage direction du président, Rafael Correa dans le cadre du renforcement de la Constitution et la relation avec le peuple équatorien, ainsi que la démocratie, la paix et le développement », a conclu le président de la République dans sa lettre à son homologue de l’Equateur. (SPS)

  • Fin de la visite du président de la République au Nigéria

    Abuja (Nigeria), 02/09/2010 (SPS) Le président de la République, Mohammed Abdelaziz, a achevé vendredi soir, une visite de travail de deux jours qu’il a effectué à l’invitation de son homologue nigérian, Goodluck Jonathan pour prendre part aux festivités du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Nigéria, aux côtés de plus d’une quarantaine de Chefs d’Etats et de délégations de différents pays, a-t-on appris auprès de la délégation présidentielle.

    Le Chef de l’Etat a été salué à l’aéroport international d’Abuja, part le ministre nigérian du transport, Yousef Suleiman, accompagné de hauts responsables et des membres du comité d’organisation du cinquantième anniversaire de l’indépendance du pays.

    Auparavant, le président Mohamed Abdelaziz, avait assisté jeudi à des spectacles et concerts et autres feux d’artifice qui ont enflammé la foule du Nigeria et illuminé le ciel d’Abuja, en cette occasion mémorable.

    En marge des ces festivités, le chef de l’Etat a eu des rencontres avec plusieurs de ses homologues chefs d’État et chefs des délégations notamment le Président de la Zambie, Rupiah Banda, du Rwanda, Paul Kagame, t de la Namibie, Haveki Bunia Pohamba, le Président de l’Assemblée nationale de l’Algérie, Abdelkader Ben Saleh, le ministre des Affaires étrangères d’Afrique du Sud, Mayit Onquii Mashabane, et les anciens présidents, de l’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, et de la Namibie, Sam Anjoma

    Le Président sahraoui était arrivé jeudi à Abuja en compagnie d’une délégation comprenant notamment le ministre délégué auprès du MAE, chargé des Affaires africaines, Mohammed Yeslem Beissat,, le Conseiller à la Présidence Abdati Beika, l’ambassadeur sahraoui au Nigeria, Ubbi Bechir et son premier secrétaire,Llehbib Ali Salem, rappelle-t-on. (SPS)

  • Le Maroc appelé à séparer la question du cas Sahara occidental

    Evoquant le cas des Algériens expropriés de leurs terres agricoles, dans les années 1970 au Maroc, Me Farouk Ksentini, le président de le CNCPPDH, la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’homme, a déclaré que le royaume marocain s’est conduit d’une manière «irrationnelle» avec l’Algérie.Le président de la CNCPPDH, qui intervenait à l’émission «Forum du jeudi» de la chaîne II de la Radio nationale, commentait le refus du Maroc d’indemniser les victimes au moment où dans d’autres cas, des ressortissants étrangers, l’ont été. C’est ainsi qu’il a plaidé pour des négociations entre les deux pays autour de cette question, appelant les autorités marocaines à «séparer cette affaire de la question du Sahara occidental».

    Il a également soulevé, dans ce contexte, la question du trafic de drogue qui, a-t-il dit, est en train de causer des «ravages» au sein de la jeunesse. Ainsi, Me Ksentini s’est interrogé sur les raisons du «silence» observé par les pays européens dans le dossier du «trafic de drogue à partir du Maroc», estimant qu’«une levée de boucliers aurait été vite diligentée, si l’Algérie était à l’origine de ce trafic». S’agissant des allégations entretenues par des médias marocains autour de la «prétendue» arrestation de journalistes marocains en Algérie, le président de la CNCPPDH a souligné qu’il s’agit d’une campagne de presse diligentée contre l’Algérie pour «faire diversion des difficultés que connaît, actuellement, la monarchie dans le dossier des droits de l’homme au Sahara occidental».

    «Des instances et des organisations internationales ont condamné le Maroc» pour ses agissements dans les territoires sahraouis occupés, a-t-il encore relevé. Appelant le Maroc à faire preuve de «rationalité» dans le conflit qui l’oppose au Front Polisario, Me Ksentini a souligné que «l’époque du colonialisme est révolue».

    Miloud Horr

    La Voix de l’Oranie, 2/10/2010
  • Le président de la République exprime sa solidarité avec son hologue de l’Equateur

    Bir Lahlou, 02/10/2010 (SPS) Le président Mohamed Abdelaziz, a exprimé sa solidarité et son soutien avec son homologue équatorien, Rafael Correa, après la tentative du coup  d’Etat qui vient d’agiter ce pays d’Amérique latine, selon un message dont une copie est parvenue à SPS.

    Le président Mohammad Abdel aziz, s’est dit « consterné par cette tentative de renverser l’ordre constitutionnel, dans un pays pacifique et démocratique de renommée internationale comme l’Équateur et son président légitime ».


    Il a en outre exprimé sa satisfaction pour le rétablissement de l’ordre en Equateur après la tentative avortée visant « déstabiliser » la situation en violation de la constitution équatorienne.

    « En ce moment, où nous suivons avec un grand intérêt les développements de la situation en Equateur, nous sommes conscients que la République de l’Equateur saura surmonter cette épreuve sous la sage direction du président, Rafael Correa dans le cadre du renforcement de la Constitution et la relation avec le peuple équatorien, ainsi que la démocratie, la paix et le développement », a conclu le président de la République dans sa lettre à son homologue de l’Equateur. (SPS)

  • Fin de la visite du président de la République au Nigéria

    Abuja (Nigeria), 02/09/2010 (SPS) Le président de la République, Mohammed Abdelaziz, a achevé vendredi soir, une visite de travail de deux jours qu’il a effectué à l’invitation de son homologue nigérian, Goodluck Jonathan pour prendre part aux festivités du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Nigéria, aux côtés de plus d’une quarantaine de Chefs d’Etats et de délégations de différents pays, a-t-on appris auprès de la délégation présidentielle.

    Le Chef de l’Etat a été salué à l’aéroport international d’Abuja, part le ministre nigérian du transport, Yousef Suleiman, accompagné de hauts responsables et des membres du comité d’organisation du cinquantième anniversaire de l’indépendance du pays.

    Auparavant, le président Mohamed Abdelaziz, avait assisté jeudi à des spectacles et concerts et autres feux d’artifice qui ont enflammé la foule du Nigeria et illuminé le ciel d’Abuja, en cette occasion mémorable.

    En marge des ces festivités, le chef de l’Etat a eu des rencontres avec plusieurs de ses homologues chefs d’État et chefs des délégations notamment le Président de la Zambie, Rupiah Banda, du Rwanda, Paul Kagame, t de la Namibie, Haveki Bunia Pohamba, le Président de l’Assemblée nationale de l’Algérie, Abdelkader Ben Saleh, le ministre des Affaires étrangères d’Afrique du Sud, Mayit Onquii Mashabane, et les anciens présidents, de l’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, et de la Namibie, Sam Anjoma

    Le Président sahraoui était arrivé jeudi à Abuja en compagnie d’une délégation comprenant notamment le ministre délégué auprès du MAE, chargé des Affaires africaines, Mohammed Yeslem Beissat,, le Conseiller à la Présidence Abdati Beika, l’ambassadeur sahraoui au Nigeria, Ubbi Bechir et son premier secrétaire,Llehbib Ali Salem, rappelle-t-on. (SPS)

  • Quand terrorisme ne doit pas rimer avec résistance

    L’effervescence qui caractérise l’actualité sécuritaire de ces derniers jours a remis, plus que jamais, l’organisation terroriste El Qaïda sur le devant de la scène. Même si celle-ci n’a jamais cessé, depuis son existence, de faire parler d’elle à travers des actions aussi spectaculaires que terrifiantes, elle n’avait sans doute pas mis le monde en alerte comme elle le fait en ce moment depuis les mémorables attentats du 11 septembre 2001. 

    Les activités d’El Qaïda au Maghreb dans la région du Sahel ont, en effet, mis le monde en état d’alerte d’autant plus élevé que les disciples de Ben Laden «s’amusent» presque, sommes-nous tentés de dire, à faire des annonces pour de prochaines actions et à diffuser des fausses alertes pour un effet de psychose garanti. Face à cette actualité, une réunion d’urgence a été convoquée par l’Algérie à Tamanrasset, réunissant les états-majors de son armée, ainsi que ceux du Mali, du Niger et de la Mauritanie. Le but étant de réfléchir et de parvenir à une stratégie commune en matière de lutte contre le terrorisme transnational. 

    Paris, qui espère récupérer des griffes d’El Qaïda ses quatre otages sains et saufs, multiplie les démarches avec les pays pouvant être directement ou indirectement concernés par le dénouement de ce nouvel épisode d’enlèvements. Se pose alors la problématique du consensus quant à la démarche à suivre par les Etats qui partent en guerre contre El Qaïda, les uns prônant une internationalisation de l’affaire, les autres, comme c’est le cas pour l’Algérie, optant pour une gestion plus restreinte tout en accueillant toutes les aides logistiques, militaires et autres émanant des puissances occidentales. 

    La lutte contre le terrorisme transcontinental suppose, par ailleurs, de se concerter sur la question du paiement des rançons auquel notre pays s’oppose farouchement au moment où d’autres s’y sont soumis en vue de sauver leurs compatriotes, objet de chantage de la part d’El Qaïda. 

    Dans ce climat de terreur généralisé, de vigilance et de suspicion extrêmes, les amalgames et les extrêmes prennent vite le dessus sur la pondération, la raison et le jugement. Comme ceux qui consistent à mettre dans le même registre terrorisme et islam et à considérer tous les musulmans comme de dangereux terroristes potentiels. Ou encore ceux qui assimilent les mouvements de libération et de résistance face à l’occupant à de ténébreux groupuscules terroristes. C’est le cas déjà de la résistance palestinienne face à l’occupation israélienne, ce pays ayant su mettre à son profit la nature de l’activisme de la branche armée du Hamas pour crier au danger terroriste et faire oublier la cause originelle du peuple palestinien : celle de la libération des territoires occupés. C’est sans doute cette préoccupation qui fera placer le thème de la conférence internationale abritée en début de semaine sur le conflit du Sahara occidental sous le thème générique du «droit des peuples à la résistance» au lieu et place de «l’autodétermination». Ce pays, sous occupation marocaine, fait partie du Maghreb arabe, une région aux confins du Sahel, terrain de prédilection des opérations d’El Qaïda. Cela nous rappelle les accusations de la France coloniale à l’activisme du Front de libération nationale (FLN), qualifié de terroriste alors que la finalité en avait été de reconquérir la libération et l’indépendance de l’Algérie de l’empire colonial français. Quant aux méthodes adoptées pour y parvenir, que d’aucuns avaient jugées condamnables, c’est un autre sujet de… polémique. 

    Par Mekioussa Chekir

  • Que cherche le Mali ?

    Le président du Mali, Amadou Toumani Touré, revient à la charge pour tenir un discours qui remet en cause l’engagement des sept pays sahélo-sahariens pour lutter ensemble contre le terrorisme. Toumani Touré estime que «les forces terroristes actuelles ne sont pas au-dessus de nos capacités. Il faut un plan sous-régional» et répète : «Mon pays est otage et victime. Ces gens ne sont pas maliens. Ils sont venus du Maghreb avec des idées que nous ne connaissons pas.» 

    Pour le président malien, «le problème, c’est le déficit de coopération régionale. Chacun se plaint du voisin, et les actions isolées sont vouées à rester ponctuelles». Parlant du lieu où les otages seraient détenus, Toulani Touré déclare que «c’est aussi le sud de l’Algérie, l’est de la Mauritanie et l’ouest du Niger». Il a affirmé que la réunion des états-majors des quatre pays, dimanche dernier, «n’est qu’un des volets d’un plan plus global qu’il faudrait mettre en place», et rappelé qu’une réunion des services de renseignement s’était tenue à Alger. «J’ai appelé, en septembre 2006, à une conférence sahélo-sahélienne pour la paix et le développement, en présence des chefs d’Etat», rappelle-t-il. «Or, personne ne m’a écouté depuis quatre ans, quatre années de perdues». 

    Le président malien se présente comme victime mais on ne sait de qui ou de quoi. S’il fait allusion à la présence de l’Aqmi sur son territoire, l’Algérie est-elle responsable de cet état de fait ? L’intrusion des terroristes du GSPC ne date pas d’hier. Elle remonte à la fin des années quatre-vingt-dix. La nébuleuse terroriste ne s’est pas installée au Mali et au Niger uniquement pour fuir les forces de sécurité algériennes. Elle y a trouvé un filon de trafic de drogue et d’armes et un immense espace qui échappe au contrôle des pouvoirs malien et nigérien. Un accord a été conclu au début des années 2000 avec les cartels d’Amérique latine et les mafias, russe et turque, pour convoyer les passeurs de la cocaïne en provenance d’Amérique latine à destination de l’Europe via le Moyen-Orient. Pourquoi le Mali n’a-t-il pas combattu ces réseaux avant leur jonction avec les terroristes «venus du Maghreb» ? 

    Le président malien estime que les réunions des experts sont insuffisantes, et regrette que son appel à un sommet régional n’ait pas lieu. Face au danger du terrorisme, des sommets ont eu lieu par le passé et rien n’a été fait concrètement. Alors pourquoi attendre un sommet si les experts militaires et civils disposent déjà de tous les pouvoirs pour mettre en place un plan de lutte antiterroriste ? A moins que Toumani Touré aspire à se placer en leader régional de la lutte contre l’Aqmi et tienne à son sommet auquel il inviterait qui il veut juste pour la parade. Manifestement, la situation sécuritaire actuelle dans la région du Sahel arrange les calculs politiques du président malien qui préfère le tapage médiatique à l’action sur le terrain. 

    Par Abdelkrim Ghezali