Mois : octobre 2010

  • Bamako souffle le chaud et le froid

    Le gouvernement malien souffle le chaud et le froid. Il affirme n’avoir reçu aucune sollicitation officielle de la part de la France, mais se dit prêt à coopérer pleinement pour la libération des otages détenus par Aqmi depuis le 16 septembre dernier.

    Il précise même qu’aucune médiation n’est engagée pour lancer les pourparlers avec les ravisseurs, alors qu’un ancien rebelle touareg est annoncé auparavant pour entamer les négociations. En attendant, les otages français détenus dans le vaste désert de Timétrine au nord du Mali restent toujours entre les mains d’Aqmi, en dépit des efforts consentis par la France pour les libérer. 

    Le Mali affiche sa pleine disposition à coopérer avec la France pour la libération des otages, mais dément tout de même avoir envoyé un médiateur pour lancer les négociations, tel que rapporté par la presse de ce pays récemment. Le président malien, Amadou Toumani Touré, dans une interview accordée au journal français Le Figaro , a affirmé que son pays mettra tout en œuvre pour coopérer dans ce sens, laissant même entendre que les troupes armées françaises seraient les bienvenues dans la région. « Si nous ne trouvons pas une solution nous-mêmes aux problèmes du Sahel, d’autres viendront le faire à notre place. Et cela serait dommage », a précisé le président malien, tout en précisant la « clarté » de la position algérienne, hostile à toute intervention militaire occidentale. « Je le comprends et je leur donne raison dans une certaine mesure», a-t-il ajouté dans ce sens, appelant de là même à une large coopération entre les pays de la sous-région du Sahel dans le cadre de la lutte antiterroriste. Et de déplorer la défection de certains pays qui n’ont pas daigné répondre favorablement à l’organisation d’un sommet de chefs d’Etats sur la question, un projet qui traîne depuis plus de quatre ans. 

    Néanmoins, Amadou Toumani Touré s’est félicité de la mise en place d’un Comité d’état-major à Tamanrasset, non sans relever «un frémissement» pour la mise en marche de cette structure de lutte contre le terrorisme. Donc, le Mali se montre très flexible au sujet de la lutte antiterroriste et de la chasse aux éléments d’Aqmi qui écument ses territoires. 

    D’un côté, il soutient le rôle et la position de l’Algérie qui avait justement, récemment rappelé à l’ordre les pays concernés afin qu’ils satisfassent leurs engagements, et de l’autre il se montre d’une disponibilité accrue vis-à-vis de la France, leur conférant même le droit d’engager des manœuvres militaires dans la sous-région. 

    A présent, si les autorités françaises écartent toute intervention militaire, tout porte à croire qu’ils le feraient dès l’épilogue du feuilleton de rapt de ses ressortissants. 

    Par : Mokrane Chebbine

    Le Midi Libre, 6/10/2010
  • Guerre secrète du renseignement marocain contre l’Algérie : la « fabrication » de l’information – 4e partie –

    J’ai exigé que le nom de ce demandeur d’asile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que l’intéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il m’a refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et j’ai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui d’Annaba, il me confirma l’arrestation et le bombardement, et me donna l’impression qu’il connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de l’armée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on n’a jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il n’a jamais existé en tant que refugié politique…

    Ce genre de création d’informations fictives est monnaie courante dans la guerre du renseignement marocain contre l’Algérie, et je voudrais ici vous en relater une, spécialement une, dont je fus malgré moi l’agent de propagation, après que je fus mystifié par un site dont on a parlé auparavant : il s’agit de « Algeria Times ». Lorsque je découvris le pot-aux -roses, je préférais garder le silence jusqu’à ce que tous les atouts soient réunis de mon coté pour dévoiler la chose.

    Le 4 aout 2009, le site publie une information concernant l’interpellation de cinq leaders du Polisario, dont le ministre délégué Mohamed Yeslem Yebset. L’information fit grand bruit. Juste après, une autre information publiée le 10 aout 2009, sous le titre de « des véhicules du Polisario en contact avec la « katibat des Molathamine » ont essuyé des tirs de la part de l’aviation militaire algérienne, lequel raid a fait huit morts. Cette information trouva écho auprès de la presse marocaine, mais pas autant que la première.

    Je reçus l’information de l’arrestation du ministre délégué de la part d’Abderrahmane Mekaoui, un professeur à l’Université Mohamed V, à Casablanca, qui m’avait demandé de faire fonctionner mon site pour entamer des recherches le concernant. Aussi, lui demandai-je de tempérer afin de connaître pour plus de crédibilité les sources de cette information. Mon interlocuteur me cita sa source : un Algérien récemment arrivé –en juillet 2009- au Maroc pour demander l’asile politique. J’ai exigé que le nom de ce demandeur d’asile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que l’intéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il m’a refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et j’ai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui d’Annaba, il me confirma l’arrestation et le bombardement, et me donna l’impression qu’il connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de l’armée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on n’a jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il n’a jamais existé en tant que refugié politique…

    Je demandais alors d’entrer en contact avec des Sahraouis, pour connaître plus sur ces deux informations. Mekaoui me refila le numéro de quelqu’un qui s »appelait Ould Mohamed, qui se faisait passer pour un des proches de Mostafa Sayed. Il jura que l’arrestation du ministre délégué est réelle, et précisa : « La police du Polisario a resserré l’étau sur les personnes suspectes, ou qui avaient des velléités pour rejoindre le Maroc, le mettant littéralement sous contrôle ». Un autre personnage sahraoui, parlant avec l’accent des Sahraouis, m’appela, avec un numéro algérien, et me confirma l’incident.

    C’est alors que je pris la décision de publier les informations telles qu’elles m’ont été relatées par Mekaoui. Un grand écho donna suite à cela, et je fus invité par « Médi Sat1 », le 19 aout 2009. Je confirmais en direct les informations, et mon intervention fut diffusée, mais certaines parties ont été supprimées. Plus tard, lorsque je fus extorqué de mon site, j’essayais de faire comprendre aux gens que je n’avais plus de lien avec ce site, qui continua à utiliser mon nom, mais en vain.

    Tous les contacts ont été rompus avec moi, et Mekaoui ne me répondait plus au téléphone…
    Ceci est un résumé de notre volet sur la « fabrication de l’information » par les services de renseignement marocains. L’information est d’abord, diffusée. Par la suite, elle trouve tout un circuit pour lui faire des échos dans le sens voulu. Le site cité, « Algéria Times » reste encore algérien, et c’est ce qui apparaît toujours dans des journaux marocains comme « Al Alam », organe du parti au pouvoir.

    Pour rappel, Ahmed Ould Souilem, qui a retourné casaque pour se jeter dans les bras des renseignements marocains, avait lui-même, affirmé que le site « Algeria Times » est dirigé par les services des renseignements algériens. Toutefois, dès que le Makhzen l’eusse mis au courant que le site a été rattaché à eux, ce même personnage a commencé à l’encenser en long et en large.

    Par Anouar Malek/Version française O.F.
    Echourouk Online, 6/10/2010

  • Hommage : José Saramago, un rebelle berbère

    Chaque livre du Nobel José Saramago aura été un festin. Mais ce vendredi 18 juin, sur l’île espagnole de Lanzarote, une jeune femme d’une beauté démoniaque l’a rattrapé.

    Cette femme à l’attraction trouble et fatale s’appelle la mort. Elle est l’héroïne de l’un de ses derniers romans Mort par intermittence, où il est question d’une grève de la mort. Et oui, la mort se fâche parce qu’elle n’a pas pu transgresser l’immémoriale procédure en vigueur dans la gestion des départs définitifs ! Alors elle s’arrête de «travailler» et plus personne ne meurt dans le royaume du Portugal, provoquant un immense chaos dans le monde des vivants. Car, si plus personne ne meurt, que vont dire et faire les gens de sciences, les gens de foi, les gens de loi, les gens d’armes et même les hommes d’Etat ? Rien, sinon les voir, chacun dans sa chapelle, tristement et laborieusement, essayer de justifier l’impensable. Mais l’auteur, lui, a quelque chose à dire. S’ensuit alors une longue coulée parabolique de près de 300 pages, où le talent de ce flamboyant dialecticien, qu’est José Saramago, va s’illustrer pour donner du sens au sens – ou au non-sens. José Saramago est donc mort en juin 2010, en pleine fièvre footballistique.

    Autant dire dans un désert médiatique pour la mort d’un poète. L’un de ses critiques écrivit d’ailleurs, le lendemain de son décès, dans le journal espagnol El Pais : «Probablement que dans une parade militaire, José Saramago aurait défilé à l’envers.» En fait, toute sa vie il en a été ainsi : être là où plus personne de son envergure ne s’attarde ni ne souhaite être vu. En fait aussi, il faut aujourd’hui les compter, les intellectuels (occidentaux ou non) qui savent encore, dans ce déferlement inouï des contre-valeurs qui font la «norme» internationale, récolter et traduire les râles d’une humanité qui souffre.

    Toute sa vie, José Saramago, aux yeux des autres, aura porté cette sorte de dichotomie qui faisait de lui aussi bien le maître de la parabole philosophique dans ses écrits que l’homme de gauche et de cœur intraitable sur les questions de l’égalité et de la justice de tous les jours. José Saramago aura été la bête noire de l’establishment politico-religieux du président de la République de son propre pays qui a refusé d’assister à son enterrement, pourtant officiellement déclaré national, au Vatican qui s’est presque ouvertement réjoui de sa disparition. Les puissants des différents pouvoirs avaient pour lui un qualificatif que la vulgate capitaliste fait résonner de nos jours comme la suprême insulte : communiste !

    Ce à quoi, taquin, il répondait : «Oui, mais communiste hormonal», affirmant par là son attachement viscéral à l’archéologie de la généreuse et féconde pensée progressiste et libertaire qui a toujours fait bouger le monde, davantage qu’à un système politique qui a vécu puis disparu dans son effroyable rigidité dogmatique. Il était aussi, si j’ose dire, également fâché avec l’Eglise ; un peu trop en réalité. Il se disait « athée mais non incroyant », s’appropriant ainsi, de fait, une immense marge qui l’autorisait, pensait-il, à réduire à sa portion congrue la part du sacré dans l’aventure humaine de laquelle il ne voulait retenir que la forme peut-être la plus radicale du questionnement existentialiste. Sur le plan religieux, livre après livre, du Dieu manchot à L’Evangile selon Jésus-Christ , José Saramago va approfondir sa réflexion, en réalité sa critique, qui aboutira, avec Caïn, paru en 2009, à une forme d’un intolérable blasphème aux yeux des croyants.

    Dans ce livre, Saramago revisite la Bible, interroge, interpelle, recadre l’histoire, convoque le présent et se demande si la volonté du Suprême est toujours là pour guider le monde. Pour le journal du Vatican, L’osseratore Romano, c’est suffisant pour traiter le prix Nobel «d’extrémiste» et «d’antireligieux». Le Vatican, on s’en doute, fait son travail de gardien du temple, mais cela ne va pas empêcher de très nombreux déshérités de la planète, au moins une fois dans leur vie (la plus tragique), de gravement se poser la question : «Mais où est passé le Sauveur ?» La question est d’autant plus pertinente que, au crédit du Nobel, le nombre de boutiques extrémistes, dans toutes les religions, n’a cessé de proliférer.

    L’humain est interminable

    Le judaïsme a fini par brutalement capturer un Etat qu’il veut «pur et conforme» à la règle que le rabbinat a forgée une et unique, malgré la multitude des prophètes d’Israël. Le Christianisme maintient en apparence son quant-à-soi mais encourage en sous-main l’explosion des «Eglises» qui partent à la conquête des «restes des peuples» avec un catéchisme dollarisé. Et il y a aussi, bien sûr, l’Islam, l’Islam avec sa belle et sereine figure et dont la fragmentation a laissé béante une autoroute de discordes. Où il est moins question de l’essentiel que du rite : sunnite, chiites, ibadites, druzes, ismaéliens, etc. Où chaque «communauté» tente de tatouer ce rayonnant visage de l’Islam du sceau de sa vanité. Pendant ce temps, des émirs, officiels ou non, des imams reconnus ou autoproclamés, des rois à la limite de légitimité ou des présidents de République bien ou mal élus, forgent, eux aussi, chacun selon ses convenances, les types de servant qui cadrent le mieux avec leur gouvernance, toujours éclairée bien sûr.

    Il restera sans doute aussi beaucoup à dire sur les religions non célestes d’Asie qui comptent un nombre considérable de croyants et où les conflits religieux entre enfants du même pays ne sont ni rares ni moins violents. Alors, devant un tel désordre cosmogonique, il y a, forcément, des brebis, voire des troupeaux, qui s’égarent ou qui, les yeux grands ouverts, décident de regarder ailleurs, la foi n’étant pas offerte, comme n’importe quel organe, à la naissance. José Saramago regarde effectivement ailleurs. Son horizon est strictement humain. Mais avec tout ce que cela suppose comme difficulté, en fait d’impossibilité à cerner, à fermer : l’humain est interminable. Partir à la recherche de L’Autre comme moi — titre d’un de ses romans d’une profondeur vertigineuse — c’est d’abord être capable de se délester de toutes les cosmétiques du monde et se présenter tel qu’on est. Et c’est précisément ce que José Saramago fit dans un somptueux texte lu le 7 décembre 1998 lors de sa réception du prix Nobel de littérature. José Saramago avait 75 ans.

    La première phrase de ce texte dit : «L’homme le plus savant que j’ai connu dans ma vie ne savait ni lire ni écrire.» Il parlait de Jeronimo Melrinho, son grand-père, berger de son état, analphabète et «puits de savoir». Ce grand-père était le fils d’un homme à «la figure énigmatique et fascinante», un Berbère d’Afrique du Nord. Et, toujours dans son discours de récipiendaire du Nobel, sous les ors et les lambris de l’Académie royale de Stockholm, devant la fine fleur des génies de l’heure et du monde, il ajoute tranquillement : «Un aïeul berbère venu d’Afrique du Nord, un autre berger, une belle et merveilleuse grand-mère, des parents beaux et sérieux (…) Quelle autre généalogie pouvais-je souhaiter ? Dans quel meilleur arbre aurais-je pu me situer ?»

    Et il continue, sans être impressionné le moins du monde, serein, à parler des mystères de la création littéraire, du choix des thèmes qui s’imposent et des personnages qu’on crée et avec lesquels on est en désaccord ou en empathie pour finir par ne plus savoir qui crée qui ? Il dit à ce propos : «Dans un certain sens, on peut même dire que lettre après lettre, mot après mot, page après page, livre après livre, j’en suis venu successivement à implanter dans l’homme que j’étais les personnages que j’ai créés.» Sauf que cet énorme bouillonnement dans sa tête, pour créatif qu’il puisse se révéler, ne lui fait pas oublier d’où il vient ni le sens de son combat. Devant l’extraordinaire enchevêtrement «des chemins de la liberté», dans le monde d’aujourd’hui, José Saramago ne se laissera pas entraîner dans le spécieux dilemme du choix entre «la justice et sa mère».

    La mère n’a jamais été le mot pour signifier le contraire de la justice et la justice est du côté des opprimés. Point. Ainsi le verra-t-on combattre la dictature de Salazar et en payer le prix. Ainsi le verra-t-on soutenir les mouvements de libération en Afrique. Ainsi le verra-t-on, seul intellectuel occidental d’envergure mondiale, épouser la cause palestinienne plus clairement que bon nombre d’écrivains arabes plus soucieux, et plus soumis, à la puissance éditoriale judéo-chrétienne si jamais elle existe. Sur la Palestine, il dit : «Ce qu’il faut faire, c’est sonner le tocsin, partout dans le monde, pour dire que ce qui arrive en Palestine est un crime que nous savons stopper. Nous pouvons le comparer à ce qui est arrivé à Auschwitz.»

    Bien sûr, surtout après son voyage à Ramallah en 2002 dans le cadre de la visite d’une délégation du Parlement des écrivains, qui lui inspirera un texte autrement plus incisif que celui du Nobel africain Wole Soyinka, il sera traité d’antisémite. Mais il ne plie pas. La justice n’a pas de race et un juste c’est aussi celui qui défend un Arabe palestinien, seul face à l’armée israélienne qui «applique fidèlement les doctrines génocidaires de ceux qui ont torturé, gazé et brûlé ses ancêtres» (Le Maroc a envahi le Sahara Occidental en 1975 pour s’approprier du monopole des phosphates, ndds)

    Proche de la cause Sahraouie

    Pourquoi emberlificoter les choses quand elles sont si cruellement simples ? Géographiquement encore plus proche de lui, la cause sahraouie. De toutes les voix qui se sont élevées l’été dernier pour conjurer la militante Aminatou Haïder de ne pas attenter à sa vie en poursuivant sa grève de la faim, celle de José Saramago était la plus haute et ses mots les plus dévastateurs à l’égard de l’occupant marocain. Il dit simplement : «Je crois que les séparatistes sont ceux qui séparent les gens de leur terre, qui les en expulsent, qui essaient de les en déraciner.» Et il ajoute à l’adresse du monarque marocain : «Un pays qui est sûr de son passé n’a pas besoin d’exproprier celui d’à côté pour exprimer une grandeur que personne ne lui reconnaîtra jamais.» 

    Icône vénérée de la péninsule ibérique, voix majeure de tous les combats de l’Amérique latine, José Saramago était loin d’être un révolté médiatique otage de ses best-sellers. Lui qui savait si bien, comme son compatriote Fernando Pessoa, peindre le moindre tressaillement de l’âme humaine, il était aussi prompt à retrousser ses manches et à occuper physiquement le terrain des luttes. Curieux, émouvant, fraternel, chaleureux, cet écrivain enthousiaste qui a toujours préféré «l’éthique à l’esthétique» a toute sa vie su poser un regard de lynx sur les travers du monde. Un monde que la globalisation fragilise, que le capital dérègle. Il écrit dans les cahiers de Lanzarote : «On privatise tout, on privatise le ciel et la mer, alors que faire ? Passer une vie comme celle de Saramago : une vie de rebelle éclairé.» Quant à essayer de savoir s’il n’y a pas là un gène de cet ancêtre venu de Berbérie, c’est un autre débat… 
    Zouaoui Benhamadi
    El Watan, 6/10/2010
  • La République du Congo regrette que le Sahara occidental demeure le dernier territoire non autonome en Afrique

    ONU, 06/10/2010 (SPS) Le représentant permanent de la République du Congo auprès de l’ONU, Raphael Dieudonne Maboundou a regretté devant la commission de décolonisation de l’ONU, que « le Sahara occidental était le dernier territoire non autonome du continent africain ». 

    Il a à cet égard, exprimé ses préoccupations, réitérant l’appui de sa délégation à l’Envoyé personnel du SG de l’Onu au Sahara occidental, Christopher Ross dans ses efforts devant aboutir à une solution juste garantissant l’autodétermination du peuple sahraoui. 

    Il a également réaffirme son attachement au droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance de tous les peuples des territoires non autonomes, ainsi que le soutien de son pays en faveur du Comité spécial sur la décolonisation.

    Enfin, le représentant du Congo a mis l’accent sur la nécessité de parvenir à la décolonisation complète de tous les territoires non autonomes et ce avant la fin de la troisième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme. (SPS)
  • Bamako souffle le chaud et le froid

    Le gouvernement malien souffle le chaud et le froid. Il affirme n’avoir reçu aucune sollicitation officielle de la part de la France, mais se dit prêt à coopérer pleinement pour la libération des otages détenus par Aqmi depuis le 16 septembre dernier.

    Il précise même qu’aucune médiation n’est engagée pour lancer les pourparlers avec les ravisseurs, alors qu’un ancien rebelle touareg est annoncé auparavant pour entamer les négociations. En attendant, les otages français détenus dans le vaste désert de Timétrine au nord du Mali restent toujours entre les mains d’Aqmi, en dépit des efforts consentis par la France pour les libérer. 

    Le Mali affiche sa pleine disposition à coopérer avec la France pour la libération des otages, mais dément tout de même avoir envoyé un médiateur pour lancer les négociations, tel que rapporté par la presse de ce pays récemment. Le président malien, Amadou Toumani Touré, dans une interview accordée au journal français Le Figaro , a affirmé que son pays mettra tout en œuvre pour coopérer dans ce sens, laissant même entendre que les troupes armées françaises seraient les bienvenues dans la région. « Si nous ne trouvons pas une solution nous-mêmes aux problèmes du Sahel, d’autres viendront le faire à notre place. Et cela serait dommage », a précisé le président malien, tout en précisant la « clarté » de la position algérienne, hostile à toute intervention militaire occidentale. « Je le comprends et je leur donne raison dans une certaine mesure», a-t-il ajouté dans ce sens, appelant de là même à une large coopération entre les pays de la sous-région du Sahel dans le cadre de la lutte antiterroriste. Et de déplorer la défection de certains pays qui n’ont pas daigné répondre favorablement à l’organisation d’un sommet de chefs d’Etats sur la question, un projet qui traîne depuis plus de quatre ans. 

    Néanmoins, Amadou Toumani Touré s’est félicité de la mise en place d’un Comité d’état-major à Tamanrasset, non sans relever «un frémissement» pour la mise en marche de cette structure de lutte contre le terrorisme. Donc, le Mali se montre très flexible au sujet de la lutte antiterroriste et de la chasse aux éléments d’Aqmi qui écument ses territoires. 

    D’un côté, il soutient le rôle et la position de l’Algérie qui avait justement, récemment rappelé à l’ordre les pays concernés afin qu’ils satisfassent leurs engagements, et de l’autre il se montre d’une disponibilité accrue vis-à-vis de la France, leur conférant même le droit d’engager des manœuvres militaires dans la sous-région. 

    A présent, si les autorités françaises écartent toute intervention militaire, tout porte à croire qu’ils le feraient dès l’épilogue du feuilleton de rapt de ses ressortissants. 

    Par : Mokrane Chebbine

    Le Midi Libre, 6/10/2010
  • Guerre secrète du renseignement marocain contre l’Algérie : la « fabrication » de l’information – 4e partie –

    J’ai exigé que le nom de ce demandeur d’asile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que l’intéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il m’a refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et j’ai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui d’Annaba, il me confirma l’arrestation et le bombardement, et me donna l’impression qu’il connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de l’armée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on n’a jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il n’a jamais existé en tant que refugié politique…

    Ce genre de création d’informations fictives est monnaie courante dans la guerre du renseignement marocain contre l’Algérie, et je voudrais ici vous en relater une, spécialement une, dont je fus malgré moi l’agent de propagation, après que je fus mystifié par un site dont on a parlé auparavant : il s’agit de « Algeria Times ». Lorsque je découvris le pot-aux -roses, je préférais garder le silence jusqu’à ce que tous les atouts soient réunis de mon coté pour dévoiler la chose.

    Le 4 aout 2009, le site publie une information concernant l’interpellation de cinq leaders du Polisario, dont le ministre délégué Mohamed Yeslem Yebset. L’information fit grand bruit. Juste après, une autre information publiée le 10 aout 2009, sous le titre de « des véhicules du Polisario en contact avec la « katibat des Molathamine » ont essuyé des tirs de la part de l’aviation militaire algérienne, lequel raid a fait huit morts. Cette information trouva écho auprès de la presse marocaine, mais pas autant que la première.

    Je reçus l’information de l’arrestation du ministre délégué de la part d’Abderrahmane Mekaoui, un professeur à l’Université Mohamed V, à Casablanca, qui m’avait demandé de faire fonctionner mon site pour entamer des recherches le concernant. Aussi, lui demandai-je de tempérer afin de connaître pour plus de crédibilité les sources de cette information. Mon interlocuteur me cita sa source : un Algérien récemment arrivé –en juillet 2009- au Maroc pour demander l’asile politique. J’ai exigé que le nom de ce demandeur d’asile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que l’intéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il m’a refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et j’ai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui d’Annaba, il me confirma l’arrestation et le bombardement, et me donna l’impression qu’il connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de l’armée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on n’a jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il n’a jamais existé en tant que refugié politique…

    Je demandais alors d’entrer en contact avec des Sahraouis, pour connaître plus sur ces deux informations. Mekaoui me refila le numéro de quelqu’un qui s »appelait Ould Mohamed, qui se faisait passer pour un des proches de Mostafa Sayed. Il jura que l’arrestation du ministre délégué est réelle, et précisa : « La police du Polisario a resserré l’étau sur les personnes suspectes, ou qui avaient des velléités pour rejoindre le Maroc, le mettant littéralement sous contrôle ». Un autre personnage sahraoui, parlant avec l’accent des Sahraouis, m’appela, avec un numéro algérien, et me confirma l’incident.

    C’est alors que je pris la décision de publier les informations telles qu’elles m’ont été relatées par Mekaoui. Un grand écho donna suite à cela, et je fus invité par « Médi Sat1 », le 19 aout 2009. Je confirmais en direct les informations, et mon intervention fut diffusée, mais certaines parties ont été supprimées. Plus tard, lorsque je fus extorqué de mon site, j’essayais de faire comprendre aux gens que je n’avais plus de lien avec ce site, qui continua à utiliser mon nom, mais en vain.

    Tous les contacts ont été rompus avec moi, et Mekaoui ne me répondait plus au téléphone…
    Ceci est un résumé de notre volet sur la « fabrication de l’information » par les services de renseignement marocains. L’information est d’abord, diffusée. Par la suite, elle trouve tout un circuit pour lui faire des échos dans le sens voulu. Le site cité, « Algéria Times » reste encore algérien, et c’est ce qui apparaît toujours dans des journaux marocains comme « Al Alam », organe du parti au pouvoir.

    Pour rappel, Ahmed Ould Souilem, qui a retourné casaque pour se jeter dans les bras des renseignements marocains, avait lui-même, affirmé que le site « Algeria Times » est dirigé par les services des renseignements algériens. Toutefois, dès que le Makhzen l’eusse mis au courant que le site a été rattaché à eux, ce même personnage a commencé à l’encenser en long et en large.

    Par Anouar Malek/Version française O.F.
    Echourouk Online, 6/10/2010

  • Hommage : José Saramago, un rebelle berbère

    Chaque livre du Nobel José Saramago aura été un festin. Mais ce vendredi 18 juin, sur l’île espagnole de Lanzarote, une jeune femme d’une beauté démoniaque l’a rattrapé.

    Cette femme à l’attraction trouble et fatale s’appelle la mort. Elle est l’héroïne de l’un de ses derniers romans Mort par intermittence, où il est question d’une grève de la mort. Et oui, la mort se fâche parce qu’elle n’a pas pu transgresser l’immémoriale procédure en vigueur dans la gestion des départs définitifs ! Alors elle s’arrête de «travailler» et plus personne ne meurt dans le royaume du Portugal, provoquant un immense chaos dans le monde des vivants. Car, si plus personne ne meurt, que vont dire et faire les gens de sciences, les gens de foi, les gens de loi, les gens d’armes et même les hommes d’Etat ? Rien, sinon les voir, chacun dans sa chapelle, tristement et laborieusement, essayer de justifier l’impensable. Mais l’auteur, lui, a quelque chose à dire. S’ensuit alors une longue coulée parabolique de près de 300 pages, où le talent de ce flamboyant dialecticien, qu’est José Saramago, va s’illustrer pour donner du sens au sens – ou au non-sens. José Saramago est donc mort en juin 2010, en pleine fièvre footballistique.

    Autant dire dans un désert médiatique pour la mort d’un poète. L’un de ses critiques écrivit d’ailleurs, le lendemain de son décès, dans le journal espagnol El Pais : «Probablement que dans une parade militaire, José Saramago aurait défilé à l’envers.» En fait, toute sa vie il en a été ainsi : être là où plus personne de son envergure ne s’attarde ni ne souhaite être vu. En fait aussi, il faut aujourd’hui les compter, les intellectuels (occidentaux ou non) qui savent encore, dans ce déferlement inouï des contre-valeurs qui font la «norme» internationale, récolter et traduire les râles d’une humanité qui souffre.

    Toute sa vie, José Saramago, aux yeux des autres, aura porté cette sorte de dichotomie qui faisait de lui aussi bien le maître de la parabole philosophique dans ses écrits que l’homme de gauche et de cœur intraitable sur les questions de l’égalité et de la justice de tous les jours. José Saramago aura été la bête noire de l’establishment politico-religieux du président de la République de son propre pays qui a refusé d’assister à son enterrement, pourtant officiellement déclaré national, au Vatican qui s’est presque ouvertement réjoui de sa disparition. Les puissants des différents pouvoirs avaient pour lui un qualificatif que la vulgate capitaliste fait résonner de nos jours comme la suprême insulte : communiste !

    Ce à quoi, taquin, il répondait : «Oui, mais communiste hormonal», affirmant par là son attachement viscéral à l’archéologie de la généreuse et féconde pensée progressiste et libertaire qui a toujours fait bouger le monde, davantage qu’à un système politique qui a vécu puis disparu dans son effroyable rigidité dogmatique. Il était aussi, si j’ose dire, également fâché avec l’Eglise ; un peu trop en réalité. Il se disait « athée mais non incroyant », s’appropriant ainsi, de fait, une immense marge qui l’autorisait, pensait-il, à réduire à sa portion congrue la part du sacré dans l’aventure humaine de laquelle il ne voulait retenir que la forme peut-être la plus radicale du questionnement existentialiste. Sur le plan religieux, livre après livre, du Dieu manchot à L’Evangile selon Jésus-Christ , José Saramago va approfondir sa réflexion, en réalité sa critique, qui aboutira, avec Caïn, paru en 2009, à une forme d’un intolérable blasphème aux yeux des croyants.

    Dans ce livre, Saramago revisite la Bible, interroge, interpelle, recadre l’histoire, convoque le présent et se demande si la volonté du Suprême est toujours là pour guider le monde. Pour le journal du Vatican, L’osseratore Romano, c’est suffisant pour traiter le prix Nobel «d’extrémiste» et «d’antireligieux». Le Vatican, on s’en doute, fait son travail de gardien du temple, mais cela ne va pas empêcher de très nombreux déshérités de la planète, au moins une fois dans leur vie (la plus tragique), de gravement se poser la question : «Mais où est passé le Sauveur ?» La question est d’autant plus pertinente que, au crédit du Nobel, le nombre de boutiques extrémistes, dans toutes les religions, n’a cessé de proliférer.

    L’humain est interminable

    Le judaïsme a fini par brutalement capturer un Etat qu’il veut «pur et conforme» à la règle que le rabbinat a forgée une et unique, malgré la multitude des prophètes d’Israël. Le Christianisme maintient en apparence son quant-à-soi mais encourage en sous-main l’explosion des «Eglises» qui partent à la conquête des «restes des peuples» avec un catéchisme dollarisé. Et il y a aussi, bien sûr, l’Islam, l’Islam avec sa belle et sereine figure et dont la fragmentation a laissé béante une autoroute de discordes. Où il est moins question de l’essentiel que du rite : sunnite, chiites, ibadites, druzes, ismaéliens, etc. Où chaque «communauté» tente de tatouer ce rayonnant visage de l’Islam du sceau de sa vanité. Pendant ce temps, des émirs, officiels ou non, des imams reconnus ou autoproclamés, des rois à la limite de légitimité ou des présidents de République bien ou mal élus, forgent, eux aussi, chacun selon ses convenances, les types de servant qui cadrent le mieux avec leur gouvernance, toujours éclairée bien sûr.

    Il restera sans doute aussi beaucoup à dire sur les religions non célestes d’Asie qui comptent un nombre considérable de croyants et où les conflits religieux entre enfants du même pays ne sont ni rares ni moins violents. Alors, devant un tel désordre cosmogonique, il y a, forcément, des brebis, voire des troupeaux, qui s’égarent ou qui, les yeux grands ouverts, décident de regarder ailleurs, la foi n’étant pas offerte, comme n’importe quel organe, à la naissance. José Saramago regarde effectivement ailleurs. Son horizon est strictement humain. Mais avec tout ce que cela suppose comme difficulté, en fait d’impossibilité à cerner, à fermer : l’humain est interminable. Partir à la recherche de L’Autre comme moi — titre d’un de ses romans d’une profondeur vertigineuse — c’est d’abord être capable de se délester de toutes les cosmétiques du monde et se présenter tel qu’on est. Et c’est précisément ce que José Saramago fit dans un somptueux texte lu le 7 décembre 1998 lors de sa réception du prix Nobel de littérature. José Saramago avait 75 ans.

    La première phrase de ce texte dit : «L’homme le plus savant que j’ai connu dans ma vie ne savait ni lire ni écrire.» Il parlait de Jeronimo Melrinho, son grand-père, berger de son état, analphabète et «puits de savoir». Ce grand-père était le fils d’un homme à «la figure énigmatique et fascinante», un Berbère d’Afrique du Nord. Et, toujours dans son discours de récipiendaire du Nobel, sous les ors et les lambris de l’Académie royale de Stockholm, devant la fine fleur des génies de l’heure et du monde, il ajoute tranquillement : «Un aïeul berbère venu d’Afrique du Nord, un autre berger, une belle et merveilleuse grand-mère, des parents beaux et sérieux (…) Quelle autre généalogie pouvais-je souhaiter ? Dans quel meilleur arbre aurais-je pu me situer ?»

    Et il continue, sans être impressionné le moins du monde, serein, à parler des mystères de la création littéraire, du choix des thèmes qui s’imposent et des personnages qu’on crée et avec lesquels on est en désaccord ou en empathie pour finir par ne plus savoir qui crée qui ? Il dit à ce propos : «Dans un certain sens, on peut même dire que lettre après lettre, mot après mot, page après page, livre après livre, j’en suis venu successivement à implanter dans l’homme que j’étais les personnages que j’ai créés.» Sauf que cet énorme bouillonnement dans sa tête, pour créatif qu’il puisse se révéler, ne lui fait pas oublier d’où il vient ni le sens de son combat. Devant l’extraordinaire enchevêtrement «des chemins de la liberté», dans le monde d’aujourd’hui, José Saramago ne se laissera pas entraîner dans le spécieux dilemme du choix entre «la justice et sa mère».

    La mère n’a jamais été le mot pour signifier le contraire de la justice et la justice est du côté des opprimés. Point. Ainsi le verra-t-on combattre la dictature de Salazar et en payer le prix. Ainsi le verra-t-on soutenir les mouvements de libération en Afrique. Ainsi le verra-t-on, seul intellectuel occidental d’envergure mondiale, épouser la cause palestinienne plus clairement que bon nombre d’écrivains arabes plus soucieux, et plus soumis, à la puissance éditoriale judéo-chrétienne si jamais elle existe. Sur la Palestine, il dit : «Ce qu’il faut faire, c’est sonner le tocsin, partout dans le monde, pour dire que ce qui arrive en Palestine est un crime que nous savons stopper. Nous pouvons le comparer à ce qui est arrivé à Auschwitz.»

    Bien sûr, surtout après son voyage à Ramallah en 2002 dans le cadre de la visite d’une délégation du Parlement des écrivains, qui lui inspirera un texte autrement plus incisif que celui du Nobel africain Wole Soyinka, il sera traité d’antisémite. Mais il ne plie pas. La justice n’a pas de race et un juste c’est aussi celui qui défend un Arabe palestinien, seul face à l’armée israélienne qui «applique fidèlement les doctrines génocidaires de ceux qui ont torturé, gazé et brûlé ses ancêtres» (Le Maroc a envahi le Sahara Occidental en 1975 pour s’approprier du monopole des phosphates, ndds)

    Proche de la cause Sahraouie

    Pourquoi emberlificoter les choses quand elles sont si cruellement simples ? Géographiquement encore plus proche de lui, la cause sahraouie. De toutes les voix qui se sont élevées l’été dernier pour conjurer la militante Aminatou Haïder de ne pas attenter à sa vie en poursuivant sa grève de la faim, celle de José Saramago était la plus haute et ses mots les plus dévastateurs à l’égard de l’occupant marocain. Il dit simplement : «Je crois que les séparatistes sont ceux qui séparent les gens de leur terre, qui les en expulsent, qui essaient de les en déraciner.» Et il ajoute à l’adresse du monarque marocain : «Un pays qui est sûr de son passé n’a pas besoin d’exproprier celui d’à côté pour exprimer une grandeur que personne ne lui reconnaîtra jamais.» 

    Icône vénérée de la péninsule ibérique, voix majeure de tous les combats de l’Amérique latine, José Saramago était loin d’être un révolté médiatique otage de ses best-sellers. Lui qui savait si bien, comme son compatriote Fernando Pessoa, peindre le moindre tressaillement de l’âme humaine, il était aussi prompt à retrousser ses manches et à occuper physiquement le terrain des luttes. Curieux, émouvant, fraternel, chaleureux, cet écrivain enthousiaste qui a toujours préféré «l’éthique à l’esthétique» a toute sa vie su poser un regard de lynx sur les travers du monde. Un monde que la globalisation fragilise, que le capital dérègle. Il écrit dans les cahiers de Lanzarote : «On privatise tout, on privatise le ciel et la mer, alors que faire ? Passer une vie comme celle de Saramago : une vie de rebelle éclairé.» Quant à essayer de savoir s’il n’y a pas là un gène de cet ancêtre venu de Berbérie, c’est un autre débat… 
    Zouaoui Benhamadi
    El Watan, 6/10/2010
  • La République du Congo regrette que le Sahara occidental demeure le dernier territoire non autonome en Afrique

    ONU, 06/10/2010 (SPS) Le représentant permanent de la République du Congo auprès de l’ONU, Raphael Dieudonne Maboundou a regretté devant la commission de décolonisation de l’ONU, que « le Sahara occidental était le dernier territoire non autonome du continent africain ». 

    Il a à cet égard, exprimé ses préoccupations, réitérant l’appui de sa délégation à l’Envoyé personnel du SG de l’Onu au Sahara occidental, Christopher Ross dans ses efforts devant aboutir à une solution juste garantissant l’autodétermination du peuple sahraoui. 

    Il a également réaffirme son attachement au droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance de tous les peuples des territoires non autonomes, ainsi que le soutien de son pays en faveur du Comité spécial sur la décolonisation.

    Enfin, le représentant du Congo a mis l’accent sur la nécessité de parvenir à la décolonisation complète de tous les territoires non autonomes et ce avant la fin de la troisième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme. (SPS)
  • Les voitures de Mohamed VI



    Voici une petite collection parmi les voitures de luxe du roi du Maroc. Chevrolet, Rolls Royce, Jaguar, Mercedes. De tout. Il y a lieu de se demander qu’est-ce que cet enfant gâtée de la dynastie Glaoui fait avec un parc de plus de 600 voitures de luxe, alors que les jeunes femmes marocaines sont obligés à se prostituer partout dans le monde jusqu’au point de devenir célèbres.

    Pour rappel, lors de la dernière Oumra (pèlerinage) l’Arabie Saoudite a refusé le visa aux jeunes femmes marocaines parce qu’elles ont tendance à y rester pour commercialiser leurs corps.

    Grâce à la politique de sa Majesté le roi Mohamed VI, les femmes marocaines sont répudiées partout dans le monde. Toutes des putes, comme leur roi qui n’a trouvé d’autre moyen pour conquérir le Sahara Occidental que de se prostituer auprès des français, des américains et des sionistes.

    C’est de lui, la pute de Sarkozy, que les marocains sont fiers. De ce fait, ils devraient être fiers aussi de leurs femmes, persécutées en Arabie Saoudite, au Kouwait, en Jordanie. Par contre, en Israël, il paraît que les putes marocaines sont bien accueillies.
  • PROCÈS DES TROIS SAHRAOUIS : BESOIN D’OBSERVATEURS

    Appel à des observateurs internationaux pour assister au procès d’Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Ahmed Naciri, le 15 Octobre 2010, Casablanca

    Les défenseurs sahraouis des droits humains, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Ahmed Naciri comparaîtront devant le Tribunal de première instance, à Casablanca, le 15 octobre 2010. Il est essentiel que ce procès soit suivi par des observateurs internationaux.


    Tamek, Dahane et Naciri ont été arrêtés le 8 octobre 2009, immédiatement après leur retour d’une visite aux campements de réfugiés sahraouis en Algérie. Ils ont été accusés de «menacer la sécurité de l’État marocain », et transférés au tribunal militaire de Rabat, accusés de « trahison ».


    Le 21 Septembre 2010, le tribunal militaire de Rabat a décliné sa compétence sur leur cas, et les a référés au tribunal civil de Casablanca.

    Nous faisons appel à toutes les organisations internationales et les gouvernements étrangers pour exiger du Maroc les conditions d’un procès équitable.

    International observers needed to attend trial of Ali Salem Tamek, Brahim Dahane and Ahmed Naciri on 15 October 2010, Casablanca.


    The Saharawi human rights defenders, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane and Ahmed Naciri will appear in front of the Court of First Instance, in Casablanca, on 15 October 2010. It is vital that this trial be attended by international observers.

    Tamek, Dahane and Naciri are 3 high-profile human rights activists who were arrested on 8 October 2009, immediately upon their return from a visit to the Saharawi refugee camps in Algeria. They were accused of “undermining the Moroccan state’s security”, and referred to a military court, charged with “treason”.

    On 21 September 2010, the Military Court in Rabat declined jurisdiction over their case, and referred them to the Civil Court of Casablanca.

    Additionally, we appeal to all international organisations and foreign governments to call upon Morocco to assure the conditions for a fair trial.

    Se necesita observadores internacionales para asistir al juicio de Ali Salem Tamek, Brahim Dahane y Ahmed Naciri el 15 de octubre de 2010, Casablanca


    Los defensores saharauis de los derechos humanos, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane y Ahmed Naciri aparecerán ante el Tribunal de Primera Instancia, en Casablanca, el 15 de octubre de 2010. La presencia de observadores internacionales a este juicio es muy importante.

    Tamek, Dahane y Naciri han sido detenidos el 8 de octubre de 2009, inmediatamente después de su regreso de una visita a los campamentos de refugiados saharauis en Argelia. Les han acusado de « poner el peligro la seguridad de Marruecos », y les remitieron a un tribunal militar, acusado de « traición a la patria ».

    El 21 de septiembre de 2010, el tribunal militar de Rabat se declaró incompetente y remitió caso a la Corte Civil de Casablanca.

    Al mismo tiempo, hacemos un llamamiento a todas las organizaciones internacionales y gobiernos extranjeros para instar al gobierno marroquí a asegurar las condiciones para un juicio justo.

    Par Basta!

    Le Maghrébin, 06/10/2010