Mois : octobre 2010

  • Incidents à la frontière marocaine : Des journalistes se démarquent

    La manifestation hostile à l’Algérie, organisée au poste frontalier Zoudj Beghal, dimanche dernier, par le Syndicat national de la presse marocaine, section d’Oujda (Maroc oriental), sous l’intitulé «Solidarité avec Mustapha Selma Ould Sidi Mouloud», a fait réagir certains de nos confrères de l’autre côté de la barrière qui estiment que le comité de soutien au détenu du Polisario «n’avaient pas besoin de les mettre (les journalistes) sur la première ligne pour défendre sa cause. 
     
    En réalité, le syndicat n’est pas l’instigateur de cette manifestation, mais certains journalistes en ont fait partie et cela n’engage que leur personne». Et d’ajouter : «Ce n’est pas de cette manière, et sans préavis, que les Marocains vont libérer Ould Selma, pas en empiétant sur le poste frontalier, lequel n’est gardé que par un policier.» Un autre journaliste, qui avait reconnu le manifestant qui tenait le mégaphone, témoigne : «JOE, un déporté de 1975, fidèle à son serment et à sa tradition, qui est sa valise, a tenu à accompagner ses semblables pour apporter son soutien à Ould Selma.» 
     
    C’est dire que les organisateurs ont joué sur les sentiments du peuple marocain pour le manipuler et faire passer cet individu, par exemple, pour un journaliste. En vérité, cette «caravane de solidarité» a pris le départ du Nord marocain, de Tétouan, en passant par Chefchaouen, Ouazzane et Taza, avant d’arriver à Oujda pour charrier tout sur son passage et s’exhiber face au territoire algérien. Un scénario ridicule a été concocté par le makhzen.

    Chahredine Berriah

    El Watan, 8/10/2010 
  • Les artistes algériens se mobilisent pour le Sahara Occidental

    Le ministère de la Culture de la République arabe sahraouie démocratique et l’Association d’amitié avec le peuple sahraouie de Séville organisent du 16 au 30 octobre une rencontre internationale d’art en territoires libérés du Sahara occidental.

    Le travail artistique sera réalisé à Tifariti et exposé à leur retour à Alger. La contribution algérienne se traduira par le projet «Tres de Mayo», performance multidisciplinaire basée sur la célèbre œuvre de Francisco de Goya, devenue le symbole de la lutte du peuple espagnol contre l’occupation française, témoignant ainsi des honneurs de la guerre. 

     
    Dans le contexte sahraoui, c’est une façon de rendre hommage aux artistes qui se sont soulevés contre les injustices tout au long de l’histoire. La performance se divise en deux parties : la première consiste en une action «Painting» sur la toile servant d’écran à la projection, accompagnée par une ambiance sonore. La seconde, en une projection vidéo/sons de fragments d’œuvres artistiques traitant de la guerre.
    Nina Sellés
    El Watan, 8/10//2010
  • Plusieurs pétitionnaires dénoncent les violations répétées des droits de l’homme au Sahara occidental

    New York (Nation unies), 07/10/2010 (SPS) Plusieurs pétitionnaires ont dénoncé, mercredi, « les violations répétées des droits de l’homme par le Gouvernement marocain » devant la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation de l’ONU (Quatrième Commission), citant la détention « abusive » de trois activistes humanitaires sahraouis, détenus depuis un an au Maroc, coupable d’avoir visité leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis

    Mme LAMIRA ALISALEM, qui est née et a vécu à la Wilaya de Dakhla, actuellement étudiante dans le Maine, a témoigné des attentes du peuple sahraoui. Elle a rappelé que ce dernier attend depuis 20 ans que l’espoir de paix et de justice placé dans les Nations Unies se réalise par le biais d’un referendum d’autodétermination juste et impartial, selon le compte rendu de la séance, publié sur le site de l’organisation. 

    Impatiente, elle se demande ce qui serait arrivé si le cessez-le-feu de 1991 n’avait pas été signé. Un conflit armé aurait-il suscité davantage l’intérêt de la communauté internationale? 

    Il est « tragique » que la lutte pacifique du peuple sahraoui soit reléguée aux oubliettes, et il est inhumain de vivre dans l’attente de quelque chose qui n’arrivera peut-être jamais, a-t-elle affirmé. 

    « Lorsque nous avons placé notre foi dans l’ONU, nous souhaitions la liberté et le respect de nos droits, et avons cru en la mission des Nations Unies. Nous sommes-nous trompés? », s’est demandé l’intervenante, ajoutant que ce manque de confiance s’explique par les années de déception et de violations continues des droits de l’homme qui sont passées inaperçues au Sahara occidental sous occupation marocaine. 

    « Lorsque les Nations Unies et le monde sont les spectateurs indifférents du rejet par le Maroc de tout effort de paix, on ne peut pas reprocher au peuple sahraoui de perdre confiance en la crédibilité des Nations Unies », a-t-elle conclu.

    Mme HILT TEUWEN, du Comité belge de soutien au peuple sahraoui, s’est dit pessimiste suite à l’absence de résultats positifs obtenus par les négociations sur le Sahara occidental au cours des deux dernières années. 

    Elle a également dénoncé « les nombreuses violations des droits de l’homme commises par le régime marocain », invitant la communauté internationale à « écouter la voie des Sahraouis et à se mobiliser pour mettre un terme aux exactions dont ils sont victimes ».

    Elle a demandé que le Conseil de sécurité tienne une réunion d’ici avril prochain sur « les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, plaidant également en faveur d’un référendum juste et impartial qui permette au peuple sahraoui de déterminer librement son avenir.

    M. FELIPE BRIONES VIVES, de l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental, a rappelé l’avis de 1975 de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui reconnaît que le cas du Sahara occidental « représente bien une question de décolonisation » et que le Maroc « n’est pas listé en tant que puissance administrante de ce territoire auprès des Nations Unies ». 

    « Par conséquent, le Maroc n’a aucune souveraineté sur ce territoire », a-t-il poursuivi, ajoutant que de facto il est une puissance occupante et que sa présence au Sahara occidental est « illégale ». 

    « Indépendamment de l’appellation retenue, le Maroc n’est pas exempt de se soumettre aux normes internationales en vigueur pour les territoires non autonomes », a encore fait valoir M. Briones. 

    Il a encore dénoncé « les abus des droits de l’homme commis par le Maroc contre les Sahraouis » en privant notamment les indépendantistes sahraouis de leur liberté de mouvement et d’expression. 

    L’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc constitue « une autre violation du droit international », selon l’intervenant qui a également dénoncé le fait que la zone franche européenne n’exclut pas le Sahara occidental de son traité avec le Maroc, ce qui a des implications financières énormes pour des compagnies qui déclarent « par erreur » les importations du Sahara occidental comme provenant du Maroc. 

    Pour M. Briones, le Maroc, l’Espagne et la France « ne cherchent pas à trouver une solution consensuelle au conflit du Sahara occidental mais au contraire à imposer des formules d’autonomie et de libre association visant à enterrer les aspirations légitimes du peuple sahraoui d’un État indépendant ». 

    Pour lui, cette approche « n’est pas viable, et les Nations Unies ne devraient pas l’appuyer, appelant à relancer le processus du référendum.

    Mme TERESA K. E. SMITH DE CHERIF, Directeur médical de la mission médicale Sahara Fund, a indiqué que cette organisation était présente au Sahara occidental depuis plus de 20 ans. Elle a dénoncé la détention « abusive de trois activistes des droits de l’homme sahraouis par le Maroc. Leur crime, a-t-elle dit, est de s’être rendu dans les camps de réfugiés. Elle a dénoncé la situation des prisonniers politiques dans les prisons marocaines. 

    Mme KATLYN THOMAS, juriste spécialisée en droit international, a travaillé pour la MINURSO dans le processus d’identification des personnes éligibles pour voter dans le référendum au Sahara occidental. 

    Pour elle il n’existe pas de « raisons techniques qui empêcheraient l’organisation d’un référendum si le Maroc voulait réellement que cela se fasse et respectait ses engagements pris en 1991 vis-à-vis de l’ONU, des Sahraouis et de la communauté internationale. 

    Pour Mme Thomas, le référendum n’a pas eu lieu « parce que le Maroc ne le voulait pas ». À son avis, si ce référendum avait lieu, « il y a une forte probabilité pour que les Sahraouis optent pour l’indépendance ». (SPS)
  • Nations unies : le représentant du Front Polisario appelle l’ONU à assumer ses obligations sur le processus de décolonisation

    New York, 07/10/2010 (SPS) Le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Boukhari Ahmed, a appelé jeudi les membres de l’ONU et, en particulier, les membres de son Conseil de sécurité à assumer leurs obligations quant au processus de décolonisation du Sahara occidental et à la protection des droits de l’homme. 

    « Les membres de l’ONU et, en particulier, les membres du Conseil de sécurité ont des obligations claires à remplir non seulement pour le processus de décolonisation, mais aussi pour la nécessité urgente d’instaurer un mécanisme permettant la protection et la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental », a soutenu M. Boukhari lors de son intervention devant la 4e Commission de l’ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation. 

    Cette commission de l’ONU auditionne depuis mardi dernier un grand nombre de pétitionnaires de plusieurs pays (Algérie, Etats-Unis, Europe, Afrique…) qui ont appelé au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et à l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous la supervision de l’ONU. 

    « En dépit de l’injustice découlant de l’occupation illégale de notre pays et de la répression brutale que pratique le Maroc dans les territoires occupés, nous n’avons jamais insulté l’avenir. 

    Cette région mérite la paix et la stabilité pour relever les défis économiques et de sécurité auxquels elle fait face. D’où la nécessité de résoudre ce conflit », a-t-il fait valoir. 

    Rappelant que l’ONU avait clairement établi que le peuple du Sahara occidental avait le droit à l’autodétermination, le représentant du Front Polisario a soutenu que compte tenu de ce principe, et après une guerre sanglante de 16 ans, le Front Polisario et le Maroc ont conclu un accord pour résoudre le conflit, en vertu duquel la solution est soit l’indépendance, soit l’intégration, et ce à travers un référendum organisé et supervisé par les Nations unies en coopération avec l’Union africaine (UA). 

    Cette solution et la voie qui y mène ont été approuvées par le Conseil de sécurité en 1991, 1997 et 2003, a-t-il rappelé, en regrettant que le Maroc n’ait pas respecté ses propres engagements et obligations et a décidé de faire « dérailler » tous les efforts de l’ONU. 

    Pourtant, a-t-il rappelé devant la commission onusienne, feu le roi Hassan II du Maroc, se rendant compte de l’illusion de sa politique expansionniste contre des pays voisins, avait déclaré en 1969 dans un discours à la nation: « Pourquoi nous obstinerions-nous à présenter le Maroc comme un pays intransigeant refusant de coexister avec aucun de ses voisins ». 

    Depuis cette date jusqu’à octobre 1973, a ajouté M. Boukhari, le Maroc reconnaissait devant l’Assemblée générale et le Comité spécial chargé de la décolonisation le droit du Sahara occidental à l’indépendance qu’il a, toutefois, envahi deux ans plus tard.

    « Mais en dépit de l’injustice prolongée provenant de l’occupation illégale de notre pays et la répression brutale pratiquée par le Maroc dans les territoires occupés, nous n’avons jamais insulté l’avenir. Cette région mérite la paix et la stabilité qui sont nécessaires à relever les défis économiques et de sécurité auxquelles elle fait face. D’où la nécessité de résoudre le conflit du Sahara occidental », a fait valoir le représentant du Front Polisario.

    Sur ce point, il a souligné que « le Maroc, qui veut l’annexion du Sahara occidental à travers ce qu’il appelle la +proposition d’autonomie+, estime que le processus de négociation en cours, dirigé par l’ambassadeur Christopher Ross, devrait servir uniquement et exclusivement à cette fin, et est allé jusqu’à déclarer publiquement que le Conseil de sécurité et la communauté internationale considéraient comme +sérieuse et crédible+ sa proposition ».

    Devant la commission onusienne de décolonisation, le représentant du Front Polisario a tenu à souligner que la position du Maroc était « totalement sans fondement » et que « ni le Conseil de sécurité ni l’Assemblée générale n’ont affirmé que la proposition d’autonomie était sérieuse et crédible ».

    « Contrairement à ce que le Maroc revendique, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale appuient, jusqu’à maintenant, l’idée fondamentale de référendum », a insisté M. Boukhari, ajoutant que « si le résultat de ce référendum sera l’indépendance, nous offrons alors au Maroc la possibilité de discuter des bases d’une relation bilatérale bénéfique dans les domaines économique et de la sécurité, et ce, comme un prélude à l’intégration du Maghreb ». 

    Le peuple du Sahara occidental « doit donc avoir la possibilité de choisir son avenir de manière démocratique et pacifique », a-t-il insisté. 

    Pour lui, « l’attitude actuelle du Maroc met l’Organisation des Nations unies et ses amis les plus proches dans une situation très embarrassante et intenable ».

    Sur ce point, il a cité l’article publié récemment par l’ex-représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental entre 2005 et 2007, M. Francesco Bastagli, dans la revue politique américaine « The New Republic », dans laquelle il a souligné qu’ »en s’acquittant de leurs obligations à l’égard du peuple sahraoui, les dirigeants des Nations unies mettraient fin à une injustice historique qui remet en cause leur crédibilité et celle de l’ONU ». (SPS)
  • « L’attitude du Maroc met l’ONU et ses amis les plus proches dans une situation très embarrassante et intenable » (Polisario)

    ONU, 07/10/2010 (SPS) Le membre du Secrétariat national (SN), Représentant du Front Polisario auprès de l’Organisation des Nations unies, Boukhari Ahmed, a déclaré mercredi devant la commission de décolonisation, que l’attitude actuelle du Maroc place l’ONU et ses amis dales plus proches dans une situation « très embarrassante et intenable ».

    M. Boukhari a rappelé que l’Assemblée générale a adopté en décembre 1960 la résolution (1514) par laquelle la responsabilité incombe à l’ONU de veiller à ce que tous les pays et les peuples sous occupation coloniale exercent leur droit inaliénable à l’autodétermination et l’indépendance.

    Il a demandé à cette commission de « renouveler son engagement pour la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique inscrite à l’ordre du jour pour que la région puisse faire face aux défis économiques et sécuritaires ».

    Le diplomate sahraoui a précisé que « la proposition d’autonomie présentée par le Maroc n’a pas de fondement. Ni le Conseil de sécurité ni l’Assemblée n’ont jamais qualifié cette proposition de sérieuse et crédible ».

    « Contrairement aux allégations du Maroc, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale continueront à soutenir aujourd’hui, en 2010 l’idée du référendum », a-t-il ajouté.

    A cet égard, le Front Polisario avait soumis une proposition « stipulant également que si le référendum conduit à l’indépendance, nous serons disposé à discuter avec le Maroc les relations bilatérales au profit de la sécurité et du développement économique dans toute la région », a souligné le représentant du Front Polisario.

    L’ONU et particulièrement les membres du Conseil de sécurité doivent assumer leurs responsabilités non seulement pour faire aboutir le processus de décolonisation au Sahara occidental, sinon envers « l’impérieuse nécessité pour la mise en place d’un mécanisme pour la protection et le respect des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés dans l’attente du parachèvement de ce processus », a conclu M. Boukhari. (SPS)
  • Plusieurs pétitionnaires dénoncent les violations répétées des droits de l’homme au Sahara occidental

    New York (Nation unies), 07/10/2010 (SPS) Plusieurs pétitionnaires ont dénoncé, mercredi, « les violations répétées des droits de l’homme par le Gouvernement marocain » devant la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation de l’ONU (Quatrième Commission), citant la détention « abusive » de trois activistes humanitaires sahraouis, détenus depuis un an au Maroc, coupable d’avoir visité leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis

    Mme LAMIRA ALISALEM, qui est née et a vécu à la Wilaya de Dakhla, actuellement étudiante dans le Maine, a témoigné des attentes du peuple sahraoui. Elle a rappelé que ce dernier attend depuis 20 ans que l’espoir de paix et de justice placé dans les Nations Unies se réalise par le biais d’un referendum d’autodétermination juste et impartial, selon le compte rendu de la séance, publié sur le site de l’organisation. 

    Impatiente, elle se demande ce qui serait arrivé si le cessez-le-feu de 1991 n’avait pas été signé. Un conflit armé aurait-il suscité davantage l’intérêt de la communauté internationale? 

    Il est « tragique » que la lutte pacifique du peuple sahraoui soit reléguée aux oubliettes, et il est inhumain de vivre dans l’attente de quelque chose qui n’arrivera peut-être jamais, a-t-elle affirmé. 

    « Lorsque nous avons placé notre foi dans l’ONU, nous souhaitions la liberté et le respect de nos droits, et avons cru en la mission des Nations Unies. Nous sommes-nous trompés? », s’est demandé l’intervenante, ajoutant que ce manque de confiance s’explique par les années de déception et de violations continues des droits de l’homme qui sont passées inaperçues au Sahara occidental sous occupation marocaine. 

    « Lorsque les Nations Unies et le monde sont les spectateurs indifférents du rejet par le Maroc de tout effort de paix, on ne peut pas reprocher au peuple sahraoui de perdre confiance en la crédibilité des Nations Unies », a-t-elle conclu.

    Mme HILT TEUWEN, du Comité belge de soutien au peuple sahraoui, s’est dit pessimiste suite à l’absence de résultats positifs obtenus par les négociations sur le Sahara occidental au cours des deux dernières années. 

    Elle a également dénoncé « les nombreuses violations des droits de l’homme commises par le régime marocain », invitant la communauté internationale à « écouter la voie des Sahraouis et à se mobiliser pour mettre un terme aux exactions dont ils sont victimes ».

    Elle a demandé que le Conseil de sécurité tienne une réunion d’ici avril prochain sur « les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, plaidant également en faveur d’un référendum juste et impartial qui permette au peuple sahraoui de déterminer librement son avenir.

    M. FELIPE BRIONES VIVES, de l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental, a rappelé l’avis de 1975 de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui reconnaît que le cas du Sahara occidental « représente bien une question de décolonisation » et que le Maroc « n’est pas listé en tant que puissance administrante de ce territoire auprès des Nations Unies ». 

    « Par conséquent, le Maroc n’a aucune souveraineté sur ce territoire », a-t-il poursuivi, ajoutant que de facto il est une puissance occupante et que sa présence au Sahara occidental est « illégale ». 

    « Indépendamment de l’appellation retenue, le Maroc n’est pas exempt de se soumettre aux normes internationales en vigueur pour les territoires non autonomes », a encore fait valoir M. Briones. 

    Il a encore dénoncé « les abus des droits de l’homme commis par le Maroc contre les Sahraouis » en privant notamment les indépendantistes sahraouis de leur liberté de mouvement et d’expression. 

    L’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc constitue « une autre violation du droit international », selon l’intervenant qui a également dénoncé le fait que la zone franche européenne n’exclut pas le Sahara occidental de son traité avec le Maroc, ce qui a des implications financières énormes pour des compagnies qui déclarent « par erreur » les importations du Sahara occidental comme provenant du Maroc. 

    Pour M. Briones, le Maroc, l’Espagne et la France « ne cherchent pas à trouver une solution consensuelle au conflit du Sahara occidental mais au contraire à imposer des formules d’autonomie et de libre association visant à enterrer les aspirations légitimes du peuple sahraoui d’un État indépendant ». 

    Pour lui, cette approche « n’est pas viable, et les Nations Unies ne devraient pas l’appuyer, appelant à relancer le processus du référendum.

    Mme TERESA K. E. SMITH DE CHERIF, Directeur médical de la mission médicale Sahara Fund, a indiqué que cette organisation était présente au Sahara occidental depuis plus de 20 ans. Elle a dénoncé la détention « abusive de trois activistes des droits de l’homme sahraouis par le Maroc. Leur crime, a-t-elle dit, est de s’être rendu dans les camps de réfugiés. Elle a dénoncé la situation des prisonniers politiques dans les prisons marocaines. 

    Mme KATLYN THOMAS, juriste spécialisée en droit international, a travaillé pour la MINURSO dans le processus d’identification des personnes éligibles pour voter dans le référendum au Sahara occidental. 

    Pour elle il n’existe pas de « raisons techniques qui empêcheraient l’organisation d’un référendum si le Maroc voulait réellement que cela se fasse et respectait ses engagements pris en 1991 vis-à-vis de l’ONU, des Sahraouis et de la communauté internationale. 

    Pour Mme Thomas, le référendum n’a pas eu lieu « parce que le Maroc ne le voulait pas ». À son avis, si ce référendum avait lieu, « il y a une forte probabilité pour que les Sahraouis optent pour l’indépendance ». (SPS)
  • Nations unies : le représentant du Front Polisario appelle l’ONU à assumer ses obligations sur le processus de décolonisation

    New York, 07/10/2010 (SPS) Le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Boukhari Ahmed, a appelé jeudi les membres de l’ONU et, en particulier, les membres de son Conseil de sécurité à assumer leurs obligations quant au processus de décolonisation du Sahara occidental et à la protection des droits de l’homme. 

    « Les membres de l’ONU et, en particulier, les membres du Conseil de sécurité ont des obligations claires à remplir non seulement pour le processus de décolonisation, mais aussi pour la nécessité urgente d’instaurer un mécanisme permettant la protection et la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental », a soutenu M. Boukhari lors de son intervention devant la 4e Commission de l’ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation. 

    Cette commission de l’ONU auditionne depuis mardi dernier un grand nombre de pétitionnaires de plusieurs pays (Algérie, Etats-Unis, Europe, Afrique…) qui ont appelé au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et à l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous la supervision de l’ONU. 

    « En dépit de l’injustice découlant de l’occupation illégale de notre pays et de la répression brutale que pratique le Maroc dans les territoires occupés, nous n’avons jamais insulté l’avenir. 

    Cette région mérite la paix et la stabilité pour relever les défis économiques et de sécurité auxquels elle fait face. D’où la nécessité de résoudre ce conflit », a-t-il fait valoir. 

    Rappelant que l’ONU avait clairement établi que le peuple du Sahara occidental avait le droit à l’autodétermination, le représentant du Front Polisario a soutenu que compte tenu de ce principe, et après une guerre sanglante de 16 ans, le Front Polisario et le Maroc ont conclu un accord pour résoudre le conflit, en vertu duquel la solution est soit l’indépendance, soit l’intégration, et ce à travers un référendum organisé et supervisé par les Nations unies en coopération avec l’Union africaine (UA). 

    Cette solution et la voie qui y mène ont été approuvées par le Conseil de sécurité en 1991, 1997 et 2003, a-t-il rappelé, en regrettant que le Maroc n’ait pas respecté ses propres engagements et obligations et a décidé de faire « dérailler » tous les efforts de l’ONU. 

    Pourtant, a-t-il rappelé devant la commission onusienne, feu le roi Hassan II du Maroc, se rendant compte de l’illusion de sa politique expansionniste contre des pays voisins, avait déclaré en 1969 dans un discours à la nation: « Pourquoi nous obstinerions-nous à présenter le Maroc comme un pays intransigeant refusant de coexister avec aucun de ses voisins ». 

    Depuis cette date jusqu’à octobre 1973, a ajouté M. Boukhari, le Maroc reconnaissait devant l’Assemblée générale et le Comité spécial chargé de la décolonisation le droit du Sahara occidental à l’indépendance qu’il a, toutefois, envahi deux ans plus tard.

    « Mais en dépit de l’injustice prolongée provenant de l’occupation illégale de notre pays et la répression brutale pratiquée par le Maroc dans les territoires occupés, nous n’avons jamais insulté l’avenir. Cette région mérite la paix et la stabilité qui sont nécessaires à relever les défis économiques et de sécurité auxquelles elle fait face. D’où la nécessité de résoudre le conflit du Sahara occidental », a fait valoir le représentant du Front Polisario.

    Sur ce point, il a souligné que « le Maroc, qui veut l’annexion du Sahara occidental à travers ce qu’il appelle la +proposition d’autonomie+, estime que le processus de négociation en cours, dirigé par l’ambassadeur Christopher Ross, devrait servir uniquement et exclusivement à cette fin, et est allé jusqu’à déclarer publiquement que le Conseil de sécurité et la communauté internationale considéraient comme +sérieuse et crédible+ sa proposition ».

    Devant la commission onusienne de décolonisation, le représentant du Front Polisario a tenu à souligner que la position du Maroc était « totalement sans fondement » et que « ni le Conseil de sécurité ni l’Assemblée générale n’ont affirmé que la proposition d’autonomie était sérieuse et crédible ».

    « Contrairement à ce que le Maroc revendique, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale appuient, jusqu’à maintenant, l’idée fondamentale de référendum », a insisté M. Boukhari, ajoutant que « si le résultat de ce référendum sera l’indépendance, nous offrons alors au Maroc la possibilité de discuter des bases d’une relation bilatérale bénéfique dans les domaines économique et de la sécurité, et ce, comme un prélude à l’intégration du Maghreb ». 

    Le peuple du Sahara occidental « doit donc avoir la possibilité de choisir son avenir de manière démocratique et pacifique », a-t-il insisté. 

    Pour lui, « l’attitude actuelle du Maroc met l’Organisation des Nations unies et ses amis les plus proches dans une situation très embarrassante et intenable ».

    Sur ce point, il a cité l’article publié récemment par l’ex-représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental entre 2005 et 2007, M. Francesco Bastagli, dans la revue politique américaine « The New Republic », dans laquelle il a souligné qu’ »en s’acquittant de leurs obligations à l’égard du peuple sahraoui, les dirigeants des Nations unies mettraient fin à une injustice historique qui remet en cause leur crédibilité et celle de l’ONU ». (SPS)
  • "L’attitude du Maroc met l’ONU et ses amis les plus proches dans une situation très embarrassante et intenable » (Polisario)

    ONU, 07/10/2010 (SPS) Le membre du Secrétariat national (SN), Représentant du Front Polisario auprès de l’Organisation des Nations unies, Boukhari Ahmed, a déclaré mercredi devant la commission de décolonisation, que l’attitude actuelle du Maroc place l’ONU et ses amis dales plus proches dans une situation « très embarrassante et intenable ».

    M. Boukhari a rappelé que l’Assemblée générale a adopté en décembre 1960 la résolution (1514) par laquelle la responsabilité incombe à l’ONU de veiller à ce que tous les pays et les peuples sous occupation coloniale exercent leur droit inaliénable à l’autodétermination et l’indépendance.

    Il a demandé à cette commission de « renouveler son engagement pour la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique inscrite à l’ordre du jour pour que la région puisse faire face aux défis économiques et sécuritaires ».

    Le diplomate sahraoui a précisé que « la proposition d’autonomie présentée par le Maroc n’a pas de fondement. Ni le Conseil de sécurité ni l’Assemblée n’ont jamais qualifié cette proposition de sérieuse et crédible ».

    « Contrairement aux allégations du Maroc, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale continueront à soutenir aujourd’hui, en 2010 l’idée du référendum », a-t-il ajouté.

    A cet égard, le Front Polisario avait soumis une proposition « stipulant également que si le référendum conduit à l’indépendance, nous serons disposé à discuter avec le Maroc les relations bilatérales au profit de la sécurité et du développement économique dans toute la région », a souligné le représentant du Front Polisario.

    L’ONU et particulièrement les membres du Conseil de sécurité doivent assumer leurs responsabilités non seulement pour faire aboutir le processus de décolonisation au Sahara occidental, sinon envers « l’impérieuse nécessité pour la mise en place d’un mécanisme pour la protection et le respect des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés dans l’attente du parachèvement de ce processus », a conclu M. Boukhari. (SPS)
  • L’axe Alger-Moscou se régénère

    Le président russe Dimitri Medvedev est arrivé hier à Alger à la tête d’une imposante délégation composée d’officiels et d’hommes d’affaires dans divers domaines économiques. Au-delà de l’aspect économique que revêt cette visite d’Etat, la première de Medvedev en Algérie, les deux pays semblent résolus à réhabiliter des relations historiques en panne ces dernières années.

    Il s’agit en effet d’aplanir le différend né de la transaction contractée en 2007, où l’Algérie a reçu des avions-chasseurs «Mig» défectueux de la part de la Russie. Un épisode qui a refroidi, un tant soit peu, les relations entre Alger et Moscou depuis la dernière visite d’Abdelaziz Bouteflika en Russie qui remonte à 2008 où il s’est entretenu avec son homologue d’alors, Vladimir Poutine en l’occurrence. A présent, une nouvelle donne s’ajoute dans les relations algéro-russes. 

    D’ailleurs, les directeurs généraux de Vimpelcom et de Gazprom Alexandre Izossimov et Alexeï Miller accompagnent Dmitri Medvedev en Algérie, tout comme le milliardaire russe Mikhaïl Fridman, dont le groupe détient 40% de Vimpelcom. Le géant russe des télécommunications Vimpelcom, désormais propriétaire majoritaire d’Orascom Telecom Holding (OTH), dont sa filiale algérienne de téléphonie mobile, Orascom Telecom Algérie (OTA), a nettement affiché ses ambitions de racheter les actions de l’Egyptien Naguib Sawiris. Ce dernier, en fin roublard, a su « contourner légalement » la loi pour contrecarrer le droit de préemption brandi par les autorités algériennes. En cédant ses parts à la firme russo-norvégienne, le patron d’OTH a « internationalisé » le problème, ce qui augure des négociations houleuses en haut lieu entre l’Algérie et la Russie. 

    L’Algérie, par le biais du ministre de l’Industrie, vient de réaffirmer son intransigeance quant au rachat de Djezzy, soutenant mordicus que le processus d’évaluation poursuit son cours pour un rachat à 100% de la filiale OTA par l’Algérie. Donc, il s’agit d’un lourd dossier sur lequel les deux parties algérienne et russe seront appelées à statuer. Par ailleurs, les entreprises russes sont venues en grande force pour investir le marché algérien. Plus d’une centaine de firmes et sociétés russes sont du voyage avec le président Medvedev, dans une tentative de se repositionner sur un marché où ils sont absents depuis plusieurs années. Cela dit, il s’agit bel et bien d’un nouveau départ dans les relations algéro-russes. 

    Les questions stratégiques et les développements survenus sur les plans régional et international ne manqueront pas d’être au menu des pourparlers entre les deux Présidents Bouteflika et Medvedev. 

    Par : Mokrane Chebbine

    Le Midi Libre, 7/10/2010
  • L’axe Alger-Moscou se régénère

    Le président russe Dimitri Medvedev est arrivé hier à Alger à la tête d’une imposante délégation composée d’officiels et d’hommes d’affaires dans divers domaines économiques. Au-delà de l’aspect économique que revêt cette visite d’Etat, la première de Medvedev en Algérie, les deux pays semblent résolus à réhabiliter des relations historiques en panne ces dernières années.

    Il s’agit en effet d’aplanir le différend né de la transaction contractée en 2007, où l’Algérie a reçu des avions-chasseurs «Mig» défectueux de la part de la Russie. Un épisode qui a refroidi, un tant soit peu, les relations entre Alger et Moscou depuis la dernière visite d’Abdelaziz Bouteflika en Russie qui remonte à 2008 où il s’est entretenu avec son homologue d’alors, Vladimir Poutine en l’occurrence. A présent, une nouvelle donne s’ajoute dans les relations algéro-russes. 

    D’ailleurs, les directeurs généraux de Vimpelcom et de Gazprom Alexandre Izossimov et Alexeï Miller accompagnent Dmitri Medvedev en Algérie, tout comme le milliardaire russe Mikhaïl Fridman, dont le groupe détient 40% de Vimpelcom. Le géant russe des télécommunications Vimpelcom, désormais propriétaire majoritaire d’Orascom Telecom Holding (OTH), dont sa filiale algérienne de téléphonie mobile, Orascom Telecom Algérie (OTA), a nettement affiché ses ambitions de racheter les actions de l’Egyptien Naguib Sawiris. Ce dernier, en fin roublard, a su « contourner légalement » la loi pour contrecarrer le droit de préemption brandi par les autorités algériennes. En cédant ses parts à la firme russo-norvégienne, le patron d’OTH a « internationalisé » le problème, ce qui augure des négociations houleuses en haut lieu entre l’Algérie et la Russie. 

    L’Algérie, par le biais du ministre de l’Industrie, vient de réaffirmer son intransigeance quant au rachat de Djezzy, soutenant mordicus que le processus d’évaluation poursuit son cours pour un rachat à 100% de la filiale OTA par l’Algérie. Donc, il s’agit d’un lourd dossier sur lequel les deux parties algérienne et russe seront appelées à statuer. Par ailleurs, les entreprises russes sont venues en grande force pour investir le marché algérien. Plus d’une centaine de firmes et sociétés russes sont du voyage avec le président Medvedev, dans une tentative de se repositionner sur un marché où ils sont absents depuis plusieurs années. Cela dit, il s’agit bel et bien d’un nouveau départ dans les relations algéro-russes. 

    Les questions stratégiques et les développements survenus sur les plans régional et international ne manqueront pas d’être au menu des pourparlers entre les deux Présidents Bouteflika et Medvedev. 

    Par : Mokrane Chebbine

    Le Midi Libre, 7/10/2010