Mois : octobre 2010

  • L’UE appelle Rabat à abolir la peine de morte pour pouvoir approfondir sa relation

    Aucun condamné à la peine capitale n’a été exécuté au Maroc depuis 1993.

    IGNACIO CEMBRERO 08/10/2010

    L’Union européenne a appelé aujouhrd’hui le Maroc, son partenaire privilégié en Afrique du Nord, à « abolir » la peine de mort et a fait comprendre qu’une telle décision « serait la démonstration de valeurs partagées dans le cadre du statut avancé » dont bénéficie le royaume.

    Dans un communiqué, les 27 ont exprimé leur souhait que « le gouvernement marocain abolisse la peine capitale ». « Une telle décision serait la démonstration de valeurs partagées avec l’UE qui constituent la base du développement de nos relations, dans le cadre du statut avancé » octroyé au Maroc en 2008.

    Le Maroc est le seul partenaire méditerranéen qui jouit d’un tel statut qu’on lui a octroyé en 2008. La Tunisie pourrait être la suivante à l’obtenir.

    La peine de mort est toujours en vigeur, mais depuis 1993, aucun condamné n’a été exécuté. Le dernier condamné à la peine capitale était, en juillet, Tareg Hauari, de 26 ans, qui avait assassiné, en avril dernier, un couple espagnol près de Tanger.

    Tout juste avant l’été, Bruxelles avait déjà formulé une autre demande au Maroc qui l’a incommodé encore plus. A la demande du Bureau Juridique du Parlement Européen, la commissaire européenne, Maria Damanaki, demanda à Rabat si l’accord de pêche en vigueur entre le Maroc et l’UE, qui inclue les eaux du Sahara Occidental, bénéficiait la population de l’ancienne colonie espagnole.

    Rabat n’a pas répondu à cette question et, probablement, ne le fera pas, comme l’a rappelé le porte-parole du gouvernement marocain, Khaled Naciri, « Le Maroc exerce sa souveraineté et administration dans ce territoire ». Par conséquent, ne doit pas être l’objet d’enquêtes spécifiques de la part de l’UE.
     Si le Maroc refuse de répondre à cette exigence de la Commission Eurpéenne, il est probable que l’accord de pêche no soit pas rénové. Il est en vigueur depuis 2007 et expire dans 5 mois. Actuellement, 119 bateaux – dont 100 sont espagnols- pêchent dans ces eaux , l’exécutif européen octroie 36,1 millions d’euros annuellement.

    Une poignée d’euro députés, majoritairement de gauche, ont demandé mardi au Parlement Européen de ne pas rénover l’accord de pêche avec Rabat si les eaux du Sahara occidental n’étaient pas exclues de son domaine.

    El Pais, 8/10/2010
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui

  • Comment les amis de Mohamed VI traitent les citoyens marocains

    La politique de Sarkozy décomplexe les racistes

    Scène de racisme ordinaire en France ou nous revoilà revenus au délit de faciès et à la traque du « bougnoule ». La politique de Sarkozy a décomplexé les racistes de tout bord qui n’hésitent plus à verser leur haine sur tout ce qui s’apparente à un Arabe. Le plus grave est que cela vient maintenant de ceux qui devraient s’en tenir à l’humanité de leurs interlocuteurs, les médecins.Un praticien du sud de la France s’est cru revenu aux temps des colonies et a eu un comportement indigne de sa profession . »Sale arabe,dégages, tu me salis mon cabinet!» C’est ce qu’aurait déclaré un ophtalmologiste d’Aix-en-Provence à un patient d’origine marocaine, lui refusant une consultation, affirme France Info hier vendredi. 

     
    Mohamed Mazoir, 35 ans, ingénieur à Atmel à Rousset, a porté plainte pour violence et surtout pour discrimination et propos racistes, précise la radio. Il s’était rendu au centre médical l’Avancée, situé dans le centre ville, avec sa fille âgée de six ans, indique de son côté RTL. Une partie du personnel aurait confirmé les propos du praticien, qui devait être entendu hier vendredi par le commissariat d’Aix-en-Provence. «On a mis nos enfants dans une école catholique justement pour qu’ils sentent qu’il n’y a pas de différence entre les religions, qu’on est tous Français. Je ne sais pas expliquer ce qui est arrivé », a témoigné Mohammed sur RTL. L’Ordre des Médecins aurait également été saisi du dossier. 
     
    Selon RTL, le père a aussi adressé une lettre à Nicolas Sarkozy: «Nous n’avons rien à nous reprocher, écrit-il. Nous sommes des Français bien intégrés, tous nos voisins et nos collègues sont prêts à témoigner».
  • L’inquiétude de Médecins sans frontières

    La déportation massive de centaines de migrants subsahariens par le Maroc vers la frontière algérienne a été dénoncée par Médecins sans frontières ( MSF) qui s’inquiète sur le sort de ces migrants soumis aux traitements humanitaires et médicaux indignes, ce qui constitue une grave atteinte aux droits de l’Homme.

    Selon l’ONG Médecins sans frontières qui se dit indignée par « ces rafles forcées», des centaines de migrants, y compris des femmes et des enfants, ont été déportés vers un no man’s land à la frontière entre le Maroc et l’Algérie où ils ont été abandonnés de nuit sans eau ni nourriture. Ainsi, MSF a affirmé que 600 à 700 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été arrêtées lors d’opérations policières entre le 19 août et le 10 septembre dans plusieurs villes marocaines comme Oujda, Al-Hocieana, Nador, Tanger, Rabat, Casablanca et Fez. 

     
    Ces personnes ont été ensuite déportées à la frontière avec l’Algérie. Les forces de l’ordre marocaines ont fait irruption et ont procédé aux raids qui ont détruit, sans aucun état d’âme, les abris de fortune et campements d’immigrants clandestins avec des bulldozers, voire même avec des hélicoptères comme à Nador détruisant des tentes et les habitations des migrants. Ces actes régressifs des forces policières marocains-es sur ces migrants constituent une violation des droits de l’Homme. 
     
    Ces centaines de migrants capturés sont ensuite abandonnés à leur sort sans eau ni nourriture parmi eux des femmes enceintes, des femmes avec enfants en bas âge et des personnes souffrant de blessures liées directement ou indirectement aux rafles ou souffrant de problèmes de santé. Devant cette répression, ces migrants n’avaient de choix que de retourner à pied à Oujda ou de tenter de passer la frontière algérienne. Abandonnés dans cette zone au milieu de la nuit, face à d’éventuelles attaques des bandits et contrebandiers opérant dans cette région. Ceux qui ont réussi à rejoindre la ville de Oujda se retrouvent privés de leur argent et effets personnels. 
     
    Selon Jorge martin, chef de mission de MSF, qui était témoin avec son équipe des conséquence directes de ces rafles et expulsions en masse sur l’état de santé physique et morale des migrants, « une assistance médicale a été fournie a une femme qui avait accouché six jours avant, arrêtée par la police et qui dû passer cinq jours dans une cellule avec son nouveau-né. Elle a été ensuite reconduite à la frontière, mais elle a réussit à rejoindre Oujda ». Et il ajoute : « Le durcissement dans le cadre du contrôle migratoire au Maroc a un impact direct sur la santé et la dignité des migrants et des refugiés » . 
     
    L’état de santé est déplorable et très inquiétant pour ces migrant souligne les équipes MSF qui ont constaté une augmentation inquiétante des patients souffrant de problèmes de santé liés à la violence. Les chiffres sont éloquents : sur 186 patients qui ont reçu des soins médicaux de la part de MSF, 103 souffraient de lésions et de blessures provoquées par les violences commises lors de leurs arrestations. Face à cette répression sans limite des forces policières marocaines, MSF appelle les autorités marocaines à respecter leurs obligations dans l’application des mesures de contrôle migratoire. Le gouvernement doit respecter la dignité et l’intégrité des migrants et faire son possible pour éviter d’augmenter encore davantage leur vulnérabilité et leur insécurité. 
     
    Malgré que les lois marocaines stipulent que les femmes enceintes et les enfants et autres migrants vulnérables ne doivent pas être reconduits a la frontière, le Maroc persiste et outrepasse tous les lois et ne semble pas être décidé à collaborer avec le MSF qui tire la sonnette d’alarme. Le Maroc se dirige vers l’impasse face aux droits de l’Homme. Ces déportations de migrants subsahariens dans des conditions de santé déplorables à la frontière algérienne en est la preuve.

    Par : Mustapha LAOUER

    Le Midi Libre, 9/10/2010

  • L’UE appelle Rabat à abolir la peine de morte pour pouvoir approfondir sa relation

    Aucun condamné à la peine capitale n’a été exécuté au Maroc depuis 1993.

    IGNACIO CEMBRERO 08/10/2010

    L’Union européenne a appelé aujouhrd’hui le Maroc, son partenaire privilégié en Afrique du Nord, à « abolir » la peine de mort et a fait comprendre qu’une telle décision « serait la démonstration de valeurs partagées dans le cadre du statut avancé » dont bénéficie le royaume.

    Dans un communiqué, les 27 ont exprimé leur souhait que « le gouvernement marocain abolisse la peine capitale ». « Une telle décision serait la démonstration de valeurs partagées avec l’UE qui constituent la base du développement de nos relations, dans le cadre du statut avancé » octroyé au Maroc en 2008.

    Le Maroc est le seul partenaire méditerranéen qui jouit d’un tel statut qu’on lui a octroyé en 2008. La Tunisie pourrait être la suivante à l’obtenir.

    La peine de mort est toujours en vigeur, mais depuis 1993, aucun condamné n’a été exécuté. Le dernier condamné à la peine capitale était, en juillet, Tareg Hauari, de 26 ans, qui avait assassiné, en avril dernier, un couple espagnol près de Tanger.

    Tout juste avant l’été, Bruxelles avait déjà formulé une autre demande au Maroc qui l’a incommodé encore plus. A la demande du Bureau Juridique du Parlement Européen, la commissaire européenne, Maria Damanaki, demanda à Rabat si l’accord de pêche en vigueur entre le Maroc et l’UE, qui inclue les eaux du Sahara Occidental, bénéficiait la population de l’ancienne colonie espagnole.

    Rabat n’a pas répondu à cette question et, probablement, ne le fera pas, comme l’a rappelé le porte-parole du gouvernement marocain, Khaled Naciri, « Le Maroc exerce sa souveraineté et administration dans ce territoire ». Par conséquent, ne doit pas être l’objet d’enquêtes spécifiques de la part de l’UE.
     Si le Maroc refuse de répondre à cette exigence de la Commission Eurpéenne, il est probable que l’accord de pêche no soit pas rénové. Il est en vigueur depuis 2007 et expire dans 5 mois. Actuellement, 119 bateaux – dont 100 sont espagnols- pêchent dans ces eaux , l’exécutif européen octroie 36,1 millions d’euros annuellement.

    Une poignée d’euro députés, majoritairement de gauche, ont demandé mardi au Parlement Européen de ne pas rénover l’accord de pêche avec Rabat si les eaux du Sahara occidental n’étaient pas exclues de son domaine.

    El Pais, 8/10/2010
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui

  • Algérie-UE: Impasse politique ?

    L’Algérie et l’Union européenne se sont dit, mercredi et jeudi, sans complaisance, des vérités sur l’état de leur coopération.

    L’Algérie a annoncé, devant le Parlement européen, sa ferme décision de revoir les termes de l’Accord d’association, entré en vigueur en septembre 2005. L’Europe hésite. L’impasse politique est inévitable sans un réel effort des deux parties. A l’occasion de la dixième rencontre interparlementaire entre l’Union européenne et l’Algérie, qui s’est déroulée mercredi et jeudi, au siège du Parlement européen (PE) à Bruxelles, les deux partenaires se son livrés à une franche explication sur l’état de leur coopération, en particulier sur le bilan de l’Accord d’association UE- Algérie. Le débat a été rude, direct et sans concessions.

    Le ton a été donné dès le départ par Mme Leïla Ettayeb, sénatrice et présidente de la Commission de l’éducation et qui présidait la délégation algérienne: «8 ans après la signature de l’Accord d’association qui nous lie, notre industrie est encore faible, nos exportations vers l’UE sont, hors hydrocarbures, nulles et les facilités de déplacement, promises par l’Accord, à nos ressortissants vers l’Europe inexistantes» a-t-elle lancé, avant de préciser: «les parlementaires algériens demandent la révision et la rectification des termes de l’Accord d’association pour être dans un système de coopération de gagnant- gagnant.»    Elle n’omettra pas de faire un bref résumé sur la montée des «peurs» en Europe et le développement, à travers les médias, de discours stigmatisant l’immigration qui alimentent les amalgames entre islam, terrorisme, arabes etc.

     Elle a appelé, dans ce sens, les élus européens à s’impliquer et à intervenir dans les médias pour clarifier les choses et endiguer ces discours et clichés destructeurs qui minent les relations euromaghrébines et d’une manière générale les relations entre l’Europe et les pays du Sud. Prenant la parole, le directeur du commerce, en charge de la Méditerranée à la Commission européenne, le Français Delahousse a axé son intervention sur « la rigidité de l’économie algérienne » et a opéré une attaque en règle sur les dernières décisions du gouvernement algérien, en particulier les lois de finances de 2009 et 2010.

     Selon lui, ces mesures « sont une violation de l’Accord d’association ». Il a qualifié l’Accord de « léger, basé spécialement sur des aspects commerciaux ». Tout en critiquant les décisions algériennes, il ajoutera que les investissements européens en Algérie ont progressé de 90 % depuis l’entrée en application de l’Accord d’association en 2005.

     Il relèvera la faible diversification de l’économie algérienne et sa forte dépendance des hydrocarbures. Il fera part des « inquiétudes des entreprises européennes et informera qu’il va se rendre à la tête d’une délégation, la semaine prochaine en Algérie, pour faire part au gouvernement algérien des « inquiétudes européennes ». Enfin, il fera un parallèle avec les Accords de nos voisins maghrébins, le Maroc et la Tunisie, avec lesquels « des statuts de partenaires privilégiés » sont en négociation.

    LA PARTICULARITE ALGERIENNE

    C’est avec la même franchise et la même fermeté que le député (RND) Abdelkrim Harchaoui, par ailleurs ex- ministre des Finances en 1999, répondra aux griefs du responsable européen. « L’Algérie a respecté les termes de l’Accord d’association entre 2005, date de son entrée en application, et 2009.

     Les exportations européennes vers l’Algérie ont doublé, y compris dans le secteur des services. Par contre, c’est l’UE qui n’a pas respecté ses engagements » a-t-il affirmé. Il fera part des « inquiétudes » algériennes à son tour. « Depuis la levée progressive des barrières douanières, l’Algérie a fermé plus d’un million d’entreprises et licencié plus de 400.000 travailleurs » précisera-t-il, avant de s’interroger sur le pourquoi de ces ratés : « l’ouverture de notre marché a été brutale. Nous attendions des investissements – productifs- des Européens. Malheureusement, ils sont absents et l’Algérie est considérée comme un simple marché de consommations importées » dira-t-il en substance. Il reconnaîtra les faiblesses de la diversification de l’économie algérienne et sa faible compétitivité. Mais, l’aide et l’accompagnement de l’UE, attendus sur ces plans, ont manqué rappela-t-il. « Il faut comprendre l’angoisse des responsables algériens face une telle situation » dira-t-il. Répliquant au parallèle fait avec nos voisins marocains et tunisiens, M. Harchaoui tentera d’expliquer la « spécificité » algérienne. Il partira de la situation catastrophique héritée au lendemain de l’indépendance en 1962 en termes de pauvreté en ressources humaines (analphabétisme notamment) et une économie exsangue, pour finir avec les conséquences de la décennie rouge et les affres du terrorisme, en passant par la crise des années 1986 due à l’effondrement des cours du prix qui mettra l’Algérie en situation de cessation de paiement. « Mon pays a été abandonné, isolé durant plus de 10 ans par l’UE et l’Occident d’une manière générale » dira-t-il, avant de signaler que « les marchés financiers nous ont été fermés, malgré les recommandations du directeur général du FMI de l’époque M. Michel Camdessus ». L’orateur insistera sur le caractère social de l’Etat algérien pour des raisons historiques objectives. « Savez-vous que seul le budget de l’Etat assure les équilibres en Algérie ? Et que cette année par exemple, nous avons assuré la rentrée scolaire pour plus de huit millions d’élèves et de 1,3 million autres pour le cycle universitaire. L’Algérie qui n’avait qu’une seule université en 1962, dispose aujourd’hui de 47 universités » dira-t-il. Il rappellera que la santé comme l’éducation sont gratuites pour tous les Algériens. Ce sont ces « spécificités » algériennes qui font que l’Etat a un devoir de protection sociale et de premier responsable financier de construction des grandes infrastructures de base. C’est pourquoi l’Etat algérien souhaite, que pour son intégration à l’économe mondiale et la concurrence des marchés que l’UE tienne compte de ces aspects particuliers. C’est dans ce même ordre d’idée que le député (FLN) Mohamed Nadir Hamimid, ex-ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, a abondé. Il fera part de la volonté algérienne de s’engager fermement dans une modernisation tous azimuts. Il rappellera les volumes financiers des plans quinquennaux, notamment celui de 2O10 – 2014 avec plus de 286 milliards de dollars. « L’Algérie a besoin des entreprises et de l’expertise européennes » expliquera-t-il, mais avec quelques garanties et surtout un vrai engagement des Européens dans des investissements productifs. Ne pas se contenter du seul aspect du commerce et de la consommation en quelque sorte. Le débat ne s’est pas limité aux seuls aspects économiques.

     Les questions politiques et diplomatiques ont été abordées, parce qu’elles sont le vecteur d’encadrement de la coopération d’une manière générale.

    URGENCES POUR LE SAHARA OCCIDENTAL ET LA PALESTINE

    La délégation algérienne s’est dite consciente qu’une coopération euro-méditerranéenne ne peut avoir de sens ou réussir sans que la résolution des questions du Sahara occidental et de la Palestine. Et pour tout dire, l’Algérie n’est pas en droit d’abandonner un principe sacré, universellement admis et acté par le droit international, à savoir, le principe d’autodétermination des peuples dans le choix de leur avenir. « L’Algérie, s’est appliquée, à elle-même, le principe d’un vote d’autodétermination en juillet 1962. Elle a soutenu ce droit pour le Timor oriental chrétien, contre l’Indonésie musulmane » a déclaré Mme Leïla Ettayeb lors de son intervention. Elle a expliqué, qu’au delà des « relations cordiales et de fraternité avec le Maroc », l’Algérie ne peut se défaire de son principe de soutien au peuple sahraoui à son droit à se prononcer sur son avenir. Le député Abdelkader Bounekraf (FLN) a tenu à clarifier la position algérienne : « l’Algérie respectera la volonté des Sahraouis quelle qu’elle soit. Si les Sahraouis décident, par vote de rejoindre le Maroc, ce sera ainsi. Nous ne dictons pas le choix aux Sahraouis. » Les intervenants algériens ont insisté sur le lien entre la construction et le développement d’une authentique Union du Maghreb et la fin du conflit au Sahara occidental.  C’est, pareil pour la mise en place d’une zone de libre échange dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UPM).

     Sans la solution des questions sahraouie et palestinienne, l’avenir d’une coopération juste et profitable pour l’Europe comme pour le sud méditerranée est lourdement hypothéqué.

     Les députés et sénateurs algériens ont appelé à une plus grande implication politique et diplomatique de l’UE dans ces dossiers, et surtout à parler d’une même voix pour aider à résoudre ces deux conflits. Pour ce faisant, le cadre existe, c’est celui du droit international, de la justice que, par ailleurs les Nations unies ont mis en évidence et voté à travers diverses résolutions, notamment celles du Conseil de sécurité.

     Les problématiques sécuritaires, notamment celle du terrorisme international, ont été passées en revue. Le Coordinateur de la lute anti-terroriste de l’UE, le Belge Giles de Kerchove, a exposé la stratégie de l’UE en matière de lutte antiterroriste et a déclaré que le prochain Conseil des ministres des Affaires étrangères prévu le 25 octobre se penchera sur le renforcement de la « stratégie de lutte antiterroriste de l’UE. » Pour lui, El Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a fait jonction avec les réseaux maffieux activant dans la bande du Sahel. Plus, l’AQMI tente de nouer des rapports avec les mouvements subversifs dans le delta du Nigéria, autant qu’avec des sectes d’inspiration religieuse au nord du pays. C’est toute l’Afrique de l’Ouest qui est menacée. Le responsable européen s’est interrogé sur l’absence d’un cadre de concertation entre les pays du Maghreb sur ces questions éminemment stratégiques.

     L’orateur a estimé que le nombre des terroristes dans l’arc du Sahel ne dépasse pas deux katibates (compagnies), soit entre 200 et 240 éléments. Par contre ils bénéficient d’une superficie gigantesque et difficile d’accès. M. Giles de Kerchove s’est dit « conscient que l’expertise algérienne est capitale dans l’élaboration d’une stratégie commune de lutte antiterroriste. Et l’Europe est prête à développer sa coopération avec les services de renseignements algériens. Enfin, tout en reconnaissant le travail fourni par le Centre africain d’études et de recherche anti terroriste d’Alger, ainsi que la toute nouvelle installation du Centre de renseignement conjoint qui regroupe l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, M. Giles de Kerchove, a estimé que les accords de l’Algérie et de la Libye concernant les « Touareg » sont mal appliqués et ne poussent pas les Touareg à leur adhésion.

     Car, selon lui, la coopération des populations touareg est primordiale dans toute stratégie de lutte dans les pays du Sahel. Dans le débat, la délégation algérienne a dénoncé l’absence, justement, d’une stratégie commune de l’UE dans la lutte antiterroriste. L’exemple du paiement des rançons pour la libération des otages européens pose un vrai problème. S’il est normal de vouloir sauver des vies humaines aux mains des terroristes quitte à payer des rançons, il faut aussi comprendre que ce n’est pas la solution à l’éradication du crime et du phénomène terroriste. Sans porter un jugement moral sur la méthode, la délégation algérienne a appelé l’UE à réfléchir comment sortir de la spirale dans laquelle veut l’entrainer l’AQMI et le crime organisé dans la région du Sahel.

     C’est l’argent des rançons payées par les Européens, et dont le montant a été estimé à 50 millions d’euros à ce jour par le Coordonateur de l’UE, qui permet l’achat des armes et des bombes qui tuent en Europe et ailleurs, ont fait remarquer les délégués algériens. Cette rencontre entre parlementaires européens et algériens a permis de lever les nombreuses incompréhensions et, surtout, de se dire des vérités, aussi difficiles et crues soient-elles. C’est le prix pour du rêve partagé d’une zone de paix et de prospérité tant souhaitée au Nord comme au Sud.

    par Notre Bureau De Bruxelles: M’hammedi Bouzina Med
    Le Quotidien d’Oran, 9/10/2010
  • Le Polisario appelle à décoloniser le Sahara occidental

    Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari, a lancé un appel au Conseil de sécurité afin d’assumer ses obligations quant au processus de décolonisation du Sahara occidental ainsi que la protection des droits de l’homme.

    Intervenant devant la 4e Commission de l’ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, le représentant sahraoui a affirmé que «les membres de l’ONU et, en particulier, ceux du Conseil de sécurité ont des obligations claires à remplir non seulement pour le processus de décolonisation, mais aussi pour la nécessité urgente d’instaurer un mécanisme permettant la protection et la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental».

     
    Il a de ce fait rappelé qu’»en dépit de l’injustice découlant de l’occupation illégale de notre pays et de la répression brutale que pratique le Maroc dans les territoires occupés, nous n’avons jamais insulté l’avenir», en indiquant que cette région mérite la paix et la stabilité pour relever les défis économiques et de sécurité auxquels elle fait face.

    L’Algérie solidaire 


    Les membres de la délégation algérienne invités à s’exprimer devant la 4e Commission de l’ONU ont appelé au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et l’organisation rapide d’un référendum d’autodétermination.

    Tour à tour, les représentants de l’Algérie ont exprimé leur inquiétude quant à la situation sahraouie. Tayeb Zitouni, maire d’Alger-Centre et vice-président du Comite exécutif des cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), a rappelé que «le peuple sahraoui ne revendique rien d’autre que l’application immédiate de cette même résolution et réclame la possibilité de choisir librement son destin, sans subir aucune influence de quelque partie que ce soit». 

    Qualifiant cette situation de «non-droit», bâtie sur une «terreur généralisée et organisée», elle est caractérisée, dit-il, par une «spoliation effrénée des ressources naturelles du Sahara occidental, hypothéquant l’avenir des générations futures».

    Pour leur part, Saïd Ayachi, vice-président du Cnasps, Maya Sahli, juriste et professeur à l’Institut diplomatique et des relations internationales d’Alger, et Noureddine Benbraham, commandant des Scouts musulmans algériens, ont plaidé le fait que le peuple sahraoui est «victime des pire violations des droits de l’homme» tout en regrettant que l’aide internationale est très insuffisante. 

    Les débats continuent toujours au sein de la Commission. Ainsi et après le groupe de Rio englobant les pays d’Amérique latine, ce sont ceux d’Afrique qui ont apporté leur soutien au droit des Sahraouis à l’autodétermination.
    Y. M.

    Le Jeune Indépendant, 9/10/2010

  • «Voir c’est mieux que d’écouter»

    Des images choquantes que Fihri niera sans doute, elles aussi, à moins de nous les raconter comme étant de la nouvelle vague des câlineries royales. 
    Le Maroc nie en bloc les misères faites aux populations sahraouies dans les territoires sahraouis qu’il occupe militairement depuis 1975. Pas plus tard que jeudi passé, Taïb Fassi Fihri parlait des «soi-disant atteintes aux droits de l’homme», dans les territoires occupés. Il nie alors que désormais, les forces du makhzen y brutalisent les ressortissants de l’UE, même les artistes lorsqu’ils osent manifester leur sympathie aux autochtones. Non seulement il nie, mais il use et abuse du mensonge, et colle ses tares à la RADP qui préfère lui opposer un silence pas très très algérien, mais quand même assez éloquent. R
    abat arrive toujours à dégoter des mercenaires politiques, particulièrement dans le monde occidental, prêts à témoigner pour assurer au monde que le makhzen n’est pas ce Lucifer hideux mais qu’il est le meilleur des anges. Mais qu’en sera-t-il maintenant qu’il y a El problemo, ce court métrage de 40 minutes réalisé clandestinement dans les agglomérations sahraouies sous occupation par une équipe de journalistes internationaux. 
    Les scènes parfois insoutenables saisies grâce à une caméra cachée montrent toute la sauvagerie mise par les forces coloniales dans les représailles systématiques des populations autochtones. Des images choquantes que Fihri niera sans doute, elles aussi, à moins de nous les raconter comme étant de la nouvelle vague des câlineries royales. De dérisoires «bienfaits», diraient les maîtres colonisateurs. 
    Mais comment réagissent les Sahraouis face à la brutalité du makhzen, face à l’occupation de leur pays, au pillage de ses ressources ainsi qu’au déni de leurs droits les plus élémentaires, dont celui de s’autodéterminer librement ? «Si le résultat de ce référendum (d’autodétermination, ndlr) sera l’indépendance, nous offrons alors au Maroc la possibilité de discuter des bases d’une relation bilatérale bénéfique dans les domaines économiques et de la sécurité, et ce comme un prélude à l’intégration du Maghreb», affirmait, jeudi dernier, le représentant du Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhara. 
    En fait, Boukhari ne dit pas autre chose que ce qu’avait dit le président Mohamed Abdelaziz au début des années 1990, lorsqu’il offrait au défunt roi Hassan II un partenariat privilégié en cas de victoire référendaire sahraouie.
    M. Z. ( mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Le Jeune Indépendant, 9/10/2010
  • Comment les amis de Mohamed VI traitent les citoyens marocains

    La politique de Sarkozy décomplexe les racistes

    Scène de racisme ordinaire en France ou nous revoilà revenus au délit de faciès et à la traque du « bougnoule ». La politique de Sarkozy a décomplexé les racistes de tout bord qui n’hésitent plus à verser leur haine sur tout ce qui s’apparente à un Arabe. Le plus grave est que cela vient maintenant de ceux qui devraient s’en tenir à l’humanité de leurs interlocuteurs, les médecins.Un praticien du sud de la France s’est cru revenu aux temps des colonies et a eu un comportement indigne de sa profession . »Sale arabe,dégages, tu me salis mon cabinet!» C’est ce qu’aurait déclaré un ophtalmologiste d’Aix-en-Provence à un patient d’origine marocaine, lui refusant une consultation, affirme France Info hier vendredi. 

     
    Mohamed Mazoir, 35 ans, ingénieur à Atmel à Rousset, a porté plainte pour violence et surtout pour discrimination et propos racistes, précise la radio. Il s’était rendu au centre médical l’Avancée, situé dans le centre ville, avec sa fille âgée de six ans, indique de son côté RTL. Une partie du personnel aurait confirmé les propos du praticien, qui devait être entendu hier vendredi par le commissariat d’Aix-en-Provence. «On a mis nos enfants dans une école catholique justement pour qu’ils sentent qu’il n’y a pas de différence entre les religions, qu’on est tous Français. Je ne sais pas expliquer ce qui est arrivé », a témoigné Mohammed sur RTL. L’Ordre des Médecins aurait également été saisi du dossier. 
     
    Selon RTL, le père a aussi adressé une lettre à Nicolas Sarkozy: «Nous n’avons rien à nous reprocher, écrit-il. Nous sommes des Français bien intégrés, tous nos voisins et nos collègues sont prêts à témoigner».
  • L’inquiétude de Médecins sans frontières

    La déportation massive de centaines de migrants subsahariens par le Maroc vers la frontière algérienne a été dénoncée par Médecins sans frontières ( MSF) qui s’inquiète sur le sort de ces migrants soumis aux traitements humanitaires et médicaux indignes, ce qui constitue une grave atteinte aux droits de l’Homme.

    Selon l’ONG Médecins sans frontières qui se dit indignée par « ces rafles forcées», des centaines de migrants, y compris des femmes et des enfants, ont été déportés vers un no man’s land à la frontière entre le Maroc et l’Algérie où ils ont été abandonnés de nuit sans eau ni nourriture. Ainsi, MSF a affirmé que 600 à 700 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été arrêtées lors d’opérations policières entre le 19 août et le 10 septembre dans plusieurs villes marocaines comme Oujda, Al-Hocieana, Nador, Tanger, Rabat, Casablanca et Fez. 

     
    Ces personnes ont été ensuite déportées à la frontière avec l’Algérie. Les forces de l’ordre marocaines ont fait irruption et ont procédé aux raids qui ont détruit, sans aucun état d’âme, les abris de fortune et campements d’immigrants clandestins avec des bulldozers, voire même avec des hélicoptères comme à Nador détruisant des tentes et les habitations des migrants. Ces actes régressifs des forces policières marocains-es sur ces migrants constituent une violation des droits de l’Homme. 
     
    Ces centaines de migrants capturés sont ensuite abandonnés à leur sort sans eau ni nourriture parmi eux des femmes enceintes, des femmes avec enfants en bas âge et des personnes souffrant de blessures liées directement ou indirectement aux rafles ou souffrant de problèmes de santé. Devant cette répression, ces migrants n’avaient de choix que de retourner à pied à Oujda ou de tenter de passer la frontière algérienne. Abandonnés dans cette zone au milieu de la nuit, face à d’éventuelles attaques des bandits et contrebandiers opérant dans cette région. Ceux qui ont réussi à rejoindre la ville de Oujda se retrouvent privés de leur argent et effets personnels. 
     
    Selon Jorge martin, chef de mission de MSF, qui était témoin avec son équipe des conséquence directes de ces rafles et expulsions en masse sur l’état de santé physique et morale des migrants, « une assistance médicale a été fournie a une femme qui avait accouché six jours avant, arrêtée par la police et qui dû passer cinq jours dans une cellule avec son nouveau-né. Elle a été ensuite reconduite à la frontière, mais elle a réussit à rejoindre Oujda ». Et il ajoute : « Le durcissement dans le cadre du contrôle migratoire au Maroc a un impact direct sur la santé et la dignité des migrants et des refugiés » . 
     
    L’état de santé est déplorable et très inquiétant pour ces migrant souligne les équipes MSF qui ont constaté une augmentation inquiétante des patients souffrant de problèmes de santé liés à la violence. Les chiffres sont éloquents : sur 186 patients qui ont reçu des soins médicaux de la part de MSF, 103 souffraient de lésions et de blessures provoquées par les violences commises lors de leurs arrestations. Face à cette répression sans limite des forces policières marocaines, MSF appelle les autorités marocaines à respecter leurs obligations dans l’application des mesures de contrôle migratoire. Le gouvernement doit respecter la dignité et l’intégrité des migrants et faire son possible pour éviter d’augmenter encore davantage leur vulnérabilité et leur insécurité. 
     
    Malgré que les lois marocaines stipulent que les femmes enceintes et les enfants et autres migrants vulnérables ne doivent pas être reconduits a la frontière, le Maroc persiste et outrepasse tous les lois et ne semble pas être décidé à collaborer avec le MSF qui tire la sonnette d’alarme. Le Maroc se dirige vers l’impasse face aux droits de l’Homme. Ces déportations de migrants subsahariens dans des conditions de santé déplorables à la frontière algérienne en est la preuve.

    Par : Mustapha LAOUER

    Le Midi Libre, 9/10/2010

  • Algérie-UE: Impasse politique ?

    L’Algérie et l’Union européenne se sont dit, mercredi et jeudi, sans complaisance, des vérités sur l’état de leur coopération.

    L’Algérie a annoncé, devant le Parlement européen, sa ferme décision de revoir les termes de l’Accord d’association, entré en vigueur en septembre 2005. L’Europe hésite. L’impasse politique est inévitable sans un réel effort des deux parties. A l’occasion de la dixième rencontre interparlementaire entre l’Union européenne et l’Algérie, qui s’est déroulée mercredi et jeudi, au siège du Parlement européen (PE) à Bruxelles, les deux partenaires se son livrés à une franche explication sur l’état de leur coopération, en particulier sur le bilan de l’Accord d’association UE- Algérie. Le débat a été rude, direct et sans concessions.

    Le ton a été donné dès le départ par Mme Leïla Ettayeb, sénatrice et présidente de la Commission de l’éducation et qui présidait la délégation algérienne: «8 ans après la signature de l’Accord d’association qui nous lie, notre industrie est encore faible, nos exportations vers l’UE sont, hors hydrocarbures, nulles et les facilités de déplacement, promises par l’Accord, à nos ressortissants vers l’Europe inexistantes» a-t-elle lancé, avant de préciser: «les parlementaires algériens demandent la révision et la rectification des termes de l’Accord d’association pour être dans un système de coopération de gagnant- gagnant.»    Elle n’omettra pas de faire un bref résumé sur la montée des «peurs» en Europe et le développement, à travers les médias, de discours stigmatisant l’immigration qui alimentent les amalgames entre islam, terrorisme, arabes etc.

     Elle a appelé, dans ce sens, les élus européens à s’impliquer et à intervenir dans les médias pour clarifier les choses et endiguer ces discours et clichés destructeurs qui minent les relations euromaghrébines et d’une manière générale les relations entre l’Europe et les pays du Sud. Prenant la parole, le directeur du commerce, en charge de la Méditerranée à la Commission européenne, le Français Delahousse a axé son intervention sur « la rigidité de l’économie algérienne » et a opéré une attaque en règle sur les dernières décisions du gouvernement algérien, en particulier les lois de finances de 2009 et 2010.

     Selon lui, ces mesures « sont une violation de l’Accord d’association ». Il a qualifié l’Accord de « léger, basé spécialement sur des aspects commerciaux ». Tout en critiquant les décisions algériennes, il ajoutera que les investissements européens en Algérie ont progressé de 90 % depuis l’entrée en application de l’Accord d’association en 2005.

     Il relèvera la faible diversification de l’économie algérienne et sa forte dépendance des hydrocarbures. Il fera part des « inquiétudes des entreprises européennes et informera qu’il va se rendre à la tête d’une délégation, la semaine prochaine en Algérie, pour faire part au gouvernement algérien des « inquiétudes européennes ». Enfin, il fera un parallèle avec les Accords de nos voisins maghrébins, le Maroc et la Tunisie, avec lesquels « des statuts de partenaires privilégiés » sont en négociation.

    LA PARTICULARITE ALGERIENNE

    C’est avec la même franchise et la même fermeté que le député (RND) Abdelkrim Harchaoui, par ailleurs ex- ministre des Finances en 1999, répondra aux griefs du responsable européen. « L’Algérie a respecté les termes de l’Accord d’association entre 2005, date de son entrée en application, et 2009.

     Les exportations européennes vers l’Algérie ont doublé, y compris dans le secteur des services. Par contre, c’est l’UE qui n’a pas respecté ses engagements » a-t-il affirmé. Il fera part des « inquiétudes » algériennes à son tour. « Depuis la levée progressive des barrières douanières, l’Algérie a fermé plus d’un million d’entreprises et licencié plus de 400.000 travailleurs » précisera-t-il, avant de s’interroger sur le pourquoi de ces ratés : « l’ouverture de notre marché a été brutale. Nous attendions des investissements – productifs- des Européens. Malheureusement, ils sont absents et l’Algérie est considérée comme un simple marché de consommations importées » dira-t-il en substance. Il reconnaîtra les faiblesses de la diversification de l’économie algérienne et sa faible compétitivité. Mais, l’aide et l’accompagnement de l’UE, attendus sur ces plans, ont manqué rappela-t-il. « Il faut comprendre l’angoisse des responsables algériens face une telle situation » dira-t-il. Répliquant au parallèle fait avec nos voisins marocains et tunisiens, M. Harchaoui tentera d’expliquer la « spécificité » algérienne. Il partira de la situation catastrophique héritée au lendemain de l’indépendance en 1962 en termes de pauvreté en ressources humaines (analphabétisme notamment) et une économie exsangue, pour finir avec les conséquences de la décennie rouge et les affres du terrorisme, en passant par la crise des années 1986 due à l’effondrement des cours du prix qui mettra l’Algérie en situation de cessation de paiement. « Mon pays a été abandonné, isolé durant plus de 10 ans par l’UE et l’Occident d’une manière générale » dira-t-il, avant de signaler que « les marchés financiers nous ont été fermés, malgré les recommandations du directeur général du FMI de l’époque M. Michel Camdessus ». L’orateur insistera sur le caractère social de l’Etat algérien pour des raisons historiques objectives. « Savez-vous que seul le budget de l’Etat assure les équilibres en Algérie ? Et que cette année par exemple, nous avons assuré la rentrée scolaire pour plus de huit millions d’élèves et de 1,3 million autres pour le cycle universitaire. L’Algérie qui n’avait qu’une seule université en 1962, dispose aujourd’hui de 47 universités » dira-t-il. Il rappellera que la santé comme l’éducation sont gratuites pour tous les Algériens. Ce sont ces « spécificités » algériennes qui font que l’Etat a un devoir de protection sociale et de premier responsable financier de construction des grandes infrastructures de base. C’est pourquoi l’Etat algérien souhaite, que pour son intégration à l’économe mondiale et la concurrence des marchés que l’UE tienne compte de ces aspects particuliers. C’est dans ce même ordre d’idée que le député (FLN) Mohamed Nadir Hamimid, ex-ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, a abondé. Il fera part de la volonté algérienne de s’engager fermement dans une modernisation tous azimuts. Il rappellera les volumes financiers des plans quinquennaux, notamment celui de 2O10 – 2014 avec plus de 286 milliards de dollars. « L’Algérie a besoin des entreprises et de l’expertise européennes » expliquera-t-il, mais avec quelques garanties et surtout un vrai engagement des Européens dans des investissements productifs. Ne pas se contenter du seul aspect du commerce et de la consommation en quelque sorte. Le débat ne s’est pas limité aux seuls aspects économiques.

     Les questions politiques et diplomatiques ont été abordées, parce qu’elles sont le vecteur d’encadrement de la coopération d’une manière générale.

    URGENCES POUR LE SAHARA OCCIDENTAL ET LA PALESTINE

    La délégation algérienne s’est dite consciente qu’une coopération euro-méditerranéenne ne peut avoir de sens ou réussir sans que la résolution des questions du Sahara occidental et de la Palestine. Et pour tout dire, l’Algérie n’est pas en droit d’abandonner un principe sacré, universellement admis et acté par le droit international, à savoir, le principe d’autodétermination des peuples dans le choix de leur avenir. « L’Algérie, s’est appliquée, à elle-même, le principe d’un vote d’autodétermination en juillet 1962. Elle a soutenu ce droit pour le Timor oriental chrétien, contre l’Indonésie musulmane » a déclaré Mme Leïla Ettayeb lors de son intervention. Elle a expliqué, qu’au delà des « relations cordiales et de fraternité avec le Maroc », l’Algérie ne peut se défaire de son principe de soutien au peuple sahraoui à son droit à se prononcer sur son avenir. Le député Abdelkader Bounekraf (FLN) a tenu à clarifier la position algérienne : « l’Algérie respectera la volonté des Sahraouis quelle qu’elle soit. Si les Sahraouis décident, par vote de rejoindre le Maroc, ce sera ainsi. Nous ne dictons pas le choix aux Sahraouis. » Les intervenants algériens ont insisté sur le lien entre la construction et le développement d’une authentique Union du Maghreb et la fin du conflit au Sahara occidental.  C’est, pareil pour la mise en place d’une zone de libre échange dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UPM).

     Sans la solution des questions sahraouie et palestinienne, l’avenir d’une coopération juste et profitable pour l’Europe comme pour le sud méditerranée est lourdement hypothéqué.

     Les députés et sénateurs algériens ont appelé à une plus grande implication politique et diplomatique de l’UE dans ces dossiers, et surtout à parler d’une même voix pour aider à résoudre ces deux conflits. Pour ce faisant, le cadre existe, c’est celui du droit international, de la justice que, par ailleurs les Nations unies ont mis en évidence et voté à travers diverses résolutions, notamment celles du Conseil de sécurité.

     Les problématiques sécuritaires, notamment celle du terrorisme international, ont été passées en revue. Le Coordinateur de la lute anti-terroriste de l’UE, le Belge Giles de Kerchove, a exposé la stratégie de l’UE en matière de lutte antiterroriste et a déclaré que le prochain Conseil des ministres des Affaires étrangères prévu le 25 octobre se penchera sur le renforcement de la « stratégie de lutte antiterroriste de l’UE. » Pour lui, El Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a fait jonction avec les réseaux maffieux activant dans la bande du Sahel. Plus, l’AQMI tente de nouer des rapports avec les mouvements subversifs dans le delta du Nigéria, autant qu’avec des sectes d’inspiration religieuse au nord du pays. C’est toute l’Afrique de l’Ouest qui est menacée. Le responsable européen s’est interrogé sur l’absence d’un cadre de concertation entre les pays du Maghreb sur ces questions éminemment stratégiques.

     L’orateur a estimé que le nombre des terroristes dans l’arc du Sahel ne dépasse pas deux katibates (compagnies), soit entre 200 et 240 éléments. Par contre ils bénéficient d’une superficie gigantesque et difficile d’accès. M. Giles de Kerchove s’est dit « conscient que l’expertise algérienne est capitale dans l’élaboration d’une stratégie commune de lutte antiterroriste. Et l’Europe est prête à développer sa coopération avec les services de renseignements algériens. Enfin, tout en reconnaissant le travail fourni par le Centre africain d’études et de recherche anti terroriste d’Alger, ainsi que la toute nouvelle installation du Centre de renseignement conjoint qui regroupe l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, M. Giles de Kerchove, a estimé que les accords de l’Algérie et de la Libye concernant les « Touareg » sont mal appliqués et ne poussent pas les Touareg à leur adhésion.

     Car, selon lui, la coopération des populations touareg est primordiale dans toute stratégie de lutte dans les pays du Sahel. Dans le débat, la délégation algérienne a dénoncé l’absence, justement, d’une stratégie commune de l’UE dans la lutte antiterroriste. L’exemple du paiement des rançons pour la libération des otages européens pose un vrai problème. S’il est normal de vouloir sauver des vies humaines aux mains des terroristes quitte à payer des rançons, il faut aussi comprendre que ce n’est pas la solution à l’éradication du crime et du phénomène terroriste. Sans porter un jugement moral sur la méthode, la délégation algérienne a appelé l’UE à réfléchir comment sortir de la spirale dans laquelle veut l’entrainer l’AQMI et le crime organisé dans la région du Sahel.

     C’est l’argent des rançons payées par les Européens, et dont le montant a été estimé à 50 millions d’euros à ce jour par le Coordonateur de l’UE, qui permet l’achat des armes et des bombes qui tuent en Europe et ailleurs, ont fait remarquer les délégués algériens. Cette rencontre entre parlementaires européens et algériens a permis de lever les nombreuses incompréhensions et, surtout, de se dire des vérités, aussi difficiles et crues soient-elles. C’est le prix pour du rêve partagé d’une zone de paix et de prospérité tant souhaitée au Nord comme au Sud.

    par Notre Bureau De Bruxelles: M’hammedi Bouzina Med
    Le Quotidien d’Oran, 9/10/2010