Mois : octobre 2010

  • Guerre secrète du renseignement marocain contre l’Algérie : le patron des services secrets marocains affirme qu’Echorouk le dérange au plus haut degré – 6e et 7e parties-

    Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

    Les plans préparés pour tenter de créer des tensions en Algérie constituent à la fois un aspect très important et très dangereux des modes opératoires des services secrets marocains. C’est même un axe autour duquel s’article tout le travail secret du renseignement du Makhzen. C’est dans ses sous-sols secrets que se décident des choses d’une extrême gravité, dont l’objectif est de maintenir l’attitude du Palais en l’état, combien même elle est sujette à des contestations populaires graves. 

    Préparation des plans pour attiser les tensions en Algérie

    La mobilisation d’agents traitants à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc constitue la première fixation du renseignement marocain. Ces agents sont « traités », orientés et mobilisés autour d’un ou de plusieurs objectifs, sur lesquels les agents sont tenus d’apporter des informations sans cesse mises à jour par le biais de rapports et de compte-rendu épisodiques ou réguliers.
    Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

    Pour le moment, nous ne disposons pas d’informations précises concernant ces réseaux, mais on sait bien –à la faveur de la fausse information de l’arrestation de cinq délégués du Polisario – qu’ils sont très actifs dans l’espionnage contre l’Algérie.

    Une autre fourberie est mise à contribution par les services secrets marocains pour venir à bout de l’Algérie : c’est l’utilisation à leur profit des opposants, des mécontents et des victimes de la décennie sanglante en Algérie. Pour ceux-là, ils mettent plusieurs circuits pour les attirer puis pour les utiliser dans des missions et des agendas précis.

    Le mode opératoire des services marocains envers ces personnages est de commencer à diffuser leurs contestations, désapprobations ou exigences. Des entretiens interviennent par la suite pour mener « l’opposant à déballer le sac ». La colère de cet opposant est évidemment mise à profit pour lui en faire dire plus et le pousser à dire même plus loin que sa pensée véritable. L’entretien est publié sous une forme qui donne toujours à croire qu’en Algérie, il existe une opposition sérieuse à la politique officielle de l’Etat, notamment concernant le Sahara occidental, position inchangée depuis 35 années.

    Chez les services secrets de Sa Majesté

    Dans un de mes périples marocains, j’ai eu à faire une rencontre « intéressante » avec les services secrets du Palais. Un jour, rendez-vous me fut donné. Lorsque je pointais, je trouvais un chauffeur à ma rencontre, lequel m’informa que notre ami commun l’attendait un peu plus loin. Je montais dans la voiture et me retrouva quelques minutes plus tard à l’intérieur d’une villa grand standing. Le chauffeur, d’une cinquantaine d’années, freina juste devant une porte gardée par trois hommes en civil, dont le commandant Ahmed, et de par les aspects coquets des lieux, j’en conclus que je devais être devant une résidence officielle de l’Etat.

    Je fus dispensé par le commandant de passer devant le scanner, mais je dus éteindre le téléphone dès l’entrée, car les directives étaient strictes en ce sens. Je ne dus pas attendre très longtemps, car cinq minutes seulement après m’avoir fait asseoir dans un salon, cinq hommes pointèrent devant moi, et je reconnus immédiatement celui qui devait être le patron des services secrets marocains : Mohamed Yassine Al Mansouri. Celui-ci devançait les autres et prit immédiatement la parole : « Bienvenue dans votre deuxième pays, le Maroc, bienvenue ! ». Le commandant me le présenta, et je confirmais qu’il s’agissait bel et bien du puissant patron des services marocains Mohamed Yassine Al Mansouri, un des hommes forts du pays, et un des plus proches collaborateurs de Sa Majesté le Roi Mohamed VI.

    Evidemment, j’ai été surpris et un peu désappointé par cette façon de faire, car personne ne m’avait prévenu de cette rencontre. Toutefois, Mohamed Yassine Al Mansouri fit vite de me rassurer que cela a été nécessaire pour des raisons évidentes de sécurité. Il dit aussi qu’il souhaitait personnellement cette entrevue après l’échec de la première rencontre à Lisbonne, s’attardant volontiers sur mes entretiens données à des chaines satellitaires qu’il dit apprécier et suivre avec tout l’intérêt possible.

    Il engagea la conversation dans le sens qu’il souhaitait, concernant ma situation en France et les conditions de mon séjour aussi. Il parla aussi de l’opposition algérienne à l’étranger, qu’il dit beaucoup respecter.

    Il chercha à connaître des détails de mes années dans l’armée, mais je dus lui affirmer qu’il s’agissait pour moi d’une période passé et d’un chapitre clos. Alors, il enchaina sur Boujerra Soltani, et me dit qu’il a suivi toutes les péripéties de l’affaire et qu’il était à mes cotés jusqu’à ce que je recouvre l’intégralité de mes droits dans cette affaire.

    Mon livre sur « le Déluge de corruption et l’avancée de Ben Laden en Algérie » a été aussi un de ses sujets de discussions, et il m’avoua avoir lu le livre avec beaucoup d’intérêt. Mais sa fixation a été plus sur les réunions de Genève concernant les manquements aux droits de l’Homme et l’incrimination de l’Algérie dans ces délits. Pour lui, c’est une avancée importante que l’Algérie soit incriminée dans des accusations pour tortures et disparitions forcés, et me demanda d’aider les gens qui veulent faire entendre leurs voix dans ce sens précis.

    Je me hasardais alors à lui poser une question relative au « Maroc de l’Est », qui revenait souvent dans la presse marocaine, et il me dit alors, qu’il était disposé à fermer les yeux sur ce sujet, « mais alors l’Algérie devrait aussi fermer les yeux sur les séparatistes et les rebelles du Sahara Marocain ». Pour ce faire, il dit qu’il avait sous la main des cartes de pression, comme par exemple faire sortir des dossiers encombrants sur les généraux au sujet du Sahara et sur le terrorisme international qui prend source à partir de l’Algérie ». Il dit enfin, qu’il respectait et aimait l’Algérie et le peuple algérien, mais qu’il aimait plus son pays, et que la question sahraouie était de toute évidence une question de souveraineté ».

    Concernant la possibilité que les Nations Unies contraignent les parties du conflit à aller vers une solution de l’autodétermination, il répondit à l’aise : « Cela ne se fera jamais, car les Nations Unies ne sont qu’une annexe entre les mains des grandes puissances, dont principalement les USA, et que Dieu merci !- les Américains sont nos alliés ».
     
    Avant de nous séparer, le sujet versa sur les médias, les querelles entre l’Algérie et l’Egypte à travers leurs journaux, et là, il montra de la colère envers les Egyptiens qui ont versé dans des insultes de bas étage contre les chouhada, mais fit vite de revenir à Echorouk, qui les « dérange au plus haut degré par son appui aux séparatistes», le qualifiant de « journal de fitna que les autorités algériennes ont tout intérêt à fermer », du moins « jusque après la coupe d’Afrique, pour atténuer les tensions entre les deux peuples ».

    Lorsque je lui dit que j’y écrivais de temps à autre, et que sa rédaction n’est pas aussi déplaisante qu’il le dit, il répondit : « Je le sais, mais ce journal ne publie pas tes écrits sur les séparatistes. En fait, ce journal veut seulement se donner l’air d’être une tribune qui donne la parole à tous ».
    Echourouk Online, 9/10/2010
  • Makhzen. Torture. Grima

    Le titre (ci-dessus) résume les trois « synonymes », loin d’être originaux , qui détermineraient l’identité d’une personne qui parle du Maroc comme d’un pays à peu près normal. Sur un plan strictement psychanalytique c’est intéressant. Vraiment. Brève explication : si tu dis Royaume en lieu et place de Makhzen; bavure policière au lieu de torture; garde-à-vue au lieu d’enlèvement; sahara ou sud marocain au lieu d’occidental; de certains progrès malgré certaines régressions, alors tu es forcément en quête du graal, ou pour rester dans le vocabulaire limite primitif : tu ne rêves que de grima. En plus clair, d’être récompensé par le dit « makhzen » pour vivre tranquillement jusqu’à la fin de tes jours.

    Simpliste et politiquement populiste. 

    Un individu, même marocain, peut en fonction de ce qu’il est, choisir de parler de son pays comme il le conçoit sans rien attendre de ce dernier. La raison est assez simple (et non simpliste) : il observe le monde, compare ce qui s’y passe avec le lieu où il vit et ce qu’il est. Il est généralement conscient que son pays est loin d’être parfait et exprime une opinion non pas pour faire plaisir ou s’attendre à être récompensé, mais par conviction. Il a lu quelques livres, visité quelques pays et pas seulement les sites touristiques, constaté que même la misère est stratifiée dans le monde, compris qu’il n’y aurait pas de dictature du prolétariat, et non plus pas de lutte des classes, observé le repli identitaire qui touche à peu près tous les pays de cette petite planète où le gap entre riches et pauvres se creuse de plus en plus, que la liberté d’expression dépend de qui l’on est et de ce que l’on exprime, etc…et il se dit qu’il n’existe pas de pays idéal. 

    En conclusion : autant vivre dans son pays ou ailleurs, cela n’a pas d’importance, en parler sans en avoir honte et surtout sans en attendre quoi que ce soit, parce qu’il n’existe une nouvelle fois pas de pays idéal. Peter Pan n’est qu’un adorable personnage fictif.

    Voilà, c’est tout.

  • Les autorités marocaines répriment une manifestation pacifique des diplômés sahraouis à Rabat

    Rabat (Maroc) 08/10/2010 (SPS) Les autorités marocaines ont réprimé jeudi une manifestation pacifique organisé par un groupe de diplômés chômeurs sahraouis qui devait avoir lieu devant le siège du ministère de l’Intérieur du Maroc à Rabat, a rapporté une source du ministère sahraoui des territoires occupés et des communautés.

    Les forces marocaines d’ »intervention rapide » ont intervenue « violemment » pour disperser les manifestants qui ont sillonné les rues de la capitale marocaine, pour réclamer leur droit au travail, a indiqué la même source.

    Cette intervention a fait au moins quatre arrestations parmi les diplômés sahraouis, il s’agit Majid Nzoula qui se trouvent actuellement en cas d’arrestation et Lahcen elmaghribi, Hicham Izgan et Souleiman Iich, libérés plus tard après quelques heures d’interrogatoires. 

    D’autres diplômés ont été blessés, Naima Tayar, Sahel Zahra, Abdel Hadi Rafiki et Hmednah Khansali, a ajouté la même source. (SPS)
  • Des parlementaires britanique appellent Londres à presser Rabat pour la libération des bagnards de Salé

    Londres, 09/10/2010 (SPS) Une délégation de parlementaires britanniques a remis vendredi a Londres une lettre au Premier ministre David Cameron lui demandant d’exercer des pressions diplomatiques sur Rabat en vue d’une libération inconditionnelle de trois détenus sahraouis. 

    Des artistes de renom notamment le cinéaste Ken Loach, qui a obtenu récemment la palme d’or, se sont joints à la délégation qui s’est rendue au 10 Downing street. 

    Les trois détenus sahraouis, en l’occurrence Brahim Dahane, Ali Salem Tamek et Hamadi Naciri, « n’ont commis aucun crime et doivent par conséquent être relâchés », lit-on dans la lettre parue dans le quotidien « The Gardian ». 

    Ils avaient été arrêtés il y a un an, jour pour jour, à Casablanca et accusés de trahison, un délit menant droit à la peine de mort. 

    Les trois activistes sahraouis sont détenus sans jugement ce qui a suscité la protestation et la condamnation de l’Observatoire des Droits de l’Homme et d’Amnesty International. 

    Par ailleurs, le directeur de la campagne de sensibilisation au problème sahraoui en Grande Bretagne, M. Stefan Simanowitz, a indiqué que « la situation de ces prisonniers illustre bien l’urgence de trouver une solution politique au problème oublié du Sahara Occidental qui dure depuis plus de trente ans ». 

    « Aujourd’hui, déclare-t-il, nous venons sensibiliser M. Cameron et le ministre des Affaires étrangères, M. Hague, pour soulever ce problème et faire pression sur ceux qui sont en train d’ignorer le Droit international et le blocage par le Maroc du referendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui ».Sahara Occidental-média (SPS)
  • Un activiste sahraoui des droits humains appelle depuis Napoli à la libération des prisonniers politiques sahraouis

    Napoli (Italie) 08/10/2010 (SPS) Le militant sahraoui des droits humains et ex prisonnier d’opinion, Yahzih Ettarrouzi, a appelé depuis Napoli à la libération des prisonniers politiques sahraouis des prisons marocains, notamment les trois qui se trouvent dans les bagnards de salé (Maroc) depuis une année sans jugement.

    M . Ettarouzi qui assistait à une conférence à Napoli autour de la solidarité avec le peuple sahraoui , a demandé à exercer des pressions sur le Maroc pour la libération d’Ali Salem Tamek, Ibrahim Dahan, Naasiri Hammadi, arrêtés depuis octobre dernier , à leur retour d’une visite de leur proche dans les camps de réfugiés sahraouis, ainsi que tous les prisonniers politiques sahraouis qui croupissent encore dans les prisons marocaines.

    Il a également insisté pour la création d’un mécanisme onusien devant garantir la protection des civils sahraouis sans défense se trouvant dans les territoires occupés du Sahara occidental de la répression marocaine.

    Dans ce contexte, le prisonnier politique sahraoui a parlé de son expérience dans les prisons marocaines au coté des six autres, dont les trois actuellement à Salé, arrêtés en en octobre 2009 pour avoir visité leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis et les territoires libérés de la RASD. (SPS)
  • Condamnation à Napoli des violations marocaines des droits de l’homme au Sahara occidental

    Napoli (Italie) 08/10/2010 (SPS) Le Maire de Napoli, Mme Rosa Lervolino a condamné les violations marocaines des droits marocain de l’homme au Sahara occidental, au cours du Symposium international de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui, tenue récemment à Naples, sous le thème : « Naples avec la lutte du peuple sahraoui « .

    Mme Rosa a réaffirmé nécessité de redoubler l’aide destiné au peuple sahraoui, rappelant que la ville de Napoli a toujours soutenu la résistance légitime du peuple sahraoui pour le recouvrement de son indépendance et son droit à Etat indépendant.

    Rappelant que sa municipalité avait octroyé à la militante sahraouies des droits humains, Aminetou Haidar, le statut de citoyenne d’honneur, Mme Rosa a demandé une protection internationale pour les Sahraouis et à accélérer la décolonisation du Sahara occidental.

    Cette ville accueille chaque année des enfants sahraouis dans le cadre du programme ‘vacances en paix’, a-t-elle ajouté, soulignant l’envoi d’une délégation de sa commune à New York pour défendre le droit du peuple sahraoui l’auto-détermination devant la Commission de décolonisation de l’ONU.

    Pour sa part, M. Nkkola Quatrano de l’Observatoire international du respect des droits de l’homme a parlé de la situation des droits humains dans les territoires occupés du Sahara Occidental, dénonçant les procès iniques contre les prisonniers politiques sahraouis par le Maroc en l’absence des conditions d’un procès équitable.

    De son côté, le représentant du Front Polisario en Italie, Mih Omar a relevé la nécessité d’exercer des pressions contre le Maroc afin de se conformer à la légalité internationale et à permettre au peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et l’indépendance, ainsi qu’à la protection des droits des citoyens sahraouis des territoires occupés à travers l’élargissement des pouvoirs de la MINURSO à cette mission.

    D’autre part, des films documentaires relatant la réalité les violations marocaines des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, au sud du Maroc et dans les sites, universitaires contre les manifestations pacifiques réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. (SPS)
  • Court métrage sur la souffrance du peuple sahraoui : Le film suscite émotion et indignation à Londres

    Le public londonien a eu, jeudi dernier, à découvrir les souffrances et le vécu quotidien des populations sahraouies dans les territoires occupées du Sahara Occidental. En effet, un court-métrage intitulé « El Problemo » (Le problème) retraçant le combat de ce peuple pour son autodétermination, diffusé jeudi soir dans une salle à Londres, a particulièrement ému le public présent suscitant également son indignation. 

    Ce film, réalisé à l’aide d’une caméra cachée par une équipe de journalistes internationaux, montre directement les horreurs et les pratiques courantes, d’une atrocité indescriptible, perpétrées au quotidien par l’armée et la police marocaines à l’encontre des Sahraouis. Les images sont si choquantes avec du sang, des enfants piétinés, des mères traînées au sol et battues à coups de « rangers » au visage, que certaines personnes dans la salle n’ont pu supporter de voir ainsi l’horreur en direct, a-t-on constaté sur place. Le tournage clandestin donne aussi la parole à des anciens détenus qui ont subi la barbarie de l’armée royale. 
    Les témoignages des Sahraouis qui interviennent dans ce film évoquent tous « la complicité de l’Espagne. Ils pointent également un doigt accusateur sur « le silence de la France ». D’autres citoyens encore s’indignent devant la camera: « Aucun pays au monde ne s’intéresse a nous, à l’exception notoire de l’Algérie qui soutient courageusement une cause juste ». Le film montre aussi la présence des soldats marocains à l’intérieur des écoles sahraouies, et fait un « zoom » sur le visage blême d’un enfant terrorisé par la vue, dans sa classe, d’hommes armés et en uniformes. 
    Sur le plan militaire, « El Problemo » retrace l’historique de la lutte du front polisario sur le terrain. Le débat qui suivi la projection de ce film d’une quarantaine de minutes, a été particulièrement instructif. La situation des Droits de l’Homme au Sahara Occidental est « inadmissible », ont jugé la plupart des intervenants. Le film a obtenu en 2010 un prix d’Amnesty international à San Sebastian et un autre prix à Oslo. 
    Le Midi Libre, 9/10/2010
  • Les Sahraouis demandent à l’ONU d’assumer ses obligations

    Le représentant du Front Polisario aux Nations unies, M. Ahmed Boukhari, a appelé jeudi les membres de l’ONU, et en particulier les membres de son Conseil de sécurité, à assumer leurs obligations quant au processus de décolonisation du Sahara Occidental et à la protection des droits de l’homme. «Les membres de l’ONU, et en particulier les membres du Conseil de sécurité, ont des obligations claires à remplir non seulement pour le processus de décolonisation, mais aussi pour la nécessité urgente d’instaurer un mécanisme permettant la protection et la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental», a soutenu M. Boukhari lors de son intervention devant la 4e Commission de l’ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation.

    Cette commission de l’ONU auditionne depuis mardi dernier un grand nombre de pétitionnaires de plusieurs pays (Algérie, Etats-Unis, Europe, Afrique…) qui ont appelé au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental et à l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous la supervision de l’ONU.

    «En dépit de l’injustice découlant de l’occupation illégale de notre pays et de la répression brutale que pratique le Maroc dans les territoires occupés, nous n’avons jamais insulté l’avenir. Cette région mérite la paix et la stabilité pour relever les défis économiques et de sécurité auxquels elle fait face. D’où la nécessité de résoudre ce conflit », a-t-il fait valoir.

    Rappelant que l’ONU avait clairement établi que le peuple du Sahara Occidental avait le droit à l’autodétermination, le représentant du Front Polisario a soutenu que, compte tenu de ce principe et après une guerre sanglante de 16 ans, le Front Polisario et le Maroc ont conclu un accord pour résoudre le conflit, en vertu duquel la solution est soit l’indépendance, soit l’intégration, et ce à travers un référendum organisé et supervisé par les Nations unies en coopération avec l’Union africaine (UA). Cette solution et la voie qui y mène ont été approuvées par le Conseil de sécurité en 1991, 1997 et 2003, a-t-il rappelé, en regrettant que le Maroc n’ait pas respecté ses propres engagements et obligations et a décidé de faire «dérailler» tous les efforts de l’ONU. «Mais en dépit de l’injustice prolongée provenant de l’occupation illégale de notre pays et la répression brutale pratiquée par le Maroc dans les territoires occupés, nous n’avons jamais insulté l’avenir. Cette région mérite la paix et la stabilité qui sont nécessaires pour relever les défis économiques et de sécurité auxquels elle fait face. D’où la nécessité de résoudre le conflit du Sahara Occidental », a fait valoir le représentant du Front Polisario.

    Sur ce point, il a souligné que «le Maroc, qui veut l’annexion du Sahara Occidental à travers ce qu’il appelle la +proposition d’autonomie+, estime que le processus de négociation en cours, dirigé par l’ambassadeur Christopher Ross, devrait servir uniquement et exclusivement à cette fin, et est allé jusqu’à déclarer publiquement que le Conseil de sécurité et la communauté internationale considéraient comme +sérieuse et crédible+ sa proposition».

    Devant la commission onusienne de décolonisation, le représentant du Front Polisario a tenu à souligner que la position du Maroc était «totalement sans fondement» et que «ni le Conseil de sécurité ni l’Assemblée générale n’ont affirmé que la proposition d’autonomie était sérieuse et crédible».

    Le Quotidien d’Oran, 9/10/2010
  • Court métrage sur la souffrance du peuple sahraoui : Le film suscite émotion et indignation à Londres

    Le public londonien a eu, jeudi dernier, à découvrir les souffrances et le vécu quotidien des populations sahraouies dans les territoires occupées du Sahara Occidental. En effet, un court-métrage intitulé « El Problemo » (Le problème) retraçant le combat de ce peuple pour son autodétermination, diffusé jeudi soir dans une salle à Londres, a particulièrement ému le public présent suscitant également son indignation. 

    Ce film, réalisé à l’aide d’une caméra cachée par une équipe de journalistes internationaux, montre directement les horreurs et les pratiques courantes, d’une atrocité indescriptible, perpétrées au quotidien par l’armée et la police marocaines à l’encontre des Sahraouis. Les images sont si choquantes avec du sang, des enfants piétinés, des mères traînées au sol et battues à coups de « rangers » au visage, que certaines personnes dans la salle n’ont pu supporter de voir ainsi l’horreur en direct, a-t-on constaté sur place. Le tournage clandestin donne aussi la parole à des anciens détenus qui ont subi la barbarie de l’armée royale. 
    Les témoignages des Sahraouis qui interviennent dans ce film évoquent tous « la complicité de l’Espagne. Ils pointent également un doigt accusateur sur « le silence de la France ». D’autres citoyens encore s’indignent devant la camera: « Aucun pays au monde ne s’intéresse a nous, à l’exception notoire de l’Algérie qui soutient courageusement une cause juste ». Le film montre aussi la présence des soldats marocains à l’intérieur des écoles sahraouies, et fait un « zoom » sur le visage blême d’un enfant terrorisé par la vue, dans sa classe, d’hommes armés et en uniformes. 
    Sur le plan militaire, « El Problemo » retrace l’historique de la lutte du front polisario sur le terrain. Le débat qui suivi la projection de ce film d’une quarantaine de minutes, a été particulièrement instructif. La situation des Droits de l’Homme au Sahara Occidental est « inadmissible », ont jugé la plupart des intervenants. Le film a obtenu en 2010 un prix d’Amnesty international à San Sebastian et un autre prix à Oslo. 
    Le Midi Libre, 9/10/2010
  • Les Sahraouis demandent à l’ONU d’assumer ses obligations

    Le représentant du Front Polisario aux Nations unies, M. Ahmed Boukhari, a appelé jeudi les membres de l’ONU, et en particulier les membres de son Conseil de sécurité, à assumer leurs obligations quant au processus de décolonisation du Sahara Occidental et à la protection des droits de l’homme. «Les membres de l’ONU, et en particulier les membres du Conseil de sécurité, ont des obligations claires à remplir non seulement pour le processus de décolonisation, mais aussi pour la nécessité urgente d’instaurer un mécanisme permettant la protection et la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental», a soutenu M. Boukhari lors de son intervention devant la 4e Commission de l’ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation.

    Cette commission de l’ONU auditionne depuis mardi dernier un grand nombre de pétitionnaires de plusieurs pays (Algérie, Etats-Unis, Europe, Afrique…) qui ont appelé au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental et à l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous la supervision de l’ONU.

    «En dépit de l’injustice découlant de l’occupation illégale de notre pays et de la répression brutale que pratique le Maroc dans les territoires occupés, nous n’avons jamais insulté l’avenir. Cette région mérite la paix et la stabilité pour relever les défis économiques et de sécurité auxquels elle fait face. D’où la nécessité de résoudre ce conflit », a-t-il fait valoir.

    Rappelant que l’ONU avait clairement établi que le peuple du Sahara Occidental avait le droit à l’autodétermination, le représentant du Front Polisario a soutenu que, compte tenu de ce principe et après une guerre sanglante de 16 ans, le Front Polisario et le Maroc ont conclu un accord pour résoudre le conflit, en vertu duquel la solution est soit l’indépendance, soit l’intégration, et ce à travers un référendum organisé et supervisé par les Nations unies en coopération avec l’Union africaine (UA). Cette solution et la voie qui y mène ont été approuvées par le Conseil de sécurité en 1991, 1997 et 2003, a-t-il rappelé, en regrettant que le Maroc n’ait pas respecté ses propres engagements et obligations et a décidé de faire «dérailler» tous les efforts de l’ONU. «Mais en dépit de l’injustice prolongée provenant de l’occupation illégale de notre pays et la répression brutale pratiquée par le Maroc dans les territoires occupés, nous n’avons jamais insulté l’avenir. Cette région mérite la paix et la stabilité qui sont nécessaires pour relever les défis économiques et de sécurité auxquels elle fait face. D’où la nécessité de résoudre le conflit du Sahara Occidental », a fait valoir le représentant du Front Polisario.

    Sur ce point, il a souligné que «le Maroc, qui veut l’annexion du Sahara Occidental à travers ce qu’il appelle la +proposition d’autonomie+, estime que le processus de négociation en cours, dirigé par l’ambassadeur Christopher Ross, devrait servir uniquement et exclusivement à cette fin, et est allé jusqu’à déclarer publiquement que le Conseil de sécurité et la communauté internationale considéraient comme +sérieuse et crédible+ sa proposition».

    Devant la commission onusienne de décolonisation, le représentant du Front Polisario a tenu à souligner que la position du Maroc était «totalement sans fondement» et que «ni le Conseil de sécurité ni l’Assemblée générale n’ont affirmé que la proposition d’autonomie était sérieuse et crédible».

    Le Quotidien d’Oran, 9/10/2010