Mois : octobre 2010

  • Le peuple sahraoui déterminé à poursuivre sa lutte «pacifique»

    Le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique, M. Abdelkader Taleb Omar, a affirmé que le conflit opposant son pays à l’occupant marocain va à l’encontre de la stabilité dans la région du Maghreb.

    La célébration du 35e anniversaire de la proclamation de l’Union nationale sahraouie s’est déroulée dans la localité de Mijek, située dans le sud-est du Sahara Occidental (territoires libérés). Le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique, M. Abdelkader Taleb Omar, dans son allocution d’ouverture, hier mardi, des festivités commémoratives de l’évènement, a affirmé que le conflit opposant son pays à l’occupant marocain va à l’encontre de la stabilité dans la région du Maghreb. Il a, de ce fait, exprimé son regret face à la situation dans laquelle est plongée la région à cause du refus du Maroc de respecter les résolutions du Conseil de sécurité et permettre la tenue d’un référendum d’autodétermination. 

     
    En outre, a-t-il indiqué, « le Maroc continue de tourner le dos aux droits légitimes des Sahraouis dans le recouvrement de leur indépendance et liberté ». La persistance du statut quo n’arrange aucune des parties, ni ne peut permettre une stabilité dans la zone du Sahel, a-t-il dit. Le conflit du Sahara Occidental bloque le processus de coopération entre les pays maghrébins, notamment en matière de lutte contre la criminalité, le terrorisme et la contrebande, a estimé le haut responsable de la RASD. En 35 ans de lutte, le peuple sahraoui, a-t-il affirmé, dispose de nombreux acquis qui lui permettent, aujourd’hui, de faire face à l’occupant marocain, dans la légalité et le respect des lois internationales. « Nous pouvons constater, aujourd’hui, les grands acquis et réalisations du peuple sahraoui au long des 35 années de lutte contre l’occupation marocaine », a-t-il dit à ce propos. 
     
    M. Abdelkader Taleb Omar n’a pas manqué de rappeler à l’occupant marocain la détermination de son peuple à poursuivre son combat «pacifique ». Un combat que, a-t-il ajouté, les forces coloniales tentent de décréditer, mais vainement. « Le Maroc a essayé, à maintes reprises, et ce, depuis la trêve en 1991 et l’annonce du cessez-le-feu, de nous combattre sur plusieurs fronts, diplomatique, médiatique et sécuritaire, dans l’objectif d’exercer une pression sur nous, utilisant tous les moyens et appareils dont il dispose afin d’intenter à la cohésion de notre front interne », a-t-il souligné. « Le peuple sahraoui est proche de son objectif et l’ennemi accentue son entêtement mais aussi en répandant son venin pour cacher ses échecs » a-t-il poursuivi. Le Premier ministre de la RASD a, à cet effet, tenu à affirmer que « le peuple sahraoui reste favorable aux solutions démocratiques et à un contrôle internationale des droits de l’Homme », en particulier dans les territoires occupés. Dans ce cadre, M. Taleb Omar a appelé les institutions internationales et l’ONU à faire pression sur le gouvernement marocain afin de l’amener à respecter la légalité internationale. 
     
    Un hommage a été rendu aux prisonniers sahraouis détenus dans les geôles marocaines. Ces derniers, rappelons-le, sont pour la plupart détenus de manière illégale risquant la peine de mort à tout instant sans qu’aucune cour ose prononcer leur jugement. Les festivités ont été marquées par la participation exceptionnelle d’une délégation de 13 activistes des droits de l’Homme venus des territoires occupés. Cette délégation, a-t-on constaté sur les lieux, a bravé tous les obstacles et défier l’occupant marocain en se rendant sur les territoires libérés. Plusieurs activités sont prévues au courant de ce 35e anniversaire, entre autres l’organisation d’un séminaire de la communauté nationale sahraouie établie à l’étranger et présente en force à Mijek.

    La lutte contre le crime organisé, credo de l’armée sahraouie 

     
    Le commandant de la 3e région militaire de l’Armée populaire de libération sahraouie (ALPS), Hamdi Khalil Miara, a souligné, mardi à Mijek, que les unités militaires de sa région coopèrent avec la représentation de la MINURSO dans « le respect mutuel » et joue un rôle « efficace » dans la lutte contre le trafic et le crime sous toutes ses formes, à l’instar de la contrebande et l’émigration clandestine. Le commandant Hamdi, qui passait en revue un détachement militaire de la 3e région militaire de l’ALPS, en compagnie du Premier ministre sahraoui, M. Abdelakader Taleb Omar, à l’occasion de la commémoration du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui, a mis l’accent sur la coopération dans un « respect mutuel » entre les unités militaires installées à Mijek et le représentation de la Minurso, soulignant que « les unités de la Gendarmerie nationale joue un rôle efficace sur le terrain de la lutte contre le crime transnational, à l’image du trafic sous tous ses formes, la contrebande et l’émigration clandestine ».

    Par : notre envoyé spécial à Mijek (territoire libérés du Sahara Occidental) Massinissa Benlakehal
    Le Midi libre, 13/10/2010
  • L’ONU réaffirme le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui

    Les débats de la 4e commission de l’ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation ont été couronnés lundi à New York par l’adoption de plusieurs projets de résolution, dont celui réaffirmant le droit à l’autodétermination du Sahara occidental.

    Un projet de décision, par lequel l’assemblée générale proclamerait la période 2011-2020 troisième décennie internationale de l’élimination du colonialisme, a été également adopté.

    L’adoption de la résolution sur le Sahara occidental a été suivie par l’annonce de la tournée qu’effectuera l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région à partir du 18 octobre, en vue de parvenir à un règlement du conflit du Sahara occidental.

    Lors de la dernière journée des débats au sein de la commission onusienne de décolonisation, plusieurs pays ont réitéré leur appel pressant pour parvenir à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.

    Dans son intervention, l’ambassadeur permanent de l’Algérie à l’ONU, Mourad Benmehidi, a souligné qu’en Afrique, le peuple du Sahara occidental attendait toujours de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination dans des conditions de régularité, de liberté et de probité internationalement garanties.

    Sur ce point, il a regretté que la question du Sahara occidental soit une question de décolonisation qui «n’a pas été dûment menée à son terme».
    Seul un référendum libre…

    L’ambassadeur algérien a fait valoir que les Etats d’Afrique ont œuvré avec constance au rétablissement du peuple du Sahara occidental dans ses droits.

    «C’est-là tout le sens du message que l’Union africaine a voulu adresser au moment de la proclamation de l’année 2010, année de la paix en Afrique», a-t-il noté.

    «L’Union africaine, assumant pleinement ses responsabilités au regard de la situation au Sahara occidental, a appelé à l’intensification des efforts en vue de la tenue d’un référendum pour permettre au peuple sahraoui de choisir entre l’option de l’indépendance et celle de l’intégration dans le royaume du Maroc», a-t-il relevé.

    Faisant référence à la résolution 1754, adoptée en 2007 par le Conseil de sécurité en vue de relancer les négociations «sans conditions préalables» afin de sortir le conflit du Sahara occidental de l’impasse, M. Benmehidi a souligné que cette résolution reposait sur un équilibre nécessitant qu’une égale attention soit accordée aux propositions respectives du Maroc et du Front Polisario.

    A ce propos, il a affirmé qu’il était bien connu que des divergences d’interprétation sur la finalité des négociations ont accaparé tous les efforts lors des quatre premières séries de négociations formelles. Cependant, a-t-il ajouté, à l’instar de la communauté internationale,

    «l’Algérie se réjouit de la reprise en août 2009 et en février 2010 des pourparlers informels préparatoires destinés, avant de nouvelles négociations formelles, à aplanir les divergences qui n’ont rien d’insurmontable dès lors que les deux parties (Maroc et Front Polisario) ont initialement souscrit à l’objectif de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».

    M. Benmehidi a aussi rappelé que l’Algérie avait participé à ces pourparlers «en tant que pays observateur et voisin, conformément aux termes de référence établis par le secrétaire général».

    Il a soutenu que l’Algérie apportera son soutien à la mise en œuvre de mesures permettant d’établir la confiance entre les deux parties et renouvelait son appel aux Nations unies et aux membres de la communauté internationale en vue de les élargir au domaine de la surveillance des droits de l’homme.

    Soutien de l’Afrique du Sud, de l’Ouganda, de la Zambie et de l’Equateur à l’autodétermination
    Au cours des débats sur la question de la colonisation du Sahara occidental, l’ambassadeur permanent de l’Afrique du Sud, Baso Sangqu, a déploré que 50 ans après l’adoption par l’assemblée générale de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, les Nations unies restaient engluées dans des délibérations sans fin sur le «fardeau honteux du colonialisme».

    Il a ajouté que la promesse contenue dans la charte et la déclaration n’avait pas encore été pleinement respectée en ce qui concerne l’Afrique, du fait de la situation au Sahara occidental, «dernière colonie d’Afrique».

    Il a souligné que l’Afrique du Sud était préoccupée par la poursuite de l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc, rappelant les avis de la Cour internationale de justice (CIJ) et du conseiller juridique des Nations unies qui, tous deux, ont rejeté les prétentions territoriales du Maroc sur le territoire.

    Il s’est également dit «inquiet» de la poursuite des violations des droits de l’homme au Sahara occidental, notamment celles perpétrées sous le couvert de la lutte contre le terrorisme, appelant en ce sens le Haut commissariat aux droits de l’homme à étudier «plus attentivement» ces violations.

    «Nous trouvons étrange que le deux poids, deux mesures persiste lorsque des atrocités dans de nombreuses régions du monde sont condamnées, mais que le silence soit gardé sur celles qui sont commises au Sahara occidental», a-t-il martelé, en condamnant toute exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental qu’il a qualifiée d’«illégale».

    Pour sa part, le représentant permanent de l’Equateur à l’ONU, Diego Morejon, a souligné le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Le représentant de la Zambie, Muyambo Sipangune, a réaffirmé, quant à lui, son soutien aux plans de l’Union africaine et des Nations unies concernant le Sahara occidental, souhaitant que les efforts de la commission puissent accélérer le processus menant à l’exercice de l’autodétermination par le peuple du Sahara occidental.

    De son côté, l’ambassadeur de l’Ouganda auprès des Nations unies, Ruhakana Rugunda, a constaté «avec regret» que le Sahara occidental soit le dernier territoire du continent africain dont la décolonisation n’a toujours pas été achevée.

    Il a souligné que son pays appuyait le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, tout en exprimant ses préoccupations pour les violations répétées des droits de l’homme au Sahara occidental.

    En outre, il a également demandé au Maroc d’engager des négociations constructives qui ouvrent la voie à un référendum d’autodétermination, tout en réaffirmant le plein soutien de son pays à tous les efforts internationaux visant à éliminer toutes les formes de colonialisme.

  • Guerre secrète du renseignement marocain contre l’Algérie : création et gestion des zones-grise – 8e partie –

    Les renseignements veulent également enrôler des militaires ou des employés dans l’armée ou la sécurité à Tindouf afin d’obtenir des informations sur les mouvements des dirigeants Front et de l’armée du Polisario. Ils cherchent même à connaitre les différents dossiers qui se posent à la sécurité algérienne à Tindouf, qu’il s’agisse de terrorisme, banditisme, corruption ou autre. 

    Les renseignements marocains font tout leur possible pour infiltrer les sahraouis que ce soit dans la région ouest ou dans les camps de Tindouf. A l’intérieur en revanche, où le Makhzen perpètre des crimes humanitaires, c’est un peuple poursuivi par un terrible agenda conçu par les renseignements. Jamais je n’en ai vu de pareil qu’en découvrant les coulisses à Dakhla. Les informations que j’ai pu obtenir de par mon expérience est que les renseignements marocains activent sur trois fronts pour infiltrer les camps de Tindouf: D’abord, ils s’emploient à recruter des réfugiés sahraouis surtout les responsables, pour exécuter des évasions collectives afin que le Makhzen puisse appuyer sa théorie sur la situation des réfugiés et l’allégeance au royaume. Ensuite, ils poussent à la rébellion civile contre la direction du Polisario pour embobiner l’opinion publique internationale sur ce qui se passe dans les camps. Moi-même, j’ai visité ces camps et j’étais pour leur fermeture. Mais lorsque je me suis rendu dans les territoires occupés, j’ai acquis la conviction que ces camps étaient un salut pour les sahraouis.

    Les renseignements veulent également enrôler des militaires ou des employés dans l’armée ou la sécurité à Tindouf afin d’obtenir des informations sur les mouvements des dirigeants Front et de l’armée du Polisario. Ils cherchent même à connaitre les différents dossiers qui se posent à la sécurité algérienne à Tindouf, qu’il s’agisse de terrorisme, banditisme, corruption ou autre.

    Le troisième front a trait aux groupes terroristes qui activent dans le Sahel et le Sahara dans la région proche de la Mauritanie. Les services essaient d’impliquer des sahraouis dans les actes de kidnappings suivis de demandes de rançon, le trafic d’armes, de mines et d’explosifs.
    «Des efforts sont aussi consentis pour convaincre les sahraouis de fuir les camps vers le Maroc, directement ou via la Mauritanie, afin de les utiliser dans le cadre de la campagne pour l’autonomie que veut imposer le Maroc. Le Maroc veut, en fait, faire croire que les réfugiés à Tindouf sont séquestrés, qu’ils soutiennent l’autonomie et refusent les requêtes du Front Polisario. Il veut justifier également ses positions en abordant le drame humanitaire dans les camps».

    «Par ailleurs, les renseignements marocains œuvrent à créer des conflits tribaux et politiques dans les camps et les territoires libérés soumis à l’autorité du Polisario en envoyant des agents qui incitent aux affrontements; des démarches qui visent à ébranler la stabilité et la crédibilité des dirigeants sahraouis».

    «J’ai eu affaire à des maghrébins avec lesquels j’étais en contact et convaincu qu’ils travaillaient pour les renseignements. Ils cherchaient au moins, à savoir ce que je savais, notamment des informations relatives à l’armée, l’armement, la position des casernes, des radars, les noms d’officiers en activités ou autres officiers influents qui pourraient avoir un rôle actif prochainement sur la scène des dirigeants, ou encore des informations sur des militaires qui vivent dans des conditions sociales précaires ou qui ont une situation exceptionnelle comme des dettes auprès de la banque».

    «J’ai compris alors que ces informations seraient transmises aux renseignements qui eux tenteront d’arriver aux noms que j’aurais cité. Cependant, par conscience, vigilance et souci de garder les secrets de l’institution dont j’ai fait partie un jour, j’ai toujours affirmé que je n’en savais rien et si jamais des informations mettant en péril la sécurité de la région du Maghreb m’étaient parvenues, je n’aurais pas hésité à les rendre publiques, qu’elles aient impliqué l’Algérie, le Maroc ou un autre pays».

    Anouar Malek raconte qu’après les réfugiés sahraouis, les renseignements marocains s’intéressaient à tout ce qui avait trait à la période des années quatre-vingt-dix et la guerre de l’armée contre les terroristes, particulièrement les ratissages, la position des katibat lors des massacres collectifs notamment ceux de Bentalha, Rais, Beni Messous et Ramka… «Selon des informations que j’ai pu recueillir en France, le Maroc a discrètement joué un rôle dans le fameux « Qui tue qui ? », à travers des informations qu’il a fait parvenir aux renseignements français et certains cercles relevant de l’Internationale Socialiste qui a eu un important rôle dans les accusations portées à l’institution militaire. Moi-même, j’ai pu voir que les questions posées dans des documents étaient l’œuvre de marocains ne serait-ce qu’à travers les dates écrites en arabe, du dialecte marocain pour les mois…».

    La fausse tentative d’assassinat de Ferhat M’henni

    Parmi les multiples tentatives d’induire l’opinion en erreur, celles, très graves, d’assassiner des têtes d’affiche, des personnalités connues. Dans ce volet, le renseignement marocain avait décidé un jour d’assassiner l’opposant algérien Ferhat M’henni, initiateur d’une conception farfelue d’autonomie de la Kabylie, chose farouchement rejeté autant par l’Etat que par le peuple, dont les Kabyles eux-mêmes.

    Pour ce faire, le site « Hespresse » a commencé à faire le lit de pareille éventualité, en publiant un entretien avec un pseudo-chercher dénommé Dimitri Demby, sous le titre accrocheur de « les jours de Ferhat M’henni sont-ils en danger ? ». Evidemment, le texte donne à croire que l’Etat algérien cherche à neutraliser le chanteur par tous les moyens, quitte à l’assassiner. 


    «Les services secrets marocains usent, entre autres, d’une stratégie dans leur guerre contre l’Algérie en tentant de contacter d’anciens éléments des services algériens quelle qu’ait été leur poste ou leurs responsabilités afin de bénéficier des informations en leur possession et qu’ils ont réussi à passer aux renseignements algériens».

    «Les barbouzes marocains œuvrent à arriver aux éléments actifs qui avaient un rôle important lors de la décennie sanglante ou ceux qui sont toujours en service spécial sur le sol marocain ou européen, dans le but de les engager comme agents doubles afin d’arriver jusqu’aux sphères secrètes des services algériens. Ils tentent aussi de les abuser en laissant filtrer des pseudo-informations qu’ils veulent faire parvenir à Alger».

    «Par ailleurs, les services de renseignements marocains veillent à établir un contact avec les ex-officiers des services secrets algériens qu’ils soient à la retraite ou qu’ils aient quitté leur emploi pour diverses raisons afin de les recruter, surtout ceux qui se sont vus démis de leurs fonctions pour faute professionnelle. Et les cas prennent plus d’importance si le licenciement a trait à des dossiers de sécurité ou des enquêtes de malversations dans les hautes sphères du pouvoir ».

    «Selon les informations en ma possession, les renseignements marocains ont échoué, n’ayant pu atteindre leurs objectifs même s’ils ont pu enrôler quelques agents dont le nombre se compte sur les doigts d’une seule main, un ex-agent qui vit en Grande-Bretagne, deux ex-soldats qui sont actuellement au Maroc dont un soi-disant ex-officier dans les renseignements. Malgré cela, les services secrets marocains craignent encore le coté algérien et demeurent vigilants pour tout ce qui vient de leurs homologues algériens. C’est ainsi qu’ils ont piégé une de leurs nouvelles recrues dans une histoire imaginaire exécutée par des algériens qui se proclament de l’opposition».

    «Si nous avons indiqué auparavant que les renseignements marocains tentent d’infiltrer le coté algérien par des réseaux existant sur son territoire, même s’il est difficile d’arriver au sein du dispositif, ils ont un réseau de marocains qui résident légalement et ne suscitent aucune suspicion. Mes informations font état d’agents marocains se faufilant au travers des frontières par des voies utilisées par les trafiquants de drogue et de marchandises et parfois s’introduisent en Algérie sous une fausse identité algérienne».

    «Dans le même contexte, dans le but d’espionner, exécuter des missions de sécurité et de renseignements, le tribunal de Bechar avait condamné en octobre 2008 le dénommé (S.Aziz) à 12 ans de prison pour espionnage notamment et collecte d’informations inhérentes à la défense nationale au profit d’un Etat étranger. Ce jeune de 22 ans avait été arreté en mai 2008 à bord d’un moto dans la région de Hassi El Maleh, daïra d’Oum Lassel dans de la wilaya de Tindouf. Il avait reconnu avoir été envoyé par le dénommé Mohammed El Ghadri, membre de la gendarmerie royale, pour récolter des informations sur l’armée algérienne et les positions du Polisario, en contrepartie de 200 dirhams». «Fait étrange, c’est l’accusé lui-même qui a dit qu’il s’appelait Aziz et n’avait en sa possession aucune pièce d’identité. Les autorités marocaines ne se sont pas inquiétées non plus de la situation de leur ressortissant Rédha Touidjni dont nous parlerons ultérieurement».
    Echourouk Online, 9/10/2010
  • Nouvelle tournée de Christopher Ross dans le Maghreb

    L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, effectuera une tournée dans la région le 18 octobre dans le cadre des efforts des Nations unies en vue de parvenir à un règlement du conflit du Sahara occidental.

    Au cours de sa visite dans la région, M. Ross mènera des consultations avec les parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, et les Etats voisins, l’Algérie et la Mauritanie, et ce, en préalable de la prochaine série de réunions informelles prévues en novembre.

    Pour rappel, la dernière réunion informelle sur la question du Sahara occidental a eu lieu à New York en février. Les parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre leurs négociations dès que possible.

    Les discussions informelles ont lieu conformément à la résolution 1871 du Conseil de sécurité, qui a appelé les parties à poursuivre leur dialogue sous les auspices du secrétaire général de l’ONU, sans conditions préalables, pour atteindre «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».

    La mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) est déployée depuis septembre 1991 afin de surveiller le cessez-le-feu et d’organiser ce référendum.

    A souligner que la quatrième commission de l’assemblée générale des Nations unies chargée de la décolonisation a adopté à l’unanimité lundi à New York une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Suite à cette résolution, le ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie,

    Mohamed Salem Ould Salek, s’est félicité de l’adoption de cette résolution, soulignant que durant une semaine, les membres des Nations unies, individuellement ou collectivement, «ont multiplié les appels pour l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ainsi que pour l’organisation
    du référendum dans les plus brefs délais en vue de mettre fin à l’occupation illégale de notre pays par le Maroc».

    «Plusieurs pays ont aussi tenu à dénoncer les violations systématiques des droits de l’homme par l’occupant marocain ainsi que le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental», a-t-il affirmé.

    Ainsi, «le gouvernement de la République sahraouie et le Front Polisario se félicitent de cette nouvelle démonstration du consensus international autour du droit du peuple sahraoui à la liberté et à l’indépendance en conformité avec la lettre et l’esprit de la résolution 1514 (XV) de l’assemblée générale», a-t-il ajouté.

    Pour lui, «cette résolution intervient au moment où le secrétaire général et son envoyé personnel intensifient leurs efforts pour la poursuite des négociations entre le Front Polisario et le Maroc afin d’arriver à une solution pacifique du conflit qui garantisse le droit inaliénable de notre peuple à l’autodétermination». Ce projet de résolution sera soumis à l’adoption de l’assemblée générale de l’ONU en décembre.

    Des manifestants sahraouis blessés et séquestrés à Dakhla
    Au moins deux jeunes Sahraouis ont été blessés et plusieurs autres séquestrés dans la ville de Dakhla après une violente intervention des forces d’occupation marocaines contre des manifestants qui scandaient des slogans appelant à l’autodétermination et à l’indépendance, a indiqué lundi l’Agence de presse sahraouie (SPS).

    Des dizaines de citoyens sahraouis avaient organisé deux marches pacifiques au niveau des quartiers Oum Tounsi et Aksikisate avant que les forces d’occupation n’interviennent violemment, précise SPS, soulignant que deux jeunes «ont été blessés et emmenés de force au poste de police».

    Les forces d’occupation marocaines ont ensuite investi plusieurs maisons de citoyens sahraouis alors qu’une patrouille avait séquestré le militant sahraoui Ahmed Moussa Hamia.

    «Les forces d’occupation marocaines encerclent la ville qui a été visitée la semaine dernière par la caravane de la résistance composée de dizaines de véhicules avec à leur bord une délégation de juristes qui ont démarré d’Alger où ils ont pris part à la conférence sur le droit des peuples à la résistance : cas du peuple sahraoui.»

  • Ross à l’assaut du statu quo

    L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, entamera, le 18 octobre, une nouvelle tournée dans la région pour voir comment relancer les pourparlers maroco-sahraouis sur la solution du conflit du Sahara occidental et en terminer avec un statu quo qui ne peut plus durer, selon M. Ban Ki-moon. Le SG de l’ONU devrait justement précéder M. Ross au Maroc où il doit prendre part à une conférence sur la gouvernance et, bien entendu, y rencontrer le roi Mohammed VI. 
     
    Une rencontre qui se tient après les débats de la 4e Commission sur le Sahara dont la résolution adoptée à l’unanimité revient une fois de plus sur l’autodétermination du peuple sahraoui, un passage qu’il faudra quand même prendre un jour ou l’autre si on veut une solution durable pour régler un conflit vieux déjà de 35 ans. Cependant, plus la communauté internationale réclame l’inclusion de l’autodétermination dans toute formule de règlement, plus le Maroc s’entête à dire que l’autodétermination, c’est terminé et qu’elle est morte de sa belle mort depuis la fin de la guerre froide… Comme si c’étaient les Russes qui sont à l’origine de ce merveilleux type d’arbitrage entre les humains et non pas les Américains. 
     
    Le commandeur des croyants refuse l’autodétermination même pour l’autonomie qu’il propose aux Sahraouis dans leurs terres que lui occupe. Que doivent-ils négocier alors les résistants du Polisario ? Une capitulation, eux qui par le passé avaient fait la preuve par 2 000 prisonniers pour nous convaincre que les FAR étaient prenables ? Faudrait-il rééditer la chose pour que Mohammed VI arrive, comme feu son père, à la conclusion qu’ »un mauvais accord vaut mieux qu’un bon procès » ? 
     
    Pour le moment, le trône ne semble pas près de quitter ses œillères. Qu’il accentue les dangers sur une région des plus convoitées par les prédateurs les plus sophistiqués de la scène mondiale ne semble pas le déranger outre mesure. Un danger que seule la RASD dénonce, les autres Etats du Maghreb n’osant pas la vérité. A Mejik, dans les territoires sous contrôle sahraoui, le Premier ministre de la RASD, Abdelkader Taleb Omar, mettait justement en garde contre un prolongement du statu quo. Sa persistance risque de conduire la région à une catastrophe, disait-il en substance.
    M. Z. ( mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Le Jeune Indépendant, 13/10/2010
  • Maroc : paradis fiscal pour les voleurs algériens

    Affaire des 9000 milliards détournés vers l’Espagne : les mis en cause s’enfuient au Maroc

    Selon des sources bien informées sur l’affaire de transfert illégal de plus de 9000 milliards vers l’Espagne dans des valises par les ports d’Alger et d’Oran, et dans laquelle une enquête était en cours au niveau du tribunal de Sidi M’hamed dans la capitale, certains cadres de l’état, impliqués dans cette affaires auraient quitter le territoire national pour le Maroc.

    Dans ce sens, nos sources font savoir que certains cadres des entreprises algériennes habitant dans la wilaya d’Oran se seraient enfuit vers le Maroc alors qu’ils étaient mis sous contrôle judiciaire. Ils seraient au nombre de six. A noter que la chambre d’accusation près le tribunal d’Alger avait émis un mandat d’arrêt contre plus de quarante personnes accusés dans la même affaire après à une plainte déposée par la direction des douanes algériennes contre une longue liste de personnalités suite à une correspondance des autorités espagnoles pour une enquête sur l’origine de ces fonds colossaux que ces derniers versaient dans des banques espagnoles.


    Par ailleurs, l’enquête sécuritaire et judiciaire a abouti à la définition du montant détourné vers l’Espagne et qui est estimé à 900 millions d’Euros, soit plus de 9.000 milliards de centimes, durant les trois dernières années.

    L’enquête a pu aussi identifier les têtes du réseau de détournement de fonds vers l’Espagne, il s’agit de cadres de l’état qui occupent différents postes dans des ministères, des docteurs des universités de l’Ouest et des hommes d’affaires, promoteurs et des importateurs de vêtements.

    A noter que les autorités espagnoles avaient présenté des noms de personnes qu’elles ont interrogés, 19 sur un total de 50 personnes à Alger, membres du réseau. La majorité d’entre eux avaient transféré illégalement des fonds vers l’Espagne par l’aéroport Houari Boumediene alors que quatre l’ont effectué par le port d’Alger. La majorité de ces personnes seraient des importateurs de sous-vêtement féminins activant connu dans le milieu à Alger.
    Ennahar
  • Le sens d’une fête nationale

    Pour les Sahraouis, surtout le Front Polisario, la célébration du 12 octobre revêt une importance toute particulière.

    Cette date de l’année 1975 est marquée d’une pierre blanche, en ce sens qu’elle a consacré l’unité de toutes les tribus sahraouies pour faire face à l’occupant marocain.
    Cette fusion pour un idéal national s’est traduite, il y a 35 ans, par la création du Front Polisario, seul et unique représentant politique du peuple sahraoui. C’était juste après l’invasion militaire marocaine des territoires sahraouis après le retrait des troupes espagnoles. Pour le peuple sahraoui et sa jeune armée, c’est le début d’une longue lutte militaire d’abord, puis diplomatique contre l’occupant marocain.

    35 ans après et malgré l’incroyable cécité de la communauté internationale ainsi que la redoutable machine de propagande marocaine, le peuple sahraoui résiste stoïquement à cette entreprise de spoliation de sa terre et de ses richesses. Mieux encore, la mobilisation et l’aura du Front Polisario restent intactes.


    La ferveur observée hier à Mijek témoigne admirablement de cet attachement viscéral à l’autodétermination, mais surtout à la terre, quitte à verser encore du sang. Signe de la permanence de cette mobilisation, les Sahraouis ont suivi avec beaucoup d’intérêt le riche programme des activités politiques et culturelles concocté à l’occasion.
    Hassan Moali
    El Watan, 13/10/2010
  • Il sera dans la région à partir du 18 octobre

    L’adoption de la résolution sur le Sahara occidental a été suivie par l’annonce de la tournée qu’effectuera l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région à partir du 18 octobre en cours en vue de parvenir à un règlement au conflit du Sahara occidental. L’Emissaire de Ban Ki- moon mènera des consultations avec les parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, et les Etats voisins, l’Algérie et la Mauritanie, et ce, en préalable de la prochaine série de réunions informelles prévues en novembre 2010. 
     
    Les débats de la 4ème Commission, chargée de la décolonisation ont vu l’intervention de l’ambassadeur permanent de l’Algérie à l’ONU, Mourad Benmehidi, qui a souligné qu’en Afrique, « le peuple du Sahara occidental attendait toujours de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination dans des conditions de régularité, de liberté et de probité internationalement garanties », regrettant que la question du Sahara occidental soit une question de décolonisation qui « n’a pas été dûment menée à son terme ». 
     
    Le diplomate algérien a relevé que les Etats d’Afrique rassemblés au sein de leur organisation régionale et à l’ONU partagent cette conviction et ont oeuvré avec constance au rétablissement du peuple du Sahara occidental dans la plénitude de ses droits. « C’est-là tout le sens du message que l’Union africaine a voulu adresser au moment de la proclamation de l’année 2010, année de la paix en Afrique », a-t-il noté, soulignant que fidèle à son histoire et à ses engagements devant l’Afrique et devant la communauté internationale, l’Algérie tenait à réaffirmer « sa solidarité fraternelle, pleine et entière avec le peuple sahraoui et à l’assurer de son soutien indéfectible pour le recouvrement de tous ses droits légitimes, y compris son droit à choisir librement son destin au moyen d’un référendum lui permettant d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination ». 
     
    Le représentant algérien, s’appuyant sur la résolution 1754, adoptée en 2007 par le Conseil de sécurité qui a pour objectif de relancer les négociations « sans conditions préalables » en vue de sortir le conflit du Sahara occidental de l’impasse, souligne que cette « résolution reposait sur un équilibre nécessitant qu’une égale attention soit accordée aux propositions respectives du Maroc et du Front Polisario », observant qu’ « il était bien connu que des divergences d’interprétation sur la finalité des négociations ont accaparé tous les efforts lors des quatre premières séries de négociations formelles ». 
     
    Rappelant que l’Algérie avait participé à ces pourparlers « en tant que pays observateur et voisin, conformément aux termes de référence établis par le secrétaire général, et elle y a pris part pleinement consciente de ses responsabilités à l’égard des peuples de la région et convaincue que l’oeuvre de paix au Sahara occidental est dans l’intérêt de tous », Mourad Benmehidi précise que « l’Algérie continuera à apporter sa contribution à l’assainissement de l’atmosphère entourant les négociations entre les deux parties au conflit et à soutenir le secrétaire général et son Envoyé personnel dans leurs efforts visant à promouvoir une solution consensuelle, conforme à la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation »
    Sadek BelmehdiLe Midi Libre, 13/10/2010
  • Les sahraouis clarifient l’équation

    Les festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l’unité du peuple sahraoui, qui se sont ouvertes hier à Mijek (territoires libérés), constituent un repère important dans la lutte pour l’autodétermination.

    Mijek (Territoires libérés du Sahara occidental).
    De notre envoyé spécial

    Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, qui a présidé les festivités, en l’absence du président Abdelaziz en déplacement au Nigeria, a en tout cas clarifié certains enjeux et pris son peuple et la communauté internationale à témoins.


    Son message ? La République sahraouie indépendante n’est et ne sera jamais un repaire pour les terroristes d’Al Qaîda et encore moins une zone de transit pour l’immigration clandestine et le trafic de drogue. La mise au point est aussi claire que l’ont été les accusations marocaines. Le Premier ministre sahraoui avait à cœur de préciser, hier, devant un bataillon de 1200 soldats de la 3e région militaire, que la République sahraouie est soucieuse, au même titre que tous les pays du Maghreb et du Sahel, de lutter contre les fléaux menaçant la stabilité de la région. La preuve ? Le choix de Mijek située à seulement 18 km de la frontière mauritanienne – plaque tournante du trafic en tout genre, de la contrebande et de l’immigration clandestine – est décliné comme un symbole de l’engagement de la RASD à assumer sa part de responsabilité dans la lutte contre ces facteurs qui constituent de potentielles sources de crise dans toute la région. Le geste se veut être, à la fois, un engagement vis-à-vis des pays occidentaux et un défi à la propagande marocaine qui tend à présenter les Sahraouis comme des alliés objectifs d’Al Qaîda.

    Or le Premier ministre sahraoui a inversé complètement l’hypothèse en faisant remarquer que le non-règlement du conflit conformément à la légalité internationale est précisément un risque majeur pour la stabilité. «La persistance du conflit retarde forcément la coopération entre les pays du Maghreb dans la lutte contre des fléaux transnationaux, comme la drogue, le terrorisme, et l’immigration clandestine», a–t-il mis déclaré.

    Mais pas seulement, puisque «désormais, même les intérêts vitaux des pays européens et du monde sont sérieusement menacés», assènera encore Abdelkader Taleb Omar. Au plan régional, le Premier ministre sahraoui s’est fait fort d’affirmer que «la politique d’expansion marocaine constitue un frein à la construction maghrébine et sape les liens entre les peuples».
    C’est pourquoi, il a appelé l’Espagne à assumer sa «responsabilité historique» dans le processus de décolonisation du Sahara et la France à œuvrer au «respect du droit international et des droits de l’homme au Sahara occidental au lieu de saborder les initiatives de ce genre».

    Démonstration de force

    A l’ONU, le Premier ministre sahraoui lui demande «d’enclencher une dynamique politique pour régler le conflit». Parce que, le peuple sahraoui, a-t-il observé, n’entend pas rester les bras croisés et se lamenter sur son sort. «Il faut éviter l’irréparable», tonne Abdelkader Taleb Omar dans un message subliminal à une possible reprise des armes, si d’aventure l’autodétermination devenait illusoire dans le cadre de la légalité internationale. Et cette mise en garde aura été le clou de cette démonstration de force hier à Mijek, façon de dire au monde que le peuple sahraoui et son représentant, le Polisario, savent respecter le droit international et la négociation, mais savent également manipuler les armes s’ils y sont obligés.


    C’est, en effet, devant une foule nombreuse et survoltée que les différentes unités du bataillon de la 3e région militaire ont paradé sous le regard fier et solennel du Premier ministre de la RASD qui a procédé à la revue des effectifs, debout à bord d’une jeep de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS). Le commandant en chef de la 3e région militaire, Hamdi Khalil Miara, a annoncé la couleur, dans son allocution, en soulignant que «ses troupes étaient prêtes».

    Lui aussi a insisté sur le fait que les unités de l’ALPS luttent sur plusieurs fronts, notamment le trafic de drogue et l’immigration clandestine, confirmant ainsi les engagements politiques de la RASD.

    Il a assuré également que ses troupes entretiennent d’«excellents» rapports avec la mission de l’ONU à Mijek et «respectent» le cessez-le-feu depuis sa proclamation. Jusqu’à quand encore ? Les milliers de Sahraouis, dont certains sont venus d’Amérique latine, qui assistaient hier au défilé sous un soleil de plomb, ne se font, certes, pas d’illusions sur le processus politique, mais l’ont crié bruyamment et sans allusions : «Al Maghrib Barra !» (Maroc dehors !) et «La lilhoukm Edhati, Al Istiqlal Ati» (Non à l’autonomie, l’indépendance arrivera !).

    A cette ferveur militante, le Premier ministre répondra sagement : «Attendons le 13e congrès du Polisario, l’année prochaine, pour décider de ce que nous allons faire.» 
    Hassan Moali
    El Watan, 13/10/2010
  • L’ONU rejette l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc

    La quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies chargée de la décolonisation a adopté à l’unanimité, lundi à New York, une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, rejetant ainsi l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc. La quatrième Commission dans son attendu, appuie le processus de négociation initié par la résolution 1754 (2007) et soutenu par les résolutions 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009) et 1920 (2010) du Conseil de sécurité, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. 
     
    La victoire diplomatique du Front Polisario et du gouvernement Sahraoui est importante en ce sens que la 4ème Commission de l’AG des Nations Unies chargée de la décolonisation considère que toutes les formules possibles d’autodétermination des territoires sont valables dès lors qu’elles correspondent aux vœux librement exprimés des peuples concernés et qu’elles sont conformes aux principes clairement définis dans ses résolutions 1514 (XV) et 1541 (XV), en date des 14 et 15 décembre 1960 respectivement, et d’autres résolutions qu’elle a adoptées. Les principes du droit et de la légalité internationale se sont imposés d’une manière éclatante et ne souffre d’aucune équivoque. 
     
    La victoire diplomatique du Front Polisario et du gouvernement de la République Arabe Sahraouie Démocratique vient couronner une série de succès obtenus dans les différents forums internationaux organisés pour réaffirmer la solidarité avec le peuple sahraoui en lutte contre l’expansionnisme marocain et la consécration du principe du libre choix du peuple sahraoui de disposer de lui-même. Le dernier en date s’est tenu le mois de septembre dernier à Alger. 300 conviés, dont des délégués de comités de soutien à la cause sahraouie d’Italie, d’Espagne, d’Autriche, d’Inde, de Mauritanie, de Hongrie, d’Autriche, d’Afrique du Sud, du Chili, du Mexique, de la Hongrie, de Suède, des USA, etc. de même que plus d’une centaine de journalistes étrangers, majoritairement des Espagnols ont participé à la Conférence internationale sous le thème du droit des peuples à la résistance : le cas sahraoui. 
     
    La conférence qui était organisée notamment par le Comité national de solidarité avec le peuple sahraoui est, selon le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar « de nature à éclaircir la situation et à lever les équivoques concernant le dossier de décolonisation du Sahara occidental, notamment les campagnes de désinformation conduites par le Maroc et ses alliés ». A force détails sur les atrocités commises par la soldatesque de sa majesté, Mohamed V, les participants ont la condamné la répression exercée par les forces marocaines qui n’a pas concerné uniquement les Sahraouis qui militent pour le recouvrement de leur souveraineté, mais aussi des défenseurs étrangers de ce droit. 
     
    Ils ont aussi condamné la gestion par la force du Maroc dans les territoires occupés, comme l’illustrent la présence de 160 000 soldats du royaume et l’édification du mur de la honte sur une longueur de plus de 2000 km. Suite à cette résolution, le ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, s’est félicité de l’adoption de cette résolution, soulignant que durant une semaine, les membres des Nations Unies, individuellement ou collectivement, « ont multiplié les appels pour l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ainsi que pour l’organisation du référendum dans les plus brefs délais en vue de mettre fin à l’occupation illégale de notre pays par le Maroc ». 
     
    Selon le responsable sahraoui, « plusieurs pays ont aussi tenu à dénoncer les violations systématiques des droits de l’homme par l’occupant marocain ainsi que le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental ». Par ailleurs, lors de la dernière journée des débats au sein de la commission onusienne de décolonisation, plusieurs pays ont réitéré leur appel pressant pour parvenir à une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Rappelons que le projet de résolution sera soumis à l’adoption de l’assemblée générale de l’ONU en décembre prochain.
    Par : Sadek Belhocine
    Le Midi Libre, 13/10/2010