Mois : octobre 2010

  • Lutte contre le crime organisé : l’ALPS coopère "efficacement" avec l’ONU (responsable)

    Mijek (territoires sahraouis libérés), 12/10/2010 (SPS) Le commandant de la 3e région militaire de l’Armée populaire de libération sahraouie (ALPS), Hamdi Khalil Meyara, a souligné, mardi à Mijek, que les unités militaires de sa région coopèrent avec la représentation de la MINURSO dans « le respect mutuel » et joue un rôle « efficace » dans la lutte contre le trafic et le crime sous toutes ses formes, à l’instar de la contrebande et l’émigration clandestine.

    Le commandant Hamdi, qui passait en revue un détachement militaire de la 3e région militaire de l’ALPS, en compagnie du Premier ministre sahraoui, M. Abdelakader Taleb Omar, à l’occasion de la commémoration du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui, a mis l’accent sur la coopération dans un « respect mutuel » entre les unités militaires installées à Mijek et le représentation de la Minurso, soulignant que « les unités de la Gendarmerie nationale joue un rôle efficace sur le terrain de la lutte contre le crime transnational, à l’image du trafic sous tous ses formes, la contrebande et l’émigration clandestine ».

    Le siège de la 3ème région militaire de l’Armée sahraouie de libération est installée à Mijek, localité qui abrite les festivités du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui et distante de 90 km de la ville mauritanienne de Zouerate, au sud-est des territoires sahraouis libérés.

    Le commandant Hamdi qui est, également, membre du bureau du Secrétariat national du Front Polisario, a expliqué que le détachement militaire sollicité pour la commémoration du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui, est composé d’unités en activité dans la 3e région militaire, comportant toutes les spécialités de guerre ayant été soumises à des manœuvres et des exercices militaires le long de cette année.

    Il mis en exergue, par ailleurs, les différentes activités de ces unités stationnées au sud-est des territoires libérés, dont entre autres, l’aide sanitaire aux habitants, la prise en charge du cheptel par des vétérinaires de cette région militaire et l’acheminement de l’eau potable aux habitants des zones éparses.

    Ce responsable militaire du Polisario a souligné, en outre, que la Déclaration de l’union du peuple sahraoui a constitué « la pierre » sur laquelle se sont brisés les complots de la colonisation.

    « Cette déclaration a transformé l’entreprise colonialiste marocaine en un marécage dans lequel l’occupant se débat jusqu’à aujourd’hui », a-t-il encore relevé.

    Les festivités marquant le 35e anniversaire de la Déclaration de l’unité du peuple sahraoui, ont débuté, mardi à Mijek, localité située dans les territoires sahraouis libérés. Un riche programme d’activités politiques et culturelles est prévu pour les deux jours des festivités commémorant cet anniversaire, correspondant à la date de la réunion des représentants des différentes fractions et composantes du peuple sahraoui. (SPS)

  • Bilan de 35 ans de l’unité nationale : de nombreux acquits bien que le conflit n’est pas "définitivement tranché"

    Mijek (territoires sahraouis libérés), 12/10/2010 (SPS) Le Premier ministre sahraouie, M. Abdelkader Taleb Omar a souligné, mardi à Mijek, que la célébration du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui, offre un aperçu sur les nombreux acquis du peuple sahraoui, sans que le conflit qui l’oppose à l’occupant marocain soit tranché « définitivement ».

    « Il est évident que nous constatons, aujourd’hui, les grands acquis réalisés mais, sans que le conflit qui nous oppose à l’occupant marocain ne soit tranché définitivement », a affirmé M. Taleb qui intervenait à la cérémonie d’ouverture des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l’unité du peuple sahraoui, déplorant le fait que le Maroc « continue à tourner le dos aux droits légitimes des Sahraouis, dans le recouvrement de sa liberté et de son indépendance ».

    Il a, également, regretté le fait que le problème sahraoui eut pris des sentiers et connu des difficultés depuis le cessez-le-feu du 6 septembre 1991. « Depuis la trêve, l’ennemi continue à nous combattre sur plusieurs fronts, à savoir le front diplomatique, économique et médiatique, dans le but d’exercer essentiellement une pression sur nous, en utilisant tous ce qu’il possède comme appareils afin d’intenter à la cohésion de notre front interne », a-t-il poursuivi.

    M. Taleb Oumar a, toutefois, assuré que le peuple sahraoui a déjoué tous ces complots, citant à ce sujet l’insurrection pacifique des Sahraouis des territoires occupés, le sud du Maroc et dans les campus universitaires à l’intérieur même du Maroc, déclenchée le 21 mai 2005.

    Le responsable sahraoui a souligné, dans ce cadre, que cette insurrection a permis d’assurer un « saut qualitatif » dans le combat de peuple sahraoui et de « porter sa voix dans le concert international ».

    Il a estimé, dans le même ordre d’idées, qu’au fur et à mesure que ces luttes mènent le peuple sahraoui vers son objectif, « l’ennemi accentue son entêtement en distillant son venin pour couvrir ses échecs ».

    Il a affirmé, à ce sujet, que le peuple sahraoui demeure « favorable aux solutions démocratiques et un contrôle international des droits de l’homme », soulignant que « les autorités sahraouies ont de tout temps lancé ce défis aux autorités de l’occupation ».

    Il a cité, à ce propos, le cas des trois militants sahraouis des droits de l’homme qui se trouvent dans les prisons marocaines, depuis une année, à savoir Ali Salem Tamek, Ibrahim Dahane et Hamadi Naciri, lançant, à cette occasion, un appel à l’opinion publique internationale à œuvrer dans le sens de leur de libération.

    Le Premier ministre a également rappelé le contenu du récent message de l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu, M. Christopher Ross, adressé au amis de M. Ban Ki-moon, dans lequel il avait mis en évidence les entraves du Maroc au processus des négociations, en essayant d’imposer sa « proposition d’autonomie » comme seule base d’une solution au conflit et, aussi, ses entraves aux mesures d’instaurer la confiance entre les deux parties, surtout dans le cas des échanges de visites entre les familles sahraouis séparées par « le mur de la honte ».


    La situation actuelle montre que cette étape connaît une période de troubles et une escalade qui menacent d’une explosion, du fait de l’impasse actuelle et si une issue n’est pas trouvée
    à travers une pression contre le Maroc qui l’amènerait à se soumettre à la volonté de la communauté internationale », a-t-il encore souligné.

    C’est ainsi que M. Taleb Oumar a relevé que le conflit du Sahara occidental « bloque le processus de coopération entre les pays du Maghreb arabe dans la lutte contre le crime transnational, à savoir le terrorisme, le trafic de drogue et l’émigration clandestine ».

    « Cette situation ne menace pas uniquement la sécurité dans la région maghrébine, elle dépasse ce cadre pour intenter à la sécurité et aux intérêts de l’Europe et du monde », a-t-il déploré.

    C’est dans ce cadre que le Premier ministre du RASD a estimé que cette situation « dicte » aux Nations unies et l’ensemble des organisations internationales la nécessité d’aller dans le sens de « trouver une dynamique politique nouvelle pour pousser le processus de paix vers l’avant et éviter, ainsi le pire ».

    Rappelant que la lutte du peuple sahraoui « tire sa légitimité du fait qu’elle est en harmonie avec les chartes internationales qui appellent à une solution pacifique basée sur le droit des peuples à l’autodétermination », il a souligné que « l’Etat sahraoui est un facteur d’équilibre et de stabilité dans la région et une confirmation des principes de la justice, de paix, de stabilité et de règlement de la question de décolonisation ».

    M. Taleb Omar, qui a souligné que l’année prochaine sera « particulière » pour le peuple sahraoui qui s’apprête à organiser le 13e congrès ordinaire du Front Polisario, il a rappelé que « cette année exige plus d’efforts pour réaliser les objectifs et les priorités arrêtés par le dernier congrès, à savoir le renforcement de l’Armée de libération populaire sahraouie, l’urbanisation des territoires libérées, l’édification de l’ordre politique, le soutien à l’insurrection, la redynamisation de la diplomatie sahraouie (…) ».

    Les festivités marquant le 35e anniversaire de la Déclaration de l’unité du peuple sahraoui, ont débuté, mardi à Mijek, localité située dans les territoires sahraouis libérés, à quelques 90 km de la ville mauritanienne Zouérate.

    Un riche programme d’activités politiques et culturelles est prévu pour les deux jours des festivités commémorant cet anniversaire, correspondant à la date de la réunion des représentants des différentes fractions et composantes du peuple sahraouie, à Aïn Bentili, une localité située aux frontières du Sahara occidental et la Mauritanie (sud-est du Sahara occidental)

  • L’Ouganda réaffirme son soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui

    New York (Nations unies), 12/10/2010 (SPS) Le représentant permanent de l’Ouganda auprès des Nations unies, Ruhakana Rugunda, a réaffirmé devant le Comité de la décolonisation de l’ON , la position de soutien de son pays au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.

    Le statu quo au Sahara occidental est « inacceptable », a regretté M. Rugunda , exhortant le Maroc à « engager des négociations constructives avec le Front Polisario pour ouvrir la voie au référendum d’autodétermination du peuple sahraoui ».

    Il a également exprimé sa préoccupation au sujet des violations des droits humains au Sahara Occidental, appelant l’ONU à la mise en place d’un mécanisme pour la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental.

    M. Rugunda a condamné l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara Occidental de la part du Maroc. (SPS)

  • Sahara Occidental : Christopher Ross de retour

    Christopher Ross, l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, sera de retour dans la région le 18 octobre prochain, dans le cadre des efforts des Nations unies pour parvenir à un règlement final au conflit du Sahara Occidental. Cette visite intervient après celle de mars dernier qui avait renseigné le diplomate américain qui avait, rappelons-le, remplacé le néerlandais Peter Van Walsum dont le mandat n’avait pas été renouvelé par Ban Ki-moon, sur la complexité de sa mission, en vérifiant sur place à quel point les positions étaient « éloignées » entre le Maroc et le Polisario. 
     
    Le Maroc accusant l’Algérie de saborder la construction de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) et le Front Polisario suspectant un « complot » de la France contre le Sahara Occidental. Bien que les deux parties aient «confirmé leur volonté de poursuivre le processus de négociations », de l’aveu même de Ross, on est loin d’un règlement politique du conflit en présence. Pour sa prochaine visite dans la région, Christopher Ross devra mener des consultations avec le Front Polisario et le Maroc ainsi que les Etats voisins, l’Algérie et la Mauritanie, en préalable de la prochaine série de réunions informelles prévues en novembre 2010; la dernière qui a eu lieu à New-York, en février, dernier pour préparer le 5e round de négociations officielles, s’est soldée par un échec, le Front Polisario réitérant son attachement à l’autodétermination et lE Maroc persistant dans son plan d’autonomie élargie. 
     
    Christopher Ross, quant à lui, contrairement à Van Walsum, refuse d’afficher une préférence pour le plan d’autonomie marocain soutenu par les pays occidentaux. Les discussions informelles ont lieu conformément à la résolution 1871 du Conseil de sécurité, adoptée à New York, le 30 avril 2009, qui a appelé les parties à poursuivre leur dialogue sous les auspices du Secrétaire général de l’ONU, sans conditions préalables pour atteindre «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination au peuple du Sahara Occidental».

    Malgré des réticences au départ provenant de Rabat, l’homme de Ban Ki-Moon reste l’un des derniers espoirs pour mettre un terme à ce différend, alors qu’aucun envoyé spécial de l’ONU n’a, jusque-là, réussi à y arriver depuis le cessez-le-feu de 1991. Ces consultations, qu’ils avaient déjà entamées lors de sa présence dans la région en mars dernier, où il n’avait fait que constater, impuissant, « l’impasse » du processus de paix entre le Maroc et le Front Polisario. La visite de Ross s’inscrit, avec pour toile de fond, l’adoption, lundi dernier, à l’unanimité, par la quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies chargée de la décolonisation, d’une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Ce projet de résolution sera soumis à l’adoption de l’Assemblée générale de l’ONU en décembre prochain. 

     
    La République sahraouie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, s’est félicitée de l’adoption de cette résolution, soulignant que les membres des Nations unies, individuellement ou collectivement, «ont multiplié les appels pour l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ainsi que pour l’organisation du référendum dans les plus brefs délais, en vue de mettre fin à l’occupation illégale de notre pays par le Maroc». 
     
    Rappelons que le 30 avril 2010, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, à l’unanimité, la résolution 1920 sur la situation au Sahara Occidental. En soulignant le soutien de la communauté internationale au processus de négociations lancé à Manhasset en 2007 ainsi qu’aux résolutions 1754 (2007), 1813 (2008) et 1871 (2009), le Conseil de sécurité rappelle qu’il ne peut y avoir d’autre solution que celle politique, négociée et mutuellement acceptable à la question du Sahara Occidental.
    par Moncef Wafi
    Le Quotidien d’Oran, 13/10/2010
  • le patron des services secrets marocains affirme qu’Echorouk le dérange au plus haut degré – 6e et 7e parties-

    Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

    Les plans préparés pour tenter de créer des tensions en Algérie constituent à la fois un aspect très important et très dangereux des modes opératoires des services secrets marocains. C’est même un axe autour duquel s’article tout le travail secret du renseignement du Makhzen. C’est dans ses sous-sols secrets que se décident des choses d’une extrême gravité, dont l’objectif est de maintenir l’attitude du Palais en l’état, combien même elle est sujette à des contestations populaires graves. 

    Préparation des plans pour attiser les tensions en Algérie

    La mobilisation d’agents traitants à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc constitue la première fixation du renseignement marocain. Ces agents sont « traités », orientés et mobilisés autour d’un ou de plusieurs objectifs, sur lesquels les agents sont tenus d’apporter des informations sans cesse mises à jour par le biais de rapports et de compte-rendu épisodiques ou réguliers.
    Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

    Pour le moment, nous ne disposons pas d’informations précises concernant ces réseaux, mais on sait bien –à la faveur de la fausse information de l’arrestation de cinq délégués du Polisario – qu’ils sont très actifs dans l’espionnage contre l’Algérie.

    Une autre fourberie est mise à contribution par les services secrets marocains pour venir à bout de l’Algérie : c’est l’utilisation à leur profit des opposants, des mécontents et des victimes de la décennie sanglante en Algérie. Pour ceux-là, ils mettent plusieurs circuits pour les attirer puis pour les utiliser dans des missions et des agendas précis.

    Le mode opératoire des services marocains envers ces personnages est de commencer à diffuser leurs contestations, désapprobations ou exigences. Des entretiens interviennent par la suite pour mener « l’opposant à déballer le sac ». La colère de cet opposant est évidemment mise à profit pour lui en faire dire plus et le pousser à dire même plus loin que sa pensée véritable. L’entretien est publié sous une forme qui donne toujours à croire qu’en Algérie, il existe une opposition sérieuse à la politique officielle de l’Etat, notamment concernant le Sahara occidental, position inchangée depuis 35 années.

    Chez les services secrets de Sa Majesté
     
    Dans un de mes périples marocains, j’ai eu à faire une rencontre « intéressante » avec les services secrets du Palais. Un jour, rendez-vous me fut donné. Lorsque je pointais, je trouvais un chauffeur à ma rencontre, lequel m’informa que notre ami commun l’attendait un peu plus loin. Je montais dans la voiture et me retrouva quelques minutes plus tard à l’intérieur d’une villa grand standing. Le chauffeur, d’une cinquantaine d’années, freina juste devant une porte gardée par trois hommes en civil, dont le commandant Ahmed, et de par les aspects coquets des lieux, j’en conclus que je devais être devant une résidence officielle de l’Etat.
    Je fus dispensé par le commandant de passer devant le scanner, mais je dus éteindre le téléphone dès l’entrée, car les directives étaient strictes en ce sens. Je ne dus pas attendre très longtemps, car cinq minutes seulement après m’avoir fait asseoir dans un salon, cinq hommes pointèrent devant moi, et je reconnus immédiatement celui qui devait être le patron des services secrets marocains : Mohamed Yassine Al Mansouri. Celui-ci devançait les autres et prit immédiatement la parole : « Bienvenue dans votre deuxième pays, le Maroc, bienvenue ! ». Le commandant me le présenta, et je confirmais qu’il s’agissait bel et bien du puissant patron des services marocains Mohamed Yassine Al Mansouri, un des hommes forts du pays, et un des plus proches collaborateurs de Sa Majesté le Roi Mohamed VI.

    Evidemment, j’ai été surpris et un peu désappointé par cette façon de faire, car personne ne m’avait prévenu de cette rencontre. Toutefois, Mohamed Yassine Al Mansouri fit vite de me rassurer que cela a été nécessaire pour des raisons évidentes de sécurité. Il dit aussi qu’il souhaitait personnellement cette entrevue après l’échec de la première rencontre à Lisbonne, s’attardant volontiers sur mes entretiens données à des chaines satellitaires qu’il dit apprécier et suivre avec tout l’intérêt possible.

    Il engagea la conversation dans le sens qu’il souhaitait, concernant ma situation en France et les conditions de mon séjour aussi. Il parla aussi de l’opposition algérienne à l’étranger, qu’il dit beaucoup respecter.

    Il chercha à connaître des détails de mes années dans l’armée, mais je dus lui affirmer qu’il s’agissait pour moi d’une période passé et d’un chapitre clos. Alors, il enchaina sur Boujerra Soltani, et me dit qu’il a suivi toutes les péripéties de l’affaire et qu’il était à mes cotés jusqu’à ce que je recouvre l’intégralité de mes droits dans cette affaire.

    Mon livre sur « le Déluge de corruption et l’avancée de Ben Laden en Algérie » a été aussi un de ses sujets de discussions, et il m’avoua avoir lu le livre avec beaucoup d’intérêt. Mais sa fixation a été plus sur les réunions de Genève concernant les manquements aux droits de l’Homme et l’incrimination de l’Algérie dans ces délits. Pour lui, c’est une avancée importante que l’Algérie soit incriminée dans des accusations pour tortures et disparitions forcés, et me demanda d’aider les gens qui veulent faire entendre leurs voix dans ce sens précis.

    Je me hasardais alors à lui poser une question relative au « Maroc de l’Est », qui revenait souvent dans la presse marocaine, et il me dit alors, qu’il était disposé à fermer les yeux sur ce sujet, « mais alors l’Algérie devrait aussi fermer les yeux sur les séparatistes et les rebelles du Sahara Marocain ». Pour ce faire, il dit qu’il avait sous la main des cartes de pression, comme par exemple faire sortir des dossiers encombrants sur les généraux au sujet du Sahara et sur le terrorisme international qui prend source à partir de l’Algérie ». Il dit enfin, qu’il respectait et aimait l’Algérie et le peuple algérien, mais qu’il aimait plus son pays, et que la question sahraouie était de toute évidence une question de souveraineté ».

    Concernant la possibilité que les Nations Unies contraignent les parties du conflit à aller vers une solution de l’autodétermination, il répondit à l’aise : « Cela ne se fera jamais, car les Nations Unies ne sont qu’une annexe entre les mains des grandes puissances, dont principalement les USA, et que Dieu merci !- les Américains sont nos alliés ».

    Avant de nous séparer, le sujet versa sur les médias, les querelles entre l’Algérie et l’Egypte à travers leurs journaux, et là, il montra de la colère envers les Egyptiens qui ont versé dans des insultes de bas étage contre les chouhada, mais fit vite de revenir à Echorouk, qui les « dérange au plus haut degré par son appui aux séparatistes», le qualifiant de « journal de fitna que les autorités algériennes ont tout intérêt à fermer », du moins « jusque après la coupe d’Afrique, pour atténuer les tensions entre les deux peuples ».

    Lorsque je lui dit que j’y écrivais de temps à autre, et que sa rédaction n’est pas aussi déplaisante qu’il le dit, il répondit : « Je le sais, mais ce journal ne publie pas tes écrits sur les séparatistes. En fait, ce journal veut seulement se donner l’air d’être une tribune qui donne la parole à tous ».
    Anoura Malek
    Echourouk Online, 8/10/2010
  • Guerre secrète du renseignement marocain contre l’Algérie : création et gestion des zones-grise – 8e partie –

    Les renseignements veulent également enrôler des militaires ou des employés dans l’armée ou la sécurité à Tindouf afin d’obtenir des informations sur les mouvements des dirigeants Front et de l’armée du Polisario. Ils cherchent même à connaitre les différents dossiers qui se posent à la sécurité algérienne à Tindouf, qu’il s’agisse de terrorisme, banditisme, corruption ou autre. 

    Les renseignements marocains font tout leur possible pour infiltrer les sahraouis que ce soit dans la région ouest ou dans les camps de Tindouf. A l’intérieur en revanche, où le Makhzen perpètre des crimes humanitaires, c’est un peuple poursuivi par un terrible agenda conçu par les renseignements. Jamais je n’en ai vu de pareil qu’en découvrant les coulisses à Dakhla. Les informations que j’ai pu obtenir de par mon expérience est que les renseignements marocains activent sur trois fronts pour infiltrer les camps de Tindouf: D’abord, ils s’emploient à recruter des réfugiés sahraouis surtout les responsables, pour exécuter des évasions collectives afin que le Makhzen puisse appuyer sa théorie sur la situation des réfugiés et l’allégeance au royaume. Ensuite, ils poussent à la rébellion civile contre la direction du Polisario pour embobiner l’opinion publique internationale sur ce qui se passe dans les camps. Moi-même, j’ai visité ces camps et j’étais pour leur fermeture. Mais lorsque je me suis rendu dans les territoires occupés, j’ai acquis la conviction que ces camps étaient un salut pour les sahraouis.

    Les renseignements veulent également enrôler des militaires ou des employés dans l’armée ou la sécurité à Tindouf afin d’obtenir des informations sur les mouvements des dirigeants Front et de l’armée du Polisario. Ils cherchent même à connaitre les différents dossiers qui se posent à la sécurité algérienne à Tindouf, qu’il s’agisse de terrorisme, banditisme, corruption ou autre.

    Le troisième front a trait aux groupes terroristes qui activent dans le Sahel et le Sahara dans la région proche de la Mauritanie. Les services essaient d’impliquer des sahraouis dans les actes de kidnappings suivis de demandes de rançon, le trafic d’armes, de mines et d’explosifs.
    «Des efforts sont aussi consentis pour convaincre les sahraouis de fuir les camps vers le Maroc, directement ou via la Mauritanie, afin de les utiliser dans le cadre de la campagne pour l’autonomie que veut imposer le Maroc. Le Maroc veut, en fait, faire croire que les réfugiés à Tindouf sont séquestrés, qu’ils soutiennent l’autonomie et refusent les requêtes du Front Polisario. Il veut justifier également ses positions en abordant le drame humanitaire dans les camps».

    «Par ailleurs, les renseignements marocains œuvrent à créer des conflits tribaux et politiques dans les camps et les territoires libérés soumis à l’autorité du Polisario en envoyant des agents qui incitent aux affrontements; des démarches qui visent à ébranler la stabilité et la crédibilité des dirigeants sahraouis».

    «J’ai eu affaire à des maghrébins avec lesquels j’étais en contact et convaincu qu’ils travaillaient pour les renseignements. Ils cherchaient au moins, à savoir ce que je savais, notamment des informations relatives à l’armée, l’armement, la position des casernes, des radars, les noms d’officiers en activités ou autres officiers influents qui pourraient avoir un rôle actif prochainement sur la scène des dirigeants, ou encore des informations sur des militaires qui vivent dans des conditions sociales précaires ou qui ont une situation exceptionnelle comme des dettes auprès de la banque».

    «J’ai compris alors que ces informations seraient transmises aux renseignements qui eux tenteront d’arriver aux noms que j’aurais cité. Cependant, par conscience, vigilance et souci de garder les secrets de l’institution dont j’ai fait partie un jour, j’ai toujours affirmé que je n’en savais rien et si jamais des informations mettant en péril la sécurité de la région du Maghreb m’étaient parvenues, je n’aurais pas hésité à les rendre publiques, qu’elles aient impliqué l’Algérie, le Maroc ou un autre pays».

    Anouar Malek raconte qu’après les réfugiés sahraouis, les renseignements marocains s’intéressaient à tout ce qui avait trait à la période des années quatre-vingt-dix et la guerre de l’armée contre les terroristes, particulièrement les ratissages, la position des katibat lors des massacres collectifs notamment ceux de Bentalha, Rais, Beni Messous et Ramka… «Selon des informations que j’ai pu recueillir en France, le Maroc a discrètement joué un rôle dans le fameux « Qui tue qui ? », à travers des informations qu’il a fait parvenir aux renseignements français et certains cercles relevant de l’Internationale Socialiste qui a eu un important rôle dans les accusations portées à l’institution militaire. Moi-même, j’ai pu voir que les questions posées dans des documents étaient l’œuvre de marocains ne serait-ce qu’à travers les dates écrites en arabe, du dialecte marocain pour les mois…».

    La fausse tentative d’assassinat de Ferhat M’henni

    Parmi les multiples tentatives d’induire l’opinion en erreur, celles, très graves, d’assassiner des têtes d’affiche, des personnalités connues. Dans ce volet, le renseignement marocain avait décidé un jour d’assassiner l’opposant algérien Ferhat M’henni, initiateur d’une conception farfelue d’autonomie de la Kabylie, chose farouchement rejeté autant par l’Etat que par le peuple, dont les Kabyles eux-mêmes.

    Pour ce faire, le site « Hespresse » a commencé à faire le lit de pareille éventualité, en publiant un entretien avec un pseudo-chercher dénommé Dimitri Demby, sous le titre accrocheur de « les jours de Ferhat M’henni sont-ils en danger ? ». Evidemment, le texte donne à croire que l’Etat algérien cherche à neutraliser le chanteur par tous les moyens, quitte à l’assassiner. 


    «Les services secrets marocains usent, entre autres, d’une stratégie dans leur guerre contre l’Algérie en tentant de contacter d’anciens éléments des services algériens quelle qu’ait été leur poste ou leurs responsabilités afin de bénéficier des informations en leur possession et qu’ils ont réussi à passer aux renseignements algériens».

    «Les barbouzes marocains œuvrent à arriver aux éléments actifs qui avaient un rôle important lors de la décennie sanglante ou ceux qui sont toujours en service spécial sur le sol marocain ou européen, dans le but de les engager comme agents doubles afin d’arriver jusqu’aux sphères secrètes des services algériens. Ils tentent aussi de les abuser en laissant filtrer des pseudo-informations qu’ils veulent faire parvenir à Alger».

    «Par ailleurs, les services de renseignements marocains veillent à établir un contact avec les ex-officiers des services secrets algériens qu’ils soient à la retraite ou qu’ils aient quitté leur emploi pour diverses raisons afin de les recruter, surtout ceux qui se sont vus démis de leurs fonctions pour faute professionnelle. Et les cas prennent plus d’importance si le licenciement a trait à des dossiers de sécurité ou des enquêtes de malversations dans les hautes sphères du pouvoir ».

    «Selon les informations en ma possession, les renseignements marocains ont échoué, n’ayant pu atteindre leurs objectifs même s’ils ont pu enrôler quelques agents dont le nombre se compte sur les doigts d’une seule main, un ex-agent qui vit en Grande-Bretagne, deux ex-soldats qui sont actuellement au Maroc dont un soi-disant ex-officier dans les renseignements. Malgré cela, les services secrets marocains craignent encore le coté algérien et demeurent vigilants pour tout ce qui vient de leurs homologues algériens. C’est ainsi qu’ils ont piégé une de leurs nouvelles recrues dans une histoire imaginaire exécutée par des algériens qui se proclament de l’opposition».

    «Si nous avons indiqué auparavant que les renseignements marocains tentent d’infiltrer le coté algérien par des réseaux existant sur son territoire, même s’il est difficile d’arriver au sein du dispositif, ils ont un réseau de marocains qui résident légalement et ne suscitent aucune suspicion. Mes informations font état d’agents marocains se faufilant au travers des frontières par des voies utilisées par les trafiquants de drogue et de marchandises et parfois s’introduisent en Algérie sous une fausse identité algérienne».

    «Dans le même contexte, dans le but d’espionner, exécuter des missions de sécurité et de renseignements, le tribunal de Bechar avait condamné en octobre 2008 le dénommé (S.Aziz) à 12 ans de prison pour espionnage notamment et collecte d’informations inhérentes à la défense nationale au profit d’un Etat étranger. Ce jeune de 22 ans avait été arreté en mai 2008 à bord d’un moto dans la région de Hassi El Maleh, daïra d’Oum Lassel dans de la wilaya de Tindouf. Il avait reconnu avoir été envoyé par le dénommé Mohammed El Ghadri, membre de la gendarmerie royale, pour récolter des informations sur l’armée algérienne et les positions du Polisario, en contrepartie de 200 dirhams». «Fait étrange, c’est l’accusé lui-même qui a dit qu’il s’appelait Aziz et n’avait en sa possession aucune pièce d’identité. Les autorités marocaines ne se sont pas inquiétées non plus de la situation de leur ressortissant Rédha Touidjni dont nous parlerons ultérieurement».
    Echourouk Online, 9/10/2010
  • Maroc : paradis fiscal pour les voleurs algériens

    Affaire des 9000 milliards détournés vers l’Espagne : les mis en cause s’enfuient au Maroc

    Selon des sources bien informées sur l’affaire de transfert illégal de plus de 9000 milliards vers l’Espagne dans des valises par les ports d’Alger et d’Oran, et dans laquelle une enquête était en cours au niveau du tribunal de Sidi M’hamed dans la capitale, certains cadres de l’état, impliqués dans cette affaires auraient quitter le territoire national pour le Maroc.

    Dans ce sens, nos sources font savoir que certains cadres des entreprises algériennes habitant dans la wilaya d’Oran se seraient enfuit vers le Maroc alors qu’ils étaient mis sous contrôle judiciaire. Ils seraient au nombre de six. A noter que la chambre d’accusation près le tribunal d’Alger avait émis un mandat d’arrêt contre plus de quarante personnes accusés dans la même affaire après à une plainte déposée par la direction des douanes algériennes contre une longue liste de personnalités suite à une correspondance des autorités espagnoles pour une enquête sur l’origine de ces fonds colossaux que ces derniers versaient dans des banques espagnoles.


    Par ailleurs, l’enquête sécuritaire et judiciaire a abouti à la définition du montant détourné vers l’Espagne et qui est estimé à 900 millions d’Euros, soit plus de 9.000 milliards de centimes, durant les trois dernières années.

    L’enquête a pu aussi identifier les têtes du réseau de détournement de fonds vers l’Espagne, il s’agit de cadres de l’état qui occupent différents postes dans des ministères, des docteurs des universités de l’Ouest et des hommes d’affaires, promoteurs et des importateurs de vêtements.

    A noter que les autorités espagnoles avaient présenté des noms de personnes qu’elles ont interrogés, 19 sur un total de 50 personnes à Alger, membres du réseau. La majorité d’entre eux avaient transféré illégalement des fonds vers l’Espagne par l’aéroport Houari Boumediene alors que quatre l’ont effectué par le port d’Alger. La majorité de ces personnes seraient des importateurs de sous-vêtement féminins activant connu dans le milieu à Alger.
    Ennahar
  • le patron des services secrets marocains affirme qu’Echorouk le dérange au plus haut degré – 6e et 7e parties-

    Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

    Les plans préparés pour tenter de créer des tensions en Algérie constituent à la fois un aspect très important et très dangereux des modes opératoires des services secrets marocains. C’est même un axe autour duquel s’article tout le travail secret du renseignement du Makhzen. C’est dans ses sous-sols secrets que se décident des choses d’une extrême gravité, dont l’objectif est de maintenir l’attitude du Palais en l’état, combien même elle est sujette à des contestations populaires graves. 

    Préparation des plans pour attiser les tensions en Algérie

    La mobilisation d’agents traitants à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc constitue la première fixation du renseignement marocain. Ces agents sont « traités », orientés et mobilisés autour d’un ou de plusieurs objectifs, sur lesquels les agents sont tenus d’apporter des informations sans cesse mises à jour par le biais de rapports et de compte-rendu épisodiques ou réguliers.
    Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

    Pour le moment, nous ne disposons pas d’informations précises concernant ces réseaux, mais on sait bien –à la faveur de la fausse information de l’arrestation de cinq délégués du Polisario – qu’ils sont très actifs dans l’espionnage contre l’Algérie.

    Une autre fourberie est mise à contribution par les services secrets marocains pour venir à bout de l’Algérie : c’est l’utilisation à leur profit des opposants, des mécontents et des victimes de la décennie sanglante en Algérie. Pour ceux-là, ils mettent plusieurs circuits pour les attirer puis pour les utiliser dans des missions et des agendas précis.

    Le mode opératoire des services marocains envers ces personnages est de commencer à diffuser leurs contestations, désapprobations ou exigences. Des entretiens interviennent par la suite pour mener « l’opposant à déballer le sac ». La colère de cet opposant est évidemment mise à profit pour lui en faire dire plus et le pousser à dire même plus loin que sa pensée véritable. L’entretien est publié sous une forme qui donne toujours à croire qu’en Algérie, il existe une opposition sérieuse à la politique officielle de l’Etat, notamment concernant le Sahara occidental, position inchangée depuis 35 années.

    Chez les services secrets de Sa Majesté
     
    Dans un de mes périples marocains, j’ai eu à faire une rencontre « intéressante » avec les services secrets du Palais. Un jour, rendez-vous me fut donné. Lorsque je pointais, je trouvais un chauffeur à ma rencontre, lequel m’informa que notre ami commun l’attendait un peu plus loin. Je montais dans la voiture et me retrouva quelques minutes plus tard à l’intérieur d’une villa grand standing. Le chauffeur, d’une cinquantaine d’années, freina juste devant une porte gardée par trois hommes en civil, dont le commandant Ahmed, et de par les aspects coquets des lieux, j’en conclus que je devais être devant une résidence officielle de l’Etat.
    Je fus dispensé par le commandant de passer devant le scanner, mais je dus éteindre le téléphone dès l’entrée, car les directives étaient strictes en ce sens. Je ne dus pas attendre très longtemps, car cinq minutes seulement après m’avoir fait asseoir dans un salon, cinq hommes pointèrent devant moi, et je reconnus immédiatement celui qui devait être le patron des services secrets marocains : Mohamed Yassine Al Mansouri. Celui-ci devançait les autres et prit immédiatement la parole : « Bienvenue dans votre deuxième pays, le Maroc, bienvenue ! ». Le commandant me le présenta, et je confirmais qu’il s’agissait bel et bien du puissant patron des services marocains Mohamed Yassine Al Mansouri, un des hommes forts du pays, et un des plus proches collaborateurs de Sa Majesté le Roi Mohamed VI.

    Evidemment, j’ai été surpris et un peu désappointé par cette façon de faire, car personne ne m’avait prévenu de cette rencontre. Toutefois, Mohamed Yassine Al Mansouri fit vite de me rassurer que cela a été nécessaire pour des raisons évidentes de sécurité. Il dit aussi qu’il souhaitait personnellement cette entrevue après l’échec de la première rencontre à Lisbonne, s’attardant volontiers sur mes entretiens données à des chaines satellitaires qu’il dit apprécier et suivre avec tout l’intérêt possible.

    Il engagea la conversation dans le sens qu’il souhaitait, concernant ma situation en France et les conditions de mon séjour aussi. Il parla aussi de l’opposition algérienne à l’étranger, qu’il dit beaucoup respecter.

    Il chercha à connaître des détails de mes années dans l’armée, mais je dus lui affirmer qu’il s’agissait pour moi d’une période passé et d’un chapitre clos. Alors, il enchaina sur Boujerra Soltani, et me dit qu’il a suivi toutes les péripéties de l’affaire et qu’il était à mes cotés jusqu’à ce que je recouvre l’intégralité de mes droits dans cette affaire.

    Mon livre sur « le Déluge de corruption et l’avancée de Ben Laden en Algérie » a été aussi un de ses sujets de discussions, et il m’avoua avoir lu le livre avec beaucoup d’intérêt. Mais sa fixation a été plus sur les réunions de Genève concernant les manquements aux droits de l’Homme et l’incrimination de l’Algérie dans ces délits. Pour lui, c’est une avancée importante que l’Algérie soit incriminée dans des accusations pour tortures et disparitions forcés, et me demanda d’aider les gens qui veulent faire entendre leurs voix dans ce sens précis.

    Je me hasardais alors à lui poser une question relative au « Maroc de l’Est », qui revenait souvent dans la presse marocaine, et il me dit alors, qu’il était disposé à fermer les yeux sur ce sujet, « mais alors l’Algérie devrait aussi fermer les yeux sur les séparatistes et les rebelles du Sahara Marocain ». Pour ce faire, il dit qu’il avait sous la main des cartes de pression, comme par exemple faire sortir des dossiers encombrants sur les généraux au sujet du Sahara et sur le terrorisme international qui prend source à partir de l’Algérie ». Il dit enfin, qu’il respectait et aimait l’Algérie et le peuple algérien, mais qu’il aimait plus son pays, et que la question sahraouie était de toute évidence une question de souveraineté ».

    Concernant la possibilité que les Nations Unies contraignent les parties du conflit à aller vers une solution de l’autodétermination, il répondit à l’aise : « Cela ne se fera jamais, car les Nations Unies ne sont qu’une annexe entre les mains des grandes puissances, dont principalement les USA, et que Dieu merci !- les Américains sont nos alliés ».

    Avant de nous séparer, le sujet versa sur les médias, les querelles entre l’Algérie et l’Egypte à travers leurs journaux, et là, il montra de la colère envers les Egyptiens qui ont versé dans des insultes de bas étage contre les chouhada, mais fit vite de revenir à Echorouk, qui les « dérange au plus haut degré par son appui aux séparatistes», le qualifiant de « journal de fitna que les autorités algériennes ont tout intérêt à fermer », du moins « jusque après la coupe d’Afrique, pour atténuer les tensions entre les deux peuples ».

    Lorsque je lui dit que j’y écrivais de temps à autre, et que sa rédaction n’est pas aussi déplaisante qu’il le dit, il répondit : « Je le sais, mais ce journal ne publie pas tes écrits sur les séparatistes. En fait, ce journal veut seulement se donner l’air d’être une tribune qui donne la parole à tous ».
    Anoura Malek
    Echourouk Online, 8/10/2010
  • Il sera dans la région à partir du 18 octobre

    L’adoption de la résolution sur le Sahara occidental a été suivie par l’annonce de la tournée qu’effectuera l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région à partir du 18 octobre en cours en vue de parvenir à un règlement au conflit du Sahara occidental. L’Emissaire de Ban Ki- moon mènera des consultations avec les parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, et les Etats voisins, l’Algérie et la Mauritanie, et ce, en préalable de la prochaine série de réunions informelles prévues en novembre 2010. 
     
    Les débats de la 4ème Commission, chargée de la décolonisation ont vu l’intervention de l’ambassadeur permanent de l’Algérie à l’ONU, Mourad Benmehidi, qui a souligné qu’en Afrique, « le peuple du Sahara occidental attendait toujours de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination dans des conditions de régularité, de liberté et de probité internationalement garanties », regrettant que la question du Sahara occidental soit une question de décolonisation qui « n’a pas été dûment menée à son terme ». 
     
    Le diplomate algérien a relevé que les Etats d’Afrique rassemblés au sein de leur organisation régionale et à l’ONU partagent cette conviction et ont oeuvré avec constance au rétablissement du peuple du Sahara occidental dans la plénitude de ses droits. « C’est-là tout le sens du message que l’Union africaine a voulu adresser au moment de la proclamation de l’année 2010, année de la paix en Afrique », a-t-il noté, soulignant que fidèle à son histoire et à ses engagements devant l’Afrique et devant la communauté internationale, l’Algérie tenait à réaffirmer « sa solidarité fraternelle, pleine et entière avec le peuple sahraoui et à l’assurer de son soutien indéfectible pour le recouvrement de tous ses droits légitimes, y compris son droit à choisir librement son destin au moyen d’un référendum lui permettant d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination ». 
     
    Le représentant algérien, s’appuyant sur la résolution 1754, adoptée en 2007 par le Conseil de sécurité qui a pour objectif de relancer les négociations « sans conditions préalables » en vue de sortir le conflit du Sahara occidental de l’impasse, souligne que cette « résolution reposait sur un équilibre nécessitant qu’une égale attention soit accordée aux propositions respectives du Maroc et du Front Polisario », observant qu’ « il était bien connu que des divergences d’interprétation sur la finalité des négociations ont accaparé tous les efforts lors des quatre premières séries de négociations formelles ». 
     
    Rappelant que l’Algérie avait participé à ces pourparlers « en tant que pays observateur et voisin, conformément aux termes de référence établis par le secrétaire général, et elle y a pris part pleinement consciente de ses responsabilités à l’égard des peuples de la région et convaincue que l’oeuvre de paix au Sahara occidental est dans l’intérêt de tous », Mourad Benmehidi précise que « l’Algérie continuera à apporter sa contribution à l’assainissement de l’atmosphère entourant les négociations entre les deux parties au conflit et à soutenir le secrétaire général et son Envoyé personnel dans leurs efforts visant à promouvoir une solution consensuelle, conforme à la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation »
    Sadek BelmehdiLe Midi Libre, 13/10/2010
  • L’ONU rejette l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc

    La quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies chargée de la décolonisation a adopté à l’unanimité, lundi à New York, une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, rejetant ainsi l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc. La quatrième Commission dans son attendu, appuie le processus de négociation initié par la résolution 1754 (2007) et soutenu par les résolutions 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009) et 1920 (2010) du Conseil de sécurité, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. 
     
    La victoire diplomatique du Front Polisario et du gouvernement Sahraoui est importante en ce sens que la 4ème Commission de l’AG des Nations Unies chargée de la décolonisation considère que toutes les formules possibles d’autodétermination des territoires sont valables dès lors qu’elles correspondent aux vœux librement exprimés des peuples concernés et qu’elles sont conformes aux principes clairement définis dans ses résolutions 1514 (XV) et 1541 (XV), en date des 14 et 15 décembre 1960 respectivement, et d’autres résolutions qu’elle a adoptées. Les principes du droit et de la légalité internationale se sont imposés d’une manière éclatante et ne souffre d’aucune équivoque. 
     
    La victoire diplomatique du Front Polisario et du gouvernement de la République Arabe Sahraouie Démocratique vient couronner une série de succès obtenus dans les différents forums internationaux organisés pour réaffirmer la solidarité avec le peuple sahraoui en lutte contre l’expansionnisme marocain et la consécration du principe du libre choix du peuple sahraoui de disposer de lui-même. Le dernier en date s’est tenu le mois de septembre dernier à Alger. 300 conviés, dont des délégués de comités de soutien à la cause sahraouie d’Italie, d’Espagne, d’Autriche, d’Inde, de Mauritanie, de Hongrie, d’Autriche, d’Afrique du Sud, du Chili, du Mexique, de la Hongrie, de Suède, des USA, etc. de même que plus d’une centaine de journalistes étrangers, majoritairement des Espagnols ont participé à la Conférence internationale sous le thème du droit des peuples à la résistance : le cas sahraoui. 
     
    La conférence qui était organisée notamment par le Comité national de solidarité avec le peuple sahraoui est, selon le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar « de nature à éclaircir la situation et à lever les équivoques concernant le dossier de décolonisation du Sahara occidental, notamment les campagnes de désinformation conduites par le Maroc et ses alliés ». A force détails sur les atrocités commises par la soldatesque de sa majesté, Mohamed V, les participants ont la condamné la répression exercée par les forces marocaines qui n’a pas concerné uniquement les Sahraouis qui militent pour le recouvrement de leur souveraineté, mais aussi des défenseurs étrangers de ce droit. 
     
    Ils ont aussi condamné la gestion par la force du Maroc dans les territoires occupés, comme l’illustrent la présence de 160 000 soldats du royaume et l’édification du mur de la honte sur une longueur de plus de 2000 km. Suite à cette résolution, le ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, s’est félicité de l’adoption de cette résolution, soulignant que durant une semaine, les membres des Nations Unies, individuellement ou collectivement, « ont multiplié les appels pour l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ainsi que pour l’organisation du référendum dans les plus brefs délais en vue de mettre fin à l’occupation illégale de notre pays par le Maroc ». 
     
    Selon le responsable sahraoui, « plusieurs pays ont aussi tenu à dénoncer les violations systématiques des droits de l’homme par l’occupant marocain ainsi que le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental ». Par ailleurs, lors de la dernière journée des débats au sein de la commission onusienne de décolonisation, plusieurs pays ont réitéré leur appel pressant pour parvenir à une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Rappelons que le projet de résolution sera soumis à l’adoption de l’assemblée générale de l’ONU en décembre prochain.
    Par : Sadek Belhocine
    Le Midi Libre, 13/10/2010