Mois : octobre 2010

  • Arrêtés avec 55 kilogrammes de drogue au port d’Alger : Trois émigrés risquent la perpétuité

    Un ressortissant algérien vivant en France a été arrêté au niveau du port d’Alger alors qu’il s’apprêtait à embarquer dans un bateau à destination de la France.

    Le véhicule était bourré de drogue. Il s’agissait de plus de 55 kilogrammes de résine de cannabis qu’il s’apprêtait à exporter d’une manière illégale vers l’Europe. Après avoir interrogé le mis en cause, ce dernier a révélé aux enquêteurs qu’il travaillait au sein d’un réseau de trafiquants de drogue international. Il a cité aux enquêteurs de la brigade anti-stupéfiants deux de ses chefs. Il s’agit de deux autres franco-algériens vivant à Limoges, en France. Ces derniers répondant aux initiales de M. Farid et de B. Mustapha ont chargé l’accusé principal dans cette affaire de transporter la marchandise prohibée et de la faire parvenir en Europe à bord d’un véhicule utilitaire. 

    Les faits de cette affaire remontent à avril 2008 lorsque le mis en cause a été appréhendé au niveau du port d’Alger en possession d’une grande quantité de drogue qui était réservée à l’exportation. Au cours de son premier interrogatoire, K. A. Abdelkader qui est l’accusé principal dans cette affaire, a indiqué aux éléments de la police judiciaire chargée de l’interroger que sa mission était juste de faire traverser la drogue vers l’autre rive de la méditerranée. Il a révélé aux enquêteurs que les deux autres accusés étaient chargés de transporter la drogue depuis le Maroc à bord du même véhicule dans lequel il avait été arrêté. Ils ont réussi à franchir tous les barrages des forces de sécurité des deux pays à savoir du royaume chérifien et de l’Algérie. 

    Ils ont traversé tout l’ouest algérien pour arriver à la capitale. Une fois à Alger, les mis en cause ont remis la voiture avec la marchandise qui était dedans au troisième membre du réseau pour tenter de la transmettre aux autres membres du réseau en Europe. Ce dernier a indiqué qu’il devait avoir en échange la voiture en question en plus de 8 000 euros pour sa collaboration avec les trafiquants de drogue. Sauf que les forces de sécurité de la brigade anti-stupéfiants exerçant au niveau du port d’Alger ont déjoué cette opération et ont arrêté le mis en cause dans cette affaire pour le traduire ensuite en justice. La mise sur écoute des numéros des portables des trois accusés a prouvé que ces derniers étaient bel et bien en contact les uns avec les autres. Une autre preuve a été présentée également par la PJ, à savoir : les mandats envoyés par les membres du réseau pour le mis en cause. Il s’agissait du mandat de 200 et de 300 euros. Le procureur de la République a requis des peines de prison à perpétuité par contumace.
    Par Salah Harirèche
  • Croire ou ne pas croire aux campagnes médiatiques

    Le comble d’une campagne médiatique c’est de finir par croire qu’elle n’en est pas une. Au lieu d’intoxiquer la partie contre laquelle elle est dirigée, elle s’intoxique elle-même. L’exemple le plus fameux nous a été donné par l’Egypte, lorsque pendant des semaines et des mois, en juin 1967, elle a fait croire au monde entier et à son opinion interne, à travers les discours de ses propres dirigeants et medias, qu’elle allait vers une guerre certaine avec Israël – alors qu’elle en était aux antipodes. Et lorsque Israël a attaqué, la surprise fut à ce point générale que, dans les 48 heures qui suivaient, l’aviation égyptienne était totalement détruite au sol et le Sinaï déjà sous occupation. 

    Aujourd’hui, avec le Maroc, on peut se demander si nos voisins ne sont pas dupes de leur propre campagne contre l’Algérie, via le Polisario, ou plus directement encore. Certes, vu de l’extérieur, l’Algérie paraît empêtrée dans les problèmes : terrorisme, problèmes sociaux, corruption, repli économique, notamment du fait de la loi de finances, inflation etc. Sur le plan géopolitique, les tensions paraissent énormes aussi bien avec la France, que l’Egypte ou les pays du Sahel. En un mot, peu de pays nous portent dans leur coeur. On peut donc penser que l’Algérie est en crise et de plus en plus isolée. Surtout que rien ou presque ne vient démentir cette hypothèse : ni la timidité,voire la maladresse, avec laquelle les dirigeants «communiquent», ni, surtout, la presse nationale (disons la plus crédible médiatiquement parlant) dont personne ne peut imaginer, au Maroc par exemple, qu’elle soit en campagne permanente contre le pouvoir établi. En ce sens, et heureu-sement d’ailleurs, qu’il est de bon ton ici de tout critiquer. 

    Tout cela donne donc le sentiment du pire. En songeant à porter l’estocade, avec leurs relatifs dérisoires moyens, les Marocains peuvent avoir été abusés d’abord par des éléments objectifs d’une situation donnée, puis par ce que donnent à penser d’eux-mêmes les Algériens, dont le tempérament nihiliste n’est pas toujours perçu à sa juste mesure par autrui, et enfin par les gouvernants marocains à leur tour qui confondent probablement leur nombril avec celui de l’univers. Le fait est qu’à force de s’agiter ils vont finir par se calmer, à moins de disposer de ressources inépuisables dans le domaine de l’agitation. Un jour ou l’autre, ils comprendront alors que le règlement du problème qu’ils ont posé au Sahara occidental passera par le jeu des grandes puissances, aussi bien les Etats-Unis que la France. Et que ces grandes puissances qui ont des opinions internes, autrement moins sujettes à la manipulation que les nôtres, et en tout cas moins «agitables», finiront bien par agencer leurs intérêts à la marche de l’Histoire. L’Algérie mise de côté pour ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas, le problème du Sahara occidental ressemble à celui de la Palestine, toute proportion gardée. C’est la résistance à l’injustice, et non une campagne médiatique donnée, qui en constitue la solution. 
    Brahim Djalil
  • L’ONU accable le Maroc

    Seul un référendum libre au Sahara occidental

    Encore une fois, l’ONU se veut ferme et intransigeante. Les débats de la 4ème commission de l’organisation onusienne ont en effet, réaffirmé, sans ambages aucun, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. La commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, n’a pas donc fait dans les détails et a rendu un verdict sans appel ni concession envers le pays colonisateur. Un projet de décision, par lequel, l’assemblée générale proclamerait la période 2011/2020 troisième décennie internationale de l’élimination du colonialisme, a été adopté.

    L’adoption de la résolution sur le Sahara occidental a été suivie par l’annonce d’une tournée de l’envoyé Christopher Ross dans la région à partir du 18 octobre. Reste à savoir, si cette visite va changer le visage de cette dernière « colonie » aujourd’hui plus que jamais, martyrisée et meurtrie par les atrocités vécues quotidiennement par son peuple. Dans son intervention, l’ambassadeur permanent de l’Algérie à l’ONU, Mourad Benmehidi, a souligné qu’en Afrique, le peuple sahraoui attendait toujours de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination dans des conditions de régularité, de liberté et de probité internationalement garanties. Seul un référendum libre donc. 

    Ce serait là tout le message de l’Union africaine adressé au moment de la proclamation de 2010, année de la paix en Afrique, note-t-on. Faisant référence à la résolution 1754, adoptée par l’ONU en 2007, il a souligné que celle-ci reposait sur équilibre nécessitant qu’une égale attention soit accordée aux propositions respectives du Maroc et du Front Polisario. Il a affirmé qu’il était bien connu que des divergences d’interprétation sur la finalité des négociations ont accaparé tous les efforts lors des quatre premières séries de négociations formelles ». Cependant, a-t-il ajouté, « l’Algérie se réjouit de la reprise en août 2009 et en février 2010 des pourparlers informels préparatoires destinés, avant de nouvelles négociations formelles, à aplanir les divergences… ». 

    L’Algérie apportera son soutien à la mise en œuvre de mesures permettant d’établir la confiance entre les deux parties et renouvelle son appel aux Nations Unies et aux membres de la communauté internationale en vue de les élargir au domaine de surveillance des Droits de l’Homme. L’Afrique du sud, a-t-il dit, était préoccupée par la poursuite de l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc. Les avis de la Cour internationale de justice (CIJ) ont rejeté les prétentions territoriales marocaines. Il s’est dit en revanche, « inquiet » de la poursuite de violation des droits humains dans cette région du monde. 

    Même message ou presque est développé par le représentant équatorien à l’ONU qui a réaffirmé son soutien aux plans de l’Union africaine et onusiens de règlement de la crise. 
    B.Kamel
  • Des plans pour atteindre les archives de la "Guerre des Sables" de 1963 -12e partie-

    Guerre secrète des renseignements marocains contre l’Algérie : des plans pour atteindre les archives de la « Guerre des Sables » de 1963 -12e partie-

    Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver ses mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. En ce qui concerne les dossiers de lutte antiterroriste, les marocains souhaitent mette la main sur d’éventuelles informations sur les Sahraouis et les camps de réfugiés à Tindouf.
    Dans leur guerre secrète contre l’Algérie, les renseignements marocains ont de tout temps élaboré des plans pour atteindre les archives de l’armée, notamment celles qui concernent la guerre des sables et de lutte antiterroriste.

    Parmi les objectifs que veulent atteindre les services de renseignement marocains figurent les documents secrets de l’armée algérienne liés à la guerre des sables qui a éclaté au mois d’octobre 1963, ainsi que les dossiers de la lutte antiterroriste et d’espionnage. Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver ses mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. En ce qui concerne les dossiers de lutte antiterroriste, les marocains souhaitent mette la main sur d’éventuelles informations sur les Sahraouis et les camps de réfugiés à Tindouf. Le but recherché par le Makhzen est de faire de ces camps des fiefs de radicalisme et de terrorisme, pour les utiliser comme des moyens de pression sur l’opinion mondiale dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Ces dossiers pourraient être également des moyens de pressions sur l’Algérie et la pousser à désinstaller les camps de réfugiés à Tindouf. Pire encore le Makhzen « rêve » de classer le front Polisario comme une organisation terroriste internationale, ce qui interdirait à tous les pays, organisations et volontaires d’œuvrer avec le front Polisario, de l’aider ou de le reconnaître. Dans ce cas là, le Maroc aurait mis fin à la cause sahraouie placée jusqu’à là comme une question de colonisation. 

    Après avoir pris connaissance de ses insinuations sans dire un mot, ce qui a été interprété par les services de renseignement marocains comme une réponse positive de ma part, ils ont pris attache avec moi via leur intermédiaire appelé Redha Toundji. Le Makhzen voulait m’utiliser pour atteindre leurs objectifs. C’est ainsi que j’ai rencontré leur intermédiaire dénommé Toundji deux à Agadir et deux autres fois à Toulouse au sud de la France. Apres notre première rencontre qui a eu lieu le 16 juin 2010 lors de laquelle nous avons abordé différents sujets, j’ai été contacté par Toundji le 22 juin 2010 et m’a informé qu’il était à Bruxelles. Ainsi il m’a fixé un rendez-vous pour le 23 juin à 10 AM à toulouse. Je m’y suis rendu et nous avons abordé divers sujet. Lors de cette rencontre, il m’a informé qu’il a rencontré à Bruxelles un éléments appartenant aux services secrets algériens qui lui a remis des documents impliquant le front Polisario dans des affaires de terrorisme afin de les publier dans son journal. A une questions que je lui ai posé sur l’identité de cette personne, il m’a promis qu’il allait me fournir tous les renseignements avec détails une fois sa missions accomplie. D’ailleurs, il a reconnu les faits par la suite dans un article publié dans son journal « le Sahara Hebdomadaire » dans son numéro 91 publié le 06 août 2010. Il m’a assuré par la suite qu’il a été envoyé par El Mansouiri pour débattre de certains sujets. Lors de nos rencontres, j’étais persuadé qu’il enregistrait discrètement mes propos pour ses responsables. Ainsi, je lui ai montré mon intérêt de connaître ce que veulent les services de renseignement marocains de moi. Pour le convaincre, j’ai même montré mon soutien à plusieurs sujets car je savais très bien que ceci lui fera plaisir. Suite à cela, il m’a informé que les services marocains étaient certains que je détenais des dossiers et des documents militaires très importants. En plus ils étaient convaincus que j’ai un réseau dans l’armée qu’ils pourraient exploiter pour assurer la réussite de l’opération d’infiltration. Durant les longues discussions que nous avions eues sur plusieurs sujets, je n’ai jamais soufflé un mot sur son objectif ainsi que celui du service pour lequel il travaille. Lors de nos entretiens, je lui ai fait comprendre que je n’ai rien à voir avec l’institution militaire algérienne et que je n’avais aucun document qu’ils peuvent exploiter. 
    Cependant, il n’a pas cessé d’insister vu qu’il a été chargé de cette mission et qu’il voulait coûte que coûte réussir. Ainsi, il a voulu me tenter avec de l’argent et m’a expliqué dans ce sens que les services de renseignements marocains sont prêts à m’offrir une très importante somme d’argent en contrepartie de leur fournir des documents classés secrets sur l’armée et le front Polisario. Toundji a insisté sur moi pour que je lui dévoile les documents en ma possession sur les sahraouis impliqués dans des affaires de terrorisme, d’autant plus que la presse marocaine a rapporté énormément d’informations sur ce sujet. Dans le même contexte il m’a proposé une importante somme d’argent dont il ne m’a pas précisé le montant qu’il envisageait de m’envoyer par la banque Western Union afin d’intenter des actions en justice contre des responsables algériens. Après qu’il ait dévoilé ses desseins, je me suis emporté. Je lui expliqué que je n’étais qu’un journaliste et écrivain, et que je n’avais rien avoir avec les affaires de renseignements militaires particulièrement celles visant à porter atteinte à ma patrie. Par ailleurs, je suis lui ai demandé de ne plus jamais me contacter.

    Constatant ma colère, Toundji a tenté de se rattraper et de me convaincre. Alors il a essayé de me faire comprendre que je n’avais pas compris ce qu’il voulait dire. Ainsi, il m’a expliqué qu’il voulait juste m’aider financièrement afin de me venger du système algérien, dont je suis un fervent opposant. En guise de réponse, je lui ai fait comprendre que je n’étais pas opposant et que je ne suis qu’un journaliste qui suit l’actualité et les événements qui peuvent intéresser les peuples. Malgré ma grande colère, il m’a demandé de réfléchir à sa proposition. Puis il a abordé d’autres sujets. Avant de nous séparer, il m’a prié de nous fixer un autre rendez-vous. J’ai accepté de le revoir malgré tout ce qui s’est passé entre nous ce jour là car je voulais me tirer de cette affaire sans m’impliquer dans quoi que ce soit qui pourrait nuire à ma réputation et ma transparence. Soulignant par ailleurs, que mon objectif le plus cher était de dévoiler au monde entier les dessous des services secrets marocains. Je rappelle au passage que je me suis entendu précédemment avec le directeur du journal « Echourouk » pour dévoiler au grand jour cette grave affaire. Je signale par ailleurs que j’ai informé Toundji de l’invitation que j’ai reçue de l’ « Association des Sahraouis des Wahdawiyyine » et de la part de son président Ahmed Boumehroud afin de prendre part à une rencontre internationale à Dakhla sur la sécurité dans la méditerranée. A ce titre, j’ai fait semblant de ne pas vouloir y participer, mais il a essayé de me convaincre d’y prendre part. Ce que Toundji ignorait à ce moment là c’est que l’éventualité d’organiser cette rencontre à Dakhla était la mienne, quoi que je n’avait rien à voir avec la question de l’autodétermination du peuple sahraoui. En effet, j’ai proposé au président ce cette association d’organiser cette rencontre sur la sécurité dans la région du Maghreb. Mon objectif était d’avoir accès aux territoires sahraouis via les associations du Makhzen pour prendre connaissance de la vérité loin de tout contrôle. A ce moment là j’ai décidé de dévoiler tout ce que je savais au cas ou les affaires étaient en faveur du maroc.
    Anouar Malek, 14/10/2010
  • Sahara Occidental: Le recours aux armes pas écarté

    Un haut responsable sahraoui a estimé hier à Mijek, dans la partie sud des territoires libérés au Sahara Occidental, que le retour à la lutte armée n’est plus à écarter pour le recouvrement de l’indépendance de ce territoire, annexé et occupé illégalement depuis 1975 par le Maroc. Membre du secrétariat national du Front Polisario, chargé des organisations politiques, Bachir Mustapha Sayed, le frère de Mustapha El Ouali, un des héros de la lutte de libération du peuple sahraoui, a affirmé que «le Maroc doit être convaincu» que les Sahraouis ont la volonté et les capacités pour reprendre le combat. »Que le Maroc de Mohamed VI soit convaincu que les Sahraouis ont la volonté, la décision et les capacités pour reprendre le combat», a-t-il précisé, cité par l’APS. 

    Le frère de Mustapha El Ouali, un des martyrs de la lutte de libération du peuple sahraoui, a souligné, en marge des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui, que «le contexte régional (actuel) doit être aidant. Si nous restons dans la situation actuelle, le Maroc a beaucoup plus de possibilité, grâce au soutien dont il bénéficie pour nous occuper et nous confiner dans cette situation d’attente». Pis, «le Maroc tire le maximum de profit de cette situation de statu quo», estime-t-il encore. 

    Le 13e congrès du Front Polisario, prévu en 2011, devrait décider de la reprise de la lutte armée, interrompue en 1991, lors du cessez-le-feu entre les deux parties au conflit alors sous les auspices de l’ex-SG de l’ONU, Boutros Boutros Ghali. 

    «Le 13e congrès du Polisario répondra à l’attente du peuple sahraoui et de ses espoirs», a encore affirmé Mustapha Sayed. L’impatience des Sahraouis quant à l’application du processus référendaire pour l’autodétermination au Sahara Occidental est patente. D’autant que plusieurs SG de l’ONU se sont succédé sans que la Minurso (Mission des Nations unies pour le Sahara Occidental) ne parvienne à mettre en place ce référendum qui déterminerait l’avenir politique de ce territoire en toute légalité. 

    Après la nomination d’un diplomate américain par M. Ban Ki-moon pour débloquer la situation, celui-ci s’est très vite rendu à l’amère évidence : le Maroc ne veut ni coopérer avec l’ONU, ni négocier une quelque solution démocratique pour ce conflit. Lors de sa dernière tournée dans la région, et plus précisément à Rabat où il a rencontré le chef de la diplomatie du Maroc, M. Taïeb Fassi Fihri, M. Ross s’est rendu à l’évidence devant un discours à la limite «indécent». Ainsi, le Maroc n’entend plus se conformer aux résolutions de l’ONU sur la tenue d’un référendum au Sahara Occidental, jugeant cette option obsolète. M. Fassi Fihri l’avait répété à l’issue de ses discussions avec M. Ross. Il a déclaré que, pour le Sahara Occidental, le Maroc avait opté en faveur d’un statut de large autonomie sous sa souveraineté, et a affirmé que l’option de l’indépendance du Sahara Occidental est rejetée. «Les vieux schémas (référendum d’autodétermination au Sahara Occidental) sont définitivement écartés et l’indépendance est impossible». Des déclarations qui torpillent à l’avance tous les efforts du représentant du SG de l’ONU pour faire aboutir le processus de règlement de ce conflit. 

    Pour les responsables sahraouis, il est ainsi évident que le recours aux armes n’est plus une éventualité à écarter pour imposer par la force l’indépendance au Sahara Occidental, puisque les organisations internationales, dont l’ONU, ne sont pas parvenues à imposer au Maroc de se conformer à la légalité internationale. 
    Par Yazid Alilat
  • Arrêtés avec 55 kilogrammes de drogue au port d’Alger : Trois émigrés risquent la perpétuité

    Un ressortissant algérien vivant en France a été arrêté au niveau du port d’Alger alors qu’il s’apprêtait à embarquer dans un bateau à destination de la France.

    Le véhicule était bourré de drogue. Il s’agissait de plus de 55 kilogrammes de résine de cannabis qu’il s’apprêtait à exporter d’une manière illégale vers l’Europe. Après avoir interrogé le mis en cause, ce dernier a révélé aux enquêteurs qu’il travaillait au sein d’un réseau de trafiquants de drogue international. Il a cité aux enquêteurs de la brigade anti-stupéfiants deux de ses chefs. Il s’agit de deux autres franco-algériens vivant à Limoges, en France. Ces derniers répondant aux initiales de M. Farid et de B. Mustapha ont chargé l’accusé principal dans cette affaire de transporter la marchandise prohibée et de la faire parvenir en Europe à bord d’un véhicule utilitaire. 

    Les faits de cette affaire remontent à avril 2008 lorsque le mis en cause a été appréhendé au niveau du port d’Alger en possession d’une grande quantité de drogue qui était réservée à l’exportation. Au cours de son premier interrogatoire, K. A. Abdelkader qui est l’accusé principal dans cette affaire, a indiqué aux éléments de la police judiciaire chargée de l’interroger que sa mission était juste de faire traverser la drogue vers l’autre rive de la méditerranée. Il a révélé aux enquêteurs que les deux autres accusés étaient chargés de transporter la drogue depuis le Maroc à bord du même véhicule dans lequel il avait été arrêté. Ils ont réussi à franchir tous les barrages des forces de sécurité des deux pays à savoir du royaume chérifien et de l’Algérie. 

    Ils ont traversé tout l’ouest algérien pour arriver à la capitale. Une fois à Alger, les mis en cause ont remis la voiture avec la marchandise qui était dedans au troisième membre du réseau pour tenter de la transmettre aux autres membres du réseau en Europe. Ce dernier a indiqué qu’il devait avoir en échange la voiture en question en plus de 8 000 euros pour sa collaboration avec les trafiquants de drogue. Sauf que les forces de sécurité de la brigade anti-stupéfiants exerçant au niveau du port d’Alger ont déjoué cette opération et ont arrêté le mis en cause dans cette affaire pour le traduire ensuite en justice. La mise sur écoute des numéros des portables des trois accusés a prouvé que ces derniers étaient bel et bien en contact les uns avec les autres. Une autre preuve a été présentée également par la PJ, à savoir : les mandats envoyés par les membres du réseau pour le mis en cause. Il s’agissait du mandat de 200 et de 300 euros. Le procureur de la République a requis des peines de prison à perpétuité par contumace.
    Par Salah Harirèche
  • Croire ou ne pas croire aux campagnes médiatiques

    Le comble d’une campagne médiatique c’est de finir par croire qu’elle n’en est pas une. Au lieu d’intoxiquer la partie contre laquelle elle est dirigée, elle s’intoxique elle-même. L’exemple le plus fameux nous a été donné par l’Egypte, lorsque pendant des semaines et des mois, en juin 1967, elle a fait croire au monde entier et à son opinion interne, à travers les discours de ses propres dirigeants et medias, qu’elle allait vers une guerre certaine avec Israël – alors qu’elle en était aux antipodes. Et lorsque Israël a attaqué, la surprise fut à ce point générale que, dans les 48 heures qui suivaient, l’aviation égyptienne était totalement détruite au sol et le Sinaï déjà sous occupation. 

    Aujourd’hui, avec le Maroc, on peut se demander si nos voisins ne sont pas dupes de leur propre campagne contre l’Algérie, via le Polisario, ou plus directement encore. Certes, vu de l’extérieur, l’Algérie paraît empêtrée dans les problèmes : terrorisme, problèmes sociaux, corruption, repli économique, notamment du fait de la loi de finances, inflation etc. Sur le plan géopolitique, les tensions paraissent énormes aussi bien avec la France, que l’Egypte ou les pays du Sahel. En un mot, peu de pays nous portent dans leur coeur. On peut donc penser que l’Algérie est en crise et de plus en plus isolée. Surtout que rien ou presque ne vient démentir cette hypothèse : ni la timidité,voire la maladresse, avec laquelle les dirigeants «communiquent», ni, surtout, la presse nationale (disons la plus crédible médiatiquement parlant) dont personne ne peut imaginer, au Maroc par exemple, qu’elle soit en campagne permanente contre le pouvoir établi. En ce sens, et heureu-sement d’ailleurs, qu’il est de bon ton ici de tout critiquer. 

    Tout cela donne donc le sentiment du pire. En songeant à porter l’estocade, avec leurs relatifs dérisoires moyens, les Marocains peuvent avoir été abusés d’abord par des éléments objectifs d’une situation donnée, puis par ce que donnent à penser d’eux-mêmes les Algériens, dont le tempérament nihiliste n’est pas toujours perçu à sa juste mesure par autrui, et enfin par les gouvernants marocains à leur tour qui confondent probablement leur nombril avec celui de l’univers. Le fait est qu’à force de s’agiter ils vont finir par se calmer, à moins de disposer de ressources inépuisables dans le domaine de l’agitation. Un jour ou l’autre, ils comprendront alors que le règlement du problème qu’ils ont posé au Sahara occidental passera par le jeu des grandes puissances, aussi bien les Etats-Unis que la France. Et que ces grandes puissances qui ont des opinions internes, autrement moins sujettes à la manipulation que les nôtres, et en tout cas moins «agitables», finiront bien par agencer leurs intérêts à la marche de l’Histoire. L’Algérie mise de côté pour ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas, le problème du Sahara occidental ressemble à celui de la Palestine, toute proportion gardée. C’est la résistance à l’injustice, et non une campagne médiatique donnée, qui en constitue la solution. 
    Brahim Djalil
  • L’ONU accable le Maroc

    Seul un référendum libre au Sahara occidental

    Encore une fois, l’ONU se veut ferme et intransigeante. Les débats de la 4ème commission de l’organisation onusienne ont en effet, réaffirmé, sans ambages aucun, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. La commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, n’a pas donc fait dans les détails et a rendu un verdict sans appel ni concession envers le pays colonisateur. Un projet de décision, par lequel, l’assemblée générale proclamerait la période 2011/2020 troisième décennie internationale de l’élimination du colonialisme, a été adopté.

    L’adoption de la résolution sur le Sahara occidental a été suivie par l’annonce d’une tournée de l’envoyé Christopher Ross dans la région à partir du 18 octobre. Reste à savoir, si cette visite va changer le visage de cette dernière « colonie » aujourd’hui plus que jamais, martyrisée et meurtrie par les atrocités vécues quotidiennement par son peuple. Dans son intervention, l’ambassadeur permanent de l’Algérie à l’ONU, Mourad Benmehidi, a souligné qu’en Afrique, le peuple sahraoui attendait toujours de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination dans des conditions de régularité, de liberté et de probité internationalement garanties. Seul un référendum libre donc. 

    Ce serait là tout le message de l’Union africaine adressé au moment de la proclamation de 2010, année de la paix en Afrique, note-t-on. Faisant référence à la résolution 1754, adoptée par l’ONU en 2007, il a souligné que celle-ci reposait sur équilibre nécessitant qu’une égale attention soit accordée aux propositions respectives du Maroc et du Front Polisario. Il a affirmé qu’il était bien connu que des divergences d’interprétation sur la finalité des négociations ont accaparé tous les efforts lors des quatre premières séries de négociations formelles ». Cependant, a-t-il ajouté, « l’Algérie se réjouit de la reprise en août 2009 et en février 2010 des pourparlers informels préparatoires destinés, avant de nouvelles négociations formelles, à aplanir les divergences… ». 

    L’Algérie apportera son soutien à la mise en œuvre de mesures permettant d’établir la confiance entre les deux parties et renouvelle son appel aux Nations Unies et aux membres de la communauté internationale en vue de les élargir au domaine de surveillance des Droits de l’Homme. L’Afrique du sud, a-t-il dit, était préoccupée par la poursuite de l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc. Les avis de la Cour internationale de justice (CIJ) ont rejeté les prétentions territoriales marocaines. Il s’est dit en revanche, « inquiet » de la poursuite de violation des droits humains dans cette région du monde. 

    Même message ou presque est développé par le représentant équatorien à l’ONU qui a réaffirmé son soutien aux plans de l’Union africaine et onusiens de règlement de la crise. 
    B.Kamel
  • Ross entre le droit international et l’impasse de la realpolitik

    Visite dans la région de l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental
    Ross entre le droit international et l’impasse de la realpolitik

    L’annonce faite, lundi, de la tournée de Ross dans la région a coïncidé avec l’adoption à l’unanimité, durant la même journée, de la résolution réaffirmant le droit au peuple sahraoui à l’autodétermination par la quatrième commission onusienne en charge des questions politiques et de décolonisation. Résolution qui sera soumise, en décembre prochain, pour adoption à l’Assemblée générale de l’ONU qui réaffirmera sans aucun doute l’application de la légalité internationale.

    Rappelons que l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU a tenu sa dernière réunion informelle avec les parties en conflit sur le Sahara Occidental, le Front Polisario, l’unique représentant du peuple sahraoui, et la délégation marocaine en février dernier. Mais, depuis, M. Ross n’est pas parvenu à réunir les deux parties, conséquence directe de l’absence de toute volonté politique de Rabat à se plier au droit international au cours des réunions informelles sous les auspices onusiens, préférant la fuite en avant avec sa proposition «d’autonomie» en opposition au droit international.
    Le royaume chérifien, bénéficiant du soutien inconditionnel de la France, membre permanent au Conseil de sécurité, entrave les efforts fournis par le diplomate américain depuis qu’il est en charge du processus en cours entre Rabat et le Front Polisario.
    Ce qui a été, d’ailleurs, noté au cours de la dernière rencontre que Ross a tenue avec le Groupe des amis du Sahara Occidental dont la France est membre. De son côté, le Front Polisario se félicite de l’adoption de la résolution onusienne qui vient réaffirmer l’engagement de la communauté internationale à l’application du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, soutenant «l’attachement irréversible à ce droit indéniable de notre peuple». Il est à noter que Ross rencontrera lors de sa tournée les responsables du Front Polisario et de la République arabe sahraoui démocratique quelques jours après la célébration dans les territoires sahraouis libérés, à Mijek plus exactement, du 35e anniversaire de la déclaration du 12 octobre 1975 de l’unité du peuple sahraoui représenté par le Front Polisario, en réaction à l’invasion militaire marocaine du Sahara Occidental en 1975, après le désengagement de l’Espagne à assumer le parachèvement du processus de décolonisation de ce territoire ouvrant, ainsi, une seconde page dans l’histoire du peuple sahraoui dans sa lutte contre l’occupant.
    Durant sa tournée, Christopher Ross aura des consultations avec les responsables des pays voisins du Sahara Occidental, la Mauritanie et l’Algérie à l’application de la légalité internationale dans le conflit opposant le Front Polisario et le Maroc.
    Karima Bennour 
  • Smaïn Debeche : « Le Maroc pion de la France au Sahel »

    Smain Debeche, qui dispose d’un doctorat d’Etat, enseigne à la faculté des Sciences politiques et des Relations internationales à l’Université d’Alger. Spécialiste des questions du Maghreb et de la sous-région du Sahel, il a bien voulu dans ce bref entretien éclairer nos lecteurs sur les dessous des récentes campagnes médiatiques marocaines contre l’Algérie. Cet enseignant chercheur n’a pas hésité à établir un lien direct entre cette campagne marocaine et les récents développements dans la région du Sahel.

    La presse marocaine mène actuellement une campagne de dénigrement contre l’Algérie. Quelles en sont, selon vous les raisons ?

    En vérité cette campagne médiatique ne constitue point une nouveauté tant c’est devenue une constante chez le régime marocain qui a toujours voulu faire porter le chapeau de ses échecs internes à l’Algérie et ce depuis le recouvrement de son indépendance jusqu’à aujourd’hui. Pour l’histoire, en 1958 déjà et alors que les Algériens étaient en pleine guerre de Libération, le régime marocain a essayé de négocier avec la France le remodelage à son avantage des frontières avec l’Algérie. 

    Mais la force de la Révolution algérienne a mis en échec les desseins marocains. Mais le Maroc a persisté dans sa politique puisque en 1963 il a déclaré la guerre à l’Algérie espérant imposer par la force ses visées expansionnistes. Ces visées qui ont conduit Rabat à ne reconnaître l’indépendance de la Mauritanie qu’en 1969, soit 9 ans après que ce pays ait recouvré sa liberté du joug colonial. En fait l’Algérie a toujours été la seule force dans la région à mettre en échec les visées expansionnistes du palais royal. 

    Donc cette campagne médiatique à des desseins bien compris qui ne trompent personne. De plus la position de l’Algérie relative au dossier du Sahara occidental œuvre en vérité dans le sens de l’intérêt du Maroc pour la poursuite de la colonisation de ce territoire le gouvernement marocain dépense annuellement 3 milliards de dollars 3 milliards de dollars par an pour entretenir ses 250 000 soldats et ce au détriment des besoins vitaux du peuple marocain qui vit dans de difficiles conditions. 

    Donc ce tapage médiatique marocain n’a aucune justification ?

    Oui, absolument car l’Algerie soutient le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Une position que partage amplement l’organisation des Nations Unies (0NU) et d’ailleurs aucun pays au monde ne reconnaît la légitimité de l’occupation marocaine de ce territoire y compris la France et l’Espagne. Le Maroc est en porte-à-faux avec la légitimité internationale. 

    La question du Sahara occidental est une question de colonisation, Le palais royal est dans l’impasse et il porte l’entière responsabilité de la fermeture des frontières entre les deux pays. Ce d’autant que la région d’Oudja particulièrement et d’autres régions aussi bénéficiaient de l’afflux des Algériens qui injectaient en moyenne quelque 7 milliards de dollars par an dans l’économie de ce pays.

    Le Maroc veut aussi mettre son grain de sel dans la région du Sahel. Quelles sont, selon vous les motivations qui le poussent à agir de la sorte ?
    Sans détour aucun, je dirais que le Maroc sert les intérêts de la France dans la région du Sahel. 
    Le régime marocain qui veut être en symbiose avec la politique de la France dans cette sous-région est en vérité un instrument pour la concrétisation des visées de la France au Sahel. Est il besoin de rappeler que le Maroc et la France ont, dans leur quête traditionnelle de déstabiliser l’Algerie, soutenu le terrorisme dans les années quatre-vingt-dix. Il faut dire aussi que cette démarche du Maroc ne sert pas l’ambition de l’Union du Maghreb arabe (UMA)

    Pensez-vous que l’Algérie a vu juste donc en refusant l’intégration du Maroc au groupe des pays du Sahel qui veulent concorder leurs actions pour lutter contre le terrorisme dans la région ? 

    Evidemment car l’Algerie n’ignore pas que le régime marocain n’est qu’un pion de la France qui œuvre donc selon la logique de la préservation des intérêts français d’abord. En fait cette logique est aux antipodes de la volonté des pays de la région. 
    Par : Kamal Hamed
    Le Midi Libre, 14/10/2010