Mois : octobre 2010

  • Droits de l’Homme: des militants sahraouis appellent l’ONU à assumer ses responsabilités

    MIJEK (territoires sahraouis libérés) – Treize militants sahraouis des droits de l’Homme des territoires occupés du Sahara occidental ont appelé, jeudi à Mijek, les Nations unies, à travers leur représentation dans la région, à assumer leurs responsabilités dans la protection des droits de l’Homme dans ces territoires.

    Le militant Larbi Messaoud, venu de Laayoune (capitale du Sahara occidental, occupée par le Maroc), a mis l’accent, dans une conférence de presse animée au terme des festivités marquant le 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui, sur la répression quotidienne s’abattant sur les Sahraouis dans cette ville et qui n’épargne même plus, désormais, a-t-il dit, les personnes âgées et les mineurs.

  • Le cessez-le-feu n’a profité qu’aux Marocains

    A qui peut bien profiter le cessez-le feu conclu entre le Front Polisario et le Maroc le 6 septembre 1991 sous l’égide de l’ONU en échange d’un référendum d’autodétermination ? Cela fait dix-neuf ans que les armes se sont tues sans que le dossier du Sahara occidental ait avancé d’un iota.

    A chaque fois que le mois de septembre revient pour rappeler l’accord, la possibilité d’une sortie du tunnel semble de plus en plus lointaine. Pour les responsables du Polisario, c’est une question d’appréciation. Le membre du secrétariat national chargé de l’orientation politique et non moins frère du fondateur du Front Polisario Bachir Mustapha Essayid n’a pas hésité à dire que le Maroc tire profit de cette situation de statu quo. 
    En termes à peine voilés, le haut responsable ne cache pas son appréhension face à cette situation d’attente qu’il craint, d’autant que le makhzen semble n’être pas prêt à céder. Et pour tirer les choses au clair, Bachir Mustapha Essayid souligne que «le colonisateur marocain doit savoir que rien n’a changé et que les Sahraouis ont la même volonté et la même détermination à aller jusqu’au bout de leur objectif, à savoir l’indépendance. Ce qui fait qu’en dépit du recul qu’observe le Maroc dans la perspective de régler le conflit par le choix référendaire des Sahraouis, ces derniers ne céderont pas et possèdent la même la volonté et les capacités pour reprendre le combat».
     
    Cela étant, M. Mustapha Essayid craint que cette situation de blocage perdure car, analyse-t-il, le Maroc a «beaucoup plus de possibilités, grâce au soutien dont il bénéficie, pour nous occuper et nous confiner dans cette situation d’attente».
    Ce qui fait dire au responsable du Polisario que le Maroc doit avoir la conviction que les Sahraouis sont prêts à reprendre les armes. 
    D’une manière globale, Bachir Mustapha Essayid redoute la continuité du cessez-le-feu puisque, en face, «l’ennemi veut transformer cette trêve en guerre secrète d’infiltration et de division».
    Une analyse rejointe par celle du Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, qui a fait état de l’impatience de son peuple face à cette situation de «ni guerre ni paix». «Les Sahraouis ne supportent plus le statu quo», a-t-il martelé, avouant que l’opinion dominante au sein de la base, qu’elle soit populaire ou militaire, est le retour pur est simple à la guerre car, sans l’odeur de la poudre, le Maroc ne bougera pas et continuera ses interminables sorties théâtrales.
     
    Dans la même lancée, il a affirmé que «ce n’est plus un secret que nos bases veulent en découdre d’autant que les capacités militaires en nombre et en qualité du Front Polisario sont largement supérieures à ce qu’elles ont été avant le cessez-le-feu».
    Mais du côté des dirigeants sahraouis, un consensus semble difficile à trouver. Entre les partisans d’un retour à la lutte armée, à l’instar de Bachir Mustapha Essayid et du ministre de la Défense Mohamed Lamine Bouhali, et ceux qui préfèrent encore attendre une solution négociée sous l’égide de l’ONU comme le président Mohamed Abdelaziz, c’est le statu quo.
    Dans une interview accordée il y a une année au Jeune Indépendant, Mohamed Abdelaziz a estimé que le blocage de la situation ne profite guère au Maroc, «isolé sur la scène internationale et plongé dans une crise économique à cause de l’effort de guerre».
    L’appréciation du contexte régional et international par ces dirigeants reste ainsi un de leurs facteurs de différence. 
    De notre envoyé spécial à Mijek (Sahara occidental) Yassine Mohellebi
    Le Jeune Indépendant, 15/10/2010

  • 12 OCTOBRE 1975 : Le sens d’une fête nationale

    Pour les Sahraouis, surtout le Front Polisario, la célébration du 12 octobre revêt une importance toute particulière.

    Cette date de l’année 1975 est marquée d’une pierre blanche, en ce sens qu’elle a consacré l’unité de toutes les tribus sahraouies pour faire face à l’occupant marocain.
    Cette fusion pour un idéal national s’est traduite, il y a 35 ans, par la création du Front Polisario, seul et unique représentant politique du peuple sahraoui. C’était juste après l’invasion militaire marocaine des territoires sahraouis après le retrait des troupes espagnoles. Pour le peuple sahraoui et sa jeune armée, c’est le début d’une longue lutte militaire d’abord, puis diplomatique contre l’occupant marocain.

    35 ans après et malgré l’incroyable cécité de la communauté internationale ainsi que la redoutable machine de propagande marocaine, le peuple sahraoui résiste stoïquement à cette entreprise de spoliation de sa terre et de ses richesses. Mieux encore, la mobilisation et l’aura du Front Polisario restent intactes.


    La ferveur observée hier à Mijek témoigne admirablement de cet attachement viscéral à l’autodétermination, mais surtout à la terre, quitte à verser encore du sang. Signe de la permanence de cette mobilisation, les Sahraouis ont suivi avec beaucoup d’intérêt le riche programme des activités politiques et culturelles concocté à l’occasion.
    Hassan Moali
    El Watan, 14/1/2010
  • Le cri du cœur des activistes sahraouis

    «Nous attirons l’attention de l’ONU et de la communauté internationale sur les violations caractérisées des droits de l’homme et les campagnes de répression et d’intimidation dont sont victimes les militants de la cause nationale dans les territoires occupés.»

    C’est ce cri du cœur qu’a poussé, hier, Hayat El Rguibi, au milieu d’une foule de Sahraouis, émue et scandalisée par ce témoignage d’un des 13 activistes venus dire à son peuple les souffrances qu’ils endurent entre les mains des forces marocaines.
    La chaleur terrifiante qui régnait dans la zone, qui abrite les festivités du 35e anniversaire de la fête de l’Unité, n’a pas dissuadé ces activistes d’apporter leur témoignage et d’expliquer aux Sahraouis des camps de réfugiés que la vie dans les territoires occupés est loin d’être une balade de santé et de loisir.

    C’est un peu le message transmis par ce groupe de militants qui a bravé les vrais et les faux barrages de sa majesté pour venir jusqu’à Mijek se joindre, même dans la douleur, à la fête de son peuple. L’émotion et la rage se lisaient dans les visages de ces Sahraouis qui en ont assez de prêcher dans le désert, alors que la communauté internationale s’émeut dès qu’une petite agression est signalée dans un pays occidental et évidemment en Israël. Le rassemblement animé hier par les 13 activistes venus des territoires occupés à Mijek se voulait une opération de sensibilisation de leurs compatriotes.

    A coups de slogans militants proclamant l’attachement à la cause nationale, les 13 activistes ont assuré, dans leurs prises de parole, qu’ils demeurent fidèles à l’idéal de l’autodétermination. Ils ont clairement rejeté les approches sécuritaires et politiques pour le règlement du conflit tel que le Maroc et ses alliés tentent d’entraîner le Polisario.
    Le rassemblement de solidarité, qui a duré plus d’une heure, a été clôturé par la lecture d’une déclaration. Les militants ont notamment demandé aux organisations des droits de l’homme et aux sympathisants de la cause sahraouie de faire en sorte de mettre fin aux souffrances des détenus politiques sahraouis qui croupissent dans les prisons marocaines.

    Ils ont également réclamé de l’ONU qu’elle élargisse les prérogatives de la Minurso à la protection des droits de l’homme. Pour cause, la répression est devenue l’arme fatale des autorités marocaines pour faire taire les militants sahraouis.
    Hassan Moali
    El Watan, 14/10/2010

  • Mohamed Abdelaziz se dit «optimiste»

    L’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, M. Christopher Ross est attendu samedi 16 octobre au Sahara Occidental mais également le lundi 18 à Alger, a-t-on appris des autorités sahraouies. La nouvelle de sa venue a été accueillie avec « optimisme » par les autorités sahraouies. Le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Abdelkader Taleb Omar, a affirmé, hier, lors d’un point de presse tenu à l’occasion des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Proclamation de l’Union nationale du peuple sahraoui, à Mijek dans les territoires libérés, que son pays « est optimiste » et s’attend à ce que l’envoyé personnel du SG de l’ONU, « soit porteur de bonnes nouvelles ». 


    Les Sahraouis sont prêts à fournir tous les efforts nécessaires pour aider et coopérer avec M. Ross dans l’accomplissement de sa mission, a-t-il réaffirmé. M. Ross, faut-il le dire, jusque-là, n’a encore rien réussi, hormis qu’il a, rappelons-le, dans sa dernière lettre au SG des Nations unies, Ban Ki Moon, reconnu que la violation des droits de l’Homme dans les territoires occupés par le Maroc est un fait avéré. Et de préciser également que la partie marocaine est celle qui entrave le processus de paix. 

    La venue de Christopher Ross dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (sud de l’Algérie) est perçue, certes, par la population et les autorités sahraouies comme un « bon signe », mais toujours est-il, le doute subsiste à en juger par les précédentes tentatives, qui, malheureusement, ont échoué. Le Premier ministre sahraoui, pour sa part, a estimé que l’unique moyen de dissuasion est dans la main des « amis du SG Ban Ki Moon » qu’il appelle à exercer une pression sur le Maroc en vue d’arriver à une solution pacifique pour, a-t-il précisé, « éviter le pire ». 

    Dans ce sens, le « pire » dont il est question, a-t-il fait entendre, sera d’être dans l’obligation de « changer » de moyen de dialogue avec l’occupant. D’autant plus que le Maroc s’est entouré d’alliés influents au Conseil de sécurité, notamment la France que M. Taleb Omar accuse d’être derrière le blocage des négociations d’une part et d’empêcher la mise en place de mécanismes de protection des droits de l’Homme, de l’autre. L’arrivée de M. Ross, selon notre interlocuteur, sera l’occasion de débattre, à nouveau, de la relance du processus de négociation entre le Front Polisario et le Maroc, qui s‘obstine encore, rappelle-t-il, à camper sur sa position. Une chose est certaine, comme ses prédécesseurs qui ont jeté l’éponge une fois face à l’impasse, Christopher Ross ne fera pas l’exception et démissionnera, a déclaré M. Taleb Omar.

    La lutte armée est fort probable 
    La réflexion, désormais, côté population sahraouie, est tournée vers la lutte armée. La volonté et la conviction que c’est le choix inéluctable en cas d’échec des négociations à venir, sont de mise chez les jeunes Sahraouis dont les rangs de l’armée se renforcent au fur et à mesure. « Notre armée peut aujourd’hui, affronter l’ennemi avec conviction et détermination », a indiqué Abdelkader Taleb Omar. Il dira également à ce sujet, qu’ « une grande, voire une majeure partie des combattants et militants sahraouis ont la conviction que la période de la lutte armée, qui a duré 16 années avant l’annonce du cessez-le-feu en 1991, a été plus bénéfique dans le combat pour la liberté ». 

    En plus, a-t-il soutenu, « il s’agit de la période qui a amené le régime marocain à accepter le principe de l’organisation d’un référendum d’autodétermination qui est survenu au bout de plusieurs années de refus ». Il est, donc, évident, à en juger par ses propos, que la détermination des combattants sahraouis et leur volonté de reprendre la lutte armée sont susceptibles d’amener les Marocains à revoir leurs positions mais aussi à y penser mille fois avant d’agir de nouveau. 

    Le 13e congrès du Polisario se tiendra l’année prochaine

    Le Premier ministre de la République arabe démocratique sahraoui (RASD), s’exprimant au sujet du 13e congrès du Polisario, hier à Mijek, (territoire sahraouis libérés), en marge des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Proclamation de l’Union nationale du peuple sahraoui, a indiqué que son organisation a été reportée d’une année pour des raisons liées aux négociations engagées. 

    L’objectif de son report, a-t-il précisé, visait à donner « une chance au processus des négociations et de paix qui ont été engagées avec la partie marocaine ». L’année en cours, selon lui, est d’une importance considérable, notamment parce qu’elle a permis d’accorder plus de visibilité sur la stratégie nécessaire et que les autorités sahraouies sont appelées à adopter dans l’avenir.
    Par : M. B.
    Le Midi Libre, 14/10/2010
  • 12 OCTOBRE 1975 : Le sens d’une fête nationale

    Pour les Sahraouis, surtout le Front Polisario, la célébration du 12 octobre revêt une importance toute particulière.

    Cette date de l’année 1975 est marquée d’une pierre blanche, en ce sens qu’elle a consacré l’unité de toutes les tribus sahraouies pour faire face à l’occupant marocain.
    Cette fusion pour un idéal national s’est traduite, il y a 35 ans, par la création du Front Polisario, seul et unique représentant politique du peuple sahraoui. C’était juste après l’invasion militaire marocaine des territoires sahraouis après le retrait des troupes espagnoles. Pour le peuple sahraoui et sa jeune armée, c’est le début d’une longue lutte militaire d’abord, puis diplomatique contre l’occupant marocain.

    35 ans après et malgré l’incroyable cécité de la communauté internationale ainsi que la redoutable machine de propagande marocaine, le peuple sahraoui résiste stoïquement à cette entreprise de spoliation de sa terre et de ses richesses. Mieux encore, la mobilisation et l’aura du Front Polisario restent intactes.


    La ferveur observée hier à Mijek témoigne admirablement de cet attachement viscéral à l’autodétermination, mais surtout à la terre, quitte à verser encore du sang. Signe de la permanence de cette mobilisation, les Sahraouis ont suivi avec beaucoup d’intérêt le riche programme des activités politiques et culturelles concocté à l’occasion.
    Hassan Moali
    El Watan, 14/1/2010
  • Le cri du cœur des activistes sahraouis

    «Nous attirons l’attention de l’ONU et de la communauté internationale sur les violations caractérisées des droits de l’homme et les campagnes de répression et d’intimidation dont sont victimes les militants de la cause nationale dans les territoires occupés.»

    C’est ce cri du cœur qu’a poussé, hier, Hayat El Rguibi, au milieu d’une foule de Sahraouis, émue et scandalisée par ce témoignage d’un des 13 activistes venus dire à son peuple les souffrances qu’ils endurent entre les mains des forces marocaines.
    La chaleur terrifiante qui régnait dans la zone, qui abrite les festivités du 35e anniversaire de la fête de l’Unité, n’a pas dissuadé ces activistes d’apporter leur témoignage et d’expliquer aux Sahraouis des camps de réfugiés que la vie dans les territoires occupés est loin d’être une balade de santé et de loisir.

    C’est un peu le message transmis par ce groupe de militants qui a bravé les vrais et les faux barrages de sa majesté pour venir jusqu’à Mijek se joindre, même dans la douleur, à la fête de son peuple. L’émotion et la rage se lisaient dans les visages de ces Sahraouis qui en ont assez de prêcher dans le désert, alors que la communauté internationale s’émeut dès qu’une petite agression est signalée dans un pays occidental et évidemment en Israël. Le rassemblement animé hier par les 13 activistes venus des territoires occupés à Mijek se voulait une opération de sensibilisation de leurs compatriotes.

    A coups de slogans militants proclamant l’attachement à la cause nationale, les 13 activistes ont assuré, dans leurs prises de parole, qu’ils demeurent fidèles à l’idéal de l’autodétermination. Ils ont clairement rejeté les approches sécuritaires et politiques pour le règlement du conflit tel que le Maroc et ses alliés tentent d’entraîner le Polisario.
    Le rassemblement de solidarité, qui a duré plus d’une heure, a été clôturé par la lecture d’une déclaration. Les militants ont notamment demandé aux organisations des droits de l’homme et aux sympathisants de la cause sahraouie de faire en sorte de mettre fin aux souffrances des détenus politiques sahraouis qui croupissent dans les prisons marocaines.

    Ils ont également réclamé de l’ONU qu’elle élargisse les prérogatives de la Minurso à la protection des droits de l’homme. Pour cause, la répression est devenue l’arme fatale des autorités marocaines pour faire taire les militants sahraouis.
    Hassan Moali
    El Watan, 14/10/2010

  • Mohamed Abdelaziz se dit «optimiste»

    L’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, M. Christopher Ross est attendu samedi 16 octobre au Sahara Occidental mais également le lundi 18 à Alger, a-t-on appris des autorités sahraouies. La nouvelle de sa venue a été accueillie avec « optimisme » par les autorités sahraouies. Le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Abdelkader Taleb Omar, a affirmé, hier, lors d’un point de presse tenu à l’occasion des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Proclamation de l’Union nationale du peuple sahraoui, à Mijek dans les territoires libérés, que son pays « est optimiste » et s’attend à ce que l’envoyé personnel du SG de l’ONU, « soit porteur de bonnes nouvelles ». 


    Les Sahraouis sont prêts à fournir tous les efforts nécessaires pour aider et coopérer avec M. Ross dans l’accomplissement de sa mission, a-t-il réaffirmé. M. Ross, faut-il le dire, jusque-là, n’a encore rien réussi, hormis qu’il a, rappelons-le, dans sa dernière lettre au SG des Nations unies, Ban Ki Moon, reconnu que la violation des droits de l’Homme dans les territoires occupés par le Maroc est un fait avéré. Et de préciser également que la partie marocaine est celle qui entrave le processus de paix. 

    La venue de Christopher Ross dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (sud de l’Algérie) est perçue, certes, par la population et les autorités sahraouies comme un « bon signe », mais toujours est-il, le doute subsiste à en juger par les précédentes tentatives, qui, malheureusement, ont échoué. Le Premier ministre sahraoui, pour sa part, a estimé que l’unique moyen de dissuasion est dans la main des « amis du SG Ban Ki Moon » qu’il appelle à exercer une pression sur le Maroc en vue d’arriver à une solution pacifique pour, a-t-il précisé, « éviter le pire ». 

    Dans ce sens, le « pire » dont il est question, a-t-il fait entendre, sera d’être dans l’obligation de « changer » de moyen de dialogue avec l’occupant. D’autant plus que le Maroc s’est entouré d’alliés influents au Conseil de sécurité, notamment la France que M. Taleb Omar accuse d’être derrière le blocage des négociations d’une part et d’empêcher la mise en place de mécanismes de protection des droits de l’Homme, de l’autre. L’arrivée de M. Ross, selon notre interlocuteur, sera l’occasion de débattre, à nouveau, de la relance du processus de négociation entre le Front Polisario et le Maroc, qui s‘obstine encore, rappelle-t-il, à camper sur sa position. Une chose est certaine, comme ses prédécesseurs qui ont jeté l’éponge une fois face à l’impasse, Christopher Ross ne fera pas l’exception et démissionnera, a déclaré M. Taleb Omar.

    La lutte armée est fort probable 
    La réflexion, désormais, côté population sahraouie, est tournée vers la lutte armée. La volonté et la conviction que c’est le choix inéluctable en cas d’échec des négociations à venir, sont de mise chez les jeunes Sahraouis dont les rangs de l’armée se renforcent au fur et à mesure. « Notre armée peut aujourd’hui, affronter l’ennemi avec conviction et détermination », a indiqué Abdelkader Taleb Omar. Il dira également à ce sujet, qu’ « une grande, voire une majeure partie des combattants et militants sahraouis ont la conviction que la période de la lutte armée, qui a duré 16 années avant l’annonce du cessez-le-feu en 1991, a été plus bénéfique dans le combat pour la liberté ». 

    En plus, a-t-il soutenu, « il s’agit de la période qui a amené le régime marocain à accepter le principe de l’organisation d’un référendum d’autodétermination qui est survenu au bout de plusieurs années de refus ». Il est, donc, évident, à en juger par ses propos, que la détermination des combattants sahraouis et leur volonté de reprendre la lutte armée sont susceptibles d’amener les Marocains à revoir leurs positions mais aussi à y penser mille fois avant d’agir de nouveau. 

    Le 13e congrès du Polisario se tiendra l’année prochaine

    Le Premier ministre de la République arabe démocratique sahraoui (RASD), s’exprimant au sujet du 13e congrès du Polisario, hier à Mijek, (territoire sahraouis libérés), en marge des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Proclamation de l’Union nationale du peuple sahraoui, a indiqué que son organisation a été reportée d’une année pour des raisons liées aux négociations engagées. 

    L’objectif de son report, a-t-il précisé, visait à donner « une chance au processus des négociations et de paix qui ont été engagées avec la partie marocaine ». L’année en cours, selon lui, est d’une importance considérable, notamment parce qu’elle a permis d’accorder plus de visibilité sur la stratégie nécessaire et que les autorités sahraouies sont appelées à adopter dans l’avenir.
    Par : M. B.
    Le Midi Libre, 14/10/2010
  • Des plans pour atteindre les archives de la « Guerre des Sables » de 1963 -12e partie-

    Guerre secrète des renseignements marocains contre l’Algérie : des plans pour atteindre les archives de la « Guerre des Sables » de 1963 -12e partie-

    Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver ses mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. En ce qui concerne les dossiers de lutte antiterroriste, les marocains souhaitent mette la main sur d’éventuelles informations sur les Sahraouis et les camps de réfugiés à Tindouf.
    Dans leur guerre secrète contre l’Algérie, les renseignements marocains ont de tout temps élaboré des plans pour atteindre les archives de l’armée, notamment celles qui concernent la guerre des sables et de lutte antiterroriste.

    Parmi les objectifs que veulent atteindre les services de renseignement marocains figurent les documents secrets de l’armée algérienne liés à la guerre des sables qui a éclaté au mois d’octobre 1963, ainsi que les dossiers de la lutte antiterroriste et d’espionnage. Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver ses mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. En ce qui concerne les dossiers de lutte antiterroriste, les marocains souhaitent mette la main sur d’éventuelles informations sur les Sahraouis et les camps de réfugiés à Tindouf. Le but recherché par le Makhzen est de faire de ces camps des fiefs de radicalisme et de terrorisme, pour les utiliser comme des moyens de pression sur l’opinion mondiale dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Ces dossiers pourraient être également des moyens de pressions sur l’Algérie et la pousser à désinstaller les camps de réfugiés à Tindouf. Pire encore le Makhzen « rêve » de classer le front Polisario comme une organisation terroriste internationale, ce qui interdirait à tous les pays, organisations et volontaires d’œuvrer avec le front Polisario, de l’aider ou de le reconnaître. Dans ce cas là, le Maroc aurait mis fin à la cause sahraouie placée jusqu’à là comme une question de colonisation. 

    Après avoir pris connaissance de ses insinuations sans dire un mot, ce qui a été interprété par les services de renseignement marocains comme une réponse positive de ma part, ils ont pris attache avec moi via leur intermédiaire appelé Redha Toundji. Le Makhzen voulait m’utiliser pour atteindre leurs objectifs. C’est ainsi que j’ai rencontré leur intermédiaire dénommé Toundji deux à Agadir et deux autres fois à Toulouse au sud de la France. Apres notre première rencontre qui a eu lieu le 16 juin 2010 lors de laquelle nous avons abordé différents sujets, j’ai été contacté par Toundji le 22 juin 2010 et m’a informé qu’il était à Bruxelles. Ainsi il m’a fixé un rendez-vous pour le 23 juin à 10 AM à toulouse. Je m’y suis rendu et nous avons abordé divers sujet. Lors de cette rencontre, il m’a informé qu’il a rencontré à Bruxelles un éléments appartenant aux services secrets algériens qui lui a remis des documents impliquant le front Polisario dans des affaires de terrorisme afin de les publier dans son journal. A une questions que je lui ai posé sur l’identité de cette personne, il m’a promis qu’il allait me fournir tous les renseignements avec détails une fois sa missions accomplie. D’ailleurs, il a reconnu les faits par la suite dans un article publié dans son journal « le Sahara Hebdomadaire » dans son numéro 91 publié le 06 août 2010. Il m’a assuré par la suite qu’il a été envoyé par El Mansouiri pour débattre de certains sujets. Lors de nos rencontres, j’étais persuadé qu’il enregistrait discrètement mes propos pour ses responsables. Ainsi, je lui ai montré mon intérêt de connaître ce que veulent les services de renseignement marocains de moi. Pour le convaincre, j’ai même montré mon soutien à plusieurs sujets car je savais très bien que ceci lui fera plaisir. Suite à cela, il m’a informé que les services marocains étaient certains que je détenais des dossiers et des documents militaires très importants. En plus ils étaient convaincus que j’ai un réseau dans l’armée qu’ils pourraient exploiter pour assurer la réussite de l’opération d’infiltration. Durant les longues discussions que nous avions eues sur plusieurs sujets, je n’ai jamais soufflé un mot sur son objectif ainsi que celui du service pour lequel il travaille. Lors de nos entretiens, je lui ai fait comprendre que je n’ai rien à voir avec l’institution militaire algérienne et que je n’avais aucun document qu’ils peuvent exploiter. 
    Cependant, il n’a pas cessé d’insister vu qu’il a été chargé de cette mission et qu’il voulait coûte que coûte réussir. Ainsi, il a voulu me tenter avec de l’argent et m’a expliqué dans ce sens que les services de renseignements marocains sont prêts à m’offrir une très importante somme d’argent en contrepartie de leur fournir des documents classés secrets sur l’armée et le front Polisario. Toundji a insisté sur moi pour que je lui dévoile les documents en ma possession sur les sahraouis impliqués dans des affaires de terrorisme, d’autant plus que la presse marocaine a rapporté énormément d’informations sur ce sujet. Dans le même contexte il m’a proposé une importante somme d’argent dont il ne m’a pas précisé le montant qu’il envisageait de m’envoyer par la banque Western Union afin d’intenter des actions en justice contre des responsables algériens. Après qu’il ait dévoilé ses desseins, je me suis emporté. Je lui expliqué que je n’étais qu’un journaliste et écrivain, et que je n’avais rien avoir avec les affaires de renseignements militaires particulièrement celles visant à porter atteinte à ma patrie. Par ailleurs, je suis lui ai demandé de ne plus jamais me contacter.

    Constatant ma colère, Toundji a tenté de se rattraper et de me convaincre. Alors il a essayé de me faire comprendre que je n’avais pas compris ce qu’il voulait dire. Ainsi, il m’a expliqué qu’il voulait juste m’aider financièrement afin de me venger du système algérien, dont je suis un fervent opposant. En guise de réponse, je lui ai fait comprendre que je n’étais pas opposant et que je ne suis qu’un journaliste qui suit l’actualité et les événements qui peuvent intéresser les peuples. Malgré ma grande colère, il m’a demandé de réfléchir à sa proposition. Puis il a abordé d’autres sujets. Avant de nous séparer, il m’a prié de nous fixer un autre rendez-vous. J’ai accepté de le revoir malgré tout ce qui s’est passé entre nous ce jour là car je voulais me tirer de cette affaire sans m’impliquer dans quoi que ce soit qui pourrait nuire à ma réputation et ma transparence. Soulignant par ailleurs, que mon objectif le plus cher était de dévoiler au monde entier les dessous des services secrets marocains. Je rappelle au passage que je me suis entendu précédemment avec le directeur du journal « Echourouk » pour dévoiler au grand jour cette grave affaire. Je signale par ailleurs que j’ai informé Toundji de l’invitation que j’ai reçue de l’ « Association des Sahraouis des Wahdawiyyine » et de la part de son président Ahmed Boumehroud afin de prendre part à une rencontre internationale à Dakhla sur la sécurité dans la méditerranée. A ce titre, j’ai fait semblant de ne pas vouloir y participer, mais il a essayé de me convaincre d’y prendre part. Ce que Toundji ignorait à ce moment là c’est que l’éventualité d’organiser cette rencontre à Dakhla était la mienne, quoi que je n’avait rien à voir avec la question de l’autodétermination du peuple sahraoui. En effet, j’ai proposé au président ce cette association d’organiser cette rencontre sur la sécurité dans la région du Maghreb. Mon objectif était d’avoir accès aux territoires sahraouis via les associations du Makhzen pour prendre connaissance de la vérité loin de tout contrôle. A ce moment là j’ai décidé de dévoiler tout ce que je savais au cas ou les affaires étaient en faveur du maroc.
    Anouar Malek, 14/10/2010
  • Sahara Occidental: Le recours aux armes pas écarté

    Un haut responsable sahraoui a estimé hier à Mijek, dans la partie sud des territoires libérés au Sahara Occidental, que le retour à la lutte armée n’est plus à écarter pour le recouvrement de l’indépendance de ce territoire, annexé et occupé illégalement depuis 1975 par le Maroc. Membre du secrétariat national du Front Polisario, chargé des organisations politiques, Bachir Mustapha Sayed, le frère de Mustapha El Ouali, un des héros de la lutte de libération du peuple sahraoui, a affirmé que «le Maroc doit être convaincu» que les Sahraouis ont la volonté et les capacités pour reprendre le combat. »Que le Maroc de Mohamed VI soit convaincu que les Sahraouis ont la volonté, la décision et les capacités pour reprendre le combat», a-t-il précisé, cité par l’APS. 

    Le frère de Mustapha El Ouali, un des martyrs de la lutte de libération du peuple sahraoui, a souligné, en marge des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui, que «le contexte régional (actuel) doit être aidant. Si nous restons dans la situation actuelle, le Maroc a beaucoup plus de possibilité, grâce au soutien dont il bénéficie pour nous occuper et nous confiner dans cette situation d’attente». Pis, «le Maroc tire le maximum de profit de cette situation de statu quo», estime-t-il encore. 

    Le 13e congrès du Front Polisario, prévu en 2011, devrait décider de la reprise de la lutte armée, interrompue en 1991, lors du cessez-le-feu entre les deux parties au conflit alors sous les auspices de l’ex-SG de l’ONU, Boutros Boutros Ghali. 

    «Le 13e congrès du Polisario répondra à l’attente du peuple sahraoui et de ses espoirs», a encore affirmé Mustapha Sayed. L’impatience des Sahraouis quant à l’application du processus référendaire pour l’autodétermination au Sahara Occidental est patente. D’autant que plusieurs SG de l’ONU se sont succédé sans que la Minurso (Mission des Nations unies pour le Sahara Occidental) ne parvienne à mettre en place ce référendum qui déterminerait l’avenir politique de ce territoire en toute légalité. 

    Après la nomination d’un diplomate américain par M. Ban Ki-moon pour débloquer la situation, celui-ci s’est très vite rendu à l’amère évidence : le Maroc ne veut ni coopérer avec l’ONU, ni négocier une quelque solution démocratique pour ce conflit. Lors de sa dernière tournée dans la région, et plus précisément à Rabat où il a rencontré le chef de la diplomatie du Maroc, M. Taïeb Fassi Fihri, M. Ross s’est rendu à l’évidence devant un discours à la limite «indécent». Ainsi, le Maroc n’entend plus se conformer aux résolutions de l’ONU sur la tenue d’un référendum au Sahara Occidental, jugeant cette option obsolète. M. Fassi Fihri l’avait répété à l’issue de ses discussions avec M. Ross. Il a déclaré que, pour le Sahara Occidental, le Maroc avait opté en faveur d’un statut de large autonomie sous sa souveraineté, et a affirmé que l’option de l’indépendance du Sahara Occidental est rejetée. «Les vieux schémas (référendum d’autodétermination au Sahara Occidental) sont définitivement écartés et l’indépendance est impossible». Des déclarations qui torpillent à l’avance tous les efforts du représentant du SG de l’ONU pour faire aboutir le processus de règlement de ce conflit. 

    Pour les responsables sahraouis, il est ainsi évident que le recours aux armes n’est plus une éventualité à écarter pour imposer par la force l’indépendance au Sahara Occidental, puisque les organisations internationales, dont l’ONU, ne sont pas parvenues à imposer au Maroc de se conformer à la légalité internationale. 
    Par Yazid Alilat