Mois : octobre 2010

  • Pour Rabat, les « lignes rouges » ont été franchies : le Maroc suspend les activités d’Al Jazeera sur son territoire

    C’est le ministère de la communication, Khalid Naciri, qui vient d’annoncer, vendredi 29 octobre, la suspension des activités de la chaîne d’informations « Al Jazeera » au Maroc, ordonnant également le retrait des accréditations de toute l’équipe d’Al Jazeera sur l’ensemble du territoire de Sa Majesté.

    Al Jazeera ne couvrira plus les événements d’actualité au Maroc. La nouvelle, presque surprenante dans un pays, qui se réclamait d’une démocratie sans faille au Maghreb, alors que les deux « pays voisins », la Tunisie et l’Algérie, interdisent les activités d’Al Jazeera sur leur territoire, étonne même les Marocains.
    En fait, c’est le ministère de la communication, Khalid Naciri, qui vient d’annoncer, vendredi  29 octobre, la suspension des activités de la chaîne d’informations « Al Jazeera » au Maroc, ordonnant également le retrait des  accréditations de toute l’équipe d’Al Jazeera sur l’ensemble du territoire de Sa Majesté. A Al Jazeera, il est reproché le fait de « traitement irresponsable réservé aux affaires marocaines et qui a sérieusement altéré l’image du Maroc et porté manifestement préjudice à ses intérêts supérieurs, à leur tête la question de l’intégrité territoriale ».
    Al Jazeera avait, rappelons-le, fait l’objet de pareille mesure en 2009, lorsque l’ancien directeur du bureau d’Al Jazeera à Rabat a été condamné en première instance à une amende de 50 000 DH. Il lui était notamment reproché la  « diffusion de fausses informations et complicité » à propos des incidents de Sidi Ifni, et ce en vertu de l’article 42 du Code de la presse et de l’édition. La chaîne Al Jazeera avait rapporté en 2008 des informations, à propos des incidents de Sidi Ifni, faisant état de morts, en dépit du démenti des autorités publiques, parvenu plutôt au bureau d’Al Jazeera à Rabat.
    Démocratie « du sur mesure », le Maroc disposait avec Al Jazeera d’une tribune qui lui seyait, mais les « lignes rouges » ont été vite franchies, faisant intervenir la lourde machine du Makhzen. Le jeu d’équilibre entre Al Jazeera et le Makhzen a tourné court. En fait, il s’agissait d’un curieux exercice de style et d’un équilibrisme équidistant dont les enjeux et les concessions ont déjà atteint leurs limites depuis fort longtemps.
    Echourouk OInline, 29/10/2010

  • Deux blessés sahraouis mis derrière les barreaux et un troisième regagne l’hôpital (source judiciaire sahraouie)

    El Aaiun (territoires occupés) 30/10/2010 (SPS) Trois jeunes sahraouis disparus mardi depuis l’hôpital militaire d’El Aaiun, ont comparu vendredi devant le tribunal d’occupation marocaine à El Aaiun, a rapporté le collectif des défenseurs sahraouis des droits humains (CODESA).

    Il s’agit de : Salek Elalaoui, Hammadi Hamdeity et Zoubeir Elgarhi blessés dimanche dernier par les forces marocaines et interpellés mardi après midi depuis l’hôpital militaire d’El Aaiun où ils étaient admis et depuis cette date ils étaient portés disparus, a souligné la même source.

    Les deux premiers ont été différés à la prison d’El Aaiun (carcel negra), alors que le troisième (frère de Najem Elgarhi) a regagné l’hôpital militaire dans la même ville, sachant qu’il souffre des blessures graves au niveau du pied droit.

    Mme Menna Hameidi, la mère du martyr Elgarhi Najem, avait relevé que son fils Zoubeir Elgarhi avait été brutalement torturé et ses dents cassées à l’intérieur de l’hôpital militaire.

    Les trois jeunes sahraouis ont été blessés le 24 octobre dernier, lorsque l’armée a tiré sur la voiture qui les transportait en compagnie d’Ahmed Daoudi et Sidi Mohamed Laghdaf Elalaoui, près du camp de Gdeim Izik, (12 km) à l’Est d’el Aaiun occupée, pour apporter de la nourriture et de l’eau au camp.

    Un mexicain, militant des droits humains qui se trouve sur place depuis l’installation de ce camp a indiqué vendredi dans une déclaration à la presse espagnole, que « les autorités d’occupation marocaines ont essayé d’extorquer des aveux des blessés, selon lesquels ils portaient des armes et ont ouvert le feu sur les forces marocaines, afin de justifier l’assassinat du martyr Algarhi Najem ». (SPS)

  • Le président sahraoui appelle à desserrer l’étau autour du camp de Gdeim Izizk

    Le Mans (France), 29/10/2010 (SPS) Le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz, a alerté vendredi au Mans, sur la grave situation du camp de Gdeim Izik, soumis par le Maroc à un blocus alimentaire, militaire et médiatique, appelant à y desserrer l’étau.

    « Nous ne cesserons pas de lancer des appels à la communauté internationale pour desserrer l’étau en ouvrant le territoire aux observateurs et journalistes du monde entier pour dénoncer cette situation intenable », a-t-il dit, devant un parterre de plus de 400 délégués présent à la 36ème édition de la conférence de la coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), qui se tient au Mans du 29 au 31 octobre.

    « Nous nous trouvons devant une situation flagrante de violation des droits de l’homme qui a conduit des milliers de réfugiés sahraouis à fuir leur camps et se réfugier dans le désert, pour échapper à la marginalisation et la pauvreté imposée par les forces d’occupation marocaine ».

    Une situation qui interpelle l’ONU sur « l’urgence d’un règlement juste et équitable, dans le cadre de la légalité internationale »du conflit du Sahara Occidental, a-t-il insisté.

    Il a également appelé à doter la Minurso, à l’image des autres missions de l’Onu, des prérogatives qui lui font défaut, lui permettant de surveiller le respect des droits humains dans les territoires occupés ».

    « La nouvelle forme de résistance pacifique menée par le peuple sahraoui suscitera certainement des échos et engendrera un élan de solidarité internationale et un soutien juste à la cause sahraoui », a-t-il dit.

    Par ailleurs, le Président sahraoui a également exprimé la volonté du Front Polisario pour une troisième rencontre informelle avec le Maroc, début novembre, à la demande du représentant personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, qui vient d’achever une tournée dans la région pour convaincre les deux parties en conflits (le Maroc et Front Polisario) à reprendre les négociations.

    « Nous restons ouverts au dialogue, pour peu que le Maroc soit réceptif aux préoccupations du peuple sahraouis sur son droit à l’autodétermination ». La conférence qui se tient au Mans, a-t-il conclu, n’est pas une rencontre organisée contre le Maroc, mais « un acte de solidarité et de paix construit sur les intérêts réels des peuples sahraouis et marocains ». (SPS)

  • Des intérêts économiques poussent certains pays de l’UE à retarder l’issue dans le conflit du Sahara (F. Polisario)

    Londres, 30/10/2010 (SPS) Des intérêts économiques avérés avec le Maroc poussent certains pays de l’UE à retarder l’issue du conflit qui perdure au Sahara occidental depuis des décennies, a affirmé vendredi le représentant du Front Polisario à Londres, M. Lamine Baali.

    « L’accord de pêche signé en 2006 entre le Maroc et l’UE profite largement à l’Espagne et au Portugal, dont les flottes opèrent quotidiennement dans les eaux sahraouies, tandis que la France bénéficie de cet accord sur le plan politique », a déclaré M. Baali, cité par l’APS.

    « Aujourd’hui, les ressources naturelles de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) sont pillées par le Maroc au mépris de la légalité internationale », a dénoncé le diplomate sahraoui, précisant que le Maroc a engrangé quelque 140 millions d’euros à la faveur de cet accord, sous la protection de certains pays européens.

    Sur le terrain cela se traduit par des flottes étrangères qui viennent pêcher quotidiennement des tonnes de poissons appartenant aux Sahraouis pour les exporter vers l’Europe au même titre que d’autres ressources comme le phosphate, a expliqué M. Baali.

    Toutefois, a-t-il dit, l’UE subit de plus en plus de pressions pour mettre un terme à l’exploitation illégale de ces ressources, rappelant que dans le Droit international, « les peuples non autonomes ont le droit jouissance sur leurs richesses naturelles ».

    « Même le sable sahraoui est exporté par l’Espagne pour garnir les plages des îles Canaries, tandis que la marginalisation économique de la population sahraouie (dans les territoires occupés) bat son plein avec 90% de chômeurs », a encore dénoncé M. Baali. L’Europe a une « grande responsabilité » dans la tragédie que vit la région, a-t-il souligné.

    Pour le représentant du Front Polisario, « la Grande-Bretagne membre du Conseil de sécurité de l’ONU peut inciter l’UE à favoriser un processus d’autodétermination du peuple sahraoui ». (SPS)

  • La MAP invente un meurtre à Melilla

    Des sources officielles de Melilla ont démenti à ABC la mort de Younes, un adolescent musulman, qui selon l’agence officielle marocaine de presse, MAP, est décédé hier suite à un coup de feu d’un gardien civil espagnol, au milieu des troubles de ce qu’elle appelle « ville occupée de Melilla ».

    Selon l’agence, qui cite des sources de « divers médias » (sans préciser lesquels), le jeune de 16 ans a succombé à ses blessures « après l’échec d’une tentative de le ranimer in situ » et elle ajoute, son cadavre « a été porté par des éléments des forces de l’ordre vers une destination inconnue ». La dépêche est encore pendu sur la page Web de l’agence 
    L’agence marocaine soutient que la situation à Melilla continue d’être « tendue » bien qu’aujourd’hui aucun incident ne se soit enregistré. La nouvelle a été propagée hier dans les informations de la nuit, et devant les rumeurs suscités dans le royaume alaouite, les autorités espagnoles se sont mises en contact avec le Nord du Maroc..

    Cette semaine les quartiers de Melilla de La Cañada de Hidum, de Montecristina et Cabrerizas ont connu  une série de troubles, comme le brûlage de containers d’ordures ou le lancement de pierres contre la Police, menés par des jeunes d’origine marocaine. Les gamins voulaient se manifester contre les hauts taux de chômage et les médias marocains ont suivi avec intérêt les nouvelles.

    La fausse mort de Younes rappelle la mort tragique de Nayem Elgarhi, un jeune de 14 ans qui a perdu la vie dimanche dernier près d’El Aaiún (Sahara Occidental), suite aux décharges de la police marocaine, ce qui a provoqué le rétrécissement du cercle policier autour de Gdaim Izik, le campement sahraoui de protestation.
    ABC, 30/10/2010
  • Sahara Occidental, camps assiégés, COLÈRE !!!

    Minable, cette amitié inconditionnelle que voue à l’arrogant roi du Maroc  celui qui ne représente plus qu’une petite minorité de Français,  qui ose s’opposer à ce que la  MINURSO veille au  respect des droits de l’homme au Sahara Occidental…
    Criminelle, cette force de « sécurité » qui tire à bout portant sur un adolescent assis dans une voiture chargée de vivres pour la survie des révoltés des camps de la protestation, et le tue sous prétexte monstrueusement mensonger de légitime défense…
    Cruelle, tellement cruelle  l’interdiction à une mère de voir une dernière fois son enfant assassiné qui va être enterré en cachette…
    Ignoble, le fait de ne pas révéler à la famille le lieu de l’inhumation…
    Et irresponsable, le bouclage complet du camp de la protestation qui oblige des dizaines de milliers d’ assiégés à boire de l’eau non potable, et à être privés de nourriture et de médicaments …
    … alors que ce peuple courageux est chez lui, sur  SA  terre !
  • Situation des droits de l’homme au Sahara occidental : des élus français interpellent le président Sarkozy

    LE MANS– Une délégation d’élus français a interpelé le président Sarkozy pour l’amener à s’engager dans la mise en oeuvre des résolutions des Nations unies sur les droits de l’homme au Sahara occidental.
     
    « Pour qu’une véritable stabilité s’installe dans cette région, pour l’égalité entre les hommes et les peuples, nous demandons à Monsieur le président de la République de s’engager pur la mise en oeuvre des résolutions des Nations unies et l’application de la légalité internationale concernant les droits de l’homme au Sahara occidental », ont souligné ces élus dans un message qu’ils prévoient d’adresser, pour signature, à tous les élus français et députés européens.
  • Le Parti communiste français exhorte son gouvernement à renoncer aux accords de pêche avec le Maroc

    Le Mans (France), 29/10/2010 (SPS) Le Parti communiste français (PCF) a exhorté le gouvernement de son pays et la communauté européenne à renoncer à l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, à travers l’accord de pêche passé avec le Maroc, « tant que le conflit du Sahara occidental n’est pas encore résolu » et « éviter, ainsi, d’entraver le processus de paix ».

    Dans un message transmis aux participants à la 36ème conférence de la coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), le PCF a réaffirmé son attachement à la paix dans la région et exprimé son souhait de voir le Conseil de sécurité des Nations unies accélérer le processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario et « permettre au peuple sahraoui de faire son choix dans le cadre d’un référendum libre général et régulier ».

    Après avoir réitéré sa position sur le droit à l’autodétermination, le parti a exprimé sa préoccupation quant à la détérioration de la situation qui prévaut dans les territoires occupés marquée par des violations constantes des droits de l’homme.

    Il a également exigé la libération des 53 détenus politique sahraouis, des clarifications sur le sort plus de 500 disparus, ainsi que la mise en place d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. (SPS)

  • SAHARA OCCIDENTAL : Meurtre à huis clos

    Le Maroc empêche les correspondants de TVE et TV3, du journal El Mundo et de l’Agence EFE qui sont accrédités à Rabat de se rendre au Sahara Occidental pour couvrir l’enterrement d’Elgarhi Nayem, un enfant de 14 ans, tué par un tir nourri de mitraillettes des forces marocaines sur le véhicule qui le transportait avec cinq de ses compatriotes alors qu’ils se dirigeaient vers de Gdeim Izik, un camp des manifestants pour leur apporter de la nourriture et de l’eau.

    Son frère ainé, Elgarhi Zuber, ancien prisonnier politique, Alaoui Lagdaf, Alaoui Salek, Daudi Ahmed et Hemdaiti Abay Ahmed Hammadi qui ont été blessés grièvement ont été hospitalisés et ….isolés. Royal Air Maroc (RAM) a annulé leurs billets pour le vol AT0483 entre Casablanca et El Aaiún. Interpelée par les Espagnols, la compagnie chérifienne réplique « quelqu’un a annulé les réservations ». Qui ? Elle refuse de donner des détails. 

     
    Les journalistes pourraient se rendre à El Aaiun vendredi prochain selon les autorités qui ont décidé d’étouffer le camp de la protestation dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Le correspondant de la Cadena SER, dont le billet n’avait pas été annulé, s’est vu retirer sa carte d’embarquement, après avoir pu accéder à la salle d’embarquement. Comme ses collègues, il n’a pas pu suivre la « Journée de deuil national » décrétée par les sahraouis dans les camps de réfugiés et la « minute de silence » observée hier à 12 heures en la mémoire des victimes dans les Territoires sahraouis. 
     
    Ce crime crapuleux a irrité aussi des parlementaires britanniques. Dans une pétition remise à leur ministre britannique des Affaires étrangères, ils ont dénoncé les « agissements » du Maroc et fait part leurs « vives inquiétudes » sur la situation qui prévaut au Sahara occidental. « Cette mort est une tragédie. Il est à craindre que ce n’est que le début » déclare le député Jonathan Evans. Comme ses collègues du Parlement, il suggère au Conseil de sécurité, de mettre en œuvre en urgence la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Boukrine, 30/10/2010
  • Commission européenne: Des dons aux réfugiés sahraouis

    La commission européenne a alloué, le 22 octobre, une enveloppe de 10 millions d’euros (environ 1 milliard de dinars) pour apporter une aide humanitaire et alimentaire aux réfugiés sahraouis qui vivent dans des camps de réfugiés dans le sud-ouest de l’Algérie. Cette enveloppe permettra de leur fournir une nourriture variée et régulière. Elle contribuera également à améliorer leur situation humanitaire en garantissant un accès suffisant à des installations et services essentiels tels que des soins de santé, de l’eau salubre et des équipements d’assainissement adéquats, des tentes et un appui logistique.

    Mme Goergieva, membre de la Commission européenne a déclaré à ce sujet que «l’une de mes priorités en tant que commissaire chargée de l’aide humanitaire et de la rédaction aux crises est d’attirer l’attention sur les victimes des crimes humanitaires qui ne font plus la une des journaux. Les réfugiés sahraouis pâtissent d’une crise qui figure parmi les plus anciennes tombée dans l’oubli. La commission est résolue à soutenir ces populations vulnérables jusqu’à ce qu’une solution politique soit trouvée à leur situation critique».
    La forte proportion de personnes souffrant de malnutrition chronique et d’anémie constitue un sérieux problème de santé publique. Afin de combattre cette crise persistante, la commission s’efforce d’offrir une nourriture suffisante et diversifiée ainsi que d’améliorer les conditions hygiéniques et sanitaires, les soins de santé de base et la qualité de l’eau. R. I.