Mois : octobre 2010

  • Mauritanie : «Cessez la campagne médiatique contre l’Algérie !»

    Le parti mauritanien Errafah, présidé par l’ancien commandant Mohamed Ould Fel, a appelé dans un communiqué à la cessation de la campagne médiatique contre l’Algérie, menée dans ce pays.

    «Depuis quelques jours, un groupuscule de plumitifs, atteints de l’hystérie de l’hypocrisie, mène une campagne sans relâche contre l’Algérie sœur, contenant tout ce qui cause la fitna et la séparation entre frères (Algérie et Mauritanie)», est-il écrit au début du communiqué.

    «Il aurait été utile pour eux (les auteurs de cette campagne médiatique) d’utiliser leur «nationalisme» et sentiment «patriotique» à des fins nobles, au lieu de causer la séparation et polluer l’atmosphère, ce qui ne sert pas l’intérêt du peuple mauritanien, ni celle du peuple algérien, ni celle des peuples du Maghreb, ni les intérêts suprêmes de la nation», ajoute ce parti.

    Ce parti accuse «ceux courant derrière leurs intérêts personnels et douteux, sans aucun regard aux vrais intérêts de la patrie et les intérêts de la nation», d’être derrière cette campagne médiatique. Le parti de Mohamed Ould Fel s’adresse directement aux auteurs de cette campagne.

    «L’Algérie, vous devez le savoir, et comme l’a prouvé l’histoire, est un allié stratégique à chaque fois que la Mauritanie avait besoin d’un allié stratégique, et ce pays est le premier à nous avoir soutenu matériellement et moralement par son argent, ses enseignants et ses experts, alors qu’elle n’était pas encore sortie de la guerre de l’indépendance, comme en a témoigné le fondateur de l’Etat mauritanien, feu El Mokhtar Ould Daddah».

    Ce parti a rafraîchi la mémoire des auteurs de cette campagne par ces écrits, ajoutant que «L’Algérie a été aussi un allié stratégique de la Mauritanie quand la société Miferma a été nationalisée, et l’ancien président algérien, feu Houari Boumediene, était arrivé à Tindouf avec ses forces prêtes à intervenir si un malheur était arrivé à la Mauritanie, comme en a témoigné encore feu El Mokhtar Ould Daddah dans ses mémoires». Dans ce communiqué, le parti invite les auteurs de cette campagne médiatique à «cesser de provoquer les différends entre frères et de diffuser des rumeurs».
  • Ahermoumou : La lutte légitime contre la stupide rancune des décideurs marocains

    Ahermoumou, petite ville enclavée au sein des montagnes du Moyen Atlas (région Boulmane-Sefrou-fès, Maroc), a perdu (sur décision de Hassan II) son nom amazigh, historique, au profit du nom  de Ribat-al-Kheir, qui, historiquement, ne veut rien dire.
    Pourquoi cette tentative d’effacer de la mémoire des Marocain-es le nom de cette région?
    Les élèves officiers de l’école militaire d’Ahermoumou, ont été impliqués (la plupart inconsciemment) dans la tentative du coup d’État du 10 juillet 1971, qui avait coûté la vie à une dizaine de généraux, à des dizaines de cadres militaires et civils de l’État, à des dirigeants politiques et autres diplomates…
    La réaction de Hassan II, qui était miraculeusement sorti indemne de cette tuerie, fut impitoyable. On parle de centaines de cadets militaires qui ont disparu, la région d’Ahermoumou fut sanctionnée: la marginalisation, plus l’enclavement…changement de nom. Toute une population qui n’avait rien à voir avec le putsch avorté est jusqu’à aujourd’hui traitée comme ennemie par l’État.
    Les habitant-es ont décidé de descendre dans la rue pour manifester leur colère et leur détermination à lutter pour leurs droits de citoyenneté.
    Dénonçons les politiques rancunières des décideurs. Plusieurs régions sont ainsi punies pour avoir connu des évènements sociaux ou politiques anti despotiques (Ahermoumou, Khénifra, Goulmima, Tinjdad, Amallagou,…)
     Message transféré de Boughlala Hamid   13/10/ 2010 


    مسيرة شعبية باهرمومو
    ساكنة حي سهب اليازغي باهرمومو(رباط الخير اقليم صفرو) تخرج من جديد في مسيرة شعبية يوم الخميس 14 اكتوببر 2010 ابتداء من الساعة الثامنة والنصف صباحا من سهب اليازغي في اتجاه باشوية المدينة حوالي2500م احتجاجا على وضعية حيهم والتهميش الذي يطاله منذ سنوات عدم وجود قنوات الصرف الصحي، الطرق، انقطاعات الماء والكهرباء، وجود مطرح الازبال قرب الحي …..الخ
    لذا نناشد كل الضمائر والقوى الحية والاقلام الحرة الى دعم هذاالشكل النضالي المشروع
    للمزيد من المعلومات يرجى الاتصال ب: محمد 0649989153
    او مصطفى0662625510


    Par Ali Fkir, 16/10/2010

    Source : Solidarité Maroc, 17/10/2010

    Les femmes d’Ahermoumou dans les rues (14 octobre 2010)

  • Le Sahara occidental et la marée de l’histoire

    En 1960, l’ONU a adopté la résolution 1514 qui stipule que tous les gens ont droit à l’autodétermination et que le colonialisme doit être amené à une fin rapide et inconditionnelle. Un demi-siècle plus tard, il peut être une surprise pour les lecteurs d’apprendre qu’il ya encore 16 territoires à travers le monde qui n’ont pas encore atteint la décolonisation. Connu comme «territoires non-autonomes», la liste des endroits toujours gouverné par une puissance étrangère contient quelques noms familiers: Gibraltar et des îles Falkland (Malouines) pour n’en citer que deux. Mais alors que certains de ces territoires, comme la petite île de Tokelau sont des dépendances qui pourraient être considérés comme ayant rejeté l’indépendance et démocratiquement choisi de maintenir leur statut territorial, d’autres sont plus controversées. Le plus remarquable est le Sahara occidental, connu sous le nom de dernière colonie d’Afrique, qui a lutté pour l’autodétermination depuis plus de 35 ans contre le Maroc voisin.

    A New York, la Quatrième Commission de l’ONU sur la décolonisation a entendu des pétitions émanant de personnes parlant au nom de ces territoires non-autonomes. Comme pour les occasions précédentes, la réunion de cette année a été dominée par des pétitions sur le conflit au Sahara occidental, un conflit qui demeure l’un des plus anciens dans le monde. 

    A peu près de la taille de la Grande-Bretagne, le Sahara occidental se trouve sur la côte atlantique de l’Afrique. En 1976, en violant le droit international, le départ des Espagnols a divisé le Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie en échange de la poursuite des droits de pêche et de la propriété partielle des intérêts miniers. Une guerre de 15 ans a eu lieu entre les Marocains et le Front Polisario, avec le retrait des Mauritaniens en 1979. En 1991, un cessez-le feu a été déclaré et selon les termes d’un accord de l’ONU d’un référendum pour l’autodétermination a été promis. Dix-neuf ans plus tard, les natifs sahraouis sont toujours en attente de ce référendum.

    Un nombre estimé à 165.000 réfugiés sahraouis qui ont fui les combats sont toujours hébergées dans des camps de réfugiés dans le désert algérien. Malgré l’aide de l’Organisation des Nations Unies, les conditions dans les camps sont abjectes des problèmes de santé généralisée, y compris l’hépatite B, l’anémie et la méningite. Une enquête menée en 2008 par l’Organisation mondiale de la Santé, a suggéré que un enfant sur cinq dans les camps souffrent de malnutrition aiguë. 

    Dans le Sahara Occidental occupé, la population sahraoui fait face à la discrimination et aux violations des droits humains. Les organisations internationales, y compris le Haut Commissariat aux droits de l’homme ont exprimé de sérieuses préoccupations sur les violations des droits de l’homme dans le territoire et un rapport de 2008 par Human Rights Watch a constaté que le Maroc avait violé les droits d’expression, d’association et de réunion au Sahara occidental. 

    Le 8 Octobre a marqué le premier anniversaire de l’arrestation de plusieurs éminents défenseurs des droits de l’homme qui ont été arrêtés à l’aéroport de Casablanca après leur retour d’une visite aux camps de réfugiés. Trois des activistes – Brahim Dahane, Ali Salem Tamek et Ahmed Naciri sont encore en prison en attente d’être jugés par Rabat. Pour marquer l’occasion, nous avons rejoint une délégation à Downing Street, qui a remis une lettre à David Cameron appellant le gouvernement britannique à redoubler d’efforts pour veiller à ce que ces hommes aient un procès libre et équitable menant à leur libération inconditionnelle.

    Dans le contexte de cette tragédie humaine, l’Union européenne a conclu un accord de pêche avec le Maroc en vertu duquel les eaux du Sahara occidental sont illégalement exploitées par des navires de pêche européens. De nombreux gouvernements étrangers et entreprises sont impliqués dans des affaires avec le Maroc, qui leur donnent accès à des vastes ressources minérales du Sahara Occidental, en particulier les phosphates. 

    La IV Commission des Nations Unies a entendu plus de 80 pétitions sur le sujet du Sahara occidental, y compris un plaidoyer passionné de Suzanne Scholte, président de la Fondation Forum de la Défense. « Ne laissez pas que la confiance du [peuple sahraoui] dans ce Comité soit en vain ou vous enverrez un signal terrible au monde que l’invasion, l’agression et la violence que le Maroc a fait recours, sont les moyens de parvenir à vos fins, dit-elle. 

    Malgré de nombreuses tentatives pour sortir de l’impasse diplomatique de longue durée, les progrès vers une résolution ont été tortueusement lents. Une solution politique peut sembler lointaine avec les positions des parties étant si éloignées: le Front Polisario n’est pas disposé à renoncer au droit légitime à l’autodétermination, le Maroc rejette toute proposition qui contient même la possibilité de l’indépendance, et le Conseil de sécurité à ce jour réticent à appliquer ses propres résolutions. Mais l’histoire a montré qu’une solution politique est la seule façon d’avancer.

    Néanmoins, il est important de souligner que la solution politique à ce problème est beaucoup trop importante pour être laissée entre les mains des politiciens. C’est à nous tous, à des groupes de la société civile, les militants et les particuliers à faire entendre leur voix. Nous devons exiger que nos gouvernements dans le monde exercent une pression diplomatique et politique à ceux qui ignorent les exigences énoncées en vertu du droit international et le blocage d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. 

    Comme Martin Luther King l’a dit: «L’arc de l’histoire peut être long, mais il se penche toujours vers la justice. » Il ne fait aucun doute que le peuple du Sahara occidental a à la fois la marée de l’histoire et la force de la justice de son côté.

    Par Simanowitz Stefan et Ken Loach
    Ken Loach est cinéaste.
    Stefan Simanowitz est un écrivain, journaliste et diffuseur. Il a participé aux réunions de la commission de décolonisation à New York.
    Source : The Malta Independent Online, 17/10/2010
  • L’Algérie boycotte la rencontre du GACT

    Une rencontre sécuritaire s’est tenue à huis clos à Bamako, les mercredi et jeudi derniers. Les représentants du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie) ainsi que de l’Union européenne, la Suisse, l’Espagne et l’Australie, se sont retrouvés dans la capitale malienne. De même, de nombreux pays de la région (Burkina Faso, Mauritanie, Maroc, Niger, Nigeria et Sénégal) ont été invités à y prendre part, pour officiellement « étudier les moyens de renforcer la lutte contre Al Qaîda au Maghreb islamique dans le Sahel ». 

    Rien n’a filtré pour le moment sur les résolutions ou les recommandations sorties de ce conclave peu ordinaire. Une question se pose. Pourquoi cette rencontre à Bamako à ce moment précis ? Il convient de faire un rappel des faits. AQMI a enlevé dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, au Niger, 7 personnes (cinq Français, un Malgache et un Togolais), et les détient toujours prisonniers. Quelques jours plus tard, le 26 septembre, le comité d’état-major opérationnel conjoint (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger) s’est réuni à Tamanrasset, suivi quelques jours plus tôt de la mise en place du Centre de renseignement sur le Sahel (CRS), basé à Alger. C’est dire que les structures de lutte contre le terrorisme au Sahel, dans un cadre régional, se mettent progressivement en place pour combattre efficacement le phénomène. L’enlèvement des 5 ressortissants français et des deux africains tombent à point nommé pour la France qui cherche à mettre pied dans la région pour des raisons autres que sécuritaires. 

    Le contrôle de cet ensemble sahélo-saharien est au cœur des préoccupations de Paris et de ses alliés depuis déjà quelques années. Et l’activisme de l’Aqmi n’est pas le souci premier des responsables politiques français mais un prétexte pour légitimer le discours sécuritaire occidental. Paris, manœuvre en coulisses pour imposer le Maroc, pour sous traiter ses positions au sein du commandement régional mis en place en août 2009 à Tamanrasset (Algérie) et du Centre de renseignement régional mis en place récemment à Alger. 

    Sur le terrain, Paris a déjà déployé un important dispositif de surveillance et des forces au Niger et au Burkina Faso, et peut bénéficier de l’appui de la Mauritanie qui a obtenu déjà une aide logistique française. La gestion du dossier des otages est pilotée directement par l’Élysée qui feint d’oublier les efforts faits par Alger pour combattre le terrorisme. Il convient aussi de rappeler que la France a exercé une pression sur le Mali pour libérer Pierre Camatte, qui s’est avéré être un agent de la DGSE (contre espionnage français), contre le paiement d’une rançon et la libération de quatre activistes islamistes du GSPC et pas des moindres. La France traîne la patte pour mettre en application l’interdiction et la criminalisation de paiement de rançons dans le cadre de la prise d’otages, sur initiative de l’Algérie.
     
    Il s’agit ni plus ni moins que d’une forme de concession de la part du gouvernement français et autres gouvernements occidentaux qui ont utilisé ce procédé pour libérer leurs ressortissants détenus en otage par l’Aqmi. Il s’agit-là d’une sorte de financement du terrorisme qui vise en premier l’Algérie et les pays du Sahel. Ceci dit, la France est mal placée pour vendre sa stratégie visant à combattre le terrorisme au Sahel.

    Ce qu’ont bien compris les Américains qui, à plusieurs reprises, ont affirmé par la voix du coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, Daniel Benjamin que les pays concernés (du Sahel) ont suffisamment de capacités pour faire face au phénomène du terrorisme, affirmant que les Etats-Unis n’ont aucune intention de déployer des troupes dans la région (du Sahel). Tout au plus, le responsable américain a affiché la volonté de son pays à fournir toute l’aide et l’assistance voulue aux pays de la région du Sahel pour faire face au terrorisme, considérant l’Algérie comme un pays « leader » et un partenaire « incontournable » dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. 

    Et pour preuve, le responsable US, dans une déclaration à la presse, a considéré que l’Algérie a eu raison de ne pas participer à la rencontre de Bamako.
    Par : S. B.
    Le Midi Libre, 17/10/2010
  • Réunion de Bamako autour du Sahel Le RND dénonce l’ingérence

    L’Algérie avec ses moyens et ses capacités doit être l’élément moteur dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région du Sahel. La réunion du GACT à Bamako sous l’instigation de la France et le parapluie du G8 sont « une ingérence et tentative de déstabilisation de la région »

    La réunion du Groupe d‘action contre le terrorisme (GACT), mercredi dernier à Bamako suscite l‘inquiétude du RND. « C‘est de l‘ingérence dans les affaires internes des pays de la région » a dénoncé le représentant du RND, membre du Conseil national et vice-président de l‘Assemblée populaire nationale (APN), Chihab Seddik. Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, le représentant du parti de Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND et Premier ministre a affirmé que « les pays de la région du Sahel peuvent se mobiliser pour combattre le terrorisme ».

    Selon Chihab Seddik, « l‘Algérie avec ses moyens et ses capacités doit être l‘élément moteur » dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région du Sahel. Pour le représentant du RND, la réunion du GACT à Bamako sous l‘instigation de la France et le parapluie du G8 sontt « une ingérence et tentative de déstabilisation de la région », dénonçant la présence à Bamako du Maroc, pays qui n‘est pas frontalier à cette aire géographique, imposé par la France « L‘Algérie sera intransigeante », a-t-il souligné avant de rappeler que le Sahel est depuis longtemps une zone de convoitise de puissances étrangères en raison des ressources qu‘elle renferme. 

    Le phénomène du terrorisme est « préfabriqué pour une ingérence direct dans la région», a-t-il soutenu, rappelant que la région est « la convergence de tous les trafics ». Selon lui, « la réorientation d‘Aqmi (Al qaïda au Maghreb islamique) vers la région est une ingérence qui suscite de l‘ nquiétude ». Pour Chihab Seddik, le problème du terrorisme n‘est pas un problème morphologique (géographie). « On ne peut pas dire qu‘il s‘est implanté chez nous ou ailleurs», a-t-il expliqué. Abordant l‘épineuse question de la repentance de la France colonisatrice, le représentant du RND se place sur la même longueur d‘onde que le président de l‘APN, Abdelaziz Ziari. « Cessons de surenchérir les uns par rapport aux autres », a-t-il souligné avant d‘affirmer que « c‘est l‘histoire qui condamne ». 

    Le vice-président de l‘APN et membre du Conseil national du RND rend hommage aux martyrs qui « sont des monuments » et qui n‘ont pas « besoin de pardon » et préconise plutôt d‘ « essayer de regarder vers l‘avenir » et de « laisser faire les choses sur le plan de l‘histoire et de la mémoire », prenant en exemple le cas du Vietnam qui est devenu un partenaire commercial de la France et des Etats-Unis d‘Amérique. « La colonisation est condamnable et abjecte », a-t-il souligné, prédisant que « la société française s‘éveillera » sur les crimes commis contre le peuple algérien. Selon lui, la guerre de Libération nationale a été « un processus de désintégration du colonialisme qui a changé les données de l‘époque ». La Révolution a gagné, a-t-il souligné par « la politique et par les armes ». 
    Par : Sadek Belhocine
    Le Midi Libre, 17/10/2010
  • Mauritanie : «Cessez la campagne médiatique contre l’Algérie !»

    Le parti mauritanien Errafah, présidé par l’ancien commandant Mohamed Ould Fel, a appelé dans un communiqué à la cessation de la campagne médiatique contre l’Algérie, menée dans ce pays.

    «Depuis quelques jours, un groupuscule de plumitifs, atteints de l’hystérie de l’hypocrisie, mène une campagne sans relâche contre l’Algérie sœur, contenant tout ce qui cause la fitna et la séparation entre frères (Algérie et Mauritanie)», est-il écrit au début du communiqué.

    «Il aurait été utile pour eux (les auteurs de cette campagne médiatique) d’utiliser leur «nationalisme» et sentiment «patriotique» à des fins nobles, au lieu de causer la séparation et polluer l’atmosphère, ce qui ne sert pas l’intérêt du peuple mauritanien, ni celle du peuple algérien, ni celle des peuples du Maghreb, ni les intérêts suprêmes de la nation», ajoute ce parti.

    Ce parti accuse «ceux courant derrière leurs intérêts personnels et douteux, sans aucun regard aux vrais intérêts de la patrie et les intérêts de la nation», d’être derrière cette campagne médiatique. Le parti de Mohamed Ould Fel s’adresse directement aux auteurs de cette campagne.

    «L’Algérie, vous devez le savoir, et comme l’a prouvé l’histoire, est un allié stratégique à chaque fois que la Mauritanie avait besoin d’un allié stratégique, et ce pays est le premier à nous avoir soutenu matériellement et moralement par son argent, ses enseignants et ses experts, alors qu’elle n’était pas encore sortie de la guerre de l’indépendance, comme en a témoigné le fondateur de l’Etat mauritanien, feu El Mokhtar Ould Daddah».

    Ce parti a rafraîchi la mémoire des auteurs de cette campagne par ces écrits, ajoutant que «L’Algérie a été aussi un allié stratégique de la Mauritanie quand la société Miferma a été nationalisée, et l’ancien président algérien, feu Houari Boumediene, était arrivé à Tindouf avec ses forces prêtes à intervenir si un malheur était arrivé à la Mauritanie, comme en a témoigné encore feu El Mokhtar Ould Daddah dans ses mémoires». Dans ce communiqué, le parti invite les auteurs de cette campagne médiatique à «cesser de provoquer les différends entre frères et de diffuser des rumeurs».
  • Les desseins cachés de la réunion de Bamako

    La réunion du Groupe d’action antiterroriste des pays du G8 (CTAG) en conclave depuis mercredi à Bamako a pris fin sans qu’aucune indication n’ait été donnée sur les moyens de renforcer la lutte dans le Sahel contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) que cette rencontre était supposée prendre . Des experts des représentants du G8 (États-Unis, Russie, Japon, Canada, Grande- Bretagne, Italie et l’Allemagne, ainsi que de l’Union européenne, la Suisse, l’Espagne, l’Australie et la France dont cinq ressortissants sont encore entre les mains de Aqmi et plusieurs pays de la région, Mauritanie, Niger, Burkina Faso, Sénégal, Nigeria notamment ont été invités à participer à cette rencontre, dont l’Algérie qui n’a pas répondu favorablement à l’invitation. 

    Le Maroc qui cherche par tous les moyens à s’incruster dans les réunion consacrées à la lutte antiterroriste au sahel a réussi à se faire inviter pour contrer l’action de l’Algérie et surtout faire en sorte que notre pays ne joue un rôle de leader en la matière. Comme par hasard et au moment même où se tenait la réunion de Bamako, les services de sécurité marocains annonçaient, à grand renfort de publicité, le démantèlement d’un vaste réseau international de trafic de drogue qui aurait des connexions avec Aqmi. Or nul n’ignore que le royaume chérifien, qui lui même est un des plus gros pays producteur de drogue est une plaque tournante du trafic international en direction de l’Europe, selon l’observatoire international de lutte contre la drogue. Dès lors on comprend mieux l’urgence de la convocation de la réunion de Bamako, à l’initiative du Canada certes qui préside actuellement le G8, mais qui a été fortement encouragée en sous-main par Paris qui prendra le relais du G8 en novembre prochain. 

    Ainsi la coalition franco-marocaine croit réussir à isoler l’Algérie, faire diversion sur le dossier brûlant du Sahara Occidental au moment où les Sahraouis de l’intérieur se révoltent par milliers et probablement préparer une intervention militaire contre Aqmi, une fois les otages français libérés contre paiement de rançons. Pour ce qui est de notre pays qui a refusé de répondre à cette rencontre alibi, il est fermement opposé à toute ingérence étrangère dans la région qui ne visait en réalité , qu’à perpétuer l’exploitation des ressources minières dans la région et empêcher par tous les moyens que la Chine y prenne pieds . 

    En outre la position ambiguë de certains pays du sahel directement concernées par la lutte antiterroriste et qui jouent clairement un double jeu, est dictée par la volonté de plaire à Paris mais surtout de se maintenir coûte que coûte au pouvoir. La révolution de palais qui vient de se dérouler à Niamey n’en est-elle pas une preuve évidente ? La rencontre de Bamako qui intervient aussi à un moment bien particulier relativement au problème du Sahara Occidental, et la participation du Maroc en ce moment précis, renseigne à plus d’un titre, sur les véritables intentions de ceux qui veulent faire taire la lutte du peuple sahraoui et l’isoler de son principal soutien l’Algérie. 

    La réunion du sous-comité du G8 à Bamako ne peut en rien entraver les décisions de celles tenues à Tamanrasset et Alger. Alger avait développé les mécanismes d’une stratégie basée sur le renseignement devant permettre d’intervenir efficacement sur le plan militaire. En outre et à l’initiative du président Bouteflika un Sommet de l’ensemble des États sahéliens devrait se tenir à Alger fin octobre pour resserrer les rangs et avaliser les décisions militaires prises à Tamanrasset.
    M. B. 
  • Une caravane humanitaire pour Gaza en attente de franchir la frontière algéro-marocaine

    Quelque 67 ressortissants britanniques pour la plupart d’origine étrangère sont arrivés vendredi 15 octobre au Maroc dans le cadre d’une «caravane humanitaire» pour Gaza et comptent traverser l’Algérie, selon une source proche du gouvernement marocain rapporte l’AFP.

    «Ce sont des Britanniques d’origine diverse, notamment afghane, pakistanaise, algérienne et marocaine et ils sont rentrés par le port de Tanger (nord) et se dirigent vers la frontière terrestre algérienne », ajoute la même source.

    La frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie a été fermée en 1994 à la suite d’un attentat islamiste à Marrakech que Rabat avait imputé aux services secrets algériens. Alger met comme condition à la réouverture de la frontière la résolution globale des contentieux en suspens, y compris le conflit du Sahara occidental.

    Les 67 personnes sont arrivées à bord d’une trentaine de fourgonnettes et comptent apporter «une aide humanitaire» à la population de Gaza en traversant la frontière entre l’Egypte et Israël. En mai dernier, une intervention israélienne meurtrière contre une flottille pro-palestinienne dans les eaux internationales au large de Gaza avait fait au moins dix tués et des blessés.
    Echourouk Online, 15/10/2010
  • L’Algérie boycotte la rencontre du GACT

    Une rencontre sécuritaire s’est tenue à huis clos à Bamako, les mercredi et jeudi derniers. Les représentants du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie) ainsi que de l’Union européenne, la Suisse, l’Espagne et l’Australie, se sont retrouvés dans la capitale malienne. De même, de nombreux pays de la région (Burkina Faso, Mauritanie, Maroc, Niger, Nigeria et Sénégal) ont été invités à y prendre part, pour officiellement « étudier les moyens de renforcer la lutte contre Al Qaîda au Maghreb islamique dans le Sahel ». 

    Rien n’a filtré pour le moment sur les résolutions ou les recommandations sorties de ce conclave peu ordinaire. Une question se pose. Pourquoi cette rencontre à Bamako à ce moment précis ? Il convient de faire un rappel des faits. AQMI a enlevé dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, au Niger, 7 personnes (cinq Français, un Malgache et un Togolais), et les détient toujours prisonniers. Quelques jours plus tard, le 26 septembre, le comité d’état-major opérationnel conjoint (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger) s’est réuni à Tamanrasset, suivi quelques jours plus tôt de la mise en place du Centre de renseignement sur le Sahel (CRS), basé à Alger. C’est dire que les structures de lutte contre le terrorisme au Sahel, dans un cadre régional, se mettent progressivement en place pour combattre efficacement le phénomène. L’enlèvement des 5 ressortissants français et des deux africains tombent à point nommé pour la France qui cherche à mettre pied dans la région pour des raisons autres que sécuritaires. 

    Le contrôle de cet ensemble sahélo-saharien est au cœur des préoccupations de Paris et de ses alliés depuis déjà quelques années. Et l’activisme de l’Aqmi n’est pas le souci premier des responsables politiques français mais un prétexte pour légitimer le discours sécuritaire occidental. Paris, manœuvre en coulisses pour imposer le Maroc, pour sous traiter ses positions au sein du commandement régional mis en place en août 2009 à Tamanrasset (Algérie) et du Centre de renseignement régional mis en place récemment à Alger. 

    Sur le terrain, Paris a déjà déployé un important dispositif de surveillance et des forces au Niger et au Burkina Faso, et peut bénéficier de l’appui de la Mauritanie qui a obtenu déjà une aide logistique française. La gestion du dossier des otages est pilotée directement par l’Élysée qui feint d’oublier les efforts faits par Alger pour combattre le terrorisme. Il convient aussi de rappeler que la France a exercé une pression sur le Mali pour libérer Pierre Camatte, qui s’est avéré être un agent de la DGSE (contre espionnage français), contre le paiement d’une rançon et la libération de quatre activistes islamistes du GSPC et pas des moindres. La France traîne la patte pour mettre en application l’interdiction et la criminalisation de paiement de rançons dans le cadre de la prise d’otages, sur initiative de l’Algérie.
     
    Il s’agit ni plus ni moins que d’une forme de concession de la part du gouvernement français et autres gouvernements occidentaux qui ont utilisé ce procédé pour libérer leurs ressortissants détenus en otage par l’Aqmi. Il s’agit-là d’une sorte de financement du terrorisme qui vise en premier l’Algérie et les pays du Sahel. Ceci dit, la France est mal placée pour vendre sa stratégie visant à combattre le terrorisme au Sahel.

    Ce qu’ont bien compris les Américains qui, à plusieurs reprises, ont affirmé par la voix du coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, Daniel Benjamin que les pays concernés (du Sahel) ont suffisamment de capacités pour faire face au phénomène du terrorisme, affirmant que les Etats-Unis n’ont aucune intention de déployer des troupes dans la région (du Sahel). Tout au plus, le responsable américain a affiché la volonté de son pays à fournir toute l’aide et l’assistance voulue aux pays de la région du Sahel pour faire face au terrorisme, considérant l’Algérie comme un pays « leader » et un partenaire « incontournable » dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. 

    Et pour preuve, le responsable US, dans une déclaration à la presse, a considéré que l’Algérie a eu raison de ne pas participer à la rencontre de Bamako.
    Par : S. B.
    Le Midi Libre, 17/10/2010
  • Réunion de Bamako autour du Sahel Le RND dénonce l’ingérence

    L’Algérie avec ses moyens et ses capacités doit être l’élément moteur dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région du Sahel. La réunion du GACT à Bamako sous l’instigation de la France et le parapluie du G8 sont « une ingérence et tentative de déstabilisation de la région »

    La réunion du Groupe d‘action contre le terrorisme (GACT), mercredi dernier à Bamako suscite l‘inquiétude du RND. « C‘est de l‘ingérence dans les affaires internes des pays de la région » a dénoncé le représentant du RND, membre du Conseil national et vice-président de l‘Assemblée populaire nationale (APN), Chihab Seddik. Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, le représentant du parti de Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND et Premier ministre a affirmé que « les pays de la région du Sahel peuvent se mobiliser pour combattre le terrorisme ».

    Selon Chihab Seddik, « l‘Algérie avec ses moyens et ses capacités doit être l‘élément moteur » dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région du Sahel. Pour le représentant du RND, la réunion du GACT à Bamako sous l‘instigation de la France et le parapluie du G8 sontt « une ingérence et tentative de déstabilisation de la région », dénonçant la présence à Bamako du Maroc, pays qui n‘est pas frontalier à cette aire géographique, imposé par la France « L‘Algérie sera intransigeante », a-t-il souligné avant de rappeler que le Sahel est depuis longtemps une zone de convoitise de puissances étrangères en raison des ressources qu‘elle renferme. 

    Le phénomène du terrorisme est « préfabriqué pour une ingérence direct dans la région», a-t-il soutenu, rappelant que la région est « la convergence de tous les trafics ». Selon lui, « la réorientation d‘Aqmi (Al qaïda au Maghreb islamique) vers la région est une ingérence qui suscite de l‘ nquiétude ». Pour Chihab Seddik, le problème du terrorisme n‘est pas un problème morphologique (géographie). « On ne peut pas dire qu‘il s‘est implanté chez nous ou ailleurs», a-t-il expliqué. Abordant l‘épineuse question de la repentance de la France colonisatrice, le représentant du RND se place sur la même longueur d‘onde que le président de l‘APN, Abdelaziz Ziari. « Cessons de surenchérir les uns par rapport aux autres », a-t-il souligné avant d‘affirmer que « c‘est l‘histoire qui condamne ». 

    Le vice-président de l‘APN et membre du Conseil national du RND rend hommage aux martyrs qui « sont des monuments » et qui n‘ont pas « besoin de pardon » et préconise plutôt d‘ « essayer de regarder vers l‘avenir » et de « laisser faire les choses sur le plan de l‘histoire et de la mémoire », prenant en exemple le cas du Vietnam qui est devenu un partenaire commercial de la France et des Etats-Unis d‘Amérique. « La colonisation est condamnable et abjecte », a-t-il souligné, prédisant que « la société française s‘éveillera » sur les crimes commis contre le peuple algérien. Selon lui, la guerre de Libération nationale a été « un processus de désintégration du colonialisme qui a changé les données de l‘époque ». La Révolution a gagné, a-t-il souligné par « la politique et par les armes ». 
    Par : Sadek Belhocine
    Le Midi Libre, 17/10/2010