Mois : octobre 2010

  • Ban Ki-moon frustre Mohammed VI

    LE SG DE L’ONU ZAPPE LE SAHARA OCCIDENTAL
    Ban Ki-moon frustre Mohammed VI

    A la veille de la tournée de Christopher Ross au Maghreb, la rencontre entre les deux hommes n’a pas fait l’objet d’une communication sur le conflit du Sahara occidental

    Diplomatie oblige. Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies n’avait pas le droit à l’erreur. Il ne pouvait compromettre les consultations que doit entreprendre son représentant personnel aujourd’hui, en vue de relancer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Ban ki-moon qui participait depuis le 16 octobre à la troisième édition de la World Policy Conference (WPC), consacrée à la «Gouvernance mondiale», n’a pas outrepassé les limites que lui imposait sa visite au Royaume alaouite. Ce qui n’a pas été le cas de l’héritier du trône marocain qui a réussi à distiller son message sur la question des territoires occupés du Sahara occidental. «Nous avons engagé comme réformes institutionnelles et réconciliations courageuses historiques, sociales, en matière des droits de l’Homme et dans le domaine de l’espace territorial. Il s’agit notamment de l’initiative audacieuse que Nous avons proposée pour régler le différend artificiel suscité autour de la marocanité de notre Sahara.

    A cet égard, le Conseil de sécurité et la communauté internationale ont qualifié de crédibles et sérieux les efforts déployés pour lui donner corps», a déclaré Mohammed VI dans une allocution adressée aux participants à la troisième World Policy Conference qui s’est ouverte samedi matin à Marrakech. Un appel du pied au secrétaire général de l’ONU et un clin d’oeil à son envoyé spécial qui sera dans la région le 18 octobre. Ban ki-moon n’a point réagi au discours du roi et a respecté son obligation de réserve.

    Les médias marocains, quant à eux, ne l’ont point commenté. Ont-ils fait contre mauvaise fortune bon coeur? Le silence du SG de l’ONU a-t-il été vécu comme une frustration? En coulisses, le sujet a été très probablement abordé.

    La presse marocaine qui a fait part d’entretiens entre les deux hommes n’a pas donné plus de détails. Mohammed VI a reçu, samedi dernier, au Cabinet royal, à Rabat, Ban Ki-moon.

    «Cette audience s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M.Taïb Fassi Fihri, et de M.Taye Brook Zerihoun, conseiller principal du secrétaire général de l’ONU», a rapporté dans une de ses dépêches, laconique, datée du 16/10/2010, l’agence de presse officielle marocaine MAP. On n’en saura pas plus.

    Le Maroc, qui n’a pas hésité à exploiter le moindre chuchotement en faveur de son projet d’autonomie pour le Sahara occidental (déclarations d’Alain Delon et d’une poignée de sénateurs français, voir L’Expression du 24 juin et du 16/09/2010), est certainement moins à l’aise devant le fait accompli. La répression dans les territoires occupés du Sahara occidental n’est pas une simple vue de l’esprit.

    Dans un communiqué, Amnesty International vient d’appeler les autorités marocaines à la libération «immédiate» et «sans conditions» des militants sahraouis des droits de l’homme détenus à Salé (Maroc) suite à leur visite aux camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Des prisonniers politiques ont été transférés dans un état comateux de la prison d’Aït Melloul (Maroc) vers l’hôpital de Tiznit (Maroc)…

    La récurrente question des droits de l’homme devrait occuper une place centrale dans les discussions que tiendra Christopher Ross avec les responsables du Front Polisario. Le Maroc, de son côté, partira avec un sérieux handicap qui devrait battre en brèche son projet d’autonomie.
    La 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations unies chargée de la décolonisation a adopté à l’unanimité, lundi, à New York, une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Paradoxalement, le conflit du Sahara occidental n’est pas près de voir le bout du tunnel, et Christopher Ross n’est pas au bout de ses peines.
    Mohamed TOUATI
  • Les jeunes militaires sahraouis prêts à tous les défis

    Ayant reçu un entraînement et une formation dignes d’une armée d’un pays indépendant – Les jeunes militaires sahraouis prêts à tous les défis

    La trêve imposée dans le conflit opposant le peuple sahraoui à l’occupant marocain a permis à l’armée populaire sahraouie de libération de mieux organiser ses troupes et de former une nouvelle génération de combattants prêts aujourd’hui à répondre présent à tous les défis, y compris ceux concernant la lutte contre la trafic de drogue, la contrebande et l’immigration clandestine.

    Dans le discours d’ouverture des festivités du 35e anniversaire de la proclamation de l’unité sahraouie, le commandant de la 3ème région militaire de l’Armée populaire sahraouie de libération, Hamdi Khalil Miara, a souligné, hier à Mijek, que l’armée de son pays enregistre des avancées et lutte efficacement contre le banditisme, l’immigration clandestine et le crime organisé. Il a affirmé que les unités opèrent à Mijek, en collaboration avec la représentation de la Minurso dans «le respect mutuel».

    Démentant les récentes accusations marocaines et ses thèses visant à isoler les Sahraouis, M. Miara a affirmé que «les unités de la Gendarmerie nationale joue un rôle efficace sur le terrain de la lutte contre le crime transnational, à l’image du trafic sous toutes ses formes, la contrebande et l’émigration clandestine». L’armée de la RASD ne se contente pas de sécuriser la bande frontalière avec le voisin mauritanien mais aussi porte aide et assistance sociale et sanitaire aux populations sahraouies. Le commandant Hamdi qui est, également, membre du bureau du secrétariat national du Front Polisario, a expliqué que le détachement militaire de Mijek est composé d’unités en activité comportant toutes les spécialités de guerre ayant été soumises à des manoeuvres et des exercices militaires le long de cette année.

    Ce responsable du Polisario a souligné, en outre, que la Déclaration de l’union du peuple sahraoui a constitué «la pierre» sur laquelle se sont brisés les complots de la colonisation. «Cette Déclaration a transformé l’entreprise colonialiste marocaine en un marécage dans lequel l’occupant se débat jusqu’à aujourd’hui», a-t-il encore conclu.
    L. M.
  • Sahara occidental : La force du droit ou le droit du plus fort ?

    L’émissaire onusien, Christopher Ross, reprend son bâton de pèlerin pour tenter de réanimer le processus de négociations enlisé dans les méandres de l’occupation marocaine illégale soutenue par des puissances européennes intéressées par les dividendes commerciales et les promesses d’un marché juteux.

    La tournée régionale de Christopher, amorcée le 18 octobre, participe d’une volonté de renouer les fils du dialogue entre les deux parties au conflit en prévision de la reprise des réunions informelles prévues en novembre 2010. Elle coïncide avec la célébration du 60e anniversaire la déclaration 1514 du 14 décembre 1960 consacrant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui doit trouver sa juste expression dans la dernière colonie africaine.
    Il s’agit d’un principe intangible et inaliénable réaffirmée par la 4e commission onusienne de décolonisation qui reflète le consensus international majoritairement acquis à la solution référendaire, à la fin de l’occupation coloniale et du pillage des ressources naturelles sahraouies. Cette base légale et démocratique, fondée sur l’expression souveraine et le choix libre du peuple sahraoui de son destin, est contrariée par la solution imposée de l’autonomie factice de Rabat soutenu à bras le corps par la France proclamant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères et du Premier ministre, la démarche intéressante et pertinente, en violation de la légalité internationale.

    L’alignement des puissances occidentales sur les thèses marocaines a contribué à l’impasse du processus de règlement de la question sahraouie sacrifiée sur l’autel de leurs intérêts commerciaux et stratégiques. La situation de blocage a été dénoncée par Christopher Ross qui se refuse au «statu quo inacceptable».

    Dans une lettre adressée, en juin, aux principaux pays intéressés (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, Espagne et France), il a mis en exergue l’intransigeance marocaine et l’absence de volonté de dialogue «sans préalable» auquel a pleinement souscrit le Front Polisario.

    Ross réussira-t-il à dépasser le syndrome Baker et à remettre sur rails un processus menacé d’obstruction et d’ingérence étrangère ? 
    Horizons, 12/10/2010
  • Ban Ki-moon frustre Mohammed VI

    LE SG DE L’ONU ZAPPE LE SAHARA OCCIDENTAL
    Ban Ki-moon frustre Mohammed VI

    A la veille de la tournée de Christopher Ross au Maghreb, la rencontre entre les deux hommes n’a pas fait l’objet d’une communication sur le conflit du Sahara occidental

    Diplomatie oblige. Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies n’avait pas le droit à l’erreur. Il ne pouvait compromettre les consultations que doit entreprendre son représentant personnel aujourd’hui, en vue de relancer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Ban ki-moon qui participait depuis le 16 octobre à la troisième édition de la World Policy Conference (WPC), consacrée à la «Gouvernance mondiale», n’a pas outrepassé les limites que lui imposait sa visite au Royaume alaouite. Ce qui n’a pas été le cas de l’héritier du trône marocain qui a réussi à distiller son message sur la question des territoires occupés du Sahara occidental. «Nous avons engagé comme réformes institutionnelles et réconciliations courageuses historiques, sociales, en matière des droits de l’Homme et dans le domaine de l’espace territorial. Il s’agit notamment de l’initiative audacieuse que Nous avons proposée pour régler le différend artificiel suscité autour de la marocanité de notre Sahara.

    A cet égard, le Conseil de sécurité et la communauté internationale ont qualifié de crédibles et sérieux les efforts déployés pour lui donner corps», a déclaré Mohammed VI dans une allocution adressée aux participants à la troisième World Policy Conference qui s’est ouverte samedi matin à Marrakech. Un appel du pied au secrétaire général de l’ONU et un clin d’oeil à son envoyé spécial qui sera dans la région le 18 octobre. Ban ki-moon n’a point réagi au discours du roi et a respecté son obligation de réserve.

    Les médias marocains, quant à eux, ne l’ont point commenté. Ont-ils fait contre mauvaise fortune bon coeur? Le silence du SG de l’ONU a-t-il été vécu comme une frustration? En coulisses, le sujet a été très probablement abordé.

    La presse marocaine qui a fait part d’entretiens entre les deux hommes n’a pas donné plus de détails. Mohammed VI a reçu, samedi dernier, au Cabinet royal, à Rabat, Ban Ki-moon.

    «Cette audience s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M.Taïb Fassi Fihri, et de M.Taye Brook Zerihoun, conseiller principal du secrétaire général de l’ONU», a rapporté dans une de ses dépêches, laconique, datée du 16/10/2010, l’agence de presse officielle marocaine MAP. On n’en saura pas plus.

    Le Maroc, qui n’a pas hésité à exploiter le moindre chuchotement en faveur de son projet d’autonomie pour le Sahara occidental (déclarations d’Alain Delon et d’une poignée de sénateurs français, voir L’Expression du 24 juin et du 16/09/2010), est certainement moins à l’aise devant le fait accompli. La répression dans les territoires occupés du Sahara occidental n’est pas une simple vue de l’esprit.

    Dans un communiqué, Amnesty International vient d’appeler les autorités marocaines à la libération «immédiate» et «sans conditions» des militants sahraouis des droits de l’homme détenus à Salé (Maroc) suite à leur visite aux camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Des prisonniers politiques ont été transférés dans un état comateux de la prison d’Aït Melloul (Maroc) vers l’hôpital de Tiznit (Maroc)…

    La récurrente question des droits de l’homme devrait occuper une place centrale dans les discussions que tiendra Christopher Ross avec les responsables du Front Polisario. Le Maroc, de son côté, partira avec un sérieux handicap qui devrait battre en brèche son projet d’autonomie.
    La 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations unies chargée de la décolonisation a adopté à l’unanimité, lundi, à New York, une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Paradoxalement, le conflit du Sahara occidental n’est pas près de voir le bout du tunnel, et Christopher Ross n’est pas au bout de ses peines.
    Mohamed TOUATI
  • Sahara occidental : La paix ou les armes

    L’espoir de paix déçu se conçoit dans le constat de faillite dressé objectivement par le responsable sahraoui de l’orientation politique au Polisario, Bachir Mustapha Saïd, une des figures emblématiques du mouvement de libération nationale. Il reflète le sentiment de frustration généralisé et le pessimisme ambiant des composantes de la société sahraouie.


    Entre la vie inhumaine des camps de réfugiés et, aujourd’hui, l’exil interne des populations des territoires occupés, campant les tentes de fortune d’El Ayoune, de Smara et de Boujdour, le bilan du processus de paix, enclenché le 6 septembre 1991, se caractérise par les reniements en série des engagements pris par le Maroc et la persistance de l’intransigeance qui ont réduit en poussière les chances de solution légale, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.


    «Le peuple en a assez de cette attente», a martelé Bachir Mustapha Saïd. A Mejik, accueillant le 34e anniversaire de la déclaration de l’Union nationale du peuple sahraoui, la stratégie d’oblitération marocaine et l’impasse sciemment entretenue n’ont pas laissé indifférent la direction nationale sahraouie, connue pour son attachement résolu à la dynamique de paix et consentant pour ce faire au report du 13e congrès du Front Polisario pour les besoins de la relance des négociations. «Notre insurrection pacifique dans les territoires occupés nous a permis d’obtenir beaucoup d’acquis pour notre cause, mais faisons en sorte qu’elle s’intensifie et se consolide à l’avenir pour atteindre notre idéal national», a déclaré le président sahraoui Mohamed Abdelaziz. Cette forme de combat pacifique, matérialisée par les acquis de Lanzarote initiée par Aminatou Haider et confortée par la bataille stratégique des humanitaires sahraouis, est un élément essentiel de la stratégie de lutte par tous les moyens pour la récupération des droits nationaux spoliés.
    C’est pourquoi, en l’absence d’une avancée réelle du processus de négociation, la reprise des armes s’impose en alternative incontournable. «Nous pourrons reprendre les fusils, si l’option de négociation ne porte pas ses fruits», a clairement affirmé Abdelaziz.
    Avec la visite de l’émissaire onusien, Christopher Ross, le débat est relancé. Dans les sphères dirigeantes sahraouies, l’exaspération est à son comble. Elle s’explique par la situation de «ni guerre, ni paix» qui sanctionne injustement la bonne volonté sahraouie et profite à la consolidation du fait colonial.
    La mission de la dernière chance ? Assurément, oui. Car face à l’intransigeance marocaine, dénoncée dans une lettre adressée au «groupe des amis» (« Groupe des amis du Sahara Occidental », ndds) (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Espagne), par Ross, le temps de la légalité internationale et du choix libre du peuple sahraoui a largement sonné pour réhabiliter le cadre consensuel du dialogue «sans préalable» et imposer le respect des résolutions du Conseil de sécurité appelant à une «solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple sahraoui». 
    Entre le plan fictif de l’autonomie que le Maroc, soutenu dans sa démarche par des puissances tutélaires, a tenté d’imposer au cours des 4 cycles de négociation et la base légale de l’autodétermination, la responsabilité onusienne, mise à mal par les deux décennies d’échec, est de celle aujourd’hui qui place l’enjeu de la paix, de la stabilité et de la sécurité de la région au cœur même de la démarche de Christopher Ross.
    Larbi Chaabouni.
    Horizons, 18/10/2010

  • Les jeunes militaires sahraouis prêts à tous les défis

    Ayant reçu un entraînement et une formation dignes d’une armée d’un pays indépendant – Les jeunes militaires sahraouis prêts à tous les défis

    La trêve imposée dans le conflit opposant le peuple sahraoui à l’occupant marocain a permis à l’armée populaire sahraouie de libération de mieux organiser ses troupes et de former une nouvelle génération de combattants prêts aujourd’hui à répondre présent à tous les défis, y compris ceux concernant la lutte contre la trafic de drogue, la contrebande et l’immigration clandestine.

    Dans le discours d’ouverture des festivités du 35e anniversaire de la proclamation de l’unité sahraouie, le commandant de la 3ème région militaire de l’Armée populaire sahraouie de libération, Hamdi Khalil Miara, a souligné, hier à Mijek, que l’armée de son pays enregistre des avancées et lutte efficacement contre le banditisme, l’immigration clandestine et le crime organisé. Il a affirmé que les unités opèrent à Mijek, en collaboration avec la représentation de la Minurso dans «le respect mutuel».

    Démentant les récentes accusations marocaines et ses thèses visant à isoler les Sahraouis, M. Miara a affirmé que «les unités de la Gendarmerie nationale joue un rôle efficace sur le terrain de la lutte contre le crime transnational, à l’image du trafic sous toutes ses formes, la contrebande et l’émigration clandestine». L’armée de la RASD ne se contente pas de sécuriser la bande frontalière avec le voisin mauritanien mais aussi porte aide et assistance sociale et sanitaire aux populations sahraouies. Le commandant Hamdi qui est, également, membre du bureau du secrétariat national du Front Polisario, a expliqué que le détachement militaire de Mijek est composé d’unités en activité comportant toutes les spécialités de guerre ayant été soumises à des manoeuvres et des exercices militaires le long de cette année.

    Ce responsable du Polisario a souligné, en outre, que la Déclaration de l’union du peuple sahraoui a constitué «la pierre» sur laquelle se sont brisés les complots de la colonisation. «Cette Déclaration a transformé l’entreprise colonialiste marocaine en un marécage dans lequel l’occupant se débat jusqu’à aujourd’hui», a-t-il encore conclu.
    L. M.
  • Le Midi Libre : Ross à la recherche d’un consensus autour du Sahara Occidental

    Christopher Ross, effectue une tournée dans la région dans le cadre des efforts des Nations unies en vue de parvenir à un règlement au conflit du Sahara Occidental.

    L’ONU poursuit ses efforts en vue de trouver un consensus autour de la problématique du Sahara Occidental. L’échec des dernières négociations entre les parties belligérantes a amené l’organisation onusienne à redoubler de vigilance avant l’entame d’une autre série de pourparlers. Les ambitions de l’ONU risquent toutefois de s’avérer fausses face à l’intransigeance du Maroc qui ne veut rien céder au profit de l’indépendance du peuple sahraoui. C’est dans cet esprit que Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental, est arrivé hier à Alger pour une tournée dans la région du Maghreb. Il a été accueilli a son arrivée à l’aéroport Houari Boumediene par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. 

    Il effectue une tournée dans la région dans le cadre des efforts des Nations unies en vue de parvenir à un règlement au conflit du Sahara Occidental, avait indiqué lundi dernier le bureau du porte-parole du secrétaire général de l’ONU. Au cours de sa visite dans la région, Christopher Ross mènera des consultations avec les parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, et les Etats voisins, l’Algérie et la Mauritanie, et ce, en préalable de la prochaine série de réunions informelles prévues en novembre 2010, avait précisé la même source. Le Conseil de sécurité avait demandé, dans sa dernière résolution (1871), au Maroc et au Front Polisario de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l’Onu, «sans conditions préalables et de bonne foi», en vue de parvenir à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. 

    Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’ONU, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset près de New York, et deux réunions informelles à Vienne et à New York, sans aboutir à une avancée réelle. La dernière réunion informelle sur le Sahara Occidental a eu lieu à New York, en février dernier, date à laquelle les parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre leurs négociations dès que possible. La 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations unies chargée de la décolonisation a adopté, à l’unanimité, lundi dernier à New York, une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, rappelle-t-on. Le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non-autonome par l’ONU depuis 1966. 
    Par : Mokrane Chebbine
    Le Midi Libre, 18/10/2010
  • Sahara occidental : La force du droit ou le droit du plus fort ?

    L’émissaire onusien, Christopher Ross, reprend son bâton de pèlerin pour tenter de réanimer le processus de négociations enlisé dans les méandres de l’occupation marocaine illégale soutenue par des puissances européennes intéressées par les dividendes commerciales et les promesses d’un marché juteux.

    La tournée régionale de Christopher, amorcée le 18 octobre, participe d’une volonté de renouer les fils du dialogue entre les deux parties au conflit en prévision de la reprise des réunions informelles prévues en novembre 2010. Elle coïncide avec la célébration du 60e anniversaire la déclaration 1514 du 14 décembre 1960 consacrant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui doit trouver sa juste expression dans la dernière colonie africaine.
    Il s’agit d’un principe intangible et inaliénable réaffirmée par la 4e commission onusienne de décolonisation qui reflète le consensus international majoritairement acquis à la solution référendaire, à la fin de l’occupation coloniale et du pillage des ressources naturelles sahraouies. Cette base légale et démocratique, fondée sur l’expression souveraine et le choix libre du peuple sahraoui de son destin, est contrariée par la solution imposée de l’autonomie factice de Rabat soutenu à bras le corps par la France proclamant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères et du Premier ministre, la démarche intéressante et pertinente, en violation de la légalité internationale.

    L’alignement des puissances occidentales sur les thèses marocaines a contribué à l’impasse du processus de règlement de la question sahraouie sacrifiée sur l’autel de leurs intérêts commerciaux et stratégiques. La situation de blocage a été dénoncée par Christopher Ross qui se refuse au «statu quo inacceptable».

    Dans une lettre adressée, en juin, aux principaux pays intéressés (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, Espagne et France), il a mis en exergue l’intransigeance marocaine et l’absence de volonté de dialogue «sans préalable» auquel a pleinement souscrit le Front Polisario.

    Ross réussira-t-il à dépasser le syndrome Baker et à remettre sur rails un processus menacé d’obstruction et d’ingérence étrangère ? 
    Horizons, 12/10/2010
  • Sahara occidental : La paix ou les armes

    L’espoir de paix déçu se conçoit dans le constat de faillite dressé objectivement par le responsable sahraoui de l’orientation politique au Polisario, Bachir Mustapha Saïd, une des figures emblématiques du mouvement de libération nationale. Il reflète le sentiment de frustration généralisé et le pessimisme ambiant des composantes de la société sahraouie.


    Entre la vie inhumaine des camps de réfugiés et, aujourd’hui, l’exil interne des populations des territoires occupés, campant les tentes de fortune d’El Ayoune, de Smara et de Boujdour, le bilan du processus de paix, enclenché le 6 septembre 1991, se caractérise par les reniements en série des engagements pris par le Maroc et la persistance de l’intransigeance qui ont réduit en poussière les chances de solution légale, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.


    «Le peuple en a assez de cette attente», a martelé Bachir Mustapha Saïd. A Mejik, accueillant le 34e anniversaire de la déclaration de l’Union nationale du peuple sahraoui, la stratégie d’oblitération marocaine et l’impasse sciemment entretenue n’ont pas laissé indifférent la direction nationale sahraouie, connue pour son attachement résolu à la dynamique de paix et consentant pour ce faire au report du 13e congrès du Front Polisario pour les besoins de la relance des négociations. «Notre insurrection pacifique dans les territoires occupés nous a permis d’obtenir beaucoup d’acquis pour notre cause, mais faisons en sorte qu’elle s’intensifie et se consolide à l’avenir pour atteindre notre idéal national», a déclaré le président sahraoui Mohamed Abdelaziz. Cette forme de combat pacifique, matérialisée par les acquis de Lanzarote initiée par Aminatou Haider et confortée par la bataille stratégique des humanitaires sahraouis, est un élément essentiel de la stratégie de lutte par tous les moyens pour la récupération des droits nationaux spoliés.
    C’est pourquoi, en l’absence d’une avancée réelle du processus de négociation, la reprise des armes s’impose en alternative incontournable. «Nous pourrons reprendre les fusils, si l’option de négociation ne porte pas ses fruits», a clairement affirmé Abdelaziz.
    Avec la visite de l’émissaire onusien, Christopher Ross, le débat est relancé. Dans les sphères dirigeantes sahraouies, l’exaspération est à son comble. Elle s’explique par la situation de «ni guerre, ni paix» qui sanctionne injustement la bonne volonté sahraouie et profite à la consolidation du fait colonial.
    La mission de la dernière chance ? Assurément, oui. Car face à l’intransigeance marocaine, dénoncée dans une lettre adressée au «groupe des amis» (« Groupe des amis du Sahara Occidental », ndds) (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Espagne), par Ross, le temps de la légalité internationale et du choix libre du peuple sahraoui a largement sonné pour réhabiliter le cadre consensuel du dialogue «sans préalable» et imposer le respect des résolutions du Conseil de sécurité appelant à une «solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple sahraoui». 
    Entre le plan fictif de l’autonomie que le Maroc, soutenu dans sa démarche par des puissances tutélaires, a tenté d’imposer au cours des 4 cycles de négociation et la base légale de l’autodétermination, la responsabilité onusienne, mise à mal par les deux décennies d’échec, est de celle aujourd’hui qui place l’enjeu de la paix, de la stabilité et de la sécurité de la région au cœur même de la démarche de Christopher Ross.
    Larbi Chaabouni.
    Horizons, 18/10/2010

  • Mohamed Abdelaziz : « L’avenir est prometteur pour la résistance sahraouie »

    «L’Intifada pacifique dans les territoires sahraouis occupés a porté ces fruits, faisant qu’elle ‘’s’intensifie et qu’elle se consolide’’, l’option de la résistance armée est un droit légitime du peuple sahraoui qui défend une cause juste, grâce à l’insurrection pacifique des villes sahraouies occupées et des Sahraouis résidents dans les villes du sud du Maroc, le régime marocain se trouve ‘’au banc des accusés’’ sur plusieurs fronts, dont la question des droits de l’homme, le blocage des négociations et l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui, ainsi que le pillage des richesses naturelles du Sahara Occidental. L’avenir est prometteur pour la résistance populaire sahraouie ; la résistance pacifique des Sahraouis des villes occupées a réalisé de nombreuses victoires. Le régime marocain est de nature expansionniste, cette politique (expansionniste) a été mise en échec, en Algérie et en Mauritanie, et sera également mise en échec au Sahara Occidental. Le droit du peuple sahraoui à la résistance armée a été, déjà, consacré par l’Onu en 1972, cette option existe et reste ouverte. Il faut développer les capacités de notre armée, en cas où l’option des négociations ne permet pas au peuple sahraoui de réaliser ses objectifs, nous allons revenir au fusil. Nous défendons une cause juste la RASD est reconnue par l’Union africaine et de nombreux pays dans le monde’’.