Mois : octobre 2010

  • Les Sahraouis protagonisent leur plus grand protestation depuis le départ de l’Espagne

    Près de 5.500 personnes improvisent un camp dans le désert pour exiger du travail

    Les sahraouis protagonisent leur plus grande protestation depuis que, il y a 35 ans, l’Espagne livré au Maroc en 1975 sa colonie du Sahara Occidental, mais cela n’a pas de connotation indépendantiste et des symboles relatifs au Front Polisario n’y sont pas exhibés non plus. Leur revendication est, pour l’instant, seulement social.

    Bien que la concentration a timidement commencé il y a environ dix jours, le week-end passé a atteint son apogée lorsque les manifestants ont improvisé un camp d’un peu plus de mille khaïmas (tentes nomades), baptisé Agdaym Izik, en plein désert, à 15 kilomètres d’El Aaiun.

    Là environ 5.500 personnes restent réunies, selon des sources indépendantes; 7.500 personnes, selon le Front Polisario; et autour de 2.000, selon des sources officieuses marocaines. Le premier chiffre équivaut à la huitième partie des sahraouis avec droit de vote recensés par l’ONU au Sahara sous contrôle marocain.

    « Sa revendication est socio-économique », affirme Ghalia Djimi, une combattante pour l’indépendance qui comme presque tous les partisans de l’autodétermination s’est abstenue de se joindre au camp. « D’après le nombre de participants c’est la plus grande protestation depuis le départ de l’Espagne du territoire », ajoute-t-elle.

    « Ils demandent du travail et des logements et exigent qu’un interlocuteur solvable arrive pour négocier avec eux », explique par téléphone Eddah Laghdaf, directeur de la télévision locale du Sahara.

    Les manifestants ont pendu quelques vidéos sur Youtube dans lesquels, surtout les femmes expriment leurs revendications. Ils y dénoncent aussi « le vol des ressources du Sahara par l’État marocain » alors qu’elles « appartiennent aux sahraouis ». Ils s’attaquent à l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc qui inclut les eaux de l’ex-colonie espagnole.

    Le camp est entouré par les forces marocaines de sécurité, surtout la Gendarmerie, et il est fréquemment survolé par un hélicoptère, mais ils n’empêchent pas les sahraouis d’entrer ou de sortir la nuit pour se coucher chez eux bien que parfois ils entravent l’approvisionnement des concentrés en eau et vivres. Avec discrétion, les autorités marocaines ont demandé aux manifestants de le démanteler et, s’ils n’honorent pas le « conseil » elles se chargeraient de le faire.

    Le Polisario essaie de capitaliser la protestation. « Une tragédie humanitaire potentielle s’approche, à moins que l’ONU ne prenne des mesures (…) et protège les vies de milliers de personnes qui ont campé dans le désert », affirme Ahmed Bujari, représentant auprès des Nations Unies du mouvement indépendantiste, dans une lettre envoyée hier au Conseil de Sécurité de l’ONU.

    La protestation a atteint son zénith en coïncidant avec le début d’une tournée au Maghreb de Christopher Ross, l’envoyé personnel pour le Sahara du secrétaire général de l’ONU. Après avoir conlcu son visa à Alger Ross a déclaré : « maintenir » le « statu quo » actuel du Sahara Occidental n’est pas tenable à long terme. »

    IGNACIO CEMBRERO – Madrid – 18/10/2010
    El Pais, 18/10/2010
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Traité de la sociologie des moutons – 4

    Il existe dans ce bas monde, sachez- le mes amis, deux catégories de marocains. Il y a tout d’abord les loleurs, heureusement très minoritaires . Petit rappel lexical pour nos amis nés avant la glorieuse Marche Verte : loleur vient de loler, verbe du premier groupe qui signifie, dans ce contexte particulier ricaner bêtement à la vue d’une manifestation spontanée et prévisible de conviction.

    Il y a de l’autre côté le Convaincu. Le Convaincu est un mammifère bipède dont toutes les actions semblent converger vers un seul et noble but : faire loler le loleur. Bien entendu, il se passerait bien des moqueries dont il est l’objet, aussi y rétorque-t-il par un excès de politesse comme par exemple espèce de juif athée ou encore espèce d’homosexuel ou même si ne m’abuse, je crois que votre mère exerce le métier de prostituée. Ce qui, le lecteur averti l’aura compris, contribue à la jovialité ambiante, qui à son tour provoque lesdits excès de politesse, qui engendrent des lols bis repetita et ainsi de suite.

    J’en profite ici pour répondre à une question que vous ne vous êtes jamais posé : pourquoi tous les néologismes se distinguent par des graphies extrêmement simples ? Genre, pourquoi ne parle-t-on pas de leaulire, ainsi dirions-nous « Nous leaulimes la nuit durant à la lecture d’un édito du Figaro où l’odieux y coudoya langoureusement l’ignoble, le repoussant s’y allia allègrement à l’infect » ?

    Les raisons en sont simples : en 1956, un jeune français répondant au prénom de Kévin tombe par hasard sur 4chan où il y découvre des échanges courtois autour de la thématique du /b/. Il entreprend alors de demander à ces chevaliers du oueb la signification de lol, nous avons retrouvé la discussion originale :

                       Kevin : lol ?
                       Un chevalier du oueb : lol stands for laughing out loud. Btw, you could’ve been a bit        more polite.
                      Kevin : lol jé po compri lol mdr
                      Un chevalier du oueb : OMG he’s french !

    Comme vous avez pu le constater, le jeune français moyen a la maîtrise du verbe en plus d’être polyglotte (Luc Chatel peut continuer à supprimer des postes à l’éducation nationale, il y a de la marge). Son homologue marocain, encore plus polyglotte et créatif, y ajouta quelques voyelles dont le nombre est proportionnel à son état de contentement. Ainsi pouvons-nous lire ce genre de commentaires pertinents sous la vidéo d’un bébé qui s’amuse avec ses excréments :

    loooooooooooool hhhhhhh le bébé et stupid looooooooool lol !

    Fermons cette parenthèse étymologique et historique et revenons au sujet de ce billet : le i3jaz 3ilmi.


    Définition :
    I3jaz 3ilmi : un ensemble de non-faits scientifiques qui confortent le Convaincu dans sa foi. Il s’agit d’une source intarissable de LOL.

    Cependant, le potentiel LOL du i3jaz 3ilmi est sous-expoité dans notre pays, comme la plupart des autres ressources naturelles : au lieu de produire du i3jaz 3ilmi pour avoir la maitrise complète de la chaine de l’humour, il se contente de le subir.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=dHdobRLVOdY?fs=1&hl=fr_FR&rel=0&w=480&h=385]

    Exemple de i3jaz 3ilmi (sous-titrage ENG)

    C’est pour cela que Abou Lahab après une longue expérience dans le domaine, vous présente aujourd’hui deux manières différentes de produire du i3jaz 3ilmi, et autant de façons de s’amuser.

    A- La méthode dite des chiffres et des lettres :

    Prenez des chiffres au hasard et essayez d’y trouver une quelconque signification religieuse. Ne vous inquiétez pas si votre exposé est complètement incohérent et faux, il suffit de bien le présenter.

    Exemple : 22/7 =~ π. De cette simple approximation vous pouvez construire un i3jaz digne des plus grands ayatollahs : Parce que vingt deux est le double du nombre des planètes que Sidna Youssef aurait vu dans son rêve. Sept est le nombre des jours de la semaine. Brouillez les pistes, vous pouvez même dire que sept est la racine troisième du nombre atomique de l’Uranium. Or, π est le nombre qui nous permet de calculer la surface du soleil, qui nous permet à son tour de connaitre les horaires des prières. CQFD.

    Si votre exposé n’est pas assez incohérent, vous pouvez y ajouter quelques données scientifiques et historiques, comme par exemple que Pi a été découvert par un théologien égyptien le troisième jour du premier mois de la quatrième année de la conquête de l’Andalousie (3-1-4). Ou encore que le chiffre sept est le seul à ne pas diverger au voisinage de l’infini. Même si votre Convaincu a une solide formation scientifique et technique, vous avez quand même beaucoup de chances de lui faire avaler votre petite histoire.

    B- La méthode dite du le saviez-vous ?

    Elle repose sur trois éléments essentiels : La source, le récit, la chute.

    La source doit être une équipe de scientifiques américains de l’université du New-west-far-Orleans. Mais vous pouvez aussi dire qu’il s’agit de savants russes et même la mode et de citer des scientifiques du Centre National du i3jaz 3ilmi du Caire.

    Deuxièmement : le récit. Vous avez pouvez raconter n’importe quoi (vraiment n’importe quoi) à condition d’y faire surgir, soudain, un personnage ou un texte religieux. Exemple : Des neurologues américains travaillaient sur le point d’ébullition d’une variété de dalla7 qui ne pousse que dans le désert du Sinaa. Alors que les courbes de radioactivité donnaient des résultats complètement diagonalisables, ils ont fait une découverte des plus surprenantes : le fond de la mer noire est gravé du texte de la sourate de la fatiha ! Soub7ana llah ! (bon, des scientifiques américains qui comprennent l’Arabe, ce n’est pas très crédible, mais on n’en est pas à ça près.) Ah en fait, c’est dommage mais la CIA en étroite collaboration avec le Mossad ont détruit les clichés que dieu les maudisse.

    Laissez maintenant à votre interlocuteur convaincu le temps d’accuser le coup en psalmodiant quelques soub7ana llah, et passez à l’étape suivante : la chute.

    Ce genre d’histoires a toujours une fin heureuse. Un peu comme le prince et la princesse qui se marient. Donc il faut affirmer que le chef de l’équipe scientifique, un certain Paul Mittoman s’est converti à l’Islam et a dédié toute sa fortune à la construction d’une mosquée dans l’Etat du New-Connecticut.

    Après avoir testé votre histoire sur des Convaincus de votre entourage, vous pouvez pousser l’excentricité jusqu’au bout. Mettez l’un de vos i3jaz dans une petite vidéo. Celle-ci doit être conforme à la norme Prosélytisme ISO 9002 : Introduisez votre vidéo avec pleins de versets ou de hadiths choisis au hasard. Encore une fois, la cohérence est à proscrire. Pour les images, mettez de temps en temps la photo d’un soldat israélien, d’un spermatozoïde (acteur plébiscité de ce genre de productions) de George Bush, un cliché de la NASA, Nassrallah, de Salma Hayek … Après l’exposé de votre démonstration, terminez toujours par soub7ana llah et un message incitant l’internaute à diffuser la vidéo parmi ses contact wal ajrou lak, sinon gare à la colère divine. Donnez l’exemple par Najlae, une ingénieure yéménite qui avait moqué cette histoire. L’espèce de mécréante a accouché d’un hérisson après une grossesse des plus piquantes.

    Maintenant, diffusez votre vidéo. Amusez-vous bien.
    Source : CJDM, 18/10/2010
  • Un exode pour protester contre le pillage

    Pour protester contre l’exploitation continue des ressources naturelles du Sahara Occidental, et contre leurs situations socio-économique, des centaines de sahraouis des territoires occupés ont quitté leurs maisons dans les villes pour vivre sous la tente dans le désert.




    WSRW, 18/10/2010
  • Les Sahraouis protagonisent leur plus grand protestation depuis le départ de l’Espagne

    Près de 5.500 personnes improvisent un camp dans le désert pour exiger du travail

    Les sahraouis protagonisent leur plus grande protestation depuis que, il y a 35 ans, l’Espagne livré au Maroc en 1975 sa colonie du Sahara Occidental, mais cela n’a pas de connotation indépendantiste et des symboles relatifs au Front Polisario n’y sont pas exhibés non plus. Leur revendication est, pour l’instant, seulement social.

    Bien que la concentration a timidement commencé il y a environ dix jours, le week-end passé a atteint son apogée lorsque les manifestants ont improvisé un camp d’un peu plus de mille khaïmas (tentes nomades), baptisé Agdaym Izik, en plein désert, à 15 kilomètres d’El Aaiun.

    Là environ 5.500 personnes restent réunies, selon des sources indépendantes; 7.500 personnes, selon le Front Polisario; et autour de 2.000, selon des sources officieuses marocaines. Le premier chiffre équivaut à la huitième partie des sahraouis avec droit de vote recensés par l’ONU au Sahara sous contrôle marocain.

    « Sa revendication est socio-économique », affirme Ghalia Djimi, une combattante pour l’indépendance qui comme presque tous les partisans de l’autodétermination s’est abstenue de se joindre au camp. « D’après le nombre de participants c’est la plus grande protestation depuis le départ de l’Espagne du territoire », ajoute-t-elle.

    « Ils demandent du travail et des logements et exigent qu’un interlocuteur solvable arrive pour négocier avec eux », explique par téléphone Eddah Laghdaf, directeur de la télévision locale du Sahara.

    Les manifestants ont pendu quelques vidéos sur Youtube dans lesquels, surtout les femmes expriment leurs revendications. Ils y dénoncent aussi « le vol des ressources du Sahara par l’État marocain » alors qu’elles « appartiennent aux sahraouis ». Ils s’attaquent à l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc qui inclut les eaux de l’ex-colonie espagnole.

    Le camp est entouré par les forces marocaines de sécurité, surtout la Gendarmerie, et il est fréquemment survolé par un hélicoptère, mais ils n’empêchent pas les sahraouis d’entrer ou de sortir la nuit pour se coucher chez eux bien que parfois ils entravent l’approvisionnement des concentrés en eau et vivres. Avec discrétion, les autorités marocaines ont demandé aux manifestants de le démanteler et, s’ils n’honorent pas le « conseil » elles se chargeraient de le faire.

    Le Polisario essaie de capitaliser la protestation. « Une tragédie humanitaire potentielle s’approche, à moins que l’ONU ne prenne des mesures (…) et protège les vies de milliers de personnes qui ont campé dans le désert », affirme Ahmed Bujari, représentant auprès des Nations Unies du mouvement indépendantiste, dans une lettre envoyée hier au Conseil de Sécurité de l’ONU.

    La protestation a atteint son zénith en coïncidant avec le début d’une tournée au Maghreb de Christopher Ross, l’envoyé personnel pour le Sahara du secrétaire général de l’ONU. Après avoir conlcu son visa à Alger Ross a déclaré : « maintenir » le « statu quo » actuel du Sahara Occidental n’est pas tenable à long terme. »

    IGNACIO CEMBRERO – Madrid – 18/10/2010
    El Pais, 18/10/2010
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Les avocats marocains cognent les Sahraouis


    Le procés des sept Sahraouis arrêtés il y a plus d’un an à leur retour de leur visite aux campements de réfugiés et pour certains en liberté conditionnelle a eu lieu, mais pas vraiment, le 15 octobre comme annoncé à Casablanca.
    Les 4 prevenus en liberté conditionnelle n’ont pas reçu de convocation, mais ils étaient là, et les 3 autres toujours incarcérés à Salé, n’ont pas été sortis de prison… Des avocats marocains ont attaqué les Sahraouis et observateurs internationaux, sous l’approbation de la cour…. Ci dessous le rapport des observatrices francaises présentes sur place.
    Rapport de la mission d’observation à Casablanca les 15 et 16 octobre 2010
    Mandatées par l’AIJD (Association Internationale des Juristes Démocrates), le BIRDHSO ( Bureau International pour les Droits de l’Homme au Sahara Occidental, l’Association Droit-Solidarité, l’AFASPA (Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique), le CORELSO (Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara Occidental), l’AARASD ( Association des Amis de la République Arabe Sahraouie Démocratique)
    Pour assister en qualité d’observatrices au procès de première instance au Tribunal de Casablanca
    à Aïn Sbaa de:
    – Brahim Dahane, Président de l’Association Sahraouie des Victimes des violations graves des Droits de l’Homme, (3 ans et 7 mois de disparition forcée sous Hassan II et 1 an et 8 mois de prison sous Mohamed VI)
    – Ahmed Naciri, Secrétaire général du Comité Sahraoui des Droits de l’Homme, membre du conseil de coordination de l’ASVDH, Président de la section de l’AMDH à Smara (18 mois de disparition forcée sous Hassan II et 2 ans et 4 mois de prison sous Mohamed VI)
    – Ali Salem Tamek, Vice Président du Collectif des Défenseurs Sahraouis des Droits de l’Homme, (1 an et 5 mois de prison sous Hassan II et 2 ans et 11 mois sous Mohamed VI)
    – Rachid Sghaiyar, membre de l’ASVDH 4 enlèvements, 1 arrestation et tortures depuis 1988, 8 mois de prison)
    – Ettarrouzi Yahdih, membre de l’ASVDH, 1 an et 5 mois de prison
    – Dagja Lashagar, membre du bureau exécutif de l’ASVDH (11 ans et 2 mois de disparition forcée sous Hassan II, 7 mois de prison sous Mohamed VI)
    – Saleh El Baihi membre d’une association de protection de l’enfance (7 mois de prison)
    Brahim Dahan, Ahmed Naciri et Ali Salem Tamek sont détenus depuis leur arrestation à la prison de Salé à Rabat. Les quatre autres prévenus comparaissent libres, ayant été progressivement remis en liberté provisoire.
    Le matin nous partons retrouver les avocats de la défense que nous rencontrons dans un café à coté du Palais de Justice de Aïn Sebaa où doit se dérouler le procès.
    Ils nous expliquent que les détenus n’ont pas été extraits de la prison et qu’ils vont rencontrer le procureur pour essayer d’en savoir un peu plus.
    Ils nous expliqueront plus tard que le Vice Procureur du Roi leur a dit avoir transmis un ordre d’extraction à la prison de Casablanca (alors qu’ils sont à Rabat). Il apparaît alors clairement que le procès ne pourra avoir lieu, mais qu’il reste la possibilité d’un débat sur la liberté provisoire, débat qui peut avoir lieu même en l’absence des détenus, par les avocats.
    Nous restons à les attendre au café, où arrivent progressivement les militants sahraouis, représentants et membres de l’ASVDH, du CODESA et du CODAPSO.
    Vers 12h, les 20 observateurs internationaux (12 Espagnols, 3 Italiens, 2 Suédois, 2 Françaises, 1 Mexicain) décident de se rendre au Palais pour rencontrer le Procureur avant l’audience qui nous est annoncée pour se tenir à 14h30.
    Nous aurons les plus grandes difficultés pour entrer dans le Tribunal, et il nous faudra parlementer et invoquer notre qualité pour être finalement admis à entrer. Nous sommes dirigés et accompagnés dans la salle d’audience où le procès doit avoir lieu.
    Mais malgré nos demandes, et finalement l’assurance qui nous est donnée que nous pourrons le voir après sa réunion et avant l’audience, nous ne serons pas reçus par le Procureur.
    Á postériori, les conditions dans lesquelles l’audience s’est déroulée expliquent sans doute qu’il n’ait pas eu envie de nous voir.
    Á 13h30 un cortège composé des observateurs, des nombreux sahraouis venus assister à l’audience et manifester leur soutien et leur solidarité avec leurs compagnons poursuivis, et des journalistes (espagnols, mexicain et américain) se rend au Tribunal.
    Dans la salle d’audience quelques personnes sont déjà installées, qui ne sont manifestement pas concernées par ce procès. Elle est vite comble avec le groupe des Sahraouis et des observateurs qui arrivent, et les places assises deviennent insuffisantes.
    De très nombreux avocats sont présents, et nous comprendrons ensuite pourquoi.
    Le Tribunal arrive et s’installe (le président, 2 assesseurs, à leur droite le Vice-Procureur, à leur gauche le greffier).
    Compte tenu du nombre de personnes dans la salle, et surtout de la masse d’avocats entre la barre et le Tribunal, il règne une certaine confusion, mais nous entendons les noms des prévenus qui sont appelés.
    Les quatre prévenus libres qui sont dans la salle au milieu du public commencent à s’avancer par la travée de droite, et l’un d’entre eux lève ses deux bras en faisant le V, et en entonnant les slogans sahraouis de l’Intifada pacifique, portant sur leur droit à l’autodétermination. Il est immédiatement suivi par les trois autres puis par toute la salle (à l’exclusion des quelques membres du public qui semblent avoir été mis là par les autorités marocaines).
    La réaction est d’une violence inouïe, et totalement stupéfiante : les avocats massés entre la barre et le Tribunal, en robe, se retournent d’un bloc vers la salle, poings levés, dressés contre la salle, criant des slogans pro-marocains, nationalistes, en arabe et en français, insultant tant les sahraouis que les observateurs présents.
    Les magistrats, le procureur et le greffier se lèvent et quittent la salle, où la manifestation des avocats va se poursuivre.
    Cela va durer environ une vingtaine de minutes, pendant lesquelles une vingtaine d’avocats continuent à manifester avec une réelle haine, et une grande violence tant verbale que physique. L’un d’entre eux frappe Ettarouzi d’un violent coup de coude dans l’estomac. Deux avocats marocains montent sur le banc du public qu’ils haranguent ainsi que les observateurs. L’un d’eux, haineux, hurle à l’attention des observateurs « vous êtes payés par l’Algérie ! ». Et en arabe, aux observatrices françaises « vous n’avez pas donné l’Alsace et la Lorraine qui appartiennent à l’Allemagne».
    Au milieu de ce tumulte, quelques avocats marocains se démarquent et manifestent leur désapprobation; quant aux avocats de la défense ils sont d’un calme et d’une dignité remarquables.
    Les quelques policiers présents tentent de s’interposer. Des Sahraouis ayant une autorité morale empêchent que la provocation dégénère.
    Le calme revient à peine quand on annonce le report du procès au 5 novembre ; le Tribunal n’est pas réapparu.
    La salle se vide et dans le hall « s’organise » une manifestation des mêmes avocats, rejoints par une dizaine de personnes en civil, qui hurlent des slogans et des invectives, levant le poing et brandissant un portrait du Roi et le drapeau marocain.
    Observateurs, avocats de la défense, et sahraouis quittent le palais. Les militants sahraouis improvisent une protection des observateurs et des femmes de prisonniers poursuivis par les avocats marocains, criant « à la traitrise », jusque dans l’allée bordant le tribunal.
    Défenseurs, observateurs et Sahraouis se retrouvent au même café pour faire le point.
    Réunion avec les avocats
    Il faut d’abord rappeler que les sept ont été arrêtés le 8 octobre 2009 à l’aéroport de Casablanca, alors qu’ils rentraient d’un voyage dans les campements de réfugiés sahraouis au sud de l’Algérie.
    Ils ont tous été arrêtés, retenus dans les divers locaux des divers services de police, et interrogés dans des conditions contraires aux règles du droit marocain.
    Ils ont ensuite, au début de la procédure, été poursuivis pour atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat, crime prévu par les articles 181 et suivants du Code Pénal, passible de la peine de mort, et relevant du Tribunal Militaire. C’est la raison pour laquelle ils ont tous été incarcérés à Salé.
    Les quatre qui ont progressivement été libérés, l’ont été, sans notification des raisons de leur libération, selon l’un d’entre eux qui a fait récit de la procédure à son encontre5.
    Le juge d’instruction a rendu le 21 septembre 2010 un non lieu de ce chef et renvoyé sur le fondement d’une atteinte à la sécurité intérieure, délit relevant des articles 206 et 207 du Code Pénal et de la juridiction pénale de droit commun. C’est la raison pour laquelle ils doivent être jugés à Casablanca, tribunal du lieu où ils ont été arrêtés.
    Rien ne justifiait que l’audience n’ait pas lieu comme prévu.
    Le dossier était en état, les avocats étaient prêts, les prévenus libres étaient présents.
    Rien ne peut sérieusement expliquer que les prévenus détenus n’aient pas été extraits de la prison de Salé pour être conduits devant le Tribunal.
    Si le renvoi a été ordonné, en apparence du fait des incidents qui ont émaillé le début de l’audience, celle-ci n’aurait pu se tenir même sans incident, du simple fait de l’absence des prévenus détenus.
    En fait tout porte à croire que tout a été organisé du fait de la présence particulièrement importante d’observateurs étrangers, de la presse, de nombreux sahraouis, pour que l’examen de cette affaire à la nature symbolique, n’ait pas lieu, et que le renvoi ne puisse être imputé aux autorités marocaines et à leur défaillance.
    C’est ce qui explique la présence de si nombreux avocats sans aucun lien avec cette affaire. C’est ce qui explique la démonstration et les provocations auxquelles ils se sont livrés ; un des avocats de la défense nous a dit avoir entendu le Vice Procureur les en féliciter en ces termes : « vous avez bien fait ».
    Outre le fait que l’affaire a été renvoyée, ce qui « oblige » à la remobilisation des observateurs tant étrangers que sahraouis pour la prochaine audience, cette situation n’a pas permis aux avocats d’aborder la question de la liberté provisoire.
    Or cette question pose en elle même un problème juridique de taille.
    En effet dès lors qu’ils ne sont plus sous le coup de la prévention pour crime (atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat), ce sont les règles de la détention prévues en matière de délit qui doivent s’appliquer.
    Or en matière de délit, la détention provisoire ne peut excéder 30 jours, renouvelable 1 fois.
    Toute la question est de savoir si ce délai court de la date de leur incarcération, soit le 8 octobre 2009, auquel cas ils sont en situation de détention illégale depuis le 8 décembre 2009, ou de la date de l’ordonnance de non lieu, ce qui aboutirait à ce que le délai de 2 fois 30 jours ne commence à courir que de l’ordonnance du 21 septembre 2010 pour se terminer le 21 novembre 2010. Mais dans cette hypothèse sous quel régime juridique et sur quel fondement sont ils détenus depuis le 8 octobre 2009 et jusqu’au 21 septembre 2010 ?
    Selon leurs avocats leur détention est, comme l’ensemble des actes de procédure d’origine, totalement irrégulière et illégale.
    Comme tous les observateurs présents, les avocats de la défense ont été extrêmement choqués de l’attitude de leurs confrères marocains dont tout le monde a considéré qu’ils avaient souillé leur robe, s’étaient comportés de manière indigne, et avaient par leur comportement porté atteinte aux droits des prévenus, y compris en empêchant tout débat sur les conditions et le maintien de la détention.
    Un climat de tension, sous campagne médiatique
    Á quelques jours du 35ème anniversaire de ce que le Maroc nomme « la Marche verte » et les Sahraouis qualifient de « Marche noire », nous avons pu constater que les médias exhortent au nationalisme, prônent l’autonomie du Sahara occidental, mettent à l’index nominativement les militants sahraouis et invectivent l’Algérie.
    Notre mission d’observatrices ne s’est cependant pas terminée là.
    Alors que nous avons été suivies en permanence pendant ces 48h par les « représentants » des autorités marocaines, ces derniers ont pu voir que nous nous rendions avec l’avocate italienne Francesca Doria, dans un appartement loué pour 48 heures par des Sahraouis, où ils nous avaient invitées à partager le dîner avec ceux d’entre eux qui n’avaient pas encore repris la longue route vers Laayoune et Smara.
    Nous avons alors été témoins du harcèlement que subissent les sahraouis, et ce quels que soient les situations ou les lieux où ils se trouvent.
    Nous étions tranquillement en train de bavarder en attendant le repas, pendant que l’un d’entre eux préparait le thé, et que d’autres regardaient des photos sur leurs ordinateurs, quand on a frappé à la porte. Une femme s’est présentée. Une discussion s’est engagée qui nous a été traduite et dont il résultait que cette femme, propriétaire de l’appartement, avait reçu la visite des services de police lui indiquant qu’elle « louait au Polisario » et lui « demandant » de nous faire quitter les lieux.
    Manifestement cette femme était apeurée devant la pression dont elle était l’objet, et désolée de ce qu’elle était contrainte de faire. Très calmement les Sahraouis ont fini de préparer le repas, nous avons diné rapidement, puis ils ont plié bagages, et nous avons quitté les lieux : nous pour rentrer à l’hôtel, eux se répartissant chez d’autres familles sahraouis susceptibles de les accueillir comme ils en ont l’habitude en pareil cas. Dehors une voiture banalisée était stationnée en bas de l’immeuble avec deux policiers en civil à son bord, trois autres de leurs collègues attendaient de l’autre côté du porche de l’immeuble (pour ce que l’on a pu remarquer).
    Cette fin de journée, commencée par une démonstration de haine des avocats marocains perdant toute dignité et toute humanité, s’est ainsi terminée avec l’image de la grande solidarité entre les hommes et les femmes sahraouis, déménageant leurs affaires en pleine nuit, dans la plus grande dignité et sérénité.
    Paris le 17 octobre 2010, France WEYL pour Droit Solidarité, Michèle DECASTER pour l’AFASPA

  • Les avocats marocains cognent les Sahraouis


    Le procés des sept Sahraouis arrêtés il y a plus d’un an à leur retour de leur visite aux campements de réfugiés et pour certains en liberté conditionnelle a eu lieu, mais pas vraiment, le 15 octobre comme annoncé à Casablanca.
    Les 4 prevenus en liberté conditionnelle n’ont pas reçu de convocation, mais ils étaient là, et les 3 autres toujours incarcérés à Salé, n’ont pas été sortis de prison… Des avocats marocains ont attaqué les Sahraouis et observateurs internationaux, sous l’approbation de la cour…. Ci dessous le rapport des observatrices francaises présentes sur place.
    Rapport de la mission d’observation à Casablanca les 15 et 16 octobre 2010
    Mandatées par l’AIJD (Association Internationale des Juristes Démocrates), le BIRDHSO ( Bureau International pour les Droits de l’Homme au Sahara Occidental, l’Association Droit-Solidarité, l’AFASPA (Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique), le CORELSO (Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara Occidental), l’AARASD ( Association des Amis de la République Arabe Sahraouie Démocratique)
    Pour assister en qualité d’observatrices au procès de première instance au Tribunal de Casablanca
    à Aïn Sbaa de:
    – Brahim Dahane, Président de l’Association Sahraouie des Victimes des violations graves des Droits de l’Homme, (3 ans et 7 mois de disparition forcée sous Hassan II et 1 an et 8 mois de prison sous Mohamed VI)
    – Ahmed Naciri, Secrétaire général du Comité Sahraoui des Droits de l’Homme, membre du conseil de coordination de l’ASVDH, Président de la section de l’AMDH à Smara (18 mois de disparition forcée sous Hassan II et 2 ans et 4 mois de prison sous Mohamed VI)
    – Ali Salem Tamek, Vice Président du Collectif des Défenseurs Sahraouis des Droits de l’Homme, (1 an et 5 mois de prison sous Hassan II et 2 ans et 11 mois sous Mohamed VI)
    – Rachid Sghaiyar, membre de l’ASVDH 4 enlèvements, 1 arrestation et tortures depuis 1988, 8 mois de prison)
    – Ettarrouzi Yahdih, membre de l’ASVDH, 1 an et 5 mois de prison
    – Dagja Lashagar, membre du bureau exécutif de l’ASVDH (11 ans et 2 mois de disparition forcée sous Hassan II, 7 mois de prison sous Mohamed VI)
    – Saleh El Baihi membre d’une association de protection de l’enfance (7 mois de prison)
    Brahim Dahan, Ahmed Naciri et Ali Salem Tamek sont détenus depuis leur arrestation à la prison de Salé à Rabat. Les quatre autres prévenus comparaissent libres, ayant été progressivement remis en liberté provisoire.
    Le matin nous partons retrouver les avocats de la défense que nous rencontrons dans un café à coté du Palais de Justice de Aïn Sebaa où doit se dérouler le procès.
    Ils nous expliquent que les détenus n’ont pas été extraits de la prison et qu’ils vont rencontrer le procureur pour essayer d’en savoir un peu plus.
    Ils nous expliqueront plus tard que le Vice Procureur du Roi leur a dit avoir transmis un ordre d’extraction à la prison de Casablanca (alors qu’ils sont à Rabat). Il apparaît alors clairement que le procès ne pourra avoir lieu, mais qu’il reste la possibilité d’un débat sur la liberté provisoire, débat qui peut avoir lieu même en l’absence des détenus, par les avocats.
    Nous restons à les attendre au café, où arrivent progressivement les militants sahraouis, représentants et membres de l’ASVDH, du CODESA et du CODAPSO.
    Vers 12h, les 20 observateurs internationaux (12 Espagnols, 3 Italiens, 2 Suédois, 2 Françaises, 1 Mexicain) décident de se rendre au Palais pour rencontrer le Procureur avant l’audience qui nous est annoncée pour se tenir à 14h30.
    Nous aurons les plus grandes difficultés pour entrer dans le Tribunal, et il nous faudra parlementer et invoquer notre qualité pour être finalement admis à entrer. Nous sommes dirigés et accompagnés dans la salle d’audience où le procès doit avoir lieu.
    Mais malgré nos demandes, et finalement l’assurance qui nous est donnée que nous pourrons le voir après sa réunion et avant l’audience, nous ne serons pas reçus par le Procureur.
    Á postériori, les conditions dans lesquelles l’audience s’est déroulée expliquent sans doute qu’il n’ait pas eu envie de nous voir.
    Á 13h30 un cortège composé des observateurs, des nombreux sahraouis venus assister à l’audience et manifester leur soutien et leur solidarité avec leurs compagnons poursuivis, et des journalistes (espagnols, mexicain et américain) se rend au Tribunal.
    Dans la salle d’audience quelques personnes sont déjà installées, qui ne sont manifestement pas concernées par ce procès. Elle est vite comble avec le groupe des Sahraouis et des observateurs qui arrivent, et les places assises deviennent insuffisantes.
    De très nombreux avocats sont présents, et nous comprendrons ensuite pourquoi.
    Le Tribunal arrive et s’installe (le président, 2 assesseurs, à leur droite le Vice-Procureur, à leur gauche le greffier).
    Compte tenu du nombre de personnes dans la salle, et surtout de la masse d’avocats entre la barre et le Tribunal, il règne une certaine confusion, mais nous entendons les noms des prévenus qui sont appelés.
    Les quatre prévenus libres qui sont dans la salle au milieu du public commencent à s’avancer par la travée de droite, et l’un d’entre eux lève ses deux bras en faisant le V, et en entonnant les slogans sahraouis de l’Intifada pacifique, portant sur leur droit à l’autodétermination. Il est immédiatement suivi par les trois autres puis par toute la salle (à l’exclusion des quelques membres du public qui semblent avoir été mis là par les autorités marocaines).
    La réaction est d’une violence inouïe, et totalement stupéfiante : les avocats massés entre la barre et le Tribunal, en robe, se retournent d’un bloc vers la salle, poings levés, dressés contre la salle, criant des slogans pro-marocains, nationalistes, en arabe et en français, insultant tant les sahraouis que les observateurs présents.
    Les magistrats, le procureur et le greffier se lèvent et quittent la salle, où la manifestation des avocats va se poursuivre.
    Cela va durer environ une vingtaine de minutes, pendant lesquelles une vingtaine d’avocats continuent à manifester avec une réelle haine, et une grande violence tant verbale que physique. L’un d’entre eux frappe Ettarouzi d’un violent coup de coude dans l’estomac. Deux avocats marocains montent sur le banc du public qu’ils haranguent ainsi que les observateurs. L’un d’eux, haineux, hurle à l’attention des observateurs « vous êtes payés par l’Algérie ! ». Et en arabe, aux observatrices françaises « vous n’avez pas donné l’Alsace et la Lorraine qui appartiennent à l’Allemagne».
    Au milieu de ce tumulte, quelques avocats marocains se démarquent et manifestent leur désapprobation; quant aux avocats de la défense ils sont d’un calme et d’une dignité remarquables.
    Les quelques policiers présents tentent de s’interposer. Des Sahraouis ayant une autorité morale empêchent que la provocation dégénère.
    Le calme revient à peine quand on annonce le report du procès au 5 novembre ; le Tribunal n’est pas réapparu.
    La salle se vide et dans le hall « s’organise » une manifestation des mêmes avocats, rejoints par une dizaine de personnes en civil, qui hurlent des slogans et des invectives, levant le poing et brandissant un portrait du Roi et le drapeau marocain.
    Observateurs, avocats de la défense, et sahraouis quittent le palais. Les militants sahraouis improvisent une protection des observateurs et des femmes de prisonniers poursuivis par les avocats marocains, criant « à la traitrise », jusque dans l’allée bordant le tribunal.
    Défenseurs, observateurs et Sahraouis se retrouvent au même café pour faire le point.
    Réunion avec les avocats
    Il faut d’abord rappeler que les sept ont été arrêtés le 8 octobre 2009 à l’aéroport de Casablanca, alors qu’ils rentraient d’un voyage dans les campements de réfugiés sahraouis au sud de l’Algérie.
    Ils ont tous été arrêtés, retenus dans les divers locaux des divers services de police, et interrogés dans des conditions contraires aux règles du droit marocain.
    Ils ont ensuite, au début de la procédure, été poursuivis pour atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat, crime prévu par les articles 181 et suivants du Code Pénal, passible de la peine de mort, et relevant du Tribunal Militaire. C’est la raison pour laquelle ils ont tous été incarcérés à Salé.
    Les quatre qui ont progressivement été libérés, l’ont été, sans notification des raisons de leur libération, selon l’un d’entre eux qui a fait récit de la procédure à son encontre5.
    Le juge d’instruction a rendu le 21 septembre 2010 un non lieu de ce chef et renvoyé sur le fondement d’une atteinte à la sécurité intérieure, délit relevant des articles 206 et 207 du Code Pénal et de la juridiction pénale de droit commun. C’est la raison pour laquelle ils doivent être jugés à Casablanca, tribunal du lieu où ils ont été arrêtés.
    Rien ne justifiait que l’audience n’ait pas lieu comme prévu.
    Le dossier était en état, les avocats étaient prêts, les prévenus libres étaient présents.
    Rien ne peut sérieusement expliquer que les prévenus détenus n’aient pas été extraits de la prison de Salé pour être conduits devant le Tribunal.
    Si le renvoi a été ordonné, en apparence du fait des incidents qui ont émaillé le début de l’audience, celle-ci n’aurait pu se tenir même sans incident, du simple fait de l’absence des prévenus détenus.
    En fait tout porte à croire que tout a été organisé du fait de la présence particulièrement importante d’observateurs étrangers, de la presse, de nombreux sahraouis, pour que l’examen de cette affaire à la nature symbolique, n’ait pas lieu, et que le renvoi ne puisse être imputé aux autorités marocaines et à leur défaillance.
    C’est ce qui explique la présence de si nombreux avocats sans aucun lien avec cette affaire. C’est ce qui explique la démonstration et les provocations auxquelles ils se sont livrés ; un des avocats de la défense nous a dit avoir entendu le Vice Procureur les en féliciter en ces termes : « vous avez bien fait ».
    Outre le fait que l’affaire a été renvoyée, ce qui « oblige » à la remobilisation des observateurs tant étrangers que sahraouis pour la prochaine audience, cette situation n’a pas permis aux avocats d’aborder la question de la liberté provisoire.
    Or cette question pose en elle même un problème juridique de taille.
    En effet dès lors qu’ils ne sont plus sous le coup de la prévention pour crime (atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat), ce sont les règles de la détention prévues en matière de délit qui doivent s’appliquer.
    Or en matière de délit, la détention provisoire ne peut excéder 30 jours, renouvelable 1 fois.
    Toute la question est de savoir si ce délai court de la date de leur incarcération, soit le 8 octobre 2009, auquel cas ils sont en situation de détention illégale depuis le 8 décembre 2009, ou de la date de l’ordonnance de non lieu, ce qui aboutirait à ce que le délai de 2 fois 30 jours ne commence à courir que de l’ordonnance du 21 septembre 2010 pour se terminer le 21 novembre 2010. Mais dans cette hypothèse sous quel régime juridique et sur quel fondement sont ils détenus depuis le 8 octobre 2009 et jusqu’au 21 septembre 2010 ?
    Selon leurs avocats leur détention est, comme l’ensemble des actes de procédure d’origine, totalement irrégulière et illégale.
    Comme tous les observateurs présents, les avocats de la défense ont été extrêmement choqués de l’attitude de leurs confrères marocains dont tout le monde a considéré qu’ils avaient souillé leur robe, s’étaient comportés de manière indigne, et avaient par leur comportement porté atteinte aux droits des prévenus, y compris en empêchant tout débat sur les conditions et le maintien de la détention.
    Un climat de tension, sous campagne médiatique
    Á quelques jours du 35ème anniversaire de ce que le Maroc nomme « la Marche verte » et les Sahraouis qualifient de « Marche noire », nous avons pu constater que les médias exhortent au nationalisme, prônent l’autonomie du Sahara occidental, mettent à l’index nominativement les militants sahraouis et invectivent l’Algérie.
    Notre mission d’observatrices ne s’est cependant pas terminée là.
    Alors que nous avons été suivies en permanence pendant ces 48h par les « représentants » des autorités marocaines, ces derniers ont pu voir que nous nous rendions avec l’avocate italienne Francesca Doria, dans un appartement loué pour 48 heures par des Sahraouis, où ils nous avaient invitées à partager le dîner avec ceux d’entre eux qui n’avaient pas encore repris la longue route vers Laayoune et Smara.
    Nous avons alors été témoins du harcèlement que subissent les sahraouis, et ce quels que soient les situations ou les lieux où ils se trouvent.
    Nous étions tranquillement en train de bavarder en attendant le repas, pendant que l’un d’entre eux préparait le thé, et que d’autres regardaient des photos sur leurs ordinateurs, quand on a frappé à la porte. Une femme s’est présentée. Une discussion s’est engagée qui nous a été traduite et dont il résultait que cette femme, propriétaire de l’appartement, avait reçu la visite des services de police lui indiquant qu’elle « louait au Polisario » et lui « demandant » de nous faire quitter les lieux.
    Manifestement cette femme était apeurée devant la pression dont elle était l’objet, et désolée de ce qu’elle était contrainte de faire. Très calmement les Sahraouis ont fini de préparer le repas, nous avons diné rapidement, puis ils ont plié bagages, et nous avons quitté les lieux : nous pour rentrer à l’hôtel, eux se répartissant chez d’autres familles sahraouis susceptibles de les accueillir comme ils en ont l’habitude en pareil cas. Dehors une voiture banalisée était stationnée en bas de l’immeuble avec deux policiers en civil à son bord, trois autres de leurs collègues attendaient de l’autre côté du porche de l’immeuble (pour ce que l’on a pu remarquer).
    Cette fin de journée, commencée par une démonstration de haine des avocats marocains perdant toute dignité et toute humanité, s’est ainsi terminée avec l’image de la grande solidarité entre les hommes et les femmes sahraouis, déménageant leurs affaires en pleine nuit, dans la plus grande dignité et sérénité.
    Paris le 17 octobre 2010, France WEYL pour Droit Solidarité, Michèle DECASTER pour l’AFASPA

  • Le Gouvernement sahraoui appelle les organisations internationales à venir en aide aux Sahraouis en détresse

    Le Gouvernement de la République Arabe Sahraouie Démocratique et le Front POLISARIO ont lancé lundi, un appel « pressant aux Nations Unies, au HCR, au CICR et à toutes les Organisations de défense des droits de l’homme pour venir en aide à la population civile sahraouie en détresse, et surtout de ne pas permettre aux forces coloniales marocaines de commettre un massacre massif », selon une déclaration du Ministre des Affaires Etrangères, Mohamed Salem Ould Salek, rendue publique le même jour .


    « Depuis quelques jours, les villes occupées du Sahara Occidental connaissent une nouvelle situation qui se caractérise par l’exode massif de milliers de leurs habitants en dehors de celles-ci », a-t-il indqué.

    « Ainsi , les habitants d’El Aaiun ont dressé dans la région de Gdem Izik, à 18km au sud-est de la ville, un campement de fortune où croupissen, dans des conditions infrahumaines, des milliers de femmes, d’enfants et d’hommes. Les forces d’occupation marocaines tentent, moyennant une répression des plus sauvages, d’interdire aux habitants des autres villes d’en faire de même », a ajouté la déclaration.

    « L’explosion de la situation socio-économique dans les territoires spoliés de notre pays est le résultat immédiat de la politique de l’occupant marocain qui a fait des sahraouis, durant les trois dernières décennies, une minorité, désœuvrée, réprimée et humiliée à outrance au quotidien », a regretté Ould Salek.

    Cette politique coloniale marocaine est basée sur le pillage effréné des ressources naturelles des territoires occupés (Phosphates, pêche, agriculture et autres ….) pour financer la guerre et équiper l’armée d’agression, le transfert massif des citoyens marocains vers les villes occupées dans le cadre d’une politique de colonisation de peuplement. Les colons marocains, aujourd’hui, largement majoritaire sur le plan numérique, sont pratiquement les seuls bénéficiaires de l’emploi, l’habitat, la santé et l’enseignement, a-t-il souligné. 

    « Les tentatives de liquider l’identité nationale sahraouie à travers une politique globale qui va de la liquidation physique, aux violations des droits de l’homme et aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité, dans l’objectif de mettre fin à la volonté d’indépendance du peuple sahraoui, l’isolement des territoires occupés du monde extérieur et l’interdiction systématique aux observateurs étrangers, à la presse internationale ainsi qu’aux ONG de faire des visites et des enquêtes indépendantes », sont également une partie de cette politique.

    « C’est cette politique coloniale marocaine qui a amené la population civile sahraouie dans les territoires occupés à fuir les villes qui sont devenues symbole de misère, de répression et d’humiliation », a-t-il soutenu. (SPS)
  • L’infâme Makhzen a encore frappé


    (Libération de la camarade Zahra Boudkour, en mai dernier)

    Solidarité aux camarades du Maroc emprisonnés !
    A bas le Makhzen ! A bas l’impérialisme bleu-blanc-rouge, son maître !

    Ilham ALHASNONI est une étudiante et militante maoïste du Maroc.

    D’après des informations en provenance de la Toile, elle aurait été arrêtée avant-hier à son domicile par la police fasciste du Makhzen, le Pouvoir marocain de Mohamed VI, serviteur de l’impérialisme.

    Trois autres étudiants, Khaled, Mourad et Youssif, auraient été arrêté le même jour.

    Le Maroc, pays où tant de nos bourgeois, petits et grands, vont prendre du bon temps et refaire leur bronzage, est une prison à ciel ouvert pour son Peuple ! 

    Prison, bagne, torture et assassinats… Le grand « philosophe » BHL, qui trouve là-bas une grande partie de son « inspiration », et dont le « flair » ne loupe habituellement aucune « dictature », ne doit pas mettre souvent le nez à sa fenêtre !

    « Commandeurs des Croyants » et « descendants du prophète », la monarchie chérifienne a été « réorganisée » par le Haut-Commissaire Hubert Lyautey, représentant de l’impérialisme bleu-blanc-rouge (entre 1912 et 1925) et depuis, est l’agent fidèle de la domination impérialiste dans le pays et dans tout le continent, jouant un rôle clé dans la Françafrique.

    Mise à la tête (après quelques « différends », et un séjour en Corse) du pays dans une pseudo-« indépendance », la monarchie makhzénienne a immédiatement baisé les mains de son maître bleu-blanc-rouge, et lancé la guerre d’extermination des patriotes progressistes et des révolutionnaires, dans le Sahara en 1958 (opération « Ecouvillon »), dans le Rif (au Nord) en 1958-60 (plusieurs milliers de massacré-e-s)… Puis la dictature réactionnaire de Hassan II, les années de plomb, fera des dizaines de milliers de victimes, tué-e-s, blessé-e-s, emprisonné-e-s, disparu-e-s, exilé-e-s, etc.

    Au Sud, le Peuple sahraoui (Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975 et 1979, ndds) (arabo-amazigh), après avoir lutté héroïquement pendant un quart de siècle contre la domination espagnole (Armée de Libération-Sud), refuse depuis 35 ans de vivre sous la loi du Makhzen et lutte pour une République démocratique arabe (il ne rejette en rien ses frères du Nord). Il est soumis à l’occupation militaire, et coupé en deux, comme en Palestine, par un « mur de sécurité ».

    Mais ce pouvoir malfaisant, sent bien que ses dernières heures sont arrivées. Un « expert » de l’impérialisme BBR lui-même, a déclaré il y a quelques années que le Maroc était « la Russie de 1916 » !

    Le jour est proche, où le Makhzen paiera ses innombrables crimes ! Voilà pourquoi la répression s’abat sur les camarades…

    Liberté pour les camarades emprisonnés !

    Source : Servir le Peuple, 14/10/2010
  • Le sale jeu de la France avec les pays maghrébins

    Au moment où la ministre de la justice française initie sa visite en Algérie, les médias français annoncent que le juge Ramaël a procédé à la perquisition du siège de la DGSE, une première depuis qu’il avait été classé secret-defense. Et juste après avoir déclaré le diplomate algérien, Mecili, innocent. 

    L’Elysée, laissera-t-il le juge Ramaël aller jusqu’au bout dans son enquête sur l’assassinat de Ben Barka? La réponse est certainement négative connaissant l’amour éternel que se sont jurés les deux régimes de la FRance et du Maroc. Il ne faut pas rêver, nous savons que la justice française ne bougera pas un doigt pour révéler la vérité sur cette sombre affaire. Tout comme nous savons que l’arrivée d’Alliot-Marie est dictée par la conjoncture économique critique traversée par le pays Gaulois. 

    La réactivation du dossier Ben Barka est, peut-être, une façon de dire au roi Mohamed VI que s’il ne fait pas attention, l’on pourrait le punir en publiant la vérité sur ce qui s’est passé avec le militant internationaliste marocain. Exactement la même méthode qu’ils avaient utilisé avec Alger en inculpant un fonctionnaire de l’ambassade algérienne à Paris. L’Elysée prend les dirigeants maghrébins pour des imbéciles et il les traite comme des enfants. 

    Aujourd’hui, Alliot-Marie rentrera chez elle avec un bon paquet de signatures à ramener en France. Plus tard, le gouvernement français trouvera quelque chose pour faire chanter Rabat et Alger.

    Le chantage, le mensonge et la désinformation est la matière dans laquelle excelle le gouvernement français en profitant de la détresse des pays africains. Son allié dans l’Afrique du Nord, le Maroc, a adopté les mêmes méthodes que leur Seigneur de Paris.

    Les sahraouis, eux, croiront en la bonne volonté de la France le jour où elle arrêtera de défendre les thèses marocaines et de faire obstruction à l’élargissement des compétences de la MINURSO pour surveiller les droits de l’homme au Sahara Occidental.
  • Le Gouvernement sahraoui appelle les organisations internationales à venir en aide aux Sahraouis en détresse

    Le Gouvernement de la République Arabe Sahraouie Démocratique et le Front POLISARIO ont lancé lundi, un appel « pressant aux Nations Unies, au HCR, au CICR et à toutes les Organisations de défense des droits de l’homme pour venir en aide à la population civile sahraouie en détresse, et surtout de ne pas permettre aux forces coloniales marocaines de commettre un massacre massif », selon une déclaration du Ministre des Affaires Etrangères, Mohamed Salem Ould Salek, rendue publique le même jour .


    « Depuis quelques jours, les villes occupées du Sahara Occidental connaissent une nouvelle situation qui se caractérise par l’exode massif de milliers de leurs habitants en dehors de celles-ci », a-t-il indqué.

    « Ainsi , les habitants d’El Aaiun ont dressé dans la région de Gdem Izik, à 18km au sud-est de la ville, un campement de fortune où croupissen, dans des conditions infrahumaines, des milliers de femmes, d’enfants et d’hommes. Les forces d’occupation marocaines tentent, moyennant une répression des plus sauvages, d’interdire aux habitants des autres villes d’en faire de même », a ajouté la déclaration.

    « L’explosion de la situation socio-économique dans les territoires spoliés de notre pays est le résultat immédiat de la politique de l’occupant marocain qui a fait des sahraouis, durant les trois dernières décennies, une minorité, désœuvrée, réprimée et humiliée à outrance au quotidien », a regretté Ould Salek.

    Cette politique coloniale marocaine est basée sur le pillage effréné des ressources naturelles des territoires occupés (Phosphates, pêche, agriculture et autres ….) pour financer la guerre et équiper l’armée d’agression, le transfert massif des citoyens marocains vers les villes occupées dans le cadre d’une politique de colonisation de peuplement. Les colons marocains, aujourd’hui, largement majoritaire sur le plan numérique, sont pratiquement les seuls bénéficiaires de l’emploi, l’habitat, la santé et l’enseignement, a-t-il souligné. 

    « Les tentatives de liquider l’identité nationale sahraouie à travers une politique globale qui va de la liquidation physique, aux violations des droits de l’homme et aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité, dans l’objectif de mettre fin à la volonté d’indépendance du peuple sahraoui, l’isolement des territoires occupés du monde extérieur et l’interdiction systématique aux observateurs étrangers, à la presse internationale ainsi qu’aux ONG de faire des visites et des enquêtes indépendantes », sont également une partie de cette politique.

    « C’est cette politique coloniale marocaine qui a amené la population civile sahraouie dans les territoires occupés à fuir les villes qui sont devenues symbole de misère, de répression et d’humiliation », a-t-il soutenu. (SPS)