Mois : octobre 2010

  • Sahara Occidental : Un nouveau round de négociations le mois prochain

    L’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, a annoncé, jeudi dernier, le lancement, début novembre, d’un nouveau round de négociations entre le Front Polisario et le Maroc, sous les auspices de l’ONU, selon l’Agence de presse sahraouie (SPS). M. Ross a eu, la veille, des discussions avec de hauts responsables du Front Polisario » et à leur tête le Secrétaire général du Polisario, Mohamed Abdelaziz. A l’issue de ces discussions, Ross a indiqué que le Front Polisario est disponible «à prendre part à ce prochain round de pourparlers prévu début novembre prochain». 

    Les entretiens avec les dirigeants du Peuple sahraoui ont porté sur «la nécessité d’alléger les tensions et éviter tout incident pouvant aggraver la situation ou entraver les discussions», mais également sur «la nécessité de transcender la situation qui prévaut et les exigences du processus de négociations», a précisé Ross, avant de se rendre à Nouakchott, pour rencontrer les hauts responsables mauritaniens, et clôturer sa visite, entamée la semaine dernière à partir d’Alger, en se dirigeant vers le Maroc, ajoute SPS. 

    Les dirigeants du Front Polisario se disent «satisfaits de la visite de M. Christopher Ross» et réitèrent leur confiance et le soutien «à ses démarches visant l’application des résolutions de l’ONU sur le Sahara Occidental», a déclaré Mohamed Kheddad, membre de la direction chargé du dossier du référendum. «L’ONU ne peut se contenter du rôle de médiateur, car elle a des responsabilités envers le peuple sahraoui, afin de finaliser le processus de décolonisation au Sahara Occidental. La seule revendication du peuple sahraoui est l’indépendance pour laquelle il a consenti tant de sacrifices et versé tant de larmes. Il croit que les voies démocratiques peuvent l’aider à atteindre cet objectif à travers l’autodétermination», ont déclaré les responsables du Front Polisario à leur hôte onusien. 

    Concernant la rencontre prévue entre le Maroc et le Front Polisario, M. Kheddad estime que «les négociations doivent se dérouler dans un climat de confiance», réclamant ainsi le cessation immédiate des «violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés» et le règlement de «la question des milliers de Sahraouis sortis des villes occupées pour protester contre leurs conditions sociales et économiques». A son arrivée à Nouakchott, Christopher Ross a été reçu par le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui lui a exprimé le soutien de son pays dans ses efforts en vue de relancer les négociations entre Rabat et le Front Polisario. A l’issue de sa rencontre avec le chef de l’Etat mauritanien, Ross a affirmé avoir reçu «le soutien de la Mauritanie aux efforts de l’ONU et à la mission du représentant personnel de son secrétaire général». 

    «Ma mission vise à aider le Royaume du Maroc et le Front Polisario à parvenir à une solution politique juste, durable et acceptée par les deux parties », a déclaré Ross. Une solution qui, selon lui, «doit garantir au peuple du Sahara Occidental, le droit à l’autodétermination avec l’appui des pays de la sous-région». Le responsable onusien s’est rendu vendredi à Rabat avec l’espoir que la prochaine tournée de négociations «débouchera sur des pas concrets vers la solution escomptée», a-t-il déclaré. 
    par R. N.
  • Medelci : L’Algérie ne répond pas aux provocations marocaines

    «Rien ne séparera le peuple algérien du peuple marocain et rien n’empêchera l’Algérie de défendre ses principes qui sont universels». 

    C’est en ces termes, on ne peut plus clairs, que le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a résumé la position de la diplomatie algérienne face au conflit du Sahara Occidental et face aux «provocations» marocaines. Invité de la Radio nationale Chaîne III, Medelci, qui répondait à une question sur les récentes manifestations marocaines à la frontière avec l’Algérie, a rappelé une autre position de principe. 

    L’Algérie «ne répond pas à la provocation» et sa diplomatie «ne réagit pas en dehors des institutions qui sont responsables de la gestion de ses relations avec les voisins, avec le Maroc en particulier». «Nous avons en Algérie une situation de très grande sérénité sur cette question-là (conflit entre le Maroc et le Front Polisario), parce que nous défendons les Sahraouis comme nous avions défendu, par principe, il y a plusieurs années, Timor-est», a-t-il rappelé. Le chef de la diplomatie a relevé que devant ces «attitudes» (provocations), les échos qu’il a eus, personnellement, à l’occasion de rencontres internationales, «indiquent bien que la position sage de l’Algérie est appréciée». «Nous ne répondons pas à la provocation. Ceci ne signifie pas que nous n’avons pas la possibilité de faire passer le message. Nous pouvons le faire sans avoir recours à des porteurs de banderoles», a-t-il dit. 

    Prié de commenter les attaques contre l’Algérie, chaque fois que se déroulent des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, et cette volonté d’impliquer l’Algérie, M. Medelci a noté que ce sont les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Assemblée générale qui soulignent clairement que l’Algérie n’est pas partie au conflit. C’est là, a-t-il ajouté, la meilleure réponse de la communauté internationale à ce sujet. Tout en soulignant le caractère fraternel qui lie l’Algérie au Maroc au niveau responsable, il s’est cependant interrogé sur l’existence à l’intérieur du royaume marocain «de leviers qui ne sont pas forcément liés à des décisions politiques au niveau le plus élevé, mais qui participent un peu à la confusion». 

    Réagissant sur un autre dossier, celui des relations algéro-françaises, le chef de la diplomatie a estimé que l’Algérie et la France «ne peuvent faire autrement que de regarder vers l’avenir», mais cela ne signifie pas pour autant «dire n’importe quoi sur le passé». Mourad Medelci a souligné que les relations avec la France «sont en train de prendre une nouvelle tournure souhaitée par les deux parties», rappelant l’existence entre les deux pays d’une relation «stratégique». «Les situations tendues, mais relativement bien précises, que nous avons vécues au cours des derniers mois, ont laissé place à plus d’ouverture», a-t-il dit avant de rappeler les récentes visites de plusieurs responsables français en Algérie, dont celle de M. Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, et de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, qu’il a qualifiée de «grande personnalité politique» et «amie de l’Algérie». 

    Par ailleurs, et s’agissant de la situation au Sahel, le ministre a affirmé que l’Algérie entretient une coopération «positive» avec les pays de la région. «Nous sommes dans une situation de coopération tout à fait positive avec ces pays», a indiqué M. Medelci dans une réponse à une question de journalistes sur «des pressions» que subirait l’Algérie de la part des pays voisins, comme le Mali et la Mauritanie, au sujet de la situation dans la région du Sahel. «Il ne faut pas accorder trop d’importance à certaines déclarations rapportées par un nombre de médias, mais plutôt essayer de mettre le projecteur sur ce qui est entrepris directement au niveau des responsables et des institutions» de ces pays, a encore précisé le chef de la diplomatie algérienne qui s’exprimait en marge de la présentation de la Déclaration de politique générale du Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, devant les députés de l’APN. 
    par Houari Bar
  • On défonce une porte ouverte ?

    On s’inquiète artificiellement sur le sort d’un traître mais on observe un silence coupable sur le sort de quelque 20 000 personnes cernées par les forces marocaines dans des terrains vagues, sans eau, ni nourriture, ni médicaments.

    Les milliers de protestataires dans les «camps de la liberté» érigés ces derniers temps autour d’El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental, et d’autres villes occupées sont des Sahraouis en qui le commandeur des croyants voit des sujets marocains. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, l’ex-policier de la RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UA, reconnue par quelque 80 Etats), est lui aussi un Sahraoui que le makhzen, pour des raisons évidentes, a fait supermarocain. 
    Cependant, face aux uns et à l’autre, les attitudes diffèrent au Maroc où la valeur du nombre marche sur la tête. Ainsi, seize ONG marocaines se proposent de mimer M. Christopher Ross et de faire un saut à Tindouf l’algérienne pour soi-disant s’assurer que leur policier félon est une arme qui respire encore. On s’inquiète artificiellement sur le sort d’un traître mais on observe un silence coupable sur le sort de quelque 20 000 personnes cernées par les forces marocaines dans des terrains vagues, sans eau, ni nourriture, ni médicaments. 
    Un nombre toujours en progression, alors que les dernières nouvelles disent que les forces militaires font usage de leurs armes et utilisent des balles réelles et d’autres projectiles pour interdire aux Sahraouis l’accès mais aussi la sortie des camps. Les seize ONG marocaines n’évoquent pas, n’envisagent pas d’aller se rendre compte de visu d’une action de protestation d’envergure unique dans les annales. Elles préfèrent défoncer une porte ouverte. Elles préfèrent venir à Tindouf, s’inquiéter sur un personnage dont la libération a été solennellement annoncée et qui, c’est connu, bivouaque loin du brouhaha à Mheiriz, un site des plus agréables dans les territoires sahraouis contrôlés par le Polisario. Mais que vaut la démarche de ces ONG qui puent le makhzen, en l’absence de la respectable AMDH, l’ONG marocaine la plus crédible en matière de droits humains ? Et puis, on ne peut être le bienvenu sur le sol algérien lorsqu’on est porteur de fausses inquiétudes destinées justement à se faire refouler. Qu’on aille donc à Mheiriz. Mustapha Salma s’y trouve, et le roi dit que là-bas c’est chez lui et qu’il n’en cédera pas un pouce. Même si des ministres marocains considèrent que Mheiriz est… algérienne. 
    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)

  • Medelci recadre les débats

    SITUATION AU SAHEL, PROVOCATIONS MAROCAINES ET RELATIONS AVEC LA FRANCE

    Le chef de la diplomatie algérienne ne croit pas que la France et l’Algérie aient la prétention de régler tous les problèmes.

    La situation au Sahel, les manoeuvres marocaines et les relations algéro-françaises sont autant de questions sur lesquelles s’est penché, jeudi, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Sur le premier sujet, le ministre a qualifié la coopération sécuritaire entre l’Algérie et les pays du Sahel, notamment le Mali et la Mauritanie, de positive. «Nous sommes dans une situation de coopération tout à fait positive avec ces pays», a affirmé M.Medelci à la question posée par L’Expression sur les pressions que subirait, indirectement, l’Algérie de la part de quelques pays étrangers à la région.

    Le Mali et la Mauritanie, pour ne citer que ces deux pays, subissent des pressions de certaines forces étrangères dans le but de leur permettre d’intervenir au Sahel. C’est ce qui empêche, selon les observateurs, une coopération efficace entre les pays de la région. Sur cette question, le ministre ne semble pas donner plus d’importance aux déclarations des uns et des autres.

    «Il ne faut pas accorder trop d’importance à certaines déclarations rapportées par un certain nombre de médias, mais plutôt essayer de mettre le projecteur sur ce qui est entrepris directement au niveau des responsables et des institutions de ces pays», a encore précisé le chef de la diplomatie algérienne qui s’exprimait en marge de la présentation de la Déclaration de politique générale du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant les députés.

    Ces déclarations ont été décortiquées par le ministre quelques heures plus tard lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Sur la situation générale que traverse cette zone, le ministre reconnaît qu’elle est préoccupante. Cela a amené le ministre à réitérer que les problèmes de la région doivent être réglés par les pays de la région. «C’est que dans notre maison commune qui est le Sahel, nous devons réagir, nous qui sommes responsables de cette maison. C’est nous d’abord qui devons réagir», a-t-il réitéré, en affirmant que les origines du terrorisme «ne sont pas sahéliennes ni algériennes».

    Les réponses de M.Medelci se veulent «plus modérées», tout en réaffirmant le rejet de l’Algérie de toute ingérence étrangère. Néanmoins, le ministre a souligné que l’Algérie ne s’oppose pas à une coopération internationale dans ce domaine.

    Il estime que chaque pays pouvant apporter sa contribution, notamment en termes d’aide au développement au profit des pays tels que le Niger, le Mali… etc., est le bienvenu.

    Cependant, le ministre, tout en rappelant que la coopération entre les pays européens et non-européens, n’a pas attendu le phénomène du terrorisme, précise que cette contribution ne devra pas permettre aux pays étrangers à la région d’imposer leurs solutions au problème du terrorisme dans le Sahel.

    «Les pays européens ne peuvent pas se pointer chez nous pour apporter, eux-mêmes, la solution au problème. C’est à nous et les pays du Sahel d’ apporter une solution. Pour l’instant, nous ne sommes pas à la recherche d’une nouvelle initiative mais dans la continuité dans l’effort», a-t-il précisé. Expliquant la position de l’Algérie concernant le plan de travail relatif à la sécurité dans la zone, il dira que cette stratégie consiste à regrouper les pays concernés et de leur «proposer un cadre de travail à même de rendre plus cohérentes les actions de défense contre le terrorisme sur tous les plans: renseignement, plan opérationnel et également sur le plan du financement du terrorisme», a-t-il dit.
    Le Maroc et la diplomatie des banderoles
    Revenant sur les déclarations marocaines et les récentes manifestations contre l’Algérie au niveau de la frontière algéro-marocaine, le ministre soutient que l’Algérie ne répond pas à la provocation. «Nous ne répondons pas à la provocation. Ceci ne signifie pas que nous n’avons pas la possibilité de faire passer le message. Nous pouvons le faire sans avoir recours à des porteurs de banderoles», a-t-il dit. En clair, M.Medelci affirme que l’Algérie «ne réagit pas en dehors des institutions responsables de la gestion de ses relations avec les pays voisins, particulièrement avec le Maroc». Concernant la question sahraouie, le ministre a rappelé que l’Algérie a une «situation de très grande sérénité sur cette question-là (conflit entre le Maroc et le Front Polisario), parce que nous défendons les Sahraouis comme nous avions défendu, par principe, il y a plusieurs années, Timor-Leste». Le ministre réitère que les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Assemblée générale soulignent clairement que l’Algérie n’est pas partie au conflit. Cela n’a pas empêché, M.Medelci d’avancer que les peuples algérien et marocain sont des peuples frères que rien ne séparera, tout en soulignant que rien n’empêchera l’Algérie de défendre ses principes qui sont universels.
    La France entre le passé et l’avenir
    A propos des relations algéro-françaises, le ministre des Affaires étrangères a répondu, indirectement, au ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés de la République française, Michèle Alliot-Marie. Lors de sa visite de deux jours en Algérie, la semaine dernière, la ministre avait considéré le blocage de la proposition de loi criminalisant le colonialisme par l’APN comme «un geste de bonne volonté pour se tourner vers l’avenir». A cette déclaration Medelci réplique: «L’Algérie et la France ne peuvent faire autrement que de regarder vers l’avenir sans pour autant dire n’importe quoi sur le passé.» Reconnaissant, pour une fois, que les relations entre les deux pays ont connu une période, de quelques mois, très tendues, le ministre a expliqué que «les situations tendues, mais relativement bien précises, que nous avons vécues au cours des derniers mois, ont laissé place à plus d’ouverture».

    Toutefois, le chef de file de la diplomatie algérienne se veut pragmatique en s’interrogeant: «Avons-nous pour autant réglé tous les problèmes?», avant de souligner que «les deux pays n’ont pas cette prétention, mais nous voulons nous inscrire dans une dynamique qui mette en avant le sens de la responsabilité». Et de préciser qu’à présent, ce climat tendu commence à se dégeler. Les relations avec la France «sont en train de prendre une nouvelle tournure souhaitée par les deux parties», rappelant l’existence entre les deux pays d’une relation «stratégique». A propos de la prochaine visite à Alger de l’ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, M.Medelci estime qu’une autre occasion se présentera pour examiner les questions économiques «non pas sous l’angle du contentieux, parce qu’il n’y en a pas, mais sous celui de savoir comment faire en sorte que le potentiel existant entre les deux pays puisse se transformer en projets concrets, plus nombreux et utiles», a-t-il précisé.
    Tahar FATTANI
  • Rabat affiche son mépris

    NÉGOCIATIONS MAROC – FRONT POLISARIO

    Le chef de la diplomatie algérienne dénonce les contrariétés infligées à la tournée de Christopher Ross par les autorités marocaines.

    Le pouvoir marocain devra assumer seul l’éventuel et même probable, échec des négociations qui auront lieu, en principe, entre le 3 et le 5 novembre 2010 à New York. Le Makhzen ne s’est, en effet, aucunement gêné pour entraver le nouveau souffle que veut imprégner l’envoyé spécial des Nations unies au conflit du Sahara occidental. «Cette dynamique est contrariée par la position de l’une des parties, en l’occurrence le Maroc, qui bloque les négociations sur toute solution autre que la sienne et qui ne veut pas entrer en matière de l’autre solution qui est celle du référendum d’autodétermination», a fait remarquer Mourad Medelci, qui s’est exprimé jeudi sur les ondes de la Radio Chaîne III.

    L’intervention du ministre algérien des Affaires étrangères ne pouvait pas mieux tomber. «Le gouvernement est profondément conscient que la situation anachronique dans les camps de Tindouf est liée, en fait, au refus de l’Algérie, en tant que pays d’accueil des populations des camps, de permettre au Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés d’effectuer le recensement et l’enregistrement des populations des camps et de procéder à l’interview individuelle conformément à son mandat et en réponse à l’appel, sans équivoque, du secrétaire général de l’ONU dans son dernier rapport au Conseil de sécurité en avril 2010», déclarait, le jour même de la visite du représentant personnel du secrétaire de l’Organisation des Nations unies aux camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, dans une dépêche répercutée par l’agence MAP datée du 20 octobre 2010.

    La fin du calvaire des réfugiés sahraouis, qui n’est que la conséquence de l’annexion de leurs territoires par les forces d’occupation marocaines, tient à une seule initiative: l’organisation d’un référendum d’autodétermination qui leur assurerait le droit à se prononcer pour leur indépendance.

    Pour mieux afficher son mépris et sa mauvaise foi, le gouvernement marocain n’hésite pas un seul instant à remettre en cause la légitimité du Front Polisario, à parler au nom du peuple sahraoui, tout en n’ignorant pas qu’il sera son interlocuteur direct durant les prochaines négociations comme il le fut d’ailleurs auparavant. Les festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui semblent lui être restées en travers de la gorge.

    «Une cérémonie improvisée le 12 octobre courant pour célébrer le soi-disant anniversaire de la proclamation de l’Unité nationale, prétendant que le Polisario parle au nom de tous les habitants originaires de nos provinces du Sud et qu’ils n’ont aucun lien avec le Royaume du Maroc, qui est en fait, comme tout le monde le sait, leur mère patrie passée, présente et future». C’est ainsi que l’événement a été commenté par le chef de la diplomatie marocaine qui n’a pas omis de faire mention d’un possible «retour à la guerre», prôné par les responsables politiques sahraouis. Des moyens de lutte qui sont qualifiés de «méthodes abjectes» par le ministre marocain des Affaires étrangères. Le gouvernement de Mohammed VI «réaffirme sa détermination à continuer de traiter ce dossier national crucial à l’échelon de l’ONU, avec sérénité, fermeté et responsabilité», a ajouté Taïeb Fassi Fihri.

    Le ton est donné! Quelle place reste-t-il dans de telles conditions à des négociations sans conditions et de bonne foi? Christopher Ross veut y croire. «J’espère que cette tournée puisse donner lieu à des avancées concrètes sur la voie du règlement du conflit du Sahara occidental, conformément aux recommandations onusiennes et des appels de la communauté internationale», a déclaré l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU aux journalistes, à l’issue de sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis.

    Le Front Polisario est décidé à l’appuyer. «Nous exprimons notre confiance et notre soutien aux efforts de Ross pour la mise en application des résolutions des Nations unies, appelant au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination», a indiqué M’hamed Khadad le chargé du référendum. L’Algérie de son côté affiche toute sa quiétude dans ce conflit qui oppose le Maroc et le Front Polisario. «Nous avons en Algérie une situation de très grande sérénité sur cette question-là, parce que nous défendons les Sahraouis comme nous avions défendu, par principe, il y a plusieurs années, Timor-Leste», a tenu à souligner Mourad Medelci. La balle est désormais dans le camp marocain.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 23/10/2010
  • Le Maroc et le Polisario face à face

    ILS SE RENCONTRERONT EN NOVEMBRE À NEW YORK

    Le président sahraoui a appelé le gouvernement marocain à ne pas rater l’occasion qu’offre l’actuelle tournée de Christopher Ross dans la région pour parvenir à un règlement pacifique.

    Le Sahara occidental est sur une poudrière. Les prochaines négociations entre le Maroc et le Front Polisario seront-elles celles de la dernière chance pour éviter l’explosion? Possible! «Mohamed Abdelaziz a averti le Maroc, de la responsabilité historique de la perte de cette occasion, estimant que si les prochaines négociations s’avèrent infructueuses, la situation sera plus grave que ce qu’elle est aujourd’hui et bien plus encore», a rapporté une dépêche de l’agence de presse officielle sahraouie, SPS, datée du 19 octobre 2010.

    Les mises en garde des responsables de la Rasd contre un risque de glissement du conflit vers la reprise de la lutte armée, ont été à maintes fois brandies. Pas comme moyen de chantage, mais surtout, comme unique moyen du peuple sahraoui de faire entendre sa voix pour pouvoir décider de son destin. Le face-à-face entre les représentants des deux délégations risque d’être des plus âpres.

    «Que le Maroc de Mohammed VI soit convaincu que les Sahraouis ont la volonté, la décision et les capacités pour reprendre le combat», avait indiqué Bachir Sayed (frère du chahid El-Ouali Mustapha Sayed membre fondateur de la Rasd, dont il fut le premier président. Il est tombé au champ d’honneur le 9 juin 1976), en marge des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui. «Toutes les options droit ouvertes pour la libération et le recouvrement de l’indépendance, le peuple sahraoui est prêt pour le sacrifice», avait souligné pour sa part Abdelkader Taleb Omar lors de son discours de clôture de l’université d’été des cadres sahraouis, qui s’est tenue au mois d’août à Boumerdès.

    Le Maroc, de son côté, est décidé à ne pas céder un pouce des territoires du Sahara occidental qu’il a annexés depuis 1975. «Le Sahara est une cause cruciale pour le peuple marocain, uni autour de son Trône qui est le dépositaire et le garant de sa souveraineté, de son unité nationale et de son intégrité territoriale», a déclaré Mohammed VI à l’occasion d’un discours prononcé, pour célébrer le 34e anniversaire de la Marche verte. Que disait son défunt père? «S’il advient, cher peuple, que des agresseurs autres qu’Espagnols, attentent à ta marche, sache que ta valeureuse armée est prête à te protéger», avait prévenu Hassan II, trente-quatre ans plus tôt.

    Aujourd’hui, le discours reste aussi belliqueux et dans la même veine. «Le Maroc continuera à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale sans renoncer au moindre pouce de son Sahara», a indiqué Mohammed VI au mois de juillet dernier, à l’occasion de la célébration du 11e anniversaire de son accession au trône.

    Le face-à-face entre Marocains et Sahraouis s’annonce des plus rudes. D’où le fameux statu quo «intenable» dénoncé par Christopher Ross. «Les parties (au conflit, le Maroc et le Front Polisario) doivent maintenant faire preuve de volonté politique nécessaire pour le surmonter (le statu quo)», a déclaré l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental après avoir été reçu lundi par Abdelaziz Bouteflika.

    De quelle marge de manoeuvre dispose-t-il pour faire accepter aux négociateurs marocains l’option du référendum d’autodétermination qui puisse garantir le droit au peuple sahraoui de se prononcer pour son indépendance? La légalité internationale? Elle est foulée aux pieds depuis plus de trente-cinq ans! Les responsables sahraouis sont arrivés au bout de leur patience. «Il faut développer les capacités de notre armée. Au cas où l’option des négociations ne permet pas au peuple sahraoui de réaliser ses objectifs, nous allons revenir au fusil», a estimé le président de la Rasd lors de son allocution qui a clôturé les festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union nationale du peuple sahraoui, il y a tout juste une semaine. Mohamed Abdelaziz n’a pas cependant, perdu tout espoir d’un règlement pacifique du conflit.

    Il compte sur la visite de Christopher Ross pour «faire pression sur le Maroc pour assouplir sa position, et mettre un terme à l’intransigeance dont il est attaché en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination», a-t-il souhaité. Le représentant personnel de Ban Ki-moon aura à arbitrer un face-à-face dont l’issue risque très fort de déboucher sur un éternel statu quo qui compromettrait sa mission et n’arrangerait pas les affaires du Front Polisario.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 23/10/2010
  • Le Makhzen se trompe toujours de cible

    Rabat persiste dans ses attaques contre l’Algérie
    Le Makhzen se trompe toujours de cible

    Au lieu de voir la réalité en face et d’agir pour régler son conflit avec le Front Polisario, ainsi que ses problèmes internes, la monarchie marocaine s’acharne à vouloir impliquer l’Algérie dans une affaire qui ne la concerne pas. Fidèle à sa politique de fuite en avant, le Makhzen utilise ses relais médiatiques et associatifs pour s’attaquer à l’Algérie, comme c’est le cas dans l’arrestation, par le Front Polisario, du dissident sahraoui Mustapha Selma Ould Sidi-Mouloud. 

    Bien que ce dernier ait été libéré par le Front Polisario le 6 octobre 2010, le Maroc continue à faire croire qu’il est encore en détention dans le territoire algérien, avec la volonté d’impliquer l’Algérie dans cette affaire, alors qu’il est clair qu’elle n’a aucun lien ni de près ni de loin avec ce conflit. Le Makhzen a été jusqu’à organiser une mise en scène après la libération de Mustapha Selma, à travers un sit-in de protestation devant l’ambassade d’Algérie à Madrid, le 10 octobre, par plusieurs associations marocaines en Espagne. 

    Rabat a même distillé de fausses informations sur un membre de l’association marocaine, Badreddine Mohamed El-Bachir, qui aurait été torturé physiquement et psychologiquement, alors qu’il a tenu des rencontres avec des partis politiques algériens, PT, FFS, RCD, LADDH etc, et qui est reparti en toute sécurité. 

    Bien qu’il soit libre, le Makhzen persiste dans sa fuite en avant en constituant une caravane de solidarité appelant à la libération de Mustapha Selma, initié par l’instance nationale de protection des biens publics au Maroc, présidée par Mohamed Tarek Sbaï, qui sillonne toutes les régions du Maroc.
    Par : M. T.
    Liberté, 23/10/2010


  • Décolonisation du Sahara Occidental : Conférence à l’Assemblée nationale française, le 28 octobre

    Sous le thème : “Responsabilité des Nations unies et rôle de la France”, l’Assemblée nationale française abritera le 28 octobre une conférence sur la décolonisation du Sahara occidental. 

    Les communications porteront sur “le contexte juridique, droit de la décolonisation, autodétermination et résistance”, “la surveillance du respect des droits de l’Homme, rôle de la Minurso et du Conseil des droits de l’Homme” et “l’Europe et le Sahara occidental”. 

    À signaler que cette rencontre, organisée par la Conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (Eucoco), se tient la veille de la 36e réunion de l’Eucoco, qui aura lieu cette année en France, dans la ville du Mans, les 29, 30 et 31 octobre.
    Source : Liberté, 23/10/2010
  • Le prochain round entre le 3 et 5 novembre

    Le 5e round des négociations entre le Front Polisario et le Maroc aura lieu entre le 3 et 5 novembre à Manhasset, près de New York, annonce M. Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, à l’issue de sa tournée dans la région, la 4e depuis sa prise de fonction en 2009, pour « aider » les deux belligérants à faire « des pas concrets vers la solution recherchée » et parvenir avec des négociations « sans conditions préalables et de bonne foi » à une solution politique, juste et durable garantissant au peuple sahraoui le droit de choisir entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine.

    Faits notables, le diplomate américain veut transcender la situation qui prévaut entre les deux belligérants et en terminer avec le statu quo qui ne peut plus durer, selon M. Ban Ki-moon qui insiste sur l’inclusion dans le règlement de ce conflit vieux de 35 ans de l’autodétermination des Sahraouis même si le Maroc s’en tient à son proposition d’ « autonomie ». 

    Comme toujours, les responsables sahraouis qu’il a rencontrés, dont le premier d’entre eux, M. Mohamed Abdelaziz lui ont réitéré leur disponibilité à, prendre part au prochain round et éviter tout incident qui pourrait entraver ces pourparlers qui pourraient aboutir à des « avancées concrètes » si le Maroc revient à la table des discussions « sans préalable aucun ». Très attachés à la paix, ils espèrent que cette tournée soit l’amorce d’une « reprise réelle » et de négociations « sérieuses et profondes ». 

    En attendant, ils attendent que l’ONU qui a le parachèvement du processus de la décolonisation du Sahara occidental comme mission depuis 1966, trouve des mécanismes pour la protection des Sahraouis dans les territoires occupés. Notamment, les milliers qui se sont déplacés hors des villes occupées pour fuir les soldats et les policiers du Makhzen. Dans un entretien à El Jazeera, le Président sahraoui a appelé Mohamed VI à « ne pas perdre cette nouvelle opportunité pour la paix » car si les prochaines négociations sont infructueuses, la situation pourrait être « plus grave que ce qu’elle est aujourd’hui ». 

    Le « Club des amis » qui a été saisi en juillet dernier par courrier par Christopher Ross, laissera t-il encore le Maroc bloquer encore les négociations sous les auspices des Nations unies, « ternir » l’image du Conseil de sécurité et menacer la stabilité de toute la région ?
    Boukrine, 22/10/2010
  • Le prochain round entre le 3 et 5 novembre

    Le 5e round des négociations entre le Front Polisario et le Maroc aura lieu entre le 3 et 5 novembre à Manhasset, près de New York, annonce M. Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, à l’issue de sa tournée dans la région, la 4e depuis sa prise de fonction en 2009, pour « aider » les deux belligérants à faire « des pas concrets vers la solution recherchée » et parvenir avec des négociations « sans conditions préalables et de bonne foi » à une solution politique, juste et durable garantissant au peuple sahraoui le droit de choisir entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine.

    Faits notables, le diplomate américain veut transcender la situation qui prévaut entre les deux belligérants et en terminer avec le statu quo qui ne peut plus durer, selon M. Ban Ki-moon qui insiste sur l’inclusion dans le règlement de ce conflit vieux de 35 ans de l’autodétermination des Sahraouis même si le Maroc s’en tient à son proposition d’ « autonomie ». 

    Comme toujours, les responsables sahraouis qu’il a rencontrés, dont le premier d’entre eux, M. Mohamed Abdelaziz lui ont réitéré leur disponibilité à, prendre part au prochain round et éviter tout incident qui pourrait entraver ces pourparlers qui pourraient aboutir à des « avancées concrètes » si le Maroc revient à la table des discussions « sans préalable aucun ». Très attachés à la paix, ils espèrent que cette tournée soit l’amorce d’une « reprise réelle » et de négociations « sérieuses et profondes ». 

    En attendant, ils attendent que l’ONU qui a le parachèvement du processus de la décolonisation du Sahara occidental comme mission depuis 1966, trouve des mécanismes pour la protection des Sahraouis dans les territoires occupés. Notamment, les milliers qui se sont déplacés hors des villes occupées pour fuir les soldats et les policiers du Makhzen. Dans un entretien à El Jazeera, le Président sahraoui a appelé Mohamed VI à « ne pas perdre cette nouvelle opportunité pour la paix » car si les prochaines négociations sont infructueuses, la situation pourrait être « plus grave que ce qu’elle est aujourd’hui ». 

    Le « Club des amis » qui a été saisi en juillet dernier par courrier par Christopher Ross, laissera t-il encore le Maroc bloquer encore les négociations sous les auspices des Nations unies, « ternir » l’image du Conseil de sécurité et menacer la stabilité de toute la région ?
    Boukrine, 22/10/2010