Mois : octobre 2010

  • La journée du mardi décrétée  »deuil national » suite à l’assassinat du martyr Elgarhi Nayem

    Chahid El Hafed, 25/10/2010 (SPS) La Présidence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a déclaré demain, mardi, 26 Octobre une journée de deuil national suite à l’assassinat du martyr Elgarhi Nayem, dimanche abattu par les forces marocaines qui l’ont criblé de balles à deux Kms du camp de Gdeim Izik .
     

    « Le deuil sera observé en particulier au sein de la République sahraouie, les camps de réfugiés, les ambassades et les représentations du Front Polisario et le drapeau national sera mis en berne » et une minute de silence sera observée à 12 heures en la mémoire des victimes, a précisé un communiqué de la Présidence parvenu à SPS, qui a condamné  » cet acte odieux contre des vies innocentes ».

    Feu Elgarhi Nayem, un adolescent de 14 ans, a été tué par un tir nourri de mitraillettes sur le véhicule qui le transportait avec cinq autres de ses compatriotes alors qu’ils se dirigeaient vers le camp des manifestants pour leur apporter de la nourriture et de l’eau.

    Son frère ainée, Elgarhi Zuber, ancien prisonnier politique et quatre autres, Alaoui Lagdaf, Alaoui Salek, Daudi Ahmed et Hemdaiti Abay Ahmed Hammadi ont été blessés grièvement et se trouvent à l’état actuel isolés dans hôpital miliaire d’El Aaiun. (SPS)

  • Le Polisario réitère son appel à l’ONU afin d’éviter de nouveaux massacres au Sahara occidental

    Bir Lahlou (territoires libérés), 25/10/2010 (SPS) Le président de la République, SG du Front Polisario a appelé le SG de l’ONU, Ban Ki-Moon à « intervenir d’urgence », afin d’empêcher les autorités marocaines de commettre des « massacres terribles » à la suite de l’intervention musclée des forces marocaines contre les citoyens sahraouis à Algayiz non loin de la ville de Smarai, ayant fait plus d’une cinquantaine de blessés.

    « Nous vous appelons M. le SG et à travers vous toute la communauté internationale, à intervenir avant qu’il ne soit trop tard, pour sauver la vie de dizaines de milliers de citoyens sahraouis sans armes, aujourd’hui en grand danger en raison du blocus, des restrictions , la famine et également de la répression et d’intervention militaires et sécuritaires à travers l’intense déploiement des forces de l’occupation marocaine », a écrit le président de la République dans une lettre à Ban.

    « Comme nous vous avons expliqué dans des lettres précédentes, le Maroc a montré ses intentions préméditées d’agression contre sahraouis civils innocents, pouvant le conduire à répéter les terribles massacres commis par les forces marocaines lors de son occupation illégale du Sahara occidental, le 31 octobre 1975, à Oum Dreiga, Tifariti , Algayiz et Jdeiria et d’autres », a-t-il précisé.

    « Une fois de plus, nous vous demandons, M. le SG, en tant que président de la plus haute instance internationale, à intervenir immédiatement, afin d’éviter non seulement une catastrophe humanitaire imminente, en raison de la situation des personnes déplacées et leur nécessité en eau, nourriture, médicaments et couvertures, sinon empêcher un nouveau massacre de la population du Sahara occidental, dont la responsabilité incombe sur cette organisation, dans l’attente de la décolonisation dudit territoire », a-t-il insisté.

    Le président de la République a appelé l’ONU à assumer ses responsabilités dans la protection des Sahraouis, mettant en garde contre de nouvelles agressions des forces marocaines après celles du camp de Gdeim Izik (12 km) d’El Aaiun et Algayiz près de la ville de Smara, qui ont fait un mort, presque une centaine de blessés, quelques arrestations et une personne portée disparue.

    Le président de la République a condamné ces agressions contre des innocents, réitérant son appel pour la mise en place sans plus tarder d’un mécanisme onusien pour la protection et la surveillance de la situation des droits dans les territoires occupés du Sahara occidental. (SPS)

  • Le Maroc assiège le camp des exilés sahraouis à El Ayoune : Le scénario du pire

    Dans les 500 tentes des camps « El Istiqlal » des villes occupées d’El Ayoune, Smara et Boujdour, l’exode des 15.000 à 20.000 sahraouis a crée un mouvement de panique dans le tout Maroc colonial cultivant les chimères d’une autonomie factice.

    Le siège des campements, érigeant les barrières de la haine et de la discrimination, mobilise depuis, le 10 octobre, les forces militaires et sécuritaires marocaines pour imposer le blocus sur les approvisionnements en vivres, en eau potable et en médicament des populations encerclées et privées de toutes formes de communication extérieure. Selon un communiqué du Ministères des territoires occupés, la répression s’est abattue sur une quarantaine de citoyens sahraouis désireux de rejoindre les camps «El Istiqlal» pour apporter leur soutien à leurs compatriotes.

    Les citoyens sahraouis, qui apportaient de la nourriture et de l’eau à leurs compatriotes, «voulaient se rendre au campement en empruntant des chemins latéraux non pavés pour déjouer la vigilance des forces armées marocaines, dépêchées sur les lieux pour empêcher la venue de nouveaux manifestants», précise la même source. «Au moment de passer l’un des postes de contrôle, installés à l’entrée du campement, les citoyens sahraouis ont été assaillis par les forces armées de la gendarmerie qui ont blessé plus de 40 personnes dont des femmes, des enfants et des vieillards», précise-t-on.

    Dans cette grande prison «à ciel ouvert», l’arme de l’exode massif s’inscrit dans le mouvement de résistance pacifique à l’occupation coloniale, symbolisée par le combat de la dignité de Aminatou Haïder.

    Au cœur de la lutte pour la liberté, la question des droits de l’homme, sacrifiée sur l’autel des intérêts bassement mercantiles des puissances occidentales tutélaires, est la quintessence du combat pour la démocratie, la légalité et la promotion des valeurs universelles. Sera-t-elle enterrée comme l’a été le principe de la protection des populations civiles livrées à la barbarie coloniale ? 

    En tous les cas, la violente répression fonde la «mauvaise foi» du Maroc colonial qui ferme toutes les issues d’un règlement pacifique et définitif du conflit.

    Le siége des campements de l’exode sahraoui, rappelant «l’invasion militaire du Sahara occidental» de 1975, est la preuve manifeste de l’intransigeance coutumière et du marchandage marocain qui caractérisent «le constat d’interruption du processus onusien de décolonisation du Sahara occidental. Pour conjurer le pire, le président Mohammed Abdelaziz a appelé le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, à intervenir pour « éviter le massacre. »
    Dans sa lettre du 18 octobre, adressée à Ban Ki-moon, il a ainsi relevé que «des développements ont été enregistrés et font craindre le pire» pour les populations civiles sahraouis sans défense. Un cri de détresse dans un océan d’indifférence et, surtout, le sentiment que la paix ne tient plus qu’au fil tenu de la volonté sahraouie.
    Larbi Chaabouni. 
    Horizons, 26/10/2010
  • Assassinat d’un enfant sahraoui, le prix de la paix ?

    JAMAIS acceptable. Nous aurions voulu ne jamais plus écrire cela.

    La gendarmerie marocaine tue un enfant sarhaoui en territoire occupé. où sont les casques bleus ?

    http://ap-so.blogspot.com/2010/10/assassinat-dun-enfant-sahraoui-le-prix.html

    Hier 24 octobre, la gendarmerie royale marocaine a ouvert le feu sur une voiture 4×4 Nissan pick up de civils sahraouis qui tentaient de rejoindre les campements des exilés sahraouis, à 25 km de El Aaiun pour apporter de l’eau et de la nourriture.

    Elgarhi Nayem Foidal Mohamed Sueid, un enfant de 14 ans a été tué, 7 autres personnes sont blessées et ont été transportées à l’hôpital militaire de El Aaiun, et placées sous haute surveillance. Elgarhi Zubeir (frère de l’enfant mort), Alaoui Lagdaf, Alaoui Salek, Dawdi Ahmed, Mohamed Hamoudi Rueimi, Hmeidi Edaf, Hemdaiti Abay Ahmed Hammadi. Ils ont été blessés par balle.

    Depuis 1975, le Sahara Occidental est occupé par la force par le Maroc qui en est le colonisateur, en pille les ressources naturelles et refuse d’appliquer le droit international des peuples colonisés à leur autodétermination. Depuis cette date, les sahraouis vivent réfugiés en exil dans les campements proches de Tindouf avec leur république, ou sous la discrimination ou les violences de l’occupation.

    Depuis 1991, la mission de l’ONU, la MINURSO est sur place pour : surveiller le cessez-le-feu, vérifier la réduction des troupes marocaines sur le territoire, (…), veiller à la libération de tous les prisonniers et détenus politiques sahraouis, (…), exécuter le programme de retour des réfugiés (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), (…), organiser un référendum libre et équitable et en proclamer les résultats.

    Depuis 20 ans bientôt, cette mission de l’ONU, dépourvue du mandat de surveillance des droits de l’homme du fait des pressions de la France, et des pays détenteurs du droit de veto au conseil de sécurité, assiste tous les jours aux exactions faites sur les Sahraouis par les autorités marocaines.

    Depuis début octobre 2010, pour protester, pour résister, pour se libérer de l’oppression, les sahraouis des villes occupées du Sahara Occidental sortent vers le désert pour s’installer sous la tente. Les premières tentatives en juillet avaient été brutalement réprimées par les autorités marocaines. Cette fois ce sont plus 4000 tentes qui sont maintenant plantées vers El Aaiun. Les effectifs militaires marocains sur place sont disproportionnés. Les forces sécuritaires royales dressent des barrages et donnent la chassent aux sahraouis qui veulent rejoindre les campements, interdisent les approvisionnements en eau et nourriture.
    La première revendication des exilés volontaires était simple. Ils avaient dit aux autorités locales marocaines, Wali et Chioukh, qu’ils voulaient la moitié des toutes les ressources naturelles tirées de leur terres. « Nous voulons la moitié », « Celui qui prend une sardine nous en donne la moitié, pareil pour le phosphate, le sable, le sel… », « Nous sommes nés ici, nous sommes Sahraouis, et nous vivons comme des miséreux, alors que les Marocains qui viennent ont tous les avantages et le travail… »

    La réponse dans la provocation militaire marocaine avait fait évoluer les revendications. Comment faire confiance à un gouvernement qui méprise le respect du droit national comme international, qui méprise la démocratie ? C’est donc la revendication primordiale pour leur autodétermination et leur indépendance qui est maintenant celle des Sahraouis exilés sur leurs propres terres.

    Cette revendication est l’objet de la mission de l’ONU sur place, et que font les casques bleus ?

    Ont-ils pu approcher des campements ? Sont-ils sortis de leur hôtel entouré de l’ostensible drapeau rouge marocain ? Que peuvent-ils faire sans le mandat clair de protection des civils sahraouis ?

    Que va faire Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour la décolonisation du Sahara Occidental, et en visite au Maroc. Il avait en juin adressé au groupe des amis son constat de l’absence de réelles pressions faites sur le Maroc pour qu’il respecte la bonne foi nécessaire aux négociations.

    Comment le Maroc, et la France parmi les 5 amis au conseil de sécurité, vont-ils assumer leur responsabilité de la mort de cet enfant ? Combien vont-ils en supporter avant d’assumer leurs responsabilités et cesser d’entraver les efforts d’une solution pacifique du conflit ?

    APSO, 25 octobre 2010.
  • Le président Abdelaziz appelle l’ONU à intervenir en vue d’éviter «un massacre»

    L’Organisation des Nations unies est plus que jamais appelée à protéger les Sahraouis vivant en territoires occupés contre les abus de pouvoir de l’administration coloniale. La situation a atteint un tel degré que le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz, évoque carrément un «massacre». 

    Dans une lettre adressée au SG de l’ONU, M. Ban Ki-moon, le président sahraoui a indiqué que «la présence de différentes forces militaires et sécuritaires qui assiègent les camps constitue une grande préoccupation quant aux véritables intentions du gouvernement marocain», a indiqué samedi dernier l’Agence de presse sahraouie (SPS) relayée par l’Agence de presse algérienne (APS). «Ces forces rappellent les mêmes scènes ayant accompagné l’invasion militaire du Sahara occidental le 31 octobre 1975 et le génocide perpétré contre des citoyens sahraouis sans défense», a précisé le président Abdelaziz. «Depuis la dernière lettre que je vous ai adressée le 18 octobre, des développements ont été enregistrés et font craindre le pire concernant quelque 1 500 citoyens sahraouis installés depuis le début du mois dans des camps à l’est de la ville d’El Ayoun» occupée, a-t-il ajouté. 

    Le président sahraoui a mis en garde contre l’intensification de la présence militaire et sécuritaire marocaine dans la ville occupée d’El Ayoun et sa périphérie ainsi qu’autour du camp des Sahraouis à l’est de la ville. Il a appelé, dans ce contexte, le secrétaire général à «intervenir en urgence» et la communauté internationale «à assumer ses responsabilités». Le président Abdelaziz a réitéré son appel à la mise en place d’un mécanisme onusien pour la protection et la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental, ainsi qu’à l’acheminement sans plus tarder des aides à ces personnes en vue d’éviter «une catastrophe humanitaire imminente». La même source rapporte que plus de 40 citoyens sahraouis, voulant se joindre à un campement de leurs compatriotes exilés à El Ayoun occupée, ont été blessés suite à l’intervention musclée des forces de la gendarmerie marocaine. 

    Dans un communiqué repris par l’agence de presse sahraouie SPS, les citoyens sahraouis, qui apportaient de la nourriture et de l’eau à leurs compatriotes, «voulaient se rendre au campement en empruntant des chemins latéraux non pavés pour déjouer la vigilance des forces armées marocaines, dépêchées sur les lieux pour empêcher la venue de nouveaux manifestants», précise la même source. «Au moment de passer l’un des postes de contrôle installés à l’entrée du campement, les citoyens sahraouis ont été assaillis par les forces armées de la gendarmerie qui ont blessé plus de 40 personnes, dont des femmes, des enfants et des vieillards», a-t-on précisé. 

    Rappelons que plus de 14 000 Sahraouis étaient sortis, depuis plus de deux semaines, des villes occupées d’El Ayoun, Dakhla, Boujdour et Smara, et se sont installés dans des camps qu’ils ont baptisés «camps de l’indépendance» pour protester contre «la marginalisation et l’oppression» qu’ils endurent sous l’occupation marocaine. Très rapidement, les autorités marocaines ont dépêché sur les lieux des forces militaires et sécuritaires pour quadriller ces camps et réprimer toute tentative de manifestation.


    Le Front Polisario appelle l’UE à annuler tous les accords de pêche avec le Maroc 
     
    Le Front Polisario a appelé l’Union européenne (UE) à «annuler» tous les accords de pêche conclus avec le Maroc et à procéder au «gel immédiat» du statut avancé accordé au Maroc. Le Front Polisario «appelle l’UE à annuler tous les accords de pêche conclus avec le Maroc, qui incluent les eaux territoriales du Sahara occidental», a indiqué hier l’agence de presse sahraouie (SPS), citant un communiqué rendu public samedi au terme d’une réunion extraordinaire du secrétariat national du Front Polisario, présidée par Mohamed Abdelaziz. Le secrétariat national a rappelé que l’arrivée dans des camps démunis à l’est d’El Ayoun occupée de dizaines de milliers de déplacés sahraouis pour «protester contre leurs mauvaises conditions économiques et sociales prouvent indéniablement que ces derniers ne jouissent pas de leurs richesses naturelles que les autorités d’occupation marocaines continuent de piller». Il a également appelé l’UE à «contribuer à une solution démocratique juste au conflit du Sahara occidental et à ne pas créer de nouvelles complications et des difficultés devant cette solution».

    Par Ghada Hamrouche

    La Tribune d’Algérie, 26/10/2010

  • Najem ou le «Petit Omar» sahraoui

    Les forces du commandeur des croyants ont choisi de signer leur premier assassinat à Gdeim Izik au moment où l’émissaire de l’ONU se trouve dans la région, plus précisément au Maroc. El Garhi Najem, un impubère sahraoui de 14 ans, a été tué à coups de rafales, à bout portant par les forces coloniales marocaines. Son tort ? 
     
    Une action d’essence tout a fait militante visant à acheminer quelques vivres à ses compatriotes assiégés à Gdeim Izik, un camp de fortune près d’El-Ayoun, rejoint par 15 000 à 20 000 Sahraouis pour protester contre leur condition de colonisés. L’assassinat est bestial, mais la mort rappelle celle de notre «Petit Omar», tué lui aussi durant la guerre de libération par des forces d’occupation. Donc, comme celle de «Petit Omar», la mort de Najem est en droit d’être qualifiée de glorieuse pour la résistance sahraouie et de honteuse pour le makhzen. 
     
    Les forces du commandeur des croyants ont choisi de signer leur premier assassinat à Gdeim Izik au moment où l’émissaire de l’ONU se trouve dans la région, plus précisément au Maroc où l’on s’apprêtait enfin à le recevoir après l’avoir fait poiroter pendant trois jours. Une manière de lui signifier qu’au Maroc, on a plus ou moins la même considération qu’a Israël pour l’ONU. Une façon de lui dire que si à la veille de l’agression de Gaza, Shimon Peres a pu dire à sa soldatesque qu’elle pouvait y aller sans s’inquiéter pour l’image d’Israël, on pouvait parfaitement en dire autant aux forces du roi qui assiègent Gdeim Izik. Pourtant, Ross avait appelé à éviter tout acte de nature à favoriser les escalades. 
     
    L’odieux assassinat de «Petit Najem», s’il ajoute à la confusion comme dirait notre MAE, il fait mieux apparaître les contradictions du makhzen et ses faux-fuyants. Les officiels marocains disent et répètent à celui qui veut les entendre que les Sahraouis troquent massivement leurs villes contre le dénuement des camps de fortune, juste pour des revendications strictement socioéconomiques. Pourquoi les colons marocains ne se sont-ils pas joints à la revendication si les problèmes étaient partagés et que bien au contraire, ils deviennent une source d’inquiétude ? Les dernières informations disent en effet que des dizaines de Marocains se sont infiltrés dans le camp près d’El-Ayoun, avec pour objectif d’y semer la zizanie et, si besoin est, d’y provoquer les incidents qui justifieraient l’intervention des forces marocaines. M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 26/10/2010
  • Des journalistes espagnols empêchés d’aller au Sahara Occidental

    Le blocage pour l’étouffement du camp de la protestation dans les territoires occupés du Sahara Occidental continue. Les autorités marocaines empêchent les étrangers d’accéder au territoire.

    Hier, la ligne aérienne maocaine Royal Air Maroc (RAM) a empêché sept journalistes de cinq médias espagnols d’embarquer dans le vol d’El Aaiún (Sahara Occidental) pour lequel ils avaient acheté des billets afin de couvrir la mort d’un mineur sahraoui tué par la police marocaine. La RAM a annulé sans donner aucune explication les billets de six journalistes pour le vol AT0483 entre Casablanca et El Aaiún et a empêché l’autre, dont le billet n’avait pas été annulé, d’embarquer dans l’avion.

    Les correspondants accrédités à Rabat de TVE et TV3, du journal El Mundo et de l’Agence EFE, après leur arrivée à l’aéroport de Casablanca se sont trouvés avec le fait que leurs billets avaient été annulés l’après-midi et que la ligne aérienne ne leur donnait pas la possibilité de rejoindre El Aaiún jusqu’au vendredi prochain. Après avoir réclamé dans le bureau de la RAM de l’aérodrome on les a dit seulement que « quelqu’un avait annulé les réservations », sans donner aucun détail à ce sujet.

    En attendant, le correspondant de la Cadena SER, dont le billet n’avait pas été annulé, a pu accéder à la salle d’embarquement, où, comme il a raconté, les forces de sécurité lui ont retiré la carte d’embarquement et le personnel de la RAM lui a empêché d’accéder à l’avion sans elle.

  • La journée du mardi décrétée  »deuil national » suite à l’assassinat du martyr Elgarhi Nayem

    Chahid El Hafed, 25/10/2010 (SPS) La Présidence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a déclaré demain, mardi, 26 Octobre une journée de deuil national suite à l’assassinat du martyr Elgarhi Nayem, dimanche abattu par les forces marocaines qui l’ont criblé de balles à deux Kms du camp de Gdeim Izik .
     

    « Le deuil sera observé en particulier au sein de la République sahraouie, les camps de réfugiés, les ambassades et les représentations du Front Polisario et le drapeau national sera mis en berne » et une minute de silence sera observée à 12 heures en la mémoire des victimes, a précisé un communiqué de la Présidence parvenu à SPS, qui a condamné  » cet acte odieux contre des vies innocentes ».

    Feu Elgarhi Nayem, un adolescent de 14 ans, a été tué par un tir nourri de mitraillettes sur le véhicule qui le transportait avec cinq autres de ses compatriotes alors qu’ils se dirigeaient vers le camp des manifestants pour leur apporter de la nourriture et de l’eau.

    Son frère ainée, Elgarhi Zuber, ancien prisonnier politique et quatre autres, Alaoui Lagdaf, Alaoui Salek, Daudi Ahmed et Hemdaiti Abay Ahmed Hammadi ont été blessés grièvement et se trouvent à l’état actuel isolés dans hôpital miliaire d’El Aaiun. (SPS)

  • Le Polisario réitère son appel à l’ONU afin d’éviter de nouveaux massacres au Sahara occidental

    Bir Lahlou (territoires libérés), 25/10/2010 (SPS) Le président de la République, SG du Front Polisario a appelé le SG de l’ONU, Ban Ki-Moon à « intervenir d’urgence », afin d’empêcher les autorités marocaines de commettre des « massacres terribles » à la suite de l’intervention musclée des forces marocaines contre les citoyens sahraouis à Algayiz non loin de la ville de Smarai, ayant fait plus d’une cinquantaine de blessés.

    « Nous vous appelons M. le SG et à travers vous toute la communauté internationale, à intervenir avant qu’il ne soit trop tard, pour sauver la vie de dizaines de milliers de citoyens sahraouis sans armes, aujourd’hui en grand danger en raison du blocus, des restrictions , la famine et également de la répression et d’intervention militaires et sécuritaires à travers l’intense déploiement des forces de l’occupation marocaine », a écrit le président de la République dans une lettre à Ban.

    « Comme nous vous avons expliqué dans des lettres précédentes, le Maroc a montré ses intentions préméditées d’agression contre sahraouis civils innocents, pouvant le conduire à répéter les terribles massacres commis par les forces marocaines lors de son occupation illégale du Sahara occidental, le 31 octobre 1975, à Oum Dreiga, Tifariti , Algayiz et Jdeiria et d’autres », a-t-il précisé.

    « Une fois de plus, nous vous demandons, M. le SG, en tant que président de la plus haute instance internationale, à intervenir immédiatement, afin d’éviter non seulement une catastrophe humanitaire imminente, en raison de la situation des personnes déplacées et leur nécessité en eau, nourriture, médicaments et couvertures, sinon empêcher un nouveau massacre de la population du Sahara occidental, dont la responsabilité incombe sur cette organisation, dans l’attente de la décolonisation dudit territoire », a-t-il insisté.

    Le président de la République a appelé l’ONU à assumer ses responsabilités dans la protection des Sahraouis, mettant en garde contre de nouvelles agressions des forces marocaines après celles du camp de Gdeim Izik (12 km) d’El Aaiun et Algayiz près de la ville de Smara, qui ont fait un mort, presque une centaine de blessés, quelques arrestations et une personne portée disparue.

    Le président de la République a condamné ces agressions contre des innocents, réitérant son appel pour la mise en place sans plus tarder d’un mécanisme onusien pour la protection et la surveillance de la situation des droits dans les territoires occupés du Sahara occidental. (SPS)

  • Assassinat d’un enfant sahraoui, le prix de la paix ?

    JAMAIS acceptable. Nous aurions voulu ne jamais plus écrire cela.

    La gendarmerie marocaine tue un enfant sarhaoui en territoire occupé. où sont les casques bleus ?

    http://ap-so.blogspot.com/2010/10/assassinat-dun-enfant-sahraoui-le-prix.html

    Hier 24 octobre, la gendarmerie royale marocaine a ouvert le feu sur une voiture 4×4 Nissan pick up de civils sahraouis qui tentaient de rejoindre les campements des exilés sahraouis, à 25 km de El Aaiun pour apporter de l’eau et de la nourriture.

    Elgarhi Nayem Foidal Mohamed Sueid, un enfant de 14 ans a été tué, 7 autres personnes sont blessées et ont été transportées à l’hôpital militaire de El Aaiun, et placées sous haute surveillance. Elgarhi Zubeir (frère de l’enfant mort), Alaoui Lagdaf, Alaoui Salek, Dawdi Ahmed, Mohamed Hamoudi Rueimi, Hmeidi Edaf, Hemdaiti Abay Ahmed Hammadi. Ils ont été blessés par balle.

    Depuis 1975, le Sahara Occidental est occupé par la force par le Maroc qui en est le colonisateur, en pille les ressources naturelles et refuse d’appliquer le droit international des peuples colonisés à leur autodétermination. Depuis cette date, les sahraouis vivent réfugiés en exil dans les campements proches de Tindouf avec leur république, ou sous la discrimination ou les violences de l’occupation.

    Depuis 1991, la mission de l’ONU, la MINURSO est sur place pour : surveiller le cessez-le-feu, vérifier la réduction des troupes marocaines sur le territoire, (…), veiller à la libération de tous les prisonniers et détenus politiques sahraouis, (…), exécuter le programme de retour des réfugiés (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), (…), organiser un référendum libre et équitable et en proclamer les résultats.

    Depuis 20 ans bientôt, cette mission de l’ONU, dépourvue du mandat de surveillance des droits de l’homme du fait des pressions de la France, et des pays détenteurs du droit de veto au conseil de sécurité, assiste tous les jours aux exactions faites sur les Sahraouis par les autorités marocaines.

    Depuis début octobre 2010, pour protester, pour résister, pour se libérer de l’oppression, les sahraouis des villes occupées du Sahara Occidental sortent vers le désert pour s’installer sous la tente. Les premières tentatives en juillet avaient été brutalement réprimées par les autorités marocaines. Cette fois ce sont plus 4000 tentes qui sont maintenant plantées vers El Aaiun. Les effectifs militaires marocains sur place sont disproportionnés. Les forces sécuritaires royales dressent des barrages et donnent la chassent aux sahraouis qui veulent rejoindre les campements, interdisent les approvisionnements en eau et nourriture.
    La première revendication des exilés volontaires était simple. Ils avaient dit aux autorités locales marocaines, Wali et Chioukh, qu’ils voulaient la moitié des toutes les ressources naturelles tirées de leur terres. « Nous voulons la moitié », « Celui qui prend une sardine nous en donne la moitié, pareil pour le phosphate, le sable, le sel… », « Nous sommes nés ici, nous sommes Sahraouis, et nous vivons comme des miséreux, alors que les Marocains qui viennent ont tous les avantages et le travail… »

    La réponse dans la provocation militaire marocaine avait fait évoluer les revendications. Comment faire confiance à un gouvernement qui méprise le respect du droit national comme international, qui méprise la démocratie ? C’est donc la revendication primordiale pour leur autodétermination et leur indépendance qui est maintenant celle des Sahraouis exilés sur leurs propres terres.

    Cette revendication est l’objet de la mission de l’ONU sur place, et que font les casques bleus ?

    Ont-ils pu approcher des campements ? Sont-ils sortis de leur hôtel entouré de l’ostensible drapeau rouge marocain ? Que peuvent-ils faire sans le mandat clair de protection des civils sahraouis ?

    Que va faire Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour la décolonisation du Sahara Occidental, et en visite au Maroc. Il avait en juin adressé au groupe des amis son constat de l’absence de réelles pressions faites sur le Maroc pour qu’il respecte la bonne foi nécessaire aux négociations.

    Comment le Maroc, et la France parmi les 5 amis au conseil de sécurité, vont-ils assumer leur responsabilité de la mort de cet enfant ? Combien vont-ils en supporter avant d’assumer leurs responsabilités et cesser d’entraver les efforts d’une solution pacifique du conflit ?

    APSO, 25 octobre 2010.