Mois : août 2010

  • L’histoire, c’est quand ?

    Aucun pays n’a reconnu jusqu’ici une souveraineté marocaine sur, ne serait-ce qu’un pouce du territoire du Sahara occidental.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le roi Mohammed VI a repris avant-hier à son compte l’argument de l’histoire, tout comme fait Israël en Palestine, pour justifier son occupation du Sahara occidental, territoire envahi militairement par les forces armées royales en 1975. Comme chacun sait, les «frontières historiques» découlent d’une revendication d’expansionnistes que son père feu Hassan II avait brandie, lui aussi, avant d’accepter l’arbitrage d’un référendum d’autodétermination tel que prôné par le plan de paix afro-onusien. De quelles frontières historiques parle le roi, alors que le monde a connu d’immenses bouleversements au point que, géographiquement, l’Afrique postcoloniale ne ressemble en rien à celle qui subissait les « bienfaits » des gens que l’ingratitude indigène refoula chez eux au Nord ? Une direction que le Maroc finira lui aussi par prendre, un jour. Même si d’ici là il continuera à tromper son monde et à faire croire que c’est l’Algérie qui constitue le problème au Sahara occidental et que c’est Alger qui a jeté un sort aux nations pour faire en sorte qu’elles ne reconnaissent au Maroc aucune souveraineté sur la Seguia El-Hamra wa Wadi Eddhahab. Car, effectivement, aucun pays n’a reconnu jusqu’ici une souveraineté marocaine sur, ne serait-ce qu’un pouce du territoire du Sahara occidental. Exactement comme le prophétisait James Baker, l’ancien secrétaire d’Etat américain, qui fut, aux dires de Rabat, acculé à se dessaisir du dossier sahraoui par « la ténacité de la diplomatie marocaine ». A contrario, quelque 80 pays ont reconnu la RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UA). Le roi peut donc raconter ce qu’il veut, il n’y a qu’un seul tracé frontalier marocain que le monde, y compris l’Algérie, reconnaît jusqu’ici au Maroc. Et personne aux Nations unies n’a pu jusqu’ici écarter l’exigence sur la consultation référendaire. Même la France, puissance qui, dans son alignement sur le royaume, va jusqu’à le couvrir dans sa violation des droits humains au Sahara occidental. Sûrement pas gratuitement, à bien discerner les échos de Marrakech. Au fait, l’histoire ça se conte avant ou après le « Grand Maroc » ?
    Le Jeune Indépendant, 1/8/2010
  • Le gouvernement sahraoui appelle le Maroc à assumer sa responsabilité

    Par Hasna Yacoub 
    Le discours du roi du Maroc, Mohammed VI, prononcé vendredi dernier à l’occasion du 11ème anniversaire de son accession au trône et dans lequel il a répété que «le Maroc ne cédera pas un pouce de son Sahara», tout en accusant l’Algérie de vouloir torpiller le projet d’autonomie que son pays propose pour le Sahara occidental, a fait, comme attendu, réagir le gouvernement sahraoui. Dans un communiqué du ministère sahraoui de l’Information, cité par l’Agence de presse sahraouie (SPS), il est souligné que ce discours «ne dénote aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale». Mieux, «le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine, adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région», précise le communiqué. Le gouvernement sahraoui déplore le fait que cette attitude soit «la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’Homme». Il a rappelé que les résolutions de la légalité internationale «sont claires vis-à-vis de la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, et dont la solution réside dans l’application du principe ’autodétermination et du respect des frontières héritées du colonialisme». Le ministère sahraoui de l’Information, qui a appelé le gouvernement marocain à assumer sa responsabilité «quant aux conséquences de cette position», a invité les Nations unies à accélérer sa mission dans
    la décolonisation du Sahara occidental afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, et de faire pression sur le gouvernement marocain pour l’amener «à respecter la légalité internationale et à cesser ses violations des droits de l’Homme au Sahara occidental».Il faut dire que le Sahara occidentale attend depuis plus d’une vingtaine d’années l’organisation d’un référendum, mais c’est sans compter sur l’obstination du Maroc à refuser de permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir. Avec le langage utilisé par le roi Mohammed VI, vendredi dernier, sur un ton presque menaçant, il est clair que la solution au problème sahraoui n’est pas pour demain puisque le roi a décidé d’ores et déjà d’enterrer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc : «Le Maroc continuera à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale sans renoncer au moindre pouce de son Sahara.»  Mieux, après ce discours au ton violent où l’Algérie est accusée de contrarier la logique de l’Histoire, les relations entre le Maroc et l’Algérie ne se porteront que plus mal. Car, c’est, en effet, pratiquement au moment où le président Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de félicitations à Mohammed VI, où l’on pouvait croire déceler une minime décrispation annonçant une ère nouvelle dans la coopération entre les deux pays, que le souverain marocain a choisi de s’attaquer à l’Algérie. «Nous entendons poursuivre les efforts de concertation et de coordination nécessaires pour approfondir nos relations bilatérales avec les
    Etats maghrébins frères. Ceci, en attendant que l’Algérie cesse de contrarier la logique de l’Histoire, de la géographie, de la légitimité et de la légalité au sujet du Sahara marocain, et qu’elle renonce à ses manœuvres désespérées visant vainement à torpiller la dynamique enclenchée par notre initiative d’autonomie pour nos provinces du Sud», a déclaré Mohammed VI. Encore plus menaçant, le roi
    du Maroc a déclaré : «Nous déploierons des efforts accrus pour la levée du blocus imposé à nos citoyens dans les camps de Tindouf, et pour leur permettre d’exercer leur droit légitime au retour à la mère patrie pour y retrouver leurs familles et leurs proches, conformément aux conventions internationales pertinentes.» Le discours du roi marocain est donc loin d’apaiser des relations tendues entre Alger et Rabat. Bien au contraire, il est de nature à les envenimer.
    La Tribune Online, 1/8/2010
  • Algérie-France: la glaciation politique

    par Kharroubi Habib
    Depuis l’élection en 2007 de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République française, le climat des relations politiques et diplomatiques entre l’Algérie et la France n’a cessé de se dégrader. Une réalité que les officiels des deux Etats tentent de relativiser sans convaincre.
    Les frictions algéro-françaises n’ont pas démarré avec l’arrivée du successeur de Jacques Chirac. Des affaires qui fâchent entre les deux pays, ce n’est pas ce qui a manqué quand Chirac présidait aux destinées de la France. Sauf qu’il a été patent que celui-ci s’est refusé à rechercher la confrontation brutale avec l’Algérie et ses dirigeants.
    Ce n’est pas à l’évidence l’état d’esprit qui anime son successeur sur ce registre. Tout est prétexte en effet à Nicolas Sarkozy pour engager le fer avec l’Algérie. La toute derrière preuve de sa volonté d’agir ainsi a été fournie par les agissements de la France au Sahel, qui ont sérieusement nui aux efforts de l’Algérie à instaurer une coopération entre les pays de la région au plan de la lutte antiterroriste.
    Ce que faisant, la France sarkozyste vise ainsi à empêcher toute forme de leadership présupposé auquel l’Algérie prétendrait sur la région, au prétexte de cette coopération sécuritaire régionale. En agissant de la sorte, il est clair que Paris n’a fait qu’envenimer le climat politique des relations algéro-françaises. La mésentente entre les deux Etats ne peut plus être désormais masquée par les propos diplomatiques lénifiants distillés des deux rives de la Méditerranée.
    Entre Chirac et Bouteflika, il y a eu des points d’ancrage qui leur ont permis d’opérer un rapprochement entre leurs deux pays et à mettre un peu de chaleur dans les relations de ceux-ci, malgré l’existence de sujets à divergence entre eux. Cela a été possible parce que les deux présidents partageaient des visions proches sur nombre de dossiers de politique internationale. Une convergence qu’ils ont cherché à renforcer sous la forme d’un partenariat politique au contour d’alliance. Le projet n’a pas abouti pour cause d’oppositions freinantes à sa réalisation dans les deux pays.
    En France, celle de Nicolas Sarkozy ne fut pas la moins franche et déterminée. En tant que président de la République, il n’a en rien changé sur la question. D’autant que les changements qu’il a imprimés à la politique française sur la scène internationale font désormais apparaître que les positions à ce niveau de l’Algérie et de la France sont systématiquement antagonistes. Ce qui, pour les autorités algériennes, justifie le soupçon qu’elles cultivent d’une France sarkozienne menant une politique délibérée d’isolement de l’Algérie, notamment aux plans méditerranéen et sahélo-africain.
    Ce serait pécher par excès d’optimisme de penser que, dans ces conditions, les relations politiques et diplomatiques entre l’Algérie et la France peuvent connaître une embellie durable à court terme. Pragmatiques pourtant, les deux Etats entretiennent des relations économiques et commerciales nettement plus étroites que le laisse penser l’état conflictuel de leurs rapports politiques. Une réalité qui ne dérange nullement les activistes qui, dans les deux bords de la Méditerranée, militent pour la confrontation politique entre les deux Etats. 
  • Du Pain sur la planche pour l’Envoyé Spécial de l’ONU, Christopher Ross

    Sahara Occidental: Le Maroc «attise le feu de la guerre»
    Par Yazid Alilat
    Le Front Polisario a, une nouvelle fois hier samedi, appelé les Nations unies à faire respecter la légalité internationale et les résolutions de son Conseil de sécurité dans le dossier de décolonisation au Sahara Occidental.
    Les autorités sahraouies, réagissant au discours du roi Mohammed VI, qui a confirmé la volonté du Maroc d’occuper indéfiniment ce territoire, de spolier de sa liberté le peuple sahraoui et d’ignorer les résolutions pertinentes des Nations unies, estiment que le Maroc n’a «aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale». Dans un communiqué du ministère sahraoui de l’Information, les autorités de la RASD relèvent que «le discours (du roi du Maroc) consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans». Un discours, prononcé à l’occasion du 11e anniversaire de l’accession de Mohammed VI au trône alaouite, qui est de nature, ajoute la même source, à «attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région». Bien plus, les autorités sahraouies déplorent, une fois de plus, «la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’Homme» par la puissance occupante, le Maroc.
    Le monarque marocain avait, dans son discours vendredi, réaffirmé que le Maroc est toujours décidé à s’approprier le territoire du Sahara Occidental. «En tout état de cause, le Maroc continuera à défendre sa souveraineté, son unité nationale et son intégrité territoriale, avec la détermination de ne pas renoncer au moindre pouce de son Sahara», a martelé le souverain marocain, qui a une nouvelle fois mis en avant la proposition d’une large autonomie dans ce territoire qu’il a présenté aux négociations de Manhasset avec le Front Polisario.
    En fait, le Maroc et le Front Polisario n’ont pas totalement mis un terme à ces négociations, qui patinent terriblement du fait de l’intransigeance du palais royal à ne prendre en considération dans ces discussions que sa proposition, refusant d’envisager la proposition sahraouie, soutenu par la communauté internationale, pour un large référendum au Sahara Occidental.
    Dérapages du roi
    Dans son discours de la fête du Trône, le roi du Maroc a même accusé, dans un accès de délire, «l’Algérie (…) de contrarier la logique de l’Histoire, de la géographie, de la légitimité et de la légalité au sujet du Sahara marocain», et de l’appeler à renoncer «à ses manœuvres désespérées visant vainement à torpiller la dynamique enclenchée par (…) l’initiative d’autonomie pour nos provinces du Sud».
    Pas question ainsi pour le Maroc, fort du soutien «intéressé» de quelques membres du Conseil de sécurité de l’ONU, d’ouvrir la voie à un règlement négocié, pacifique et démocratique à ce dernier dossier de décolonisation non seulement en Afrique, mais dans le monde.
    Le gouvernement sahraoui a, par ailleurs, rappelé dans son communiqué que «les résolutions de la légalité internationale sont claires vis-à-vis de la question du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique, et dont la solution réside dans l’application du principe d’autodétermination et du respect des frontières héritées du colonialisme».
    Les autorités sahraouies ont, d’autre part, appelé le gouvernement marocain à assumer «sa responsabilité quant aux conséquences de cette attitude» de refuser le droit au peuple du Sahara Occidental d’exprimer librement ses choix pour son avenir politique, malgré toutes les résolutions de l’ONU sur ce sujet depuis le cessez-le-feu en 1991. Bien plus, le discours du monarque marocain sur la persistance de l’occupation de ce territoire par le Maroc a, une fois encore, obligé les autorités sahraouies à appeler l’ONU pour qu’elle «accélère sa mission de décolonisation au Sahara Occidental», et de permettre au peuple sahraoui «d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance».
    Du pain sur la planche pour M. Ross
    Le même communiqué du gouvernement sahraoui demande également aux Nations unies «de faire pression sur le gouvernement marocain pour l’amener à respecter la légalité internationale et cesser ses violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental». La réaction des autorités de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) est, par rapport au discours étonnant d’agressivité du monarque marocain, claire et logique : elle en appelle, une fois encore, à l’arbitrage et à l’autorité morale des Nations unies pour faire cesser le cauchemar de l’occupation injuste et contraire aux droits humains du Sahara Occidental, et de mettre en œuvre rapidement les conditions d’organisation d’un véritable référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. Personne n’est gagnant dans la persistance de ce conflit, encore plus le Maroc qui reste, au regard de la légalité internationale, l’agresseur et l’occupant, que les textes de l’ONU qualifient comme puissance coloniale.
    Pour autant, le discours de Mohammed VI jette enfin un sérieux doute sur la volonté du Maroc de coopérer réellement avec l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, du moment que Rabat ferme définitivement toutes les issues aux négociations de Manhasset, officiellement encore en cours, en ne cautionnant que sa proposition d’une large autonomie dans ce territoire. L’avenir de ces discussions est mal engagé, et M.Christopher Ross aura bien du mal à travailler ave le palais royal sur cette question. 
  • Des colons sahraouis au bord de la mer

    Accompagnés d’encadreurs et d’animateurs, 126 colons sahraouis, âgés de 12 à 14 ans, séjournent depuis une semaine dans  la coquette ville de Ténès. La délégation sahraouie, est hébergée dans un établissement scolaire de Ténès. Leur séjour est prévu jusqu’au 15 aout. La direction de la jeunesse a dépêché, à cette occasion, près d’une vingtaine d’encadreurs pour prendre en charge et agrémenter sous tous les aspects le séjour des jeunes colons sahraouis. Outre le bien-être et la farniente, il est prévu également au programme des visites touristiques aux différents vestiges de la région aux sites historiques, ainsi que des animations artistiques et autres divertissements. Les enfants proviennent des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Le Sahara Occidental a été envahie par le Maroc en 1975. Le dossier se trouve entre les mains des Nations Unies.
    Source : Le Midi Libre, 1/8/2010
  • Après le discours de Mohamed VI : Les Sahraouis rappellent le principe d’autodétermination

    Le gouvernement sahraoui a souligné que le discours du roi du Maroc prononcé à l’occasion de la Fête du trône concernant le Sahara occidental ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale, selon un communiqué publié, hier, par le ministère sahraoui de l’Information. Cité par l’Agence de presse sahraouie (SPS), le communiqué estime que le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine, adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région, déplorant le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’homme. Le gouvernement sahraoui a rappelé que les résolutions de la légalité internationale sont claires vis-à-vis de la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique et dont la solution réside dans l’application du principe d’autodétermination et du respect des frontières héritées du colonialisme.
    Le ministère sahraoui de l’Information qui a appelé le gouvernement marocain à assumer sa responsabilité quant aux conséquences de cette position, a invité les Nations unies à accélérer sa mission dans la décolonisation du Sahara occidental afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance et de faire pression sur le gouvernement marocain pour l’amener à respecter la légalité internationale et à cesser ses violations des droits de l’homme au Sahara occidental.
  • L’histoire, c’est quand ?

    Aucun pays n’a reconnu jusqu’ici une souveraineté marocaine sur, ne serait-ce qu’un pouce du territoire du Sahara occidental.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le roi Mohammed VI a repris avant-hier à son compte l’argument de l’histoire, tout comme fait Israël en Palestine, pour justifier son occupation du Sahara occidental, territoire envahi militairement par les forces armées royales en 1975. Comme chacun sait, les «frontières historiques» découlent d’une revendication d’expansionnistes que son père feu Hassan II avait brandie, lui aussi, avant d’accepter l’arbitrage d’un référendum d’autodétermination tel que prôné par le plan de paix afro-onusien. De quelles frontières historiques parle le roi, alors que le monde a connu d’immenses bouleversements au point que, géographiquement, l’Afrique postcoloniale ne ressemble en rien à celle qui subissait les « bienfaits » des gens que l’ingratitude indigène refoula chez eux au Nord ? Une direction que le Maroc finira lui aussi par prendre, un jour. Même si d’ici là il continuera à tromper son monde et à faire croire que c’est l’Algérie qui constitue le problème au Sahara occidental et que c’est Alger qui a jeté un sort aux nations pour faire en sorte qu’elles ne reconnaissent au Maroc aucune souveraineté sur la Seguia El-Hamra wa Wadi Eddhahab. Car, effectivement, aucun pays n’a reconnu jusqu’ici une souveraineté marocaine sur, ne serait-ce qu’un pouce du territoire du Sahara occidental. Exactement comme le prophétisait James Baker, l’ancien secrétaire d’Etat américain, qui fut, aux dires de Rabat, acculé à se dessaisir du dossier sahraoui par « la ténacité de la diplomatie marocaine ». A contrario, quelque 80 pays ont reconnu la RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UA). Le roi peut donc raconter ce qu’il veut, il n’y a qu’un seul tracé frontalier marocain que le monde, y compris l’Algérie, reconnaît jusqu’ici au Maroc. Et personne aux Nations unies n’a pu jusqu’ici écarter l’exigence sur la consultation référendaire. Même la France, puissance qui, dans son alignement sur le royaume, va jusqu’à le couvrir dans sa violation des droits humains au Sahara occidental. Sûrement pas gratuitement, à bien discerner les échos de Marrakech. Au fait, l’histoire ça se conte avant ou après le « Grand Maroc » ?
    Le Jeune Indépendant, 1/8/2010
  • Le gouvernement sahraoui appelle le Maroc à assumer sa responsabilité

    Par Hasna Yacoub 
    Le discours du roi du Maroc, Mohammed VI, prononcé vendredi dernier à l’occasion du 11ème anniversaire de son accession au trône et dans lequel il a répété que «le Maroc ne cédera pas un pouce de son Sahara», tout en accusant l’Algérie de vouloir torpiller le projet d’autonomie que son pays propose pour le Sahara occidental, a fait, comme attendu, réagir le gouvernement sahraoui. Dans un communiqué du ministère sahraoui de l’Information, cité par l’Agence de presse sahraouie (SPS), il est souligné que ce discours «ne dénote aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale». Mieux, «le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine, adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région», précise le communiqué. Le gouvernement sahraoui déplore le fait que cette attitude soit «la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’Homme». Il a rappelé que les résolutions de la légalité internationale «sont claires vis-à-vis de la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, et dont la solution réside dans l’application du principe ’autodétermination et du respect des frontières héritées du colonialisme». Le ministère sahraoui de l’Information, qui a appelé le gouvernement marocain à assumer sa responsabilité «quant aux conséquences de cette position», a invité les Nations unies à accélérer sa mission dans
    la décolonisation du Sahara occidental afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, et de faire pression sur le gouvernement marocain pour l’amener «à respecter la légalité internationale et à cesser ses violations des droits de l’Homme au Sahara occidental».Il faut dire que le Sahara occidentale attend depuis plus d’une vingtaine d’années l’organisation d’un référendum, mais c’est sans compter sur l’obstination du Maroc à refuser de permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir. Avec le langage utilisé par le roi Mohammed VI, vendredi dernier, sur un ton presque menaçant, il est clair que la solution au problème sahraoui n’est pas pour demain puisque le roi a décidé d’ores et déjà d’enterrer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc : «Le Maroc continuera à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale sans renoncer au moindre pouce de son Sahara.»  Mieux, après ce discours au ton violent où l’Algérie est accusée de contrarier la logique de l’Histoire, les relations entre le Maroc et l’Algérie ne se porteront que plus mal. Car, c’est, en effet, pratiquement au moment où le président Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de félicitations à Mohammed VI, où l’on pouvait croire déceler une minime décrispation annonçant une ère nouvelle dans la coopération entre les deux pays, que le souverain marocain a choisi de s’attaquer à l’Algérie. «Nous entendons poursuivre les efforts de concertation et de coordination nécessaires pour approfondir nos relations bilatérales avec les
    Etats maghrébins frères. Ceci, en attendant que l’Algérie cesse de contrarier la logique de l’Histoire, de la géographie, de la légitimité et de la légalité au sujet du Sahara marocain, et qu’elle renonce à ses manœuvres désespérées visant vainement à torpiller la dynamique enclenchée par notre initiative d’autonomie pour nos provinces du Sud», a déclaré Mohammed VI. Encore plus menaçant, le roi
    du Maroc a déclaré : «Nous déploierons des efforts accrus pour la levée du blocus imposé à nos citoyens dans les camps de Tindouf, et pour leur permettre d’exercer leur droit légitime au retour à la mère patrie pour y retrouver leurs familles et leurs proches, conformément aux conventions internationales pertinentes.» Le discours du roi marocain est donc loin d’apaiser des relations tendues entre Alger et Rabat. Bien au contraire, il est de nature à les envenimer.
    La Tribune Online, 1/8/2010
  • Des colons sahraouis au bord de la mer

    Accompagnés d’encadreurs et d’animateurs, 126 colons sahraouis, âgés de 12 à 14 ans, séjournent depuis une semaine dans  la coquette ville de Ténès. La délégation sahraouie, est hébergée dans un établissement scolaire de Ténès. Leur séjour est prévu jusqu’au 15 aout. La direction de la jeunesse a dépêché, à cette occasion, près d’une vingtaine d’encadreurs pour prendre en charge et agrémenter sous tous les aspects le séjour des jeunes colons sahraouis. Outre le bien-être et la farniente, il est prévu également au programme des visites touristiques aux différents vestiges de la région aux sites historiques, ainsi que des animations artistiques et autres divertissements. Les enfants proviennent des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Le Sahara Occidental a été envahie par le Maroc en 1975. Le dossier se trouve entre les mains des Nations Unies.
    Source : Le Midi Libre, 1/8/2010
  • Après le discours de Mohamed VI : Les Sahraouis rappellent le principe d’autodétermination

    Le gouvernement sahraoui a souligné que le discours du roi du Maroc prononcé à l’occasion de la Fête du trône concernant le Sahara occidental ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale, selon un communiqué publié, hier, par le ministère sahraoui de l’Information. Cité par l’Agence de presse sahraouie (SPS), le communiqué estime que le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine, adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région, déplorant le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’homme. Le gouvernement sahraoui a rappelé que les résolutions de la légalité internationale sont claires vis-à-vis de la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique et dont la solution réside dans l’application du principe d’autodétermination et du respect des frontières héritées du colonialisme.
    Le ministère sahraoui de l’Information qui a appelé le gouvernement marocain à assumer sa responsabilité quant aux conséquences de cette position, a invité les Nations unies à accélérer sa mission dans la décolonisation du Sahara occidental afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance et de faire pression sur le gouvernement marocain pour l’amener à respecter la légalité internationale et à cesser ses violations des droits de l’homme au Sahara occidental.