Mois : août 2010

  • Il a appelé notre pays à «cesser ses manœuvres désespérées» / Le roi Mohamed VI tire à boulets rouges sur l’Algérie

    Par Nadira Foudad
    Le souverain marocain vient de jeter un vrai pavé dans la mare en annonçant officiellement  lors de son discours à la Nation et  48 heures après le message du président de la République que l’Algérie doit « cesser ses manœuvres désespérées ».
    Par cette déclaration le roi tente-t-il d’imposer le black-out sur l’avenir de la question sahraouie et du soutien indéfectible de l’Algérie  à sa cause? Le Maroc ne fera pas de concession  par rapport à la question sahraouie et  son autodétermination n’a  pas cessé de marteler, avant-hier, que le roi du Maroc à l’occasion de la fête du  11ème  anniversaire de son règne. Peut-on dire que le conflit s’enlise  après ce discours de circonstance du souverain marocain à son peuple où il met un terme décisif à tout effort politique pour le règlement définitif de ce conflit qui perdure depuis 35 ans ? Le  souverain du Maroc vient de fêter ses 11 ans de règne sur le Maroc .A Cette occasion, il vient de prononcer un discours à la Nation dont lequel il réitère la position ferme du Maroc par rapport à la question du Sahara occidentale. Pour le roi,  son pays ne fera pas de concession. Plus explicite, il dira que par rapport à cette problématique et comme pour mettre un bémol à toutes les supputations qu’il s’agit de l’intégration maghrébin .Il  se justifiera par recourir à l’impératif qu’impose le contexte actuel  mais surtout par la nouvelle donne économique .Il  affirmera que  ceci obéit à une aspiration populaire .Cela suppose qu’il ne s’agit pas de l’autodétermination du peuple sahraoui mais uniquement de leur intégration au Maroc. Plus loin, le monarque s’adresse à l’Algérie et 48 heures pour avoir reçu le message de félicitations, le Maroc fait fi des  règles du Conseil de sécurité, des efforts de Ben Ki Moon  et  l’envoi du commissaire de l’ONU Antonio Gueteres pour annoncer  en cette occasion que le Maroc ne fera aucune concession .Le souverain semble poser des conditions dans les relations bilatérales entre son pays et le nôtre pour conditionner ce rapprochement qui ne doit se faire que si l’Algérie cessera ses manœuvres désespérées  pour ne pas contrarier  de ce qu’il a qualifié de géographie. Les officiers  marocains viennent de baptiser, hier, la sortie de promotion du nom de l’ex-chef d’Etat français Charles de Gaulle au moment où l’Algérie  demande à la France de reconnaître ses crimes en Algérie. Le roi  reconnaît, en outre, que des efforts avec les pays du Maghreb s’imposent pour la concertation et la coordination avec ses pays. Le souverain marocain ne fait pas allusion à la politique du non respect des droits de l’homme sur les activistes sahraouis mais se contente que l’impératif de l’intégration marocaine obéit à cette logique après constat  de la situation chaotique prévalant dans les territoires occupés et qu’il tente de démasquer. Dans un discours à la veille du deuxième round des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, le Roi du Maroc, Mohammed VI, avait  affirmé qu’il est disposé à négocier “mais uniquement à propos de l’autonomie, toute l’autonomie et rien que l’autonomie”. Le gouvernement sahraoui a souligné que le discours du roi du Maroc prononcé à l’occasion de la fête du trône concernant le Sahara Occidental “ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale”, selon le ministère sahraoui de l’Information. Dans un communiqué, repris , hier, par l’agence sahraoui SPS, le gouvernement sahraoui estime que “le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région”.Il n’a pas manqué de déplorer le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations Unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’Homme. Le gouvernement sahraoui a rappelé que les résolutions de la légalité internationale “sont claires vis-à-vis de la question du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique et dont la solution réside dans l’application du principe d’autodétermination et du respect des frontières héritées du colonialisme”. Le ministère sahraoui de l’Information a appelé le gouvernement marocain à assumer sa responsabilité “quant aux conséquences de cette position” .Il interpelle les Nations Unies à accélérer sa mission dans la décolonisation du Sahara Occidental afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance et de faire pression sur le gouvernement marocain pour l’amener “à respecter la légalité internationale et à cesser ses violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental”. Si le Gouvernement sahraoui a réagi au discours du souverain marocain , l’Algérie préfère comme à l’accoutumée tempérer et nul doute que Abdelaziz Belkhadem représentant du personnel du président aura le mérite de le faire à l’occasion de l’ouverture lundi de l’Université d’été à Mostaganem.
  • Mohamed VI appelle l’Algérie à cesser son soutien au Polisario

    Lors de son discours à l’occasion de la fête du Trône
    Mohamed VI appelle l’Algérie à cesser son soutien au Polisario
    Le roi du Maroc a déclaré que son pays «accorde la priorité, dans ses relations extérieures, à son voisinage et à son environnement proche et diversifié». Mohamed VI a, par ailleurs, déclaré lors de son discours à l’occasion du 11ème anniversaire de son accession au trône, qu’il poursuivrait les «efforts de concertation et de coordination avec les Etats maghrébins frères», appelant l’Algérie à cesser de contrarier «la logique de l’histoire, de la géographie, de la légitimité et de la légalité» au sujet du Sahara Occidental.
    Le roi espère voir l’Algérie «renoncer à ses manœuvres désespérées visant à vainement torpiller la dynamique enclenchée par notre initiative d’autonomie pour nos provinces du sud», faisant référence au projet d’autonomie proposé par Rabat au Sahara occidental. «Constamment animé par la volonté de donner une expression tangible à son appartenance africaine, le Maroc continuera de mettre en oeuvre une politique africaine cohérente, au service du développement humain et de la consolidation de la sécurité régionale, inscrivant son action, notamment, dans le cadre de la coopération engagée avec les pays du Sahel et du Sahara, et les Etats d’Afrique atlantique, en vue de faire face aux multiples menaces qui pèsent sur la région» a-t-il, en outre, déclaré sur la question du terrorisme au Sahel. Il est à noter, enfin, que Rabat a demandé à prendre part à la coordination sécuritaire entre les pays du Sahel, depuis le mois de mars dernier, que supervise l’Algérie. Cette dernière a, toutefois, refusé la demande marocaine qui n’appartient selon elle pas à la région du Sahel sur le plan géographique. Les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, se sont engagées dans un processus de négociations sans condition sous l’égide de l’ONU depuis 2007, processus devant aboutir au règlement du conflit sahraoui. Evoquant les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, Mohamed VI s’est montré très menaçant à l’égard de l’Algérie. «Nous déploierons des efforts accrus pour la levée du blocus imposé à nos citoyens dans les camps de Tindouf, pour leur permettre d’exercer leur droit légitime au retour à la mère patrie pour y retrouver leurs familles et leurs proches, conformément aux conventions internationales pertinentes», a-t-il averti.
    Ce discours royal n’est pas pour apaiser des relations tendues entre Alger et Rabat. Bien au contraire, il est de nature à envenimer des rapports déjà marqués par des années d’hostilités et du coup retarder la construction d’un Maghreb arabe. Depuis la fermeture des frontières, en 1994, les relations entre les deux pays voisins n’ont pratiquement jamais connu de période d’entente.
    Abed Tilioua
  • Les dessous d’une rengaine

    A chaque supplique de Mohamed VI, pour réclamer notamment la réouverture des frontières au nom de la fraternité maghrébine et du bon voisinage, succède une déclaration incongrue où le roi du Maroc jette l’opprobre sur l’Algérie. Dans son dernier discours à l’occasion de la fête du trône, le souverain alaouite accuse nommément l’Algérie (une habitude) de chercher à «torpiller l’initiative d’autonomie» marocaine que son gouvernement veut imposer en dehors du cadre onusien et auquel il ne se réfère d’ailleurs jamais. Que cacherait donc cette récurrence des attaques frontales de Rabat, que les agences et médias français reprennent systématiquement, à l’adresse de ses voisins algériens ? Avec son ton alarmé, à la fois menaçant et suppliant, ce discours sonne comme un rappel, avant de passer sans doute à un autre style de langage, qu’il a l’habitude de se réserver dans pareils cas pour accentuer la pression et le jeu des chantages, au sujet notamment du Sahara Occidental, qui demeure la clé de voûte. Sur ce point, l’Algérie peut se targuer d’être fidèle à sa ligne de conduite, depuis le déclenchement du conflit en 1975, en appelant à l’application des résolutions des Nations unies sur la question (cf. entretien entre Bouteflika et Kissinger sur WikiLeaks), lesquelles recommandent explicitement l’organisation d’un référendum. Mais au-delà de ce positionnement, le Maroc est visiblement mis à mal par l’échec de toutes les pressions que ses alliés européens tentent d’exercer sur Alger pour l’amener à accepter un «dialogue direct et ouvert » avec Rabat ; un piège que l’on veut tendre à l’Algérie pour lever toute légitimité au combat libérateur des Sahraouis. M. A.
  • Il a appelé notre pays à «cesser ses manœuvres désespérées» / Le roi Mohamed VI tire à boulets rouges sur l’Algérie

    Par Nadira Foudad
    Le souverain marocain vient de jeter un vrai pavé dans la mare en annonçant officiellement  lors de son discours à la Nation et  48 heures après le message du président de la République que l’Algérie doit « cesser ses manœuvres désespérées ».
    Par cette déclaration le roi tente-t-il d’imposer le black-out sur l’avenir de la question sahraouie et du soutien indéfectible de l’Algérie  à sa cause? Le Maroc ne fera pas de concession  par rapport à la question sahraouie et  son autodétermination n’a  pas cessé de marteler, avant-hier, que le roi du Maroc à l’occasion de la fête du  11ème  anniversaire de son règne. Peut-on dire que le conflit s’enlise  après ce discours de circonstance du souverain marocain à son peuple où il met un terme décisif à tout effort politique pour le règlement définitif de ce conflit qui perdure depuis 35 ans ? Le  souverain du Maroc vient de fêter ses 11 ans de règne sur le Maroc .A Cette occasion, il vient de prononcer un discours à la Nation dont lequel il réitère la position ferme du Maroc par rapport à la question du Sahara occidentale. Pour le roi,  son pays ne fera pas de concession. Plus explicite, il dira que par rapport à cette problématique et comme pour mettre un bémol à toutes les supputations qu’il s’agit de l’intégration maghrébin .Il  se justifiera par recourir à l’impératif qu’impose le contexte actuel  mais surtout par la nouvelle donne économique .Il  affirmera que  ceci obéit à une aspiration populaire .Cela suppose qu’il ne s’agit pas de l’autodétermination du peuple sahraoui mais uniquement de leur intégration au Maroc. Plus loin, le monarque s’adresse à l’Algérie et 48 heures pour avoir reçu le message de félicitations, le Maroc fait fi des  règles du Conseil de sécurité, des efforts de Ben Ki Moon  et  l’envoi du commissaire de l’ONU Antonio Gueteres pour annoncer  en cette occasion que le Maroc ne fera aucune concession .Le souverain semble poser des conditions dans les relations bilatérales entre son pays et le nôtre pour conditionner ce rapprochement qui ne doit se faire que si l’Algérie cessera ses manœuvres désespérées  pour ne pas contrarier  de ce qu’il a qualifié de géographie. Les officiers  marocains viennent de baptiser, hier, la sortie de promotion du nom de l’ex-chef d’Etat français Charles de Gaulle au moment où l’Algérie  demande à la France de reconnaître ses crimes en Algérie. Le roi  reconnaît, en outre, que des efforts avec les pays du Maghreb s’imposent pour la concertation et la coordination avec ses pays. Le souverain marocain ne fait pas allusion à la politique du non respect des droits de l’homme sur les activistes sahraouis mais se contente que l’impératif de l’intégration marocaine obéit à cette logique après constat  de la situation chaotique prévalant dans les territoires occupés et qu’il tente de démasquer. Dans un discours à la veille du deuxième round des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, le Roi du Maroc, Mohammed VI, avait  affirmé qu’il est disposé à négocier “mais uniquement à propos de l’autonomie, toute l’autonomie et rien que l’autonomie”. Le gouvernement sahraoui a souligné que le discours du roi du Maroc prononcé à l’occasion de la fête du trône concernant le Sahara Occidental “ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale”, selon le ministère sahraoui de l’Information. Dans un communiqué, repris , hier, par l’agence sahraoui SPS, le gouvernement sahraoui estime que “le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région”.Il n’a pas manqué de déplorer le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations Unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’Homme. Le gouvernement sahraoui a rappelé que les résolutions de la légalité internationale “sont claires vis-à-vis de la question du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique et dont la solution réside dans l’application du principe d’autodétermination et du respect des frontières héritées du colonialisme”. Le ministère sahraoui de l’Information a appelé le gouvernement marocain à assumer sa responsabilité “quant aux conséquences de cette position” .Il interpelle les Nations Unies à accélérer sa mission dans la décolonisation du Sahara Occidental afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance et de faire pression sur le gouvernement marocain pour l’amener “à respecter la légalité internationale et à cesser ses violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental”. Si le Gouvernement sahraoui a réagi au discours du souverain marocain , l’Algérie préfère comme à l’accoutumée tempérer et nul doute que Abdelaziz Belkhadem représentant du personnel du président aura le mérite de le faire à l’occasion de l’ouverture lundi de l’Université d’été à Mostaganem.
  • Suite aux propos du roi du Maroc sur le Sahara Occidental : Le gouvernement sahraoui dénonce

    Par : Kamal Hamed
    Le gouvernement sahraoui estime, dans un communiqué publié hier par le ministère sahraoui de l’Information, que «le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région».
    La teneur du discours du roi du Maroc n’a pas été, comme attendu, du goût des dirigeants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le gouvernement sahraoui a, en effet, considéré que cette allocution du roi « ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale ». Le gouvernement sahraoui estime, dans un communiqué publié hier par le ministère sahraoui de l’Information, que « le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région ». Dans un discours prononcé avant-hier, à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, le roi Mohamed VI a exprimé les mêmes positions de son pays vis-à-vis de la question de décolonisation du Sahara Occidental. Des positions, à l’évidence, aux antipodes des résolutions du conseil de sécurité de l’ONU qui accorde au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination à travers un référendum. « Le Maroc reste attaché à sa souveraineté sur le Sahara Occidental et ne cèdera pas un pouce de son Sahara », a, en effet, soutenu Mohamed VI dans ce discours. Le monarque alaouite fait l’éloge de la proposition d’autonomie pour ce territoire. Cette offre reste, dira t-il,  « une initiative audacieuse qui demeure une proposition réaliste, innovante et consensuelle (….) qui vise à trouver une solution définitive à ce différend régional dans le cadre de l’ONU ». Pour rappel, le Maroc et le Front Polisario mènent, suite à l’appel des instances onusiennes, depuis des années, des négociations en vue de trouver une solution à ce problème de décolonisation. Mais ces négociations, où il ne devrait y avoir aucun préalable et qui sont par ailleurs bien « cadrées »  par les résolutions du Conseil de sécurité, sont dans l’impasse. Le Maroc s’entête à refuser l’idée de référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui auquel il ne daigne accorder qu’une large autonomie. Cette dernière option est catégoriquement rejetée par les dirigeants de la RASD. Ces derniers, las des tergiversations des Marocains, ont, à maintes reprises, brandi la menace de reprendre les armes alors que la communauté internationale a fait montre d’impuissance face à ce statu quo qui dure depuis presque deux décennies. Le gouvernement sahraoui, qui rappelle que les résolutions des Nations unies sont claires et ne souffrent d’aucune équivoque, attire l’attention sur les conséquences de cette position d’intransigeance du Maroc et précise que cette question du Sahara Occidental est une affaire de décolonisation. Il en appelle aussi à la communauté internationale pour exercer des pressions sur le Maroc et l’amener «à respecter la légalité internationale et à cesser ses violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental».
    Le Midi Libre, 1/8/2010
  • Suite aux propos du roi du Maroc sur le Sahara Occidental : Le gouvernement sahraoui dénonce

    Par : Kamal Hamed
    Le gouvernement sahraoui estime, dans un communiqué publié hier par le ministère sahraoui de l’Information, que «le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région».
    La teneur du discours du roi du Maroc n’a pas été, comme attendu, du goût des dirigeants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le gouvernement sahraoui a, en effet, considéré que cette allocution du roi « ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale ». Le gouvernement sahraoui estime, dans un communiqué publié hier par le ministère sahraoui de l’Information, que « le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région ». Dans un discours prononcé avant-hier, à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, le roi Mohamed VI a exprimé les mêmes positions de son pays vis-à-vis de la question de décolonisation du Sahara Occidental. Des positions, à l’évidence, aux antipodes des résolutions du conseil de sécurité de l’ONU qui accorde au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination à travers un référendum. « Le Maroc reste attaché à sa souveraineté sur le Sahara Occidental et ne cèdera pas un pouce de son Sahara », a, en effet, soutenu Mohamed VI dans ce discours. Le monarque alaouite fait l’éloge de la proposition d’autonomie pour ce territoire. Cette offre reste, dira t-il,  « une initiative audacieuse qui demeure une proposition réaliste, innovante et consensuelle (….) qui vise à trouver une solution définitive à ce différend régional dans le cadre de l’ONU ». Pour rappel, le Maroc et le Front Polisario mènent, suite à l’appel des instances onusiennes, depuis des années, des négociations en vue de trouver une solution à ce problème de décolonisation. Mais ces négociations, où il ne devrait y avoir aucun préalable et qui sont par ailleurs bien « cadrées »  par les résolutions du Conseil de sécurité, sont dans l’impasse. Le Maroc s’entête à refuser l’idée de référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui auquel il ne daigne accorder qu’une large autonomie. Cette dernière option est catégoriquement rejetée par les dirigeants de la RASD. Ces derniers, las des tergiversations des Marocains, ont, à maintes reprises, brandi la menace de reprendre les armes alors que la communauté internationale a fait montre d’impuissance face à ce statu quo qui dure depuis presque deux décennies. Le gouvernement sahraoui, qui rappelle que les résolutions des Nations unies sont claires et ne souffrent d’aucune équivoque, attire l’attention sur les conséquences de cette position d’intransigeance du Maroc et précise que cette question du Sahara Occidental est une affaire de décolonisation. Il en appelle aussi à la communauté internationale pour exercer des pressions sur le Maroc et l’amener «à respecter la légalité internationale et à cesser ses violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental».
    Le Midi Libre, 1/8/2010
  • Notre voisin le roi

    Le Makhzen s’embourbe. Pas de doute là-dessus. A chaque fois que notre voisin le roi met l’Algérie dans le box des accusés, c’est que le Maroc profond bouillonne. C’est presque automatique. Au fil des ans, tous les observateurs ont fini par relever cette constante concomitance entre les déclarations «sulfureuses», cruellement anti-algériennes, de Sa Majesté et les crises successives qui affectent le régime marocain. Même les populations du royaume, assujetties à la volonté d’un Makhzen moyenâgeux, savent que les sorties tonitruantes de la famille régnante servent toujours à étouffer leurs protestations et à masquer leur quête légitime d’émancipation sociale. Du temps de Hassan II comme aujourd’hui avec M6, l’exercice –au risque d’ennuyer les sujets de Djalalatouhou – reste inchangé. Le même rituel est scrupuleusement respecté. A l’occasion de la fête du trône, devant un parterre de courtisans aplatis, le seigneur prend la parole pour justifier le malheureux destin réservé à son peuple. Pour son numéro de 2010, la fausse colère de Mohammed VI n’a pas dérogé à la règle. «L’Algérie va à l’encontre de la logique historique dans le dossier du Sahara occidental», a-t-il accusé, en soulignant – à l’endroit de millions de Marocains qui vivent dans des conditions dramatiques – que son pays «reste attaché à sa souveraineté sur le Sahara occidental et ne cédera aucun pouce de son territoire». Bien malin qui saura déchiffrer les intentions du roi quand il parle de cette curieuse «logique historique». La question de la colonisation du Sahara occidental est inscrite, depuis plus de trente-cinq ans, dans l’agenda de l’Organisation des Nations unies. Elle est soumise à ce qu’on appelle
    communément la légalité internationale. L’ONU et son Conseil de sécurité, habilités à se prononcer en toute crédibilité sur ce sujet, prônent depuis longtemps l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Les résolutions onusiennes produites dans ce sens qualifient clairement la présence marocaine sur ce territoire de colonisation. L’Union africaine, dont le Polisario est membre à part entière, est intimement convaincue du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Toutes les autres organisations régionales et des dizaines de pays reconnaissent le Polisario et le considèrent comme le seul  représentant légitime du peuple sahraoui. Parmi les ONG et l’opinion publique internationales, le courant favorable au Polisario est largement majoritaire. Voilà la seule logique qui pourrait résoudre durablement la question du Sahara occidental. A la lumière de toutes ces constantes, on se rend vite compte que le discours royal est destiné exclusivement à la consommation intérieure. Il n’a aucune autre explication. La manœuvre de notre voisin le roi, comme toutes les précédentes, est manifestement grossière. Tôt ou tard, le peuple du Sahara occidental s’offrira le droit de se prononcer souverainement sur son destin, car nul ne peut dominer la volonté d’un peuple. Les vaines intrigues du Makhzen retardent seulement les bienfaits de l’intégration maghrébine dont le peuple marocain a grandement besoin par ces temps de crise. Il est vrai aussi que les intérêts du Makhzen et ceux du peuple marocain ne sont jamais les mêmes. 
    La Tribune Online, 1/8/2010
  • Notre voisin le roi

    Le Makhzen s’embourbe. Pas de doute là-dessus. A chaque fois que notre voisin le roi met l’Algérie dans le box des accusés, c’est que le Maroc profond bouillonne. C’est presque automatique. Au fil des ans, tous les observateurs ont fini par relever cette constante concomitance entre les déclarations «sulfureuses», cruellement anti-algériennes, de Sa Majesté et les crises successives qui affectent le régime marocain. Même les populations du royaume, assujetties à la volonté d’un Makhzen moyenâgeux, savent que les sorties tonitruantes de la famille régnante servent toujours à étouffer leurs protestations et à masquer leur quête légitime d’émancipation sociale. Du temps de Hassan II comme aujourd’hui avec M6, l’exercice –au risque d’ennuyer les sujets de Djalalatouhou – reste inchangé. Le même rituel est scrupuleusement respecté. A l’occasion de la fête du trône, devant un parterre de courtisans aplatis, le seigneur prend la parole pour justifier le malheureux destin réservé à son peuple. Pour son numéro de 2010, la fausse colère de Mohammed VI n’a pas dérogé à la règle. «L’Algérie va à l’encontre de la logique historique dans le dossier du Sahara occidental», a-t-il accusé, en soulignant – à l’endroit de millions de Marocains qui vivent dans des conditions dramatiques – que son pays «reste attaché à sa souveraineté sur le Sahara occidental et ne cédera aucun pouce de son territoire». Bien malin qui saura déchiffrer les intentions du roi quand il parle de cette curieuse «logique historique». La question de la colonisation du Sahara occidental est inscrite, depuis plus de trente-cinq ans, dans l’agenda de l’Organisation des Nations unies. Elle est soumise à ce qu’on appelle
    communément la légalité internationale. L’ONU et son Conseil de sécurité, habilités à se prononcer en toute crédibilité sur ce sujet, prônent depuis longtemps l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Les résolutions onusiennes produites dans ce sens qualifient clairement la présence marocaine sur ce territoire de colonisation. L’Union africaine, dont le Polisario est membre à part entière, est intimement convaincue du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Toutes les autres organisations régionales et des dizaines de pays reconnaissent le Polisario et le considèrent comme le seul  représentant légitime du peuple sahraoui. Parmi les ONG et l’opinion publique internationales, le courant favorable au Polisario est largement majoritaire. Voilà la seule logique qui pourrait résoudre durablement la question du Sahara occidental. A la lumière de toutes ces constantes, on se rend vite compte que le discours royal est destiné exclusivement à la consommation intérieure. Il n’a aucune autre explication. La manœuvre de notre voisin le roi, comme toutes les précédentes, est manifestement grossière. Tôt ou tard, le peuple du Sahara occidental s’offrira le droit de se prononcer souverainement sur son destin, car nul ne peut dominer la volonté d’un peuple. Les vaines intrigues du Makhzen retardent seulement les bienfaits de l’intégration maghrébine dont le peuple marocain a grandement besoin par ces temps de crise. Il est vrai aussi que les intérêts du Makhzen et ceux du peuple marocain ne sont jamais les mêmes. 
    La Tribune Online, 1/8/2010
  • Algérie-France: la glaciation politique

    par Kharroubi Habib
    Depuis l’élection en 2007 de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République française, le climat des relations politiques et diplomatiques entre l’Algérie et la France n’a cessé de se dégrader. Une réalité que les officiels des deux Etats tentent de relativiser sans convaincre.
    Les frictions algéro-françaises n’ont pas démarré avec l’arrivée du successeur de Jacques Chirac. Des affaires qui fâchent entre les deux pays, ce n’est pas ce qui a manqué quand Chirac présidait aux destinées de la France. Sauf qu’il a été patent que celui-ci s’est refusé à rechercher la confrontation brutale avec l’Algérie et ses dirigeants.
    Ce n’est pas à l’évidence l’état d’esprit qui anime son successeur sur ce registre. Tout est prétexte en effet à Nicolas Sarkozy pour engager le fer avec l’Algérie. La toute derrière preuve de sa volonté d’agir ainsi a été fournie par les agissements de la France au Sahel, qui ont sérieusement nui aux efforts de l’Algérie à instaurer une coopération entre les pays de la région au plan de la lutte antiterroriste.
    Ce que faisant, la France sarkozyste vise ainsi à empêcher toute forme de leadership présupposé auquel l’Algérie prétendrait sur la région, au prétexte de cette coopération sécuritaire régionale. En agissant de la sorte, il est clair que Paris n’a fait qu’envenimer le climat politique des relations algéro-françaises. La mésentente entre les deux Etats ne peut plus être désormais masquée par les propos diplomatiques lénifiants distillés des deux rives de la Méditerranée.
    Entre Chirac et Bouteflika, il y a eu des points d’ancrage qui leur ont permis d’opérer un rapprochement entre leurs deux pays et à mettre un peu de chaleur dans les relations de ceux-ci, malgré l’existence de sujets à divergence entre eux. Cela a été possible parce que les deux présidents partageaient des visions proches sur nombre de dossiers de politique internationale. Une convergence qu’ils ont cherché à renforcer sous la forme d’un partenariat politique au contour d’alliance. Le projet n’a pas abouti pour cause d’oppositions freinantes à sa réalisation dans les deux pays.
    En France, celle de Nicolas Sarkozy ne fut pas la moins franche et déterminée. En tant que président de la République, il n’a en rien changé sur la question. D’autant que les changements qu’il a imprimés à la politique française sur la scène internationale font désormais apparaître que les positions à ce niveau de l’Algérie et de la France sont systématiquement antagonistes. Ce qui, pour les autorités algériennes, justifie le soupçon qu’elles cultivent d’une France sarkozienne menant une politique délibérée d’isolement de l’Algérie, notamment aux plans méditerranéen et sahélo-africain.
    Ce serait pécher par excès d’optimisme de penser que, dans ces conditions, les relations politiques et diplomatiques entre l’Algérie et la France peuvent connaître une embellie durable à court terme. Pragmatiques pourtant, les deux Etats entretiennent des relations économiques et commerciales nettement plus étroites que le laisse penser l’état conflictuel de leurs rapports politiques. Une réalité qui ne dérange nullement les activistes qui, dans les deux bords de la Méditerranée, militent pour la confrontation politique entre les deux Etats. 
  • Du Pain sur la planche pour l’Envoyé Spécial de l’ONU, Christopher Ross

    Sahara Occidental: Le Maroc «attise le feu de la guerre»
    Par Yazid Alilat
    Le Front Polisario a, une nouvelle fois hier samedi, appelé les Nations unies à faire respecter la légalité internationale et les résolutions de son Conseil de sécurité dans le dossier de décolonisation au Sahara Occidental.
    Les autorités sahraouies, réagissant au discours du roi Mohammed VI, qui a confirmé la volonté du Maroc d’occuper indéfiniment ce territoire, de spolier de sa liberté le peuple sahraoui et d’ignorer les résolutions pertinentes des Nations unies, estiment que le Maroc n’a «aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale». Dans un communiqué du ministère sahraoui de l’Information, les autorités de la RASD relèvent que «le discours (du roi du Maroc) consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans». Un discours, prononcé à l’occasion du 11e anniversaire de l’accession de Mohammed VI au trône alaouite, qui est de nature, ajoute la même source, à «attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région». Bien plus, les autorités sahraouies déplorent, une fois de plus, «la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’Homme» par la puissance occupante, le Maroc.
    Le monarque marocain avait, dans son discours vendredi, réaffirmé que le Maroc est toujours décidé à s’approprier le territoire du Sahara Occidental. «En tout état de cause, le Maroc continuera à défendre sa souveraineté, son unité nationale et son intégrité territoriale, avec la détermination de ne pas renoncer au moindre pouce de son Sahara», a martelé le souverain marocain, qui a une nouvelle fois mis en avant la proposition d’une large autonomie dans ce territoire qu’il a présenté aux négociations de Manhasset avec le Front Polisario.
    En fait, le Maroc et le Front Polisario n’ont pas totalement mis un terme à ces négociations, qui patinent terriblement du fait de l’intransigeance du palais royal à ne prendre en considération dans ces discussions que sa proposition, refusant d’envisager la proposition sahraouie, soutenu par la communauté internationale, pour un large référendum au Sahara Occidental.
    Dérapages du roi
    Dans son discours de la fête du Trône, le roi du Maroc a même accusé, dans un accès de délire, «l’Algérie (…) de contrarier la logique de l’Histoire, de la géographie, de la légitimité et de la légalité au sujet du Sahara marocain», et de l’appeler à renoncer «à ses manœuvres désespérées visant vainement à torpiller la dynamique enclenchée par (…) l’initiative d’autonomie pour nos provinces du Sud».
    Pas question ainsi pour le Maroc, fort du soutien «intéressé» de quelques membres du Conseil de sécurité de l’ONU, d’ouvrir la voie à un règlement négocié, pacifique et démocratique à ce dernier dossier de décolonisation non seulement en Afrique, mais dans le monde.
    Le gouvernement sahraoui a, par ailleurs, rappelé dans son communiqué que «les résolutions de la légalité internationale sont claires vis-à-vis de la question du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique, et dont la solution réside dans l’application du principe d’autodétermination et du respect des frontières héritées du colonialisme».
    Les autorités sahraouies ont, d’autre part, appelé le gouvernement marocain à assumer «sa responsabilité quant aux conséquences de cette attitude» de refuser le droit au peuple du Sahara Occidental d’exprimer librement ses choix pour son avenir politique, malgré toutes les résolutions de l’ONU sur ce sujet depuis le cessez-le-feu en 1991. Bien plus, le discours du monarque marocain sur la persistance de l’occupation de ce territoire par le Maroc a, une fois encore, obligé les autorités sahraouies à appeler l’ONU pour qu’elle «accélère sa mission de décolonisation au Sahara Occidental», et de permettre au peuple sahraoui «d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance».
    Du pain sur la planche pour M. Ross
    Le même communiqué du gouvernement sahraoui demande également aux Nations unies «de faire pression sur le gouvernement marocain pour l’amener à respecter la légalité internationale et cesser ses violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental». La réaction des autorités de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) est, par rapport au discours étonnant d’agressivité du monarque marocain, claire et logique : elle en appelle, une fois encore, à l’arbitrage et à l’autorité morale des Nations unies pour faire cesser le cauchemar de l’occupation injuste et contraire aux droits humains du Sahara Occidental, et de mettre en œuvre rapidement les conditions d’organisation d’un véritable référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. Personne n’est gagnant dans la persistance de ce conflit, encore plus le Maroc qui reste, au regard de la légalité internationale, l’agresseur et l’occupant, que les textes de l’ONU qualifient comme puissance coloniale.
    Pour autant, le discours de Mohammed VI jette enfin un sérieux doute sur la volonté du Maroc de coopérer réellement avec l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, du moment que Rabat ferme définitivement toutes les issues aux négociations de Manhasset, officiellement encore en cours, en ne cautionnant que sa proposition d’une large autonomie dans ce territoire. L’avenir de ces discussions est mal engagé, et M.Christopher Ross aura bien du mal à travailler ave le palais royal sur cette question.