Mois : août 2010

  • La Marche Verte était une idée de Kadhafi

    Kadhafi et ses compagnons appartiennent à ce que l’on a appelé en Libye, à cette époque,  » la génération Sawt Al3arab, du nom de la radio panarabe égyptienne. En 1972 El Kadhafi a appelé à une « marche verte » vers l’Egypte pour forcer l’Egypte à s’unir avec la Libye après plusieurs tentatives d’union panarabes. 20 à 30.000 véhicules ont prit la route vers l’Egypte brandissant des milliers de drapeaux libyens verts (d’où la marche verte!!!), ces véhicules ont été arrêtés à la frontière égyptienne et interdits de rentrer en Egypte! Après cet épisode El Kadhafi est devenu l’ennemi de El Sadate.
    En Libye le journal officiel du pays s’appelle « Al Zahf Al Akhdar » (Marche Verte) en hommage à cette opération.
    Trois ans lus tard, agacé par les tentatives de coup d’Etat de 1972 et 1973 Hassan II avait besoin d’un geste fort comme symbole de réconciliation nationale. L’épisode libyo-égyptien l’a inspiré et ordonna une « marche verte » pour forcer la colonisation du Sahara Occidental. L’annexion des terres du Sahara encore sous domination espagnole sera l’enjeu prioritaire de la politique intérieure et donc aussi extérieure du Maroc. L’unité se fera au Sahara. Une unité autour d’un guide.
    Le nom de « Marche Verte » a été inventé par Kadhafi et repris par la propagande makhzénienne pour designer une opération expansionniste coloniale visant à s’approprier d’un territoire qui représentant un intérêt de taille et pas seulement pour le Maroc. Le Sahara occidental suscite les convoitises de ses voisins dans cette région où déjà les occidentaux exploitent des gisements de phosphates. Le Maroc lui est dépourvu de pétrole mais c’est le premier exportateur de phosphate. Ainsi Hassan II fera d’une pierre deux coups : Le consensus des partis politiques et le redressement économique grâce aux ressources naturelles du Sahara Occidental. Seulement il avait oublié que ce territoire était protégé par ses habitants et ils étaient prêts à se sacrifier pour le défendre.
  • Le Sahel et les tentations de la France: Kouchner modère ses chefs

    Par Salem Ferdi 
    Ne vous attendez pas à ce que l’on envoie nos légionnaires ou nos soldats sauter dans le désert avec des parachutes bleu-blanc-rouge!». Dans un entretien publié par le journal Le Parisien, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, modère les propos assez guerriers des deux têtes de l’exécutif français.
    Jusque-là, le ton des responsables français, qui ont tenu deux conseils de sécurité et de défense en une semaine, était plutôt martial. Le président français, Nicolas Sarkozy, avait en effet évoqué des représailles contre l’Aqmi. «Le crime ne sera pas impuni», tandis que son Premier ministre, François Fillon, soulignait que la «France était en guerre contre Al-Qaïda». Entre la déclaration de guerre et l’envoi de troupes pour ferrailler directement contre les terroristes de l’Aqmi, il n’y a qu’un pas… Le raid franco-mauritanien au nord du Mali ne serait ainsi que l’inauguration d’une présence militaire plus soutenue. L’agenda politique intérieur d’un président français en quête de rétablissement d’une popularité en chute libre pouvait en effet donner lieu à des actions «à la Bush». Sauf que le terrain n’est pas le même. Bush s’est attaqué à des Etats et a contribué à fabriquer le terrorisme, la France n’a pas d’Etat à attaquer.
    Dans la vaste étendue sahélienne, les groupes de l’Aqmi – dont l’effectif se situerait entre 200 et 250 – ne sont qu’un des acteurs gris parmi d’autres. Une intrusion française ouverte serait totalement contreproductive et servirait, comme l’action de Bush ailleurs, de machine à recruter des terroristes. L’Algérie, on le sait, est hostile à une intervention extérieure et estime qu’il revient aux seuls Etats de la région d’assurer la sécurité du Sahel.
    Les «spécialistes» français et «l’hégémonie» algérienne
    Dans le discours des «spécialistes» français, cette insistance de l’Algérie à limiter le champ des interventions étrangères est présentée comme une volonté d’assurer une «hégémonie» sur la région. En réalité – on l’a suffisamment vu –, la France est très influente dans la région et peut, en mésusant de cette influence – perturber les efforts de coordination qui sont laborieusement mis en œuvre. En tout état de cause, le traitement des questions de sécurité dans le Sahel, qui ne se limitent pas à l’Aqmi, n’est pas une affaire de raid et encore moins d’une équipée consistant à parachuter des groupes de légionnaires.
    Les propos de Kouchner, intervenant après une tournée au Sahel où il s’agissait notamment de calmer la colère des Maliens, traités dans l’affaire du raid comme des «mouchards» potentiels de l’Aqmi, paraissent comme une prise en compte de la réalité du terrain. «Notre plan, c’est d’abord de renforcer nos défenses, de dire aux Français qui résident en Mauritanie, au Niger et au Mali d’éviter les zones dangereuses bien répertoriées, d’être très prudents (…), de sécuriser nos ambassades et nos antennes diplomatiques mais aussi nos lycées et nos centres culturels».
    Le ministre français donne ainsi un contenu plus «classique» de la lutte contre l’Aqmi. «Nous allons poursuivre et renforcer notre lutte contre l’Aqmi. Nos militaires forment déjà des forces d’intervention locales, mais cela ne peut se faire qu’avec le soutien – et a fortiori l’accord – des gouvernements locaux».
    Paris n’aime pas la vision sahélienne stricte d’Alger
    Bernard Kouchner donne cependant une image de toute évidence démesurée de ce que représente réellement l’Aqmi au Sahel. «Le danger est réel, Al-Qaïda au Maghreb islamique se nourrit de la pauvreté, de la misère. Elle a recruté des gens qui viennent du monde entier : on dit qu’il y a des Afghans dans ses rangs, des Yéménites, des militants qui viennent d’Afrique noire. Et elle sous-traite à des criminels locaux certaines de ses actions, comme les enlèvements. Oui, c’est inquiétant», juge-t-il.
    Le «on dit» dans la bouche d’un responsable officiel a quelque chose d’étonnant, mais il est compréhensible que la France, qui a d’importants intérêts économiques dans le Sahel, s’inquiète de voir ses citoyens menacés dans la région. Sans évoquer la quête d’hégémonie régionale que prêtent les spécialistes français à l’Algérie, le ministre français s’en prend de facto à l’approche algérienne qui entend limiter strictement l’action antiterroriste aux seuls pays de la région du Sahel.
    «Il est essentiel qu’il y ait une collaboration plus étroite entre les pays de la région. Car il n’y a pas que le Niger, la Mauritanie et le Mali. Il y a aussi l’Algérie, le Maroc, la Libye, et même le sud de la Tunisie à être plus ou moins concernés par la situation. Les terroristes jouent là-dessus, ils se fichent pas mal des frontières qu’ils franchissent allégrement. Nous parlons d’une zone grande comme cinq ou six fois la France. Il y a des progrès à faire dans la mutualisation des moyens».
    A l’évidence, la présumée tentation «hégémonique» de l’Algérie n’en finira pas de se heurter, même à fleurets mouchetés, à la volonté de «supervision» française. 
    Le Quotidien dOran, 2/8/2010
  • Attaque contre Al Qaida : Flagrant délit de mensonge

    Le dernier communiqué du GSPC évoque l’existence de contacts entre Paris et les terroristes du Sahel : Flagrant délit de mensonge
    Sale temps pour le président français, Nicolas Sarkozy. Alors qu’il n’a eu de cesse de soutenir que les autorités françaises n’ont jamais pu établir de contacts avec les terroristes du GSPC qui détenaient l’otage français Michel Germaneau, voilà que l’émir national de cette organisation criminelle vient de le démentir. Dans un communiqué mis en ligne sur un site islamiste et repris par la chaîne Al Jazeera, Abdelmalek Droudkal, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, parle de  » l’existence de contacts entre les terroristes qui détenaient l’otage français et le gouvernement français « . La même source, que nous n’avons aucune raison de démentir, attendu que ses déclarations viennent corroborer le scénario que notre journal a défendu depuis le début, précise que  » les négociations avaient toutes les chances d’aboutir, lorsque la France a décidé de nous poignarder dans le dos en lançant son attaque « .
    Le président Sarkozy, est-il besoin de le rappeler, a toujours soutenu l’inverse, se désolant que la France n’ait jamais réussi à établir le contact avec les ravisseurs de Michel Germaneau. Il est, dès lors, pris en flagrant délit de mensonge. Cela paraît d’autant plus plausible que la France, quand elle avait cherché à sauver coûte que coûte son espion otage, Pierre Camatte, n’avait trouvé aucun mal à prendre langue avec les ravisseurs, ni à faire pression sur Bamako, pour qu’elle libère quatre dangereux criminels, deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé, et encore moins à payer discrètement une rançon. Ce n’est pas tout. Des sources sécuritaires dignes de foi soulignent que,  » sans le moindre doute, c’est le même groupe qui a détenu les deux espions français « . Paris connaît donc fort bien Abdelhamid Abou Zeïd, de son vrai nom Hamadou Abid, et n’ignore rien des moyens de prendre langue avec lui. Il faut donc croire, comme nous l’avons déjà souligné dans de précédentes éditions, que la France a très certainement sacrifié son second otage, dans le but de se procurer un alibi en béton, mais embêtant aussi, pour intervenir militairement dans la bande sahélo saharienne et s’y installer durablement.
    La  » France à fric  » réactivée !
    La France, qui n’a jamais cessé de caresser le rêve de se réapproprier ses anciennes colonies africaines, a franchi un pas important en faisant défiler des  » troupes  » de plus d’une dizaine de pays africains sur les Champs Elysées, le jour de la fête nationale de ce pays. Cette action, intervenue à peine quelques jours avant l’entrée au Mali (sans le consentement du président malien, Amadou Toumani Touré, communément appelé ATT), a remis sur les devants de la scène politico médiatique le fameux et tristement célèbre concept de  » Françafrique « , pour ne pas dire  » France à fric « .
    S’il fallait d’autres éléments tendant à accréditer une pareille thèse, signalons que le président français n’en démord toujours pas. Il a réuni ce samedi, et pour la seconde fois, son conseil pour la sécurité et la défense, annonçant des  » représailles « , ce qui sous-entend clairement des actions militaires quelque part dans la zone sahélo saharienne. Ce n’est pas tout. Des sources vont encore plus loin en présumant que le raid, mené de concert par les troupes françaises et mauritaniennes en territoire malien, était peut-être une mise en scène.
    Un scénario digne des films de série B
    Il est en effet très difficile de surprendre des terroristes ou des contrebandier avec cette déconcertante facilité. Dans ces régions, pour un œil et une oreille exercés, il est possible de sentir et de voir l’approche de quelqu’un à des dizaines de kilomètres. Sachant, par ailleurs, que la zone est tout aussi plate que désertique, comment se fait-il que quatre prétendus criminels aient réussi à prendre la fuite. Il eut été si simple de les poursuivre tout en demandant une couverture aérienne, qui n’était pas censée se trouver bien loin, pour les mettre hors d’état de nuire en un temps record. Plus accablant encore : nos sources pensent qu’il pourrait s’agir de prisonniers que la Mauritanie a  » libérés « , le temps de monter cette macabre mise en scène. Nos sources, à l’appui de cette thèse, révèlent que parmi les six personnes assassinées figurerait l’émissaire qui a servi de lien entre la France et le groupe terroriste d’Abou Zeïd, un potentiel témoin gênant qui devait donc être  » supprimé « , avant qu’il ne se mette à table.
    Sarkozy, qui semble avoir opté pour cette voie périlleuse, voire suicidaire, pour faire diversion par rapport aux scandales financiers dans lesquels il semble être empêtré jusqu’au cou, ignore-t-il donc que la meilleure manière de  » légitimer  » le terrorisme, le rendre  » sympathique  » aux yeux des populations et provoquer des vagues d’adhésions, consiste à aller vers des interventions étrangères. Les cas afghan et irakien renseignent assez sur la véracité de cette analyse. C’est la raison pour laquelle Washington, par la voix de sa sous-secrétaire d’Etat chargée du Maghreb et Moyen-Orient, Janet Sanderson, a publiquement désavoué la France, en refusant toute ingérence étrangère dans le Sahel, allant carrément jusqu’à aligner sa position sur celle de l’Algérie, en indiquant, notamment, qu’il n’existe aucun lien entre le GSPC et Al Qaïda.
    Des attentats au cœur de Paris, c’est possible !
    Or, dans le cas (hélas de plus en plus probable) où la France intervient militairement dans la région, le risque est grand de voir le GSPC, pourtant allié du grand banditisme et versant sans mesure dans le crime organisé, se transformer réellement en Al Qaïda, comme le souhaitent tous ceux qui caressent le rêve de prendre le contrôle de la zone sahélo saharienne, d’en piller impunément les richesses naturelles et d’y réduire l’influence grandissante de la Chine. Depuis la maladresse française, déjà, l’on nous annonce qu’un groupe de touaregs, des jeunes en majorité, a décidé de rejoindre les rangs du GSPC. Mais le président français ne mesure certainement pas l’ampleur des dégâts qu’il est en train d’occasionner à toute cette région. A moins que tous ces dégâts n’aient été volontairement provoqués.
    Ce que Sarkozy ignore, par contre, c’est que de nombreux réseaux dormants du GSPC existent encore en Europe, depuis l’époque où le Vieux Continent était le sanctuaire de ces tueurs, sous le fallacieux prétexte de la défense de la liberté et de la démocratie. Le GSPC, disons-le tout net, dispose des moyens humains, matériels et financiers pour commettre des attentats en France métropolitaine, aussi spectaculaires que ceux commis par le GIA durant l’été 1995. Certes, le Plan vigipirate a été renforcé, passant à l’alerte rouge, mais ceci pourrait s’avérer insuffisant, puisque la plupart des éléments qui composent ces réseaux dormants sont inconnus de la police française, mais aussi d’Interpol. Mieux, parce que l’été est la saison propice aux déplacements n’éveillant pas les soupçons, des cellules activant dans d’autres pays, l’Espagne notamment, pourraient être sollicitées pour venir commettre des attentats. Le GSPC y gagnerait, notamment, la considération de Ben Laden et d’accéder au droit de se  » labelliser  » Al Qaïda avec la  » bénédiction  » de son fondateur. Paris, qui a toutes les raisons de retenir son souffle et se tenir le ventre, n’a rien trouvé de mieux que d’émettre un  » bulletin d’alerte  » prévenant tous ses ressortissants, notamment ceux présents dans le Sahel et le Sahara, de limiter au maximum leurs déplacements et de se montrer très vigilants. Ce bulletin a tout juste ignoré de signaler une chose capitale : la vie des Français vient d’être mise en danger à cause des agissements de leur… président !
    La Tribune des Lecteurs, 2/8/2010
  • L’Edito de Aïssa Khelladi : Le temps d’avoir raison

    Le roi du Maroc s’en prend à nouveau à l’Algérie. Il est dans son rôle : qui mieux que le voisin algérien pour servir d’ennemi, de menace extérieure contre son intégrité territoriale, d’exutoire pour un peuple censé vivre au paradis d’un pays émergent mais dont le PIB continue à être le plus faible du Maghreb ? Alger n’entend apparemment pas répondre à cette énième agression verbale. A quoi bon, en effet, cautionner un ton belliqueux par un autre ton belliqueux ? Se défendre d’une accusation au risque de la justifier ? Le soutien de l’Algérie pour un référendum au Sahara occidental n’est pas un secret, mais une position officielle et pleinement assumée. Pour autant, les rapports entre les deux pays peuvent et doivent s’épanouir malgré cette grande divergence. C’est le sens même du message envoyé par Bouteflika à Mohammed VI, à l’occasion de la fête du trône. Le président algérien s’engage à œuvrer au rapprochement, le roi réclame le reniement et ne conçoit de rapprochement que dans l’alignement à ses thèses. Cette intransigeance lui sert naturellement pour continuer à gouverner son peuple par la peur d’un voisin diabolisé à l’extrême. La publication par l’organe marocain Tel Quel, et repris par un journal algérien, d’un document de wikileaks transcrivant un entretien qui a eu lieu en 1975 entre Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères, et son homologue américain Kissinger, est censée nourrir cette diabolisation, en faisant de la question sahraouie une obsession de nos dirigeants. Ainsi, la défense d’un principe anticolonial, en droite ligne de l’histoire algérienne elle-même, est transformée en fantasme par des gouvernants sans scrupules, qui n’ont de principe que l’absence de tout principe. Mais tout cela n’aurait pas grande importance pour l’Algérie, car le Maroc n’est une préoccupation politique que par son voisinage géographique. Nous sommes condamnés à supporter leurs dirigeants de ce fait. Plus inquiétants sont ceux qui veulent profiter de cette situation, en l’alimentant sans cesse, pour espérer ramener l’Algérie dans leur giron. A cet égard, l’annexion du Sahara occidental ne fut pas une décision marocaine, mais une décision qui utilise le Maroc et qui vise l’Algérie. C’est une carte entre les mains de ceux qui veulent exercer influence et domination dans la région. Il est inutile de vouloir régler le problème du Sahara par le recours aux bons sentiments et à la légalité internationale. Ce n’est pas pour rien que le problème dure depuis presque quarante ans. Mais la défense des principes finit toujours par triompher. En continuant à défendre le droit des Sahraouis à disposer d’eux-mêmes, l’Algérie défend une cause juste et le temps lui donnera raison.
    Les Débats, 2/8/2010 
  • La Marche Verte était une idée de Kadhafi

    Kadhafi et ses compagnons appartiennent à ce que l’on a appelé en Libye, à cette époque,  » la génération Sawt Al3arab, du nom de la radio panarabe égyptienne. En 1972 El Kadhafi a appelé à une « marche verte » vers l’Egypte pour forcer l’Egypte à s’unir avec la Libye après plusieurs tentatives d’union panarabes. 20 à 30.000 véhicules ont prit la route vers l’Egypte brandissant des milliers de drapeaux libyens verts (d’où la marche verte!!!), ces véhicules ont été arrêtés à la frontière égyptienne et interdits de rentrer en Egypte! Après cet épisode El Kadhafi est devenu l’ennemi de El Sadate.
    En Libye le journal officiel du pays s’appelle « Al Zahf Al Akhdar » (Marche Verte) en hommage à cette opération.
    Trois ans lus tard, agacé par les tentatives de coup d’Etat de 1972 et 1973 Hassan II avait besoin d’un geste fort comme symbole de réconciliation nationale. L’épisode libyo-égyptien l’a inspiré et ordonna une « marche verte » pour forcer la colonisation du Sahara Occidental. L’annexion des terres du Sahara encore sous domination espagnole sera l’enjeu prioritaire de la politique intérieure et donc aussi extérieure du Maroc. L’unité se fera au Sahara. Une unité autour d’un guide.
    Le nom de « Marche Verte » a été inventé par Kadhafi et repris par la propagande makhzénienne pour designer une opération expansionniste coloniale visant à s’approprier d’un territoire qui représentant un intérêt de taille et pas seulement pour le Maroc. Le Sahara occidental suscite les convoitises de ses voisins dans cette région où déjà les occidentaux exploitent des gisements de phosphates. Le Maroc lui est dépourvu de pétrole mais c’est le premier exportateur de phosphate. Ainsi Hassan II fera d’une pierre deux coups : Le consensus des partis politiques et le redressement économique grâce aux ressources naturelles du Sahara Occidental. Seulement il avait oublié que ce territoire était protégé par ses habitants et ils étaient prêts à se sacrifier pour le défendre.
  • Le double jeu du Maroc

    Malgré l’insistance de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU M. Christopher Ross, pour un approfondissement des discussions, le Maroc a persévéré dans son intransigeance au mépris des résolutions du Conseil de sécurité appelant pour une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Les pourparlers de West Chester (New-York), n’ont pratiquement abouti à rien, les tergiversations du Maroc, dénotent une fois de plus la mauvaise foi des marocains dans l’aboutissement des négociations, en déclarant cette fois-ci, que le référendum d’auto-détermination est ‘inapplicable », alors que l’ONU supervise sa mise en application depuis 1991 avec l’implication du Royaume Chérifien, suite à un accord conclu entre les deux parties et de ce point de vue, le Maroc reconnaît de facto, qu’il s’agit d’un problème de décolonisation et rien d’autre. Et pour preuve le statut du Sahara Occidental à l’ONU est perçu juridiquement comme étant un territoire non autonome et non résolu suite à un problème de décolonisation, les choses sont très claires et ne souffrent d’aucune ambiguïté. En 2004, le processus d’identification a bien eu lieu et les documents sont archivés aux Nations unies, d’où la participation active du Maroc au processus d’auto-détermination, alors pourquoi ce revirement si ce n’est que les autorités marocaines ont vite déchanté, car ils avaient compris que l’auto-détermination allait être proclamée haut et fort. La dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, (1871) demande aux deux parties de « poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui pourvoie à l’autodétermination du peuple sahraoui, mais le Maroc se dérobe comme toujours, cherchant à chaque fois un prétexte pour détourner l’opinion publique de la gravité de la situation qui prévaut dans les territoires occupés et se soustraire de ses devoirs envers la communauté internationale. La garantie du succès des négociations entre le Maroc et le Front Polisario sur l’avenir du Sahara Occidental reste tributaire bien entendu, de l’établissement d’un climat de confiance entre les deux parties, sans cela tout le processus est voué à l’échec. Cependant, il y a urgence sur un autre dossier qui ne manque d’importance, c’est celui des droits de l’homme et la nécessité de trouver un mécanisme pour leur supervision, et pour ce faire, il est impérieux de créer un climat propice engageant le Maroc à libérer tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons du royaume, de respecter les libertés dans les territoires occupés et la stricte observation des dispositions de l’accord de cessez-le-feu. Le Maroc persévère dans son intransigeance, mais jusqu’à quand ?
    Amara Mohamed
  • LE DISCOURS DU ROI MOHAMED VI : A haut risque pour la région et pour le Trône

    Le discours du Roi du Maroc, à l’occasion de la fête dite «Aïd El Ârch » de cette année a dévoilé les visés expansionnistes de la politique marocaine dans la région, et par la même occasion jeter sans le vouloir sur des vibrations à l’intérieur du Maroc. Des vibrations qui risquent de prendre de l’ampleur au sein d’une jeunesse diplômée livrée depuis des années à la précarité.Un discours qui cache le débordement par les conséquences des événements dans le territoire occupé du Sahara Occidental. Le Maroc semble entrer dans une période d’incertitudes. Sur fond d’une grave crise économique, la montée du mécontentement populaire qui verse du tonus à un islamisme et la percée des républicains accentuent considérablement un malaise apparent. Un discours royal qui pose plusieurs interrogations. Le trône est-il acculé au point de faire ou tenter de faire orienter l’opinion publique encore une fois vers le problème du Sahara Occidental en accusant encore une fois et à tord comme toujours l’Algérie d’être à l’origine du conflit ! Alors que depuis le début de l’année, le gouvernement marocain n’avait cessé de «revendiquer» l’ouverture de la frontière terrestre. Alors que ce verrouillage de la frontière, certes fait mal aux deux familles maghrébines, mais il demeure un acte de souveraineté Algérienne. Certainement ce discours de Aïd El Ârch est venu en conclusion de l’insatisfaction des appels du gouvernement marocain pour la réouverture de la frontière de ‘’Zoudj Fakou’’ comme elle est surnommée par la population algérienne, en riposte au nom du poste marocain qui demeure ainsi dire ‘’Zoudj Beghal’’ un nom crée par le colonialisme Français, pour désigner les deux peuples. Derrière ce discours royal, nous savons tous les Marocains maîtres dans la ‘’diversion’’, mais il convient de relever que l’hostilité développée envers l’Algérie confine dans ce discours à la paranoïa. Cependant cette diversion voulue, ne saurait atténuer, ni faire éclipser le climat d’incertitude qui est celui du Maroc depuis quelques années. Beaucoup d’informations et de rumeurs circulent au royaume du « commandeur des croyants ». Ainsi Mohamed VI serait malade. Jusqu’à quel degré de gravité cette maladie handicape le Roi du Maroc, au point où la montée en puissance du chef du gouvernement inquiète toute la population marocaine ? Le discours du Roi, a aussi confirmé qu’au Maroc, rien ne peut bouger, ni se faire hors du système, ou sans l’aval du Roi. Ce qui porte un mauvais coup à la pseudo-liberté d’expression existant au royaume chérifien. Un discours qui cache beaucoup de zones d’ombre surtout avec l’acuité de la crise, qui a plongé les citoyens marocains dans une misère absolue, le terrain est devenu fertile pour les militants Républicains, Démocrates et Islamistes qui animent des cercles partisans restreints où il est question de la chute du royaume, des injustices socio-économiques, de la corruption de l’appareil politique et de l’emprise étouffante du roi sur les symboles de l’Islam. Le pas psychologique de la contestation est franchi pour un mouvement islamiste qui s’organise durablement dans l’ombre. Prise en compte sérieusement dans la disposition de l’opposition dans le paysage politique marocain. Le mouvement islamiste, inspiré par les exemples algérien et tunisien, est devenu une entité politique incontournable dont le roi s’est toujours méfié, en utilisant chaque fois le problème du Sahara et l’accusation de l’Algérie comme un bouclier, qui fait retarder l’explosion populaire au Maroc. Dans tous ça, nous les Maghrébins, nous devrons penser à l’unification de ce grand Maghreb, à liquider le problème du Sahara par l’autodétermination de sa population, une fois pour toute et à bannir à tous jamais les frontières. Et surtout à éradiquer le fléau de la drogue, en emboîtant le pas à la Malaisie, l’Indonésie le Thaïlande, la Chine, l’Arabie Saoudite en instaurant la peine de mort avec exécution immédiat après jugement des trafiquants de cette drogue, dont le Maroc oriental est le plus grand producteur. Et c’est à partir de là que commence le vrai discours de la construction du grand Maghreb Arabe Uni, que devraient adopter les cinq de l’UMA. 
    Ibn Khaldoun
    Réflexions, 1/8/2010
  • Deuxième université d’été des cadres sahraouis 500 cadres y prendront part

    La seconde université d’été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) sera organisée à Boumerdès du 3 au 31 de ce mois et regroupera 500 participants. La cérémonie d’ouverture officielle des travaux de ladite université se fera demain à l’Institut algérien de pétrole (IAP) de Boumerdès. Les participants aborderont, durant les ateliers, plusieurs thèmes, notamment ceux relatifs aux questions géostratégiques internationales, a-t-on indiqué auprès du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS).Cette seconde université d’été accueillera, pareillement, 150 enfants sahraouis. En sus, il a été annoncé, pour rappel, l’accueil d’environ mille (1000) enfants sahraouis dans les colonies de vacances dans le nord du pays. Cette seconde édition, faut-il le préciser, sera marquée par la participation des militants et cadres sahraouis en provenance des territoires occupés du Sahara occidental, défiant ainsi l’autorité coloniale marocaine et sa répression quotidienne des délégations sahraouies à leur retour de l’étranger, entre autres d’Algérie. En effet, nul ne peut le nier, le constat se fait à chaque déplacement des militants sahraouis se rendant dans les camps de réfugiés de Tindouf pour visiter leurs familles ou tout simplement apporter leur soutien.La décision de prolonger jusqu’au 31 août, la seconde édition de l’université d’été de la jeunesse et des étudiants sahraouis, qui s’est tenu à Sidi Fredj (Alger) en fin de juillet dernier et celle d’accueillir davantage de militants, pour rappel, ont été prises suite à l’agression par les autorités marocaine de la 6e délégation, à leur retour chez eux, après avoir participé à l’université d’été de la jeunesse et des étudiants sahraouis.
    Le midi Libre, 2/8/2010

  • Kouchner : «On dit que…»

    Kouchner confirme qu’il n’est pas de la pâte des officiels ordinaires, et qu’il peut faire dans le style françafrique lorsque la situation l’exige.
    Par M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    «On», et c’est notoire, est connu pour être un pronom indéfini et… hypocrite. Ce qui fait que dans les milieux officiels, on l’évacue, il n’y a pratiquement pas cours et on l’évacue du langage. Pourtant, Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française, n’a pas hésité à y recourir dernièrement lors d’une interview accordée au journal français le Parisien. Kouchner confirme qu’il n’est pas de la pâte des officiels ordinaires, et qu’il peut faire dans le style françafrique lorsque la situation l’exige. Dans ses propos, Kouchner nous fit une révélation de taille. L’organisation de Droudkel «a recruté des gens qui viennent du monde entier, on dit qu’il y a des Afghans dans ses rangs, des Yéménites, des militants qui viennent d’Afrique noire. Et elle sous-traite à des criminels locaux certaines de ses actions comme les enlèvements», dit-il. Comme il aurait pu dire que les Afghans et les Yéménites ramenaient dans leurs bagages de l’opium et du Cat pour meubler l’oisiveté du Sahel. On ne sait pas si le bureau de recrutement de l’organisation terroriste a pu embaucher les interprètes nécessaires dans ces espaces désertiques dominés par l’analphabétisme. Les drôleries du ministre accréditent, mine de rien, l’existence d’un lien solide et permanent entre les kidnappeurs locaux et la Qaïda qui guerroie en Orient contre la présence militaire étrangère. Les Afghans et les Yéménites en ont-ils fini avec leurs problèmes chez eux pour venir de si loin se former au kidnapping dans le Sahel ? Même si le rapt s’avère une activité des plus lucratives ? Mais qui a vu ou entendu dire qu’un pauvre afghan égaré serait venu marauder à proximité des plates-bandes d’Areva ? Mme Janet Sanderson, sous-secrétaire d’Etat chargée du Maghreb et du Proche-Orient, qui fut au début de la décennie ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, ne pense pas du tout comme Kouchner. Elle, elle n’est pas convaincue que le terrorisme du Machrek et celui du Maghreb font un. L’organisation de Droudkel «est un mélange de groupes épars et divergents, et qui sont autonomes et indépendants d’El-Qaïda», dit-elle, sans s’appuyer sur le «on dit que…». Elle n’est peut-être pas née en Algérie, mais elle semble mieux au fait de nos réalités, pourrait-on dire. 
    Le Jeune Indépendant, 2/8/2010
  • Le double jeu du Maroc

    Malgré l’insistance de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU M. Christopher Ross, pour un approfondissement des discussions, le Maroc a persévéré dans son intransigeance au mépris des résolutions du Conseil de sécurité appelant pour une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Les pourparlers de West Chester (New-York), n’ont pratiquement abouti à rien, les tergiversations du Maroc, dénotent une fois de plus la mauvaise foi des marocains dans l’aboutissement des négociations, en déclarant cette fois-ci, que le référendum d’auto-détermination est ‘inapplicable », alors que l’ONU supervise sa mise en application depuis 1991 avec l’implication du Royaume Chérifien, suite à un accord conclu entre les deux parties et de ce point de vue, le Maroc reconnaît de facto, qu’il s’agit d’un problème de décolonisation et rien d’autre. Et pour preuve le statut du Sahara Occidental à l’ONU est perçu juridiquement comme étant un territoire non autonome et non résolu suite à un problème de décolonisation, les choses sont très claires et ne souffrent d’aucune ambiguïté. En 2004, le processus d’identification a bien eu lieu et les documents sont archivés aux Nations unies, d’où la participation active du Maroc au processus d’auto-détermination, alors pourquoi ce revirement si ce n’est que les autorités marocaines ont vite déchanté, car ils avaient compris que l’auto-détermination allait être proclamée haut et fort. La dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, (1871) demande aux deux parties de « poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui pourvoie à l’autodétermination du peuple sahraoui, mais le Maroc se dérobe comme toujours, cherchant à chaque fois un prétexte pour détourner l’opinion publique de la gravité de la situation qui prévaut dans les territoires occupés et se soustraire de ses devoirs envers la communauté internationale. La garantie du succès des négociations entre le Maroc et le Front Polisario sur l’avenir du Sahara Occidental reste tributaire bien entendu, de l’établissement d’un climat de confiance entre les deux parties, sans cela tout le processus est voué à l’échec. Cependant, il y a urgence sur un autre dossier qui ne manque d’importance, c’est celui des droits de l’homme et la nécessité de trouver un mécanisme pour leur supervision, et pour ce faire, il est impérieux de créer un climat propice engageant le Maroc à libérer tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons du royaume, de respecter les libertés dans les territoires occupés et la stricte observation des dispositions de l’accord de cessez-le-feu. Le Maroc persévère dans son intransigeance, mais jusqu’à quand ?
    Amara Mohamed