Mois : août 2010

  • Maghreb – Proche-Orient : Sensibles enjeux

    Par Larbi R. Abahri
    Alors que se focalisent les attentions sur l’avenir et le développement immédiat de la situation à l’est de la Méditerranée, le Maghreb, particulièrement l’Algérie, se voit approchée sous différents aspects politiques, autant par l’Union européenne que par les USA, tandis qu’il est nécessaire d’apprécier à sa juste mesure la prochaine visite, à Alger, du président russe, Dmitri Medvedev ; Moscou ne pouvant rester insensible quant aux enjeux géopolitiques et géostratégiques de l’heure. Apprécié autrement depuis le déferlement US en Irak, le Maghreb est, de nouveau, d’actualité avec ce qu’il laisse supposer de possible avancée dans le traitement de la question du Sahara occidental, tenant compte des nouvelles positions s’affichant, à ce propos, en Europe et d’un intérêt américain pouvant évoluer tout autrement que celui jusqu’ici affiché ; tandis que, parallèlement, sont bien mises en relief les ressources pétrolifères au Sahara occidental, en Mauritanie et en Off-Shore, au large des côtes des deux pays ; de quoi faire s’agiter, forcément, les Européens et les Américains. Et, à ce point de l’observation, de comprendre autrement la projection américaine d’un  » Grand Moyen-Orient  » englobant le Maghreb ; et de mieux saisir, également, la nouvelle appréciation de l’Espagne à l’égard de l’affaire sahraouie.
    Comme jamais l’est et le sud de la Méditerranée sont dans la ligne de mire des USA et de l’Union européenne alors qu’en arrière-plan se profile un continent africain suscitant de nouvelles convoitises, après avoir été pillé et sans cesse déstabilisé, sous différentes formes, durant quasiment cinquante ans…. Et, même si l’on n’en vient à établir un lien direct entre ce qui passe au Proche-Orient et au Maghreb, les intérêts respectifs des Deux grands pourraient précipiter les événements.
    Et, c’est dans un tel contexte politico-méditerranéen qu’Américains et Européens continuent de jongler avec une menace continuellement sous-tendue contre l’Iran, cependant que la question palestinienne demeure au point mort …..
    Dans le même temps, de noter que la situation en Irak étant loin de s’améliorer et que se perpétuent quotidiennement des attentats très meurtriers en différents points du pays et à Baghdad, il apparaît clairement que les USA n’ont pas renoncé à leur idée d’un Grand Proche-Orient se prolongeant au Maghreb.
    Clairement, il ressort que le dossier irakien est loin du règlement promis ; l’engagement militaire US en Irak, tel que s’étant précisé militairement et politiquement, se heurtant à des développements nouveaux, partant de l’évolution politique en Palestine notamment et de par, la nouvelle émergence de l’Iran.
    Et, justement, la situation dans cette région géostratégique très sensible pourrait s’aggraver soudainement, non pas tant à cause d’une résistance irakienne toujours plus active mais du fait d’une question palestinienne évoluant en dents de scie et de ses débordements indirects sur le sud-Liban, la Syrie et, par voie de conséquence, la Jordanie.
    Quelles que soient les affirmations de Washington, il est difficile d’être convaincu tant les enjeux énergétiques sont de plus en plus prédominants, dans un cadre géopolitique s’élargissant jusqu’aux rives de la mer Caspienne dont le pétrole s’écoule maintenant via un pipe-line de Bakou à la côte méditerranéenne turque.
    Car, l’arrivée en force des Américains sur le sol irakien n’obéissait qu’à leur seule préoccupation économique, celles-ci déterminant leur action politico-militariste…
    Il y a longtemps que tout le monde sait que la signification de GI’s est  » Gouvernement Issue « , soit l’issue militaire du gouvernement ; et, ceci expliquant cela, de mieux comprendre les guerres ou interférences militaires US ou par le biais de la CIA depuis 1945, toujours sur fond de pétrole ou de préservation d’intérêts nord-américains.
  • Déchéance de la nationalité française : Le point de vue d’un juriste algérien

    Le président de la République, Nicolas Sarkozy, vient d’annoncer ce 30 juillet qu’il va «faire réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française». Nicolas Sarkozy a indiqué, à cet égard que la «nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou toute personne dépositaire de l’autorité publique». Notre propos n’est pas de porter une appréciation sur le bilan de la politique de sécurité du président de la République française, l’impact négatif supposé ou réel de la suppression de 11.000 postes de policiers et de gendarmes depuis 2007, ainsi que de celle de proximité (dès 2002) que le président français continue de considérer comme non susceptible d’apporter des réponses appropriées à la montée du grand banditisme et de la criminalité organisée, il est de se demander si le législateur peut étendre les motifs de déchéance de la nationalité française, au regard des principes de droit universellement admis, et notamment, les principes constitutionnels français relatifs aux droits de la personne.La nationalité est un lien qui unit une personne à un Etat.
    Chaque Etat est libre de déterminer quels sont ses nationaux. Cette liberté trouve ses limites dans les garde -fous instaurés par le législateur (qui visent à stabiliser et sécuriser l’allégeance des individus à cet Etat) et dans les traités internationaux, lesquels en France comme en Algérie, ont une autorité supérieure aux lois internes.
    En France, depuis la loi du 16 mars 1998, l’attribution de la nationalité française d’origine qui combinait jusqu’alors la filiation et le lieu de naissance, est venue renforcer le critère du droit du sol; ceci a permis l’acquisition de la nationalité française par des étrangers nés en France de parents étrangers nés à l’étranger (immigrés dits de la deuxième génération). En 2010, des centaines de milliers de Français, dont les parents sont nés en Algérie, entrent dans cette catégorie. Ceci dit, la loi de 1998 pose deux règles: acquisition automatique à la majorité avec faculté de la décliner et acquisition par déclaration pendant la minorité sous certaines conditions.
    Les règles régissant la déchéance de la nationalité française
    Le Code civil français (articles 25 et 25-1) institue des mesures d’élimination des Français récents pour indignité. Ces textes ne s’appliquent toutefois qu’aux personnes ayant acquis la nationalité française après la naissance. En réalité, cette procédure est sérieusement encadrée. La déchéance de la nationalité française ne doit pas avoir pour effet de faire de l’intéressé un apatride. Il faut donc que celui-ci ait une autre nationalité, au moment de sa déchéance ou qu’il soit susceptible d’en acquérir. Ici, une mise au point s’impose, en ce qui concerne les Français susceptibles d’être déchus et dont les parents sont d’origine algérienne. Il faut savoir qu’au regard de la loi algérienne, ils sont toujours considérés comme Algériens, puisque le législateur a institué depuis l’indépendance, le système de l’allégeance perpétuelle (critiquable à bien des égards) qui se traduit par le fait que tous les cas de perte de la nationalité algérienne sont conditionnés par un décret autorisant la personne à renoncer à la nationalité algérienne (aucune déclaration de volonté unilatérale n’y suffit). Pour revenir à la déchéance de la nationalité française, les motifs sont les suivants: condamnation pour acte qualifié de crime ou de délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la France, condamnation pour acte qualifié de crime ou délit pour atteinte à l’administration publique commis par des personnes ayant exercé une fonction publique, soustraction aux obligations du Service national, condamnation en France ou à l’étranger pour un acte qualifié de crime par la loi française et pour laquelle la personne a été condamnée à une peine d’au moins cinq ans. La déchéance est prononcée par décret; elle n’a que des effets individuels, en ce sens qu’elle n’a pas vocation à s’étendre au conjoint et aux ayants droit. Pour autant, il existe des recours contre la décision de l’administration. L’intéressé dispose d’un délai de 30 jours, à dater de la notification de la décision du gouvernement de le déchoir pour faire parvenir au ministre chargé des naturalisations(présentement le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire) des observations en défense. Passé ce délai, le gouvernement pourra prendre, après avis conforme du Conseil d’Etat, un décret de déchéance de la nationalité qui sera publié au JO et qui pourra faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir devant le Conseil d’Etat, dans un délai de deux mois.
    Portée des déclarations du président de la République
    On la déclinera en trois points.
    1. Le président français n’a pas forgé ex nihilo le concept de déchéance de la nationalité française. La nouveauté résidera dans l’allongement de la liste des motifs de déchéance (plus nombreux) et probablement, que la condition d’ancienneté liée à la déchéance, sera-t-elle supprimée, ce qui ne manquera pas de faire grossir le lot des déchus potentiels.
    2. L’acquisition automatique de la nationalité française devra également être revue, ainsi que l’acquisition par déclaration pendant la minorité, pour toutes les personnes qui auront commis des crimes et des délits au sens de la loi à venir. De toute façon, les immigrés de la deuxième génération passent tous par une période d’extranéité, mais bénéficient d’une mesure compensatoire, éminemment controversée en France, qui consiste en la délivrance d’un titre d’identité républicain sur présentation du livret de famille. Cette période d’extranéité sera donc fatale pour les auteurs de crimes et délits susceptibles d’entraîner la déchéance de la nationalité française.
    3. Une fois déchus de la nationalité française et après avoir purgé leur peine, ces anciens Français seront-ils autorisés à demeurer sur le territoire français? Feront- ils l’objet de mesures d’expulsion immédiate, en application d’éventuelles peines accessoires que pourraient prononcer les juridictions répressives, en vertu de la loi à venir? Si oui, vers quel(s) pays? S’agissant des personnes dont les parents sont d’origine algérienne, il faut savoir qu’elles ne possèdent strictement aucune attache sérieuse avec le territoire algérien (ni par la naissance, ni par la culture ni par l’éducation ni par le sentiment d’appartenir à la collectivité algérienne). Ces personnes sont encore plus étrangères à l’Algérie qu’elles ne le seraient à l’égard de la France, puisque c’est ainsi, désormais, que les perçoit le premier magistrat de France.
    Il apparaît de plus en plus clairement que la politique française d’intégration des minorités d’origine étrangère est un échec. Il n’appartient pas à l’auteur de ces lignes d’en rechercher les causes, bien trop complexes pour être seulement évoquées dans ce bref commentaire. Quoi qu’il en soit, tous les Français visés par des mesures de déchéance de la nationalité française (dont les parents sont d’origine algérienne), qui pourraient être expulsés de France après avoir purgé leur peine, ne seront pas forcément les bienvenus en Algérie, laquelle n’est, après tout, que le pays d’origine de leurs parents et n’est que cela.
    (*) Professeur de droit (alimebroukine@yahoo.com)
    L’Expression, 4/8/2010
  • Terrorisme : la France et le jeu d’équilibre

    Paris cumule les erreurs depuis l’apparition des GIA à ce jour.
    C’est au contraire d’une politique ambiguë, qui a frôlé parfois la déclaration d’hostilité, dont s’il s’est agi quand on considère l’attitude française depuis la période mitterrandienne à aujourd’hui. En effet, le souvenir de cette France de Mitterrand s’empressant de condamner l’interruption du processus électoral en Algérie, qualifiant celle-ci, pour des raisons de propagande anti-algérienne, d’interruption du processus démocratique, alors que l’initiative de 1992 – cela Paris le savait bien – consistait justement à sauver la démocratie d’une fin certaine à laquelle la destinait le FIS qui utilisait les ressorts de la démocratie en promettant à ses électeurs sa mise à mort prochaine. Le gouvernement français d’alors faisait-il une grave erreur de jugement quant à ce qui se passait, ou avait-il trop misé sur l’islamisme en Algérie au point d’être contrecarré dans sa stratégie par l’interruption du processus électoral ? Quoi qu’il en soit, par cette prise de position et l’appel consécutif, qui prenait le ton d’une injonction, à «reprendre le processus démocratique», la France cédait, de façon maladroite, à ses tentations d’ingérence dans les affaires internes de l’Algérie. Le prolongement de cette politique française vis-à-vis de l’Algérie devait ensuite consister en une ouverture extraordinaire du territoire français aux militants du FIS, qu’on voulait volontiers considérer et traiter comme des réfugiés politiques, favorisant, de la sorte, la constitution de très nombreux et importants réseaux de soutien et de bases arrières du terrorisme, ciblant l’Algérie, dans l’ensemble de l’Europe, y compris ceux du GIA, dont le recteur de la Mosquée de Paris, le Dr Dalil Boubekeur, avait dénoncé la prolifération et un certain laisser-faire français : «Nous avons depuis longtemps soulevé le problème des petits foyers de subversion et d’intégrisme (en France, ndlr), mais il faut dire qu’il y a eu beaucoup de laxisme (de la part des autorités françaises, ndlr). Je crois que l’Occident a pensé que ces groupes ne pouvaient pas faire de mal à l’Europe elle-même et qu’ils ne s’attaqueraient qu’aux pays musulmans. Nous avons attiré l’attention sur la barbarie qui frappait l’Algérie», devait conclure le Dr Boubekeur. Une politique qui allait mal finir pour la France où devaient avoir lieu, dans la capitale, les attentats de 1995, créant une véritable psychose citoyenne. Cette épreuve, ajoutée à la fermeté de Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, ont produit quelques changements dans l’attitude française et, commençait, alors entre la DST et les services spéciaux algériens une collaboration importante. Ce ne fut pas le cas, en revanche, une année auparavant, exactement en décembre 1994, lorsqu’il a fallu gérer la crise du détournement de l’Airbus d’Air France. Au contraire, une volonté de sabotage de l’action algérienne était patente ; ce que peuvent, après coup, justifier et expliquer des informations sûres indiquant que l’affaire a été montée par les services secrets français (la DGSE). Ce qui explique également le manque flagrant de collaboration du pilote, qui avait tout tenté pour faire capoter une intervention des services algériens de sécurité à l’aéroport Houari Boumediène. Les autorités algériennes ayant compris ce qui se tramait et le destin tragique auquel on promettait à cette affaire sur le sol algérien, ont finalement décidé de laisser décoller l’avion vers Marseille. Les faits changent, mais la politique française de l’Algérie est demeurée la même, insidieusement tournée vers les voies et moyens de discréditer l’Etat algérien à l’international et de l’affaiblir devant des populations éprouvées par le terrorisme. C’est ainsi que des relais ont été actionnés, à travers certains médias et maisons d’édition, pour promouvoir le fameux «Qui tue qui ?». Les éléments les plus zélés qui ont nourri cette opération, ont surtout été des journalistes français, tous émargeant à la DGSE, en l’occurrence Florence Aubenas, José Garçon (journalistes à Libération), Jean-Baptiste Rivoire (journaliste à Canal+) et d’autres dans le monde de l’édition, dont le fameux François Gèze, patron de la maison d’éditions La Découverte. Le complot contre l’Algérie a consisté à propager, via des témoignages et des dénonciations, présentés comme indubitables, voire authentiques, la thèse selon laquelle les généraux algériens seraient des tortionnaires et des massacreurs. Le procès de Khaled Nezzar, général en retraite et un des principaux acteurs de l’interruption du processus qui allait «introniser le FIS», intenté à Paris contre Habib Souaïdia en 2002, allait battre en brèche cette thèse en témoignant et en prouvant qu’il n’avait rien à se reprocher quant aux accusations et autres plaintes farfelues, formulées en France même, par des militants du FIS et leurs relais pro-islamistes. A Paris, Khaled Nezzar déclarait que «les commanditaires de toute cette stratégie sournoise visent, entre autres, à disqualifier la décision historique de l’interruption du processus électoral initiée et soutenue d’abord par la société civile, comme ils visent à sanctionner historiquement et politiquement l’institution militaire qui a eu le mérite de faire échec à l’extrémisme religieux et à ses groupes armés, au prix de lourds sacrifices, pour protéger la société de la terreur et de la mort.» Autre dossier, celui-là plus récent, et qui démontre une singulière constance dans la manière avec laquelle la France prend le contresens du bon sens quand il s’agit de l’Algérie. Il s’agit du paiement, par la France, de rançons contre la libération d’otages français aux frontières sahélo-sahariennes. Un acte qui équivaut à un financement du terrorisme dans la région et qui pourrait faire des centaines de victimes. Tout récemment, la France est de nouveau mise à mal par le terrorisme qu’elle a habitué (avec une certaine Allemagne) au paiement des rançons, avec l’exécution d’un ressortissant français, Michel Germaneau, par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il n’y a pas une seule action antiterroriste que la France ait réussi à mener correctement et selon les règles de l’éthique antiterroriste internationale. Le cavalier seul, la volonté de manipulation et parfois même de nuisance envers des pays tiers ont souvent donné des tournants catastrophiques aux affaires de terrorisme gérés à la française. Cela a coûté cher à l’Algérie, à toute la région voire au monde entier qui subit aujourd’hui les affres d’un terrorisme transnational. Alors que l’Algérie n’a pas cessé d’avertir la communauté internationale sur la menace qui pesait sur le monde depuis des années. La France n’a pas voulu écouter, a tout fait pour court-circuiter les efforts antiterroristes de l’Algérie et a, du coup, induit le monde entier en erreur, prêtant, aveuglément l’oreille aux informations chaotiques que lui faisaient parvenir certains relais médiatiques. L’un des prix que la France a payé d’emblée, a été de perdre des parts de marché très importantes au moment où d’autres pays encourageaient leurs opérateurs économiques à venir se placer en Algérie. 
    Farès N.
  • Le neutralisme négatif

    Comme si les gens qui s’opposent à l’occupation, et qui bravant quotidiennement les prisons et la répression marocaines dans les territoires occupés étaient des Algériens et non pas d’authentiques Sahraouis.
    La dernière déclaration du Quai d’Orsay sur la question du Sahara occidental a de quoi surprendre par son apparente neutralité sur le conflit autour de territoires qu’un président français qualifiait de provinces marocaines. Un Président a qui le charme de Marrakech fit oublier l’attitude officielle de l’Etat français qui, à l’instar de notre belle Algérie, ne reconnaît au Maroc aucune souveraineté sur le Sahara occidental. Aucun Etat d’ailleurs ne reconnaît au Maroc des droits sur ce que les Américains appellent le Sahara espagnol. La réaction du Quai d’Orsay qui se voulait sans couleur, ni odeur ou saveur, aurait pu se faire plus audible dans le secteur si elle n’avait escamoté la référence au nécessaire recours à l’arbitrage référendaire. Car, tous les plans de paix, toutes les résolutions onusiennes prévoient au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination. Officiellement, la France adhère aux plans et résolutions internationaux, mais loin des regards, elle milite pour la proposition marocaine sur l’autonomie, une formule qui ne laisse aux Sahraouis qu’une seule possibilité : choisir à quelle sauce ils se feront bouffer. Le roi ne disait-il pas dans son dernier discours qu’il ne céderait pas un pouce du Sahara occidental lorsqu’il désignait une énième fois l’Algérie comme l’antagoniste. Comme si les gens qui s’opposent à l’occupation, et qui bravant quotidiennement les prisons et la répression marocaines dans les territoires occupés étaient des Algériens et non pas d’authentiques Sahraouis. A part, les artistes sollicités pour besoin de propagande, pas un seul Algérien ne fréquente le Sahara occidental ce qui évite au makhzen de se ridiculiser comme avant et de dire que les militants de l’Intifada sahraouie étaient des Algériens ou des Cubains. Des sornettes qu’il se plaisait à raconter pour justifier les raclées militaires collectionnées durant les années 1980 avant le cessez-le-feu. Aujourd’hui, plus que jamais, les Sahraouis sont prêts à sacrifier plus pour arracher leur indépendance, assurait hier à Boumrdès, M. Hamada Salmi, ministre sahraoui de la Justice. Des paroles lourdes de sens, mais qui ne parviennent pas clairement à tous, apparemment.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr 
    Le Jeune Indépendant, 4/8/2010
  • Plaidoyer pour la création d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme

    Université d’été de la RASD à Boumerdès : Plaidoyer pour la création d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme
    4 Août 2010
    La salle omnisport de Boumerdès a abrité hier matin la cérémonie d’ouverture des travaux de l’université d’été de formation des cadres et militants de la République arabe sahraoui et démocratique (RASD) en présence de l’ambassadeur de la RASD à Alger, M. Ibrahim Ghali, du ministre sahraoui de la Justice et des Affaires religieuses, M. Hemada Salma ainsi que des responsables de la wilaya de Boumerdès. L’édition de ladite université d’été accueillera et ce, jusqu’au 28 du mois en cours, plus de cinq cents cadres de la RASD qui traiterons des questions liées à la géostratégie internationale, la politique et les droits de l’Homme, a indiqué le ministre de la Justice et des Affaires religieuses de la RASD. Ce dernier a déclaré, lors d’un point de presse animé en marge des travaux d’ouverture de l’université d’été que « l’organisation de et évènement en Algérie, renseigne de l’attachement de l’Algérie du principe de l’autodétermination des peuples à disposer d’eux même ». « Cela renseigne encore du soutien indéfectible de l’Algérie à la cause sahraoui depuis 35 ans », ajoute-t-il. Commentant la dernière sortie du roi Mohamed VI, le ministre a dit que « le Maroc n’a d’autre alternative que d’accepter le fait accompli d’une réalité historique qui a reçu l’aval de toutes les instances internationales (ONU, UE, Conseil de Sécurité) ». Par ailleurs, l’organisation de l’université d’été des cadres de la RASD est considérée comme étant une réponse au régime de sa majesté qui continue dans la répression totale des militants et activistes sahraouis.
    Dans son intervention, M. Mahrez Lamari, président du comité de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui, a réitéré le soutien de l’Algérie à la cause sahraouie et leur a rendu un grand hommage tout en interpellant les instances onusiennes à intervenir par la mise en œuvre d’un mécanisme de protection et de défense des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Car, selon lui, « des violations systématiques des droits de l’Homme se produisent journellement dans les territoires occupés et toutes les instances internationales ont constaté ces violations ». De son côté, le ministre de la Justice sahraoui a appelé à la libération des activistes sahraouis arrêtés récemment par le Maroc.
    « Le régime marocain avait arrêté sept activistes et militants des droits de l’Homme, et sous la pression internationales, notamment des ONG de défense des droits de l’Homme, le Maroc a libéré trois militants et détient les quatre autres », a-t-il précisé. Notons que les autorités marocains ne sont pas à leur premier dépassement, car en juillet dernier, ils ont retenus 11 activistes sahraouis lors de leur retour aux territoires occupés et ce, après avoir pris part à la conférence internationale des étudiants et jeunes Sahraouis en Algérie. Toutefois, les intervenants ont appelé les instances internationales, notamment le conseil de sécurité de l’ONU, et ce, par le biais de la MINURSO d’agir pour mettre fin aux agissements et répression du Makhzen ainsi qu’à imposer l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Par : Tahar Ounas
    Le Midi Libre, 4/8/2010

  • HRW demande la libération de Sahraouis incarcérés au Maroc

    Les droits de l’homme violés dans les territoires sahraouis occupés : HRW demande la libération de Sahraouis incarcérés au Maroc

    Human Rights Watch (HRW), une ONG américaine de défense des droits humains basée à New York, a une nouvelle fois appelé hier les autorités marocaines à libérer trois activistes sahraouis – faisant partie du groupe de Ali Salem Tamek – arrêtés en 2009 et accusés d’atteinte à la sécurité extérieure ou à leur assurer un procès juste.

    « Les autorités marocaines doivent soit libérer trois activistes sahraouis arrêtés en octobre 2009 et accusés d’atteinte à la sécurité extérieure, soit leur assurer un procès équitable et transparent », a indiqué l’organisation dans un communiqué remis à la presse. Dans le cas où il devrait y avoir un procès, HRW demande à ce que les activistes sahraouis soient jugés devant un tribunal civil. Il est à rappeler que les trois militants ont été arrêtés avec 4 autres de leurs compagnons à Casablanca, alors qu’ils étaient de retour de Tindouf. Ils sont actuellement sous le coup d’une enquête ouverte par le tribunal militaire de Rabat.
    Jusqu’à présent, aucun élément prouvant la culpabilité des accusés n’a été découvert. Selon l’un d’eux, interrogé par HRW, le dossier d’accusation est composé de comptes rendus de la télévision et d’articles de la presse écrite. Les six militants avaient commencé une grève de la faim le 18 mars, mais l’ont arrêtée fin avril, tout en réclamant des autorités judiciaires marocaines qu’elles fixent le « plus rapidement la date de leur procès ou qu’elles les libèrent ». La séquestration du groupe de Ali Salem Tamek confirme, selon de nombreux militants des droits de l’homme, que « le Maroc a bien replongé dans l’atmosphère macabre et terrifiante des années 1980 et 1990, une période marquée par une répression sauvage des opposants, des militants des droits de l’homme et des activistes sahraouis ». Comme à cette époque, soulignent-ils, les forces d’occupation marocaines ont commencé à traduire devant les tribunaux militaires toutes les personnes qui osent exprimer des idées et positions contraires aux thèses officielles.
    Le constat se vérifie malheureuse dans la mesure où plusieurs ONG de défense des droits humains informent qu’entre le mois d’août et le mois de septembre 2009, plus de 77 cas de violations des droits de l’homme. Celles-ci confirment également la poursuite des violations massives des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Il est rappeler que le Front Polisario reste à ce jour sans nouvelles de plus de 500 civils et de 151 combattants sahraouis capturés par les troupes coloniales marocaines. La situation dramatique dans laquelle vivent les Sahraouis a d’ailleurs convaincu une commission du Sénat américain (la commission des crédits budgétaires) de demander au département d’Etat d’établir en urgence un rapport sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. Cette même commission a invité les responsables du département d’Etat américain à présenter ce rapport dans un délai n’excédant pas 45 jours dans lequel il doit « détailler les pas franchis par le gouvernement marocain durant l’année dernière sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental ».
    La commission a relevé, en outre, la nécessité de mentionner dans ce rapport si l’Etat marocain permet « aux individus de défendre, en toute liberté, leurs opinions sur la situation et l’avenir du Sahara occidental par le biais de l’exercice de leur droit pacifique d’expression, de constitution d’associations et de consignation des violations des droits de l’homme sans contrainte aucune ». Quoi qu’il en soit, ce rapport du département d’Etat américain n’aura certainement pas une grande peine à confirmer l’absence de volonté du gouvernement marocain de trouver un règlement légal au conflit du Sahara occidental. Le discours prononcé par le roi du Maroc, la semaine dernière, à l’occasion de la fête du trône, annonce, au contraire, de sombres perspectives pour la région. Pour le ministère sahraoui de l’Information, cette intervention « ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale ». Ce responsable estime, par ailleurs, que « le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région », déplorant le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’homme.
    El Watan, ‘4/8/2010
  • Maghreb – Proche-Orient : Sensibles enjeux

    Par Larbi R. Abahri
    Alors que se focalisent les attentions sur l’avenir et le développement immédiat de la situation à l’est de la Méditerranée, le Maghreb, particulièrement l’Algérie, se voit approchée sous différents aspects politiques, autant par l’Union européenne que par les USA, tandis qu’il est nécessaire d’apprécier à sa juste mesure la prochaine visite, à Alger, du président russe, Dmitri Medvedev ; Moscou ne pouvant rester insensible quant aux enjeux géopolitiques et géostratégiques de l’heure. Apprécié autrement depuis le déferlement US en Irak, le Maghreb est, de nouveau, d’actualité avec ce qu’il laisse supposer de possible avancée dans le traitement de la question du Sahara occidental, tenant compte des nouvelles positions s’affichant, à ce propos, en Europe et d’un intérêt américain pouvant évoluer tout autrement que celui jusqu’ici affiché ; tandis que, parallèlement, sont bien mises en relief les ressources pétrolifères au Sahara occidental, en Mauritanie et en Off-Shore, au large des côtes des deux pays ; de quoi faire s’agiter, forcément, les Européens et les Américains. Et, à ce point de l’observation, de comprendre autrement la projection américaine d’un  » Grand Moyen-Orient  » englobant le Maghreb ; et de mieux saisir, également, la nouvelle appréciation de l’Espagne à l’égard de l’affaire sahraouie.
    Comme jamais l’est et le sud de la Méditerranée sont dans la ligne de mire des USA et de l’Union européenne alors qu’en arrière-plan se profile un continent africain suscitant de nouvelles convoitises, après avoir été pillé et sans cesse déstabilisé, sous différentes formes, durant quasiment cinquante ans…. Et, même si l’on n’en vient à établir un lien direct entre ce qui passe au Proche-Orient et au Maghreb, les intérêts respectifs des Deux grands pourraient précipiter les événements.
    Et, c’est dans un tel contexte politico-méditerranéen qu’Américains et Européens continuent de jongler avec une menace continuellement sous-tendue contre l’Iran, cependant que la question palestinienne demeure au point mort …..
    Dans le même temps, de noter que la situation en Irak étant loin de s’améliorer et que se perpétuent quotidiennement des attentats très meurtriers en différents points du pays et à Baghdad, il apparaît clairement que les USA n’ont pas renoncé à leur idée d’un Grand Proche-Orient se prolongeant au Maghreb.
    Clairement, il ressort que le dossier irakien est loin du règlement promis ; l’engagement militaire US en Irak, tel que s’étant précisé militairement et politiquement, se heurtant à des développements nouveaux, partant de l’évolution politique en Palestine notamment et de par, la nouvelle émergence de l’Iran.
    Et, justement, la situation dans cette région géostratégique très sensible pourrait s’aggraver soudainement, non pas tant à cause d’une résistance irakienne toujours plus active mais du fait d’une question palestinienne évoluant en dents de scie et de ses débordements indirects sur le sud-Liban, la Syrie et, par voie de conséquence, la Jordanie.
    Quelles que soient les affirmations de Washington, il est difficile d’être convaincu tant les enjeux énergétiques sont de plus en plus prédominants, dans un cadre géopolitique s’élargissant jusqu’aux rives de la mer Caspienne dont le pétrole s’écoule maintenant via un pipe-line de Bakou à la côte méditerranéenne turque.
    Car, l’arrivée en force des Américains sur le sol irakien n’obéissait qu’à leur seule préoccupation économique, celles-ci déterminant leur action politico-militariste…
    Il y a longtemps que tout le monde sait que la signification de GI’s est  » Gouvernement Issue « , soit l’issue militaire du gouvernement ; et, ceci expliquant cela, de mieux comprendre les guerres ou interférences militaires US ou par le biais de la CIA depuis 1945, toujours sur fond de pétrole ou de préservation d’intérêts nord-américains.
  • Terrorisme : la France et le jeu d’équilibre

    Paris cumule les erreurs depuis l’apparition des GIA à ce jour.
    C’est au contraire d’une politique ambiguë, qui a frôlé parfois la déclaration d’hostilité, dont s’il s’est agi quand on considère l’attitude française depuis la période mitterrandienne à aujourd’hui. En effet, le souvenir de cette France de Mitterrand s’empressant de condamner l’interruption du processus électoral en Algérie, qualifiant celle-ci, pour des raisons de propagande anti-algérienne, d’interruption du processus démocratique, alors que l’initiative de 1992 – cela Paris le savait bien – consistait justement à sauver la démocratie d’une fin certaine à laquelle la destinait le FIS qui utilisait les ressorts de la démocratie en promettant à ses électeurs sa mise à mort prochaine. Le gouvernement français d’alors faisait-il une grave erreur de jugement quant à ce qui se passait, ou avait-il trop misé sur l’islamisme en Algérie au point d’être contrecarré dans sa stratégie par l’interruption du processus électoral ? Quoi qu’il en soit, par cette prise de position et l’appel consécutif, qui prenait le ton d’une injonction, à «reprendre le processus démocratique», la France cédait, de façon maladroite, à ses tentations d’ingérence dans les affaires internes de l’Algérie. Le prolongement de cette politique française vis-à-vis de l’Algérie devait ensuite consister en une ouverture extraordinaire du territoire français aux militants du FIS, qu’on voulait volontiers considérer et traiter comme des réfugiés politiques, favorisant, de la sorte, la constitution de très nombreux et importants réseaux de soutien et de bases arrières du terrorisme, ciblant l’Algérie, dans l’ensemble de l’Europe, y compris ceux du GIA, dont le recteur de la Mosquée de Paris, le Dr Dalil Boubekeur, avait dénoncé la prolifération et un certain laisser-faire français : «Nous avons depuis longtemps soulevé le problème des petits foyers de subversion et d’intégrisme (en France, ndlr), mais il faut dire qu’il y a eu beaucoup de laxisme (de la part des autorités françaises, ndlr). Je crois que l’Occident a pensé que ces groupes ne pouvaient pas faire de mal à l’Europe elle-même et qu’ils ne s’attaqueraient qu’aux pays musulmans. Nous avons attiré l’attention sur la barbarie qui frappait l’Algérie», devait conclure le Dr Boubekeur. Une politique qui allait mal finir pour la France où devaient avoir lieu, dans la capitale, les attentats de 1995, créant une véritable psychose citoyenne. Cette épreuve, ajoutée à la fermeté de Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, ont produit quelques changements dans l’attitude française et, commençait, alors entre la DST et les services spéciaux algériens une collaboration importante. Ce ne fut pas le cas, en revanche, une année auparavant, exactement en décembre 1994, lorsqu’il a fallu gérer la crise du détournement de l’Airbus d’Air France. Au contraire, une volonté de sabotage de l’action algérienne était patente ; ce que peuvent, après coup, justifier et expliquer des informations sûres indiquant que l’affaire a été montée par les services secrets français (la DGSE). Ce qui explique également le manque flagrant de collaboration du pilote, qui avait tout tenté pour faire capoter une intervention des services algériens de sécurité à l’aéroport Houari Boumediène. Les autorités algériennes ayant compris ce qui se tramait et le destin tragique auquel on promettait à cette affaire sur le sol algérien, ont finalement décidé de laisser décoller l’avion vers Marseille. Les faits changent, mais la politique française de l’Algérie est demeurée la même, insidieusement tournée vers les voies et moyens de discréditer l’Etat algérien à l’international et de l’affaiblir devant des populations éprouvées par le terrorisme. C’est ainsi que des relais ont été actionnés, à travers certains médias et maisons d’édition, pour promouvoir le fameux «Qui tue qui ?». Les éléments les plus zélés qui ont nourri cette opération, ont surtout été des journalistes français, tous émargeant à la DGSE, en l’occurrence Florence Aubenas, José Garçon (journalistes à Libération), Jean-Baptiste Rivoire (journaliste à Canal+) et d’autres dans le monde de l’édition, dont le fameux François Gèze, patron de la maison d’éditions La Découverte. Le complot contre l’Algérie a consisté à propager, via des témoignages et des dénonciations, présentés comme indubitables, voire authentiques, la thèse selon laquelle les généraux algériens seraient des tortionnaires et des massacreurs. Le procès de Khaled Nezzar, général en retraite et un des principaux acteurs de l’interruption du processus qui allait «introniser le FIS», intenté à Paris contre Habib Souaïdia en 2002, allait battre en brèche cette thèse en témoignant et en prouvant qu’il n’avait rien à se reprocher quant aux accusations et autres plaintes farfelues, formulées en France même, par des militants du FIS et leurs relais pro-islamistes. A Paris, Khaled Nezzar déclarait que «les commanditaires de toute cette stratégie sournoise visent, entre autres, à disqualifier la décision historique de l’interruption du processus électoral initiée et soutenue d’abord par la société civile, comme ils visent à sanctionner historiquement et politiquement l’institution militaire qui a eu le mérite de faire échec à l’extrémisme religieux et à ses groupes armés, au prix de lourds sacrifices, pour protéger la société de la terreur et de la mort.» Autre dossier, celui-là plus récent, et qui démontre une singulière constance dans la manière avec laquelle la France prend le contresens du bon sens quand il s’agit de l’Algérie. Il s’agit du paiement, par la France, de rançons contre la libération d’otages français aux frontières sahélo-sahariennes. Un acte qui équivaut à un financement du terrorisme dans la région et qui pourrait faire des centaines de victimes. Tout récemment, la France est de nouveau mise à mal par le terrorisme qu’elle a habitué (avec une certaine Allemagne) au paiement des rançons, avec l’exécution d’un ressortissant français, Michel Germaneau, par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il n’y a pas une seule action antiterroriste que la France ait réussi à mener correctement et selon les règles de l’éthique antiterroriste internationale. Le cavalier seul, la volonté de manipulation et parfois même de nuisance envers des pays tiers ont souvent donné des tournants catastrophiques aux affaires de terrorisme gérés à la française. Cela a coûté cher à l’Algérie, à toute la région voire au monde entier qui subit aujourd’hui les affres d’un terrorisme transnational. Alors que l’Algérie n’a pas cessé d’avertir la communauté internationale sur la menace qui pesait sur le monde depuis des années. La France n’a pas voulu écouter, a tout fait pour court-circuiter les efforts antiterroristes de l’Algérie et a, du coup, induit le monde entier en erreur, prêtant, aveuglément l’oreille aux informations chaotiques que lui faisaient parvenir certains relais médiatiques. L’un des prix que la France a payé d’emblée, a été de perdre des parts de marché très importantes au moment où d’autres pays encourageaient leurs opérateurs économiques à venir se placer en Algérie. 
    Farès N.
  • Le neutralisme négatif

    Comme si les gens qui s’opposent à l’occupation, et qui bravant quotidiennement les prisons et la répression marocaines dans les territoires occupés étaient des Algériens et non pas d’authentiques Sahraouis.
    La dernière déclaration du Quai d’Orsay sur la question du Sahara occidental a de quoi surprendre par son apparente neutralité sur le conflit autour de territoires qu’un président français qualifiait de provinces marocaines. Un Président a qui le charme de Marrakech fit oublier l’attitude officielle de l’Etat français qui, à l’instar de notre belle Algérie, ne reconnaît au Maroc aucune souveraineté sur le Sahara occidental. Aucun Etat d’ailleurs ne reconnaît au Maroc des droits sur ce que les Américains appellent le Sahara espagnol. La réaction du Quai d’Orsay qui se voulait sans couleur, ni odeur ou saveur, aurait pu se faire plus audible dans le secteur si elle n’avait escamoté la référence au nécessaire recours à l’arbitrage référendaire. Car, tous les plans de paix, toutes les résolutions onusiennes prévoient au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination. Officiellement, la France adhère aux plans et résolutions internationaux, mais loin des regards, elle milite pour la proposition marocaine sur l’autonomie, une formule qui ne laisse aux Sahraouis qu’une seule possibilité : choisir à quelle sauce ils se feront bouffer. Le roi ne disait-il pas dans son dernier discours qu’il ne céderait pas un pouce du Sahara occidental lorsqu’il désignait une énième fois l’Algérie comme l’antagoniste. Comme si les gens qui s’opposent à l’occupation, et qui bravant quotidiennement les prisons et la répression marocaines dans les territoires occupés étaient des Algériens et non pas d’authentiques Sahraouis. A part, les artistes sollicités pour besoin de propagande, pas un seul Algérien ne fréquente le Sahara occidental ce qui évite au makhzen de se ridiculiser comme avant et de dire que les militants de l’Intifada sahraouie étaient des Algériens ou des Cubains. Des sornettes qu’il se plaisait à raconter pour justifier les raclées militaires collectionnées durant les années 1980 avant le cessez-le-feu. Aujourd’hui, plus que jamais, les Sahraouis sont prêts à sacrifier plus pour arracher leur indépendance, assurait hier à Boumrdès, M. Hamada Salmi, ministre sahraoui de la Justice. Des paroles lourdes de sens, mais qui ne parviennent pas clairement à tous, apparemment.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr 
    Le Jeune Indépendant, 4/8/2010
  • Plaidoyer pour la création d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme

    Université d’été de la RASD à Boumerdès : Plaidoyer pour la création d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme
    4 Août 2010
    La salle omnisport de Boumerdès a abrité hier matin la cérémonie d’ouverture des travaux de l’université d’été de formation des cadres et militants de la République arabe sahraoui et démocratique (RASD) en présence de l’ambassadeur de la RASD à Alger, M. Ibrahim Ghali, du ministre sahraoui de la Justice et des Affaires religieuses, M. Hemada Salma ainsi que des responsables de la wilaya de Boumerdès. L’édition de ladite université d’été accueillera et ce, jusqu’au 28 du mois en cours, plus de cinq cents cadres de la RASD qui traiterons des questions liées à la géostratégie internationale, la politique et les droits de l’Homme, a indiqué le ministre de la Justice et des Affaires religieuses de la RASD. Ce dernier a déclaré, lors d’un point de presse animé en marge des travaux d’ouverture de l’université d’été que « l’organisation de et évènement en Algérie, renseigne de l’attachement de l’Algérie du principe de l’autodétermination des peuples à disposer d’eux même ». « Cela renseigne encore du soutien indéfectible de l’Algérie à la cause sahraoui depuis 35 ans », ajoute-t-il. Commentant la dernière sortie du roi Mohamed VI, le ministre a dit que « le Maroc n’a d’autre alternative que d’accepter le fait accompli d’une réalité historique qui a reçu l’aval de toutes les instances internationales (ONU, UE, Conseil de Sécurité) ». Par ailleurs, l’organisation de l’université d’été des cadres de la RASD est considérée comme étant une réponse au régime de sa majesté qui continue dans la répression totale des militants et activistes sahraouis.
    Dans son intervention, M. Mahrez Lamari, président du comité de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui, a réitéré le soutien de l’Algérie à la cause sahraouie et leur a rendu un grand hommage tout en interpellant les instances onusiennes à intervenir par la mise en œuvre d’un mécanisme de protection et de défense des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Car, selon lui, « des violations systématiques des droits de l’Homme se produisent journellement dans les territoires occupés et toutes les instances internationales ont constaté ces violations ». De son côté, le ministre de la Justice sahraoui a appelé à la libération des activistes sahraouis arrêtés récemment par le Maroc.
    « Le régime marocain avait arrêté sept activistes et militants des droits de l’Homme, et sous la pression internationales, notamment des ONG de défense des droits de l’Homme, le Maroc a libéré trois militants et détient les quatre autres », a-t-il précisé. Notons que les autorités marocains ne sont pas à leur premier dépassement, car en juillet dernier, ils ont retenus 11 activistes sahraouis lors de leur retour aux territoires occupés et ce, après avoir pris part à la conférence internationale des étudiants et jeunes Sahraouis en Algérie. Toutefois, les intervenants ont appelé les instances internationales, notamment le conseil de sécurité de l’ONU, et ce, par le biais de la MINURSO d’agir pour mettre fin aux agissements et répression du Makhzen ainsi qu’à imposer l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Par : Tahar Ounas
    Le Midi Libre, 4/8/2010