Mois : août 2010

  • Témoin de l’apartheid Sahraoui

    LAURA GALLEGO
    Cette maison était une fête. Ils ont chanté, ils ont ri pendant toute la journée et quelques-uns se sont assis, pendant un moment, à côté de cette journaliste pour lui raconter leurs expériences. Peu après, quelques-unes des questions formulées ont perdu leur raison d’être. Pour vous, qu’est-ce que c’est que la peur? D’où est-ce que vous tirer l’espérance? Cela n’a aucun sens, ils n’ont pas le choix.
    Les quatre espagnols qui voyageons de Canarias pour participer à côté des Sahraouis à l’accueil des 11 compatriotes qui revenaient de la visite des camps de Tinduf. Nous arrivons au quartier Casa de Piedra à Layoun au alentour de trois heures de l’après-midi. Dès le premier moment, l’opposition de la police marocaine à cette rencontre était évidente et palpable.
    La maison était assiégée par plusieurs agents civils qui, tout juste après notre arrivée, ont commencé à empêcher les Sahraoui d’y accéder. À l’intérieur, il y avait presque 200 personnes déjà. Vers le milieu de l’après-midi, un groupe de policiers s’est dirigé vers les espagnols, dans la rue. Ils nous ont demandé les papiers, un moment après, ils nous ont communiqué que, vu que nous sommes entrés en tant que touristes –et pour eux, notre présence là-bas, ne rentrait pas dans le circuit-, nous serons les seuls responsables de nos actes.
    Quand nous avons su que la délégation des 11 activistes pour les droits de l’homme était arrivée –la plupart d’entre eux étaient des jeunes étudiants qui, depuis le dimanche, ont perdu le droit d’accès au lycée -, ils ont décidé la fenêtre à partir de laquelle je devrais prendre les photos. Celle qui était située juste au dessus de la porte d’entrée. Ils devaient respecter ma position. Cependant, entre 200 personnes reparties dans plus de dix chambres, aucun message n’arrive à tous.
    Ils étaient déjà proches. Cecilia Alvarado, Lorena López et José Febles, les trois Canariens, avec qui j’ai fait le voyage, ont rejoint le groupe qui les aurait accueilli dehors. Javier Sopeña, un originaire d’Extremadura qui s’est compromis, depuis des mois, à vivre avec eux et subir et souffrir ce qu’ils subissent et souffrent. Puis, il était aussi présent pour, comme espagnol, utiliser leurs outils et dénoncer la situation.
    En quelque sorte, nous croyions que sa présence servira pour freiner la réaction de la police. Mais quand la fourgonnette qui amenait les activistes s’est garée devant la maison, j’ai vu comment ceux-ci descendaient de la voiture et la foule commençait à chanter et, du coin de l’œil, j’ai observé que la police sortait de tous les coins. Alors, j’ai senti que quelqu’un appuyait sur l’accélérateur. Non, il n’y a pas eu de provocation, ni de tentative antérieure pour faire taire les chants. Ils sont arrivés en courant et ont commencé à donner des coups. J’ai vu comment ils les traînaient par terre et les rouillaient de coups de poings, de coups de pieds et de matraques. En quelques secondes, j’avais des dizaines de personnes criant derrière moi, me poussant contre les grilles de la fenêtre. Pendant la demi heure suivante, la plus intense, logiquement, ils n’ont plus fait attention à ma présence.
    je suis sortie comme j’ai pu, accroupie entre leurs jambes, pour chercher une fenêtre d’où je pourrais prendre des photos. J’étais dans un palier d’un mètre carrée d’un escalier étroit par lequel plusieurs personnes descendaient poussés par l’urgence d’aller secourir leurs amis et leurs familles. Je suis entrée dans la chambre la plus proche et quand je me rapprochais de la fenêtre de la cuisine, quelque chose a cassé le verre. Je suis revenue en arrière et des blessés ont commencé à arriver. Des personnes portant des blessés avec la lèvre fendue, le sourcil ouvert, le dos violacés…..gémissants de douleur. Ils les laissaient allongés sur des coussins et revenaient.
    Que des coups, du bruit et des cris. Après j’ai su que pendant cette attaque, ils ont cherché aussi les espagnols, avec l’intention d’éloigner les témoins embarrassants. Ils ont poussé Lorena et José contre le mur et les ont traînés jusqu’à une rue proche. Comme ils voulaient revenir, ils protestaient pour leurs compagnons espagnols; et de son côté, Lorena voulait récupérer ses papiers, qu’elles ne portaient pas avec elles, on les a menacé et on leur a encore tapé dessus, avec plusieurs citoyens qui ont essayé de s’interposer. Ils ont fui en courant et ont réussi à atteindre l’hôtel.
    Javier, qu’ils respectent de moins en moins, même s’il est espagnol, a été piétiné de coups de pieds dans le sol, cependant, étant en position fœtale, il a réussi à se protéger de tous les coups sauf d’un coup qu’il a reçu juste dans la partie basse du dos et à cause duquel il a encore des difficultés en marchant.
    Cecilia a été attrapée violemment du bras, mais elle a pu s’en échapper et entrer à la maison.
    Dedans, dans quelques coins plutôt isolés, il y avait des personnes âgées en train de prier en silence. Ils regardaient ce qui se passait avec douleur mais, je dirais, avec la résignation de l’habitude. A un certain moment, une femme qui s’est heurtée avec moi et qui s’est rendu compte qu’elle était en présence d’un témoin, n’a pas raté l’occasion pour se défouler ; elle m’a prise par les bras et m’a crié désespérée: « je veux sortir, mais ils ne me laissent pas! Les policiers marocains sont des lâches, ils lancent des pierres ! » . Avec les pierres, ils ont cassé toutes les fenêtres. Entre tous, on a réussi, petit à petit, à bloquer les fenêtres avec des tables ou avec ce qu’on avait entre les mains pour éviter que ces armes de jet, qui avaient déjà blessé l’un d’eux dans la lèvre, entrent dedans.
    On ne sait pas ce qui serait arrivé si la police aurait réussi à entrer à ce moment. La porte était en fer, et entre les dizaines de personnes qui bloquaient les escaliers, je crois qu’ils ont pu les détenir. Cependant, la situation était hors de contrôle, et dedans, il y avait des personnes âgées et des enfants. Les Sahraouis disent que parfois ils entrent, cassent toutes les lampes et attaquent tout ce qui bouge. C’est Peut-être ce qui nous a empêché d’être présents.
    Après une demie heure, je suis montée dans la chambre où se trouvaient quelques-uns de ceux qui n’avaient pas intervenus, et j’ai écouté les cris désespérés de Cecilia appelant les espagnols. Jusqu’à deux heures après, nous n’avions pas su ce qui était arrivé à Lorena et José. Après un bout de temps, Javier est monté en se plaignant de douleurs.
    Étant les fenêtres murées, sans aucun brin d’air –dehors il fait frais- et avec toutes ces personnes prises à parts égales par la terreur et la colère, la température et l’humidité ont atteints des niveaux insupportables. De cette chambre au troisième étage, nous continuions à entendre des cris provenant du premier étage, bien que de plus en plus espacés. Quand quelques activistes de la délégation sont montés dans l’une des chambres, drapeaux en mains, ils ont commencé avec les chants habituels, clamant un Sahara libre, à tue-tête et sautant tous au même rythme, peu à peu ils se sont exaltés, traitant, j’imagine de récupérer les forces, et de se rappeler soi-même la raison de tant d’horreur. Bien que là, personne ne se permet un moment de faiblesse vis-à-vis du compromis avec la cause. « Pour mon pays, tout ce qu’il faut, je donnerai même ma vie, j’e n’ai pas peur » Ils s’expriment tous ainsi.
    J’ai compté sept enfants de moins de trois ans. Il y avait beaucoup d’autres d’entre 4 et 15 ans. Les gens sont assis serrés dans les canapés et par terre. De l’endroit où je me trouve, je vois se rapprocher un groupe qui, tout en criant, portait une petite fille. Ils voulaient entrebâiller une fenêtre pour qu’elle puisse prendre de l’air. Elle suait, avec un visage de terreur, et elle avait des difficultés pour respirer. Elle a mal à la poitrine. Elle souffre une crise d’anxiété. J’en ai vu deux autres dans la même situation.
    Quand quelqu’un tente d’abandonner la maison, il revient rouillé de coups. Le mardi, j’ai visité plusieurs personnes qui ont été battues, dans la rue, pour avoir tenter de s’approcher de la maison. Les marques des coups sont impressionnantes. Et s’ils ne se sont pas dirigés à l’hôpital, c’est parce que là-bas « on nous aurait battus de nouveau » m’expliquent-ils. Ils utilisent des remèdes de bonne femme et quelques médicaments espagnols.
    Jusqu’à 1h30 il y a eu des moments de grandes tensions et même de débauches. Il y a ceux qui essayent de faire un petit somme ; la nuit, ils le savent, sera longue. Mais à cette heure, quelqu’un arrive avec un papier. Il a un numéro de téléphone annoté et nous dit que nous devions appeler et que c’est un numéro que lui avait donner les autres espagnols. ils discutent entre eux, certains pensent que c’est un piège de la police, mais peu après, une autre personne apporte un nouveau numéro et insiste pour que nous nous penchions par la fenêtre car Lorena et José sont en bas. Effectivement, Cecilia et moi les voyons, accompagnés d’un homme, qui s’est avéré être le Dépositaire à Layoun qui, bien qu’il ne jouit pas de compétences diplomatiques, s’occupe d’aider les espagnols quand l’ambassade le lui demande. Lorena l’a contacté à travers le service d’urgence consulaire. Il est venu nous sortir de là. Lorena insiste que nous devrions compter sur lui, mais elle ne peut pas s’expliquer car elle est entourée par la police qui assiège la maison. Le dépositaire nous dit que si nous n’abandonnons pas les lieux, lui, sera témoin de notre décision de rester de notre propre gré, et à partir de ce moment, il ne pourra pas garantir notre sécurité.
    Bien qu’en réalité, personne ne peut parler clairement en ce moment.
    Dedans, certains nous demandent de rester, parce que si non, ceci peut se convertir en « un bain de sang », d’autres comprennent que c’est à nous de décider. Pendant deux heures, nous étions douteux, nous changions d’idée à chaque moment. Javier non. Il est décidé à rester avec eux jusqu’à la fin. C’est évident que si nous sommes dedans, la police ne va pas entrer. De l’extérieur, on nous dit que celle-ci les a avertis qu’elle le fera comme même. La présence du fonctionnaire espagnol, qui se présente pour la première fois sur les lieux dans ce type de situations, augmente l’agacement des agents.
    Nous ne sommes pas là pour nous convertir en martyrs, mais pour voir, de nos propres yeux, et pouvoir raconter la terrible violation des droits de l’homme que subit le peuple sahraoui. Mes compagnons, en tant que membres de l’Association canarienne de solidarité avec le peuple sahraoui, et moi en tant que journaliste. Il s’agit maintenant de décider entre deux options: oublier le travail et à titre personnel, miser, avec ta présence et ton passeport, sur la sauvegarde de l’intégrité d’un groupe d’être humains et être disposer à en souffrir avec eux les conséquences, ou, une deuxième: faire confiance aux personnes qui, d’en bas, sans pouvoir donner une bonne explication, nous recommandent avec fermeté que nous devons abandonner la maison.
    Nous n’avions pas d’outils pour savoir avec exactitude ce qui allait se passer. Oui, effectivement, nous pouvions ou bien éviter un massacre, ou bien empirer les choses. Ou bien ceci n’allait pas avoir lieu, de toute manière, car cela nous coûtait d’imaginer que, si la police a gardé le contrôle jusqu’à ce moment, et qu’ils n’avaient pas attaqué la maison parce que nous y trouvions, elle le fera juste à notre sortie des lieux. Un fonctionnaire espagnol est témoin de la situation, si à l’aube, ils attaquent le lieu, il serait –pas facile d’imaginer, si non évident- que cela avait eu lieu. Ils ont, malheureusement, plusieurs occasions pour le faire en cachette du monde.
    Heureusement, ce fut ainsi. Après notre départ, au alentour de quatre heures du matin, ils ont maintenu le siège durant des heures. Jusqu`à ce qu’ils ont décidé de laisser sortir les gens en groupes de 10. Ils ont détenus quatre personnes. Mais il n’y a pas eu de massacre ce jour-là.
    Dehors, il y avait quelqu’un qui attendait avec le drapeau du Maroc et avant que je ne me rende compte, étourdie par l’obscurité de l’extérieur, on m’avait photographiée devant celui-ci. Cecilia a su l’esquiver et a évité qu’on capte cette image.
    Une fois ensemble, une trentaine d’agents ont entouré le véhicule du fonctionnaire espagnol, où nous étions assis, et nous ont réclamé les appareils photo. Au début, nous avons refusé. Lorena exigeait un ordre judiciaire, car ceci allait, évidemment, contre tous nos droits. Mais eux, ils ne pensaient pas nous laisser nous en aller avec les appareils. Le dépositaire aussi insistait pour que nous les cédions et qu’ils nous seraient restitués le lendemain, évidemment, sans les images qui ne soient pas de leur agrément. Nous avons accepté car le siège était important; nous avons même accédé à ce qu’on fouille nos sacs. En réalité, le matériel était sauf.
    Et nous sommes partis acheter des cigarettes aux fumeurs, à reposer les nerfs. Mais eux, ils sont restés là-bas. Nous sommes revenus les voir la nuit d’après, chez un autre ami, ils savaient que la presse espagnole s’est faite l’écho des évènements, et ils nous l’ont remercié. Réellement, c’est la seule chose qu’ils veulent: Qu’on ne regarde pas ailleurs. Les Sahraouis ne jouissent pas d’une citoyenneté pleine. Ils n’ont pas le droit de travailler ni d’aller à l’université. Ils n’ont pas le droit non plus d’accéder au cinéma ou au théâtre. A tout moment, un policier peut les réprimander dans la rue. Bien sûr, toute manifestation, de tout type, en faveur de l’indépendance du Sahara, est payée par des tortures, des disparitions et des années de prison. Ils ont tous un membre de la famille qui a des blessures irréversibles, ou qu’ils ne savent rien de lui depuis des années ou qui a perdu la raison en prison. C’est ce qu’ils connaissent depuis leurs naissances. Une forme d’apartheid, ni plus ni moins. Leurs bourreaux sont leurs juges.
    Comme ils disent eux mêmes, pratiquement toute la communauté internationale reconnaît que le Sahara occidental n’appartient pas au Maroc.
    Leur compromis est inébranlable. Ils ont encore l’espoir que la société civile obligera les gouvernements étrangers à chercher une solution. Pour qu’ils cessent de faire semblant d’ignorer ce qui se passe là-bas; moi aussi je le raconte pour ça. C’est exactement ce qui est arrivé cette nuit. Au singulier, dans mon cas. Mais c’est leur vie. Ou leur lutte pour une vie
    GuinguinBali, 21/7/2010
  • 147 mines détruites à l’entrée de Nouadhibou

    Un total de 147 mines ont été détruites mardi à Nouadhibou (plus de 350 km au nord de Nouakchott) , par des unités du génie militaire mauritanien, a-t-on appris de sources militaires.
    Selon le colonel Alioune, coordinateur du programme national de déminage humanitaire, la destruction de ces engins s’intègre dans le cadre de la stratégie national visant à éliminer le danger des mines enfouies dans le territoire mauritanien depuis la guerre du Sahara Occidental (1974-1978).

    Le colonel a ajouté les équipes de déminage ont déjà « assaini » 300.000 m2 à l’entrée de Nouadhibou, capitale économique du pays.
    Les mines font fréquemment des victimes au sein des populations du nord mauritanien et dans le territoire sahraoui occupé par le Maroc et on y compte des milliers de handicapés.
    En janvier dernier, 250 mines antipersonnel ont été détruites, aux environs de Zouerate, à 600 km au nord de la capitale, par les services de l’armée mauritanienne.

    Source : Sous le Manguier, 3/8/2010

  • Université été RASD : «L’Algérie combattante, un exemple»

    Ouverture, hier, à Boumerdès de l’université d’eté de la RASD : «L’Algérie combattante, un exemple»

     La salle omnisports de la ville de Boumerdès abrite depuis hier les travaux de l’université d’Eté des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

    Manifestation à laquelle prennent part plus de 700 participants, selon les organisateurs et qui se poursuivra jusqu’au 28 de ce mois. «Student and youth of the world for the décolonisation of the western sahara» (les étudiants et jeunes du monde pour la décolonisation du Sahara occidental), est le slogan donné cette année à l’université d’Eté de la RASD , pour rappeler le combat  libérateur  que mènent les Sahraouis.
    Outre l’ambassadeur de la Rasd à Alger, M. Brahim Ghali, plusieurs personnalités du corps diplomatique, du mouvement associatif et des autorités civiles ont été conviées à l’inauguration de la manifestation pour ne citer que les SG de l’Onec, de l’UNFA  et le SG de la wilaya de Boumerdès. Rencontré sur les lieux, M. Mohamed Lamine, chargé à la communication à l’ambassade de la Rasd à Alger, retrace le programme des activités qui sera marqué essentiellement par des conférences portant sur la situation qui prévaut actuellement au Sahara.
    Conférences qu’animeront des personnalités politiques du Front  Polisario ainsi que des professeurs universitaires algériens spécialisés dans le droit international. Pour sa part, Mohamed Slima, cadre, lui aussi, à la communication de la Rasd, dira que le combat libérateur algérien a toujours constitué  une  référence pour les Sahraouis : «L’expérience algérienne, dans ces deux segments militaire et diplomatique, restera un modèle type pour le peuple sahraoui dans son combat». Les différents intervenants à la cérémonie d’inauguration n’ont pas  manqué, d’ailleurs, de souligner les sacrifices du peuple algérien mais surtout de la position juste de l’Algérie à l’égard de la question du Sahara occidental.
    Une citation du président de la République est affichée pour la circonstance en gros caractère et qui démontre sans ambiguïté la position officielle de l’Algérie à la cause sahraouie : «S’il y a un principe très fort de la politique extérieure de l’Algérie c’est celui du respect de la légalité internationale. L’Algérie a affectivement défendu et défend ouvertement le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination comme elle a assumé la même position au profit  de bien d’autres peuples à travers le monde. Elle honore de cet engagement fidèle à sa propre histoire», pouvait-on lire sur une grande banderole accrochée. Par ailleurs, interrogé en marge des travaux, le ministre de la Justice et des Affaires religieuses de la Rasd, Hamada Salma, indique au sujet des récentes déclarations du Roi, Mohamed VI, que «ce genre de propos n’a surpris personne puisque le Maroc est connu pour ses violations répétées de la légalité internationale».
    HORIZONS, 4/8/2010
  • Paris dans ses petits souliers

    Après les fracassantes révélations faites par l’émir national du GSPC : Paris dans ses petits souliers
    Par Mohamed Abdoun
    Comme il fallait s’y attendre, l’enregistrement sonore de l’émir national du GSPC Abdelmalek Droudkal, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, a jeté un large vent de panique dans les milieux décideurs français. Le président Nicolas Sarkozy et ses plus proches collaborateurs sont en effet pris en flagrant délit de mensonge. Un mensonge qui visait à cacher les véritables desseins que réservait Paris à toute la zone sahélo-saharienne. Un mensonge qui aura également coûté la vie à un humaniste français.
    La France, par les voix de son président et son premier ministre, Nicolas Sarkozy et François Fillon, avait indiqué n’avoir jamais réussi à établir de contacts avec les ravisseurs. Or, non seulement Droudkal soutient le contraire (et a très certainement les moyens de le prouver), mais c’est au moment de l’aboutissement des tractations que le fameux raid franco-mauritanien, opéré sur le sol malien, a été déclenché, scellant par la même la mort du malheureux otage Michel Germaneau.
    Les dirigeants français, très certainement gênés par ces fracassantes révélations, n’osent pas les démentir directement, tant il est évident qu’elles sont plausibles, proches de la réalité et, donc, faciles à prouver si le besoin devait s’en faire sortir. C’est donc un  » fusible « , occupant le poste de porte-parole du gouvernement, qui a hérité de l’ingrate tâche de démentir la sortie de Droudkal.  » Tel que conçu, ce démenti représente au contraire un parfait aveu « . C’est ce qu’expliquent des sources qui se réfèrent au mode de communication très agressif qu’a toujours suivi le président Sarkozy.
    A présent, aucune diversion, de quelque nature qu’elle soit ne saurait détourner les observateurs, non plus les citoyens français, de cette accumulation de scandales, comme la France n’en a jamais connu depuis la chute de la monarchie en 1792.
    Car, il ne faut pas oublier que ces évènements scabreux interviennent au moment où le scandale L’Oréal est encore loin d’avoir livré tous ses secrets, et où la France se dirige vers une loi qui prévoit de déchoir de leur nationalité, en violation flagrante de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, tous les citoyens naturalisés qui se rendraient  » coupables  » de tel ou tel délit et crime.
    Certes, l’exploitation politique de l’insécurité est aussi imparable qu’un attentat terroriste. Mais, même si Nicolas Sarkozy est devenu le maître incontesté sur ce terrain, trop d’éléments et de scandales l’accablent aujourd’hui pour qu’il puisse mener ses projets jusqu’à leur terme.
    Beaucoup de choses ont changé depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la ruée mondiale vers cette prétendue lutte antiterroriste.
    Dans les pays du nord, Al-Qaïda sert à justifier des politiques sécuritaires au profit de la droite, et à soutenir des régimes illégitimes dans les pays du sud.
    Sans Al-Qaïda, il aurait été difficile d’envisager l’occupation de l’Irak et de l’Afghanistan, la mise à genoux d’une grande partie du monde arabe, ainsi que la dévastation sociale et institutionnelle qui a frappé nombre de pays de la région. Sans Al-Qaïda, George Bush n’aurait pas fait deux mandats, et Nicolas Sarkozy n’aurait pas été élu.
    La  » bêtise  » sarkozyenne vient même de faire renaître de ses cendres la  » Al Qaïda mauritanienne « . Son chef, El Khadim Ould Semane, qui n’a plus fait parler de lui depuis des années a profité en effet de ce raid pour menacer Nouakchott des pires représailles.
    Quant au Mali, sur le territoire duquel se déroulent les plus dramatiques des épisodes et scénarios de ce mauvais film, il semble que la chute de Moussa Traoré, la signature d’un pacte avec les rebelles touareg et le démantèlement d’un certain nombre de postes de sécurité dans le Nord du pays aient largement contribué à l’extension du GSPC dans ces régions frontalières d’avec l’Algérie.
    La Tribune des Lecteurs, 4/8/2010
  • Témoin de l’apartheid Sahraoui

    LAURA GALLEGO
    Cette maison était une fête. Ils ont chanté, ils ont ri pendant toute la journée et quelques-uns se sont assis, pendant un moment, à côté de cette journaliste pour lui raconter leurs expériences. Peu après, quelques-unes des questions formulées ont perdu leur raison d’être. Pour vous, qu’est-ce que c’est que la peur? D’où est-ce que vous tirer l’espérance? Cela n’a aucun sens, ils n’ont pas le choix.
    Les quatre espagnols qui voyageons de Canarias pour participer à côté des Sahraouis à l’accueil des 11 compatriotes qui revenaient de la visite des camps de Tinduf. Nous arrivons au quartier Casa de Piedra à Layoun au alentour de trois heures de l’après-midi. Dès le premier moment, l’opposition de la police marocaine à cette rencontre était évidente et palpable.
    La maison était assiégée par plusieurs agents civils qui, tout juste après notre arrivée, ont commencé à empêcher les Sahraoui d’y accéder. À l’intérieur, il y avait presque 200 personnes déjà. Vers le milieu de l’après-midi, un groupe de policiers s’est dirigé vers les espagnols, dans la rue. Ils nous ont demandé les papiers, un moment après, ils nous ont communiqué que, vu que nous sommes entrés en tant que touristes –et pour eux, notre présence là-bas, ne rentrait pas dans le circuit-, nous serons les seuls responsables de nos actes.
    Quand nous avons su que la délégation des 11 activistes pour les droits de l’homme était arrivée –la plupart d’entre eux étaient des jeunes étudiants qui, depuis le dimanche, ont perdu le droit d’accès au lycée -, ils ont décidé la fenêtre à partir de laquelle je devrais prendre les photos. Celle qui était située juste au dessus de la porte d’entrée. Ils devaient respecter ma position. Cependant, entre 200 personnes reparties dans plus de dix chambres, aucun message n’arrive à tous.
    Ils étaient déjà proches. Cecilia Alvarado, Lorena López et José Febles, les trois Canariens, avec qui j’ai fait le voyage, ont rejoint le groupe qui les aurait accueilli dehors. Javier Sopeña, un originaire d’Extremadura qui s’est compromis, depuis des mois, à vivre avec eux et subir et souffrir ce qu’ils subissent et souffrent. Puis, il était aussi présent pour, comme espagnol, utiliser leurs outils et dénoncer la situation.
    En quelque sorte, nous croyions que sa présence servira pour freiner la réaction de la police. Mais quand la fourgonnette qui amenait les activistes s’est garée devant la maison, j’ai vu comment ceux-ci descendaient de la voiture et la foule commençait à chanter et, du coin de l’œil, j’ai observé que la police sortait de tous les coins. Alors, j’ai senti que quelqu’un appuyait sur l’accélérateur. Non, il n’y a pas eu de provocation, ni de tentative antérieure pour faire taire les chants. Ils sont arrivés en courant et ont commencé à donner des coups. J’ai vu comment ils les traînaient par terre et les rouillaient de coups de poings, de coups de pieds et de matraques. En quelques secondes, j’avais des dizaines de personnes criant derrière moi, me poussant contre les grilles de la fenêtre. Pendant la demi heure suivante, la plus intense, logiquement, ils n’ont plus fait attention à ma présence.
    je suis sortie comme j’ai pu, accroupie entre leurs jambes, pour chercher une fenêtre d’où je pourrais prendre des photos. J’étais dans un palier d’un mètre carrée d’un escalier étroit par lequel plusieurs personnes descendaient poussés par l’urgence d’aller secourir leurs amis et leurs familles. Je suis entrée dans la chambre la plus proche et quand je me rapprochais de la fenêtre de la cuisine, quelque chose a cassé le verre. Je suis revenue en arrière et des blessés ont commencé à arriver. Des personnes portant des blessés avec la lèvre fendue, le sourcil ouvert, le dos violacés…..gémissants de douleur. Ils les laissaient allongés sur des coussins et revenaient.
    Que des coups, du bruit et des cris. Après j’ai su que pendant cette attaque, ils ont cherché aussi les espagnols, avec l’intention d’éloigner les témoins embarrassants. Ils ont poussé Lorena et José contre le mur et les ont traînés jusqu’à une rue proche. Comme ils voulaient revenir, ils protestaient pour leurs compagnons espagnols; et de son côté, Lorena voulait récupérer ses papiers, qu’elles ne portaient pas avec elles, on les a menacé et on leur a encore tapé dessus, avec plusieurs citoyens qui ont essayé de s’interposer. Ils ont fui en courant et ont réussi à atteindre l’hôtel.
    Javier, qu’ils respectent de moins en moins, même s’il est espagnol, a été piétiné de coups de pieds dans le sol, cependant, étant en position fœtale, il a réussi à se protéger de tous les coups sauf d’un coup qu’il a reçu juste dans la partie basse du dos et à cause duquel il a encore des difficultés en marchant.
    Cecilia a été attrapée violemment du bras, mais elle a pu s’en échapper et entrer à la maison.
    Dedans, dans quelques coins plutôt isolés, il y avait des personnes âgées en train de prier en silence. Ils regardaient ce qui se passait avec douleur mais, je dirais, avec la résignation de l’habitude. A un certain moment, une femme qui s’est heurtée avec moi et qui s’est rendu compte qu’elle était en présence d’un témoin, n’a pas raté l’occasion pour se défouler ; elle m’a prise par les bras et m’a crié désespérée: « je veux sortir, mais ils ne me laissent pas! Les policiers marocains sont des lâches, ils lancent des pierres ! » . Avec les pierres, ils ont cassé toutes les fenêtres. Entre tous, on a réussi, petit à petit, à bloquer les fenêtres avec des tables ou avec ce qu’on avait entre les mains pour éviter que ces armes de jet, qui avaient déjà blessé l’un d’eux dans la lèvre, entrent dedans.
    On ne sait pas ce qui serait arrivé si la police aurait réussi à entrer à ce moment. La porte était en fer, et entre les dizaines de personnes qui bloquaient les escaliers, je crois qu’ils ont pu les détenir. Cependant, la situation était hors de contrôle, et dedans, il y avait des personnes âgées et des enfants. Les Sahraouis disent que parfois ils entrent, cassent toutes les lampes et attaquent tout ce qui bouge. C’est Peut-être ce qui nous a empêché d’être présents.
    Après une demie heure, je suis montée dans la chambre où se trouvaient quelques-uns de ceux qui n’avaient pas intervenus, et j’ai écouté les cris désespérés de Cecilia appelant les espagnols. Jusqu’à deux heures après, nous n’avions pas su ce qui était arrivé à Lorena et José. Après un bout de temps, Javier est monté en se plaignant de douleurs.
    Étant les fenêtres murées, sans aucun brin d’air –dehors il fait frais- et avec toutes ces personnes prises à parts égales par la terreur et la colère, la température et l’humidité ont atteints des niveaux insupportables. De cette chambre au troisième étage, nous continuions à entendre des cris provenant du premier étage, bien que de plus en plus espacés. Quand quelques activistes de la délégation sont montés dans l’une des chambres, drapeaux en mains, ils ont commencé avec les chants habituels, clamant un Sahara libre, à tue-tête et sautant tous au même rythme, peu à peu ils se sont exaltés, traitant, j’imagine de récupérer les forces, et de se rappeler soi-même la raison de tant d’horreur. Bien que là, personne ne se permet un moment de faiblesse vis-à-vis du compromis avec la cause. « Pour mon pays, tout ce qu’il faut, je donnerai même ma vie, j’e n’ai pas peur » Ils s’expriment tous ainsi.
    J’ai compté sept enfants de moins de trois ans. Il y avait beaucoup d’autres d’entre 4 et 15 ans. Les gens sont assis serrés dans les canapés et par terre. De l’endroit où je me trouve, je vois se rapprocher un groupe qui, tout en criant, portait une petite fille. Ils voulaient entrebâiller une fenêtre pour qu’elle puisse prendre de l’air. Elle suait, avec un visage de terreur, et elle avait des difficultés pour respirer. Elle a mal à la poitrine. Elle souffre une crise d’anxiété. J’en ai vu deux autres dans la même situation.
    Quand quelqu’un tente d’abandonner la maison, il revient rouillé de coups. Le mardi, j’ai visité plusieurs personnes qui ont été battues, dans la rue, pour avoir tenter de s’approcher de la maison. Les marques des coups sont impressionnantes. Et s’ils ne se sont pas dirigés à l’hôpital, c’est parce que là-bas « on nous aurait battus de nouveau » m’expliquent-ils. Ils utilisent des remèdes de bonne femme et quelques médicaments espagnols.
    Jusqu’à 1h30 il y a eu des moments de grandes tensions et même de débauches. Il y a ceux qui essayent de faire un petit somme ; la nuit, ils le savent, sera longue. Mais à cette heure, quelqu’un arrive avec un papier. Il a un numéro de téléphone annoté et nous dit que nous devions appeler et que c’est un numéro que lui avait donner les autres espagnols. ils discutent entre eux, certains pensent que c’est un piège de la police, mais peu après, une autre personne apporte un nouveau numéro et insiste pour que nous nous penchions par la fenêtre car Lorena et José sont en bas. Effectivement, Cecilia et moi les voyons, accompagnés d’un homme, qui s’est avéré être le Dépositaire à Layoun qui, bien qu’il ne jouit pas de compétences diplomatiques, s’occupe d’aider les espagnols quand l’ambassade le lui demande. Lorena l’a contacté à travers le service d’urgence consulaire. Il est venu nous sortir de là. Lorena insiste que nous devrions compter sur lui, mais elle ne peut pas s’expliquer car elle est entourée par la police qui assiège la maison. Le dépositaire nous dit que si nous n’abandonnons pas les lieux, lui, sera témoin de notre décision de rester de notre propre gré, et à partir de ce moment, il ne pourra pas garantir notre sécurité.
    Bien qu’en réalité, personne ne peut parler clairement en ce moment.
    Dedans, certains nous demandent de rester, parce que si non, ceci peut se convertir en « un bain de sang », d’autres comprennent que c’est à nous de décider. Pendant deux heures, nous étions douteux, nous changions d’idée à chaque moment. Javier non. Il est décidé à rester avec eux jusqu’à la fin. C’est évident que si nous sommes dedans, la police ne va pas entrer. De l’extérieur, on nous dit que celle-ci les a avertis qu’elle le fera comme même. La présence du fonctionnaire espagnol, qui se présente pour la première fois sur les lieux dans ce type de situations, augmente l’agacement des agents.
    Nous ne sommes pas là pour nous convertir en martyrs, mais pour voir, de nos propres yeux, et pouvoir raconter la terrible violation des droits de l’homme que subit le peuple sahraoui. Mes compagnons, en tant que membres de l’Association canarienne de solidarité avec le peuple sahraoui, et moi en tant que journaliste. Il s’agit maintenant de décider entre deux options: oublier le travail et à titre personnel, miser, avec ta présence et ton passeport, sur la sauvegarde de l’intégrité d’un groupe d’être humains et être disposer à en souffrir avec eux les conséquences, ou, une deuxième: faire confiance aux personnes qui, d’en bas, sans pouvoir donner une bonne explication, nous recommandent avec fermeté que nous devons abandonner la maison.
    Nous n’avions pas d’outils pour savoir avec exactitude ce qui allait se passer. Oui, effectivement, nous pouvions ou bien éviter un massacre, ou bien empirer les choses. Ou bien ceci n’allait pas avoir lieu, de toute manière, car cela nous coûtait d’imaginer que, si la police a gardé le contrôle jusqu’à ce moment, et qu’ils n’avaient pas attaqué la maison parce que nous y trouvions, elle le fera juste à notre sortie des lieux. Un fonctionnaire espagnol est témoin de la situation, si à l’aube, ils attaquent le lieu, il serait –pas facile d’imaginer, si non évident- que cela avait eu lieu. Ils ont, malheureusement, plusieurs occasions pour le faire en cachette du monde.
    Heureusement, ce fut ainsi. Après notre départ, au alentour de quatre heures du matin, ils ont maintenu le siège durant des heures. Jusqu`à ce qu’ils ont décidé de laisser sortir les gens en groupes de 10. Ils ont détenus quatre personnes. Mais il n’y a pas eu de massacre ce jour-là.
    Dehors, il y avait quelqu’un qui attendait avec le drapeau du Maroc et avant que je ne me rende compte, étourdie par l’obscurité de l’extérieur, on m’avait photographiée devant celui-ci. Cecilia a su l’esquiver et a évité qu’on capte cette image.
    Une fois ensemble, une trentaine d’agents ont entouré le véhicule du fonctionnaire espagnol, où nous étions assis, et nous ont réclamé les appareils photo. Au début, nous avons refusé. Lorena exigeait un ordre judiciaire, car ceci allait, évidemment, contre tous nos droits. Mais eux, ils ne pensaient pas nous laisser nous en aller avec les appareils. Le dépositaire aussi insistait pour que nous les cédions et qu’ils nous seraient restitués le lendemain, évidemment, sans les images qui ne soient pas de leur agrément. Nous avons accepté car le siège était important; nous avons même accédé à ce qu’on fouille nos sacs. En réalité, le matériel était sauf.
    Et nous sommes partis acheter des cigarettes aux fumeurs, à reposer les nerfs. Mais eux, ils sont restés là-bas. Nous sommes revenus les voir la nuit d’après, chez un autre ami, ils savaient que la presse espagnole s’est faite l’écho des évènements, et ils nous l’ont remercié. Réellement, c’est la seule chose qu’ils veulent: Qu’on ne regarde pas ailleurs. Les Sahraouis ne jouissent pas d’une citoyenneté pleine. Ils n’ont pas le droit de travailler ni d’aller à l’université. Ils n’ont pas le droit non plus d’accéder au cinéma ou au théâtre. A tout moment, un policier peut les réprimander dans la rue. Bien sûr, toute manifestation, de tout type, en faveur de l’indépendance du Sahara, est payée par des tortures, des disparitions et des années de prison. Ils ont tous un membre de la famille qui a des blessures irréversibles, ou qu’ils ne savent rien de lui depuis des années ou qui a perdu la raison en prison. C’est ce qu’ils connaissent depuis leurs naissances. Une forme d’apartheid, ni plus ni moins. Leurs bourreaux sont leurs juges.
    Comme ils disent eux mêmes, pratiquement toute la communauté internationale reconnaît que le Sahara occidental n’appartient pas au Maroc.
    Leur compromis est inébranlable. Ils ont encore l’espoir que la société civile obligera les gouvernements étrangers à chercher une solution. Pour qu’ils cessent de faire semblant d’ignorer ce qui se passe là-bas; moi aussi je le raconte pour ça. C’est exactement ce qui est arrivé cette nuit. Au singulier, dans mon cas. Mais c’est leur vie. Ou leur lutte pour une vie
    GuinguinBali, 21/7/2010
  • 147 mines détruites à l’entrée de Nouadhibou

    Un total de 147 mines ont été détruites mardi à Nouadhibou (plus de 350 km au nord de Nouakchott) , par des unités du génie militaire mauritanien, a-t-on appris de sources militaires.
    Selon le colonel Alioune, coordinateur du programme national de déminage humanitaire, la destruction de ces engins s’intègre dans le cadre de la stratégie national visant à éliminer le danger des mines enfouies dans le territoire mauritanien depuis la guerre du Sahara Occidental (1974-1978).

    Le colonel a ajouté les équipes de déminage ont déjà « assaini » 300.000 m2 à l’entrée de Nouadhibou, capitale économique du pays.
    Les mines font fréquemment des victimes au sein des populations du nord mauritanien et dans le territoire sahraoui occupé par le Maroc et on y compte des milliers de handicapés.
    En janvier dernier, 250 mines antipersonnel ont été détruites, aux environs de Zouerate, à 600 km au nord de la capitale, par les services de l’armée mauritanienne.

    Source : Sous le Manguier, 3/8/2010

  • Paris dans ses petits souliers

    Après les fracassantes révélations faites par l’émir national du GSPC : Paris dans ses petits souliers
    Par Mohamed Abdoun
    Comme il fallait s’y attendre, l’enregistrement sonore de l’émir national du GSPC Abdelmalek Droudkal, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, a jeté un large vent de panique dans les milieux décideurs français. Le président Nicolas Sarkozy et ses plus proches collaborateurs sont en effet pris en flagrant délit de mensonge. Un mensonge qui visait à cacher les véritables desseins que réservait Paris à toute la zone sahélo-saharienne. Un mensonge qui aura également coûté la vie à un humaniste français.
    La France, par les voix de son président et son premier ministre, Nicolas Sarkozy et François Fillon, avait indiqué n’avoir jamais réussi à établir de contacts avec les ravisseurs. Or, non seulement Droudkal soutient le contraire (et a très certainement les moyens de le prouver), mais c’est au moment de l’aboutissement des tractations que le fameux raid franco-mauritanien, opéré sur le sol malien, a été déclenché, scellant par la même la mort du malheureux otage Michel Germaneau.
    Les dirigeants français, très certainement gênés par ces fracassantes révélations, n’osent pas les démentir directement, tant il est évident qu’elles sont plausibles, proches de la réalité et, donc, faciles à prouver si le besoin devait s’en faire sortir. C’est donc un  » fusible « , occupant le poste de porte-parole du gouvernement, qui a hérité de l’ingrate tâche de démentir la sortie de Droudkal.  » Tel que conçu, ce démenti représente au contraire un parfait aveu « . C’est ce qu’expliquent des sources qui se réfèrent au mode de communication très agressif qu’a toujours suivi le président Sarkozy.
    A présent, aucune diversion, de quelque nature qu’elle soit ne saurait détourner les observateurs, non plus les citoyens français, de cette accumulation de scandales, comme la France n’en a jamais connu depuis la chute de la monarchie en 1792.
    Car, il ne faut pas oublier que ces évènements scabreux interviennent au moment où le scandale L’Oréal est encore loin d’avoir livré tous ses secrets, et où la France se dirige vers une loi qui prévoit de déchoir de leur nationalité, en violation flagrante de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, tous les citoyens naturalisés qui se rendraient  » coupables  » de tel ou tel délit et crime.
    Certes, l’exploitation politique de l’insécurité est aussi imparable qu’un attentat terroriste. Mais, même si Nicolas Sarkozy est devenu le maître incontesté sur ce terrain, trop d’éléments et de scandales l’accablent aujourd’hui pour qu’il puisse mener ses projets jusqu’à leur terme.
    Beaucoup de choses ont changé depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la ruée mondiale vers cette prétendue lutte antiterroriste.
    Dans les pays du nord, Al-Qaïda sert à justifier des politiques sécuritaires au profit de la droite, et à soutenir des régimes illégitimes dans les pays du sud.
    Sans Al-Qaïda, il aurait été difficile d’envisager l’occupation de l’Irak et de l’Afghanistan, la mise à genoux d’une grande partie du monde arabe, ainsi que la dévastation sociale et institutionnelle qui a frappé nombre de pays de la région. Sans Al-Qaïda, George Bush n’aurait pas fait deux mandats, et Nicolas Sarkozy n’aurait pas été élu.
    La  » bêtise  » sarkozyenne vient même de faire renaître de ses cendres la  » Al Qaïda mauritanienne « . Son chef, El Khadim Ould Semane, qui n’a plus fait parler de lui depuis des années a profité en effet de ce raid pour menacer Nouakchott des pires représailles.
    Quant au Mali, sur le territoire duquel se déroulent les plus dramatiques des épisodes et scénarios de ce mauvais film, il semble que la chute de Moussa Traoré, la signature d’un pacte avec les rebelles touareg et le démantèlement d’un certain nombre de postes de sécurité dans le Nord du pays aient largement contribué à l’extension du GSPC dans ces régions frontalières d’avec l’Algérie.
    La Tribune des Lecteurs, 4/8/2010
  • Université été RASD : «L’Algérie combattante, un exemple»

    Ouverture, hier, à Boumerdès de l’université d’eté de la RASD : «L’Algérie combattante, un exemple»

     La salle omnisports de la ville de Boumerdès abrite depuis hier les travaux de l’université d’Eté des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

    Manifestation à laquelle prennent part plus de 700 participants, selon les organisateurs et qui se poursuivra jusqu’au 28 de ce mois. «Student and youth of the world for the décolonisation of the western sahara» (les étudiants et jeunes du monde pour la décolonisation du Sahara occidental), est le slogan donné cette année à l’université d’Eté de la RASD , pour rappeler le combat  libérateur  que mènent les Sahraouis.
    Outre l’ambassadeur de la Rasd à Alger, M. Brahim Ghali, plusieurs personnalités du corps diplomatique, du mouvement associatif et des autorités civiles ont été conviées à l’inauguration de la manifestation pour ne citer que les SG de l’Onec, de l’UNFA  et le SG de la wilaya de Boumerdès. Rencontré sur les lieux, M. Mohamed Lamine, chargé à la communication à l’ambassade de la Rasd à Alger, retrace le programme des activités qui sera marqué essentiellement par des conférences portant sur la situation qui prévaut actuellement au Sahara.
    Conférences qu’animeront des personnalités politiques du Front  Polisario ainsi que des professeurs universitaires algériens spécialisés dans le droit international. Pour sa part, Mohamed Slima, cadre, lui aussi, à la communication de la Rasd, dira que le combat libérateur algérien a toujours constitué  une  référence pour les Sahraouis : «L’expérience algérienne, dans ces deux segments militaire et diplomatique, restera un modèle type pour le peuple sahraoui dans son combat». Les différents intervenants à la cérémonie d’inauguration n’ont pas  manqué, d’ailleurs, de souligner les sacrifices du peuple algérien mais surtout de la position juste de l’Algérie à l’égard de la question du Sahara occidental.
    Une citation du président de la République est affichée pour la circonstance en gros caractère et qui démontre sans ambiguïté la position officielle de l’Algérie à la cause sahraouie : «S’il y a un principe très fort de la politique extérieure de l’Algérie c’est celui du respect de la légalité internationale. L’Algérie a affectivement défendu et défend ouvertement le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination comme elle a assumé la même position au profit  de bien d’autres peuples à travers le monde. Elle honore de cet engagement fidèle à sa propre histoire», pouvait-on lire sur une grande banderole accrochée. Par ailleurs, interrogé en marge des travaux, le ministre de la Justice et des Affaires religieuses de la Rasd, Hamada Salma, indique au sujet des récentes déclarations du Roi, Mohamed VI, que «ce genre de propos n’a surpris personne puisque le Maroc est connu pour ses violations répétées de la légalité internationale».
    HORIZONS, 4/8/2010
  • Déchéance de la nationalité française : Le point de vue d’un juriste algérien

    Le président de la République, Nicolas Sarkozy, vient d’annoncer ce 30 juillet qu’il va «faire réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française». Nicolas Sarkozy a indiqué, à cet égard que la «nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou toute personne dépositaire de l’autorité publique». Notre propos n’est pas de porter une appréciation sur le bilan de la politique de sécurité du président de la République française, l’impact négatif supposé ou réel de la suppression de 11.000 postes de policiers et de gendarmes depuis 2007, ainsi que de celle de proximité (dès 2002) que le président français continue de considérer comme non susceptible d’apporter des réponses appropriées à la montée du grand banditisme et de la criminalité organisée, il est de se demander si le législateur peut étendre les motifs de déchéance de la nationalité française, au regard des principes de droit universellement admis, et notamment, les principes constitutionnels français relatifs aux droits de la personne.La nationalité est un lien qui unit une personne à un Etat.
    Chaque Etat est libre de déterminer quels sont ses nationaux. Cette liberté trouve ses limites dans les garde -fous instaurés par le législateur (qui visent à stabiliser et sécuriser l’allégeance des individus à cet Etat) et dans les traités internationaux, lesquels en France comme en Algérie, ont une autorité supérieure aux lois internes.
    En France, depuis la loi du 16 mars 1998, l’attribution de la nationalité française d’origine qui combinait jusqu’alors la filiation et le lieu de naissance, est venue renforcer le critère du droit du sol; ceci a permis l’acquisition de la nationalité française par des étrangers nés en France de parents étrangers nés à l’étranger (immigrés dits de la deuxième génération). En 2010, des centaines de milliers de Français, dont les parents sont nés en Algérie, entrent dans cette catégorie. Ceci dit, la loi de 1998 pose deux règles: acquisition automatique à la majorité avec faculté de la décliner et acquisition par déclaration pendant la minorité sous certaines conditions.
    Les règles régissant la déchéance de la nationalité française
    Le Code civil français (articles 25 et 25-1) institue des mesures d’élimination des Français récents pour indignité. Ces textes ne s’appliquent toutefois qu’aux personnes ayant acquis la nationalité française après la naissance. En réalité, cette procédure est sérieusement encadrée. La déchéance de la nationalité française ne doit pas avoir pour effet de faire de l’intéressé un apatride. Il faut donc que celui-ci ait une autre nationalité, au moment de sa déchéance ou qu’il soit susceptible d’en acquérir. Ici, une mise au point s’impose, en ce qui concerne les Français susceptibles d’être déchus et dont les parents sont d’origine algérienne. Il faut savoir qu’au regard de la loi algérienne, ils sont toujours considérés comme Algériens, puisque le législateur a institué depuis l’indépendance, le système de l’allégeance perpétuelle (critiquable à bien des égards) qui se traduit par le fait que tous les cas de perte de la nationalité algérienne sont conditionnés par un décret autorisant la personne à renoncer à la nationalité algérienne (aucune déclaration de volonté unilatérale n’y suffit). Pour revenir à la déchéance de la nationalité française, les motifs sont les suivants: condamnation pour acte qualifié de crime ou de délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la France, condamnation pour acte qualifié de crime ou délit pour atteinte à l’administration publique commis par des personnes ayant exercé une fonction publique, soustraction aux obligations du Service national, condamnation en France ou à l’étranger pour un acte qualifié de crime par la loi française et pour laquelle la personne a été condamnée à une peine d’au moins cinq ans. La déchéance est prononcée par décret; elle n’a que des effets individuels, en ce sens qu’elle n’a pas vocation à s’étendre au conjoint et aux ayants droit. Pour autant, il existe des recours contre la décision de l’administration. L’intéressé dispose d’un délai de 30 jours, à dater de la notification de la décision du gouvernement de le déchoir pour faire parvenir au ministre chargé des naturalisations(présentement le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire) des observations en défense. Passé ce délai, le gouvernement pourra prendre, après avis conforme du Conseil d’Etat, un décret de déchéance de la nationalité qui sera publié au JO et qui pourra faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir devant le Conseil d’Etat, dans un délai de deux mois.
    Portée des déclarations du président de la République
    On la déclinera en trois points.
    1. Le président français n’a pas forgé ex nihilo le concept de déchéance de la nationalité française. La nouveauté résidera dans l’allongement de la liste des motifs de déchéance (plus nombreux) et probablement, que la condition d’ancienneté liée à la déchéance, sera-t-elle supprimée, ce qui ne manquera pas de faire grossir le lot des déchus potentiels.
    2. L’acquisition automatique de la nationalité française devra également être revue, ainsi que l’acquisition par déclaration pendant la minorité, pour toutes les personnes qui auront commis des crimes et des délits au sens de la loi à venir. De toute façon, les immigrés de la deuxième génération passent tous par une période d’extranéité, mais bénéficient d’une mesure compensatoire, éminemment controversée en France, qui consiste en la délivrance d’un titre d’identité républicain sur présentation du livret de famille. Cette période d’extranéité sera donc fatale pour les auteurs de crimes et délits susceptibles d’entraîner la déchéance de la nationalité française.
    3. Une fois déchus de la nationalité française et après avoir purgé leur peine, ces anciens Français seront-ils autorisés à demeurer sur le territoire français? Feront- ils l’objet de mesures d’expulsion immédiate, en application d’éventuelles peines accessoires que pourraient prononcer les juridictions répressives, en vertu de la loi à venir? Si oui, vers quel(s) pays? S’agissant des personnes dont les parents sont d’origine algérienne, il faut savoir qu’elles ne possèdent strictement aucune attache sérieuse avec le territoire algérien (ni par la naissance, ni par la culture ni par l’éducation ni par le sentiment d’appartenir à la collectivité algérienne). Ces personnes sont encore plus étrangères à l’Algérie qu’elles ne le seraient à l’égard de la France, puisque c’est ainsi, désormais, que les perçoit le premier magistrat de France.
    Il apparaît de plus en plus clairement que la politique française d’intégration des minorités d’origine étrangère est un échec. Il n’appartient pas à l’auteur de ces lignes d’en rechercher les causes, bien trop complexes pour être seulement évoquées dans ce bref commentaire. Quoi qu’il en soit, tous les Français visés par des mesures de déchéance de la nationalité française (dont les parents sont d’origine algérienne), qui pourraient être expulsés de France après avoir purgé leur peine, ne seront pas forcément les bienvenus en Algérie, laquelle n’est, après tout, que le pays d’origine de leurs parents et n’est que cela.
    (*) Professeur de droit (alimebroukine@yahoo.com)
    L’Expression, 4/8/2010
  • HRW demande la libération de Sahraouis incarcérés au Maroc

    Les droits de l’homme violés dans les territoires sahraouis occupés : HRW demande la libération de Sahraouis incarcérés au Maroc

    Human Rights Watch (HRW), une ONG américaine de défense des droits humains basée à New York, a une nouvelle fois appelé hier les autorités marocaines à libérer trois activistes sahraouis – faisant partie du groupe de Ali Salem Tamek – arrêtés en 2009 et accusés d’atteinte à la sécurité extérieure ou à leur assurer un procès juste.

    « Les autorités marocaines doivent soit libérer trois activistes sahraouis arrêtés en octobre 2009 et accusés d’atteinte à la sécurité extérieure, soit leur assurer un procès équitable et transparent », a indiqué l’organisation dans un communiqué remis à la presse. Dans le cas où il devrait y avoir un procès, HRW demande à ce que les activistes sahraouis soient jugés devant un tribunal civil. Il est à rappeler que les trois militants ont été arrêtés avec 4 autres de leurs compagnons à Casablanca, alors qu’ils étaient de retour de Tindouf. Ils sont actuellement sous le coup d’une enquête ouverte par le tribunal militaire de Rabat.
    Jusqu’à présent, aucun élément prouvant la culpabilité des accusés n’a été découvert. Selon l’un d’eux, interrogé par HRW, le dossier d’accusation est composé de comptes rendus de la télévision et d’articles de la presse écrite. Les six militants avaient commencé une grève de la faim le 18 mars, mais l’ont arrêtée fin avril, tout en réclamant des autorités judiciaires marocaines qu’elles fixent le « plus rapidement la date de leur procès ou qu’elles les libèrent ». La séquestration du groupe de Ali Salem Tamek confirme, selon de nombreux militants des droits de l’homme, que « le Maroc a bien replongé dans l’atmosphère macabre et terrifiante des années 1980 et 1990, une période marquée par une répression sauvage des opposants, des militants des droits de l’homme et des activistes sahraouis ». Comme à cette époque, soulignent-ils, les forces d’occupation marocaines ont commencé à traduire devant les tribunaux militaires toutes les personnes qui osent exprimer des idées et positions contraires aux thèses officielles.
    Le constat se vérifie malheureuse dans la mesure où plusieurs ONG de défense des droits humains informent qu’entre le mois d’août et le mois de septembre 2009, plus de 77 cas de violations des droits de l’homme. Celles-ci confirment également la poursuite des violations massives des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Il est rappeler que le Front Polisario reste à ce jour sans nouvelles de plus de 500 civils et de 151 combattants sahraouis capturés par les troupes coloniales marocaines. La situation dramatique dans laquelle vivent les Sahraouis a d’ailleurs convaincu une commission du Sénat américain (la commission des crédits budgétaires) de demander au département d’Etat d’établir en urgence un rapport sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. Cette même commission a invité les responsables du département d’Etat américain à présenter ce rapport dans un délai n’excédant pas 45 jours dans lequel il doit « détailler les pas franchis par le gouvernement marocain durant l’année dernière sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental ».
    La commission a relevé, en outre, la nécessité de mentionner dans ce rapport si l’Etat marocain permet « aux individus de défendre, en toute liberté, leurs opinions sur la situation et l’avenir du Sahara occidental par le biais de l’exercice de leur droit pacifique d’expression, de constitution d’associations et de consignation des violations des droits de l’homme sans contrainte aucune ». Quoi qu’il en soit, ce rapport du département d’Etat américain n’aura certainement pas une grande peine à confirmer l’absence de volonté du gouvernement marocain de trouver un règlement légal au conflit du Sahara occidental. Le discours prononcé par le roi du Maroc, la semaine dernière, à l’occasion de la fête du trône, annonce, au contraire, de sombres perspectives pour la région. Pour le ministère sahraoui de l’Information, cette intervention « ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale ». Ce responsable estime, par ailleurs, que « le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région », déplorant le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’homme.
    El Watan, ‘4/8/2010