Mois : août 2010

  • Biladi : Editorial n° 557

    La guerre déclarée par le Président Aziz à Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) continue d’inquiéter tout le monde. Même si la nébuleuse terroriste a ignoré royalement notre pays dans le communiqué lu par son chef et dans lequel il a désigné la France et son président Sarkozy en tant que (seul) coupable de l’attaque meurtrière de son camp ; ce qui en fait, désormais, l’ennemi juré des Jihadistes. Peut-on se fier à cela et croire que la Mauritanie n’est pas concernée par l’ultimatum, ni par les menaces du chef terroriste ? Certainement pas.
    La nébuleuse terroriste avait bien la Mauritanie sur son tableau de chasse avant même que celle-ci lui déclare ouvertement la guerre. Tout le monde se rappelle des attaques meurtrières perpétrées contre l’armée mauritanienne à Lemghaïty (2005), Ghallaouiya (2007) et Tourine (2008)… Des opérations qui ressemblent beaucoup à une provacation et un harcèlement pour contraindre le pays à s’engager dans la voie de la guerre. Un ‘‘piège’’ dans lequel le président Aziz est tombé, croyant être en légitime défense et cherchant à prendre sa vengeance contre un ennemi, partiquement insaisissable. Contrairement au Mali et au Niger qui refusent de répondre aux provocations d’Al-Qaida. Ils savent pertinemment qu’ils n’ont pas les moyens pour l’affronter et que les cibles réelles des attaques terroristes (les Occidentaux et l’Algérie) s’abstiennent d’engager les moyens à même de faire face à la menace. Cette approche pragmatique n’est-elle pas synonyme d’abdication ? Une honte dans la culture mauritanienne. Mais est-ce qu’on a, pour autant, les moyens pour entretenir cette position téméraire d’aller ainsi en guerre contre AQMI ? Est-ce que le pouvoir n’est pas en train de se suicider ? Beaucoup de gens le pensent.
    En effet, jusqu’à présent, la nébuleuse terroriste n’a pas été vaincue dans aucun des nombreux foyers de guerre qu’elle anime à travers le monde (Afghanisatn, Pakistan, Somalie, Yemen, Irak, Algérie…).  Peut-on croire à une exception mauritanienne ? C’est à voir si dans ce genre de situation l’espoir est permis !
    Mais en attendant cela, il existe des solutions républicaines, autres que celle de la guerre pour affronter ce fléau. Elles consistent en un mélange de prévention, d’éducation, de maintien de l’ordre et de la loi. Pourquoi ne pas emprunter cette voie qui a l’avantage d’être moins risquée et plus réaliste. Surtout si on ajoute à cela, une coordination efficace avec les voisins. Car, dans ce combat de longue haleine, il ne faut pas trop compter sur les parties étrangères à la zone. Celles-ci peuvent à tout moment jeter l’éponge et rentrer chez elles.

    Biladi, 3/8/2010

  • Le président Abdelaziz appelle l’ONU à intervenir pour la libération de trois Sahraouis détenus au Maroc

    Par Ghada HamroucheLe président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Mohamed Abdelaziz, multiplie les appels pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la détérioration des droits de l’Homme au Sahara Occidental ainsi que l’état de santé des trois Sahraouis détenus arbitrairement par les autorités d’occupation marocaine. Donc, c’est à partir de Bir Lahlou en territoires libérés que le président saharoui et secrétaire général du Front Polisario a appelé le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à intervenir auprès des autorités marocaines pour la libération de trois détenus politiques sahraouis.  M. Mohamed Abdelaziz, qui a dénoncé «les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés», a appelé les autorités marocaines à «libérer ou à juger» les trois détenus sahraouis qui attendent d’être jugés par un tribunal militaire depuis octobre dernier à la prison de Salé.  Dans une lettre citée par l’Agence de presse sahraouie (SPS) et reprise par l’Agence de presse algérienne (APS), M. Abdelaziz a sollicité l’intervention urgente de M. Ban Ki-moon pour mettre fin à la détention «arbitraire» de tous les prisonniers sahraouis détenus dans les geôles marocaines. M. Abdelaziz a également rappelé dans sa lettre que les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés ont été dénoncées par plusieurs organisations et associations des droits de l’Homme internationales et marocaines à l’instar d’Amnesty International, Human Rights Watch, l’Association marocaine des droits de l’Homme, l’Organisation marocaine des droits de l’Homme et le Forum marocain des droits de l’Homme. M. Abdelaziz a souligné dans sa lettre que les autorités marocaines maintiennent volontairement les prisonniers politiques en détention, estimés à plus de quarante détenus, et ce, en dépit de leur état de santé physique et psychique, «faisant fi des appels pour leur libération et du droit humanitaire international». Le président sahraoui a enfin souligné, dans sa lettre adressée à M. Ban Ki-moon, la nécessité de trouver un mécanisme onusien afin de protéger et contrôler les droits de l’Homme au Sahara Occidental, mettre un terme à l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental et démanteler le mur de séparation. L’organisation Human Rights Watch avait demandé mardi aux autorités marocaines de libérer les trois militants sahraouis des droits de l’Homme et de leur assurer un procès «juste» et «transparent».  Le président sahraoui avait adressé des lettres similaires au président de la commission de l’Union africaine, le président de la commission de l’ONU pour les droits de l’Homme, le président de la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples ainsi qu’aux grandes personnalités et organisations régionales et internationales. Les trois détenus sahraouis avaient été arrêtés avec trois autres accusés à Casablanca à leur retour des camps des réfugiés sahraouis. A noter que trois des six accusés ont bénéficié de la liberté provisoire
  • No man’s land ?

    Par Tarik Hamza
    L’intervention française au Mali, aux côtés des troupes mauritaniennes, puis l’assassinat de l’otage français Michel Germaneau, qui s’en est suivi, ont braqué les projecteurs de l’actualité sur la région du Sahel, un immense territoire qui chevauche entre plusieurs pays. Sans être un no man’s land, loin s’en faut, ce vaste territoire ne manque pas d’attirer les convoitises des puissances étrangères, au vu des richesses qu’il recèle.

    Aujourd’hui, on parle de terrorisme et d’El Qaida au Maghreb, et cela justifie tous les dépassements. Dans la réalité, le terrorisme n’est qu’un prétexte et El Qaida est une couverture commode. On a là toute une région où le grand banditisme se livre à toutes sortes de trafics, depuis les cigarettes Marlboro jusqu’au commerce des armes, en passant par la drogue et autres produits.
    Alors que les potentats locaux, qui ont passé des contrats douteux avec les firmes étrangères pour l’exploitation des richesses minières de la région, ont assis leur pouvoir sur la corruption et la répression, les populations locales font face à la misère, aux famines et aux maladies.
    Une grave sécheresse a décimé les troupeaux et plus rien ne pousse sur les sols privés de la moindre goutte d’eau. Il n’y a plus de mil, de riz ni de lait à donner aux enfants, qui souffrent de malnutrition.
    En déclarant la guerre à El Qaida, Nicolas Sarkozy fait mine d’oublier que c’est la misère qui fait le lit de la révolte et qui nourrit les rangs des groupes armés, portés sur les enlèvements et sur tous types de ventes illicites. Cette même misère est la cause de la migration clandestine, qui vient grossir et allumer les banlieues françaises.
    Les solutions proposées par Nicolas Sarkozy de déchoir de leur nationalité certains citoyens français issus de l’immigration comme lui, ou de s’attaquer aux populations du Sahel, ne font que mettre le feu aux poudres, et ne résoudront jamais la quadrature du cercle du phénomène de la violence et de la migration clandestine en provenance du Sahel.
    Il aurait mieux valu consacrer une partie de l’énergie et des moyens mis en œuvre à aider les pays du Sahel à se développer. En effet, seul le développement économique peut aider ces régions du Sahel à sortir de la spirale de la violence dans laquelle le tourbillon de la misère est en train de les attirer inexorablement.
    Bien entendu, peut-on demander à un président de la droite française, plus proche des thèses lepénistes que du devenir de sa propre population des banlieues, de songer à faire le bonheur des gens du Sahel ? C’est presque un non-sens.
    Il reste seulement à espérer que ses gesticulations seront sanctionnées par une bonne partie de l’électorat français, et que son discours droitier sera la cause de son naufrage aux élections présidentielles de 2012. Il n’y a qu’à voir sa descente aux enfers dans les sondages pour comprendre qu’il en sera ainsi, sauf si l’opposition socialiste n’arrive pas à surmonter ses divisions et lui laisse le champ libre pour une fois de plus enfourcher le cheval de bataille de la xénophobie raciale et de la préférence pour les stars du Cac 40, par le biais d’un nouveau bouclier fiscal.
    La Tribune des Lecteurs, 4/8/2010
  • Le Sénat américain réclame un rapport

     Par Massinissa Benlakehal
    Une commission du Sénat américain a appelé le département d’Etat (ministère américain des Affaires étrangères) à établir un rapport sur la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental. La même commission a également souligné la nécessité d’inclure, dans ce même rapport, les mesures prises par l’Etat marocain visant l’amélioration de cette situation durant l’année écoulée, a indiqué, jeudi dernier, la représentative sahraouie à Washington, citée par l’agence de presse sahraouie (SPS). La situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés s’est vue, dernièrement, empirer davantage. Elle ne date pas d’aujourd’hui, faut-il le dire. Et pour preuve, la multiplication des agressions à l’égard des délégations de militants sahraouis par les différents services sécuritaires marocains, à leur retour de l’étranger, notamment de l’Algérie. La dernière en date à avoir été agressé était la 6e délégation des militants sahraouis à son retour d’ El Aaiun, après avoir participé aux travaux de la seconde édition de l’université d’été de la jeunesse et des étudiants sahraouis en fin juillet. La population sahraouie, elle non plus, n’est pas épargnée. Elle subit toutes les injures lors des regroupements pour l’accueil des délégations à la ville d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental.Pour justement faire la lumière sur ce qui se passe réellement dans ces territoires, la commission des crédits budgétaires a invité le département d’Etat américain à présenter le rapport dans un délai n’excédant pas 45 jours dans lequel il doit «détailler les pas franchis par le gouvernement marocain durant l’année dernière sur la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental». La commission du Sénat a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de mentionner dans ce rapport si l’Etat marocain permet «aux individus de défendre, en toute liberté, leurs opinions sur la situation et l’avenir du Sahara Occidental par le biais de l’exercice de leur droit pacifique d’expression, de constitution d’associations et de consignation des violations des droits de l’homme sans contrainte aucune», a-t-on ajouté de même source. 
  • Le président Abdelaziz saisit l’ONU

    Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Mohamed Abdelaziz, a appelé hier, à partir de Bir Lahlou, dans les territoires libérés, le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à intervenir auprès des autorités marocaines pour la libération de trois détenus politiques sahraouis.
    Le président sahraoui, qui a dénoncé «les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés», a appelé les autorités marocaines à «libérer ou à juger» les trois détenus sahraouis dans la prison de Salé (Maroc) qui attendent d’être jugés par un tribunal militaire depuis octobre dernier.
    Dans une lettre citée par l’Agence de presse sahraouie (SPS), M. Abdelaziz a sollicité l’intervention urgente de M. Ban Ki-moon pour mettre fin à la détention «arbitraire» de tous les prisonniers sahraouis détenus dans les geôles marocaines.
    Le président sahraoui a adressé des lettres similaires au président de la commission de l’Union africaine, au président de la commission de l’ONU pour les droits de l’homme, à celui de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples à de grandes personnalités et aux organisations régionales et internationales.
    M. Abdelaziz a rappelé dans sa lettre que les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés ont été dénoncées par plusieurs organisations et associations des droits de l’homme internationales et marocaines, à l’instar d’Amnesty International, Human Rights Watch, l’Association marocaine des droits de l’homme, l’Organisation marocaine des droits de l’homme et le Forum marocain des droits de l’homme.
    M. Abdelaziz a souligné dans sa lettre que les autorités marocaines maintiennent volontairement les activistes en détention, estimés à plus de quarante, et ce en dépit de leur état de santé physique et psychique, «faisant fi des appels pour leur libération et du droit humanitaire international». Le président sahraoui a aussi souligné dans sa lettre adressée à M. Ban Ki-moon la nécessité de trouver un mécanisme onusien afin de protéger les droits de l’homme au Sahara occidental, mettre un terme à l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental et démanteler le mur de séparation.
    L’organisation Human Rights Watch a demandé mardi aux autorités marocaines de libérer les trois militants sahraouis des droits de l’homme et de leur assurer un procès «juste et transparent».
    Les trois détenus sahraouis ont été arrêtés avec trois autres militants à Casablanca à leur retour des camps des réfugiés sahraouis. Trois des six accusés ont bénéficié de la liberté provisoire, rappelle-t-on.
    Le Jeune Indépendant, 4/8/2010
  • RASD : Université d’été pour ses cadres

    Des centaines – plus de 500 selon les organisateurs – de cadres sahraouis ont envahi, ces derniers jours, les structures de l’université M’Hamed- Bougara de Boumerdès. Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique — RASD — organise à leur intention du 3 au 28 août une université d’été.
    Cette rencontre dédiée à feu Mahfoud Ali Beidha, ancien président du Parlement de cette République, décédé récemment, est placée d’après les organisateurs, sous le signe de la solidarité, résistance et formation. Elle concerne des cadres civils et militaires des camps de réfugiés. Une vingtaine de personnes du territoire sahraoui occupé par le Marocsont attendues à Boumerdès dans les prochaines 48 heures. Hier vers la mi-journée, les organisateurs de ce conclave ne pouvaient dire si les autorités marocaines les empêchaient de rejoindre la ville de l’ex-Rocher noir. Le ministre de la Justice et des Affaires religieuses de la RASD, Hamed Salma, ne cache pas que cette rencontre n’a été rendue possible que grâce à l’appui de la Commission algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui. Ce qui laisse entendre que les pouvoirs publics algériens y contribuent également. La cérémonie d’ouverture, présidée par le ministre sahraoui de la Justice et des Affaires religieuse, s’est déroulée hier matin à la salle omnisports de la ville de Boumerdès. On y notait la présence des représentants en Algérie de certaines chancelleries africaines, du président de la Commission algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui, des autorités locales et des ministres et dirigeants sahraouis. Selon le ministre sahraoui, des cadres des instances exécutives ou élues, des cadres supérieurs, des secrétaires généraux de certaines instances étatiques sahraouies et des officiers de l’ALS (Armée de libération sahraouie) ont été conviés à suivre cette formation. Des universitaires algériens donneront des conférences axées essentiellement sur la gestion des instances étatiques. «A travers l’organisation de cette ampleur, nous voulons échanger des expériences, découvrir de nouvelles méthodes de gestion et approfondir la solidarité avec le peuple algérien», nous confie un cadre de l’ambassade de la RASD à Alger qui précise, par ailleurs, que les conférences aborderont également les volets politique, historique et culturel.
    «Mohammed VI se contredit »

    A l’issue de la cérémonie d’ouverture, le ministre sahraoui de la Justice et des Affaires religieuses, Hamed Salma a animé un point de presse. Bien entendu, la première question qu,i a été adressée au conférencier concerne le dernier discours du roi du Maroc, Mohamed VI. D’aucuns jugeaient, en effet, cette sortie du chef du Royaume chérifien particulièrement virulente à l’endroit de l’Algérie, principal soutien des Sahraouis dans leur combat pour leur indépendance. Cela n’inquiète pas outre mesure le ministre sahraoui. «Ce n’est pas la première fois que le roi du Maroc fait des déclarations de cette nature. En novembre, il a dit qu’il n’y aucune existence de la cause sahraouie. Il est revenu, par la suite, sur ses déclarations», dira Hamed. L’orateur laisse entendre que le roi marocain a fait un discours pour la consommation interne à son royaume. «Dans le cadre du discours du trône, il devait dire quelque chose. Mais ce discours ne concorde pas avec la réalité.» Sur un ton mesuré, le conférencier met cependant en garde le commandeur des croyants marocains contre toute velléité d’action unilatérale. La réalité, c’est que le Maroc et la RASD avancent chacun des arguments dans leur processus de négociations. Il est donc clair que la solution ne pourrait venir exclusivement d’une seule partie du conflit. Sur, justement, le processus de négociations, l’orateur reste prudent et dit que le gouvernement sahraoui attend que l’envoyé spécial de l’ONU se manifeste.
    Abachi L. 

  • L’Algérie réitère sa position de principe en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination (CNASPS)

     Boumerdes (Algérie), 03/08/2010 (SPS) Le président du comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Mehrez Alamari a réitéré mardi la position constante de l’Algérie de soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. 

    M. Alamari qui s’exprimait devant les participants de l’université ‘Mahfoud Ali Beiba’ des cadres de la RASD et du Front Polisario a indiqué que « la direction algérienne et les composantes confondues de la société civile algérienne sont à la disposition peuple sahraoui jusqu’au recouvrement de son indépendance ». 

    Il a en outre précisé que cette université est un message fort de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté et l’indépendance.

    M. Alamari a également dénoncé l’intransigeance du Maroc visant à imposer son fait accompli colonial au Sahara occidental et ses violation des droits humains des Sahraouis qui manifestent pacifiquement pour leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance. 

    Plus de six cent cadres de la RASD et du Front Polisario profiteront à travers l’Université ‘Mahfoud Ali Beiba’ qui se poursuivra jusqu’au 29 aout courant de plusieurs conférences concernant différents domaines, rappelle-t-on. (SPS)

  • L’Algérie gagne la bataille de l’eau face au Maroc

    La décision a été prise suite aux techniques utilisées par la direction de l’hydraulique et qui ont permis de déjouer les plans marocains consistant à puiser de la nappe phréatique située à l’intérieur du territoire algérien. Il faut souligner que les autorités marocaines ont ouvert des chantiers similaires dans le but de priver l’Algérie de ses ressources en eau, situées dans cette zone frontalière. Selon les études effectuées par les services techniques de la direction de l’hydraulique, les Marocains ne pourront plus puiser l’eau de cette nappe phréatique, sachant qu’ils puisaient, déjà, dans la nappe phréatique de Naâma dont la superficie est estimée à 200 km2. Pour faire face à cette situation, le département de Abdelmalek Sellal a entrepris des études en 2008, aboutissant à la réalisation de 53 puits dont la profondeur est de 1 600 mètres. Il n’y a pas d’accord avec le Maroc pour l’exploitation de la nappe de Chott el Gharb (40 millions de mètres cubes). Pour le Sud du pays, il y a le projet de transfert vers les Hauts-Plateaux. 600 millions de mètres cubes seront transférés du nord d’El Goléa vers les Hauts-Plateaux. D’autres transferts sont envisagés de Oued Namous et de Ouargla. Pour l’Algérie, aux dires de ses responsables, le défi majeur est de gagner la bataille de la sécurité alimentaire. Dans ce but, 65 % des capacités en eau sont orientés vers l’agriculture. Un office spécialement destiné à ce défi, l’ONID (Office de l’irrigation et du drainage), va créer des filiales pour mieux gérer l’eau pour l’agriculture. D’autre part, il faut souligner que le transfert des eaux de la bande ouest de la wilaya de Tlemcen, dont les travaux débuteront dans une année, constitue l’un des grands projets stratégiques pour cette région et qui permettra de renforcer les capacités d’approvisionnement de la population. Ainsi, la réalisation de ce projet permettra l’approvisionnement d’un million d’habitants des wilayas de Tlemcen, Sidi Bel-Abbès et Naâma. Cette bonne nouvelle coïncide avec la réelle exploitation du barrage de Boughrara, au même titre que des stations de dessalement de Honaïne et de la zone du lac de Souk El Tenine au nord de la wilaya de Tlemcen qui seront opérationnelles dans les prochains mois, comme celle du barrage Sakkak d’Aïn Youcef. Par ailleurs, il faut souligner que nos voisins marocains puisaient dans un passé récent de nos ressources en eau tout en jetant des eaux usées au barrage de Boughrara. Il faut préciser que l’eau est l’un des points de discorde, de conflits et même de guerre, comme c’est le cas entre Israël et certains pays arabes ou la Turquie et ses voisins, ou même l’Egypte avec les pays situés sur le Nil. En mars 2009, le cinquième Forum mondial de l’eau, tenu à Istanbul en Turquie avait discuté de cette problématique des eaux souterraines ou superficielles partagées par plusieurs pays et dont l’exploitation risque de conduire à des conflits, voire, dans le pire des cas, à des guerres. Il faut rappeler que les ressources en eaux souterraines du Sahara septentrional sont contenues dans deux immenses nappes aquifères qui sont le continental intercalaire (CI) et le complexe terminal (CT). Ce sont des réserves fossiles dont la durabilité dépend de la façon dont elles sont exploitées. L’Algérie, la Tunisie et la Libye sont associées dans le cadre du Système aquifère du Sahara septentrional (SASS), pour contrôler les prélèvements de la nappe phréatique commune à ces trois pays. Le SASS recouvre une superficie de plus d’un million de km2 répartis sur les territoires de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye. La plus grande surface du SASS se trouve en Algérie avec 700 000 km2, suivie de la Libye avec 250 000 km2 et de la Tunisie 80 000 km2. Les réserves d’eau de ce système aquifère sont estimées à 60 000 milliards de m3 dont 40 000 milliards de mètres cubes environ en Algérie. L’Observatoire du Sahel et du Sahara, organisme international, s’occupe de la supervision scientifique du SASS. L. A. Voir sur Internet ..

  • Biladi : Editorial n° 557

    La guerre déclarée par le Président Aziz à Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) continue d’inquiéter tout le monde. Même si la nébuleuse terroriste a ignoré royalement notre pays dans le communiqué lu par son chef et dans lequel il a désigné la France et son président Sarkozy en tant que (seul) coupable de l’attaque meurtrière de son camp ; ce qui en fait, désormais, l’ennemi juré des Jihadistes. Peut-on se fier à cela et croire que la Mauritanie n’est pas concernée par l’ultimatum, ni par les menaces du chef terroriste ? Certainement pas.
    La nébuleuse terroriste avait bien la Mauritanie sur son tableau de chasse avant même que celle-ci lui déclare ouvertement la guerre. Tout le monde se rappelle des attaques meurtrières perpétrées contre l’armée mauritanienne à Lemghaïty (2005), Ghallaouiya (2007) et Tourine (2008)… Des opérations qui ressemblent beaucoup à une provacation et un harcèlement pour contraindre le pays à s’engager dans la voie de la guerre. Un ‘‘piège’’ dans lequel le président Aziz est tombé, croyant être en légitime défense et cherchant à prendre sa vengeance contre un ennemi, partiquement insaisissable. Contrairement au Mali et au Niger qui refusent de répondre aux provocations d’Al-Qaida. Ils savent pertinemment qu’ils n’ont pas les moyens pour l’affronter et que les cibles réelles des attaques terroristes (les Occidentaux et l’Algérie) s’abstiennent d’engager les moyens à même de faire face à la menace. Cette approche pragmatique n’est-elle pas synonyme d’abdication ? Une honte dans la culture mauritanienne. Mais est-ce qu’on a, pour autant, les moyens pour entretenir cette position téméraire d’aller ainsi en guerre contre AQMI ? Est-ce que le pouvoir n’est pas en train de se suicider ? Beaucoup de gens le pensent.
    En effet, jusqu’à présent, la nébuleuse terroriste n’a pas été vaincue dans aucun des nombreux foyers de guerre qu’elle anime à travers le monde (Afghanisatn, Pakistan, Somalie, Yemen, Irak, Algérie…).  Peut-on croire à une exception mauritanienne ? C’est à voir si dans ce genre de situation l’espoir est permis !
    Mais en attendant cela, il existe des solutions républicaines, autres que celle de la guerre pour affronter ce fléau. Elles consistent en un mélange de prévention, d’éducation, de maintien de l’ordre et de la loi. Pourquoi ne pas emprunter cette voie qui a l’avantage d’être moins risquée et plus réaliste. Surtout si on ajoute à cela, une coordination efficace avec les voisins. Car, dans ce combat de longue haleine, il ne faut pas trop compter sur les parties étrangères à la zone. Celles-ci peuvent à tout moment jeter l’éponge et rentrer chez elles.

    Biladi, 3/8/2010

  • Le président Abdelaziz saisit l’ONU

    Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Mohamed Abdelaziz, a appelé hier, à partir de Bir Lahlou, dans les territoires libérés, le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à intervenir auprès des autorités marocaines pour la libération de trois détenus politiques sahraouis.
    Le président sahraoui, qui a dénoncé «les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés», a appelé les autorités marocaines à «libérer ou à juger» les trois détenus sahraouis dans la prison de Salé (Maroc) qui attendent d’être jugés par un tribunal militaire depuis octobre dernier.
    Dans une lettre citée par l’Agence de presse sahraouie (SPS), M. Abdelaziz a sollicité l’intervention urgente de M. Ban Ki-moon pour mettre fin à la détention «arbitraire» de tous les prisonniers sahraouis détenus dans les geôles marocaines.
    Le président sahraoui a adressé des lettres similaires au président de la commission de l’Union africaine, au président de la commission de l’ONU pour les droits de l’homme, à celui de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples à de grandes personnalités et aux organisations régionales et internationales.
    M. Abdelaziz a rappelé dans sa lettre que les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés ont été dénoncées par plusieurs organisations et associations des droits de l’homme internationales et marocaines, à l’instar d’Amnesty International, Human Rights Watch, l’Association marocaine des droits de l’homme, l’Organisation marocaine des droits de l’homme et le Forum marocain des droits de l’homme.
    M. Abdelaziz a souligné dans sa lettre que les autorités marocaines maintiennent volontairement les activistes en détention, estimés à plus de quarante, et ce en dépit de leur état de santé physique et psychique, «faisant fi des appels pour leur libération et du droit humanitaire international». Le président sahraoui a aussi souligné dans sa lettre adressée à M. Ban Ki-moon la nécessité de trouver un mécanisme onusien afin de protéger les droits de l’homme au Sahara occidental, mettre un terme à l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental et démanteler le mur de séparation.
    L’organisation Human Rights Watch a demandé mardi aux autorités marocaines de libérer les trois militants sahraouis des droits de l’homme et de leur assurer un procès «juste et transparent».
    Les trois détenus sahraouis ont été arrêtés avec trois autres militants à Casablanca à leur retour des camps des réfugiés sahraouis. Trois des six accusés ont bénéficié de la liberté provisoire, rappelle-t-on.
    Le Jeune Indépendant, 4/8/2010