Mois : août 2010

  • Le département d’Etat doit établir un rapport sur les droits de l’Homme au Sahara occidental

    Le Sénat américain l’a exhorté à le présenter dans un délai de 45 jours
    Le département d’Etat doit établir un rapport sur les droits de l’Homme au Sahara occidental

    Par Ghada Hamrouche
    Le département d’Etat (ministère américain des Affaires étrangères) est appelé à présenter un rapport sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental dans un délai n’excédant pas quarante-cinq jours. Une commission du Sénat américain, en l’occurrence celle des crédits budgétaires, a exhorté, donc, lundi le département d’Etat à établir un rapport sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental et sur les mesures prises par l’Etat marocain pour améliorer cette situation durant l’année écoulée, selon une dépêche de l’Agence de presse sahraouie (SPS), rapportée par l’Agence de presse algérienne (APS). La Commission des crédits budgétaires, a ajouté la même source, a invité le département d’Etat américain à présenter le rapport dans un délai n’excédant pas quarante-cinq jours dans lequel il doit «détailler les pas franchis par le gouvernement marocain durant l’année dernière sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental». La commission a relevé la nécessité de mentionner dans ce rapport si l’Etat marocain permet «aux individus de défendre, en toute liberté, leurs opinions sur la situation et l’avenir du Sahara occidental par le biais de l’exercice de leur droit pacifique d’expression, de constitution d’associations et de consignation des violations des droits de l’Homme sans contrainte aucune». Créée en 1867, la Commission des crédits qui comprend 29 membres, est la plus importante au Sénat américain et est chargée de contrôler les financements de l’Etat américain. De son côté, Human Rights Watch (HRW) a interpellé les autorités marocaines pour libérer trois militants sahraouis des droits de l’Homme ou leur assurer un procès «équitable» et transparent». L’organisation non-gouvernementale (ONG) de défense des droits de l’Homme affirme qu’«aucun élément prouvant la culpabilité des accusés n’a été découvert», rappelant que ces trois militants ont été arrêtés en 2009 et accusés alors d’atteinte à la sécurité extérieure. Selon HRW, l’enquête sur ces trois militants a été confiée à ses débuts au tribunal militaire de Rabat et l’ONG exige que le procès ait lieu devant un tribunal civil. En ce sens, l’organisation révèle que le dossier d’accusation est composé de comptes rendus de la télévision et d’articles de la presse écrite. Les trois militants avaient, rappelons-le, été arrêtés avec trois autres accusés à Casablanca à leur retour des camps des réfugiés sahraouis. Trois des six accusés ont bénéficié d’une liberté provisoire. Les six militants avaient commencé une grève de la faim le mois de mars dernier avant de l’arrêter pour réclamer des autorités judiciaires marocaines qu’elles fixent le «plus rapidement» la date de leur procès ou qu’elles les «libèrent». Ces rappels à l’ordre interviennent quelques jours à peine après la riposte du gouvernement sahraoui au discours du roi du Maroc, prononcé à l’occasion de la fête du trône concernant le Sahara occidental. Le gouvernement sahraoui avait estimé que les déclarations du souverain marocain ne dénotent aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale. Le gouvernement sahraoui a estimé que «le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région», déplorant le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’Homme». Le souverain marocain avait même adressé des accusations directes à l’encontre de l’Algérie, lui imputant la responsabilité de l’instabilité dans la région. 
  • Mauritanie : Le président de la République au cours d’un débat radiotélévisé

    Dans un entretien public radiotélévisé, le président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, a parlé des grands axes de la politique suivie par la Mauritanie depuis un an dans les domaines économique et social. Il a eu notamment à parler des efforts fournis par le gouvernement pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen, à travers la subvention de certains produits de première nécessité, comme il a parlé des infrastructures routières et sanitaires et des avancées enregistrées dans ces secteurs. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a répondu directement aussi bien à des citoyens qui l’ont interpellé sur des questions de leur choix qu’à des journalistes de la presse nationale et internationale, a parlé des efforts fournis en faveur de l’instauration de la bonne gouvernance, de la lutte contre le terrorisme et de l’équipement des forces armées. Parlant, dans ce cadre, de l’enveloppe de 50 millions de Dollars octroyée par un pays frère pour l’acquisition d’équipements en faveur de l’armée et des services de sécurité, le président de la République a souligné que l’enveloppe en question a été, en partie, investie dans des immobilisations concrètes dont jouissent, à l’heure actuelle, les unités opérationnelles de nos forces armées. Il a précisé que mêmes des aéronefs ont été acquis grâce à cette aide dont seulement 60 à 65% ont été jusqu’à présent décaissés. Ci après un compte rendu exhaustif de ce débat radiotélévisé :
    Introduisant le débat, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a dit : « le 5 août de l’an passé, j’ai pris mes fonctions de président de la République et ce, au terme de l’élection du 18 juillet 2009. Un an après, j’ai jugé qu’il est de mon devoir de m’entretenir avec le peuple mauritanien tout entier, pour lui savoir gré de son soutien, de la confiance dont il m’a investi et de son enthousiasme en faveur du changement ». Il a ajouté qu’après un an, il a voulu informer le peuple mauritanien sur les acquis réalisés depuis le 5 août 2009, précisant que ces réalisations sont, dans leur ensemble l’oeuvre du peuple mauritanien et, de ce fait, a-t-il dit, il nous appartient d’informer les masses sur ce qui se passe dans le pays. Il a dit en ce sens qu’il est du droit du peuple d’être informé sur tout ce qui se passe. Il a renouvelé ses remerciements à tous les citoyens mauritaniens, aussi bien ceux qui ont voté que ceux qui n’ont pas exprimé de suffrages, ceux qui l’ont soutenu que ceux qui ont choisi de s’opposer. Le peuple doit aujourd’hui unir ses efforts pour combattre les tares qui entravent notre progrès, dit le président, insistant en particulier sur l’ignorance, la maladie, la pauvreté et le déficit en infrastructures. Il a tout particulièrement fustigé la mauvaise gouvernance qui nous a conduits à cette situation. « Je convie tout le peuple mauritanien à participer à l’oeuvre du développement « , a-t-il dit en substance, soulignant que nous avons les moyens de parvenir à nos objectifs pourvu qu’on sache triompher de l’attentisme, qu’on sache compter sur nos propres forces et conjuguer nos efforts.
    Il a souligné que, dans le pays, il y a une opposition, disant que c’est naturel dans un environnement démocratique.  » Nous ne voulons pas que l’opposition applaudisse le pouvoir mais nous pensons qu’il est de son devoir d’être plus réaliste et qu’elle doit oeuvrer dans le sens de l’intérêt national ». Le président de la République a soutenu que l’opposition doit appuyer toute action au service de l’intérêt public.
    « Dans ce débat ouvert, les citoyens peuvent exprimer librement leurs opinions, cela ne nous gêne pas et il n’y a pas de sujets tabous », dit Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz qui a souligné que les intervenants doivent s’en tenir aux normes dictées par nos valeurs.  » Nous répondrons à toutes les questions avec souplesse et compréhension. Je demanderai aux ministres de suivre avec intérêt tous les problèmes qui seront soulevés par les citoyens parce que cette tribune offre à ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de poser leurs problèmes l’occasion de le faire. A cet effet, j’ai ordonné à la radio et à la télévision de se rendre partout, en milieu urbain et rural, pour permettre aux citoyens de faire part de leurs préoccupations. Il a dit que l’Etat n’épargnera aucun effort pour résoudre les problèmes posés aux citoyens.
    Après cette introduction, le président de la République a répondu aux questions posées par les citoyens et les journalistes présents sur le plateau de l’émission. A une question sur la persistance des tiraillements politiques de la période 2008-2009, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a expliqué que, pour la majorité, le pays est bien sorti de cette situation et se trouve désormais dans une situation beaucoup meilleure. Il a précisé que si nous faisons une rétrospective, on s’aperçoit qu’en 2005, il y a eu dans le pays, le changement auquel aspirait notre peuple. Il a toutefois regretté que ce changement ait été en deçà des aspirations de notre peuple. Il a rappelé la tenue d’élections générales mais a déploré que la situation dans le pays s’était largement dégradée, ce qui exigeait une intervention pour corriger cette déviation. Le président de la République a poursuivi en disant que ce nouveau processus a débouché sur une élection présidentielle honnête et transparente dont le résultat a été approuvé aussi bien à l’intérieur que par la communauté internationale. Il a souligné que, chaque fois qu’il y a des élections, des voix s’élèvent pour en contester les résultats et les mettre en doute. Mais, avec le temps, ces mêmes milieux qui contestent le verdict des urnes finissent généralement par revenir à la raison et reconnaître les résultats qu’ils ont commencé par contester. Il a considéré que la situation économique dans le pays est bonne et que les institutions républicaines fonctionnent normalement et que les libertés individuelles et collectives sont garanties. Il a toutefois reconnu que certains milieux peuvent avoir une lecture différente motivée par leurs visées ou ambitions subjectives. Cependant, a dit le président, la réalité est là et ne peut souffrir d’aucune mise en doute. La situation, a-t-il dit, s’est nettement améliorée, comme le montrent tous les indicateurs. La sécurité est garantie et vous savez qu’elle constitue une condition essentielle pour toute oeuvre de développement. Il a ajouté que les réalisations accomplies sur le terrain ne peuvent souffrir d’aucune contestation.
    A des questions posées par le citoyen Mokhtar Ould Djé, à partir de Kaédi, à propos du désenclavement de moughataas dans la wilaya du Gorgol et des interventions consécutives aux catastrophes naturelles et à la campagne agricole, le président de la République a dit que l’Etat intervient chaque fois qu’une partie du territoire national est frappée par une catastrophe. Au sujet du désenclavement, il a souligné que les pouvoirs publics disposent d’un ambitieux programme qui couvre toutes les wilayas du pays, que l’Etat entend relier grâce à un réseau routier moderne. Il a noté dans ce cadre que les wilayas du Guidimakha et du Tiris Zemour ne sont pas connectées au réseau routier national. Il a révélé qu’il y a une étude visant le développement d’un réseau routier qui permettra de relier toutes les wilayas.
    Au sujet du Gorgol, il a souligné qu’il y a un programme de construction de voirie urbaine dans la ville de Kaédi, similaire à celui qui a été élaboré à Aioun et Kiffa.
    A propos de la suspension des travaux sur le tronçon routier M’Bout Sélibaby, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que cela est imputable à la société portugaise chargée de la construction de cette route.
    Répondant à la citoyenne Roghaya Diagana, qui intervenait depuis Kaédi, le président de la République a remercié l’intervenante pour son appréciation de l’oeuvre accomplie, affirmant que les efforts fournis en faveur de la promotion féminine se poursuivront et que la femme jouira de toute l’attention requise. Répondant à des questions posées, par téléphone, depuis Nouadhibou, par le citoyen Mohamed Salem Ould Ely, au sujet d’une mission de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) au centre hospitalier de la ville de Nouadhibou et de la double nationalité, il a souligné que l’IGE effectue de nombreuses missions et poursuit ses investigations de façon efficace et continue. Il a affirmé que la politique suivie à l’heure actuelle est basée sur la lutte contre la gabegie qui est le phénomène le plus nocif et qui est à la base de tous les maux dont souffre le pays.
    Le président de la République a exprimé son profond regret pour la situation déplorable révélée par l’inspection, soulignant que des cadres mauritaniens sont impliqués dans des malversations. Il a noté que le projet consistait à construire un hôpital à deux niveau sur une superficie de 2000 m2 avec des équipements de pointe pour une enveloppe de plus de sept Millions de Dollars. Il a précisé que l’ouvrage construit a été bâti sur une superficie moins grande et n’a pas dépassé le rez-de-chaussée et que les équipements dont il a été doté sont usagés, le tout pour une valeur de trois millions de dollars sur l’enveloppe total. Les 4 millions restants ont été partagés par l’intermédiaire mauritanien et l’entrepreneur étranger.
    Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a dit que ce cas n’est pas isolé et qu’il en existe beaucoup d’autres. Il a toutefois réaffirmé sa détermination à aller de l’avant dans la lutte contre les malversations.
    Au sujet de la double nationalité, il a dit que la nouvelle loi est claire et n’interdit pas aux Mauritaniens l’acquisition d’une nationalité étrangère mais une fois qu’une nationalité étrangère est acquise, le citoyen perd automatiquement sa nationalité mauritanienne et ne pourra la recouvrer qu’à condition de renier sa nationalité étrangère et d’adresser une demande en ce sens au président de la République.
    Sur une question relative aux pouvoirs constitutionnels, le président a déclaré que, lors des journées de concertation au début de l’année 2009, l’examen de ce sujet a été proposé au niveau de l’ordre du jour mais que certains partis politiques avaient alors estimé que la révision de la constitution n’était pas opportune en ce moment là. Ces partis avaient proposé de remettre à plus tard l’examen de cette question. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’est dit toutefois prêt à discuter de ce problème si les partis politiques le jugent nécessaire. Sur une question relative à l’éducation et aux problèmes posés à ce secteur vital, le président a souligné que la situation dans ce domaine n’est pas bonne et que ce secteur ne répond pas aux besoins du pays et encore moins à ceux du marché de l’emploi. Il a souligné que cela a abouti à une situation paradoxale qui fait que le nombre de chômeurs parmi les jeunes s’accroît au même moment où les emplois sont occupés par des étrangers. Il a précisé que des milliers de jeunes diplômes sortent des universités chaque année mais avec des spécialités qui ne sont pas demandées au niveau de l’emploi. Il a souligné que le système éducatif a besoin d’une révision complète et que cette révision suppose la participation de tous dans l’identification des problèmes et la proposition de solutions à y apporter. Il a indiqué qu’il a demandé au Premier ministre l’organisation d’Etats généraux sur l’éducation.
    Evoquant une question portant sur le terrorisme en Mauritanie, le président de la République a tenu à préciser que le problème qui se pose à nous est un phénomène local. Nous ne faisons pas la guerre à Al Qaïda, devait-il souligner. Le terrorisme auquel nous faisons face concerne la région du Sahel. Il nous met en face avec quelques éléments terroristes qui se trouvent au nord d’un pays voisin. Nous avons répondu à ce terrorisme par la force. Pour la première fois, nous avons été attaqués en 2005 à Lemghaity où nous avions perdu 15 soldats, puis plus tard 3 autres soldats à Al Ghalaouiya. En 2008, nous avons perdu 12 soldats à Tourine auxquels s’ajoute un officier de police en 2007 à Nouakchott. Ce qui fait que 31 éléments de nos forces armées et de sécurité ont été lâchement tués par les terroristes qui nous viennent d’un pays voisin.
    Le mobile avancé à l’époque était, en 2005, que la Mauritanie avait emprisonné des oulémas, les érudits de l’islam.
    Après le changement intervenu en 2005, tous les oulémas ont été libérés. Malgré cela, ces mêmes terroristes ont continué à attaquer la Mauritanie sous prétexte qu’elle abrite une ambassade qui ne leur plairait pas. Les terroristes n’ont pas de principes. Ils n’ont aucun mobile précis et ils n’ont rien à voir aussi avec la Mauritanie. C’est pourquoi, nous avons engagé une stratégie pour sécuriser notre pays de l’intérieur. Vous pouvez certainement vous rendre compte que depuis Tourine, il n’y a pas eu d’attaque à l’intérieur de nos frontières de la part de ces terroristes que nous combattons désormais et auxquels nous avons opposé des groupements spéciaux d’intervention rapide. Ces unités de nos forces armées sont entrées en service juste après les changements d’août 2008 et à la suite de l’attaque de Tourine. Ces terroristes sont basés dans un pays voisin et n’ont aucun mobile politique, ni religieux. Ils s’attaquent à des personnes innocentes et agressent notre pays auquel rien ne les lie. Pour arriver à leurs fins, ces terroristes prennent parfois des otages en exigeant des rançons, ce que nous condamnons et rejetons fermement. Nous sommes contre le payement de rançons à ces terroristes. Nous sommes opposés à l’échange de terroristes avec des otages. L’un et l’autre sont une manière de les financer ou de les encourager à persévérer dans les actions criminelles. C’est pourquoi nous avons décidé de les poursuivre et de les combattre avec nos propres moyens. Certes, nous sommes demandeurs d’aide dont nous avons effectivement besoin. Notre situation fait que nous devons faire tout ce qui est en nos possibilités pour améliorer notre système de sécurité et de défense. Etant donné que nos moyens sont limités, je crois qu’il est tout à fait normal qu’on s’adresse à des pays amis, parfois dans le cadre de l’assistance technique, de l’appui logistique ou des renseignements. Mais, parfois on ne peut pas attendre et on est donc obligé d’agir et au besoin, seuls. Nous sommes en face de terroristes qui n’ont pas de buts précis et qui, pour la plupart des temps, mènent des actions pour des mobiles financiers en échange d’otages ou en réclamant des rançons. Malheureusement, une partie de notre jeunesse, fragile s’est retrouvée entre les mains de ces terroristes. La plupart des ces jeunes sont passés d’abord par la délinquance avant de verser dans le terrorisme. Dans leurs actions, ils se sont retournés contre leur propre pays, prétendant défendre l’Iran ou l’Irak. C’est l’occasion pour moi de lancer un appel à ces jeunes qui sont vraiment dans l’erreur car le combat qu’ils mènent ou qu’on leur fait mener n’est pas juste. Il est contraire à notre religion, l’islam. D’ailleurs, leurs commanditaires ne se mettent jamais en avant.
    Ces derniers sont connus et se trouvent quelque part dans le désert en dehors de notre pays dans lequel il n’existe aucune base de terroristes, ni de sites d’entraînement. Ces jeunes, le plus souvent à la fleur de l’âge, sont utilisés par leurs chefs qui les envoient se faire exploser alors qu’eux-mêmes ne daignent jamais donner l’exemple. J’en appelle donc à ces jeunes égarés et je leur demande de revenir à leur pays parce qu’ils sont en train de mener un combat perdu d’avance et qui n’est pas le leur. La Mauritanie n’est pas occupée par une puissance étrangère. Elle ne participe pas à l’agression d’un pays étranger et à l’occupation d un pays musulman. Je dirais à ces jeunes mauritaniens qui sont dans l’erreur de ne pas accepter de combattre en dehors de leur patrie, ni de servir aux velléités et aux intérêts purement égoïstes d’individus qui ne se mettent jamais au-devant. Il s’agit de jeunes qui sont manipulés par des vétérans du terrorisme qui se servent d’eux. Et pour preuve, le camp qui a été attaqué récemment ne comptait que des éléments terroristes d’un niveau très bas dans l’hiérarchie parce que l’ensemble des chefs se trouvaient dans les campements très loin des zones de combat. Notre lutte à nous est dirigée contre tous les agresseurs terroristes qui sont très limités en nombre mais qui sont très mobiles. La stratégie de la Mauritanie est de combattre ce fléau avec tous les moyens dont ils disposent et l’aide des pays qui voudraient bien nous appuyer. Dans tous les cas, la Mauritanie ne restera pas les bras croisés et n’attendra pas les solutions qui viennent de l’extérieur pour faire face à ce problème. Le combat de la Mauritanie a pour objectif de garantir la souveraineté et la sécurité nationales et d’assurer la stabilité du pays. Elle ne le fera pas au nom d’un autre pays, mais plutôt pour assurer la stabilité et le développement du pays. En ce qui concerne la question des langues, le président de la République a affirmé que notre constitution est claire à ce sujet : la langue de la République Islamique de Mauritanie est l’Arabe et il n’y a pas de changement jusqu’à présent. Pour ce qui concerne les autres langues, le Français ou l’Anglais, ils sont les bienvenus chez nous, nous ne sommes pas contre les langues. Notre souhait est de communiquer avec tout le monde. Et s’il est nécessaire de continuer à enseigner les langues françaises ou anglaises ou toute autre langue pour permettre aux Mauritaniens de bien communiquer entre eux, bien s’entendre, nous le ferons. A cette question, nous répondrons, de façon précise, parce que dans les semaines à venir, nous organiserons les états généraux de l’éducation. Nous n’avons pas le complexe de parler français ou apprendre le français et l’enseigner à nos enfants. Je crois que ce problème de langues doit être dépassé en Mauritanie comme il l’a été ailleurs.
    A une question relative à la disponibilité du gouvernement au dialogue, comme cela a été exprimé par le chef de file de l’opposition en ce qui concerne son bord et à celle de savoir si ce dialogue se fera sur la base de l’accord de Dakar, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a réitéré, en sa qualité de président de la République, démocratiquement élu, sa disponibilité au dialogue avec tous les leaders politiques. Il a affirmé que l’objectif visé est en définitive la gestion de ce pays d’une manière qui satisfasse tous les acteurs et qui ait des retombées positives sur chaque citoyen mauritanien. Il a dit que ce dialogue doit se faire sur la base de la constitution approuvée par la majorité des Mauritaniens. Il a souligné qu’il n’est pas question de retourner à la situation précédant les élections de juillet 2009 et que toutes les questions peuvent être examinées sur la base du verdict des urnes. Il a affirmé que les accords de Dakar ne sont ni du Coran ni un texte constitutionnel mais qu’il s’agit d’un simple accord entre différentes parties pour dépasser une étape donnée et préparer des élections qui permettront au peuple mauritanien de se prononcer à travers les urnes et c’est ce qui a été fait le 18 juillet 2009. Cela étant, il n’est pas question de retourner à la case départ.
    Répondant à un lot de questions portant sur l’emploi et les infrastructures de base, le président de la république, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné qu’après avoir constaté la présence d’une main d’oeuvre étrangère dans certains établissements, l’Etat a commencé à prendre un train de mesures pour endiguer ce phénomène et une loi interdisant l’emploi des étrangers à des postes pouvant être occupés par des Mauritaniens a été adoptée. Cela a été appliqué effectivement à la société MCM et certaines entreprises qui n’ont pas respecté l’esprit de cette loi ont été pénalisées. Il a souligné que pour favoriser le développement d’un savoir-faire national, un département ministériel chargé de la formation professionnelle a été créé. Il a souligné que les centres de formation professionnelle ne remplissaient pas convenablement leur mission et qu’une révision de la méthodologie de la formation a été conduite. C’est ainsi, a-t-il dit, qu’il a été décidé que l’accent soit mis, dans une première phase, sur 4 ou 5 centres pilotes et 1100 jeunes ont été choisis pour une formation de deux ans au lieu de 6 mois auparavant. Il a été décidé d’accompagner ces jeunes dans la période post formation. Parallèlement à cela, il a été aussi décidé de réviser le mode de fonctionnement de l’Agence Nationale pour la promotion de l’Emploi des Jeunes dont le budget était consacré à des crédits sans rentabilité et qui sont généralement dépourvus de tout intérêt. Ainsi, nous avons bloqué le volet crédits de cette Agence depuis 2009 en attendant la sortie des élèves des centres de formation.
    Répondant à une question sur des rumeurs sur les mauvaises conditions endurées par les populations dans les quartier nouvellement lotis, le président a dit que les citoyens savent très bien la réalité de ce qui a été fait en faveur des habitants des quartiers précaires. Il a dit que tous les leaders politiques honnêtes peuvent témoigner des mutations significatives opérées dans ce domaine. Les mises en doute exprimées par certains ne veulent pas dire que ce qui a été fait est empreint d’iniquité. Ces quartiers ont été lotis et les distributions ont été effectuées au profit des ayant droit et certains lots ont été retirés après avoir été attribués à des hommes d’affaires qui n’y ont pas droit. Le président de la République a indiqué que l’action dans le domaine du développement de l’habitat se poursuit, disant que d’ici la fin de l’année, Nouadhibou se sera débarrassé de tous ses bidonvilles. Il a assuré que les méthodes de distribution passées sont injustes et portent préjudice aux plus démunis, soulignant le cas des concessions rurales à Nouakchott, dont 882 d’une superficie de 3500 ha ont été attribuées à des individus limités, soit une aire suffisante pour loger 200.000 familles. Il s’est demandé pourquoi la distribution de parcelles au profit des familles démunies et la réhabilitation des quartiers précaires suscitent la désapprobation de milieux qui ne s’étaient jamais offusqués que les populations des bidonvilles n’aient pas, par le passé, bénéficié de logements décents.
    Parlant de l’opportunité de la construction prioritaire des routes, le président de la République a souligné que les routes bitumées jouent un rôle non négligeable en matière d’amélioration des conditions de vie des populations en ce sens qu’elles participent à l’endiguement de la hausse des prix des produite essentiels.
    A propos de la campagne agricole, le président de la République a rappelé que l’Etat n’est pas intervenu la saison passée en raison de la gabegie qui gangrenait le secteur. En dépit de cela, a-t-il dit, les résultats de la campagne passée étaient nettement meilleurs qu’auparavant parce que la moisson a accusé une hausse de 80% par rapport à l’année qui a précédé. Il a indiqué que l’intervention de l’Etat, cette année, est empreinte de plus de transparence en ce sens que l’administration n’appuie que les promoteurs directs et ne leur affecte plus des montants pouvant être investis dans autre chose que la terre. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que l’Etat a mobilisé les intrants et semences à des prix réduits comme il a mobilisé les engins pour l’emblavement des périmètres.
    Dans le domaine de la santé, le président de la République a répondu aux critiques par lesquelles certains visent l’acquisition d’équipements modernes en disant que les cadres nationaux de santé sont bien formés mais qu’ils accusent un déficit terrible en matière d’équipements. Il a dit que les acquisitions dans ce domaine permettront d’améliorer la qualité des prestations fournies en faveur du public. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a précisé qu’il y a un décret qui organisera l’importation des médicaments et mettra fin à l’anarchie qui a lourdement affecté ce domaine. Il a dit que cela ne veut pas dire que la CAMEC aura le monopole de l’importation des produits pharmaceutiques mais que cette entreprise travaillera aux côtés des autres opérateurs du secteur. Parlant de la justice, le président a dit qu’il s’agit d’un secteur qui doit être parmi les meilleurs, justifiant cela par l’intérêt que présente la garantie de l’équité pour toute la société. Il a rassuré le public sur l’existence d’une stratégie visant à promouvoir ce secteur essentiel.
    En réponse à une question sur le départ de jeunes vers les camps d’Al Qaïda, le résident a souligné que les investigations ont montré que ceux qui ont rejoint les bases terroristes étaient auparavant en proie à des déviations et ont été floués par les réseaux terroristes qui les ont utilisés à leurs fins. Le président de la République a dit qu’il est de son devoir de protéger les frontières de son pays, ses citoyens et les étrangers qui y séjournent et qu’il assumera résolument ce devoir avec tout le dévouement que cela suppose. Il a commenté le déroulement de l’opération militaire de Lemzerreb, à 80 km de Lemghaïtty, soulignant qu’elle visait le démantèlement d’un groupe de contrebandiers équipé d’armes sophistiquées. Il a indiqué que l’armée mauritanienne a effectué cette opération dans le cadre de la traque de réseaux terroristes dans la zone. Parlant de la dernière opération militaire effectuée en territoire malien, il a dit qu’elle a visé un point de regroupement des terroristes, situé à 240 km à l’Est de Oualata et qu’elle fait suite à des renseignements faisant état de l’imminence d’une opération contre la Mauritanie. C’était donc une intervention préventive. Il a dit qu’en dépit de tout ce qui a été dit la dessus, il s’agissait d’une opération qui a été menée en coordination avec les pays amis et voisins. Il a démenti que cette opération ait été à la base de tension entre la Mauritanie et quel que pays que ce soit, comme il a démenti l’existence de bases militaires française sur le sol mauritanien.  » il n’y a pas de bases militaires étrangères, américaines ou française en Mauritanie « , a dit en substance le président de la République qui a précisé que le pays entretient des rapports amicaux avec des pays comme l’Algérie, le Maroc ou la France. Il a affirmé que la Mauritanie est capable de défendre son intégrité territoriale et que les jours prochains le prouveront. Il a précisé que la coordination avec les pays amis dans ce domaine se limite à l’échange d’informations, soulignant la disponibilité des autorités à organiser des visites de terrain pour qui le veut afin de montrer qu’il n’y a pas de bases étrangères dans le pays.
    A propos du Sahara Occidental, le président a souligné qu’en sa qualité de pays de l’UMA, la Mauritanie oeuvre à tout ce qui peut favoriser l’union et la compréhension et que son unique objectif consiste à promouvoir l’unité maghrébine.
    A propos de la pêche, le chef de l’Etat a souligné que la situation du secteur est déplorable et qu’elle résulte de l’accumulation d’erreurs. Il a indiqué que la société de Commercialisation du poisson souffre de la gabegie mais que des dispositions sont en train d’être prises pour opérer les correctifs qui s’imposent dans ce domaine. Il a noté que seuls 30% des recettes du secteur de la pêche profitent au pays, soulignant que 70% de ces recettes font l’objet d’un gâchis de la part de certains individus qui les bradent dans des boîtes de nuit à l’étranger. Le président a souligné que le crédit maritime n’a pas été arrêté définitivement mais qu’il s’agit juste d’un arrêt momentané en raison de la gabegie qui y prévaut. Il a souligné qu’il y a des personnes honnêtes qui ont subi des pertes en raison de la rigueur instaurée et a dit que l’élaboration d’une stratégie viendra mettre un terme à cette déplorable situation.
    A propos du dialogue avec l’opposition et sur l’éventualité de le voir aboutir à un gouvernement élargi, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a noté que le pays n’est pas en crise et qu’il a besoin d’une opposition. Il a dit qu’il est de l’intérêt de l’opposition de rester en dehors du pouvoir et qu’il n’a nullement l’intention de la faire entrer dans le gouvernement. Concernant une question relative aux rapatriés, le président a dit qu’il s’agit d’un sujet qui demande beaucoup de temps et qu’il demeure disposé à accorder une interview spécifique à ce sujet, indiquant qu’il se tient prêt à rencontrer les intéressés et à échanger avec eux. Le président a enfin remercié les citoyens qui ont pris part à ce débat ouvert qui a été instructif pour lui et lui a permis de prendre connaissance d’opinions constructives. Il a également remercié les journalistes qui ont participé et leur a affirmé que les questions soulevées feront l’objet d’une attention particulière et que des solutions leur seront trouvées chaque fois que c’est nécessaire. La rencontre s’est déroulée en présence du Premier ministre, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, du ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Me Hamdi Ould Mahjoub, d’un certain nombre de membres du gouvernement, de hautes personnalités et de spécialistes dans les secteurs du développement national, de représentants de la presse nationale et internationale et d’organisations de la société civile.
    AMI

  • Essaouira : Des membres de l’AMDH devant la justice pour « propos antisémites »

    Trois membres de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) sont poursuivis devant la justice à Essaouira pour “propos antisémites”, suite au procès intenté par Noam Nir, un homme d’affaires vivant au Maroc et propriétaire de biens dont un restaurant  à Essaouira. Selon des sources proches de l’AMDH, la police judiciaire a entendu, sur ordre du procureur du Roi, Houcine Boukbir, membre de la section locale de l’AMDH. Deux autres membres de la même association à l’échelon national seront convoqués incessamment par la police judiciaire. Il s’agit de Samira Kinani et Fouad Jarid.
    Noam Nir avait dans le passé dénoncé, sur les colonnes de journaux israéliens, les slogans jugés antisémites scandés par des manifestants marocains lors des marches de soutien au peuple palestinien, condamnant les agressions sionistes.   
    Libération (Maroc) 6 Août 2010
  • Le département d’Etat doit établir un rapport sur les droits de l’Homme au Sahara occidental

    Le Sénat américain l’a exhorté à le présenter dans un délai de 45 jours
    Le département d’Etat doit établir un rapport sur les droits de l’Homme au Sahara occidental

    Par Ghada Hamrouche
    Le département d’Etat (ministère américain des Affaires étrangères) est appelé à présenter un rapport sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental dans un délai n’excédant pas quarante-cinq jours. Une commission du Sénat américain, en l’occurrence celle des crédits budgétaires, a exhorté, donc, lundi le département d’Etat à établir un rapport sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental et sur les mesures prises par l’Etat marocain pour améliorer cette situation durant l’année écoulée, selon une dépêche de l’Agence de presse sahraouie (SPS), rapportée par l’Agence de presse algérienne (APS). La Commission des crédits budgétaires, a ajouté la même source, a invité le département d’Etat américain à présenter le rapport dans un délai n’excédant pas quarante-cinq jours dans lequel il doit «détailler les pas franchis par le gouvernement marocain durant l’année dernière sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental». La commission a relevé la nécessité de mentionner dans ce rapport si l’Etat marocain permet «aux individus de défendre, en toute liberté, leurs opinions sur la situation et l’avenir du Sahara occidental par le biais de l’exercice de leur droit pacifique d’expression, de constitution d’associations et de consignation des violations des droits de l’Homme sans contrainte aucune». Créée en 1867, la Commission des crédits qui comprend 29 membres, est la plus importante au Sénat américain et est chargée de contrôler les financements de l’Etat américain. De son côté, Human Rights Watch (HRW) a interpellé les autorités marocaines pour libérer trois militants sahraouis des droits de l’Homme ou leur assurer un procès «équitable» et transparent». L’organisation non-gouvernementale (ONG) de défense des droits de l’Homme affirme qu’«aucun élément prouvant la culpabilité des accusés n’a été découvert», rappelant que ces trois militants ont été arrêtés en 2009 et accusés alors d’atteinte à la sécurité extérieure. Selon HRW, l’enquête sur ces trois militants a été confiée à ses débuts au tribunal militaire de Rabat et l’ONG exige que le procès ait lieu devant un tribunal civil. En ce sens, l’organisation révèle que le dossier d’accusation est composé de comptes rendus de la télévision et d’articles de la presse écrite. Les trois militants avaient, rappelons-le, été arrêtés avec trois autres accusés à Casablanca à leur retour des camps des réfugiés sahraouis. Trois des six accusés ont bénéficié d’une liberté provisoire. Les six militants avaient commencé une grève de la faim le mois de mars dernier avant de l’arrêter pour réclamer des autorités judiciaires marocaines qu’elles fixent le «plus rapidement» la date de leur procès ou qu’elles les «libèrent». Ces rappels à l’ordre interviennent quelques jours à peine après la riposte du gouvernement sahraoui au discours du roi du Maroc, prononcé à l’occasion de la fête du trône concernant le Sahara occidental. Le gouvernement sahraoui avait estimé que les déclarations du souverain marocain ne dénotent aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale. Le gouvernement sahraoui a estimé que «le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région», déplorant le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’Homme». Le souverain marocain avait même adressé des accusations directes à l’encontre de l’Algérie, lui imputant la responsabilité de l’instabilité dans la région. 
  • Mauritanie : Le président de la République au cours d’un débat radiotélévisé

    Dans un entretien public radiotélévisé, le président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, a parlé des grands axes de la politique suivie par la Mauritanie depuis un an dans les domaines économique et social. Il a eu notamment à parler des efforts fournis par le gouvernement pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen, à travers la subvention de certains produits de première nécessité, comme il a parlé des infrastructures routières et sanitaires et des avancées enregistrées dans ces secteurs. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a répondu directement aussi bien à des citoyens qui l’ont interpellé sur des questions de leur choix qu’à des journalistes de la presse nationale et internationale, a parlé des efforts fournis en faveur de l’instauration de la bonne gouvernance, de la lutte contre le terrorisme et de l’équipement des forces armées. Parlant, dans ce cadre, de l’enveloppe de 50 millions de Dollars octroyée par un pays frère pour l’acquisition d’équipements en faveur de l’armée et des services de sécurité, le président de la République a souligné que l’enveloppe en question a été, en partie, investie dans des immobilisations concrètes dont jouissent, à l’heure actuelle, les unités opérationnelles de nos forces armées. Il a précisé que mêmes des aéronefs ont été acquis grâce à cette aide dont seulement 60 à 65% ont été jusqu’à présent décaissés. Ci après un compte rendu exhaustif de ce débat radiotélévisé :
    Introduisant le débat, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a dit : « le 5 août de l’an passé, j’ai pris mes fonctions de président de la République et ce, au terme de l’élection du 18 juillet 2009. Un an après, j’ai jugé qu’il est de mon devoir de m’entretenir avec le peuple mauritanien tout entier, pour lui savoir gré de son soutien, de la confiance dont il m’a investi et de son enthousiasme en faveur du changement ». Il a ajouté qu’après un an, il a voulu informer le peuple mauritanien sur les acquis réalisés depuis le 5 août 2009, précisant que ces réalisations sont, dans leur ensemble l’oeuvre du peuple mauritanien et, de ce fait, a-t-il dit, il nous appartient d’informer les masses sur ce qui se passe dans le pays. Il a dit en ce sens qu’il est du droit du peuple d’être informé sur tout ce qui se passe. Il a renouvelé ses remerciements à tous les citoyens mauritaniens, aussi bien ceux qui ont voté que ceux qui n’ont pas exprimé de suffrages, ceux qui l’ont soutenu que ceux qui ont choisi de s’opposer. Le peuple doit aujourd’hui unir ses efforts pour combattre les tares qui entravent notre progrès, dit le président, insistant en particulier sur l’ignorance, la maladie, la pauvreté et le déficit en infrastructures. Il a tout particulièrement fustigé la mauvaise gouvernance qui nous a conduits à cette situation. « Je convie tout le peuple mauritanien à participer à l’oeuvre du développement « , a-t-il dit en substance, soulignant que nous avons les moyens de parvenir à nos objectifs pourvu qu’on sache triompher de l’attentisme, qu’on sache compter sur nos propres forces et conjuguer nos efforts.
    Il a souligné que, dans le pays, il y a une opposition, disant que c’est naturel dans un environnement démocratique.  » Nous ne voulons pas que l’opposition applaudisse le pouvoir mais nous pensons qu’il est de son devoir d’être plus réaliste et qu’elle doit oeuvrer dans le sens de l’intérêt national ». Le président de la République a soutenu que l’opposition doit appuyer toute action au service de l’intérêt public.
    « Dans ce débat ouvert, les citoyens peuvent exprimer librement leurs opinions, cela ne nous gêne pas et il n’y a pas de sujets tabous », dit Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz qui a souligné que les intervenants doivent s’en tenir aux normes dictées par nos valeurs.  » Nous répondrons à toutes les questions avec souplesse et compréhension. Je demanderai aux ministres de suivre avec intérêt tous les problèmes qui seront soulevés par les citoyens parce que cette tribune offre à ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de poser leurs problèmes l’occasion de le faire. A cet effet, j’ai ordonné à la radio et à la télévision de se rendre partout, en milieu urbain et rural, pour permettre aux citoyens de faire part de leurs préoccupations. Il a dit que l’Etat n’épargnera aucun effort pour résoudre les problèmes posés aux citoyens.
    Après cette introduction, le président de la République a répondu aux questions posées par les citoyens et les journalistes présents sur le plateau de l’émission. A une question sur la persistance des tiraillements politiques de la période 2008-2009, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a expliqué que, pour la majorité, le pays est bien sorti de cette situation et se trouve désormais dans une situation beaucoup meilleure. Il a précisé que si nous faisons une rétrospective, on s’aperçoit qu’en 2005, il y a eu dans le pays, le changement auquel aspirait notre peuple. Il a toutefois regretté que ce changement ait été en deçà des aspirations de notre peuple. Il a rappelé la tenue d’élections générales mais a déploré que la situation dans le pays s’était largement dégradée, ce qui exigeait une intervention pour corriger cette déviation. Le président de la République a poursuivi en disant que ce nouveau processus a débouché sur une élection présidentielle honnête et transparente dont le résultat a été approuvé aussi bien à l’intérieur que par la communauté internationale. Il a souligné que, chaque fois qu’il y a des élections, des voix s’élèvent pour en contester les résultats et les mettre en doute. Mais, avec le temps, ces mêmes milieux qui contestent le verdict des urnes finissent généralement par revenir à la raison et reconnaître les résultats qu’ils ont commencé par contester. Il a considéré que la situation économique dans le pays est bonne et que les institutions républicaines fonctionnent normalement et que les libertés individuelles et collectives sont garanties. Il a toutefois reconnu que certains milieux peuvent avoir une lecture différente motivée par leurs visées ou ambitions subjectives. Cependant, a dit le président, la réalité est là et ne peut souffrir d’aucune mise en doute. La situation, a-t-il dit, s’est nettement améliorée, comme le montrent tous les indicateurs. La sécurité est garantie et vous savez qu’elle constitue une condition essentielle pour toute oeuvre de développement. Il a ajouté que les réalisations accomplies sur le terrain ne peuvent souffrir d’aucune contestation.
    A des questions posées par le citoyen Mokhtar Ould Djé, à partir de Kaédi, à propos du désenclavement de moughataas dans la wilaya du Gorgol et des interventions consécutives aux catastrophes naturelles et à la campagne agricole, le président de la République a dit que l’Etat intervient chaque fois qu’une partie du territoire national est frappée par une catastrophe. Au sujet du désenclavement, il a souligné que les pouvoirs publics disposent d’un ambitieux programme qui couvre toutes les wilayas du pays, que l’Etat entend relier grâce à un réseau routier moderne. Il a noté dans ce cadre que les wilayas du Guidimakha et du Tiris Zemour ne sont pas connectées au réseau routier national. Il a révélé qu’il y a une étude visant le développement d’un réseau routier qui permettra de relier toutes les wilayas.
    Au sujet du Gorgol, il a souligné qu’il y a un programme de construction de voirie urbaine dans la ville de Kaédi, similaire à celui qui a été élaboré à Aioun et Kiffa.
    A propos de la suspension des travaux sur le tronçon routier M’Bout Sélibaby, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que cela est imputable à la société portugaise chargée de la construction de cette route.
    Répondant à la citoyenne Roghaya Diagana, qui intervenait depuis Kaédi, le président de la République a remercié l’intervenante pour son appréciation de l’oeuvre accomplie, affirmant que les efforts fournis en faveur de la promotion féminine se poursuivront et que la femme jouira de toute l’attention requise. Répondant à des questions posées, par téléphone, depuis Nouadhibou, par le citoyen Mohamed Salem Ould Ely, au sujet d’une mission de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) au centre hospitalier de la ville de Nouadhibou et de la double nationalité, il a souligné que l’IGE effectue de nombreuses missions et poursuit ses investigations de façon efficace et continue. Il a affirmé que la politique suivie à l’heure actuelle est basée sur la lutte contre la gabegie qui est le phénomène le plus nocif et qui est à la base de tous les maux dont souffre le pays.
    Le président de la République a exprimé son profond regret pour la situation déplorable révélée par l’inspection, soulignant que des cadres mauritaniens sont impliqués dans des malversations. Il a noté que le projet consistait à construire un hôpital à deux niveau sur une superficie de 2000 m2 avec des équipements de pointe pour une enveloppe de plus de sept Millions de Dollars. Il a précisé que l’ouvrage construit a été bâti sur une superficie moins grande et n’a pas dépassé le rez-de-chaussée et que les équipements dont il a été doté sont usagés, le tout pour une valeur de trois millions de dollars sur l’enveloppe total. Les 4 millions restants ont été partagés par l’intermédiaire mauritanien et l’entrepreneur étranger.
    Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a dit que ce cas n’est pas isolé et qu’il en existe beaucoup d’autres. Il a toutefois réaffirmé sa détermination à aller de l’avant dans la lutte contre les malversations.
    Au sujet de la double nationalité, il a dit que la nouvelle loi est claire et n’interdit pas aux Mauritaniens l’acquisition d’une nationalité étrangère mais une fois qu’une nationalité étrangère est acquise, le citoyen perd automatiquement sa nationalité mauritanienne et ne pourra la recouvrer qu’à condition de renier sa nationalité étrangère et d’adresser une demande en ce sens au président de la République.
    Sur une question relative aux pouvoirs constitutionnels, le président a déclaré que, lors des journées de concertation au début de l’année 2009, l’examen de ce sujet a été proposé au niveau de l’ordre du jour mais que certains partis politiques avaient alors estimé que la révision de la constitution n’était pas opportune en ce moment là. Ces partis avaient proposé de remettre à plus tard l’examen de cette question. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’est dit toutefois prêt à discuter de ce problème si les partis politiques le jugent nécessaire. Sur une question relative à l’éducation et aux problèmes posés à ce secteur vital, le président a souligné que la situation dans ce domaine n’est pas bonne et que ce secteur ne répond pas aux besoins du pays et encore moins à ceux du marché de l’emploi. Il a souligné que cela a abouti à une situation paradoxale qui fait que le nombre de chômeurs parmi les jeunes s’accroît au même moment où les emplois sont occupés par des étrangers. Il a précisé que des milliers de jeunes diplômes sortent des universités chaque année mais avec des spécialités qui ne sont pas demandées au niveau de l’emploi. Il a souligné que le système éducatif a besoin d’une révision complète et que cette révision suppose la participation de tous dans l’identification des problèmes et la proposition de solutions à y apporter. Il a indiqué qu’il a demandé au Premier ministre l’organisation d’Etats généraux sur l’éducation.
    Evoquant une question portant sur le terrorisme en Mauritanie, le président de la République a tenu à préciser que le problème qui se pose à nous est un phénomène local. Nous ne faisons pas la guerre à Al Qaïda, devait-il souligner. Le terrorisme auquel nous faisons face concerne la région du Sahel. Il nous met en face avec quelques éléments terroristes qui se trouvent au nord d’un pays voisin. Nous avons répondu à ce terrorisme par la force. Pour la première fois, nous avons été attaqués en 2005 à Lemghaity où nous avions perdu 15 soldats, puis plus tard 3 autres soldats à Al Ghalaouiya. En 2008, nous avons perdu 12 soldats à Tourine auxquels s’ajoute un officier de police en 2007 à Nouakchott. Ce qui fait que 31 éléments de nos forces armées et de sécurité ont été lâchement tués par les terroristes qui nous viennent d’un pays voisin.
    Le mobile avancé à l’époque était, en 2005, que la Mauritanie avait emprisonné des oulémas, les érudits de l’islam.
    Après le changement intervenu en 2005, tous les oulémas ont été libérés. Malgré cela, ces mêmes terroristes ont continué à attaquer la Mauritanie sous prétexte qu’elle abrite une ambassade qui ne leur plairait pas. Les terroristes n’ont pas de principes. Ils n’ont aucun mobile précis et ils n’ont rien à voir aussi avec la Mauritanie. C’est pourquoi, nous avons engagé une stratégie pour sécuriser notre pays de l’intérieur. Vous pouvez certainement vous rendre compte que depuis Tourine, il n’y a pas eu d’attaque à l’intérieur de nos frontières de la part de ces terroristes que nous combattons désormais et auxquels nous avons opposé des groupements spéciaux d’intervention rapide. Ces unités de nos forces armées sont entrées en service juste après les changements d’août 2008 et à la suite de l’attaque de Tourine. Ces terroristes sont basés dans un pays voisin et n’ont aucun mobile politique, ni religieux. Ils s’attaquent à des personnes innocentes et agressent notre pays auquel rien ne les lie. Pour arriver à leurs fins, ces terroristes prennent parfois des otages en exigeant des rançons, ce que nous condamnons et rejetons fermement. Nous sommes contre le payement de rançons à ces terroristes. Nous sommes opposés à l’échange de terroristes avec des otages. L’un et l’autre sont une manière de les financer ou de les encourager à persévérer dans les actions criminelles. C’est pourquoi nous avons décidé de les poursuivre et de les combattre avec nos propres moyens. Certes, nous sommes demandeurs d’aide dont nous avons effectivement besoin. Notre situation fait que nous devons faire tout ce qui est en nos possibilités pour améliorer notre système de sécurité et de défense. Etant donné que nos moyens sont limités, je crois qu’il est tout à fait normal qu’on s’adresse à des pays amis, parfois dans le cadre de l’assistance technique, de l’appui logistique ou des renseignements. Mais, parfois on ne peut pas attendre et on est donc obligé d’agir et au besoin, seuls. Nous sommes en face de terroristes qui n’ont pas de buts précis et qui, pour la plupart des temps, mènent des actions pour des mobiles financiers en échange d’otages ou en réclamant des rançons. Malheureusement, une partie de notre jeunesse, fragile s’est retrouvée entre les mains de ces terroristes. La plupart des ces jeunes sont passés d’abord par la délinquance avant de verser dans le terrorisme. Dans leurs actions, ils se sont retournés contre leur propre pays, prétendant défendre l’Iran ou l’Irak. C’est l’occasion pour moi de lancer un appel à ces jeunes qui sont vraiment dans l’erreur car le combat qu’ils mènent ou qu’on leur fait mener n’est pas juste. Il est contraire à notre religion, l’islam. D’ailleurs, leurs commanditaires ne se mettent jamais en avant.
    Ces derniers sont connus et se trouvent quelque part dans le désert en dehors de notre pays dans lequel il n’existe aucune base de terroristes, ni de sites d’entraînement. Ces jeunes, le plus souvent à la fleur de l’âge, sont utilisés par leurs chefs qui les envoient se faire exploser alors qu’eux-mêmes ne daignent jamais donner l’exemple. J’en appelle donc à ces jeunes égarés et je leur demande de revenir à leur pays parce qu’ils sont en train de mener un combat perdu d’avance et qui n’est pas le leur. La Mauritanie n’est pas occupée par une puissance étrangère. Elle ne participe pas à l’agression d’un pays étranger et à l’occupation d un pays musulman. Je dirais à ces jeunes mauritaniens qui sont dans l’erreur de ne pas accepter de combattre en dehors de leur patrie, ni de servir aux velléités et aux intérêts purement égoïstes d’individus qui ne se mettent jamais au-devant. Il s’agit de jeunes qui sont manipulés par des vétérans du terrorisme qui se servent d’eux. Et pour preuve, le camp qui a été attaqué récemment ne comptait que des éléments terroristes d’un niveau très bas dans l’hiérarchie parce que l’ensemble des chefs se trouvaient dans les campements très loin des zones de combat. Notre lutte à nous est dirigée contre tous les agresseurs terroristes qui sont très limités en nombre mais qui sont très mobiles. La stratégie de la Mauritanie est de combattre ce fléau avec tous les moyens dont ils disposent et l’aide des pays qui voudraient bien nous appuyer. Dans tous les cas, la Mauritanie ne restera pas les bras croisés et n’attendra pas les solutions qui viennent de l’extérieur pour faire face à ce problème. Le combat de la Mauritanie a pour objectif de garantir la souveraineté et la sécurité nationales et d’assurer la stabilité du pays. Elle ne le fera pas au nom d’un autre pays, mais plutôt pour assurer la stabilité et le développement du pays. En ce qui concerne la question des langues, le président de la République a affirmé que notre constitution est claire à ce sujet : la langue de la République Islamique de Mauritanie est l’Arabe et il n’y a pas de changement jusqu’à présent. Pour ce qui concerne les autres langues, le Français ou l’Anglais, ils sont les bienvenus chez nous, nous ne sommes pas contre les langues. Notre souhait est de communiquer avec tout le monde. Et s’il est nécessaire de continuer à enseigner les langues françaises ou anglaises ou toute autre langue pour permettre aux Mauritaniens de bien communiquer entre eux, bien s’entendre, nous le ferons. A cette question, nous répondrons, de façon précise, parce que dans les semaines à venir, nous organiserons les états généraux de l’éducation. Nous n’avons pas le complexe de parler français ou apprendre le français et l’enseigner à nos enfants. Je crois que ce problème de langues doit être dépassé en Mauritanie comme il l’a été ailleurs.
    A une question relative à la disponibilité du gouvernement au dialogue, comme cela a été exprimé par le chef de file de l’opposition en ce qui concerne son bord et à celle de savoir si ce dialogue se fera sur la base de l’accord de Dakar, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a réitéré, en sa qualité de président de la République, démocratiquement élu, sa disponibilité au dialogue avec tous les leaders politiques. Il a affirmé que l’objectif visé est en définitive la gestion de ce pays d’une manière qui satisfasse tous les acteurs et qui ait des retombées positives sur chaque citoyen mauritanien. Il a dit que ce dialogue doit se faire sur la base de la constitution approuvée par la majorité des Mauritaniens. Il a souligné qu’il n’est pas question de retourner à la situation précédant les élections de juillet 2009 et que toutes les questions peuvent être examinées sur la base du verdict des urnes. Il a affirmé que les accords de Dakar ne sont ni du Coran ni un texte constitutionnel mais qu’il s’agit d’un simple accord entre différentes parties pour dépasser une étape donnée et préparer des élections qui permettront au peuple mauritanien de se prononcer à travers les urnes et c’est ce qui a été fait le 18 juillet 2009. Cela étant, il n’est pas question de retourner à la case départ.
    Répondant à un lot de questions portant sur l’emploi et les infrastructures de base, le président de la république, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné qu’après avoir constaté la présence d’une main d’oeuvre étrangère dans certains établissements, l’Etat a commencé à prendre un train de mesures pour endiguer ce phénomène et une loi interdisant l’emploi des étrangers à des postes pouvant être occupés par des Mauritaniens a été adoptée. Cela a été appliqué effectivement à la société MCM et certaines entreprises qui n’ont pas respecté l’esprit de cette loi ont été pénalisées. Il a souligné que pour favoriser le développement d’un savoir-faire national, un département ministériel chargé de la formation professionnelle a été créé. Il a souligné que les centres de formation professionnelle ne remplissaient pas convenablement leur mission et qu’une révision de la méthodologie de la formation a été conduite. C’est ainsi, a-t-il dit, qu’il a été décidé que l’accent soit mis, dans une première phase, sur 4 ou 5 centres pilotes et 1100 jeunes ont été choisis pour une formation de deux ans au lieu de 6 mois auparavant. Il a été décidé d’accompagner ces jeunes dans la période post formation. Parallèlement à cela, il a été aussi décidé de réviser le mode de fonctionnement de l’Agence Nationale pour la promotion de l’Emploi des Jeunes dont le budget était consacré à des crédits sans rentabilité et qui sont généralement dépourvus de tout intérêt. Ainsi, nous avons bloqué le volet crédits de cette Agence depuis 2009 en attendant la sortie des élèves des centres de formation.
    Répondant à une question sur des rumeurs sur les mauvaises conditions endurées par les populations dans les quartier nouvellement lotis, le président a dit que les citoyens savent très bien la réalité de ce qui a été fait en faveur des habitants des quartiers précaires. Il a dit que tous les leaders politiques honnêtes peuvent témoigner des mutations significatives opérées dans ce domaine. Les mises en doute exprimées par certains ne veulent pas dire que ce qui a été fait est empreint d’iniquité. Ces quartiers ont été lotis et les distributions ont été effectuées au profit des ayant droit et certains lots ont été retirés après avoir été attribués à des hommes d’affaires qui n’y ont pas droit. Le président de la République a indiqué que l’action dans le domaine du développement de l’habitat se poursuit, disant que d’ici la fin de l’année, Nouadhibou se sera débarrassé de tous ses bidonvilles. Il a assuré que les méthodes de distribution passées sont injustes et portent préjudice aux plus démunis, soulignant le cas des concessions rurales à Nouakchott, dont 882 d’une superficie de 3500 ha ont été attribuées à des individus limités, soit une aire suffisante pour loger 200.000 familles. Il s’est demandé pourquoi la distribution de parcelles au profit des familles démunies et la réhabilitation des quartiers précaires suscitent la désapprobation de milieux qui ne s’étaient jamais offusqués que les populations des bidonvilles n’aient pas, par le passé, bénéficié de logements décents.
    Parlant de l’opportunité de la construction prioritaire des routes, le président de la République a souligné que les routes bitumées jouent un rôle non négligeable en matière d’amélioration des conditions de vie des populations en ce sens qu’elles participent à l’endiguement de la hausse des prix des produite essentiels.
    A propos de la campagne agricole, le président de la République a rappelé que l’Etat n’est pas intervenu la saison passée en raison de la gabegie qui gangrenait le secteur. En dépit de cela, a-t-il dit, les résultats de la campagne passée étaient nettement meilleurs qu’auparavant parce que la moisson a accusé une hausse de 80% par rapport à l’année qui a précédé. Il a indiqué que l’intervention de l’Etat, cette année, est empreinte de plus de transparence en ce sens que l’administration n’appuie que les promoteurs directs et ne leur affecte plus des montants pouvant être investis dans autre chose que la terre. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que l’Etat a mobilisé les intrants et semences à des prix réduits comme il a mobilisé les engins pour l’emblavement des périmètres.
    Dans le domaine de la santé, le président de la République a répondu aux critiques par lesquelles certains visent l’acquisition d’équipements modernes en disant que les cadres nationaux de santé sont bien formés mais qu’ils accusent un déficit terrible en matière d’équipements. Il a dit que les acquisitions dans ce domaine permettront d’améliorer la qualité des prestations fournies en faveur du public. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a précisé qu’il y a un décret qui organisera l’importation des médicaments et mettra fin à l’anarchie qui a lourdement affecté ce domaine. Il a dit que cela ne veut pas dire que la CAMEC aura le monopole de l’importation des produits pharmaceutiques mais que cette entreprise travaillera aux côtés des autres opérateurs du secteur. Parlant de la justice, le président a dit qu’il s’agit d’un secteur qui doit être parmi les meilleurs, justifiant cela par l’intérêt que présente la garantie de l’équité pour toute la société. Il a rassuré le public sur l’existence d’une stratégie visant à promouvoir ce secteur essentiel.
    En réponse à une question sur le départ de jeunes vers les camps d’Al Qaïda, le résident a souligné que les investigations ont montré que ceux qui ont rejoint les bases terroristes étaient auparavant en proie à des déviations et ont été floués par les réseaux terroristes qui les ont utilisés à leurs fins. Le président de la République a dit qu’il est de son devoir de protéger les frontières de son pays, ses citoyens et les étrangers qui y séjournent et qu’il assumera résolument ce devoir avec tout le dévouement que cela suppose. Il a commenté le déroulement de l’opération militaire de Lemzerreb, à 80 km de Lemghaïtty, soulignant qu’elle visait le démantèlement d’un groupe de contrebandiers équipé d’armes sophistiquées. Il a indiqué que l’armée mauritanienne a effectué cette opération dans le cadre de la traque de réseaux terroristes dans la zone. Parlant de la dernière opération militaire effectuée en territoire malien, il a dit qu’elle a visé un point de regroupement des terroristes, situé à 240 km à l’Est de Oualata et qu’elle fait suite à des renseignements faisant état de l’imminence d’une opération contre la Mauritanie. C’était donc une intervention préventive. Il a dit qu’en dépit de tout ce qui a été dit la dessus, il s’agissait d’une opération qui a été menée en coordination avec les pays amis et voisins. Il a démenti que cette opération ait été à la base de tension entre la Mauritanie et quel que pays que ce soit, comme il a démenti l’existence de bases militaires française sur le sol mauritanien.  » il n’y a pas de bases militaires étrangères, américaines ou française en Mauritanie « , a dit en substance le président de la République qui a précisé que le pays entretient des rapports amicaux avec des pays comme l’Algérie, le Maroc ou la France. Il a affirmé que la Mauritanie est capable de défendre son intégrité territoriale et que les jours prochains le prouveront. Il a précisé que la coordination avec les pays amis dans ce domaine se limite à l’échange d’informations, soulignant la disponibilité des autorités à organiser des visites de terrain pour qui le veut afin de montrer qu’il n’y a pas de bases étrangères dans le pays.
    A propos du Sahara Occidental, le président a souligné qu’en sa qualité de pays de l’UMA, la Mauritanie oeuvre à tout ce qui peut favoriser l’union et la compréhension et que son unique objectif consiste à promouvoir l’unité maghrébine.
    A propos de la pêche, le chef de l’Etat a souligné que la situation du secteur est déplorable et qu’elle résulte de l’accumulation d’erreurs. Il a indiqué que la société de Commercialisation du poisson souffre de la gabegie mais que des dispositions sont en train d’être prises pour opérer les correctifs qui s’imposent dans ce domaine. Il a noté que seuls 30% des recettes du secteur de la pêche profitent au pays, soulignant que 70% de ces recettes font l’objet d’un gâchis de la part de certains individus qui les bradent dans des boîtes de nuit à l’étranger. Le président a souligné que le crédit maritime n’a pas été arrêté définitivement mais qu’il s’agit juste d’un arrêt momentané en raison de la gabegie qui y prévaut. Il a souligné qu’il y a des personnes honnêtes qui ont subi des pertes en raison de la rigueur instaurée et a dit que l’élaboration d’une stratégie viendra mettre un terme à cette déplorable situation.
    A propos du dialogue avec l’opposition et sur l’éventualité de le voir aboutir à un gouvernement élargi, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a noté que le pays n’est pas en crise et qu’il a besoin d’une opposition. Il a dit qu’il est de l’intérêt de l’opposition de rester en dehors du pouvoir et qu’il n’a nullement l’intention de la faire entrer dans le gouvernement. Concernant une question relative aux rapatriés, le président a dit qu’il s’agit d’un sujet qui demande beaucoup de temps et qu’il demeure disposé à accorder une interview spécifique à ce sujet, indiquant qu’il se tient prêt à rencontrer les intéressés et à échanger avec eux. Le président a enfin remercié les citoyens qui ont pris part à ce débat ouvert qui a été instructif pour lui et lui a permis de prendre connaissance d’opinions constructives. Il a également remercié les journalistes qui ont participé et leur a affirmé que les questions soulevées feront l’objet d’une attention particulière et que des solutions leur seront trouvées chaque fois que c’est nécessaire. La rencontre s’est déroulée en présence du Premier ministre, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, du ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Me Hamdi Ould Mahjoub, d’un certain nombre de membres du gouvernement, de hautes personnalités et de spécialistes dans les secteurs du développement national, de représentants de la presse nationale et internationale et d’organisations de la société civile.
    AMI

  • Un journaliste algérien dans la ville occupée de Dakhla (III)

    Echorouk pénètre dans la ville de Dakhla : les Marocains ont organisé un colloque pour appuyer le Plan d’autonomie, qui s’est transformé en un plaidoyer pour l’autodétermination
    Anouar Malek (3e partie)

    Concernant mes propos sur le Sahara Occidentale, et pour garder l’authenticité de ma communication, j’avais dit, littéralement : « Si on ne se presse pas pour trouver une solution juste à ce problème, on ira droit vers une guerre dans l’avenir. Aussi, faut-il trouver une solution dans le respect du droit international, et à la tête de ce droit, celui des propres enfants du Sahara Occidentale. Pour ce faire, il faut que les Sahraouis se prennent en charge, et personne n’a ainsi le droit de s’exprimer à leur place, de leur interdire la parole ou de faire du commerce avec leur avenir ». J’ai dit aussi que « les solutions venues de l’extérieur, tout autant que celles imposées de l’intérieur, n’aboutiront à rien, car l’expérience a démontré que seul subsiste ce que cherche le peuple ».
    En arrivant près du port de Dakhla, nous avions pu remarquer le nombre incalculable de barques et de chalutiers amarrés. Les produits qui arrivaient par mer et les quantités de poissons pêchées étaient inestimables. D’après les chiffres en notre possession, il y a près de 3000 barques sur les 667 kilomètres de littoral à « Rio de Oro », ainsi que quelques 15 000 marins très actifs pendant la saison de la pêche au sépia.
    D’après nos sources, seuls les Marocains sont autorisés à partir pêcher au large. La pêche est strictement interdite aux Sahraouis de souche. On dit aussi que c’est le chef de la Gendarmerie royale, le général Benslimane, qui a fait main basse sur le circuit du littoral de Dahkla, qui gère les fortunes colossales de la richesse maritime et l’argent généré par le poisson.
    Le soir venu, je suis rentré à ma chambre d’hôtel, à « Bab al-Bahr », mais avec l’intention d’en ressortir dès que possible, seul, pour faire le point de situation, loin des regards des services secrets et des hommes chargés de nous accompagner et de surveiller nos moindres faits et gestes. En fait, j’étais arrivé à la conviction que la face cachée de Dakhla comporte beaucoup de secrets.
    Le matin du 27 juillet, jour du colloque, qui devait consacrer le plan d’autonomie marocain, bien qu’il fut enrobé dans un emballage de sécurité dans la zone maghrébo-méditerranéenne. A partir de Paris, et avant même de donner mon accord pour venir à Dakhla, j’avais conditionné ma présence au Maroc par la nécessité de ne pas s’en prendre à l’Algérie, ni à son Etat, ni à son peuple, sans quoi je ne participerais pas. Mes conditions acceptées – parce qu’il avait besoin de moi pour cautionner le projet et donner un tant soit peu de légitimité au colloque- j’ajoutais que si les organisateurs ne respectais pas leurs engagements, je quitterais aussitôt le colloque et j’étais libre alors de dire tout sur le colloque. Leur réponse était effirmative, là aussi.
    Les organisateurs avaient divisé leur colloque en deux parties : l’une consacrée à expliquer le bien-fondé du plan marocain d’autonomie, et l’autre pour analyser la sécurité dans la région. Je suis arrivé à la salle d’honneur du Conseil communal de la ville vers dix heures trente minutes, et la première chose qui attira mon attention était la présence de près de 15 enfants en tenue de scouts. Ils tenaient des drapeaux marocains dans leurs mains.
    Evidemment, le premier volet du colloque a été une longue sérénade sur les mérites du plan d’autonomie, ses bienfaits et sa « magie », car « il résolvait tous les problèmes posés par les Sahraouis », mais personne ne put nous expliquer en quoi consistait ce plan d’autonomie. De rares critiques fusèrent ça et là, soutenant que « un plan pareil, n’ayant pas l’adhésion du peuple sahraoui, n’avait aucune chance de réussite », et que « ce n’était que du vent », etc. Des Sahraouis étaient présents dans la salle et on sentait dans leur regard du mécontentement. Comme entendu, personne parmi les courtisans de la Cour ne dit un traître mot contre l’Algérie, et tous leurs propos étaient des généralités qui évitaient soigneusement de s’en prendre à l’Algérie, ou de la citer, ou de citer des noms, comme à l’habitude des hommes du Makhzen.
    Le deuxième volet, qui devait discuter de la sécurité en Méditerranée, débuta avec ma communication, qui s’intitulait « Observations sur l’avenir et la sécurité de la région maghrébine ». Je commençais par dire qu’il était « impossible d’assurer la sécurité à l’ombre de gouvernements tyranniques et non démocratiques, ni de diriger un peuple à l’ombre de gouvernants qui n’avaient aucune légitimité ». J’ai parlé aussi de la situation sociale qui sévit dans la région et j’ai salué la position algérienne concernant la gestion du terrorisme. J’avais dit que « sur le plan sécuritaire, l’Algérie avait pu maîtriser la situation dans une large mesure, grâce à la vigilance de ses services de sécurité, et que sur la plan politique, l’élaboration de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale avait asséché les maquis terroriste et laminé par le fond les groupes armés ».
    Concernant mes propos sur le Sahara Occidentale, et pour garder l’authenticité de ma communication, j’avais dit, littéralement : « Si on ne se presse pas pour trouver une solution juste à ce problème, on ira droit vers une guerre dans l’avenir. Aussi, faut-il trouver une solution dans le respect du droit international, et à la tête de ce droit, celui des propres enfants du Sahara Occidentale. Pour ce faire, il faut que les Sahraouis se prennent en charge, et personne n’a ainsi le droit de s’exprimer à leur place, de leur interdire la parole ou de faire du commerce avec leur avenir ». J’ai dit aussi que « les solutions venues de l’extérieur, tout aussi que celles imposées de l’intérieur, n’aboutiront à rien, car l’expérience a démontré que seul subsiste ce que cherche le peuple ».
    J’ai aussi rejeté les accusations de connexion entre le front Polisario et Al Qaida au Maghreb, et j’ai démontré que ce n’était qu’affabulations et mensonges. Ce à quoi la plupart des participants étrangers ont applaudi chaleureusement.
    La parole a été donnée ensuite aux intervenants et aux questions, et la majorité des intervenants étaient des Sahraouis, qui ont relaté en long et en large leur souffrance à l’ombre d’une omerta internationale et à l’ombre de flagrantes violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés.

  • Un journaliste algérien dans la ville occupée de Dakhla (III)

    Echorouk pénètre dans la ville de Dakhla : les Marocains ont organisé un colloque pour appuyer le Plan d’autonomie, qui s’est transformé en un plaidoyer pour l’autodétermination
    Anouar Malek (3e partie)

    Concernant mes propos sur le Sahara Occidentale, et pour garder l’authenticité de ma communication, j’avais dit, littéralement : « Si on ne se presse pas pour trouver une solution juste à ce problème, on ira droit vers une guerre dans l’avenir. Aussi, faut-il trouver une solution dans le respect du droit international, et à la tête de ce droit, celui des propres enfants du Sahara Occidentale. Pour ce faire, il faut que les Sahraouis se prennent en charge, et personne n’a ainsi le droit de s’exprimer à leur place, de leur interdire la parole ou de faire du commerce avec leur avenir ». J’ai dit aussi que « les solutions venues de l’extérieur, tout autant que celles imposées de l’intérieur, n’aboutiront à rien, car l’expérience a démontré que seul subsiste ce que cherche le peuple ».
    En arrivant près du port de Dakhla, nous avions pu remarquer le nombre incalculable de barques et de chalutiers amarrés. Les produits qui arrivaient par mer et les quantités de poissons pêchées étaient inestimables. D’après les chiffres en notre possession, il y a près de 3000 barques sur les 667 kilomètres de littoral à « Rio de Oro », ainsi que quelques 15 000 marins très actifs pendant la saison de la pêche au sépia.
    D’après nos sources, seuls les Marocains sont autorisés à partir pêcher au large. La pêche est strictement interdite aux Sahraouis de souche. On dit aussi que c’est le chef de la Gendarmerie royale, le général Benslimane, qui a fait main basse sur le circuit du littoral de Dahkla, qui gère les fortunes colossales de la richesse maritime et l’argent généré par le poisson.
    Le soir venu, je suis rentré à ma chambre d’hôtel, à « Bab al-Bahr », mais avec l’intention d’en ressortir dès que possible, seul, pour faire le point de situation, loin des regards des services secrets et des hommes chargés de nous accompagner et de surveiller nos moindres faits et gestes. En fait, j’étais arrivé à la conviction que la face cachée de Dakhla comporte beaucoup de secrets.
    Le matin du 27 juillet, jour du colloque, qui devait consacrer le plan d’autonomie marocain, bien qu’il fut enrobé dans un emballage de sécurité dans la zone maghrébo-méditerranéenne. A partir de Paris, et avant même de donner mon accord pour venir à Dakhla, j’avais conditionné ma présence au Maroc par la nécessité de ne pas s’en prendre à l’Algérie, ni à son Etat, ni à son peuple, sans quoi je ne participerais pas. Mes conditions acceptées – parce qu’il avait besoin de moi pour cautionner le projet et donner un tant soit peu de légitimité au colloque- j’ajoutais que si les organisateurs ne respectais pas leurs engagements, je quitterais aussitôt le colloque et j’étais libre alors de dire tout sur le colloque. Leur réponse était effirmative, là aussi.
    Les organisateurs avaient divisé leur colloque en deux parties : l’une consacrée à expliquer le bien-fondé du plan marocain d’autonomie, et l’autre pour analyser la sécurité dans la région. Je suis arrivé à la salle d’honneur du Conseil communal de la ville vers dix heures trente minutes, et la première chose qui attira mon attention était la présence de près de 15 enfants en tenue de scouts. Ils tenaient des drapeaux marocains dans leurs mains.
    Evidemment, le premier volet du colloque a été une longue sérénade sur les mérites du plan d’autonomie, ses bienfaits et sa « magie », car « il résolvait tous les problèmes posés par les Sahraouis », mais personne ne put nous expliquer en quoi consistait ce plan d’autonomie. De rares critiques fusèrent ça et là, soutenant que « un plan pareil, n’ayant pas l’adhésion du peuple sahraoui, n’avait aucune chance de réussite », et que « ce n’était que du vent », etc. Des Sahraouis étaient présents dans la salle et on sentait dans leur regard du mécontentement. Comme entendu, personne parmi les courtisans de la Cour ne dit un traître mot contre l’Algérie, et tous leurs propos étaient des généralités qui évitaient soigneusement de s’en prendre à l’Algérie, ou de la citer, ou de citer des noms, comme à l’habitude des hommes du Makhzen.
    Le deuxième volet, qui devait discuter de la sécurité en Méditerranée, débuta avec ma communication, qui s’intitulait « Observations sur l’avenir et la sécurité de la région maghrébine ». Je commençais par dire qu’il était « impossible d’assurer la sécurité à l’ombre de gouvernements tyranniques et non démocratiques, ni de diriger un peuple à l’ombre de gouvernants qui n’avaient aucune légitimité ». J’ai parlé aussi de la situation sociale qui sévit dans la région et j’ai salué la position algérienne concernant la gestion du terrorisme. J’avais dit que « sur le plan sécuritaire, l’Algérie avait pu maîtriser la situation dans une large mesure, grâce à la vigilance de ses services de sécurité, et que sur la plan politique, l’élaboration de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale avait asséché les maquis terroriste et laminé par le fond les groupes armés ».
    Concernant mes propos sur le Sahara Occidentale, et pour garder l’authenticité de ma communication, j’avais dit, littéralement : « Si on ne se presse pas pour trouver une solution juste à ce problème, on ira droit vers une guerre dans l’avenir. Aussi, faut-il trouver une solution dans le respect du droit international, et à la tête de ce droit, celui des propres enfants du Sahara Occidentale. Pour ce faire, il faut que les Sahraouis se prennent en charge, et personne n’a ainsi le droit de s’exprimer à leur place, de leur interdire la parole ou de faire du commerce avec leur avenir ». J’ai dit aussi que « les solutions venues de l’extérieur, tout aussi que celles imposées de l’intérieur, n’aboutiront à rien, car l’expérience a démontré que seul subsiste ce que cherche le peuple ».
    J’ai aussi rejeté les accusations de connexion entre le front Polisario et Al Qaida au Maghreb, et j’ai démontré que ce n’était qu’affabulations et mensonges. Ce à quoi la plupart des participants étrangers ont applaudi chaleureusement.
    La parole a été donnée ensuite aux intervenants et aux questions, et la majorité des intervenants étaient des Sahraouis, qui ont relaté en long et en large leur souffrance à l’ombre d’une omerta internationale et à l’ombre de flagrantes violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés.

  • Belkhadem l’a affirmé à partir de Mostaganem :  » Le FLN sera toujours un grand parti « 

    Par Youcef Aouchiche
    Dans son discours inaugural de ce rendez-vous, très attendu chez les militants, Bendahmane Abdelhamid, Mouhafedh de cette wilaya, après avoir souhaité la bienvenue à l’ensemble des participants et invités de cette ville de l’ouest du pays, a indiqué que son parti est  » le plus fort « , cela, a-t-il ajouté, est une réalité, malgré les mauvaises langues qui appellent à sa restitution au musée.  » Nous sommes ici pour désapprouver les mauvaises langues et réaffirmer notre attachement au rajeunissement et à la modernisation de notre formation politique « , a déclaré d’emblée, M. Bendahmane. Lui emboîtant le pas, Abderrahmane Belayat, président de cette université d’été et membre du Bureau politique du vieux parti, a déclaré que le FLN est en  » bonne santé politique « . Avant de céder la parole à l’hôte de cet événement, Abdelaziz Belkhadem, M. Belayat a retracé, dans une brève présentation, tous les ateliers et objectifs de cette édition d’université d’été.
    2 200 participants
    Prenant la parole sous les applaudissements des 2 200 participants à ce rendez-vous, le secrétaire général de l’ex parti unique, il s’est réjoui davantage de la qualité de l’organisation.  » Je félicite tous les militants, notamment ceux de la fédération de Mostaganem qui ont veillé et se sont sacrifiés pour que notre université fasse l’actualité politique du pays.  » Notre parti est né grand et fort et nous allons faire de notre mieux pour qu’il reste à sa place « , a-t-il déclaré sur la même lancée, avant d’estimer que le FLN est la  » première force politique dans le pays « .  » Ce n’est pas le fruit du hasard d’en être arrivé là. Le sacrifice quotidien des militants, cadres et bases, est la cause principale de notre réussite « , a-t-il encore estimé, dans son discours.
     » Les portes sont ouvertes à toutes les forces de bonne volonté « 
    Préférant de ne pas se prononcer sur un bon nombre de questions politiques d’actualité nationale, l’orateur s’est contenté de dire que son parti et la coalition présidentielle sont ouverts à toutes les formations politiques et les idéologies de bonne volonté, afin d’assurer la concrétisation du programme de M. Abdelaziz Bouteflika, synonyme pour lui, de l’accomplissement du sursaut de développement économique et social de la nation. Revenant sur le thème central de cet événement, l’intervenant a tenu, dans une longue liste à énumérer tous les  » acquis et exploits « , qui ont été réalisés dans le cadre du programme quinquennal des deux décennies précédentes. Sans pour autant verser dans la logique, consistant à chanter le passé, M. Belkhadem a recommandé à tous ses militants d’accompagner le troisième quinquennat car, selon lui, il constitue l’élément fondamental pour le parachèvement de la stratégie du développement, comprise dans le programme présidentiel. Sur ce, il a invite les experts à s’impliquer en force dans la réalisation du programme du président. Mais pour la réussite de ce programme, Abdelaziz Belkhadem a indiqué qu’il faudrait beaucoup de rigueur et du courage, faisant ainsi allusion aux multiples problèmes pour sa réalisation. Dans ce sillage, le représentant personnel du président de la République a jugé que la corruption, qui gangrène plusieurs notre société, est l’un des obstacles majeurs qui peuvent compromettre la stratégie de relance économique.  » L’Etat, dans toutes ses composantes, fait face à ce phénomène, avec autant de fermeté que d’ardeur « , a-t-il assuré.
    Le patriotisme économique est toujours d’actualité pour le FLN
    Force est de constater que le premier responsable du FLN tient toujours au patriotisme économique. D’ailleurs, il a focalisé son discours sur les effets néfastes qu’engendrent les sociétés étrangères pour l’économie nationale. En se ressourçant du patriotisme économique de sa formation politique, l’orateur a estimé que ces dernières ont participé activement au bradage des richesses naturelles algériennes. Mais pour lui, ce temps est révolu, d’autant plus que la volonté politique du président, quant à l’encouragement des sociétés locales, s’est confirmée, notamment dans les textes de la loi de finance complémentaire de l’année 2009.  » La priorité actuellement est de trouver une alternative économique en dehors de l’exportation des hydrocarbures « , a-t-il insisté. Pour lui, les dépenses publiques, qui se comptent par centaines de milliards de dollars, ne sont qu’une initiative pour la création et l’encouragement de l’émergence d’une économie alternative.
    Belkhadem répond à Mohamed VI
    Profitant de cette occasion, le SG du FLN a réitéré les positions de son parti, quant au soutien inconditionnel qu’il présente au profit de toutes les causes justes de ce monde.  » Le FLN soutient toutes les causes justes, notamment celle de la libération des Palestiniens et celle du Droit à l’autodétermination du peuple sahraoui (Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975, ndlr). Faisant allusion aux dernières déclarations offensives du roi du Maroc, Mohamed VI, à l’égard de l’Algérie, l’intervenant a indiqué que son parti s’attache à la fondation d’un Maghreb des peuples. Mais cette revendication, selon lui, ne passera jamais au détriment des revendications légitimes du peuple sahraoui.  » Quant aux allégations et manœuvres malsaines de nos voisins, nous répondons par notre attachement à nos valeurs de liberté et de paix, tout en bannissant toute forme de colonialisme « , a-t-il dit en guise de réponse aux responsables de la monarchie Alaouite. Il est à souligner enfin, qu’ un panel de personnalités et d’experts a pris part à l’ouverture de cette université d’été.
    On dénombre parmi les présents, plusieurs ministres dont figurent, Abdelkader Messahel, Amar Tou, Saïd Barkat, Moussa Ben Hemmadi. Notons également, que plusieurs thématiques et ateliers sont programmés au cours de ce rendez-vous qui s’étalera jusqu’à vendredi 6 Août.
    La Tribune des Lecteurs, 5/8/2010
  • Un sale été pour Sarkozy (1ère partie) : l’affaire Woerth-Bettencourt

    Par Pierre Morville 
    Cela a commencé comme un épisode tragi-comique dans les appartements feutrés d’une des plus grandes fortunes françaises et ça vire sévère au scandale d’Etat.
    Au départ, Françoise, craint que sa mère, Liliane Bettencourt, une vieille dame qui est la 1ère fortune de France et propriétaire du groupe L’Oréal, ne perde quelque peu la tête. Celle-ci s’est en effet entourée depuis la mort du patriarche de la famille, André Bettencourt, ancien ministre et multimilliardaire, de bien curieux personnages. Prenons le cas de François-Maris Banier, un écrivain, photographe, artiste échevelé et courtisan de profession, qui est devenu « l’ami » de Liliane Bettencourt. Gigolo n’est pas l’appellation exacte car quel gigolo dans l’histoire a réussi, en un tout petit nombre d’années, à toucher pour gages un milliard d’euros (!), en affichant de surcroît son homosexualité ? Symbole de cette générosité sans limite, Liliane a ainsi offert à son favori, l’île d’Arros, dans l’archipel des Seychelles. Pour faire bonne mesure, la vieille milliardaire a fait de son « favori », son légataire universel. En cas de décès de ce dernier, c’est « l’ami » de celui-ci qui devait recevoir sa fortune.
    Tragi-comédie domestique chez les grands-grands-bourgeois et leurs amis
    Un homme d’affaires, Patrice de Maistre, gère le patrimoine de la vieille dame, sa principale activité consistant à mettre l’essentiel de cette fortune hors des griffes du fisc français en plaçant des centaines de millions d’euros entre le Liechtenstein, la Suisse et autres paradis fiscaux. Pour prouver sa reconnaissance, Liliane, outre une rémunération très substantielle, offre à de Maistre un charmant petit yacht de 21 mètres de long. La brave femme ! De Maistre, prudent, engage la vieille milliardaire à ne pas parler de ce modeste présent à sa fille Françoise. Car Françoise qui a toujours été très proche de sa mère, s’inquiète. Elle a de plus en plus de mal à maintenir le contact avec sa mère, Banier et de Maistre organisant un véritable cordon sanitaire autour de la milliardaire âgée de 86 ans. Françoise, tenue à distance, craint une escroquerie et porte plainte devant la justice française pour « abus de faiblesse » sur la personne d’une femme très âgée et qui visiblement n’a plus toute sa tête. Eh oui ! Ça se passe comme ça dans les beaux quartiers de la capitale !
    Et ce n»est pas tout, car, il y a les coulisses, à savoir, les dépendances, buanderies, cuisines où s’agite une très importante domesticité. Comme le dit l’adage, même un très grand homme n’a pas de secret pour son domestique. Et les très nombreux secrétaires, maîtres d’hôtel, gouvernantes, bonnes, femmes de chambre, chauffeurs qui servent jour et nuit Liliane Bettencourt, sont très divisés. Certains ont rejoint le camp Banier, d’autres dénoncent l’influence perverse et intéressé du photographe mondain, celui-ci ayant même réussi à chasser les médecins traditionnels de la vieille dame pour les remplacer par des toubibs amis.
    Pascal Bonnefoy, qui fut le majordome d’André Bettencourt avant de devenir celui de Liliane, horrifié par les pratiques de l’entourage, place un magnétophone dans le bureau ou De Maistre, Banier et Mme Bettencourt tiennent de nombreuses réunions tournant pour l’essentiel sur l’argent à soutirer à la vieille milliardaire. Au résultat, il obtient 21 CD de conversations enregistrées entre mai 2009 et mai 2010. Le majordome visait-il lui-même se livrer à un fructueux chantage ? Pas du tout. Il veut dénoncer le scandale et livre bout par bout les extraits à la presse. Pour l’instant, cette histoire qui ferait passer le très long feuilleton Dallas pour une suite mièvre d’histoires à l’eau de rose, reste ce qu’elle est : une pitoyable et grotesque arnaque dans des splendides hôtels particuliers dont la victime est une pauvre, pauvre vieille femme très, très, très riche et qui n’a plus toute sa tête.
    Au XIX° siècle, cette pantalonnade aurait inspiré une comédie sautillante à Labiche ou une fable grinçante à Octave Mirbeau. Mais le pire est à venir.
    Après la révélation des enregistrements dans la presse, la plainte de Françoise Bettencourt, la Cour d’appel, après d’étonnantes hésitations et tergiversations, se décide enfin à nomme un juge d’instruction. Celle-ci, Isabelle Prevost-Deprez interroge des domestiques comme Dominique Gaspard, l’ex femme de chambre et Henriette Youpatchou qui lui confirment la dégradation de l’état de santé de leur ancienne patronne. Mais quand elle veut accéder aux 21 CD enregistrés, un procureur lui en interdit l’accès ! Ce même procureur veut mettre fin à la plainte de Françoise Bettencourt, invoquant des vices de forme. De même, ce haut magistrat ne semble aucunement s’émouvoir des très nombreux délits fiscaux que l’affaire à révélé. Ce comportement étrange du procureur Philippe Courroye surprend l’ensemble des observateurs, d’autant que, fait fâcheux, ce dernier ne fait pas mystère de sa très forte proximité avec Nicolas Sarkozy. Proximité tellement affichée que le corps des magistrats s’est opposé vivement à sa nomination comme Premier procureur de Paris.
    L’affaire prend donc un détour politique. Répondant aux questions de la Brigade financière, Claire Thibout, l’ex-comptable privée du ménage Bettencourt, qui a noté scrupuleusement toutes ses opérations sur des petits carnets, confirme l’existence d’importantes sommes servant à financer les campagnes de l’UMP. Visiblement pour échapper à l’inquisition fiscale, les Bettencourt ont largement contribué aux campagnes présidentielles : on parle de 150 millions d’euros alors que la contribution versée à un parti par un particulier ne peut excéder 7500 euros.
    Enfin, intervint« l’Etat neutre et impartial »…
    Plus grave, tant les enregistrements que les petits carnets de Claire Thibout mettent en cause un des plus importants ministres du gouvernement Sarkozy.Maire de la jolie et très cossue petite ville de Chantilly, capitale de l’hippisme français, Eric Woerth cumule par ailleurs deux responsabilités apparemment peu conciliables, il est le trésorier de l’UMP, celui qui sollicite les contributions des Français les plus fortunés et en même temps, il est ministre du Budget et donc responsable des enquêtes fiscales. Mieux, Eric Woerth avait demandé à Philippe de Maistre (auquel il a ensuite remis la Légion d’honneur) d’embaucher son épouse pour gérer la fortune de Liliane Bettencourt ! Que le monde est petit ! Choquée, la presse quasiment dans son ensemble, l’opposition et, mezzo voce, un grand nombre d’élus de droite ont évoqué l’évidence d’un « conflit d’intérêts ». Ils ont peut-être tort, il ne s’agit non pas d’un « conflits d’intérêts » mais bien au contraire d’une gestion scientifique et harmonieuse des intérêts privés des uns et des autres !
    La situation est d’autant plus croquignolesque qu’en mars 2010, Eric Woerth quitte le ministère du Budget pour prendre la responsabilité du Ministère du Travail, avec immédiatement la mise en œuvre d’un très gros chantier : le dossier des retraites. Car l’affaire « Bettencourt-Woerth » a comme arrière-fond la très grave crise économico-financière qui a démarré en septembre 2008. Comme tous leurs homologues dans les vieux pays industriels, les salariés et contribuables français savent bien qu’ils devront payer la note des exubérances du grand capitalisme financier et des errements ruineux des banquiers et autres traders…
    La douloureuse se fait particulièrement sentir en France sur le système des retraites. Le poids de la démographie, le vieillissement de la population requièrent d’autant un allongement des cotisations que la conjoncture économique devrait rester mauvaise pendant plusieurs années : la crise financière a entrainé une forte contraction de l’activité et une aggravation des déficits budgétaires : les états ont du « sortir du cash » pour étancher les conneries bancaires et spéculatives.
    Dés qu’il fut arrivé à son poste de grand réformateur des retraites, Eric Woerth, la mine sévère mais attristée, n’a eu de cesse que d’appeler la population laborieuse aux « sacrifices nécessaires » : il faudra nécessairement travailler plus longtemps pour des retraites plus petites !
    Les classes populaires et, depuis deux décennies, les classes moyennes ont pris l’habitude de payer l’addition pour des erreurs qu’elles n’ont pas commises. Les nombreuses mesures d’austérité suscitent en général d’abord de l’agacement voire de la colère pour dans finir dans une lassitude résignée.
    Mais le contexte actuel est tout autre : la politique dite de « rigueur » sera sans précédent et durera plusieurs années.
    Dans un tel climat, les errements des grandes fortunes, (toujours protégées par le scandaleux « bouclier fiscal » qui les protège et qui restera certainement la seule promesse électorale tenue par le candidat Sarkozy), les compromissions révélées entre le monde des affaires, les fortunes privées et le niveau le plus élevé de l’appareil d’Etat, peuvent à tout moment faire surgir des crises de rage chez le Français moyen.
    Même si la somme en question est macro-économiquement infime, les Français ébahis ont ainsi appris qu’un sous-ministre, un certain Blanc, s’était fait payer par l’état sa consommation annuelle et personnelle de cigares pour la modeste somme de 12 000 euros ! Grosso modo, un an de revenu d’un smicard.
    Tous ces petites et grandes fautes morales au mieux, délits au pire, existaient évidement sous d’autres gouvernements : la plupart des énarques, cette nouvelle aristocratie française, combinent et alternent au cours de leur carrière, la gestion des affaires publiques suivie de nominations à des postes de direction dans des groupes industrielles et bancaires avec des émoluments munificents. Mais ce qui est toléré par la population en période de croissance l’est beaucoup moins dans les phases de récession. Ce que n’a toujours pas comprit notre président « bling-bling », pour qui la capacité d’un individu à acquérir une immense fortune reste à l’évidence la plus grande des vertus. C’est pour cette raison que Nicolas conserve, malgré les conseils de son propre camp, le « bouclier fiscal » qui irrite l’immense majorité des contribuables. C’est peut-être également pour cette raison qu’il maintient contre vents et marées à son poste dans le gouvernement, Eric Woerth, qui à l’évidence et en ce moment, est « politiquement mort ». Ce dernier aura en septembre, les plus grandes difficultés à convaincre les syndicats « des sacrifices nécessaires » après que les salariés aient appris ses nombreuses accointances avec les Français les plus fortunés. Mme Woerth qui a du démissionner de son poste de gestionnaire de la fortune des Bettencourt, a néanmoins réussi, la pôôvre, à trouver un petit job, un boulot d’attente : elle vient d’être nommée membre du conseil d’administration du groupe international du luxe, Hermès.
    Tout ça, c’est la faute des Romanichels !
    Là où beaucoup de chefs de gouvernements auraient tranché dans le vif et « démissionner » le ministre fautif, Nicolas Sarkozy a consacré un log moment de sa conférence de presse du 13 juillet à la défense de « l’honnête homme » Eric Woerth. On s’étonne dans Paris d’une telle mansuétude. Fallait-il maintenir Woerth même démonétisé pour sauver la réforme des retraites ? A moins que le fait que l’Elysée et même le nom du Président de la République soient cités par des témoins de l’affaire Bettencourt, ne soit pas un élément anodin. Les épisodes des prochains moins nous le diront.
    Mais le toujours rebondissant Nicolas Sarkozy n’a pas dit son dernier mot. Au plus bas dans les sondages, il tente de rejouer à nouveau sa carte favorite, la sécurité. Il avait espéré que les Français oublieraient leurs ennuis et leurs critiques grâce au Mondial de foot. Hélas ! La pitoyable prestation de l’équipe de France a au contraire ravivé l’irritation les français. Il ne restait donc que la délinquance. Ah ! que ferait Nicolas sans les petits voyous de banlieue ? Le Président a donc alerté les juilletistes et les aoutiens des graves dangers que courre la France en matière de sécurité. Vols, agressions, les chiffres seraient catastrophiques (à noter les homicides baissent chaque année de façon importante mais, baste !). Bref, la France doit avoir peur ! La France a peur !
    On a envie de rappeler que la politique sécuritaire de la France est, depuis huit ans, dirigée par N. Sarkozy, d’abord comme ministre de l’intérieur, puis comme président…
    Comme il fallait faire plus, à défaut de faire mieux, notre président a décidé cet été de cibler une catégorie particulière, le jeune voyou immigré ou d’origine étrangère. Après une campagne odieuse sur les Tziganes, Roms et « gens du voyage » (français ces derniers, rappelons-le), on promet la déchéance de la nationalité française aux délinquants français « d’origine étrangère » ! Mesure évidemment anti-constitionnelle et qui rappelle, comme l’épisode des (200) grandes fortunes, la période frelatée de l’entre-deux guerres.
    Pauvre France ! Pauvre république ! 
    Le Quotidien d’Oran, 6/8/2010 
  • Belkhadem l’a affirmé à partir de Mostaganem :  » Le FLN sera toujours un grand parti « 

    Par Youcef Aouchiche
    Dans son discours inaugural de ce rendez-vous, très attendu chez les militants, Bendahmane Abdelhamid, Mouhafedh de cette wilaya, après avoir souhaité la bienvenue à l’ensemble des participants et invités de cette ville de l’ouest du pays, a indiqué que son parti est  » le plus fort « , cela, a-t-il ajouté, est une réalité, malgré les mauvaises langues qui appellent à sa restitution au musée.  » Nous sommes ici pour désapprouver les mauvaises langues et réaffirmer notre attachement au rajeunissement et à la modernisation de notre formation politique « , a déclaré d’emblée, M. Bendahmane. Lui emboîtant le pas, Abderrahmane Belayat, président de cette université d’été et membre du Bureau politique du vieux parti, a déclaré que le FLN est en  » bonne santé politique « . Avant de céder la parole à l’hôte de cet événement, Abdelaziz Belkhadem, M. Belayat a retracé, dans une brève présentation, tous les ateliers et objectifs de cette édition d’université d’été.
    2 200 participants
    Prenant la parole sous les applaudissements des 2 200 participants à ce rendez-vous, le secrétaire général de l’ex parti unique, il s’est réjoui davantage de la qualité de l’organisation.  » Je félicite tous les militants, notamment ceux de la fédération de Mostaganem qui ont veillé et se sont sacrifiés pour que notre université fasse l’actualité politique du pays.  » Notre parti est né grand et fort et nous allons faire de notre mieux pour qu’il reste à sa place « , a-t-il déclaré sur la même lancée, avant d’estimer que le FLN est la  » première force politique dans le pays « .  » Ce n’est pas le fruit du hasard d’en être arrivé là. Le sacrifice quotidien des militants, cadres et bases, est la cause principale de notre réussite « , a-t-il encore estimé, dans son discours.
     » Les portes sont ouvertes à toutes les forces de bonne volonté « 
    Préférant de ne pas se prononcer sur un bon nombre de questions politiques d’actualité nationale, l’orateur s’est contenté de dire que son parti et la coalition présidentielle sont ouverts à toutes les formations politiques et les idéologies de bonne volonté, afin d’assurer la concrétisation du programme de M. Abdelaziz Bouteflika, synonyme pour lui, de l’accomplissement du sursaut de développement économique et social de la nation. Revenant sur le thème central de cet événement, l’intervenant a tenu, dans une longue liste à énumérer tous les  » acquis et exploits « , qui ont été réalisés dans le cadre du programme quinquennal des deux décennies précédentes. Sans pour autant verser dans la logique, consistant à chanter le passé, M. Belkhadem a recommandé à tous ses militants d’accompagner le troisième quinquennat car, selon lui, il constitue l’élément fondamental pour le parachèvement de la stratégie du développement, comprise dans le programme présidentiel. Sur ce, il a invite les experts à s’impliquer en force dans la réalisation du programme du président. Mais pour la réussite de ce programme, Abdelaziz Belkhadem a indiqué qu’il faudrait beaucoup de rigueur et du courage, faisant ainsi allusion aux multiples problèmes pour sa réalisation. Dans ce sillage, le représentant personnel du président de la République a jugé que la corruption, qui gangrène plusieurs notre société, est l’un des obstacles majeurs qui peuvent compromettre la stratégie de relance économique.  » L’Etat, dans toutes ses composantes, fait face à ce phénomène, avec autant de fermeté que d’ardeur « , a-t-il assuré.
    Le patriotisme économique est toujours d’actualité pour le FLN
    Force est de constater que le premier responsable du FLN tient toujours au patriotisme économique. D’ailleurs, il a focalisé son discours sur les effets néfastes qu’engendrent les sociétés étrangères pour l’économie nationale. En se ressourçant du patriotisme économique de sa formation politique, l’orateur a estimé que ces dernières ont participé activement au bradage des richesses naturelles algériennes. Mais pour lui, ce temps est révolu, d’autant plus que la volonté politique du président, quant à l’encouragement des sociétés locales, s’est confirmée, notamment dans les textes de la loi de finance complémentaire de l’année 2009.  » La priorité actuellement est de trouver une alternative économique en dehors de l’exportation des hydrocarbures « , a-t-il insisté. Pour lui, les dépenses publiques, qui se comptent par centaines de milliards de dollars, ne sont qu’une initiative pour la création et l’encouragement de l’émergence d’une économie alternative.
    Belkhadem répond à Mohamed VI
    Profitant de cette occasion, le SG du FLN a réitéré les positions de son parti, quant au soutien inconditionnel qu’il présente au profit de toutes les causes justes de ce monde.  » Le FLN soutient toutes les causes justes, notamment celle de la libération des Palestiniens et celle du Droit à l’autodétermination du peuple sahraoui (Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975, ndlr). Faisant allusion aux dernières déclarations offensives du roi du Maroc, Mohamed VI, à l’égard de l’Algérie, l’intervenant a indiqué que son parti s’attache à la fondation d’un Maghreb des peuples. Mais cette revendication, selon lui, ne passera jamais au détriment des revendications légitimes du peuple sahraoui.  » Quant aux allégations et manœuvres malsaines de nos voisins, nous répondons par notre attachement à nos valeurs de liberté et de paix, tout en bannissant toute forme de colonialisme « , a-t-il dit en guise de réponse aux responsables de la monarchie Alaouite. Il est à souligner enfin, qu’ un panel de personnalités et d’experts a pris part à l’ouverture de cette université d’été.
    On dénombre parmi les présents, plusieurs ministres dont figurent, Abdelkader Messahel, Amar Tou, Saïd Barkat, Moussa Ben Hemmadi. Notons également, que plusieurs thématiques et ateliers sont programmés au cours de ce rendez-vous qui s’étalera jusqu’à vendredi 6 Août.
    La Tribune des Lecteurs, 5/8/2010