Mois : août 2010

  • Prisonniers sahraouis : Le président Abdelaziz saisit l’ONU

    Le président sahraoui, qui a dénoncé « les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés », a appelé les autorités marocaines à « libérer ou à juger » les trois détenus sahraouis, qui attendent d’être jugés par un tribunal militaire depuis octobre dernier à la prison de Salé.
    Dans une lettre citée par l’Agence de presse sahraouie (SPS) , M. Abdelaziz a sollicité l’intervention urgente de M. Ban Ki-Moon, pour mettre fin à la détention « arbitraire »de tous les prisonniers sahraouis détenus dans les geôles marocaines.
    Le président sahraoui avait adressé des lettres similaires au président de la commission de l’Union africaine, le président de la commission de l’ONU pour les droits de l’Homme, le président de la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, ainsi qu’aux grandes personnalités et organisations régionales et internationales.
    M. Abdelaziz a rappelé dans sa lettre que les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés ont été dénoncées par plusieurs organisations et associations des droits de l’Homme internationales et marocaines, à l’instar d’Amnesty International, Human Rights Watch, l’association marocaine des droits de l’Homme, l’organisation marocaine des droits de l’Homme et le forum marocain des droits de l’Homme. M. Abdelaziz a souligné dans sa lettre que les autorités marocaines maintiennent volontairement les prisonniers politiques en détention, estimés à plus de quarante détenus, et ce en dépit de leur état de santé physique et psychique, « faisant fi des appels pour leur libération et du droit humanitaire international ».
    Le président sahraoui a enfin souligné, dans sa lettre adressée à M. Ban Ki-Moon, la nécessité de trouver un mécanisme onusien, afin de protéger et contrôler les droits de l’Homme au Sahara Occidental, mettre un terme à l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental et démanteler le mur de séparation.
    L’Organisation Human Rights Watch avait demandé mardi aux autorités marocaines de libérer les trois militants sahraouis des droits de l’Homme et de leur assurer un procès « juste » et « transparent ». Les trois détenus sahraouis avaient été arrêtés avec trois autres accusés à Casablanca, à leur retour des camps des réfugiés sahraouis. Trois des six accusés ont bénéficié de la liberté provisoire, rappelle-t-on.
    La Tribune des Lecteurs, 7/8/2010
  • L’auteur du rapt de Germaneau identifié

    Alors que le GSPC confirme de nouveau ses contacts avec la France
    L’auteur du rapt de Germaneau identifié
    Par Wassim Benrabah
    Décidément, la situation continue d’aller de rebondissements en rebondissements dans le très épineux dossier du terrorisme au Sahel. Des sites, réputés proches de la mouvance islamiste, viennent en effet de livrer une nouvelle sortie d’Abdelmalek Droudkal, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, émir national du GSPC, dans laquelle il ouvre une polémique frontale avec la France, en maintenant mordicus que des négociations, à un stade avancé, étaient entamées avec Paris lorsque celle-ci, avec l’aide de troupes mauritaniennes, avait décidé de mener un raid au Mali, scellant de facto la mort de son otage, Michel Germaneau. Cette seconde sortie vient ainsi confirmer que la France, depuis le début, avait décidé de sacrifier son otage, dans le but manifeste de justifier une intervention militaire directe dans la zone sahélo saharienne d’une part, et de tenter de détourner l’attention de l’opinion hexagonale des scandales financiers venus éclabousser le clan présidentiel et faire chanceler Nicolas Sarkozy sur son trône.
    Mais, parce qu’elle a été lâchée dans sa démarche par les Américains, qui gardent une très amère expérience de leurs expéditions punitives en Irak et en Afghanistan, et parce que rien de concret ne saurait être mené sans l’Algérie et les tribus touaregs, toujours en conflit avec Bamako à cause de la non application du fameux accord d’Alger, la France tente une sorte de repli stratégique. Mais la manœuvre paraît d’autant plus ardue que le mal a déjà été fait. Pour qui se souvient de quelle manière la méthode  » dialoguiste  » avait été choisie pour sauver la vie d’un autre otage français, l’espion Pierre Camatte en l’occurrence, il ne s’agit pas de sortir d’une grande école pour se rendre compte que la France a cherché à manœuvrer dans cette région hautement sensible, avant de s’y casser les dents. Camatte, détenu par le même terroriste, Abou Zeïd en l’occurrence, avait été libéré au mois d’avril passé contre le paiement d’une rançon, ainsi que l’élargissement par le Mali de quatre dangereux criminels, deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé.
    Des réseaux européens, pour financer le GSPC
    Cela avait déclenché le courroux d’Alger et de Nouakchott, qui avaient tous deux rappelé leurs ambassadeurs respectifs à Bamako, pour  » consultation « . Paris, de l’avis même du GSPC, aurait donc pu en faire autant dans le cas Germaneau, si elle n’avait pas cherché depuis le début à en faire une sorte de  » Cheval de Troie  » passif. Cela paraît d’autant plus plausible, au reste, que des échos, nous parvenant de sources proches des tribus locales, indiquent que des pressions étaient exercées par les notables sur les terroristes, afin qu’ils libèrent cet otage, dont l’âge très avancé et l’état de santé pitoyable ne permettaient pas son maintien en captivité dans des conditions aussi extrêmes. Même la presse française, pas si dupe que cela, s’est demandé pourquoi les terroristes se seraient donné autant de mal pour maintenir en vie un otage, quasi agonisant, pendant plusieurs mois s’ils n’espéraient pas en faire une monnaie d’échange avec la France et, accessoirement, le Mali et la Mauritanie.
    Mais depuis que la France a décidé qu’elle s’engageait sur des sables mouvants et que le Sahel pouvait être sa seconde  » Indochine « , la situation ne s’est pas améliorée pour autant. L’intervention musclée et directe de la France dans la région semble, au contraire, rapprocher les tribus locales des terroristes et autres contrebandiers et trafiquants d’armes, qui écument ces régions arides et inhospitalières. On apprend ainsi en exclusivité, de sources sûres et bien informées, que l’otage français, qu’accompagnait un guide algérien au moment de son enlèvement au Niger, l’aurait été par le touareg, Amar Ag Amenokal et son adjoint Abdelkrim.
    Du double usage de l’immigration clandestine
    Ces derniers l’auraient, par la suite, rétrocédé au sanguinaire, Abou Zeïd. Les mêmes sources ajoutent que ces touaregs, considérés comme  » renégats  » par les leurs, joueraient le rôle de  » factotum  » du GSPC. Ils seraient ainsi à l’origine des contacts permanents existant entre Abou Zeïd, l’émir de cette zone, et son principal lieutenant, Abou Amar, de son vrai nom Yahia Djouadi. Les mêmes sources ajoutent que les terroristes, aujourd’hui, financent leurs actions à l’aide de leurs relais basés en Europe, qui leur envoient différents produits destinés à être revendus au Niger, au Mali, en Mauritanie et même au Birkina-Faso, pour l’achat d’armements, de munitions et d’explosifs, ainsi que le recrutement de mercenaires.
    Seul point positif au tableau, nos sources estiment que les deux derniers otages encore aux mains des terroristes, deux humanistes espagnols, ont une chance de s’en sortir, aussi bien parce que le royaume ibérique gère le dossier avec plus de  » diplomatie  » et de doigté que le  » va-t-en-guerre  » français, que parce que des démarches locales, menées aussi bien par les notables, que par Mokhtar Belmokhtar, alias Belaâouar, en trêve depuis plusieurs années, seraient entreprises dans ce sens.
    Enfin, une information sur laquelle nous reviendrons avec plus de détails dans une prochaine édition : le GSPC aurait également mis en place une puissante et très efficace filière d’émigration clandestine. Celle-ci lui servirait pour un double usage au moins. D’abord, elle lui permet de financer ses activités subversives et criminelles, d’une part, et de l’autre, elle lui aurait servi à installer discrètement en Europe plusieurs réseaux dormants, prêts à passer à l’action lorsque le moment sera venu…
  • Des fetwas autorisant le financement du terrorisme par le trafique de drogue

    La CIA craint de perdre le contrôle sur les investissements financiers de l’AQMI
    Des fetwas autorisant le financement du terrorisme par le trafique de drogue

    Des experts occidentaux de l’activité terroriste au Sahel ont indiqué que la CIA craint qu’Al-Qaida injecte de l’argent qu’elle récolte du commerce des produits illicites ou du crime organisé dans des investissements légaux dans les économies des pays de la région pour financer ses activités.
    Dans un rapport publié, hier, sur le site « Sahel Intelligence », des responsables sécuritaires occidentaux auraient déclaré : « l’organisation Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) opérant dans le corridor Sahélien, aurait structuré une filière d’immigration clandestine très élaborée, qui lui permettrait à la fois de financer et d’envoyer des agents dormant potentiels en Europe en Europe.
    Ce rapport a qualifié cette démarche d’Al Qaida en indiquant « en réalité, AQMI vient tout simplement remplir un vide au niveau de l’organisation des filières d’immigration clandestine en Afrique Subsaharienne, puisque les réseaux actuels ne parviennent pas à assurer aux candidats au départ des conditions de sécurité suffisantes.
    Ce rapport a été signé par Marion Zunfrey, ex employée au niveau des affaires étrangères Russes et qualifiée d’experte en questions de terrorisme et de crime organisé dans la région du Sahel.
    Pour ce qui est du financement des activités d’Al Qaida au Maghreb Islamique par le commerce de drogue et des réseaux de l’immigration clandestine, il a été indiqué dans ce rapport : « De plus, le glissement du narcotrafic vers l’animation de réseaux d’immigration clandestine correspond plus aux valeurs extrémistes Salafiste d’AQMI, le commerce de drogue étant considéré comme un pêché mortel par l’Islam, ce pêché était jusque là contourné par une fetwa qui permettait au candidats au Djihad de transgresser les préceptes de l’Islam au nom de la cause Salafiste ou Djihadiste.
    El Khabar, 7/8/2010

  • HRW demande la libération de Sahraouis incarcérés au Maroc

    Les droits de l’homme violés dans les territoires sahraouis occupés : HRW demande la libération de Sahraouis incarcérés au Maroc

    Human Rights Watch (HRW), une ONG américaine de défense des droits humains basée à New York, a une nouvelle fois appelé hier les autorités marocaines à libérer trois activistes sahraouis – faisant partie du groupe de Ali Salem Tamek – arrêtés en 2009 et accusés d’atteinte à la sécurité extérieure ou à leur assurer un procès juste.

    « Les autorités marocaines doivent soit libérer trois activistes sahraouis arrêtés en octobre 2009 et accusés d’atteinte à la sécurité extérieure, soit leur assurer un procès équitable et transparent », a indiqué l’organisation dans un communiqué remis à la presse. Dans le cas où il devrait y avoir un procès, HRW demande à ce que les activistes sahraouis soient jugés devant un tribunal civil. Il est à rappeler que les trois militants ont été arrêtés avec 4 autres de leurs compagnons à Casablanca, alors qu’ils étaient de retour de Tindouf. Ils sont actuellement sous le coup d’une enquête ouverte par le tribunal militaire de Rabat.
    Jusqu’à présent, aucun élément prouvant la culpabilité des accusés n’a été découvert. Selon l’un d’eux, interrogé par HRW, le dossier d’accusation est composé de comptes rendus de la télévision et d’articles de la presse écrite. Les six militants avaient commencé une grève de la faim le 18 mars, mais l’ont arrêtée fin avril, tout en réclamant des autorités judiciaires marocaines qu’elles fixent le « plus rapidement la date de leur procès ou qu’elles les libèrent ». La séquestration du groupe de Ali Salem Tamek confirme, selon de nombreux militants des droits de l’homme, que « le Maroc a bien replongé dans l’atmosphère macabre et terrifiante des années 1980 et 1990, une période marquée par une répression sauvage des opposants, des militants des droits de l’homme et des activistes sahraouis ». Comme à cette époque, soulignent-ils, les forces d’occupation marocaines ont commencé à traduire devant les tribunaux militaires toutes les personnes qui osent exprimer des idées et positions contraires aux thèses officielles.
    Le constat se vérifie malheureuse dans la mesure où plusieurs ONG de défense des droits humains informent qu’entre le mois d’août et le mois de septembre 2009, plus de 77 cas de violations des droits de l’homme. Celles-ci confirment également la poursuite des violations massives des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Il est rappeler que le Front Polisario reste à ce jour sans nouvelles de plus de 500 civils et de 151 combattants sahraouis capturés par les troupes coloniales marocaines. La situation dramatique dans laquelle vivent les Sahraouis a d’ailleurs convaincu une commission du Sénat américain (la commission des crédits budgétaires) de demander au département d’Etat d’établir en urgence un rapport sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. Cette même commission a invité les responsables du département d’Etat américain à présenter ce rapport dans un délai n’excédant pas 45 jours dans lequel il doit « détailler les pas franchis par le gouvernement marocain durant l’année dernière sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental ».
    La commission a relevé, en outre, la nécessité de mentionner dans ce rapport si l’Etat marocain permet « aux individus de défendre, en toute liberté, leurs opinions sur la situation et l’avenir du Sahara occidental par le biais de l’exercice de leur droit pacifique d’expression, de constitution d’associations et de consignation des violations des droits de l’homme sans contrainte aucune ». Quoi qu’il en soit, ce rapport du département d’Etat américain n’aura certainement pas une grande peine à confirmer l’absence de volonté du gouvernement marocain de trouver un règlement légal au conflit du Sahara occidental. Le discours prononcé par le roi du Maroc, la semaine dernière, à l’occasion de la fête du trône, annonce, au contraire, de sombres perspectives pour la région. Pour le ministère sahraoui de l’Information, cette intervention « ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale ». Ce responsable estime, par ailleurs, que « le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région », déplorant le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’homme.

    Par Zine Cherfaoui
    El Watan, 7/8/2010

  • Echourouk : Le Polisario fortement présent dans le coeur des sahraouis

    Echorouk s’introduit à Dakhla et témoigne que le Polisario reste fortement présent dans le cœur des Sahraouis
    Anouar Malek (5e et dernière partie)
    Combien même le voyage à Dakhla (Sahara Occidental occupé par le Maroc depuis 1975) fut-il porteur de dangers et de périls, car pour certaines parties marocaines ma simple présence était une caution à leur Plan d’autonomie, mais le plus important était certainement de rapporter les réalités qui se cachent derrière le rideau, d’en rapporter des récits émouvants, et c’est ce que nous avions pu faire en restant uniquement trois jours dans cette ville de Dakhla.
    Durant ces durs moments de souffrance qui ont déformé les traits du jeune Ahmed, qui me relatait comment ils (les Sahraouis) combattaient la fin et la pauvreté, j’ai pu constater l’ampleur de la souffrance des Sahraouis. Devant les observations de « Bumba », il sourit et me dit : « Je sais que les Algériens sont des gens braves, et cela c’est la vérité que vous devez entendre. C’est nous les Sahraouis, qui vivons ici et portons nos souffrances dans nos cœurs, et non pas les occupants marocains, ou ce type de mercenaires… », continua Ahmed sans se départir de son sérieux et en pointant un doigt accusateur sur « Bumba ».
    Avant notre départ pour l’aéroport, un homme est venu à ma rencontre. C’était quelqu’un qui avait suivi mes entretiens et mes conférences, et qui suppliait de pourfendre les menteurs et les mercenaires qui faisaient commerce avec l’avenir et liberté des Sahraouis. Personne ne trouvait de crédit à ses yeux, pas même les organisations qui activaient dans ce qu’il a appelé la « diplomatie parallèle » pour plaire au Makhzen.
    Puis regardant nos accompagnateurs marocains, il dit encore : »Nous sommes Sahraouis, et nous n’aimons que les hommes…les Algériens sont des héros…Moi personnellement, j’aime Houari Boumédiène et je déteste les vendus et les mercenaires… »
    Lorsqu’il fut parti, un des accompagnateurs me dit : « C’est un ivrogne, un aliéné… ». Ce à quoi j’ai répondu que tous ceux qui les critiquaient étaient certainement des ivrognes et des aliénés.
    Le 28 juillet, je quittais Dakhla pour Agadir. Je pus alors me dire que, durant les trois jours que j’ai passés à Dakhla, j’ai eu à découvrir des vérités, et je m’étais promis de les porter au public telles qu’elles, sans perdre de ma neutralité, ni de ma justesse, pour lesquelles je suis connu.
    J’ai pu encore connaître de près la réalité des Sahraouis qui vivent dans les territoires occupés, et je peux témoigner que tous sans exception, portent le Polisario dans leur cœur. Même s’ils s’y trouvent certains qui divergent avec le Polisaroi, certains qui ont des avis différents concernant certains points de discorde, ou qui n’approuvent pas des démarches politiques, mais je témoigne ici que tous portent l’autodétermination dans leur cœur.
    Echourouk ONline, 7/8/2010
  • Le peuple algérien est le seul, l’unique et authentique héros de la Révolution

    L’estime vaut mieux que la célébrité, la considération vaut mieux que la renommée et l’honneur vaut mieux que la gloire » ; cette célèbre citation de Calderon devrait être tatouée sur le torse de tout être ambitieux, en quête d’une honorable place dans le Panthéon de l’histoire. Qui tue qui ?
    Par Fezzou Hocine(*)

    Cette éternelle question qui a hanté les esprits de tous les Algériens durant la décennie noire du terrorisme, jusqu’à ce que le voile fût levé grâce à l’éclatement de la vérité, tristement révélée par la propagation vertigineuse de ce nouveau phénomène tragique de violence, est à nouveau d’actualité.Mais, malheureusement, cette fois elle ne met pas en cause les forces de l’ordre et les terroristes, mais des figures légendaires de la révolution algérienne. Révéler en 2010 des faits d’une importance capitale (qui a tué les colonels Amirouche et Si Haoues ?) et aller même à faire des déductions, voire des affirmations sur les éventuels auteurs, qui ne seraient que d’autres figures légendaires de cette même révolution, relève de la sénilité historique et de l’audace politicienne. Des politiciens qui s’érigent en historiens, des historiens qui ont tardé à écrire l’histoire de la révolution algérienne : cette révolution qui reste une épopée pour les peuples du monde entier, référence, exemple et feuille de route pour les peuples luttant pour leur libération. Cette révolution qui a été et restera source d’inspiration pour les scénaristes les plus doués.
    Les batailles qu’elle a connues sont toujours enseignées au niveau des plus grandes et des plus prestigieuses écoles militaires. Elles ont fait l’objet de plusieurs thèses, analyses et critiques, initiées par les plus grands stratèges militaires. Toute contradiction, exagération, travestissement dans la narration d’événements historiques engendrent spéculations, polémiques, commentaires, voire doutes et suspicions sur leur véracité, particulièrement au sein des générations nouvelles, pour lesquelles la révolution algérienne relève du sacré. Révéler des faits aussi graves, sans sources crédibles, c’est mettre en doute l’authenticité des événements qu’a connus la révolution, et déranger dans leurs tombes ceux qui se sont sacrifiés pour que nous puissions vivre librement et se permettre de polémiquer sur leur honorable et légendaire histoire. Il n’est pas plus facile que de travestir l’histoire : l’histoire a connu trois Socrate, cinq Platon, huit Aristote, vingt Théodore, et pensez combien elle n’en a pas connu. Qui empêche mon palefrenier de s’appeler Pompée le Grand ? (Montaigne : essais) Oui, le peuple est l’unique héros de la révolution algérienne. Je suis fervent défenseur de cette vérité. Ce peuple algérien, héros de la révolution c’est : l’émir Abdelkader, qui a consacré sa vie à unir et mobiliser les Algériens de son époque pour combattre le colonialisme et instaurer le premier Etat algérien ; El Mokrani, Lalla Fatma N’Soumer, Bouamama, qui ont mené la même noble mission. Les un million et demi de martyrs de la révolution qui ont échangé leurs valeureuses et saintes âmes pour la liberté de leur pays, les martyrs des massacres du 8 mai 1945 qui, par leur sacrifice exemplaire, ont éveillé chez les Algériens l’esprit nationaliste. Messali El Hadj, Ferhat Abbes, Krim Belkacem, Ben Bella, Abane Ramdane, Amirouche, Ben Mhidi, Boussouf, Boumediene, Boudiaf… Les chefs de Wilaya, les chefs de zone, les chefs de secteur, les responsables politiques de tout niveau, les moudjahiddine tireurs, voltigeurs, artificiers, les fidayine, les moussabiline, les infirmières… Le petit Omar, qui restera grand dans nos mémoires, les fellahs et leurs familles qui vivaient dans des conditions qu’on ne peut qualifier que de déplorables et qui s’enorgueillissaient en hébergeant et nourrissant les moudjahiddine. Les passeurs d’armes et de munitions dont la plupart sont tombés martyrs le long des lignes Challes et Morris.

    Les agents de liaison

    Les nomades du désert qui se faisaient un honneur, un plaisir et un devoir religieux de recevoir dans leurs modestes tentes les djounoud, ignorant les tortures et les exactions que la plupart d’entre eux ont subies suite aux dénonciations. Les prisonniers qui ont connu les affres des geôles coloniales sans le moindre respect des droits les plus primaires mondialement reconnus. Les disparus, dont on ignore le moindre indice de la tombe ou de la fosse commune où ils ont été enterrés. Les victimes des bombardements, pour la plupart des enfants qui jouaient aux alentours du lieu bombardé ou des femmes qui vaquaient à leurs occupations habituelles sur ces mêmes lieux. Les victimes des tortures sauvages, dont nombreux ont succombé à ces sévices inhumains ou sont restés handicapés physiquement et moralement à vie. Les internés des camps de concentration, qui comptaient parmi eux des vieillards et des vieilles soupçonnés d’être parents de fellagas. Les pauvres citoyens des villes et des campagnes qui ont fait l’objet de rafles, d’interrogatoires abusifs, d’arrestations arbitraires, de perquisitions illicites et à des heures très tardives. Les manifestants pacifistes jetés sadiquement dans la Seine. Les braves militants de la Fédération de France.
    Les journalistes des différents médias de la révolution et le personnel technique de ces médias. Les sportifs des différentes disciplines qui ont représenté dignement la révolution algérienne dans les différents pays du monde, hissant haut le drapeau de l’Algérie combattante. Les artistes qui ont été des ambassadeurs itinérants de la révolution. Les réfugiés des frontières qui ont connu toutes les privations et subi toutes les injustices… Et je ne pourrai jamais être exhaustif dans l’énumération des Algériens qui ont participé directement ou indirectement à cette noble et sacrée cause qu’était la lutte pour l’indépendance de leur pays. Comment peut-on réduire d’aussi colossaux sacrifices de toutes les couches d’un peuple sur toute l’étendue de notre immense territoire national à l’écriture d’histoires individuelles, ne mettant en relief que les faits d’armes et les actes de bravoure, parfois entachés de despotisme et de prise de parti, de ceux qu’on veut ériger en principaux libérateurs de ce pays ? Nul n’a le droit de s’ériger en héros légendaire ou vouloir propulser des personnes comme étant des héros hors du commun, en tissant sur eux des légendes, parfois dignes de la fiction. Tout culte de la personnalité dans l’écriture de l’histoire d’une révolution inculque automatiquement diminution des rôles, efforts et sacrifices des différents acteurs de cette révolution. Les sacrifices consentis par les communs des mortels dépassent largement les prouesses de ceux qu’on veut historiquement mettre en relief. Comme l’a si bien dit Bonaparte dans cette citation qu’on lui attribue : « Tout soldat français porte dans sa giberne le bâton de maréchal de France ». Pour moi, tous les martyrs de la révolution algérienne sont des maréchaux pour leur patrie. Je conclus cette très modeste contribution dans le débat sur l’héroïsme au sein de la révolution algérienne par ces citations que je garde collées à mon chevet : « Il semble que nous augmentons notre être lorsque nous pouvons le porter dans la mémoire des autres : c’est une nouvelle vie que nous acquérons et qui nous devient précieuse » (Montesquieu : Lettres persanes). « La gloire des hommes doit toujours se mesurer aux moyens dont ils se sont servis pour l’acquérir » (La Rochefoucauld : Maximes). « L’homme est toujours fier d’avoir gravé son nom quelque part, fut-ce sur l’écorce d’un arbre, et toujours étonné quand il ne l’y retrouve plus » (Dumas). « La gloire est le superflu de l’honneur, et comme toute autre espèce de superflu, celui-là s’acquiert souvent aux dépens du nécessaire » (Mme Guizot).
    (*) Retraité
    El Watan, 7/8/2010 

  • Entre les deux «T»

    Le monde Occidentale cherche toujours à occulter les vrais problèmes en cultivant l’amalgame entre Islam et terrorisme. Pour notre part, nous poserons la question des deux « T ». Qui est Tolérant et qui est Terroriste ? Un peu d’histoire suffit à prouver que c’est ce monde « Occidental » qui a créé le Terrorisme et combattu la Tolérance. Du fait des luttes politiques contemporaines, particulièrement au Moyen-Orient, la civilisation musulmane est souvent dépeinte comme étant fondamentalement intolérante et hostile à la liberté individuelle. Mais autant pour l’Islam que pour les autres traditions, la diversité et la variété qui existent à l’intérieur d’un mode de pensée sont à prendre en considération. L’histoire témoigne que les empereurs turcs étaient souvent plus tolérants que leurs contemporains européens. Les empereurs mongols en Inde, à une exception près, n’étaient pas seulement extrêmement tolérants en pratique, mais certains ont même théorisé la nécessité de tolérer la diversité. En Inde, les déclarations d’Akbar, le grand empereur mongol du 16e siècle au sujet de la tolérance pourraient compter parmi les grandes déclarations politiques classiques et auraient dû recevoir davantage d’attention en Occident, si seulement les historiens occidentaux de la politique avaient conçu autant d’intérêt pour la pensée orientale que pour leur propre héritage intellectuel. A titre comparatif, il est à remarquer que l’inquisition faisait encore des ravages en Europe lorsque Akbar en faisait une politique d’Etat que de protéger tous les groupes religieux. Un érudit juif tel que Maïmonide a dû fuir l’Europe intolérante du 12e siècle et les persécutions contre les juifs pour la sécurité offerte au Caire sous la protection du sultan Salah Eddine. Al Birouni, mathématicien iranien qui a écrit le premier livre de savoir général sur l’Inde au début du 11e siècle, en plus d’avoir traduit des traités mathématiques indiens en arabe, fut l’un des premiers anthropologues du monde. Il remarqua et s’indigna du fait que « la dépréciation de l’étranger est un trait commun à toutes les nations ». Ainsi, les soi-disant « valeurs occidentales de liberté et de libération », parfois considérées comme le legs exclusif de l’Occident antique, ne sont ni particulièrement anciennes, ni d’origine exclusivement occidentale. Bon nombre de ces valeurs n’ont atteint leur forme définitive qu’au cours des derniers siècles. Bien que l’on puisse en retrouver quelques éléments annonciateurs dans certains aspects de la tradition occidentale, on en trouve également au sein des traditions non-occidentales. La nécessité de reconnaître la diversité surtout s’impose non seulement entre les nations et les cultures, mais aussi au sein même de chaque nation et de chaque culture. Les concepts de « nation » et de « culture » ne sont pas spécialement de bonnes unités de mesure pour comprendre et analyser les différences politiques et intellectuelles. Les lignes de front entre « pour et contre » ne correspondent pas aux frontières nationales; elles s’entrecroisent à différents niveaux. La rhétorique des cultures, où chaque culture est analysée globalement et décrite en termes trop généralistes peut en effet nous égarer gravement aussi bien politiquement qu’intellectuellement. Rien qu’un bref coup d’?il historique pour s’en apercevoir. C. A.
    La Nouvelle République, 7/8/2010
  • L’auberge de jeunesse pour inculquer la culture du voyage

    Par Karima MokraniA l’auberge de jeunesse de Belouizdad, la seule au niveau d’Alger, toutes les chambres sont occupées. Il n’y a plus de place pour de nouveaux visiteurs, surtout en cette période d’accueil des jeunes du Sahara occidental.
    Un séjour à moindres frais
    L’auberge est petite, conçue pour un nombre limité de 50 lits. Une cinquantaine de lits pour des jeunes qui viennent des quarante-huit wilayas du pays.
    Et pour dire vrai, elle ne reçoit pas que des jeunes. «La jeunesse est dans la tête. Nous avons un homme de 70 ans qui, chaque fois qu’il vient chez nous, créé une ambiance toute particulière. Il est très aimé et respecté. Le jour où il part, les autres le réclament», réplique Youcef Lahlouh, le directeur de l’auberge, soutenant que les portes de cet espace, créé pendant la période coloniale (en 1946), restent ouvertes pour toutes les personnes âgées entre 7 et 77 ans. La réglementation fixe le séjour à trois jours seulement chaque quinzaine. «Ce n’est pas un hôtel, c’est juste un point de passage. Il y a des exceptions, mais c’est rare», confie-t-il. Un groupe de Batna, composé d’une quarantaine de personnes, y a justement passé trois jours avant l’arrivée des représentants du Sahara occidental. Le groupe est composé d’hommes et de femmes du secteur de l’éducation nationale. De  bons vivants venus avec leurs enfants et d’autres de leurs collègues. Ce sont des habitués des auberges de jeunesse, des amoureux de l’aventure et des voyages. Ils connaissent bien le directeur de l’auberge, le contactent avant de «débarquer» à Alger et s’organisent de façon à y passer trois jours, pas seulement dans l’auberge, mais dans tout Alger, dans de bonnes conditions. «Après Alger, on ira à Oran, Mostaganem et Tlemcen et on retournera après à Batna. Trois jours dans chaque ville. C’est ce que nous faisons chaque année. Personnellement, je ne peux pas m’en passer», raconte Ahmed, le chef du groupe. Ahmed est âgé d’une cinquantaine d’années (il paraît moins). Il est directeur d’une école primaire. Son fils âgé de 18 ans est avec lui. Ahlam doit avoir le même âge. Elle aussi est venue avec son fils. Elle est intendante dans un lycée. Au moins une quinzaine d’enfants et d’adolescents, dont des émigrés, sont ainsi dans le groupe, en plus du chauffeur du bus loué pour l’occasion et d’un guide, désigné par le premier responsable de l’auberge, pour orienter ses hôtes dans leurs déplacements dans la ville. «Ce matin, nous étions au centre-ville et cet après-midi, nous le passerons à Sidi Fredj… J’exerce ce travail de guide depuis quinze ans. Je le fais avec tous les groupes venant de toutes les wilayas», raconte le guide. Avant le groupe de Batna, il y eut celui de Saïda, mais ce dernier est arrivé dans le cadre d’une opération de jumelage entre les auberges de jeunesse des deux wilayas.
    Capacité d’accueil limitée C’est une pratique ancienne et même fréquente dans l’histoire des auberges de jeunesse en Algérie, dont les ajistes sont d’ailleurs fiers. «Ces opérations de jumelage sont très fréquentes chez nous. Cela permet aux jeunes de voyager dans tout le pays et créer des échanges culturels et autres. Nous le faisons surtout avec les clubs sportifs», raconte M. Lahlouh. Voilà une belle façon de passer de bonnes vacances en famille, pourrions-nous dire, et à moindre prix. En effet, la nuitée est à seulement 200 DA. Ajoutée aux frais du petit-déjeuner, déjeuner et dîner, le tout revient à 350 DA seulement. Ceci en ce qui concerne les groupes qui voyagent seuls (en dehors du jumelage). En plus, le cuisinier de l’auberge fait de bons plats. Dommage que cela soit limité vu les capacités restreintes de l’auberge. «Il faut au moins quatre auberges de jeunesse à Alger», estime un ancien ajiste. Un autre soutient qu’il en faut plus : «Tout est centré à Alger. Les administrations, les structures hospitalières… il faut au moins cinq cents lits.» En effet, ceux qui frappent aux portes de l’auberge ne se comptent pas seulement parmi les personnes qui cherchent à découvrir Alger, la capitale. Beaucoup d’autres y viennent pour des affaires personnelles : des étudiants qui passent des examens, de simples citoyens à la recherche de travail, des personnes malades (des cancéreux et autres) pour des rendez-vous à l’hôpital… Et c’est là où le manque de ces espaces se faire ressentir le plus. «Ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre une chambre d’hôtel», soutient un ancien habitant d’Alger, arrivé dans la ville pour des papiers administratifs. Une étudiante à la recherche d’un emploi rencontre la même difficulté. «Je suis en train d’appeler des amies pour la dépanner quelques jours, le temps de trouver une pension ou une location pas trop chère. J’ai pensé à la maison de jeunesse de Belouizdad, mais on m’a dit qu’elle est déjà sous pression», confie l’une de ses amies.  En ces temps de cherté de loyer dans les hôtels, mais aussi des voyages et autres déplacements, les auberges de jeunesse s’avèrent l’endroit le mieux indiqué pour répondre aux besoins des voyageurs. Malheureusement pour ces derniers, il n’y en a qu’une centaine sur tout le territoire national. Une moyenne d’une à deux dans chaque wilaya. De plus, certaines sont trop petites, d’autres ne répondent pas aux critères de salubrité et d’équipement et d’autres encore, bien faites, se trouvent dans des endroits qui ne répondent pas aux besoins des clients. Celles du Sud sont pratiquement interdites aux jeunes Algériens. «Elles reçoivent les touristes étrangers», affirme un ajiste comme pour les défendre.
    Carte internationaleCette situation interpelle, à plus d’un titre, les représentants des pouvoirs publics, à leur tête le ministère de la Jeunesse et des Sports qui chapeaute ces structures. D’autres départements ministériels se doivent également de contribuer à l’épanouissement de toute une population en mal de repères. Tous sont interpellés pour inculquer la culture du voyage et diversifier les possibilités d’échanges culturels, artistiques… Ce qui est aussi intéressant dans ces auberges, c’est le fait de pouvoir, en tant qu’adhérents, aller dans d’autres auberges et profiter des mêmes avantages, et des activités artistiques dispensées non seulement dans le pays, mais aussi à l’étranger.  «C’est une carte internationale», indique le directeur de la seule auberge de jeunesse d’Alger. M. Lahlouh parle de cette carte d’adhésion que doit avoir chaque ajiste. Avec cette carte, payée à seulement 150 DA l’année, l’ajiste peut aller dans toutes les auberges de jeunesse à travers le monde. Une occasion de découvrir d’autres pays sans se faire trop de soucis, côté argent, ce que beaucoup ignorent. C’est limité à un nombre restreint de citoyens proches de ces structures et des services du ministère de la Jeunesse et des Sports. Un travail de sensibilisation doit être entrepris à ce niveau pour amener un maximum de personnes à reprendre goût à l’aventure et aux voyages, aussi brefs soient-ils. L’urgence reste, toutefois aujourd’hui, l’amélioration des infrastructures existantes et la construction d’autres.  
  • Satisfecit us

    Leurs échecs en Irak et en Afghanistan semblent leur avoir appris une forme d’humilité dans le traitement du terrorisme qui a la particularité d’opérer des mutations impossibles à suivre par les appareils militaires occidentaux.
    Souvent critiques sur la situation en Algérie, les États-Unis semblent donner davantage de crédit aux Algériens concernant la lutte antiterroriste. Un satisfecit qui récompense probablement le seul axe de convergence réel entre Alger et Washington.
    Alors que la Grande-Bretagne tance le double jeu du Pakistan, les États-Unis publient, comme chaque année, le bilan de la lutte antiterroriste mondiale et le check-up d’Al-Qaïda. Si la tendance générale est à un recul des disciples de Ben Laden dans le monde, dans la région du Maghreb et au Sahel, le rapport américain a le mérite d’être explicite.
    Pragmatique, le département d’état ne semble pas faire ombrage aux Algériens de leur refus d’accorder aux forces de l’Afrikom une base militaire sur le sol algérien, du moins un point d’ancrage opérationnel que les gradés du Pentagone appellent de leurs vœux. Le rapport se félicite de la capacité de résilience des forces armées algériennes et leur endurance dans une lutte contre un terrorisme considéré comme le plus brutal dans cette partie du monde.
    Les Américains, qui n’ont eu de cesse, en cette année, de dépêcher des pointures dans le domaine militaire, stratégique ou du renseignement, ne veulent pas lâcher l’expertise algérienne en la matière. Avec l’émergence de l’Aqmi dans le Sahel, ils se sont rendu compte que contenir et traiter ces groupes terroristes n’est pas une promenade de santé et qu’il faut un appareil sécuritaire efficient pour le faire. Leurs échecs en Irak et en Afghanistan semblent leur avoir appris une forme d’humilité dans le traitement du terrorisme qui a la particularité d’opérer des mutations impossibles à suivre par les appareils militaires occidentaux.
    D’où le fait que l’expérience de l’Algérie en la matière est revue sous un prisme plus juste et plus adéquat par rapport au défi que pose le terrorisme. Le dernier raid manqué de la France au Sahel ne fait qu’accentuer cette sensation qu’on n’improvise pas face à des groupes organisés, polyvalents, mobiles et déterminés. On se doit d’avoir une stratégie, comme un sillon, et la creuser jusqu’à affaiblir puis détruire l’ennemi.
    Un processus de longue haleine qui n’est valable que s’il est porté par des cadres d’expérience. Ce que l’Algérie possède heureusement en matière de lutte antiterroriste et ce que, précisément, salue Washington dans son rapport 2010. 
    Liberté, 7/8/2010
  • Il était une fois Mohand Oulhadj

    Le Maroc, le pays «frère» qui, depuis l’émir Abdelkader, nous meuble le dos de ses couteaux, a trempé autant qu’il avait pu, c’est-à-dire pas loin, dans le terrorisme qui a ravagé notre dure Algérie. Les officiels n’en parlent pas. On évite de mettre sur la table un sujet supplémentaire de discorde dont le résultat ne peut aboutir qu’à hypothéquer un peu plus la confiance déjà entamée entre les sociétés de nos deux pays. Aujourd’hui, le terrorisme ne pouvant plus prétendre être une menace sérieuse pouvant remettre en cause le système en Algérie, Rabat recherche d’autres moyens qui, à ses yeux, peuvent lui servir de carte pour gêner Alger et, surtout, la faire fléchir dans son soutien au peuple sahraoui, dans son droit à exercer son autodétermination. Comme si le soutien aux Sahraouis était le fait du seul pouvoir et non pas celui de toute la nation algérienne. Dernièrement, le Maroc s’est permis d’évoquer aux Nations unies la Kabylie, et d’interférer sans la moindre pudeur dans les affaires intérieures du pays. Une agression caractérisée qui accula la délégation à user de son droit de réponse. Peut-être le hilalien du Maroc a-t-il été trompé par les passages d’hommes politiques algériens originaires de notre Kabylie à la télé marocaine. Peut-être se laisse-t-il prendre aussi à la propagande excessive autour du mouvement du meddah françalgérien. Un mouvement qui n’arrive pas à rassembler autant de monde que n’en a rassemblé, jeudi dernier, l’inauguration de la petite mosquée de Sidi Djaffar d’Aghribs, à 45 km de Tizi Ouzou ? Lui qui parle des problèmes vécus par nos populations kabyles, sait-il au moins qu’il n’y a aucune comparaison à soutenir entre notre Kabylie et son Rif ? Les Kabyles chez nous tapent sur la police, jouent à longueur d’année à l’émeute et chaque dechra s’invente ses «révolutions», comme d’ailleurs les populations dans d’autres régions. Est-ce le cas au Maroc ? Grâce à Dieu, la Kabylie est loin de ce qu’on raconte d’elle dans les articles qui trouvent directement ou indirectement leur inspiration auprès des juifistes de Paris, de Tel-Aviv et probablement du… royaume voisin. Et s’il lui arrivait une nouvelle fois d’évoquer la Kabylie, il devrait en même temps que le trône se rappeler de feu Mohand Oulhadj et de ses choix en 1963.
    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Le Jeune Indépendant, 7/8/2010